LE GRAND FORMAT - 02 oct 2024
Pierre Jaumain premier secrétaire du PS du Gard
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00:007h31, on va commenter la feuille de route ce matin du nouveau Premier Ministre Quentin avec notre premier invité, membre du Nouveau Front Populaire,
00:07le NFP, qui a l'intention de déposer une motion de censure contre Michel Barnier.
00:11Oui, bonjour Pierre Jormain.
00:12Oui, bonjour à toutes et à tous.
00:13Merci d'être avec nous, premier secrétaire fédéral du Parti Socialiste dans le gars.
00:17Dites-moi, il vous rende jaloux ?
00:19Jaloux de quoi ? Comment peut-on être jaloux de Michel Barnier et de son gouvernement ?
00:23Michel Barnier et son gouvernement de droite qui promettent ce que vous rêviez de faire,
00:28c'est-à-dire mettre à contribution les plus riches, entreprises compris, pour enflouer les caisses de l'État.
00:32Oui, mais j'encore dis quoi ?
00:33Il y a quelques jours, sur cette question-là, ils ont reculé.
00:35On devait modifier la fiscalité sur les revenus et aujourd'hui,
00:38ils nous indiquent qu'exceptionnellement, de manière ponctuelle, on va peut-être demander aux plus aisés de donner la manne.
00:44Donc, ce n'est pas du tout ce qu'on propose.
00:46Nous, on propose une réforme fiscale de profondeur pour que chacun contribue à la hauteur de ses capacités.
00:50Ce n'est pas de la revanche, c'est simplement la volonté d'avoir une justice sociale dans notre République sociale.
00:55Donc, plus on est aisés, plus on contribue.
00:57Ce n'est pas, il me semble-t-il, ce que M. Barnier propose.
01:00Mais on verra sur pièce, mais je doute fortement de sa volonté de changer structurellement les choses.
01:04Mais vous, au Nouveau Front Populaire, vous proposiez 14 tranches d'impôts et que l'impôt soit progressif,
01:10ce qui ne concernerait pas du coup que les riches.
01:12Or là, c'est ce que veut faire le gouvernement.
01:15C'est peut-être beaucoup plus ciblé pour le coup,
01:17et peut-être beaucoup plus dans les attentes de l'électorat de gauche.
01:23Franchement, je doute que M. Barnier et son gouvernement,
01:26qui est sûrement l'un des gouvernements les plus réactionnaires qu'on ait vus sous la Ségurité publique,
01:30viennent nous proposer des mesures qui soient favorables aux Français.
01:33Par ailleurs, il ne nous a pas échappé non plus qu'il parle déjà d'austérité.
01:37Et donc ça, on sait qui ça touche, l'austérité.
01:40Ça touche d'abord les plus modestes, ça touche d'abord les services publics.
01:43Je ne suis pas certain que ce soit une mesure de gauche.
01:45Franchement, je sais même que ce n'est pas le cas.
01:47Vous parliez des plus modestes.
01:49Il a prévu d'avancer l'augmentation du SMIC de 2% qui était prévu en janvier, au mois de novembre.
01:54Ça, il n'était pas obligé de le faire.
01:56Félicitations, M. Barnier.
01:58Mais nous, on appelle à une conférence des salaires depuis fort longtemps.
02:00Une conférence des salaires qui permettra de réfléchir à l'augmentation des salaires de tous les salariés,
02:04et pas seulement de ceux qui sont au SMIC.
02:06Et cette conférence des salaires permet plusieurs choses.
02:08A la fois de réfléchir globalement aux revenus des salariés,
02:11mais également de répondre aux attentes des entreprises.
02:13Parce qu'il n'est pas question de mettre en difficulté les entreprises.
02:16La seule manière de réfléchir intelligemment avec les partenaires sociaux
02:19pour faire quelque chose d'intelligent, c'est de faire une conférence des salaires.
02:22Il ne me semble pas avoir entendu M. Barnier vouloir mettre à plat tout le système.
02:262%, Pierre Jomin, c'est suffisant ?
02:28Non, ce n'est pas suffisant.
02:29Nous, on proposait bien plus avec l'augmentation du SMIC.
02:32C'était une des propositions du groupe fondulaire et du Parti Socialiste.
02:35Vous vouliez qu'il passe de 1 400 à 1 500 euros ?
02:37Aujourd'hui, on est loin de ce chiffre-là.
02:40Ce qu'il faut dire aussi, Pierre Jomin, c'est que l'inflation au mois d'août a baissé de 2%.
02:44Il y en a qui disent que l'augmentation des salaires n'est plus forcément justifiée.
02:48Oui, mais ça fait combien de temps que les Français tirent la langue ?
02:50Ça fait combien de temps qu'on souffre ?
02:52Ça fait déjà plusieurs mois.
02:54Tant mieux que l'inflation se tasse.
02:56Mais malgré tout, il reste dans ce pays de travailleurs pauvres.
02:59Il y a de trop nombreuses personnes aujourd'hui qui travaillent et qui ne s'en sortent pas.
03:03Je veux même rappeler qu'il y a beaucoup de gens qui travaillent et qui dorment dans leur voiture.
03:06Pierre Jomin a aussi promis Michel Barnier d'assouplir la réforme des retraites
03:10pour que soit mieux prise en compte la pénibilité, la maternité, les carrières longues.
03:14Là aussi, il fait un pas vers vous ?
03:16Blabla, blabla, blabla, on verra.
03:18Comment ça, blabla ?
03:19On verra. Pour l'instant, on est sur un discours d'intention
03:21qu'il fasse le premier rendez-vous avec les syndicats,
03:23qu'il fasse le premier rendez-vous avec les partenaires
03:26et qu'on voit clairement ce qu'il propose.
03:28Pour l'instant, il ne dit pas s'il veut abroger la loi des retraites.
03:32C'est la seule chose que nous souhaitions entendre.
03:34Je ne crois pas que ce soit le chemin qu'il prend de M. Barnier.
03:36Vous me dites « on verra », on verra ce qu'il va faire.
03:38Je ne comprends pas pourquoi le Nouveau Front Populaire
03:40veut s'en tirer immédiatement Michel Barnier et son gouvernement.
03:43Pourquoi ?
03:44Pour une simple raison, c'est que c'est un déni démocratique, ce gouvernement.
03:47Là, aujourd'hui, on parle du discours,
03:49mais aujourd'hui, ce énième gouvernement macroniste,
03:52parce qu'on parle bien de ça.
03:53J'ai compris.
03:54Vous vouliez en fait que le Premier ministre soit une femme
03:56et qu'elle s'appelle Lucie Casté.
03:58On voulait surtout que le président de la République respecte le vote des Français.
04:00D'abord.
04:01Avant même de penser aux bénéfices que ça pouvait avoir pour la gauche.
04:04Aujourd'hui, ce gouvernement, c'est le fruit d'une transe,
04:07d'un petit arrangement politique entre eux,
04:10pour éviter que ceux qui sont arrivés en tête aux élections législatives gouvernent.
04:14Et on a M. Barnier.
04:16Je lui reconnais.
04:17Allez, je vais vous faire un cadeau.
04:18Je reconnais à M. Barnier, franchement, d'avoir rompu.
04:20Ce n'est pas pour moi.
04:21Aux auditeurs et à M. Barnier.
04:23D'avoir rompu et le style jupitérien, franchement, ça a fait plaisir.
04:26Mais c'est quand même un gouvernement macronien.
04:28On verra bien.
04:29Franchement, je suis très inquiet sur ce qu'il proposera aux Français,
04:32notamment au titre de l'austérité.
04:33Un gouvernement qui regroupe le Bloc central et les LR,
04:36qui rampe avec l'extrême droite.
04:38C'est ce que dit la patronne des députés LFI, Mathilde Panot, votre alliée.
04:42Je dis simplement que M. Barnier a une épée de Damoclès au-dessus de la tête.
04:47Et qu'il le sait.
04:48Il l'a beaucoup répété, d'ailleurs.
04:49Une épée de Damoclès qui pèse sur tous les Français, dit-il.
04:51On l'a vu dernièrement, quand un ministre se permettait de faire un petit pas de côté
04:55quant au RN.
04:56Il avait droit à une bonne fessée et un appel téléphonique à Marine Le Pen
05:00pour l'excuser d'avoir osé penser que le RN était un parti comme les autres.
05:03Donc oui, l'épée de Damoclès, elle est lourde.
05:05Elle est lourde pour la France.
05:06Parce que moi, très franchement, je souhaite le meilleur pour mon pays.
05:08Je ne pense pas qu'on en prenne le chemin.
05:10Donc oui, c'est très inquiétant qu'aujourd'hui,
05:12Marine Le Pen détienne entre ses mains autant de pouvoirs.
05:14Une dernière question, Pierre Jaumin.
05:16Vous avez vu ces députés insoumis qui ont perturbé un petit peu le discours du Premier ministre
05:20en brandissant des quarts d'électeurs ?
05:22Oui, je l'ai vu.
05:23Vous leur dites quoi ?
05:24Je l'ai vu, mais je me rappelle aussi une époque où toute la droite était venue
05:27avec un maillot de rugby à l'Assemblée nationale pour faire scandale.
05:29Non, mais là, en l'occurrence, on est lors d'un discours de politique générale.
05:32Alors, ce n'est clairement pas le style du Parti socialiste.
05:34Il faut dire les choses comme elles sont.
05:36Donc, vous condamnez ?
05:37Franchement, est-ce que c'est le plus important ?
05:39Pierre Jaumin, vous condamnez ou pas ?
05:40Moi, je suis socialiste.
05:41J'ai vu que les socialistes ne participent pas à cette mise en scène.
05:44Si j'avais été à l'Assemblée, je ne l'aurais pas fait.
05:46Pierre Jaumin, je vous remercie beaucoup d'avoir été avec nous sur France Blogue.
05:48Merci à vous.
05:49Je rappelle que vous êtes le premier secrétaire fédéral du Parti socialiste d'Angers.
05:53Merci à vous.