Quand l’Intelligence Artificielle révolutionne la détection du cancer du sein
Avec Dr Julien Lambron, Radiologue Libéral au centre Imagerie médicale Manin Crimée, Maryse Karrer, cheffe de projet chez Haute Autorité de Santé et Laurence Comte-Arassus, présidente de SNITEM.
Retrouvez La santé en mouvement avec Vanessa Pérez tous les dimanches à 14h sur #SudRadio.
---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://
ow.ly/7FZy50G1rry
———————————————————————
▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x8jqxru
Retrouvez nos podcasts et articles :
https://www.sudradio.fr/
———————————————————————
Nous suivre sur les réseaux sociaux
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
———————————————————————
##LA_SANTE_EN_MOUVEMENT-2024-10-12##
Retrouvez La santé en mouvement avec Vanessa Pérez tous les dimanches à 14h sur #SudRadio.
---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://
ow.ly/7FZy50G1rry
———————————————————————
▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x8jqxru
Retrouvez nos podcasts et articles :
https://www.sudradio.fr/
———————————————————————
Nous suivre sur les réseaux sociaux
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
———————————————————————
##LA_SANTE_EN_MOUVEMENT-2024-10-12##
Category
🛠️
Style de vieTranscription
00:00Sud Radio, La Santé en Mouvement, Vanessa Pérez.
00:04Bonjour et bienvenue dans La Santé en Mouvement, l'émission pour prendre soin de vous au quotidien.
00:09Et aujourd'hui, en ce mois d'octobre, et plus précisément d'octobre rose, nous allons aborder un sujet qui touche encore une femme sur huit
00:16et qui, dans 80% des cas, peut connaître une issue très positive, il s'agit du cancer du sein.
00:21Alors ensemble, nous allons explorer les technologies et avancées médicales qui offrent aujourd'hui de très belles perspectives.
00:26Comment diagnostiquer le cancer du sein ? Pourquoi au-delà des traitements, le dépistage reste la meilleure des médecines ?
00:33Et comment accompagner les femmes dans leur parcours de soins et de guérison ?
00:36C'est ce que nous tenterons de comprendre avec nos invités.
00:39La Santé en Mouvement, c'est tout de suite et c'est sur Sud Radio.
00:42Sud Radio, La Santé en Mouvement, Vanessa Pérez.
00:46Et pour commencer cette émission, nous avons le plaisir de recevoir un homme dont la lourde tâche est d'annoncer aux femmes un diagnostic
00:53parfois positif mais aussi parfois négatif.
00:56Julien, bonjour, vous êtes radiologue au centre d'imagerie Manin-Crimet.
01:00Donc Julien, en 2023, on comptait environ 60 000 nouveaux cas de cancer du sein.
01:05Ce chiffre aurait-il pu être moindre avec davantage d'informations et des femmes aimées aussi bien des hommes ?
01:12Oui, tout à fait. Alors effectivement, il faut déjà rappeler que le cancer du sein, c'est le premier cancer féminin.
01:18Que ça concerne une femme sur huit. L'âge médian, c'est à peu près 64 ans pour le dépistage.
01:24Et par contre, il y a moins de 1% des cancers qui concernent les hommes.
01:29Donc ce qui est important, c'est vraiment la prévention, d'accord ?
01:32Et c'est pour ça qu'il y a un dépistage national qui est réalisé pour faire des mammographies tous les deux ans
01:39chez toutes les femmes entre 50 ans et 74 ans.
01:43Par contre, au niveau national, pour l'instant, c'est vrai que le taux de participation n'est pas encore assez élevé.
01:48C'est environ 50%.
01:49On va en parler, on va vraiment insister sur ce point.
01:51Exactement, avec des grandes disparités entre les régions.
01:53Alors Julien, les premières signes ou symptômes qu'il devrait alerter avant même d'aller chez son praticien, quels sont-ils ?
02:00Ce qui est très important déjà, c'est de faire l'autopalpation, d'accord ?
02:03Ça, on n'en parle jamais assez, mais c'est quelque chose qui est primordial.
02:06Donc, on va dire des choses assez simples.
02:09Tout d'abord, quand on arrive à palper une grosseur.
02:12Ensuite, quand il y a une modification de la peau.
02:15C'est-à-dire, est-ce qu'on a une rougeur ?
02:17Est-ce qu'il y a aussi ce qu'on appelle un aspect de peau d'orange ?
02:20Le mamelon qui peut se modifier.
02:21Et également, des écoulements au niveau des mamelons qui peuvent être inhabituels.
02:25Moi, j'ai tendance à dire aux patientes qui me disent
02:28« je ne fais pas l'autopalpation, je ne comprends rien ».
02:30En fait, le but, ce n'est pas forcément de comprendre, c'est de se connaître.
02:33Donc, la mémoire des doigts, un peu comme les musiciens.
02:36Ou en fait, à force de se palper, on va finir par se connaître.
02:39Et donc, se dire « ça n'était pas le mois précédent, il y a quelque chose qui est nouveau ».
02:43Alors, on reçoit à partir de 50 ans, de la part du gouvernement,
02:47une incitation à aller faire des dépistages.
02:49Mais est-ce qu'on peut commencer avant ?
02:50Est-ce que ça vaut la peine de commencer avant ?
02:51Alors, en fait, il y a différentes choses à avoir en tête.
02:53C'est-à-dire que la patiente, on va dire, madame tout le monde,
02:56qui n'a pas de facteur de risque,
02:57ce qui est préconisé, c'est de commencer à l'âge de 50 ans.
03:00Après, il va y avoir d'autres patientes qui vont avoir des facteurs de risque.
03:03Mais ça va être des choses qui vont être identifiées.
03:05C'est-à-dire des patients qui ont eu des cancers du sein très jeunes dans leur famille.
03:08Où là, il va y avoir un dépistage qui va être commencé beaucoup plus tôt.
03:11Et évidemment, ce qu'il faut vraiment rappeler,
03:13c'est que dès qu'on a une anomalie clinique qu'on trouve,
03:15on va directement chez son médecin, chez son gynéco.
03:17Il ne faut pas hésiter.
03:18On y va et on lance le dépistage avec la réalisation d'examens.
03:22Et ce qu'il faut retenir, c'est qu'à partir de l'âge de 25 ans,
03:25toute femme doit bénéficier d'un examen clinique mammaire,
03:28tous les ans, qu'il y ait facteur de risque ou pas.
03:30C'est important de le rappeler, Julien.
03:32On le disait en introduction, vous êtes celui qui annonce aux femmes le diagnostic
03:36après avoir analysé les radios.
03:39Qu'est-ce qui est essentiel pour vous à cet instant ?
03:41C'est vrai qu'en fait, nous, en tant que radiologues libéraux,
03:43on voit 80% des dépistages.
03:45On est vraiment le premier contact avec la patiente
03:47une fois qu'elle a reçu son invitation de la CPAM.
03:49La patiente reçoit son invitation, elle arrive chez nous.
03:51Il ne faut pas rappeler que c'est de la santé publique
03:55qui a besoin d'avoir des examens qui soient simples,
03:58des explications qui soient claires.
04:00En fait, la patiente, quand elle arrive chez nous, elle va bien, d'accord ?
04:03Elle n'a pas de souci de santé et elle se dit
04:05« Mince, on m'a invitée, ça se trouve, elle me trouve un cancer. »
04:07C'est très angoissant pour elle, en fait.
04:09Elle se dit « Bon, je n'ai pas de symptômes, je vais y aller.
04:11Peut-être qu'on va m'annoncer quelque chose de mauvais. »
04:13Donc, nous, le but, c'est vraiment de rassurer la patiente.
04:15Et dès qu'elle arrive, qu'elle a fait sa mammo,
04:17moi, ce que je dis, c'est « Ne vous inquiétez pas, il n'y a rien sur la mammo.
04:19Tout va bien. » D'accord ?
04:21C'est vraiment de la rassurer, répondre à toutes ses angoisses,
04:23ses questions, pour qu'elle revienne deux ans plus tard,
04:25continue à faire son dépistage.
04:27Parce qu'une patiente chez qui ça se passe mal dès le début,
04:29elle ne reviendra pas, elle va sortir du circuit de soins.
04:31En plus, il semble, et on l'évoquera en deuxième partie d'émission,
04:34mais que c'est un examen qui n'est plus du tout douloureux,
04:36comme on avait peut-être l'habitude de le dire il y a quelques années.
04:39Les choses ont radicalement évolué et les machines,
04:41maintenant, sont presque confortables. C'est bien ça ?
04:43Effectivement, oui. Il y a eu des vraies avancées techniques qui ont été faites dessus.
04:45C'est vrai qu'initialement, les patientes disaient
04:47« Oh là là, qu'est-ce que ça fait mal, je ne vais pas revenir. »
04:50Et là, c'est vrai que tous les constructeurs ont vraiment travaillé là-dessus.
04:53En fait, la mammographie, c'est une radiographie des seins
04:55qui permet de dépister les anomalies.
04:57Donc, il y a une plaque sur laquelle on pose le sein
04:59et une deuxième plaque qui vient comprimer le sein.
05:01C'est vraiment la partie sur la compression
05:03qui est désagréable pour la patiente.
05:05Maintenant, il y a vraiment les constructeurs
05:07qui ont travaillé dessus, où ils ont préparé
05:09par exemple une petite télécommande
05:11qui permet à la patiente de participer aux gestes.
05:13Donc, elle fait vraiment partie de la mammographie,
05:16où elle peut augmenter ou diminuer la compression
05:18en fonction de sa sensibilité.
05:20Un chiffre positif quand même,
05:22c'est qu'on peut quand même, à hauteur de 80%,
05:24guérir le cancer du sein.
05:26Exactement. Quand le cancer du sein est pris tôt,
05:28on considère qu'il y a à peu près
05:309 patientes sur 10 qui vont être guéries.
05:32Il y a un taux de survie à 5 ans
05:34qui va être estimé à 88%,
05:36ce qui est vraiment quelque chose d'énorme.
05:38Et également, il faut rappeler
05:40que le dépistage du cancer du sein,
05:42il y a des études qui l'ont montré, c'est l'Institut de Veille Sanitaire,
05:44ça a permis de diminuer la mortalité
05:46du cancer du sein de 21%.
05:48En termes de traitement,
05:50il y a des avancées un peu révolutionnaires
05:52dont vous aimeriez nous parler, peut-être,
05:54des vrais espoirs ?
05:56Il y a beaucoup d'espoirs. Maintenant, les traitements ont beaucoup avancé.
05:58Il faut bien imaginer que
06:00chaque cancer du sein est différent pour chaque patiente.
06:02Donc, il va y avoir des analyses
06:04qui vont être faites sur chaque cancer
06:06en fonction du type de cellules, les récepteurs hormonaux, etc.
06:08Et donc, après, il va y avoir un traitement
06:10qui va être personnalisé.
06:12Chaque patiente ne va pas avoir le même traitement.
06:14C'est vraiment quelque chose qui va être ciblé
06:16pour être adapté au mieux à la pathologie de la patiente.
06:18Et vraiment, c'est un peu à la carte.
06:20Elle va avoir des traitements complètement différents
06:22avec, maintenant,
06:24une meilleure tolérance et des meilleurs résultats.
06:26Un message à toutes les femmes qui nous écoutent,
06:28qu'elles aient plus ou moins de 50 ans, c'est vraiment important.
06:30Je sais ce que vous allez dire, mais répétons-le.
06:32En fait, ce qu'il faut retenir, c'est que
06:34plus c'est pris tôt, plus la lésion va être
06:36petite, moins il va y avoir
06:38d'envahissement ganglionnaire, plus le traitement va être simple,
06:40plus le taux de guérison va être élevé.
06:42C'est vraiment ça. Il faut le prendre le plus tôt possible.
06:44Donc, il faut se faire dépister
06:46avant déjà qu'il y ait des signes cliniques.
06:48Donc, dès la semaine prochaine, chez un gynécologue,
06:50chez un médecin généraliste, le parcours de soins,
06:52juste pour être très concret, on prend rendez-vous chez qui ?
06:54Alors, ce que je dis aux patientes, c'est
06:56dès qu'elles reçoivent l'invitation, l'assurance maladie,
06:58elles le collent sur le frigo pour ne pas l'oublier
07:00et elles prennent rendez-vous ensuite.
07:02Ou alors,
07:04parfois ça peut arriver, elles oublient,
07:06elles demandent à leur gynéco, leur médecin traitant.
07:08Donc, petit message,
07:10samedi 19 octobre, dans le 19ème arrondissement,
07:12on va faire un village santé pour toutes les patientes
07:14qui n'osent pas sauter le pas, qui ont peur de la mameau.
07:16Elles viennent à notre rencontre, on va leur expliquer
07:18comment ça se passe, on peut leur montrer les machines,
07:20on peut également leur montrer l'autopalpation.
07:22Donc, venez nous voir nombreuses, il ne faut pas hésiter.
07:24Julien Mamme vous accueillera
07:26bien volontiers et avec beaucoup de bienveillance.
07:28Je rappelle que vous êtes radiologue au centre d'imagerie
07:30Manin-Crimet. Julien Lambron,
07:32merci beaucoup.
07:34On le sait et on l'imagine, le parcours de soins
07:36et de reconstruction mammaire
07:38suscite beaucoup de questions
07:40que les patientes n'osent pas forcément poser
07:42ou alors que les praticiens n'ont pas
07:44forcément le temps d'aborder
07:46en consultation. Et avec notre deuxième invité,
07:48nous allons découvrir un site en ligne
07:50qui permet d'accompagner toutes les femmes
07:52et de répondre à leurs interrogations les plus intimes.
07:54Et pour en parler, j'ai le plaisir de recevoir
07:56Maryse Carrère. Maryse, bonjour.
07:58Vous êtes chef de projet
08:00d'une plateforme qui vise
08:02à accompagner la reconstruction mammaire
08:04au sein de la Haute Autorité de Santé
08:06et vous êtes à l'origine de cette plateforme.
08:08Concrètement, expliquez-nous déjà ce qui a
08:10motivé la réalisation de cet outil
08:12en ligne pour les femmes et peut-être même les hommes.
08:14Alors très concrètement,
08:16nous avons été interpellées, saisies
08:18par une association de patientes,
08:20c'est-à-dire des femmes
08:22qui avaient subi une ablation totale
08:24du sein ou des deux seins, soit
08:26en traitement du cancer, soit en prévention du cancer.
08:28Cette association nous a saisies en disant
08:30que les femmes sont mal informées,
08:32qu'elles n'ont pas toutes les alternatives possibles
08:34en matière de reconstruction mammaire,
08:36certaines ont des regrets,
08:38et donc faites quelque chose.
08:40La Haute Autorité de Santé, faites quelque chose
08:42pour mieux informer ces femmes
08:44et les impliquer dans la décision.
08:46Ce qui apparaissait, c'est qu'elles avaient des regrets
08:48aussi parce qu'elles étaient mal informées,
08:50mais aussi parce qu'elles ne participaient pas suffisamment à la décision.
08:52Alors concrètement, vous avez créé ce site interactif
08:54en ligne. Expliquez-nous vraiment,
08:56puisqu'on est à la radio, on ne pourra pas le voir,
08:58mais visuellement, quelles sont les étapes
09:00à découvrir ?
09:02Ce sont des pages internet
09:04sur le site de la HAS.
09:06Tout simplement, c'est un accès
09:08extrêmement intuitif
09:10et gratuit, bien évidemment. Ce sont des informations
09:12qui sont mises à disposition des femmes
09:14pour participer plus activement
09:16au choix de leur reconstruction
09:18ou au choix de rester le buste plat,
09:20qui est une option à part entière.
09:22Donc c'est très simple. Elles ont
09:24cinq pages qui leur sont
09:26dédiées, des pages plus informatives,
09:28des pages qui vont davantage
09:30accompagner leur décision
09:32pour montrer les alternatives.
09:34Ce sont des informations
09:36que nous avons construites avec des professionnels
09:38et des patientes elles-mêmes
09:40et des femmes directement concernées, des associations.
09:42Donc ça a été une reconstruction
09:44aussi en partenariat avec l'Inca.
09:46Et donc une fois qu'on a fait ce test,
09:48qu'on a répondu à quelques questions sur ce site,
09:50j'imagine qu'on a une forme de recommandation
09:52vers quelle direction chirurgicale
09:54on doit aller ?
09:56Il n'y a pas d'algorithme sur
09:58nos pages internet. Ce n'était pas
10:00l'optique du groupe de travail.
10:02Ce n'est pas été son option.
10:04C'est assez
10:06difficile à construire au sujet de la
10:08reconstruction mammaire parce qu'il n'y a pas de recommandation
10:10tout à fait stable
10:12pour établir ce type d'algorithme.
10:14Donc non, nous ne faisons pas de recommandation.
10:16Ce que nous recommandons aux femmes,
10:18c'est de s'écouter, c'est de
10:20prendre le temps de réfléchir et c'est de
10:22prendre la décision avec leur chirurgien
10:24et l'équipe qui les suit.
10:26Marie, ça fait maintenant quelques mois que cette plateforme
10:28est en ligne. Le premier bilan que vous en tirez
10:30et surtout que les femmes en tirent ?
10:32C'est un site qui est très
10:34apprécié. On a d'excellents retours
10:36des professionnels qui le recommandent
10:38à leurs patientes. On a beaucoup de
10:40téléchargements, des documents
10:42d'informations qui sont sur notre site.
10:44Donc c'est très positif.
10:46Parfait, merci beaucoup Marie Scarère et je rappelle
10:48que vous allez sur le site de la Haute Autorité de Santé
10:50et là il y a une page web qui est dédiée
10:52justement au cancer du sein et
10:54à cette plateforme. Merci beaucoup. Restez avec
10:56nous, on marque une courte pause avant de découvrir
10:58les avancées technologiques révolutionnaires
11:00notamment permises par l'intelligence artificielle
11:02dans le dépistage et dans
11:04l'élaboration de solutions contre le cancer du sein.
11:06La Santé en Mouvement, ça continue dans
11:08quelques instants et c'est sur Sud Radio.
11:10Sud Radio, La Santé en
11:12Mouvement, Vanessa Perez.
11:14Et pour continuer cette émission, j'ai le plaisir
11:16d'accueillir une femme de santé. Elle est
11:18engagée dans la diversité et l'inclusion. Elle est
11:20présidente du Syndicat National
11:22des Dispositifs Médicaux, le SNITEM.
11:24Laurence Contarasus,
11:26bonjour, on est ravis de vous recevoir.
11:28On sait que vous parcourez le monde et merci
11:30de vous poser quelques instants chez nous.
11:32Donc avec vous, Octobre Rose,
11:34en fait c'est toute l'année Laurence, c'est un combat que vous
11:36ne cessez jamais de mener. Tout à fait,
11:38vous l'avez dit, je pense que c'est super
11:40qu'on fasse cette émission au mois d'octobre.
11:42Mais Octobre Rose, c'est toute l'année. On l'a
11:44rappelé, une femme sur deux
11:46ne se fait pas dépister. Donc je pense que nous avons
11:48tous un objectif collectif, c'est que
11:50toutes les femmes se fassent dépister. Et mon
11:52message là, c'est pas uniquement en tant que présidente
11:54du SNITEM, mais en tant
11:56que femme, en tant que sœur, en tant que mère,
11:58en tant qu'amie. Concrètement Laurence,
12:00comme vous êtes très engagée, vous êtes
12:02vraiment la première
12:04spectatrice et même actrice de l'évolution
12:06des technologies médicales dans le
12:08diagnostic du cancer du sein. Quelles sont
12:10les évolutions majeures que vous voyez justement
12:12et qui vont être offertes à toutes ces
12:14femmes qui se font dépister ?
12:16Elles sont très nombreuses
12:18et souvent on pense à l'innovation technologique
12:20et docteur Landron,
12:22merci de l'avoir rappelé, il y a eu énormément
12:24d'innovations et quand on
12:26fait maintenant une mammographie, ça n'a plus
12:28rien à voir. On peut en effet gérer sa
12:30propre pression, ça change tout.
12:32Ma société par
12:34exemple a développé ce produit en partenariat
12:36avec des patientes, parce qu'en effet
12:38quand on est médecin c'est une chose, mais
12:40quand on est patiente, on ressent ce
12:42que ça peut faire. Mais on va
12:44aussi avoir tout ce qui est innovation, ce qu'on appelle
12:46organisationnel, le parcours.
12:48Faire sa mammographie
12:50c'est évidemment très important. Il y a
12:52l'annonce comme vous l'avez dit et puis après il y a le
12:54traitement et je vais dire
12:56ne pas attendre trop longtemps pour pouvoir
12:58le vivre le mieux possible, c'est
13:00extrêmement important. Et puis après
13:02il va y avoir tout ce qui va
13:04accompagner cette innovation technologique.
13:06Tout ce qui va tourner autour
13:08du numérique par exemple, de l'intelligence
13:10artificielle. Alors on va en parler, tout à fait.
13:12Il ne faut pas que ça fasse peur, c'est comment est-ce que
13:14on va donner encore plus de chance
13:16aux patientes et aux médecins
13:18d'avoir un super assistant.
13:20Dites-nous, dans une machine qui fait une
13:22mammographie, concrètement comment
13:24l'intelligence artificielle va pouvoir accompagner
13:26le radiologue à détecter, à lire
13:28les images et avoir quelque part une
13:30consultation augmentée, j'aimerais dire.
13:32Déjà, je voudrais rappeler, ne pas avoir peur.
13:34Ça reste
13:36le médecin, évidemment,
13:38qui va, j'allais dire,
13:40annoncer, comme on l'a dit, et aussi faire le choix.
13:42Donc cette intelligence artificielle,
13:44elle va surtout permettre,
13:46peut-être de passer à côté de
13:48quelque chose que le médecin n'aurait
13:50pas vu, de l'interroger,
13:52de lui donner un deuxième avis
13:54en fait, mais ça ne va pas
13:56prendre la décision à la place
13:58du médecin. Donc vous n'aurez jamais
14:00une mammographie où l'intelligence
14:02artificielle va décider seule.
14:04C'est soit un conseil,
14:06soit un deuxième avis, mais le
14:08choix reste celui du médecin.
14:10Pour être très visuel et concret,
14:12ça veut dire qu'un radiologue, dans sa cabine,
14:14va voir une image
14:16de sein, suite à la mammographie,
14:18et là, l'intelligence artificielle va lui pointer
14:20quelque part des petites zones de danger, c'est ça ?
14:22Ça va lui entourer les petites zones,
14:24en fait, ce qui va lui permettre d'attirer
14:26son attention et d'aller plus loin,
14:28voire même de lui donner
14:30une option, une idée,
14:32mais ça va être lui qui va
14:34prendre cette décision finale.
14:36On ne le dira jamais assez, mais bon, le dépistage
14:38est essentiel, mais au-delà des avancées
14:40technologiques, j'aimerais que vous nous partagiez
14:42des initiatives qui sont vraiment
14:44impératives pour améliorer le taux
14:46de dépistage et la guérison du cancer du sein.
14:48On l'a dit, et là,
14:50il y avait un congrès de radiologie
14:52auquel nous étions nombreux à participer.
14:54Ça fait 20 ans, en fait,
14:56qu'on fait de la prévention, et malgré ces
14:5820 ans, il n'y a toujours qu'une femme sur
15:00deux qui se fait dépister. Donc il y a
15:02énormément d'initiatives, il y a
15:04certaines sociétés qui vont aller
15:06à la rencontre, en fait, de patientes
15:08dans des lieux
15:10où peut-être les femmes n'iraient
15:12pas se faire dépister,
15:14avec des machines embarquées, toujours
15:16avec des médecins. Il y en a d'autres qui vont faire
15:18le choix, en fait, d'informer
15:20des patientes, toujours aussi
15:22dans des lieux où les patientes n'iraient pas.
15:24Donc ça, c'est aussi d'autres solutions.
15:26Comme on l'a vu, il va y avoir aussi
15:28des sites. Je pense qu'on
15:30ne sera jamais assez nombreux, on n'aura
15:32jamais assez
15:34d'opportunités, tant que nous n'aurons pas
15:36100% des femmes qui se font
15:38dépister. Donc c'est vraiment un travail
15:40commun de l'ensemble des industriels,
15:42de l'ensemble des médecins, on l'a vu aussi de l'HAS,
15:44et on doit vraiment tous aller dans
15:46ce centre, dans ce sens, pour que
15:48Octobre Rose se soit toute l'année.
15:50Et je pense qu'on a tous aussi une
15:52responsabilité sociale
15:54quand on discute avec des femmes,
15:56ou avec des aidants aussi, ça peut être
15:58avec un mari aussi, ça peut être avec
16:00un père, une mère en fait, dire
16:02non, si ta femme n'a
16:04jamais fait de dépistage,
16:06s'il te plaît,
16:08explique-lui, il faut qu'elle y aille,
16:10pour elle, pour vous.
16:12Sans lire dans une boute de cristal, mais dans les dix prochaines années,
16:14qu'est-ce que vous pouvez nous annoncer
16:16de radicalement différent dans l'évolution,
16:18la prise en charge ?
16:20Je pense que tout le système,
16:22tout l'écosystème, l'ensemble des personnes
16:24travaillent vraiment à ce qu'on appelle
16:26une médecine de précision.
16:28On va dépister de plus en plus tôt,
16:30parce que comme on l'a dit, plus
16:32on va prendre
16:34ce potentiel cancer
16:36très tôt, plus on va
16:38augmenter les chances
16:40et quelque part, peut-être qu'on arrive
16:42à ce que 100% des femmes
16:44qui auront un cancer du sein
16:46pourront être traitées, et qu'il y en ait de moins en moins
16:48qui ont un cancer important.
16:50Alors aujourd'hui, on parle de cancer du sein, mais c'est vrai
16:52que cette intelligence artificielle, elle génère beaucoup de données,
16:54de la data, on va dire,
16:56ça laisse des espoirs extraordinaires
16:58sur d'autres pathologies, toute cette
17:00imagerie, cette information qui est délivrée.
17:02Alors moi, ça fait plus de 30 ans
17:04que je suis dans le dispositif médical, quand on voit
17:06les progrès qu'on a fait, quand
17:08on voit des gens à qui un jour on a dit
17:10malheureusement vous arrêtez les traitements
17:12et en fait ils sont toujours en vie
17:14quelques années après, oui je pense que c'est
17:16plein plein d'espoir.
17:18Je pense que l'une des difficultés auxquelles
17:20on doit s'affronter sur le cancer du sein,
17:22c'est les a priori, c'est les
17:24mauvaises informations, c'est ce qu'on appelle les
17:26fake news. Il y a encore des femmes
17:28à ce jour, et il y a des études qui le démontrent,
17:30qui pensent que la mammographie peut faire
17:32éclater le cancer par exemple,
17:34ce n'est pas vrai, donc s'il vous plaît
17:36informez-vous, il est
17:38urgent, important d'aller faire cette
17:40mammographie pour toutes les femmes, comme vous l'avez dit,
17:42de plus de 50 ans et toutes les femmes
17:44qui sont à risque. Peut-être pour illustrer ce que vous dites,
17:46je vais donner la parole à Julien, qui est au contact
17:48des femmes justement au quotidien. Vous utilisez
17:50l'intelligence artificielle, vous Julien,
17:52dans l'exercice de votre métier ? Oui, bien sûr,
17:54maintenant c'est vraiment devenu obligatoire
17:56en radiologie, et notamment
17:58en mammographie.
18:00Nous, c'est dans notre...
18:02C'est ce qu'on appelle le radiologue augmenté,
18:04donc c'est vrai que nous, ça nous
18:06aide effectivement dans notre pratique quotidienne,
18:08parce que, en fait,
18:10on a beaucoup de dossiers à avoir,
18:12c'est vraiment, on va dire, ça permet de mettre ses ceintures
18:14et bretelles, nous ça va nous aider
18:16au fur et à mesure dans la journée, on n'est pas toujours
18:18à 100%,
18:20ou ça peut arriver
18:22parfois qu'on passe un peu à côté,
18:24ça va nous aider vraiment à ne pas
18:26passer à côté et à attirer notre oeil.
18:28C'est intéressant parce qu'on entend beaucoup
18:30l'intelligence artificielle va supplanter
18:32l'homme, elle aura plus de capacités.
18:34Vous, vous vous sentez très positif et très optimiste,
18:36c'est un compagnon
18:38qui permet d'aller encore plus loin ?
18:40Exactement, moi je vois ça vraiment comme une aide,
18:42et tous mes collègues aussi.
18:44Ça permet de nous, d'avoir une sécurité,
18:46pour les patientes aussi,
18:48c'est quand même une énorme sécurité aussi,
18:50ça nous permet de gagner du temps
18:52aussi dans les examens,
18:54vraiment pour moi c'est obligatoire
18:56et ce sera de plus en plus utilisé.
18:58Ça veut dire que vous vous appelez, vous invitez la patiente
19:00une fois que vous avez la radio sur
19:02votre écran, on va dire, à regarder
19:04ce que vous voyez, ou comment vous
19:06vous accompagnez cette démarche, la formation,
19:08est-ce que vous l'associez totalement
19:10à ces petites zones dont parlait
19:12Laurence sur les images pour qu'elles comprennent, ou alors
19:14vous gardez quand même une distance
19:16entre votre expertise et ce que doit savoir la patiente ?
19:18Ça dépend un petit peu du type de patiente que je vais avoir en face,
19:20il faut vraiment s'adapter à la personnalité
19:22de la patiente, donc parfois je sens que la patiente
19:24va avoir besoin de voir, parce que je lui dis
19:26j'ai vu une masse, il y a quelque chose qui ne va pas,
19:28de la même façon elle va s'approcher, donc je vais
19:30lui expliquer sur la mammographie, je vais lui expliquer comment ça fonctionne,
19:32après il y a d'autres patientes où je sens
19:34qu'il faut y aller beaucoup plus doucement,
19:36donc ça va être une annonce qui va être par étape,
19:38donc à un moment je lui montrerai la mammographie
19:40mais pas dès le début.
19:42C'est une annonce, Julien, psychologiquement,
19:44il y a des vies qui basculent,
19:46est-ce que vous trouvez qu'il y a une évolution
19:48dans l'accompagnement, la prise en charge psychologique
19:50de la patiente depuis quelques années ?
19:52Bien sûr, en fait, maintenant il y a
19:54vraiment des parcours de soins qui sont créés,
19:56à partir du moment où la patiente est dans le cabinet, on lui dit
19:58il y a quelque chose, nous on a des hôpitaux,
20:00des cliniques, des médecins avec qui on travaille,
20:02et donc la patiente a déjà son parcours qui est prêt,
20:04c'est-à-dire qu'elle ressort de chez nous,
20:06il y a déjà son rendez-vous qui est pris chez le gynéco,
20:08chez le chirurgien, pour la suite,
20:10c'est-à-dire que la patiente, on ne lui dit pas
20:12Madame, on a trouvé une pathologie grave,
20:14bonne journée, non, maintenant c'est vraiment
20:16accompagné jusqu'au bout,
20:18parce que c'est vrai que la vie bascule
20:20à un instant T, et ces patientes-là
20:22qui parfois sont aussi dans un...
20:24qui sont isolées, il y a besoin vraiment
20:26de les accompagner et de les prendre par la main
20:28pendant tout le parcours pour que ça se passe bien.
20:30Le mot de la fin, Laurence, votre
20:32ultime objectif réaliste
20:34avec vos multiples
20:36casquettes et expertises ?
20:38Je pense que déjà, c'est l'affaire de tous
20:40et notre objectif à tous, c'est que 100%
20:42des femmes se fassent dépister.
20:44Et peut-être un message,
20:46n'ayez pas peur de l'IA, qui va monter
20:48dans une voiture qui n'a pas d'EBS ?
20:50Maintenant, on ne devrait pas faire de mammographie sans
20:52intelligence artificielle.
20:53Merci beaucoup, Laurence Contarasius,
20:55Maryse, Julien, merci, je rappelle
20:57l'adresse web du site de la Haute Autorité de Santé,
20:59donc c'est has-santé.fr,
21:01vous allez sur reconstructionmamère,
21:03et là vous vous laissez guider. Merci beaucoup,
21:05La Santé en Mouvement, c'est fini pour aujourd'hui,
21:07retrouvez l'émission en podcast sur l'application
21:09Sud Radio et dès à présent sur YouTube.
21:11Je vous souhaite une excellente fin de week-end
21:13et n'oubliez pas, le dépistage peut
21:15sauver des vies. A très bientôt !