Quand l’Intelligence Artificielle révolutionne la détection du cancer du sein

  • il y a 8 heures
Avec Dr Julien Lambron, Radiologue Libéral au centre Imagerie médicale Manin Crimée, Maryse Karrer, cheffe de projet chez Haute Autorité de Santé et Laurence Comte-Arassus, présidente de SNITEM.

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##LA_SANTE_EN_MOUVEMENT-2024-10-12##
Transcription
00:00Sud Radio, La Santé en Mouvement, Vanessa Pérez.
00:04Bonjour et bienvenue dans La Santé en Mouvement, l'émission pour prendre soin de vous au quotidien.
00:09Et aujourd'hui, en ce mois d'octobre, et plus précisément d'octobre rose, nous allons aborder un sujet qui touche encore une femme sur huit
00:16et qui, dans 80% des cas, peut connaître une issue très positive, il s'agit du cancer du sein.
00:21Alors ensemble, nous allons explorer les technologies et avancées médicales qui offrent aujourd'hui de très belles perspectives.
00:26Comment diagnostiquer le cancer du sein ? Pourquoi au-delà des traitements, le dépistage reste la meilleure des médecines ?
00:33Et comment accompagner les femmes dans leur parcours de soins et de guérison ?
00:36C'est ce que nous tenterons de comprendre avec nos invités.
00:39La Santé en Mouvement, c'est tout de suite et c'est sur Sud Radio.
00:42Sud Radio, La Santé en Mouvement, Vanessa Pérez.
00:46Et pour commencer cette émission, nous avons le plaisir de recevoir un homme dont la lourde tâche est d'annoncer aux femmes un diagnostic
00:53parfois positif mais aussi parfois négatif.
00:56Julien, bonjour, vous êtes radiologue au centre d'imagerie Manin-Crimet.
01:00Donc Julien, en 2023, on comptait environ 60 000 nouveaux cas de cancer du sein.
01:05Ce chiffre aurait-il pu être moindre avec davantage d'informations et des femmes aimées aussi bien des hommes ?
01:12Oui, tout à fait. Alors effectivement, il faut déjà rappeler que le cancer du sein, c'est le premier cancer féminin.
01:18Que ça concerne une femme sur huit. L'âge médian, c'est à peu près 64 ans pour le dépistage.
01:24Et par contre, il y a moins de 1% des cancers qui concernent les hommes.
01:29Donc ce qui est important, c'est vraiment la prévention, d'accord ?
01:32Et c'est pour ça qu'il y a un dépistage national qui est réalisé pour faire des mammographies tous les deux ans
01:39chez toutes les femmes entre 50 ans et 74 ans.
01:43Par contre, au niveau national, pour l'instant, c'est vrai que le taux de participation n'est pas encore assez élevé.
01:48C'est environ 50%.
01:49On va en parler, on va vraiment insister sur ce point.
01:51Exactement, avec des grandes disparités entre les régions.
01:53Alors Julien, les premières signes ou symptômes qu'il devrait alerter avant même d'aller chez son praticien, quels sont-ils ?
02:00Ce qui est très important déjà, c'est de faire l'autopalpation, d'accord ?
02:03Ça, on n'en parle jamais assez, mais c'est quelque chose qui est primordial.
02:06Donc, on va dire des choses assez simples.
02:09Tout d'abord, quand on arrive à palper une grosseur.
02:12Ensuite, quand il y a une modification de la peau.
02:15C'est-à-dire, est-ce qu'on a une rougeur ?
02:17Est-ce qu'il y a aussi ce qu'on appelle un aspect de peau d'orange ?
02:20Le mamelon qui peut se modifier.
02:21Et également, des écoulements au niveau des mamelons qui peuvent être inhabituels.
02:25Moi, j'ai tendance à dire aux patientes qui me disent
02:28« je ne fais pas l'autopalpation, je ne comprends rien ».
02:30En fait, le but, ce n'est pas forcément de comprendre, c'est de se connaître.
02:33Donc, la mémoire des doigts, un peu comme les musiciens.
02:36Ou en fait, à force de se palper, on va finir par se connaître.
02:39Et donc, se dire « ça n'était pas le mois précédent, il y a quelque chose qui est nouveau ».
02:43Alors, on reçoit à partir de 50 ans, de la part du gouvernement,
02:47une incitation à aller faire des dépistages.
02:49Mais est-ce qu'on peut commencer avant ?
02:50Est-ce que ça vaut la peine de commencer avant ?
02:51Alors, en fait, il y a différentes choses à avoir en tête.
02:53C'est-à-dire que la patiente, on va dire, madame tout le monde,
02:56qui n'a pas de facteur de risque,
02:57ce qui est préconisé, c'est de commencer à l'âge de 50 ans.
03:00Après, il va y avoir d'autres patientes qui vont avoir des facteurs de risque.
03:03Mais ça va être des choses qui vont être identifiées.
03:05C'est-à-dire des patients qui ont eu des cancers du sein très jeunes dans leur famille.
03:08Où là, il va y avoir un dépistage qui va être commencé beaucoup plus tôt.
03:11Et évidemment, ce qu'il faut vraiment rappeler,
03:13c'est que dès qu'on a une anomalie clinique qu'on trouve,
03:15on va directement chez son médecin, chez son gynéco.
03:17Il ne faut pas hésiter.
03:18On y va et on lance le dépistage avec la réalisation d'examens.
03:22Et ce qu'il faut retenir, c'est qu'à partir de l'âge de 25 ans,
03:25toute femme doit bénéficier d'un examen clinique mammaire,
03:28tous les ans, qu'il y ait facteur de risque ou pas.
03:30C'est important de le rappeler, Julien.
03:32On le disait en introduction, vous êtes celui qui annonce aux femmes le diagnostic
03:36après avoir analysé les radios.
03:39Qu'est-ce qui est essentiel pour vous à cet instant ?
03:41C'est vrai qu'en fait, nous, en tant que radiologues libéraux,
03:43on voit 80% des dépistages.
03:45On est vraiment le premier contact avec la patiente
03:47une fois qu'elle a reçu son invitation de la CPAM.
03:49La patiente reçoit son invitation, elle arrive chez nous.
03:51Il ne faut pas rappeler que c'est de la santé publique
03:55qui a besoin d'avoir des examens qui soient simples,
03:58des explications qui soient claires.
04:00En fait, la patiente, quand elle arrive chez nous, elle va bien, d'accord ?
04:03Elle n'a pas de souci de santé et elle se dit
04:05« Mince, on m'a invitée, ça se trouve, elle me trouve un cancer. »
04:07C'est très angoissant pour elle, en fait.
04:09Elle se dit « Bon, je n'ai pas de symptômes, je vais y aller.
04:11Peut-être qu'on va m'annoncer quelque chose de mauvais. »
04:13Donc, nous, le but, c'est vraiment de rassurer la patiente.
04:15Et dès qu'elle arrive, qu'elle a fait sa mammo,
04:17moi, ce que je dis, c'est « Ne vous inquiétez pas, il n'y a rien sur la mammo.
04:19Tout va bien. » D'accord ?
04:21C'est vraiment de la rassurer, répondre à toutes ses angoisses,
04:23ses questions, pour qu'elle revienne deux ans plus tard,
04:25continue à faire son dépistage.
04:27Parce qu'une patiente chez qui ça se passe mal dès le début,
04:29elle ne reviendra pas, elle va sortir du circuit de soins.
04:31En plus, il semble, et on l'évoquera en deuxième partie d'émission,
04:34mais que c'est un examen qui n'est plus du tout douloureux,
04:36comme on avait peut-être l'habitude de le dire il y a quelques années.
04:39Les choses ont radicalement évolué et les machines,
04:41maintenant, sont presque confortables. C'est bien ça ?
04:43Effectivement, oui. Il y a eu des vraies avancées techniques qui ont été faites dessus.
04:45C'est vrai qu'initialement, les patientes disaient
04:47« Oh là là, qu'est-ce que ça fait mal, je ne vais pas revenir. »
04:50Et là, c'est vrai que tous les constructeurs ont vraiment travaillé là-dessus.
04:53En fait, la mammographie, c'est une radiographie des seins
04:55qui permet de dépister les anomalies.
04:57Donc, il y a une plaque sur laquelle on pose le sein
04:59et une deuxième plaque qui vient comprimer le sein.
05:01C'est vraiment la partie sur la compression
05:03qui est désagréable pour la patiente.
05:05Maintenant, il y a vraiment les constructeurs
05:07qui ont travaillé dessus, où ils ont préparé
05:09par exemple une petite télécommande
05:11qui permet à la patiente de participer aux gestes.
05:13Donc, elle fait vraiment partie de la mammographie,
05:16où elle peut augmenter ou diminuer la compression
05:18en fonction de sa sensibilité.
05:20Un chiffre positif quand même,
05:22c'est qu'on peut quand même, à hauteur de 80%,
05:24guérir le cancer du sein.
05:26Exactement. Quand le cancer du sein est pris tôt,
05:28on considère qu'il y a à peu près
05:309 patientes sur 10 qui vont être guéries.
05:32Il y a un taux de survie à 5 ans
05:34qui va être estimé à 88%,
05:36ce qui est vraiment quelque chose d'énorme.
05:38Et également, il faut rappeler
05:40que le dépistage du cancer du sein,
05:42il y a des études qui l'ont montré, c'est l'Institut de Veille Sanitaire,
05:44ça a permis de diminuer la mortalité
05:46du cancer du sein de 21%.
05:48En termes de traitement,
05:50il y a des avancées un peu révolutionnaires
05:52dont vous aimeriez nous parler, peut-être,
05:54des vrais espoirs ?
05:56Il y a beaucoup d'espoirs. Maintenant, les traitements ont beaucoup avancé.
05:58Il faut bien imaginer que
06:00chaque cancer du sein est différent pour chaque patiente.
06:02Donc, il va y avoir des analyses
06:04qui vont être faites sur chaque cancer
06:06en fonction du type de cellules, les récepteurs hormonaux, etc.
06:08Et donc, après, il va y avoir un traitement
06:10qui va être personnalisé.
06:12Chaque patiente ne va pas avoir le même traitement.
06:14C'est vraiment quelque chose qui va être ciblé
06:16pour être adapté au mieux à la pathologie de la patiente.
06:18Et vraiment, c'est un peu à la carte.
06:20Elle va avoir des traitements complètement différents
06:22avec, maintenant,
06:24une meilleure tolérance et des meilleurs résultats.
06:26Un message à toutes les femmes qui nous écoutent,
06:28qu'elles aient plus ou moins de 50 ans, c'est vraiment important.
06:30Je sais ce que vous allez dire, mais répétons-le.
06:32En fait, ce qu'il faut retenir, c'est que
06:34plus c'est pris tôt, plus la lésion va être
06:36petite, moins il va y avoir
06:38d'envahissement ganglionnaire, plus le traitement va être simple,
06:40plus le taux de guérison va être élevé.
06:42C'est vraiment ça. Il faut le prendre le plus tôt possible.
06:44Donc, il faut se faire dépister
06:46avant déjà qu'il y ait des signes cliniques.
06:48Donc, dès la semaine prochaine, chez un gynécologue,
06:50chez un médecin généraliste, le parcours de soins,
06:52juste pour être très concret, on prend rendez-vous chez qui ?
06:54Alors, ce que je dis aux patientes, c'est
06:56dès qu'elles reçoivent l'invitation, l'assurance maladie,
06:58elles le collent sur le frigo pour ne pas l'oublier
07:00et elles prennent rendez-vous ensuite.
07:02Ou alors,
07:04parfois ça peut arriver, elles oublient,
07:06elles demandent à leur gynéco, leur médecin traitant.
07:08Donc, petit message,
07:10samedi 19 octobre, dans le 19ème arrondissement,
07:12on va faire un village santé pour toutes les patientes
07:14qui n'osent pas sauter le pas, qui ont peur de la mameau.
07:16Elles viennent à notre rencontre, on va leur expliquer
07:18comment ça se passe, on peut leur montrer les machines,
07:20on peut également leur montrer l'autopalpation.
07:22Donc, venez nous voir nombreuses, il ne faut pas hésiter.
07:24Julien Mamme vous accueillera
07:26bien volontiers et avec beaucoup de bienveillance.
07:28Je rappelle que vous êtes radiologue au centre d'imagerie
07:30Manin-Crimet. Julien Lambron,
07:32merci beaucoup.
07:34On le sait et on l'imagine, le parcours de soins
07:36et de reconstruction mammaire
07:38suscite beaucoup de questions
07:40que les patientes n'osent pas forcément poser
07:42ou alors que les praticiens n'ont pas
07:44forcément le temps d'aborder
07:46en consultation. Et avec notre deuxième invité,
07:48nous allons découvrir un site en ligne
07:50qui permet d'accompagner toutes les femmes
07:52et de répondre à leurs interrogations les plus intimes.
07:54Et pour en parler, j'ai le plaisir de recevoir
07:56Maryse Carrère. Maryse, bonjour.
07:58Vous êtes chef de projet
08:00d'une plateforme qui vise
08:02à accompagner la reconstruction mammaire
08:04au sein de la Haute Autorité de Santé
08:06et vous êtes à l'origine de cette plateforme.
08:08Concrètement, expliquez-nous déjà ce qui a
08:10motivé la réalisation de cet outil
08:12en ligne pour les femmes et peut-être même les hommes.
08:14Alors très concrètement,
08:16nous avons été interpellées, saisies
08:18par une association de patientes,
08:20c'est-à-dire des femmes
08:22qui avaient subi une ablation totale
08:24du sein ou des deux seins, soit
08:26en traitement du cancer, soit en prévention du cancer.
08:28Cette association nous a saisies en disant
08:30que les femmes sont mal informées,
08:32qu'elles n'ont pas toutes les alternatives possibles
08:34en matière de reconstruction mammaire,
08:36certaines ont des regrets,
08:38et donc faites quelque chose.
08:40La Haute Autorité de Santé, faites quelque chose
08:42pour mieux informer ces femmes
08:44et les impliquer dans la décision.
08:46Ce qui apparaissait, c'est qu'elles avaient des regrets
08:48aussi parce qu'elles étaient mal informées,
08:50mais aussi parce qu'elles ne participaient pas suffisamment à la décision.
08:52Alors concrètement, vous avez créé ce site interactif
08:54en ligne. Expliquez-nous vraiment,
08:56puisqu'on est à la radio, on ne pourra pas le voir,
08:58mais visuellement, quelles sont les étapes
09:00à découvrir ?
09:02Ce sont des pages internet
09:04sur le site de la HAS.
09:06Tout simplement, c'est un accès
09:08extrêmement intuitif
09:10et gratuit, bien évidemment. Ce sont des informations
09:12qui sont mises à disposition des femmes
09:14pour participer plus activement
09:16au choix de leur reconstruction
09:18ou au choix de rester le buste plat,
09:20qui est une option à part entière.
09:22Donc c'est très simple. Elles ont
09:24cinq pages qui leur sont
09:26dédiées, des pages plus informatives,
09:28des pages qui vont davantage
09:30accompagner leur décision
09:32pour montrer les alternatives.
09:34Ce sont des informations
09:36que nous avons construites avec des professionnels
09:38et des patientes elles-mêmes
09:40et des femmes directement concernées, des associations.
09:42Donc ça a été une reconstruction
09:44aussi en partenariat avec l'Inca.
09:46Et donc une fois qu'on a fait ce test,
09:48qu'on a répondu à quelques questions sur ce site,
09:50j'imagine qu'on a une forme de recommandation
09:52vers quelle direction chirurgicale
09:54on doit aller ?
09:56Il n'y a pas d'algorithme sur
09:58nos pages internet. Ce n'était pas
10:00l'optique du groupe de travail.
10:02Ce n'est pas été son option.
10:04C'est assez
10:06difficile à construire au sujet de la
10:08reconstruction mammaire parce qu'il n'y a pas de recommandation
10:10tout à fait stable
10:12pour établir ce type d'algorithme.
10:14Donc non, nous ne faisons pas de recommandation.
10:16Ce que nous recommandons aux femmes,
10:18c'est de s'écouter, c'est de
10:20prendre le temps de réfléchir et c'est de
10:22prendre la décision avec leur chirurgien
10:24et l'équipe qui les suit.
10:26Marie, ça fait maintenant quelques mois que cette plateforme
10:28est en ligne. Le premier bilan que vous en tirez
10:30et surtout que les femmes en tirent ?
10:32C'est un site qui est très
10:34apprécié. On a d'excellents retours
10:36des professionnels qui le recommandent
10:38à leurs patientes. On a beaucoup de
10:40téléchargements, des documents
10:42d'informations qui sont sur notre site.
10:44Donc c'est très positif.
10:46Parfait, merci beaucoup Marie Scarère et je rappelle
10:48que vous allez sur le site de la Haute Autorité de Santé
10:50et là il y a une page web qui est dédiée
10:52justement au cancer du sein et
10:54à cette plateforme. Merci beaucoup. Restez avec
10:56nous, on marque une courte pause avant de découvrir
10:58les avancées technologiques révolutionnaires
11:00notamment permises par l'intelligence artificielle
11:02dans le dépistage et dans
11:04l'élaboration de solutions contre le cancer du sein.
11:06La Santé en Mouvement, ça continue dans
11:08quelques instants et c'est sur Sud Radio.
11:10Sud Radio, La Santé en
11:12Mouvement, Vanessa Perez.
11:14Et pour continuer cette émission, j'ai le plaisir
11:16d'accueillir une femme de santé. Elle est
11:18engagée dans la diversité et l'inclusion. Elle est
11:20présidente du Syndicat National
11:22des Dispositifs Médicaux, le SNITEM.
11:24Laurence Contarasus,
11:26bonjour, on est ravis de vous recevoir.
11:28On sait que vous parcourez le monde et merci
11:30de vous poser quelques instants chez nous.
11:32Donc avec vous, Octobre Rose,
11:34en fait c'est toute l'année Laurence, c'est un combat que vous
11:36ne cessez jamais de mener. Tout à fait,
11:38vous l'avez dit, je pense que c'est super
11:40qu'on fasse cette émission au mois d'octobre.
11:42Mais Octobre Rose, c'est toute l'année. On l'a
11:44rappelé, une femme sur deux
11:46ne se fait pas dépister. Donc je pense que nous avons
11:48tous un objectif collectif, c'est que
11:50toutes les femmes se fassent dépister. Et mon
11:52message là, c'est pas uniquement en tant que présidente
11:54du SNITEM, mais en tant
11:56que femme, en tant que sœur, en tant que mère,
11:58en tant qu'amie. Concrètement Laurence,
12:00comme vous êtes très engagée, vous êtes
12:02vraiment la première
12:04spectatrice et même actrice de l'évolution
12:06des technologies médicales dans le
12:08diagnostic du cancer du sein. Quelles sont
12:10les évolutions majeures que vous voyez justement
12:12et qui vont être offertes à toutes ces
12:14femmes qui se font dépister ?
12:16Elles sont très nombreuses
12:18et souvent on pense à l'innovation technologique
12:20et docteur Landron,
12:22merci de l'avoir rappelé, il y a eu énormément
12:24d'innovations et quand on
12:26fait maintenant une mammographie, ça n'a plus
12:28rien à voir. On peut en effet gérer sa
12:30propre pression, ça change tout.
12:32Ma société par
12:34exemple a développé ce produit en partenariat
12:36avec des patientes, parce qu'en effet
12:38quand on est médecin c'est une chose, mais
12:40quand on est patiente, on ressent ce
12:42que ça peut faire. Mais on va
12:44aussi avoir tout ce qui est innovation, ce qu'on appelle
12:46organisationnel, le parcours.
12:48Faire sa mammographie
12:50c'est évidemment très important. Il y a
12:52l'annonce comme vous l'avez dit et puis après il y a le
12:54traitement et je vais dire
12:56ne pas attendre trop longtemps pour pouvoir
12:58le vivre le mieux possible, c'est
13:00extrêmement important. Et puis après
13:02il va y avoir tout ce qui va
13:04accompagner cette innovation technologique.
13:06Tout ce qui va tourner autour
13:08du numérique par exemple, de l'intelligence
13:10artificielle. Alors on va en parler, tout à fait.
13:12Il ne faut pas que ça fasse peur, c'est comment est-ce que
13:14on va donner encore plus de chance
13:16aux patientes et aux médecins
13:18d'avoir un super assistant.
13:20Dites-nous, dans une machine qui fait une
13:22mammographie, concrètement comment
13:24l'intelligence artificielle va pouvoir accompagner
13:26le radiologue à détecter, à lire
13:28les images et avoir quelque part une
13:30consultation augmentée, j'aimerais dire.
13:32Déjà, je voudrais rappeler, ne pas avoir peur.
13:34Ça reste
13:36le médecin, évidemment,
13:38qui va, j'allais dire,
13:40annoncer, comme on l'a dit, et aussi faire le choix.
13:42Donc cette intelligence artificielle,
13:44elle va surtout permettre,
13:46peut-être de passer à côté de
13:48quelque chose que le médecin n'aurait
13:50pas vu, de l'interroger,
13:52de lui donner un deuxième avis
13:54en fait, mais ça ne va pas
13:56prendre la décision à la place
13:58du médecin. Donc vous n'aurez jamais
14:00une mammographie où l'intelligence
14:02artificielle va décider seule.
14:04C'est soit un conseil,
14:06soit un deuxième avis, mais le
14:08choix reste celui du médecin.
14:10Pour être très visuel et concret,
14:12ça veut dire qu'un radiologue, dans sa cabine,
14:14va voir une image
14:16de sein, suite à la mammographie,
14:18et là, l'intelligence artificielle va lui pointer
14:20quelque part des petites zones de danger, c'est ça ?
14:22Ça va lui entourer les petites zones,
14:24en fait, ce qui va lui permettre d'attirer
14:26son attention et d'aller plus loin,
14:28voire même de lui donner
14:30une option, une idée,
14:32mais ça va être lui qui va
14:34prendre cette décision finale.
14:36On ne le dira jamais assez, mais bon, le dépistage
14:38est essentiel, mais au-delà des avancées
14:40technologiques, j'aimerais que vous nous partagiez
14:42des initiatives qui sont vraiment
14:44impératives pour améliorer le taux
14:46de dépistage et la guérison du cancer du sein.
14:48On l'a dit, et là,
14:50il y avait un congrès de radiologie
14:52auquel nous étions nombreux à participer.
14:54Ça fait 20 ans, en fait,
14:56qu'on fait de la prévention, et malgré ces
14:5820 ans, il n'y a toujours qu'une femme sur
15:00deux qui se fait dépister. Donc il y a
15:02énormément d'initiatives, il y a
15:04certaines sociétés qui vont aller
15:06à la rencontre, en fait, de patientes
15:08dans des lieux
15:10où peut-être les femmes n'iraient
15:12pas se faire dépister,
15:14avec des machines embarquées, toujours
15:16avec des médecins. Il y en a d'autres qui vont faire
15:18le choix, en fait, d'informer
15:20des patientes, toujours aussi
15:22dans des lieux où les patientes n'iraient pas.
15:24Donc ça, c'est aussi d'autres solutions.
15:26Comme on l'a vu, il va y avoir aussi
15:28des sites. Je pense qu'on
15:30ne sera jamais assez nombreux, on n'aura
15:32jamais assez
15:34d'opportunités, tant que nous n'aurons pas
15:36100% des femmes qui se font
15:38dépister. Donc c'est vraiment un travail
15:40commun de l'ensemble des industriels,
15:42de l'ensemble des médecins, on l'a vu aussi de l'HAS,
15:44et on doit vraiment tous aller dans
15:46ce centre, dans ce sens, pour que
15:48Octobre Rose se soit toute l'année.
15:50Et je pense qu'on a tous aussi une
15:52responsabilité sociale
15:54quand on discute avec des femmes,
15:56ou avec des aidants aussi, ça peut être
15:58avec un mari aussi, ça peut être avec
16:00un père, une mère en fait, dire
16:02non, si ta femme n'a
16:04jamais fait de dépistage,
16:06s'il te plaît,
16:08explique-lui, il faut qu'elle y aille,
16:10pour elle, pour vous.
16:12Sans lire dans une boute de cristal, mais dans les dix prochaines années,
16:14qu'est-ce que vous pouvez nous annoncer
16:16de radicalement différent dans l'évolution,
16:18la prise en charge ?
16:20Je pense que tout le système,
16:22tout l'écosystème, l'ensemble des personnes
16:24travaillent vraiment à ce qu'on appelle
16:26une médecine de précision.
16:28On va dépister de plus en plus tôt,
16:30parce que comme on l'a dit, plus
16:32on va prendre
16:34ce potentiel cancer
16:36très tôt, plus on va
16:38augmenter les chances
16:40et quelque part, peut-être qu'on arrive
16:42à ce que 100% des femmes
16:44qui auront un cancer du sein
16:46pourront être traitées, et qu'il y en ait de moins en moins
16:48qui ont un cancer important.
16:50Alors aujourd'hui, on parle de cancer du sein, mais c'est vrai
16:52que cette intelligence artificielle, elle génère beaucoup de données,
16:54de la data, on va dire,
16:56ça laisse des espoirs extraordinaires
16:58sur d'autres pathologies, toute cette
17:00imagerie, cette information qui est délivrée.
17:02Alors moi, ça fait plus de 30 ans
17:04que je suis dans le dispositif médical, quand on voit
17:06les progrès qu'on a fait, quand
17:08on voit des gens à qui un jour on a dit
17:10malheureusement vous arrêtez les traitements
17:12et en fait ils sont toujours en vie
17:14quelques années après, oui je pense que c'est
17:16plein plein d'espoir.
17:18Je pense que l'une des difficultés auxquelles
17:20on doit s'affronter sur le cancer du sein,
17:22c'est les a priori, c'est les
17:24mauvaises informations, c'est ce qu'on appelle les
17:26fake news. Il y a encore des femmes
17:28à ce jour, et il y a des études qui le démontrent,
17:30qui pensent que la mammographie peut faire
17:32éclater le cancer par exemple,
17:34ce n'est pas vrai, donc s'il vous plaît
17:36informez-vous, il est
17:38urgent, important d'aller faire cette
17:40mammographie pour toutes les femmes, comme vous l'avez dit,
17:42de plus de 50 ans et toutes les femmes
17:44qui sont à risque. Peut-être pour illustrer ce que vous dites,
17:46je vais donner la parole à Julien, qui est au contact
17:48des femmes justement au quotidien. Vous utilisez
17:50l'intelligence artificielle, vous Julien,
17:52dans l'exercice de votre métier ? Oui, bien sûr,
17:54maintenant c'est vraiment devenu obligatoire
17:56en radiologie, et notamment
17:58en mammographie.
18:00Nous, c'est dans notre...
18:02C'est ce qu'on appelle le radiologue augmenté,
18:04donc c'est vrai que nous, ça nous
18:06aide effectivement dans notre pratique quotidienne,
18:08parce que, en fait,
18:10on a beaucoup de dossiers à avoir,
18:12c'est vraiment, on va dire, ça permet de mettre ses ceintures
18:14et bretelles, nous ça va nous aider
18:16au fur et à mesure dans la journée, on n'est pas toujours
18:18à 100%,
18:20ou ça peut arriver
18:22parfois qu'on passe un peu à côté,
18:24ça va nous aider vraiment à ne pas
18:26passer à côté et à attirer notre oeil.
18:28C'est intéressant parce qu'on entend beaucoup
18:30l'intelligence artificielle va supplanter
18:32l'homme, elle aura plus de capacités.
18:34Vous, vous vous sentez très positif et très optimiste,
18:36c'est un compagnon
18:38qui permet d'aller encore plus loin ?
18:40Exactement, moi je vois ça vraiment comme une aide,
18:42et tous mes collègues aussi.
18:44Ça permet de nous, d'avoir une sécurité,
18:46pour les patientes aussi,
18:48c'est quand même une énorme sécurité aussi,
18:50ça nous permet de gagner du temps
18:52aussi dans les examens,
18:54vraiment pour moi c'est obligatoire
18:56et ce sera de plus en plus utilisé.
18:58Ça veut dire que vous vous appelez, vous invitez la patiente
19:00une fois que vous avez la radio sur
19:02votre écran, on va dire, à regarder
19:04ce que vous voyez, ou comment vous
19:06vous accompagnez cette démarche, la formation,
19:08est-ce que vous l'associez totalement
19:10à ces petites zones dont parlait
19:12Laurence sur les images pour qu'elles comprennent, ou alors
19:14vous gardez quand même une distance
19:16entre votre expertise et ce que doit savoir la patiente ?
19:18Ça dépend un petit peu du type de patiente que je vais avoir en face,
19:20il faut vraiment s'adapter à la personnalité
19:22de la patiente, donc parfois je sens que la patiente
19:24va avoir besoin de voir, parce que je lui dis
19:26j'ai vu une masse, il y a quelque chose qui ne va pas,
19:28de la même façon elle va s'approcher, donc je vais
19:30lui expliquer sur la mammographie, je vais lui expliquer comment ça fonctionne,
19:32après il y a d'autres patientes où je sens
19:34qu'il faut y aller beaucoup plus doucement,
19:36donc ça va être une annonce qui va être par étape,
19:38donc à un moment je lui montrerai la mammographie
19:40mais pas dès le début.
19:42C'est une annonce, Julien, psychologiquement,
19:44il y a des vies qui basculent,
19:46est-ce que vous trouvez qu'il y a une évolution
19:48dans l'accompagnement, la prise en charge psychologique
19:50de la patiente depuis quelques années ?
19:52Bien sûr, en fait, maintenant il y a
19:54vraiment des parcours de soins qui sont créés,
19:56à partir du moment où la patiente est dans le cabinet, on lui dit
19:58il y a quelque chose, nous on a des hôpitaux,
20:00des cliniques, des médecins avec qui on travaille,
20:02et donc la patiente a déjà son parcours qui est prêt,
20:04c'est-à-dire qu'elle ressort de chez nous,
20:06il y a déjà son rendez-vous qui est pris chez le gynéco,
20:08chez le chirurgien, pour la suite,
20:10c'est-à-dire que la patiente, on ne lui dit pas
20:12Madame, on a trouvé une pathologie grave,
20:14bonne journée, non, maintenant c'est vraiment
20:16accompagné jusqu'au bout,
20:18parce que c'est vrai que la vie bascule
20:20à un instant T, et ces patientes-là
20:22qui parfois sont aussi dans un...
20:24qui sont isolées, il y a besoin vraiment
20:26de les accompagner et de les prendre par la main
20:28pendant tout le parcours pour que ça se passe bien.
20:30Le mot de la fin, Laurence, votre
20:32ultime objectif réaliste
20:34avec vos multiples
20:36casquettes et expertises ?
20:38Je pense que déjà, c'est l'affaire de tous
20:40et notre objectif à tous, c'est que 100%
20:42des femmes se fassent dépister.
20:44Et peut-être un message,
20:46n'ayez pas peur de l'IA, qui va monter
20:48dans une voiture qui n'a pas d'EBS ?
20:50Maintenant, on ne devrait pas faire de mammographie sans
20:52intelligence artificielle.
20:53Merci beaucoup, Laurence Contarasius,
20:55Maryse, Julien, merci, je rappelle
20:57l'adresse web du site de la Haute Autorité de Santé,
20:59donc c'est has-santé.fr,
21:01vous allez sur reconstructionmamère,
21:03et là vous vous laissez guider. Merci beaucoup,
21:05La Santé en Mouvement, c'est fini pour aujourd'hui,
21:07retrouvez l'émission en podcast sur l'application
21:09Sud Radio et dès à présent sur YouTube.
21:11Je vous souhaite une excellente fin de week-end
21:13et n'oubliez pas, le dépistage peut
21:15sauver des vies. A très bientôt !

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