• il y a 2 semaines
Retrouvez La santé en mouvement avec Vanessa Pérez tous les dimanches à 14h sur #SudRadio.

Avec Erick Petit, radiologue au groupe hospitalier Paris-Saint Joseph, fondateur et responsable du centre de l’endométriose à Saint Joseph, Charlotte Alliod, responsable innovation & business France chez Capgemini Engineering, Audrey Lecoq, gérante associée chez PHARMAZON, Yasmine Candau, présidente de l’association Association EndoFrance
---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://
ow.ly/7FZy50G1rry

———————————————————————

▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x8jqxru

Retrouvez nos podcasts et articles :
https://www.sudradio.fr/


———————————————————————

Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel

▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/

▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio

▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr

———————————————————————

##LA_SANTE_EN_MOUVEMENT-2024-11-02##
Transcription
00:00Sud Radio, La Santé en Mouvement, Vanessa Pérez.
00:04Bonjour et bienvenue dans La Santé en Mouvement, l'émission pour prendre soin de vous au quotidien.
00:09Aujourd'hui, nous allons aborder un sujet qui touche à peu près 15 à 20% des femmes.
00:14Les chiffres ne sont pas clairs. En tout cas, celles qui sont touchées souffrent énormément puisqu'il s'agit de l'endométriose.
00:19Cette maladie gynécologique chronique, souvent silencieuse, peut causer des douleurs insupportables
00:24et avoir un impact profond sur la vie personnelle, professionnelle et familiale des femmes qui en souffrent.
00:29Alors, comment diagnostiquer la maladie ? Quelles sont les solutions thérapeutiques pour la traiter ?
00:34Et vers qui se tourner pour ne plus être seule face à la douleur ?
00:37C'est ce que nous tenterons de comprendre avec nos invités.
00:39La Santé en Mouvement, c'est tout de suite ici sur Sud Radio.
00:43Sud Radio, La Santé en Mouvement, Vanessa Pérez.
00:46Et pour commencer cette émission spéciale endométriose, nous avons le plaisir de recevoir un expert international sur le sujet puisqu'il s'agit d'Éric Petit.
00:54Alors, on aurait envie de dire, Éric, que votre profession est endométriosologue, si je peux me permettre, mais on va rester sérieux.
01:00Vous êtes radiologue au groupe hospitalier Paris Saint-Joseph, vous êtes fondateur et responsable du centre de l'endométriose à Saint-Joseph
01:08et vous avez notamment écrit un livre sur cette maladie intitulé « Tout sur l'endométriose », tout simplement pari aux éditions Odile Jacob.
01:14Alors, pour commencer, parce qu'on aime bien commencer par les définitions dans La Santé en Mouvement,
01:19expliquez-nous très concrètement pourquoi et qu'est-ce que l'endométriose ?
01:23Alors, c'est effectivement une maladie gynécologique, mais pas que, parce que ça touche toutes les fonctions organiques de l'être humain,
01:30notamment de la femme en particulier, parce que chez l'homme c'est heureusement exceptionnel.
01:34C'est la femme qui a le privilège d'avoir cette maladie chronique inflammatoire,
01:38qui se développe même déjà in utero quand elle est dans le ventre de sa mère,
01:42et qui explose cliniquement avec des symptômes particuliers, on va en parler après, dès les premières règles,
01:49et qui se développe tout au long de la vie, donc c'est chronique.
01:51Alors cette maladie est liée à un dysfonctionnement hormonal qui fait que, pour faire court,
01:57l'utérus se contacte de façon anormale et puissamment et de façon anarchique,
02:01donc ça fait des règles très douloureuses, mais anatomiquement ça expulse la muqueuse de l'utérus qu'on appelle endomètre,
02:07donc maladie de l'endomètre, c'est le terme d'endométriose,
02:10et donc ces cellules de l'endomètre qui tapissent la cavité utérine, qui permettent un jour à la femme d'être enceinte,
02:17sont expulsées, d'abord dans le muscle utérin, et ensuite au-delà, dans la cavité pelvienne,
02:23par les trompes, avec les règles qui refluent, et donc c'est un envahissement potentiel de plein de structures anatomiques,
02:29y compris la sphère digestive et urinaire par exemple,
02:32et c'est la seule maladie qui réunit autant de symptômes divers et variés,
02:36qui touchent non seulement la sphère génitale, mais également digestive et urinaire particulièrement.
02:41Vous le dites précisément Eric, ça touche plusieurs sphères,
02:44et une femme qui a mal ou qui a une crise, parfois ne sait pas vers qui se tourner,
02:48elle peut aller voir son médecin généraliste, son gynécologue, et personne n'a forcément de réponse,
02:52donc qu'il faut-il aller voir ?
02:53Absolument, puisqu'à la plupart du temps, effectivement, chacun dans sa sphère ne connaît pas bien l'endométriose,
02:58c'est une maladie qui a toujours été occultée, qui existe depuis 4000 ans,
03:01qui a été sous-diagnostiquée, qui l'est toujours largement,
03:06on est toujours en deçà du diagnostic de façon considérable,
03:11par non-considération de la douleur féminine, c'est-à-dire que ça n'est pas enseigné,
03:16on l'a mis à la faculté de médecine en 2020 seulement comme principe,
03:20c'est une maladie considérée, comme à l'époque quand je me suis lancé, rarissime,
03:24on n'en verrait jamais, sauf que c'est la maladie probablement la plus fréquente de la femme,
03:28et donc ça entraîne évidemment de nombreuses conséquences,
03:31et au premier chef, évidemment, si on aborde les symptômes cardinaux,
03:34c'est-à-dire les règles douloureuses, ça peut être aussi les rapports sexuels douloureux,
03:38ça peut être des troubles digestifs importants qui sont constants,
03:41avec par exemple un ballonnement quasi constant du ventre,
03:45ça peut être des troubles urinaires, une simple dysfonction urinaire,
03:48aller faire pipi plus souvent, avoir des brûlures contre l'urine,
03:52alors qu'il n'y a pas de germes et d'infections urinaires,
03:54donc tous ces symptômes sont perturbants,
03:56parce que ce n'est pas l'habitude du gastro-entérologue, de l'urologue, et ainsi de suite,
04:01et même la plupart des gynécologues ne prennent pas complètement la mesure de cette maladie,
04:06puisqu'on a toujours évalué que la femme devait être normalement douloureuse.
04:10Alors, la question qu'on a envie de vous poser,
04:12à mon avis que toutes les auditrices qui écoutent ont envie de poser,
04:15est-ce qu'il y a des traitements qui fonctionnent,
04:17et est-ce qu'on peut justement être accompagné très concrètement ?
04:20Bien sûr, une fois qu'on a fait un diagnostic,
04:22parce qu'on n'a pas parlé d'un diagnostic concret une fois qu'on y pense,
04:26parce qu'en fait le diagnostic se fait simplement sur les symptômes,
04:29c'est le questionnaire adapté,
04:30quand on écoute et qu'on respecte la plainte douloureuse de la femme,
04:33on sait qu'il y a une endométriose.
04:34Moi je le sais avant même de faire l'examen,
04:36idéalement qu'il y ait une échorophie pelvienne endovaginale chez la femme non vierge,
04:40sinon c'est l'IRM pelvienne,
04:42à condition de s'y intéresser, d'aller chercher des signes d'imagerie qui sont ténus,
04:47parfois subtils,
04:48parce que la grande caractéristique de cette maladie,
04:50c'est qu'il n'y a pas de lien entre l'intensité anatomique de la maladie et les symptômes.
04:56Alors dites-nous Eric, on a envie de savoir les traitements,
04:58très concrètement.
04:59Alors les traitements, c'est simple, c'est une maladie hormonodépendante.
05:02Il y a une fuite des règles.
05:04Donc le principe de base, c'est déjà d'arrêter les règles.
05:07Donc c'est un traitement hormonal ou une pilule, peu importe,
05:10on continue sans règles.
05:12On enchète les plaquettes de pilules en sautant la période placebo.
05:16Et donc on stoppe les règles.
05:17Quand on stoppe les règles, on stoppe les règles douloureuses,
05:19qui sont le plus souvent abondantes chez ces jeunes femmes qui souffrent,
05:23et on arrête la maladie, la progression de la maladie.
05:25Ça ne suffit pas, parce que tous les autres symptômes,
05:28comme par exemple des rapports douloureux en profondeur
05:30ou des troubles digestifs, ça se soigne.
05:33Il y a des compléments de soins qui sont très importants,
05:36aussi importants que la pilule, comme l'optimisation de la nutrition.
05:39Faire un équilibrage alimentaire à visée anti-inflammatoire,
05:43parce qu'il y a jusqu'à 250 intolérances alimentaires répartoriées dans cette maladie,
05:47c'est aussi important que la pilule en continue.
05:49Et donc ça effectivement, quand on vient vous voir à l'hôpital Saint-Joseph,
05:51vous prenez en considération toutes les pathologies afférentes,
05:54toutes les douleurs afférentes.
05:55Alors que ce soit à l'hôpital Saint-Joseph et Petit-Bémol,
05:57il n'y a pas que l'hôpital, c'est un réseau, dont je suis président,
06:00qui est largement étendu à la ville, parce que si on faisait que l'hôpital,
06:03on aurait des rendez-vous à 4 ans.
06:05Éric, une question que toutes les femmes doivent se poser,
06:08puis-je avoir un bébé si je suis atteinte d'endométriose ?
06:11Bien sûr, largement. Alors ça, c'est un point très important,
06:13je ne saurais insister assez.
06:15C'est-à-dire que ce n'est pas parce qu'on est endométriose
06:17qu'on ne peut pas être enceinte.
06:19La majorité des patients qui ont une endométriose sont enceintes normalement.
06:23C'est quand même 70% des cas.
06:25En moyenne, il y a 30% hélas de femmes qui ont une endométriose,
06:29dans ces cas-là souvent sévères,
06:31qui ont une problématique pour être enceintes.
06:33Ce n'est pas facile forcément.
06:35Donc on les aide en aide médicale à la procréation,
06:37avec notamment l'instrument majeur qui est la fécondation in vitro.
06:40Mais la plupart sont quand même enceintes, malgré l'endométriose.
06:44Ce n'est pas parce qu'on a beaucoup de douleur qu'elle est grave anatomiquement
06:47et qu'on ne peut pas être enceinte.
06:48Ça, ça n'existe pas. C'est le plus souvent qu'elles sont enceintes.
06:51En vous écoutant aussi, on a le sentiment que dans le parcours de soins,
06:54il y a une batterie de tests, une batterie de conseils,
06:56que ce soit la nutrition, que ce soit la radiologie.
06:59La Sécurité sociale prend en charge tous les éléments de ce parcours de soins ?
07:02Non, elle ne prend pas en charge tous les soins paramédicaux dont on a besoin.
07:05Par exemple, la pratique ostéopathique externe et interne
07:08auprès de kinés spécialisés n'est pas prise en charge.
07:10La nutrition n'est pas prise en charge.
07:12Et ce n'est pas parce qu'on est en ALD, en maladie longue durée,
07:17que ça règle tout.
07:18Parce que ça, ça ne règle que les soins classiques,
07:21d'hospitalisation, de chirurgie,
07:23pour lesquels on a le moins besoin.
07:25Parce que maintenant, dans notre centre, par rapport à il y a 20 ans,
07:27on est passé de 40% à 10% de chirurgie,
07:29parce qu'on s'est aperçu que ça ne marche pas.
07:31Eric, pour conclure, 30 secondes.
07:33On a l'impression que cette maladie, en fait,
07:35elle est née de la libération de la parole.
07:37Et j'ai presque envie de vous demander, est-ce qu'il y a une corrélation avec MeToo ?
07:39Oui, bien sûr, ça nous a beaucoup aidé.
07:41On est encore loin du compte, mais ça aide, évidemment,
07:44parce que c'est la libération de la parole féminine
07:47et de la considération de sa plainte,
07:49qui jusqu'à présent a toujours été niée.
07:51Il y a encore un courant négationniste franc de la maladie.
07:54Il y a encore des gens, des praticiens,
07:56qui pensent que la maladie n'existe pas,
07:58que c'est surexagéré, que c'est à la mode,
08:00et ainsi de suite.
08:02Et ça, c'est un mépris souverain de la plainte féminine,
08:04de la douleur de la femme,
08:06qui n'est pas considérée, et c'est scandaleux.
08:08Merci beaucoup, Eric Petit.
08:10Je rappelle le titre de votre livre,
08:12Tout sur l'endométriose, aux éditions Odile Jacob.
08:14Et pour continuer cette émission,
08:16une solution qui va permettre d'accompagner
08:18nombre de femmes souffrantes d'endométriose,
08:20j'ai le plaisir de recevoir Charlotte Alliot.
08:22Charlotte, bonjour.
08:24Vous êtes Innovation Manager France
08:26chez Capgemini Engineering.
08:28On est surpris de voir que Capgemini intervient dans ce domaine-là.
08:30Vous avez notamment développé une solution
08:32pour les femmes souffrantes d'endométriose,
08:34ça s'appelle l'Endoscore. En quoi consiste cette solution ?
08:36Merci d'avoir invité moi à cette émission.
08:38Effectivement, Capgemini se doit d'innover
08:40au quotidien, et on doit aller
08:42sur des sujets disruptifs
08:44pour être toujours à la pointe de l'actualité.
08:46Et au cours d'une réunion avec des collaborateurs,
08:48on a identifié l'endométriose
08:50comme un sujet extrêmement important.
08:52Effectivement, on l'a dit,
08:54maladie invalidante qui touche 1 femme sur 10
08:56et qui, le diagnostic, prend
08:58entre 5 à 10 ans. Pour nous,
09:00c'était inadmissible de ne pas aller sur ce sujet-là.
09:02Et c'est de là qu'on a développé
09:04l'Endoscore.
09:06C'est quoi l'Endoscore ? J'y viens.
09:08L'idée, au départ,
09:10c'était surtout de déterminer
09:12l'état psychologique des patientes
09:14atteintes d'endométriose.
09:16L'idée, surtout, c'était à la suite
09:18d'un questionnaire et d'une intelligence artificielle
09:20qui va tourner derrière, c'est de catégoriser
09:22l'état d'urgence des patientes.
09:24On va, par la suite, dresser différents profils
09:26et après leur soumettre
09:28différentes recommandations spécialisées,
09:30les soumettre à des rendez-vous
09:32prioritaires avec des médecins,
09:34leur donner des rendez-vous spécialisés
09:36avec des cliniques de la douleur auxquelles elles n'auraient pas accès,
09:38voire aussi leur donner accès
09:40à des appels avec SOS suicide
09:42si le besoin s'en fait ressentir.
09:44J'ai envie de vous poser la question.
09:46Cette solution, elle est destinée uniquement aux femmes
09:48qui sont déjà diagnostiquées ou on pourrait aussi
09:50l'utiliser dans l'hypothèse
09:52ou dans le doute d'être atteinte d'endométriose ?
09:54Alors non, du coup, cette solution-là, elle est vraiment
09:56pour les femmes déjà diagnostiquées parce qu'on sait que leur parcours
09:58est déjà difficile, long et complexe.
10:00On ne va pas encore en plus en rajouter.
10:02On n'est pas médecins non plus, donc ce n'est pas à nous de diagnostiquer
10:04la pathologie. L'idée, vraiment,
10:06c'est de les aider une fois qu'elles ont été diagnostiquées
10:08justement pour les aider au quotidien
10:10et leur apporter, on va dire, cette reconnaissance.
10:12Vous qui êtes dans une grande entreprise,
10:14vous avez le sentiment que la maladie est reconnue
10:16ou alors elle passe encore sous silence
10:18et il vaut mieux cacher un petit peu ces douleurs ?
10:20Je pense que l'endométriose a été largement
10:22médiatisée ces dernières années
10:24avec différents combats actifs de patients,
10:26différentes associations et même la stratégie nationale
10:28de lutte contre l'endométriose du président
10:30Emmanuel Macron.
10:32Et je pense que de plus en plus, justement,
10:34la maladie, on en parle, les médecins
10:36la reconnaissent également, la société
10:38la reconnaît également et j'espère que les entreprises aussi
10:40vont le faire dans les prochaines années.
10:42Alors une grande question, est-ce que cette application est disponible
10:44et si elle ne l'est pas encore, quand nos auditeurs
10:46pourront y avoir accès ?
10:48Alors pas encore, on espère leur faire un joli cadeau de Noël
10:50et qu'elle sera disponible à la fin de l'année.
10:52Donc sur les stores, sur iOS,
10:54sur Android ? On y réfléchit.
10:56Très bien, on va suivre ça de près.
10:58Merci Charlotte, je rappelle que vous êtes Innovation Manager
11:00France chez Capgemini Engineering.
11:02Et parce que les pharmaciens ont également des réponses
11:04à vous apporter, je vous propose de retrouver
11:06Audrey Lecoq, associée gérante
11:08de Farmazone, pour La Minute Farmazone.
11:20Audrey, on est ravis de vous retrouver.
11:22Donc comme les pharmaciens sont aussi
11:24les partenaires de la santé au quotidien,
11:26expliquez-nous quel rôle ils peuvent jouer
11:28dans l'accompagnement des femmes atteintes d'endométriose.
11:30Bonjour Vanessa.
11:32Les pharmaciens peuvent jouer un rôle
11:34notamment pour réduire l'inflammation.
11:36Ils vont avoir des produits à proposer
11:38comme l'oméga-3 ou des compléments alimentaires
11:40à base de vitamine D par exemple.
11:42Il y a des produits spécifiques
11:44qui sont disponibles sur Farmazone
11:46qui peuvent aider les femmes plus précisément
11:48au-delà de cette gamme dont vous parlez ?
11:50Oui, on va travailler sur le bien-être au global
11:52par exemple pour soulager la douleur.
11:54On peut utiliser des pâtes chauffantes,
11:56des huiles essentielles, des tisanes,
11:58mais on va simplement compléter et améliorer
12:00un peu la gestion de la douleur.
12:02Audrey, comment Farmazone améliore l'accès aux soins
12:04pour les femmes atteintes d'endométriose ?
12:06Avec notre mode de livraison,
12:08en fonction de la douleur que vous allez ressentir,
12:10il y a des moments où c'est compliqué de se déplacer.
12:12On peut livrer à domicile
12:14mais toujours au profit d'une pharmacie.
12:16Merci beaucoup Audrey.
12:18La Minute Santé.
12:20Avec farmazone.fr, simplifiez-vous la santé.
12:22Cliquez, commandez, vous êtes livré.
12:24Sud Radio.
12:26La santé en mouvement.
12:28Vanessa Perez.
12:30Pour continuer cette émission, j'ai le plaisir d'accueillir
12:32Yasmine Kando.
12:34Vous êtes présidente de l'association Endo-France.
12:36Yasmine, comme toute association,
12:38vous portez un message.
12:40Vous avez une forme de militantisme.
12:42Quelles sont les causes que vous défendez pour ces femmes atteintes d'endométriose ?
12:44Tout d'abord,
12:46le droit à l'information
12:48et le droit à avoir accès à des soins
12:50pour les aider à vivre au mieux avec leur maladie.
12:52Nous avons trois missions principales
12:54au sein de l'association.
12:56Soutenir, informer, agir.
12:58On va soutenir les personnes atteintes d'endométriose
13:00à l'âge, informer le public sur la maladie
13:02et agir avec les professionnels de santé
13:04et les pouvoirs publics
13:06pour améliorer ce parcours de soins.
13:08Quand vous dites informer, vous avez le sentiment
13:10aujourd'hui que les jeunes femmes n'osent pas
13:12revendiquer leur maladie
13:14ou alors l'exprimer vis-à-vis du professionnel de santé.
13:16C'est quoi le fond du problème ?
13:18C'est toujours difficile. Elles ne se sentent pas encore
13:20assez entendues, écoutées
13:22dans leurs mots et
13:24elles ont besoin effectivement
13:26de soutien et puis d'être orientées vers des professionnels
13:28qui justement sauront les écouter.
13:30D'ailleurs en 2022, l'endométriose
13:32a été portée
13:34comme cause nationale. Ca a eu un véritable
13:36impact ? Ca a fait progresser les choses dans le
13:38débat et dans la reconnaissance ?
13:40J'y crois fermement. Ca faisait plus de 20 ans que notre association
13:42luttait pour cela.
13:44C'est ce qu'on voulait depuis plus de 20 ans, une reconnaissance
13:46au plus haut niveau de l'Etat. Et effectivement
13:48on suit activement la mise en oeuvre
13:50de cette stratégie qui
13:52déjà permet de mettre en place
13:54des filières de soins dédiées à l'endométriose
13:56sur tout le territoire, qui va
13:58faciliter l'accès aux soins pour
14:00les personnes malades et
14:02j'en suis convaincue qu'il va réduire
14:04cette errance médicale qu'on a connue.
14:06Expliquez-nous très concrètement, une patiente
14:08qui soit frappe à votre porte, soit alors
14:10va avoir un professionnel de santé, quel type
14:12d'action spécifique l'association va mettre en place
14:14pour les sensibiliser et surtout
14:16les accompagner dans ce parcours ?
14:18Déjà on va organiser des rencontres amicales,
14:20des groupes de parole justement pour expliquer
14:22la maladie, expliquer la prise en charge
14:24et puis être un pont entre
14:26les patientes et les médecins justement
14:28pour pouvoir mieux les accompagner
14:30dans ce parcours. Et puis on va organiser
14:32des séances d'information
14:34avec des professionnels de la santé,
14:36des médecins, des conférences
14:38pour justement délivrer une information la plus
14:40juste possible sur la maladie
14:42en l'état des connaissances actuelles
14:44des choses. Nous avons aussi
14:46publié deux livres qui
14:48les informent,
14:50« Idées reçues sur l'endométriose » et
14:52« Endométriose de Clara » qui s'adressent un peu plus
14:54aux jeunes. Et ces deux
14:56actions phares de l'association, c'est
14:58justement d'intervenir dans les collèges et lycées
15:00pour parler des symptômes
15:02qui pourraient cacher une endométriose
15:04et intervenir dans les
15:06entreprises justement pour
15:08voir comment on peut concilier vie
15:10professionnelle et endométriose et
15:12trouver des leviers d'action pour
15:14pouvoir se maintenir dans l'emploi malgré
15:16une endométriose. Alors je rebondis sur le mot
15:18« idées reçues » justement du livre.
15:20J'ai deux ou trois idées reçues que vous allez
15:22justement dégommer grâce à cette émission.
15:24Celle qu'on a souvent entendue,
15:26c'est la grossesse guérit l'endométriose
15:28ou alors il n'y a que la chirurgie
15:30qui peut m'aider dans l'endométriose.
15:32Alors, il y a de plus en plus d'hommes qui sont également
15:34impliqués dans les sensibilisations.
15:36Comment percevez-vous
15:38leur rôle dans cette lutte ? Est-ce qu'ils
15:40le reconnaissent ? Est-ce qu'ils sont un petit peu
15:42distanciés ? Quel est le rapport de
15:44l'homme à cette pathologie ?
15:45Ça fait quelques années qu'on voit arriver
15:47des conjoints, des papas, des frères
15:49dans nos groupes de parole ou dans nos
15:51conférences qui posent beaucoup de questions.
15:53Quand on intervient dans les collèges et lycées, on se rend compte
15:55que ce sont les garçons qui sont presque
15:57le plus attentifs et qui posent des questions.
15:59On trouve ça génial parce qu'ils ont un vrai rôle
16:01à partager. D'abord celui peut-être
16:03de conjoint ou celui de
16:05personne qui vit la maladie
16:07au travers d'une
16:09soeur ou d'une maman.
16:11C'est aussi pour ça qu'on était très fiers
16:13d'accueillir Thomas Ramos, le joueur
16:15de rugby, comme parrain dans l'association
16:17qui lui accompagne sa femme atteinte d'endométriose
16:19et là pour porter la voix des
16:21conjointes, des conjoints puisque
16:23c'est le principal soutien
16:25d'une personne atteinte.
16:27Charlotte parlait tout à l'heure des femmes dans l'entreprise qui n'osent pas
16:29forcément évoquer leur pathologie.
16:31Vous, vu de votre fenêtre
16:33aussi, c'est quelque chose dont la
16:35femme ne doit pas souffrir ou alors elle souffre en silence,
16:37elle est plus résiliente. C'est quoi un petit peu
16:39le profil des femmes qui ont cette pathologie ?
16:41Comment elles l'expriment ?
16:43C'est assez varié. Il y a celles qui vont
16:45oser le dire parce qu'elles ont ce tempérament-là
16:47et puis il y a celles qui
16:49vont juger que les symptômes sont
16:51honteux et ne vont pas oser
16:53s'ouvrir à leur hiérarchie
16:55ou à leurs collègues.
16:57Ce qu'on sait, c'est que grâce à une enquête qu'on a menée,
16:59c'est qu'il y a 65%
17:01des femmes qui disent qu'elles sont gênées
17:03dans leur quotidien professionnel à cause
17:05de l'impact de l'endométriose
17:07et qu'elles sont 64%
17:09à avoir osé dire leur
17:11endométriose au travail et elles n'ont tenu
17:13une écoute attentive que dans
17:1525% des cas, ce qui est très peu finalement.
17:17J'ai une question, que ce soit aussi bien pour Eric
17:19ou pour vous, vous encouragez
17:21au dépistage qui est tout à fait normal.
17:23On a 20% aujourd'hui à peu près
17:25de cas dépistés et apparemment
17:27il y en a beaucoup plus. Cette prise en charge
17:29va demander beaucoup de moyens.
17:31Comment on va réussir à rééquilibrer
17:33une fois de plus cette dépense qui sera peut-être
17:35plutôt un investissement pour le futur ?
17:37C'est un des espoirs d'ailleurs du test salivaire,
17:39endotest, mis en place par EndoTheWing
17:41et qui est en protocole
17:43innovation à l'HAS, qu'on va utiliser
17:45prochainement sur des femmes
17:47qui ont les symptômes caractéristiques de la maladie
17:49sur lesquels, je rappelle, là-dessus
17:51on fait déjà le diagnostic, mais il faut le confirmer,
17:53le valider et donc
17:55cet endotest sera à disposition
17:57des patientes qui ont des
17:59signes cliniques et qui font
18:01penser à l'endométriose et qui ont une imagerie dite négative
18:03qui est encore hélas trop souvent le cas
18:05parce que c'est sous-interprété
18:07par manque de connaissances et
18:09d'appréciation correcte des symptômes cliniques.
18:11Eric, vous qui voyez plusieurs
18:13centaines de milliers de femmes par an
18:15il y a toujours ce problème
18:17culturel, on va dire, de s'exprimer sur sa
18:19douleur, sur des choses qui sont intimes
18:21les lignes sont en train de bouger
18:23ou il y a encore beaucoup de travail à faire ?
18:25Il y a encore beaucoup de travail parce que c'est encore
18:27sous-négativé, c'est-à-dire que
18:29la parole douloureuse de la femme
18:31n'est pas encore entendue à la hauteur de ce qu'elle
18:33devrait être puisqu'on le
18:35néglige, on le banalise
18:37y compris souvent par
18:39la femme elle-même qui vit dans ce contexte
18:41historique, culturel depuis 4000 ans
18:43comme quoi elle est censée souffrir
18:45normalement. Et vous voulez dire qu'un médecin-femme
18:47qui écoute un médecin-femme risque
18:49comme un médecin-homme de banaliser un petit peu
18:51cette souffrance ? Oui, absolument.
18:53D'accord. Allez, trois
18:55messages essentiels pour nos
18:57auditrices et peut-être nos auditeurs également
18:59Eric, Yasmine, Charlotte ?
19:01Moi je
19:03dirais qu'il existe des solutions aujourd'hui
19:05quand même pour accompagner l'endométriose et mieux vivre
19:07avec, donc elles n'hésitent pas à contacter
19:09les bénévoles de l'association, on va les aider aussi
19:11et puis on peut intervenir dans leurs entreprises
19:13pour parler à la fois aux salariés
19:15et aux managers de la difficulté de l'endométriose
19:17sur le quotidien professionnel.
19:19De plus en plus ça avance quand même dans ce sens-là
19:21même si je trouve que c'est encore trop lent mais
19:23on va y arriver avec les associations de patients
19:25tout le monde y travaille
19:27on est tous impliqués ici autour
19:29de cette table dans cette affaire-là et il y a même
19:31aussi des start-up qui émergent comme
19:33livre qu'on n'a pas cité mais qui est une excellente application
19:35numérique d'accompagnement des patients
19:37qui les écoutent
19:39qui les aident avec
19:41le corps médical le plus motivé quand on
19:43peut y arriver et je pense que l'avenir
19:45est radio malgré tout.
19:47Eric, Charlotte, Yasmine, merci beaucoup pour cette émission
19:49engagée, la santé en mouvement c'est fini pour aujourd'hui
19:51retrouvez l'émission en podcast
19:53et sur l'application Sud Radio dès à présent
19:55pour prolonger la discussion on se retrouve sur
19:57vos réseaux sociaux préférés, je vous souhaite une excellente
19:59fin de week-end et je vous dis à la semaine prochaine !

Recommandations