Budget 2025 : à quoi faut-il s’attendre ?

  • il y a 12 heures

Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pierre de Vilno pour débattre des actualités du jour.
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00:00Europe 1 Soir, 19h21, Pierre de Villeneuve.
00:04Anthona André du journal du dimanche, Jean-Claude Dacier, chroniqueur politique sont là pour
00:09commenter l'actualité de ce budget 2025 dans lequel on l'a vu, il y a quelques points
00:15de crispation, les apprentis d'un côté et puis aussi la baisse des allègements de
00:20charges patronales qui bien sûr aura des impacts sur les petites entreprises et sur
00:24l'emploi.
00:25Vous avez discuté à propos de ce budget ce que disait Manuel Bompard ce matin sur
00:29LCI.
00:30N'acceptons pas les orientations qui sont proposées dans ce budget qui de mon point
00:36de vue vont faire souffrir les françaises et les français et vont avoir un impact économique
00:40qui va être désastreux.
00:41Pour le dire en quelques mots, Michel Baragné et le budget qu'il va mettre sur la table
00:46est un budget qui revient à couper 60 milliards d'euros, à faire 60 milliards d'euros d'économie,
00:52c'est 2% du PIB et à le faire avec un plan d'austérité le plus violent que le pays
00:58n'ait jamais connu.
00:59Juste 2% du PIB, c'est l'équivalent du plan d'austérité qui avait été imposé
01:03à la Grèce en 2010, exactement.
01:05Donc je pense que ça va produire une récession économique et que c'est vraiment pas la
01:08bonne manière de s'attaquer au problème de l'augmentation des déficits publics.
01:12Qu'en pense Valérie Pécresse, la présidente LR de la région Île-de-France était ce
01:16matin sur RTL.
01:18C'est un budget de colmatage, donc impôts plus rabots.
01:21Les impôts, ce n'est jamais la bonne solution durablement, mais moi j'invite quand même
01:25tous ceux qui sont responsables de ces déficits à un quart d'heure de décence.
01:30Vous acceptez les hausses d'impôts ?
01:31J'accepte un budget de colmatage extraordinairement courageux et impopulaire, je l'accepte même
01:36si je le trouve très injuste pour une collectivité comme l'Île-de-France par exemple, mais on
01:40va prendre nos responsabilités parce qu'il y a quelque chose qui est plus important que
01:45la région Île-de-France, chaque collectivité, c'est la France, c'est les Français et à
01:49un moment donné, quand le bateau coule, il faut le colmater.
01:52Et qu'en pense Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti Socialiste, il était sur France
01:56Info.
01:57Il s'agit pour le Premier ministre de taxer les grandes fortunes et les grandes entreprises
02:02de manière limitée et temporaire.
02:04En revanche, pour tous les autres, pour vous, pour ceux qui nous écoutent, ce ne sera pas
02:09limité, ce ne sera pas temporaire et on le voit arriver touche par touche parce que le
02:13Premier ministre n'a jamais annoncé lors du discours de politique générale ce qu'il
02:17allait faire, mais on voit bien que ce sont maintenant les retraités qui vont payer,
02:21on va désindexer leurs pensions, il va faire maintenant faire payer les malades, faire
02:25en sorte que le reste à charge sur les consultations médicales soit de 4 euros.
02:30Il va augmenter la taxe sur l'électricité et qui va rapporter 4 milliards.
02:35Et je pourrais y rajouter le fait que les chômeurs vont aussi trinquer puisque la réforme
02:40de l'assurance chômage est à nouveau sur la table.
02:42Donc on a là en réalité un espèce de paravent comode qui veut dire « oui, on va quand
02:47même faire s'occuper des plus riches ». Ça c'est un an et c'est une fois et c'est
02:5120 milliards.
02:52Et ensuite, vous avez pour les autres des mesures qui ne seront absolument pas temporaires
02:56et qui vont réduire, restreindre ce qu'est le modèle social français.
03:00Voilà, ce qui est frappant dans cet échantillon, on a le PS d'un côté, les LR de l'autre
03:04et finalement la France insoumise, c'est que chacun y va, j'allais dire de son coup
03:09de couteau comme le crime de l'Orient Express d'Agatha Christie.
03:13Enfin en tout cas, chacun y va des mesures qui ne lui conviennent pas.
03:16Quoi qu'il en soit, ce budget ne convient à personne, Antonin André.
03:19Ben non, parce qu'un budget d'économie, c'est des sacrifices.
03:23Donc évidemment, c'est douloureux à un endroit ou à un autre.
03:26Il y a plusieurs choses quand même qu'il faut corriger.
03:29D'abord, la réforme de l'assurance chômage n'a pas été signée et n'est pas sur la
03:32table.
03:33En tout cas, elle va être remise en chantier.
03:34Et renvoyée aux partenaires sociaux.
03:35Voilà, si elle avait été signée, ça aurait rapporté près de 5 milliards d'euros tout
03:39de suite.
03:40Donc, les chômeurs ont été épargnés, on peut s'en féliciter ou pas, mais ce que
03:43dit Olivier Faure est une contre-vérité.
03:44Ensuite, ce qu'il y a de plus dangereux, moi je trouve, structurellement, quand on
03:48regarde où est-ce que les coupes interviennent, c'est notamment, et d'ailleurs c'est
03:53étonnant qu'aucun de ces interlocuteurs n'en ait parlé, c'est l'allègement des
03:57charges sur les petits salaires, au nom de 4 milliards d'euros, et qui là pour le coup
04:03vont impacter fortement le fonctionnement, le tissu économique français, les TPE, les
04:07artisans.
04:08Et donc, l'impact sur une éventuelle remontée du chômage pourrait être assez rapide et
04:13assez douloureuse.
04:14Et je pense que là, il y a un angle mort qui n'est pas encore tellement identifié
04:19par les uns et les autres, mais qui est le vrai danger.
04:21Pour le reste, bon, les leçons d'économie de Manuel Bompard et de la France Insoumise
04:24qui considèrent qu'en gros, l'argent pousse sur les arbres, bon, ça ne se commande pas,
04:28c'est toujours aussi d'abord, c'est pas sérieux.
04:30Mais oui, un budget avec des sacrifices et des efforts pour tout le monde, ça ne fait
04:33jamais plaisir.
04:34Et je crains que les Français, je le disais tout à l'heure, mais je le répète, ne soient
04:38pas prêts aux efforts qu'on va leur demander.
04:40Alors, je suis prudent quand même sur le budget, on va regarder ce soir déjà, on
04:44va surtout regarder, si j'ai bien compris, demain matin, et puis ensuite, on aura une
04:48vue un peu plus précise de ce que souhaite le Premier Ministre.
04:51Néanmoins, ce ne sera pas, ce ne sera que le début, si j'ai bien compris, il y a la
04:55discussion budgétaire qui va, ça dure quoi, un mois, un mois et demi ?
04:59En principe, il y a deux semaines de débat à l'Assemblée Nationale, ça va jusqu'à
05:02Noël, je crois.
05:03Oui, avec un passage aussi là, mais il y a quand même un temps contraint.
05:06Tu vas avoir une bataille d'amendements, chacun va avancer, mais ce qu'on voit déjà,
05:12et c'est ça qui est très inquiétant, c'est que le budget et M. Barnier lui-même est
05:18comment dire, un peu l'otage, comme le disent les échos très bien ce matin, otage des
05:23bagarres politiques et des luttes politiques et des factions politiques.
05:26Vous avez à Tal, quelqu'un au pouvoir depuis un certain temps, Darmanin Idem, qui dit,
05:30pas d'impôts.
05:31Je crois, si j'ai bien compris, qu'il y aura quelques augmentations d'impôts, etc., etc.
05:36L'AME, certains disent, hors de question de...
05:39Mme Darriusette, ministre de la Santé, dit, on ne touche pas à l'AME.
05:43On verra ce qui ira dans le projet de budget demain, mais il semblait que M. Barnier s'orientait
05:49vers...
05:50Alors vous me direz que ça ne coûte que 2 milliards, enfin, ça fait hurler les Français.
05:54Il y a comme ça un certain nombre de points, les retraites...
05:57Il y a des tas d'impôts qui ne disent pas leur nom.
06:01Hier soir, dans l'émission, nous recevions le délégué général de Mobiliance, qui
06:06est la filière automobile, et qui vous expliquait, selon une étude d'impact, que sur les voitures
06:12de M. et Mme Tout-le-Monde, des Dacia Sandero, des Peugeot 2008, des Renault Captur, les
06:17malus vont passer de 200 à 600 euros.
06:20C'est là qu'on trouve aussi ces impôts qu'on essaye de retrouver.
06:25Les retraites, cher ami, je le disais il y a un instant, ça coûte 400 milliards par
06:31an.
06:32C'est le premier budget de dépense.
06:33Premier budget de dépense.
06:34Vous voulez que je vous dise un mot, sans vouloir être désagréable avec la fonction
06:38publique, ce n'est pas ma mission, mais enfin, ils partent avant tout le monde à la retraite,
06:42avec des salaires qui sont quasi équivalents à leurs derniers salaires en activité.
06:46Ils ont un certain nombre de semaines de congés payés, ils ont même la retraite par capitalisation
06:52pour ce qu'ils souhaitent avec l'après-fonds.
06:54Est-ce qu'on va commencer, chacun et c'est les mêmes, qui parlent de justice fiscale,
06:58il serait peut-être temps de se préoccuper de ces déséquilibres graves et qui pèsent
07:03lourdement sur le budget à venir.
07:06Je ne sais pas ce qu'il y a de prévu dans le budget de M. Barnier, on va mettre du temps,
07:12il ne s'agit pas du jour au lendemain, de mettre un terme à ces statuts extravagants,
07:16parce que ce que vous dites en passant, même si vous tuez le chef de service, vous ne risquez
07:19pas d'être licencié dans la fonction publique.
07:21Il serait peut-être temps de regarder les choses avec franchise, je ne suis pas sûr
07:25que les Français aient bien pris la mesure de ce qui les attend, ce sera à l'évidence
07:29un budget d'austérité, ce n'est jamais agréable.
07:31On se retrouve dans un instant avec Jean-Claude Dacier et Antoine André.
07:39Toujours avec Antoine André, Jean-Claude Dacier pour commenter cette actualité, ce
07:44budget 2025 qui aura du mal à s'imposer quand on entend tout à l'heure Valérie Pécresse
07:51qui, en théorie, est dans cette coalition, qui devrait quand même se lier pour voter
07:56le budget, on se dit que ça ne marchera peut-être pas aussi facilement.
08:00A l'intérieur même de cette grande coalition, il y a évidemment d'un côté la droite,
08:07de l'autre côté la gauche, il y a les macronistes de droite, les macronistes de gauche, et nos
08:12confrères de TF1 ont surpris une conversation entre Michel Barnier et Sacha Houllier lors
08:18du déplacement du Premier ministre dans la Vienne à Poitiers.
08:23Échange tendu, notamment à propos de ce que dit ce matin dans Le Parisien Bruno Retailleau
08:28à propos de l'immigration.
08:29Écoutez donc cet échange, j'allais dire fantôme, surpris entre Michel Barnier et Sacha Houllier.
08:36Monsieur le Premier ministre, je veux d'abord vous souhaiter l'avenir de l'immigration
08:39légale, je veux ensuite vous féliciter pour la grande cause nationale qui est la santé
08:41mentale, vous avez vu le sésame, et par contre je veux vous dire que j'ai un regret parce
08:46que mardi je n'ai pas voté la motion de censure et quand j'ai lu Le Parisien ce matin,
08:49j'ai regretté amèrement de ne pas l'avoir voté au lieu des propos du ministre de l'Intérieur.
08:52Il y a rien dit sur ce sujet, sans foi.
08:56Mais je vais vous dire ce que j'en ai pensé parce que je trouve que les propos de M.
09:00Retailleau ce matin c'est une provocation.
09:02Il agit sur...
09:04Je le regrette sincèrement.
09:06Je respecte votre opinion, mais je respecte le sens de l'État.
09:11J'aimerais qu'ils le disent plus.
09:14Sens de l'État, garder son sang froid, voilà, Michel Barnier est visiblement surpris par
09:20cette attaque frontale de Sacha Houllier.
09:22Michel Barnier il a un rôle qui est extrêmement difficile et je trouve qu'on ne doit pas s'acharner
09:29sur lui parce qu'il hérite d'une situation qui est extrêmement compliquée.
09:32Je trouve qu'il fait les choses de façon pragmatique, sans idéologie comme il le dit
09:37souvent, y compris sur les sujets d'immigration où il porte un discours assez équilibré
09:41disant notamment, appliquons déjà la loi immigration dont une partie des décrets
09:45n'a toujours pas été signée, on se demande bien pourquoi, à quoi sert que les députés
09:49votent des lois si on ne fait pas les décrets d'application.
09:51Quant à Sacha Houllier, si vous voulez, dans le registre témoin où je fais un malheur,
09:56c'est un peu son credo depuis qu'il a été élu, mais au moment de la loi immigration
10:01il était président de la commission mixte paritaire, il s'est abstenu de voter, il s'est
10:05abstenu de prendre position et après coup il distribue des bons et des mauvais points
10:08à tout le monde.
10:09Donc je pense que Michel Barnier n'a que faire de la vie de Sacha Houllier, d'ailleurs
10:13il l'a laissé parler, mais moi je trouve qu'il faut faire attention à une chose,
10:17c'est que si Michel Barnier échoue, qu'est-ce qu'il se passe après ?
10:22Donc on a trouvé quand même un homme qui a de l'expérience, qui a négocié des choses
10:27difficiles avec le Brexit, qui a eu une expérience d'élu local, qui refuse de se laisser hystériser
10:32et instrumentaliser dans le débat, et qui essaye d'avancer, c'est vrai, je pense que
10:36tous les français s'en rendent compte, dans l'intérêt général du pays.
10:39Donc est-ce que c'est étonnant de la part de Sacha Houllier qui de toute façon a pris
10:42le large ?
10:43Non, Sacha Houllier c'est personne, c'est rien !
10:45On se moque de Sacha Houllier, honnêtement à côté des problèmes qui assaillent ce
10:50pays de partout, c'est de la rigolade, simplement je suis de l'avis d'Antonin, ce qu'il vient
10:54de dire est remarquable, et totalement juste et vrai, maintenant comment va encaisser les
11:02temps difficiles qui l'attendent M. Barnier, ça je l'ignore, je ne le connais pas assez
11:07pour savoir quelle est sa capacité, il est quand même plutôt jeune, il faut quand même
11:11pas trop l'emmerder parce qu'il va finir par dire écoutez, débrouillez-vous, je pense
11:15qu'il va prendre dans un premier temps à témoin l'Assemblée Nationale en disant maintenant
11:19j'ai essayé de bâtir en 15 jours un budget qui n'a sûrement pas toutes les qualités
11:25mais qui s'efforce de commencer le commencement, l'esquisse de l'esquisse du redressement du
11:30pays, maintenant discutons-en, alors après qu'est-ce que ça donnera, je m'en suis foutu.
11:35Ce qu'il y a d'intéressant et qu'il va falloir observer c'est que je pense que c'est quand
11:39même un personnage qui a le sens de la tactique, qui garde la tête froide, mais en réalité
11:44ce qui peut arriver c'est que le budget soit adopté sans vote, 149.3, sans motion de censure
11:50parce qu'en fait la présentation du budget à l'Assemblée Nationale doit se faire dans
11:54un temps contraint, qui est de deux semaines, et si au terme des deux semaines vous n'avez
11:58pas fini l'examen, il n'y a pas de vote, ça passe au Sénat qui le vote et ensuite vous avez une
12:03commission mixte paritaire qui adopte le budget, commission mixte paritaire où le Sénat pèsera
12:09fortement et où d'une certaine façon en fait Michel Barnier pourra faire face, et vous aurez remarqué
12:14que c'est pour cette raison qu'Eric Coquerel, le président de la Commission des Finances, dit
12:20Mezzo-Voce, pas trop d'amendements, ne croulons pas sous les amendements, parce qu'il a parfaitement
12:25en tête le fait que si le débat ne se termine pas dans le temps contraint de l'Assemblée Nationale,
12:29ils ne pourront pas le voter et que pour le coup l'éventualité d'une censure ou d'un vote sur le
12:35budget pourrait très bien ne pas être soumis à Michel Barnier, et je pense que Michel Barnier a
12:40tout ça en tête parce qu'il est extrêmement malin, donc il a quand même des cartes en main, maintenant
12:45il y a sa résidence personnelle, jusqu'où va-t-il accepter de se cogner des abrutis comme ça Chahouliez,
12:52ça c'est dit, c'est fait, c'est du Antonin André, dans le texte, c'est normal,
12:56Chahouliez si vous nous entendez, de rue des Cévennes,
12:59non mais c'est vrai que l'on est plus aux petites phrases, aux déclarations toutes faites,
13:02ce qui m'est intéressé dans ce que vous dites Antonin, c'est les décrets d'application qui
13:09n'ont toujours pas été signés pour la plupart, et je rajoute juste une petite chose,
13:13c'est qu'on a appris quand même ce matin sur Europe 1 que la demande d'extradition du
13:20tueur présumé de Philippine a été faite hier, et t'as envie de dire mais qu'est-ce que fait le
13:25mec qui est dans le bureau là, qui doit signer, qui doit mettre son tampon ?
13:30J'ai raconté dans le journal du dimanche, dimanche dernier, les députés
13:36macronistes qui ont été invités à déjeuner par le président de la république,
13:39mardi il y a huit jours, d'abord la moitié ne voulait pas y aller, en disant franchement merci,
13:46et quand ils sont allés devant le président, le président dit je suis là pour vous écouter,
13:49et les types l'ont dit notamment, on vote des lois et puis il n'y a pas de décret d'application,
13:53à quoi on sert ? Qu'est-ce qu'on fait ? Qu'est-ce qu'il répond Emmanuel Macron ?
13:57Il fait des grandes phrases, il dit il faut rester uni, les temps sont durs,
14:01mais c'est donc l'unité qu'il faut, il a maintenu que la dissolution était la bonne idée, alors que
14:05tous les mecs en face de lui disaient la dissolution on comprend pas, on s'est retrouvé en race campagne
14:08à faire campagne sans un parti derrière nous, sans militants, on est allé tout seul pour sauver
14:12notre peau, et le président à la fin du repas leur dit je vous ai écouté, la dissolution c'est ce
14:16qu'il fallait faire, et surtout rester uni, le lendemain matin Stella Dupont a quitté le groupe
14:20La République En Marche, et s'est inscrite chez les non-inscrits, donc voilà où on en est aujourd'hui
14:24de la cohésion de ce pouvoir-là, c'est ça qu'on ne mesure pas.
14:27La posture et la position du président de la République est pour moi très modestement un mystère,
14:33je me console en me disant que beaucoup sont dans ma situation, je ne comprends pas comment
14:40on s'est retrouvé dans cette situation qui est très compliquée, je suis pas sûr qu'on s'en sorte
14:45totalement indemne, mais il va falloir encore une fois, je ne cesserai de le répéter, que les français
14:50se persuadent que le bon pain, ils l'ont mangé dans les années qui ont précédé, même si beaucoup
14:56se plaignaient à tort ou à raison, et que ce qui les attend ne va pas être très gai, qu'il va falloir
15:01faire de gros efforts pour sortir le pays de la situation où l'a mis quand même, pour une bonne
15:06part, je dis pas que tout a été mauvais dans la politique de Macron, sûrement pas, mais il n'a rien
15:11vu de l'immigration, je crois qu'il n'a pas voulu le voir pour des tas de raisons évidentes, il est pour
15:16une société multiculturelle... C'est un sujet sur lequel en fait il n'appréhende pas,
15:21mais ça n'est pas dans son logiciel, là il citait l'immigration, la sécurité, et ce sont des sujets
15:26qui à mon avis le déstabilisent, sur lesquels il n'a pas vraiment d'avis tranché, et donc sur
15:32lequel il refuse absolument de se saisir de ces sujets, ce qui est une faute. Après, il faut
15:36aussi ramener l'ensemble des politiques à leur responsabilité, c'est-à-dire que Laurent Wauquiez,
15:41qui a expliqué qu'il fallait faire un pacte de gouvernement qui était d'accord, depuis dix jours
15:46il n'a pas été nommé ministre, donc depuis il est parti en capilotade, et Gabriel Attal doit se remettre
15:53de l'amertume de ne plus être à Matignon et de ne plus avoir les manettes... Il y a beaucoup de frustration...
15:56Et j'ajoute Édouard Philippe sur son inventain, qu'on n'entend pas depuis deux semaines, et qui se
16:02garde bien d'avoir un avis sur le sujet. Donc si vous voulez, c'est pas seulement Michel Barnier,
16:06et c'est pas seulement Emmanuel Macron. Ça questionne aussi le sens des responsabilités, et moi ça me frappe,
16:11de ces hommes politiques qui prétendent aux plus hautes fonctions, qui soi-disant sont là pour
16:15servir le pays, et dont on a le sentiment qu'ils passent leur temps à se planquer, et surtout à ne pas avoir d'avis.
16:20Tu as raison, c'est vrai que beaucoup ont un peu perdu l'essentiel, à savoir la vision de l'intérêt général de ce pays.
16:27Le sens de l'État, comme disait Barnier à Sacha Houssem.
16:30C'est le moment ou jamais, parce que jamais on n'a eu autant besoin d'une vision.
16:33Merci beaucoup Jean-Claude Dassier, merci Antonin, André.

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