• il y a 3 jours

Chaque jour, entre 9h et 9h30, retrouvez Pascal Praud dans L'Heure des Pros en direct sur CNews et Europe 1. Ce lundi, il revient sur les propos tenus par Nedjib Sidi Moussa sur Boualem Sansal, alors que ce dernier qui va être présenté au parquet.


Retrouvez "L’Heure des Pros" sur : http://www.europe1.fr/emissions/lheure-des-pros

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Transcription
00:00Europe 1 et CNews, 9h, 9h30, l'heure des pros, Pascal Braud.
00:11Bonjour à tous et bienvenue en ce lundi pour une nouvelle semaine qui commence la dernière semaine du mois de novembre.
00:17Nous sommes sur Europe 1 jusqu'à 9h30 et nous sommes sur CNews jusqu'à 10h30.
00:22Trois semaines après l'élection de Donald Trump, la guerre civile n'a pas eu lieu aux Etats-Unis.
00:27Au milieu, le pays semble apaisé. Les manifestations anti-Trump ont fait un flop.
00:33Les médias américains comme MSNBC changent leur stratégie, comme je l'ai lu dans le journal du dimanche, hier sous la plume d'Alexandre Mendel.
00:43Les présentateurs du Morning Joe ont rencontré Trump pour la première fois depuis sept ans.
00:48Il est temps d'adopter une nouvelle approche, ont-ils justifié leur décision ?
00:52Il y a un mois ils disaient de Trump qu'il était un narcissique, haineux, raciste et fatigué.
00:56Hollywood a rangé la hache de guerre. Les électeurs de Trump vont aussi au cinéma.
01:02Michael Douglas a vu la Vierge. Les républicains forment le parti du peuple et nous, nous sommes devenus le parti élitiste de gauche.
01:10C'est fou ! Eureka ! Une illumination.
01:13Michael Douglas s'est rendu compte que le peuple était souverain.
01:17Le foot américain.
01:19Il y a, Brock Bowers, star à 21 ans des Raiders de Las Vegas, a célébré Trump après un essai.
01:25Il a entamé le pas dedans de YMCA comme plusieurs sportifs du pays.
01:29Bref, les uns et les autres affichent leur soutien ou reconnaissent que Kamilah Harris n'était pas à la hauteur.
01:35Vérité peu dite ici en France où les éditorialistes que j'ai entendu sur la campagne américaine depuis des mois font figure de dix heures de bonne aventure.
01:45Wauquismes et panurgismes furent les deux mamelles des médias français.
01:50Au nom des mots en "-isme", on fabule et on déforme.
01:54L'exemple Trump démontre combien les choses vont vite et combien les vestes tournent encore plus rapidement.
02:00Après avoir gagné la bataille des idées, Trump mènera le combat sur le terrain.
02:03Il a placé notamment l'innovation au cœur de son programme.
02:06Il aura quatre ans pour réussir son pari.
02:08Il est 9h de Chana, Lusso.
02:119h, 9h30, l'heure des pros sur CNews et Europe.
02:22Bonjour Pascal, bonjour à tous.
02:23Boalem Sansal sera présenté au parquet d'Alger aujourd'hui.
02:27Information communiquée par son avocat ce matin sur RTL.
02:31L'écrivain franco-algérien est actuellement emprisonné en Algérie.
02:35Sa défense algérienne n'a pas été constituée, toujours selon son avocat,
02:39qui est sans nouvelles depuis son arrestation il y a plus d'une semaine.
02:42Il ne sait ni où il est détenu, ni dans quelles conditions.
02:46Marine Le Pen est actuellement à Matignon avec Michel Barnier.
02:50Cette semaine, le Premier ministre va recevoir tous les chefs de groupe du Sénat et de l'Assemblée nationale.
02:56Il commence donc avec la leader des députés RN, une rencontre à haut risque
03:00parce que si le rendez-vous se passe mal, Marine Le Pen pourrait censurer le gouvernement.
03:04Mathilde Panot et Éric Ciotti seront également reçus dans la journée.
03:08Et puis, neuf départements sont placés en vigilance orange ce matin pour vents violents.
03:13Attention, si vous avez prévu de prendre le train, des perturbations sont à prévoir.
03:18De nombreuses lignes SNCF seront suspendues toute la journée dans la région Auvergne-Rhône-Alpes,
03:23notamment entre Lyon et Saint-Étienne.
03:25Des intercités seront également supprimées et la vitesse des trains limitée.
03:29Voilà pour l'essentiel de l'information, c'est à vous.
03:32Merci beaucoup Chana.
03:33Élisabeth Lévy est avec nous, Georges Fenech, Vincent Herbouette, Philippe Guibert, Florian Tardif et Camille Pascal,
03:39écrivains anciens conseillers de Nicolas Sarkozy, qui a co-signé une tribune dans le Figaro pour Boilem Saint-Saëns.
03:4630 lauréats du Grand Prix de l'Académie française ont signé cette tribune.
03:52Patrick Modiano notamment, Franz-Olivier Gisbert, Amélie Noton, Éric Neuf, Camille Pascal, bien sûr Laurent Binet.
03:59Avant de vous donner la parole, la honte.
04:02La honte hier soir sur le service public.
04:05La honte sur France 5.
04:08La honte avec un présentateur, Thomas Snégaroff,
04:12qui a accepté sur son plateau des mots ignobles,
04:16prononcés par M. Nejib Sidi Moussa sur le plateau du service public.
04:22Ce monsieur que je ne connaissais pas est docteur en sciences politiques de l'université Panthéon-Sorbonne.
04:28Il est également enseignant dans plusieurs universités.
04:32Il enseigne l'histoire-géographie.
04:34Et cet homme a justifié d'une certaine manière la mise en détention de Boilem Saint-Saëns
04:41et a expliqué que c'était un écrivain d'extrême droite.
04:44Il y avait sur le plateau M. Stora, qui est sur cette ligne-là,
04:48et qui ont accusé également Kamel Daoud d'être d'extrême droite.
04:52Le dernier prix concours, c'est une honte.
04:56Et c'est le service public.
04:58Je vous propose de commencer cette émission en écoutant ce qui se dit hier,
05:02sur le service public, payé par vos impôts,
05:05sur une chaîne de grande écoute,
05:07et j'attends la réaction de l'ARCOM,
05:09et j'attends les réactions du ministre de la Culture,
05:11et j'attends les réactions des politiques en France.
05:13Insupportable.
05:15Il se trouve que Boilem Saint-Saëns, depuis quelques années,
05:18alimente un discours hostile à l'égard des immigrés, des musulmans,
05:23et reprend tous les thèmes d'Éric Zemmour.
05:27Vous avez montré un entretien, on aurait pu prendre un extrait
05:30d'un entretien qu'il a donné à Frontières,
05:32qui est un média d'extrême droite.
05:34On va l'écouter, on va le regarder aussi.
05:36C'est quand même choquant.
05:38Je ne dis pas que ça justifie un emprisonnement.
05:41Encore une fois, je répète, mes principes sont clairs là-dessus.
05:45Quand je vois que des militants des droits de l'homme,
05:48des militants antiracistes, des intellectuels du milieu culturel parisien
05:51le présentent comme un homme des lumières,
05:54un homme qui défend les grandes causes,
05:56je suis désolé, mais ils se trompent complètement.
05:58Ou alors ils sont aveugles, ou alors ils sont complices.
06:00Pour comprendre aussi le malaise qui est le mien,
06:02mais qui est aussi celui de beaucoup de gens qui connaissent l'Algérie,
06:04qui connaissent la France, je pense qu'il faut rétablir les faits.
06:07Et encore une fois, ça ne justifie en aucune manière
06:09la répression de la part d'un État.
06:11Je pense qu'il faut aussi respecter la vérité.
06:14La honte, la honte est le deux poids, deux mesures.
06:18Je vous rappelle que C8 ne pourra plus émettre à partir du 1er mars.
06:22Que fait l'ARCOM, après ce qui s'est dit sur ce plateau,
06:26où personne ne réagit,
06:28où le présentateur ne fait pas son rôle de modérateur.
06:31Rachel Binas ne réagit pas.
06:33Le présentateur ne fait pas son rôle de modérateur,
06:37et invite ces gens-là.
06:40Camille Pascal.
06:42Je découvre les propos qui ont été sur France 5,
06:46qui sont de la responsabilité éditoriale, évidemment,
06:48de la chaîne et de leur auteur.
06:51Moi, ici, je viens de façon extrêmement, comment dire,
06:56modeste et prudente.
06:59En jeudi, il se trouve que j'ai un ami commun,
07:02très proche avec Boalem Sansal,
07:05et que je connais Boalem pour l'avoir plusieurs fois croisé,
07:09vous connaissez tout ça, la caravane littéraire,
07:11des rentrées littéraires, vous prenez les trains,
07:13vous allez dans les salons, etc.
07:15Et donc, plusieurs fois, on a voyagé ensemble.
07:17Évidemment, je ne reconnais pas le personnage qui est décrit là,
07:20mais j'allais dire qu'au-delà de ça, peu nous importe.
07:24Ce qui importe, c'est qu'un écrivain,
07:26qui a reçu le grand prix du roman de l'Académie française en 2015,
07:29ce n'était pas en 1995, c'était en 2015,
07:32est descendu d'un avion à Alger samedi dernier,
07:35et on n'a plus de nouvelles.
07:38Alors, comment les choses se sont passées ?
07:40Vous voyez, parfois, le service public ou les associations publiques ont du bon.
07:45Nous étions au dîner jeudi soir du centre national des lettres,
07:50et avec Étienne de Montaigny.
07:52Évidemment, on commençait à avoir des messages d'amis
07:54sur le sort de Boalem,
07:57et il se trouve qu'Étienne est aussi, comme moi,
07:59lauréat du grand prix du roman de l'Académie française,
08:01et on s'est dit, mais qu'est-ce qu'on peut faire ?
08:04Je dis, on peut faire ce que peuvent faire des écrivains,
08:06c'est-à-dire nous manifester,
08:08et peut-être que ça va être très compliqué
08:11d'ouvrir une pétition, etc.
08:15Essayons de mobiliser les lauréats du grand prix.
08:19Et je vous avoue que jamais, jamais,
08:22je ne pensais qu'en 48 heures,
08:24nous parviendrons à unir autour d'un texte,
08:27sur lequel je reviendrai,
08:29nous parviendrons à unir 30 lauréats du grand prix,
08:33dont un prix Nobel,
08:35dont des célébrités, j'allais dire françaises,
08:39quasi internationales comme notons,
08:41dont le plus grand styliste français,
08:43même s'il n'est pas particulièrement connu du public,
08:46Pierre Michon.
08:47Pierre Michon a signé cette...
08:49Donc, pourquoi est-ce que tout le monde a signé ?
08:51Tout le monde a signé parce que
08:53personne ne veut voir un écrivain disparaître.
08:56Voilà, comme ça.
08:58Il peut être accusé,
09:00les écrivains ne sont pas au-dessus des lois,
09:02ils ne sont pas...
09:04Mais à un moment donné, ils disparaissent.
09:06Deuxièmement, cette tribune,
09:08elle a été portée par Figaro,
09:11qui depuis vendredi...
09:13On a fait ça une.
09:15Et bravo Figaro, c'est l'honneur de notre métier.
09:17Une nouvelle fois.
09:19Et de la même manière qu'on va en parler tous les jours.
09:21Je pense que c'est le rôle historique de la presse,
09:25et notamment du Figaro.
09:27Alors, que les choses soient très claires,
09:29moi je ne parle pas en mon nom,
09:31je ne parle pas notamment au nom des pétitionnaires,
09:34des gens qui ont signé cette tribune.
09:36Je ne veux embarquer personne.
09:38C'est un geste très fort qui a été consenti.
09:41Simplement... Ah pardon, Pascal.
09:43Cette tribune, elle ne se veut pas
09:45une condamnation,
09:47une agression du gouvernement algérien.
09:50Elle veut que Boalem Sansal,
09:53ses droits soient garantis,
09:55sa sauvegarde soit garantie,
09:57et qu'il sorte le plus vite de cette situation.
09:59D'où le ton extrêmement mesuré.
10:03Aujourd'hui, le but,
10:05c'est que Boalem ne soit pas un enjeu
10:07des deux côtés...
10:09Notre démarche n'est ni politique ni diplomatique,
10:11écrivez-vous, nos œuvres sont différentes,
10:13nos styles ne se ressemblent pas,
10:15nos univers sont uniques et nos prises de position
10:17sont parfois diamétralement opposées,
10:19mais nous ne pouvons concevoir
10:21qu'un écrivain qui n'est coupable de rien,
10:23sinon d'écrire et de penser, soit arrêté et disparu.
10:25L'analyse de Vincent Herouet m'intéresse.
10:27Depuis vendredi,
10:29Vincent dit que ce qui se passe,
10:31c'est exactement ce que voulait le gouvernement algérien.
10:33C'est qu'une nouvelle fois,
10:35la France soit demandeur
10:37vis-à-vis du gouvernement d'Algériens
10:39et en situation de culpabilité et de faiblesse.
10:41Ça intervient après le voyage
10:43d'Emmanuel Macron au Maroc,
10:45est-ce qu'il y a un lien ou pas ?
10:47Certains, en tout cas, l'établiront.
10:49Et une nouvelle fois, ce gouvernement algérien,
10:51les gouvernements algériens,
10:53qui ont fait, d'eux, eu rapport avec la France,
10:55c'est ce que vous disiez tout à l'heure,
10:57et ça, cette analyse est intéressante,
10:59puisque nous-mêmes participons
11:01avec ce débat que nous allons faire
11:03à cette France qui doit être à genoux
11:05devant l'Algérie.
11:07C'est-à-dire qu'il est un otage, effectivement,
11:09de la relation franco-algérienne.
11:11On peut même dire que le fait qu'il écrive en français,
11:13qu'il ait pris la nationalité française, évidemment,
11:15mais qu'il écrive en français
11:17et qu'il soit aimé des Français,
11:19suffit à l'incriminer comme un traître.
11:21Moi, ce qui me frappe beaucoup
11:23c'est ce petit crachat qu'on a entendu sur France 5
11:25et qui va de pair avec un article
11:27particulièrement putassier du Monde,
11:29un éditorial qui l'incriminait,
11:31lui aussi, vendredi,
11:33c'est que Bologne Saint-Saëns est tombé
11:35aux oubliettes, il y a donc de cela
11:37neuf jours,
11:39qu'il n'a toujours pas été présenté à un juge,
11:41qu'on ne sait pas de quoi il est coupable,
11:43on ne sait pas de quoi il est soupçonné,
11:45de quoi il est accusé,
11:47il est toujours aux mains de la police, c'est tout,
11:49mais qu'il y a ici, à Paris,
11:51toutes sortes de gens qui lui trouvent
11:53des crimes, notamment que,
11:55finalement, grosso modo, il est défendu par les fachos,
11:57donc il l'a bien mérité.
11:59Et ça, c'est vraiment...
12:01Une démarche, un réflexe
12:03de soumission
12:05et de bêtise crasse
12:07qui fait honte. Alors moi, je suis ravi
12:09qu'on se mobilise et que la francophonie existe,
12:11puisque Bologne Saint-Saëns,
12:13qui est en plus un type absolument adorable,
12:15d'une douceur...
12:17Sur le service public,
12:19Vincent.
12:21Je vais rappeler que monsieur
12:23Snegaroff est complice de ces gens-là.
12:25Tu invites ce monsieur,
12:27tu laisses passer
12:29ce qui s'est dit à l'antenne,
12:31et ce monsieur est professeur d'histoire géo
12:33dans la banlieue parisienne.
12:35Son crime, c'est aussi que Bologne Saint-Saëns
12:37critique énormément l'islam.
12:39Il dit qu'un islamiste,
12:41c'est un musulman impatient.
12:43C'est ça qu'il dit.
12:45Donc il dit
12:47que pour lui, il y a un continuum.
12:49Il dit que ce qui s'est passé en Algérie arrivera en France.
12:51C'est exactement ce qu'il dit.
12:53La critique de l'islam.
12:55C'est ce qu'il nous a dit ici, quand il est venu sur ce plateau.
12:57Ce qu'on lui reproche en Algérie, je parle sous le contrôle
12:59de Vincent, je suppose que c'est de valider la thèse
13:01marocaine.
13:03Un peu sur le Sahara.
13:05Ce qu'on lui reproche ici,
13:07c'est ça. Il ose critiquer
13:09l'islam, mais sans prendre devant.
13:11Elisabeth Lévy.
13:13C'est un ami,
13:15je voulais juste le dire
13:17que c'est un type, en plus, génial.
13:19C'est vrai que votre...
13:21Camille, vous savez l'affection que j'ai pour vous.
13:23Mais
13:25l'attitude de dire
13:27que je ne veux pas être méchant avec le gouvernement algérien,
13:29je l'entends mal, en fait.
13:31Je l'entends mal, Camille Pascal.
13:33C'est un appel, non.
13:35Il faut aller au bout.
13:37Il faut mener le combat idéologique, parfois.
13:39Vous avez un écrivain...
13:41Il ne faut pas lui nuire.
13:43Il ne faut pas lui nuire.
13:45Oui, j'entends bien.
13:47J'entends bien, mais
13:49il faut dire les choses. C'est ça le génie de Sine.
13:51Oui, mais
13:53là-dessus, Pascal,
13:55je veux être assez clair.
13:57Je pense que si on lit entre les lignes,
13:59on sait ce que dit cette tribune.
14:01Ensuite, on en a appelé à la plus haute autorité,
14:03qui est le président Teboun.
14:05Comme autrefois, Émile Zola
14:07en appela au président de la République,
14:09je me permets de faire ce parallèle.
14:13Pour l'instant, nous, notre préoccupation,
14:15c'est, au fond, qu'est-ce qu'on peut faire ?
14:17C'est de dresser
14:19autour de lui un rempart de livres.
14:21C'est la seule chose que nous pouvons faire.
14:23Ensuite, que la diplomatie,
14:25la politique,
14:27la presse, s'en emparent.
14:29Mais si nous voulions...
14:31Vous savez, je crois que c'est la première
14:33fois dans l'histoire...
14:35C'est la première fois dans l'histoire, quand même,
14:37que 30 lauréats
14:39des plus grands prix littéraires français
14:41se mobilisent en même temps.
14:43Oui, mais j'entends, Camille Pascal,
14:45Camille Pascal,
14:47ce que j'entends,
14:49ce que j'aimerais,
14:51c'est que le gouvernement français dise
14:53stop avec, je dirais,
14:55toute la némanclature qui vient se faire soigner en France.
14:57Stop !
14:59C'est un rapport de force qu'il faut instituer.
15:01Oui, mais là, on ne peut pas...
15:03Non, mais je ne parle pas pour vous.
15:05Je ne parle pas pour vous.
15:07Mais, évidemment...
15:09Et je ne suis pas le gouvernement français.
15:11J'entends bien.
15:13Mais il y a des moyens,
15:15quand même, de faire jouer du rapport de force.
15:17Georges Fenech.
15:19Vraiment, vous avez dit ce que j'allais m'apprêter à dire.
15:21Je trouve que vous êtes un peu timoré.
15:23Franchement, Boïdem-Sensan n'a pas
15:25commis un attentat.
15:27Il n'a pas usé de la force.
15:29Ce n'est pas un terroriste.
15:31C'est l'homme le plus doux, et vous le connaissez, qui soit.
15:33Il est embastillé pour une opinion
15:35qui est la critique d'un régime
15:37que nous condamnons tous ici.
15:39Je trouve que vous êtes un peu timoré.
15:41Alors, on va écouter son avocat.
15:43Nous écrivons, nous ne pouvons pas concevoir qu'un écrivain
15:45qui n'est coupable de rien sinon d'écrire et de penser
15:47soit arrêté et disparaisse.
15:49Je ne sais pas ce que vous voulez de plus.
15:51On a tous compris qu'on est tous gênés
15:53à l'idée de nuire à quelqu'un
15:55qui est, aujourd'hui,
15:57et depuis neuf jours, je le répète, neuf nuits,
15:59entre les mains de la police, et on n'a pas envie
16:01de nuire à cet otage,
16:03à quelqu'un qui est innocent
16:05et qui a été pris en otage dans une affaire d'Etat.
16:07Et on a tous lu, en même temps,
16:09le communiqué de l'agence de presse
16:11officielle algérienne
16:13et le Moudjahid
16:15qui dit, l'agence de presse officielle,
16:17dit que c'est un pantin du révisionnisme
16:19anti-algérien. Donc quiconque
16:21conteste
16:23la tyrannie
16:25et la souffrance
16:27de...
16:29Evidemment, on va écouter
16:31de l'eau au moulin du régime algérien.
16:33On va écouter son avocat.
16:35Mais en même temps, c'est trop tard. C'est fait.
16:37C'est fait. Ça ne sert plus à rien
16:39d'essayer de se cacher derrière son petit doigt
16:41en disant qu'il faut le protéger, il ne faut rien dire.
16:43C'est fait. Ils l'ont pris, ils le gardent
16:45et ils ne le lâcheront que s'ils le veulent.
16:47Et pour qu'ils le veulent,
16:49il faut trouver les moyens de leur tenir
16:51à, effectivement, un discours. Et sans doute,
16:53sans doute que le rapport de force,
16:55celui qu'on essaie d'avoir avec
16:57Poutine ou avec les Chinois,
16:59sans doute que le rapport de force est la seule chose
17:01que puisse comprendre un régime aussi obscur,
17:03aussi
17:05emmuré et aussi paranoïaque
17:07que le régime algérien.
17:09Et qu'est-ce qu'on fait de France Télévisions ?
17:11Et qu'est-ce qu'on fait de cette émission d'hier ?
17:13Qu'est-ce qu'on fait de ça ?
17:15Qu'est-ce qu'on fait ?
17:19Il y a un moment, quand même,
17:21le problème se pose en France.
17:23Madame Ernotte, elle dirige France Télévisions.
17:25Qu'est-ce qu'on fait de cette émission ?
17:27Comment on accepte
17:29d'entendre ce qu'on a entendu hier soir ?
17:31Comment c'est possible ?
17:33Vous ne l'acceptez pas.
17:35Je suis d'accord avec vous.
17:37Comment on accepte ce que dit M. Stora,
17:39à qui on a confié des responsabilités importantes,
17:41qui est un militant depuis des années
17:43de la cause algérienne ?
17:45Comment on accepte ça ?
17:47Je suis désolé de le dire.
17:49Il a été mandaté par le président.
17:51Exactement.
17:53Je ne prendrai pas à plus la parole.
17:55Vous savez très bien que dans une partie
17:57de l'intelligentsia française, il n'y a pas eu d'accord déviant.
18:01Est-ce qu'il me frappe ?
18:03Je vous demande peut-être de prolonger ce que vous voulez dire.
18:05Une partie de l'intelligentsia française
18:07est encore
18:09dans la guerre d'Algérie.
18:11Regardez ma une.
18:13Il faut que l'Algérie...
18:15Est-ce qu'on peut écouter ?
18:17Je vous donne la parole d'une seconde.
18:19Je vous propose d'écouter l'avocat
18:21de M. Sainzal
18:23qui n'a aucune information.
18:25Rien du tout.
18:27Et qui était tout à l'heure
18:29sur Radio Luxembourg.
18:33Ce que je sais aujourd'hui,
18:35ce que je crois savoir
18:37d'après les informations qui m'ont été
18:39transmises, c'est qu'il sera présenté
18:41au parquet cet après-midi.
18:43Jusqu'à présent, il n'a pas eu accès à une défense.
18:45Un avocat
18:47devrait lui être désigné par le
18:49bâtonnier d'Alger avec lequel
18:51je me suis entretenu hier.
18:53Et c'est très important qu'il soit désigné
18:55par un avocat, qu'il soit
18:57défendu par un avocat algérien
18:59et si possible un avocat de son choix.
19:01Mais pour le moment,
19:03ce que j'observe, c'est qu'il y a un sujet
19:05de respect de ce que l'on appelle
19:07les droits de la défense
19:09sans lesquels il n'y a pas
19:11de procès équitable.
19:13Philippe Guybert.
19:15On peut redouter qu'il n'y ait pas de procès équitable
19:17pour Boleyn Saint-Saël en Algérie.
19:19Mais pour revenir à cette émission
19:21d'hier soir, ce qui me frappe
19:23c'est la bêtise du propos
19:25de la personne qu'on a entendue.
19:27Dire que Boleyn Saint-Saël
19:29est hostile aux immigrés.
19:31Est-ce que cette personne a réfléchi
19:33deux secondes à qui était Boleyn Saint-Saël
19:35et à son parcours ?
19:37Et en fait, comme le disait Elisabeth Lévy,
19:39ce qu'on ne lui pardonne pas à Paris,
19:41c'est d'avoir critiqué l'islam
19:43et d'avoir critiqué en tout cas la pratique
19:45actuelle de l'islam qui est dominante
19:47en Algérie et dans d'autres pays du Maghreb.
19:49C'est un des plus virulents sur l'islam.
19:51Absolument. Et d'ailleurs, il revendique
19:53sa non-croyance
19:55et son athéisme.
19:57Ce qui, en Algérie, est un sujet.
19:59Et donc, ce qui me frappe, c'est que
20:01la bêtise de cette personne
20:03consiste à complètement détourner
20:05le sujet, comme si Boleyn Saint-Saël
20:07était xénophobe ou raciste. C'est complètement
20:09stupide. Et pourquoi, à votre avis, on invite
20:11des gens dont vous jugez
20:13des paroles stupides et qu'autour
20:15de la table, personne ne dit rien ?
20:17Oui, il y a eu Rachel Binas
20:19qui a réagi tout de même.
20:21Et le présentateur ?
20:23Je ne comprends pas.
20:25Le présentateur est un teaser de Bonaventure
20:27qui est invité partout pour parler de l'Amérique
20:29où il dit à peu près n'importe quoi.
20:31Donc,
20:33qu'est-ce qu'on fait de ces gens-là
20:35qui sont en fait des militants ?
20:37Qu'est-ce qu'on fait ?
20:39Avec des gens qui sont payés par le service public ?
20:41On est en train de les critiquer.
20:43Oui, mais il faut payer. La liberté d'expression,
20:45j'ai aucun souci.
20:47C'est juste le service public.
20:49C'est vous qui les payez.
20:51Et vous avez un discours militant matin, midi et soir.
20:53C'est plus que du militantisme.
20:55Donc, qu'est-ce qu'on fait ?
20:57Oui, je trouve que là...
20:59Qu'est-ce que vous suggérez ?
21:01Ce problème dans l'émission, c'est qu'à la limite,
21:03qu'il y ait des personnes qui n'aiment pas le discours
21:05de Boylen Saint-Saël, pourquoi pas ? Mais qu'il n'y a pas
21:07de discours hostile, il n'y a pas de discours contradictoire.
21:09Surtout, est-ce que c'est le moment de le dire ?
21:11Est-ce que c'est vraiment le moment de dire
21:13qu'on n'aime pas Boylen Saint-Saël ?
21:15Et de donner des arguments aux Algériens.
21:17Mais je voudrais revenir
21:19sur ce que disait M. Pascal.
21:21Sur le fait qu'on n'a pas
21:23coupé le cordon des deux côtés.
21:25C'est-à-dire que tant que l'Algérie
21:27continuera à faire de la France
21:29son bouc émissaire permanent,
21:31en gros, l'Algérie dit en permanence
21:33que tout ce qui va mal en Algérie,
21:35c'est la France. On est 70 ans
21:37après l'indépendance,
21:39on ne s'en sortira pas
21:41parce qu'on est effectivement
21:43l'otage de cette névrose
21:45et comme
21:47Vincent l'a dit, c'est un otage.
21:49Je vous propose d'écouter parce que
21:51Marine Lençon me dit que nous avons de nouvelles réactions
21:53et
21:55je salue
21:57Gérard Louvain qui m'explique
21:59que la section francophone de Radio-Luxembourg
22:01a changé de nom.
22:03C'est vrai ?
22:05Il y a 60 ans.
22:07Je salue.
22:09Un peu d'esprit et de légèreté ne fait pas de mal.
22:11Et l'ORTF, c'est bien en fait.
22:13C'était pas l'ORTF.
22:15Marine Lençon,
22:17qu'est-ce que nous pouvons écouter
22:19chère Marine ?
22:21On écoutera après puisque c'est le
22:23carrière d'Europe 1. Cette fois-ci qui fêtera
22:25ses 70 ans, Europe 1
22:27en 2025.
22:29Et c'est notre camarade
22:31notre camarade
22:33Maïve qui a vu
22:35cette semaine, non ce samedi d'ailleurs,
22:37avec son fils. Vous avez vu quoi ? Les misérables.
22:39Les misérables. Formidable.
22:413 heures.
22:43Pour qu'un enfant de 12 ans
22:45tienne 3 heures dans une salle,
22:47c'est que vraiment c'est bien.
22:4912 ans, on allait voir Bérénice et puis on tenait
22:51arrêtez, je veux dire arrêtez deux secondes.
22:53Après on avait eu Orange à Noël.
22:55Vous êtes vraiment impermodernes.
22:57Ça y est les enfants de 12 ans,
22:59et alors 3 heures, oui on reste 3 heures.
23:01Il est tombé par terre, c'est la faute à Voltaire.
23:03Il est dans les ruisseaux, c'est la faute à Rousseau.
23:05Vous les choyez trop, ces enfants.
23:07Vous croyez ?
23:09Bien sûr, il est resté
23:11concentré ? Il est resté concentré,
23:13il s'est pas endormi. Eh bah écoutez, c'est parfait.
23:15C'est bluffant. Allez, à tout à l'heure.
23:17À tout à l'heure, Pascal.

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