Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui 16/10/2024, il revient avec Florian Anselme, journaliste au JDD, sur l'affaire Gérard Depardieu et sur les images accablantes de l'émission Complément d'enquête qui n'ont jamais existé.
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00:00Europe 1, Pascale Prohib, de 11h à 13h sur Europe 1 Pascale.
00:06Et 12h21, nous sommes donc avec notre camarade Florian Selm du journal du dimanche.
00:15C'est une information du JDD publié ce matin, les images accablantes de compléments d'enquête sur Gérard Depardieu diffusés en décembre dernier n'ont jamais existé.
00:25Vous allez nous expliquer précisément, parce que ce n'est pas forcément simple à comprendre,
00:30mais peut-être peut-on écouter avant cela Gérard Depardieu dans ce complément d'enquête, parce que c'était les propos évidemment qui avaient choqué.
00:40Il va même jusqu'à sexualiser une fillette d'une dizaine d'années.
00:44Si jamais Gallop elle jouit, c'est bien ma fille, continue, tu vois elle se gratte là.
00:51Bonjour Florian Selm, est-ce qu'on peut remettre, recontextualiser ce qu'on vient d'entendre et que vous nous expliquiez les conclusions de votre enquête ?
01:03Tout à fait, en fait il s'agit d'un complément d'enquête diffusé il y a à peu près un an sur France Télé.
01:07À ce moment-là on découvre un Gérard Depardieu sexualisant toutes les femmes qu'il croise, ça se passe en Corée du Nord,
01:14il est parti avec toute une équipe de production, notamment Yann Mouax, pour tourner une sorte de fiction documentaire un peu comme Mammouth qu'il avait fait quelques années auparavant.
01:22Et nous on découvre ces images sans savoir tout cela, et on voit un Depardieu grivois, obscène, absolument ignoble dans ses propos,
01:29et ce qui a le plus choqué c'est ses fameux propos sur la fillette.
01:32Sauf que le lendemain Yann Mouax nous contacte et nous explique qu'il était présent lors du tournage, il était d'ailleurs à l'initiative de ce tournage,
01:41et il affirme que Depardieu ne parlait absolument pas d'une fillette à ce moment-là.
01:45Donc nous on démarre notre enquête, on appelle Complément d'enquête, on appelle France Télévision, on appelle Icari Production qui est la société qui était en possession des images pendant 5 ans,
01:55parce que le tournage remonte à 5 ans, et là on commence à tirer un fil, on est plusieurs à avoir travaillé sur ce dossier,
02:00et on découvre que les gens n'ont pas très envie de nous parler, que ce soit Icari Production, Complément d'enquête qui reste très vague,
02:07France Télé nous parle mais nous emmène à droite, à gauche sans vraiment nous répondre, enfin en tout cas en nous faisant des réponses de normand,
02:13et finit par dégainer un constat du huitier qui authentifie ces fameux rushs, attestant que donc Depardieu parle bel et bien de cette fillette sur ses propos.
02:22Nous on a fini par mettre la main sur les procès-verbaux des trois protagonistes à l'origine des images qui travaillent pour Icari Production,
02:30c'est ce qu'on raconte dans l'enquête de ce matin, qui explique justement que ces fameux rushs ne peuvent pas démontrer, ils ne peuvent pas non plus affirmer,
02:38mais ils ne peuvent pas affirmer que Depardieu parle bel et bien de la fillette sur ces images, pourquoi ?
02:42Parce qu'il n'y a pas de caméra braquée sur Gérard Depardieu à ce moment-là, donc on ne peut pas authentifier ce rush tel qu'il l'a été expliqué,
02:51et surtout, en plus, les producteurs de cette société expliquent en long et en large dans les procès-verbaux auxquels on a eu accès qu'ils ne savent pas où sont les rushs aujourd'hui.
03:02Certains expliquent qu'ils ne les ont pas vus en intégralité, tout en expliquant mordicus que oui, Depardieu parle bien de la fillette,
03:10certains expliquent que les rushs ont dormi pendant cinq ans sur une étagère parce que les images n'avaient que peu ou pas d'intérêt,
03:17et puis soudainement, l'actualité étant ce qu'elle était à ce moment-là, puisqu'on rappelle que Depardieu était accusé d'agression sexuelle,
03:24ces images prennent tout d'un coup une dimension beaucoup plus intéressante, donc ce montage est créé, fabriqué à ce moment-là.
03:32Mais ça voudrait dire qu'il parle de qui, Gérard Depardieu ?
03:34Alors, justement, ce qui avait été expliqué par l'avocat de Gérard Depardieu il y a plusieurs mois maintenant,
03:39c'est que des images existent montrant une femme d'une trentaine ou d'une quarantaine d'années qui se promène, elle aussi, sur un cheval dans le Hara.
03:46Il semblerait, en tout cas c'est la thèse soutenue par l'avocat de Gérard Depardieu et par Depardieu lui-même, me semble-t-il, en privé,
03:54que c'est plutôt cette femme-là qui était ciblée, en tout cas absolument pas la fillette.
03:58Donc il ne parlait pas effectivement d'une fillette, et alors les propos grivois de Gérard Depardieu avaient sans doute choqué,
04:04mais c'est pas la même chose de parler d'une femme de 40 ans que d'une femme de 10 ans aujourd'hui dans la vie publique,
04:12à juste titre d'ailleurs, sexualiser une petite fille c'est...
04:16Ce n'est pas la même chose, bien évidemment.
04:19C'est pour ça, Pascal, qu'on a voulu justement aller jusqu'au bout de cette enquête parce que...
04:22Mais il y a une suite judiciaire, pardonnez-moi de...
04:24Alors justement, je vais vous le raconter, mais d'abord je précise juste ça, il faut vraiment souligner qu'on n'a pas du tout souhaité défendre Gérard Depardieu,
04:30Gérard Depardieu a des avocats qui font ça très bien, nous on a juste voulu savoir au départ si les propos d'Yann Moix qui attestaient que ces images étaient trafiquées,
04:40étaient vraies, donc on a tiré un fil et on l'a tiré jusqu'au bout.
04:44Ça c'est très important de le souligner.
04:46Ensuite, oui il y a eu une suite judiciaire, c'est-à-dire qu'il y a eu une juge qui s'est emparé de l'affaire,
04:51mais également, ça devient un petit peu technique, mais des affaires sexuelles concernant des agressions sexuelles de Gérard Depardieu,
04:57et il a été demandé à Icari Production, dans toute cette rimbroglio médiatico-judiciaire,
05:03de remettre les rushs à la justice et de remettre les rushs à Gérard Depardieu, ce qui n'a pas été fait.
05:09Icari Production n'a pas bougé depuis cette ordonnance qui date, si je ne dis pas de bêtises, du mois de mai dernier.
05:14Donc les rushs auraient dû être restitués, ils ne l'ont pas été.
05:16Pour une raison qui paraît aujourd'hui un peu évidente à la lecture de ces procès-verbaux,
05:20c'est qu'en fait, les intéressés ne savent pas où sont les rushs aujourd'hui.
05:24Et ils ne savent pas où sont les rushs alors qu'un huissier est censé les avoir authentifiés.
05:28Donc nous, on ne dit pas que Gérard Depardieu n'a pas tenu ses propos,
05:31on dit tout simplement qu'aujourd'hui, la preuve incontestable qui a été brandie disant que oui, il les a bel et bien tenus, n'existe pas.
05:39En tout cas, pas aujourd'hui.
05:40Merci beaucoup Florian Anselme pour ces précisions.
05:43Et puis le reste de l'enquête, on peut donc la lire sur la version numérique du journal du dimanche.
05:51C'est libre d'accès ou c'est pour les abonnés ?
05:53Il faut un abonnement, c'est mieux.
05:55Donc il vaut mieux, autrement on a les premières lignes.
05:57Voilà, c'est ça.
05:58Simplement.
05:58Écoutez, ce sera l'occasion peut-être de vous abonner au journal du dimanche si cette enquête vous intéresse.
06:04Merci beaucoup Florian Anselme.
06:06Merci.
06:07Il est 12h27, monsieur Tessier, est-ce que nous donnons le programme après ?
06:11Nous allons parler de la colère des agriculteurs qui est toujours présentée.
06:14Nous allons prendre des nouvelles d'agriculteurs qui étaient avec nous il y a quelques mois dans le studio.