• l’année dernière

Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui 04/12/2024 Pascal Praud reçoit Patrick Sébastien pour son livre "Le carnaval des ambitieux" chez XO Editions.

Vous voulez réagir ? Appelez-le 01.80.20.39.21 (numéro non surtaxé) ou rendez-vous sur les réseaux sociaux d’Europe 1 pour livrer votre opinion et débattre sur les grandes thématiques développées dans l'émission du jour.
Retrouvez "Pascal Praud et vous" sur : http://www.europe1.fr/emissions/pascal-praud-et-vous

Category

🗞
News
Transcription
00:00Patrick Sébastien, pour le carnaval des ambitieuses édition XO.
00:14C'est vrai que vous avez rencontré tellement de personnalités, des hommes politiques,
00:19mais pas que des souvenirs que vous égrenez tout ça dans un livre.
00:24Simplement, avant de parler de ce livre, forcément, vous avez un regard sur l'actualité.
00:28Je regarde, je ne sais pas ce qui va se passer, comme tout le monde.
00:31Je ne crois même pas qu'ils soient assez fous pour mettre un bordel à ce point-là, mais pourquoi pas.
00:36Peut-être que le calcul de Marine Le Pen est de se dire qu'elle veut pousser Macron à la démission,
00:43mais qu'il ne démissionnera pas.
00:44C'est vrai que s'il y avait des élections anticipées et qu'elle était élue,
00:47ça ferait sauter l'histoire du procès.
00:49Il y a tellement de...
00:51Mais c'est un cirque, c'est un cirque.
00:54Moi je regarde ça de l'extérieur, comme tout le monde d'ailleurs.
00:57Déjà, la mauvaise conduite et l'exemplarité de ces gens-là.
01:01L'Assemblée nationale, le mercredi, c'est terrible.
01:06Je pense à mes gamins.
01:07Moi je suis un vieux con.
01:09Moi j'ai été éduqué.
01:10Pour moi, un député, c'était un mec sur l'épaule duquel on ne tapait pas.
01:15C'était respectable.
01:17Là, aujourd'hui, j'en ai croisé quelques-uns.
01:19C'est quand je fais mes spectacles.
01:21Il y en a un qui est arrivé un jour dans mon hôtel pour parler avec moi.
01:23Je crois que c'était le mec qui m'a porté les cafés.
01:26Débraillé.
01:28La société change.
01:29On peut dire que la société change, mais je vais aller moins guindé.
01:32Je comprends qu'on change.
01:34Mais les valeurs de base, les valeurs de bonne société,
01:38pour qu'on vive ensemble correctement,
01:40c'est-à-dire le respect de l'autre,
01:43ce qu'on essaie d'apprendre à nos enfants pour qu'ils s'en sortent bien,
01:46c'est terrible parce qu'on parle beaucoup de l'éducation.
01:49Les parents sont responsables des dérives des enfants.
01:53Mais à la limite, les parents, c'est presque les moins responsables aujourd'hui.
01:56C'est les réseaux sociaux, c'est l'exemplarité, c'est les films, c'est les séries.
02:00Moi, je ne suis pas tout à fait d'accord avec vous.
02:02Je pense que les parents ont un rôle à jouer.
02:04Bien sûr qu'on a un parent.
02:06Le problème, c'est que parfois, les parents ne sont pas présents.
02:08Mais je m'aperçois quand même que là où la mère est présente dans les familles
02:12et où le père est là,
02:14ça peut être quand même, ça peut respecter certaines règles.
02:19De travail, d'engagement.
02:21Moi, à ce moment, j'ai une vie, si tu veux, je suis séparé avec ma femme.
02:25On a une séparation, mais plus qu'exemplaire.
02:28On était encore hier soir ensemble.
02:30Elle a quel âge, votre fille ?
02:31Notre fille a 17 ans.
02:33Elle est bien élevée ?
02:34Elle est très bien élevée.
02:35Ce que je lui apprends, moi, c'est ces valeurs-là.
02:37Et sa mère a été sur elle, si j'ose dire, pour le travail exigeant, etc.
02:43Au-delà de notre séparation, on s'applique à être exemplaire.
02:47On s'entend, on ne s'engueule pas, on travaille ensemble.
02:50Enfin, c'est des valeurs que moi, ma mère m'a apprises quand j'étais gamin.
02:54Moi, j'ai grandi à la campagne, on n'avait pas de sous, on n'avait que dalle.
02:57Mais on a grandi avec des valeurs de partage, de respect mutuel.
03:02Il y a Liliane qui est là.
03:04Liliane, elle habite là-haut de Garonne.
03:05Évidemment, quand on parle de Liliane, quand on pense à Liliane,
03:09immédiatement, on a envie de lui dire, Liliane, fais les valises.
03:12C'est ça le problème.
03:13Comme ça fait, je ne sais combien de temps, j'imagine que tout le monde vous dit ça,
03:17cher Liliane, je ne vais pas le dire moi-même.
03:20Bonjour tous, je suis très contente enfin de vous entendre, de vous parler.
03:25J'ai 85 ans.
03:27Elle a une voix de jeune fille.
03:29Je comprends totalement ce que vient de dire Patrick.
03:32Je suis même agréablement surprise de l'entendre parler comme ça.
03:37Je suis outrée de ce qui se passe actuellement à l'Assemblée nationale.
03:41Quel exemple pour nos petits-enfants.
03:43Et puis en plus, Marine Le Pen m'a terriblement déçue.
03:47J'ai toujours voté à droite parce que papa votait à gauche pour l'embêter avec mes soeurs.
03:52Et Marine Le Pen, il y a quelques temps, m'a séduite.
03:56J'ai dit, maintenant, je vais changer.
03:58Je vais voter pour eux parce que j'en ai marre.
04:00Moi, mon village, maintenant, vous allez dire que je suis raciste.
04:03Je ne suis pas raciste du tout.
04:04Mais dans mon village, il y a plus de maghrébins que de français.
04:07Donc, je suis un petit peu inquiète parce qu'ils ne sont pas gentils.
04:10Ils ne nous aiment pas.
04:11C'est ça le problème.
04:12C'est toujours délicat pour le modérateur.
04:15Par de loin, Liliane, c'est toujours délicat pour le modérateur que je suis
04:18parce que je sais qu'il ne faudrait pas interpréter les paroles que vous venez de dire.
04:22Ce n'est qu'un témoignage, bien sûr.
04:24Et puis, ce que vous dites peut choquer.
04:28C'est terrible ce que tu dis.
04:29Tu dis, je suis un modérateur.
04:30Je suis un modérateur.
04:31Parce qu'on ne peut plus dire la vérité sans que quelqu'un vienne dire, il faut que je modérate.
04:35Mais non, parce que les personnes dont elles parlent sont des français.
04:38C'est des français d'origine maghrébine, sans doute.
04:40C'est d'abord des français.
04:42C'est pour ça que tout est un peu compliqué.
04:44En même temps, je fais ce travail-là et puis je vous laisse, effectivement.
04:4794 euros de retraite par mois.
04:49On avait dit qu'il n'y avait pas de retraite à moins de 1200 euros.
04:52La preuve que c'est faux.
04:53J'ai 213 euros de retraite complémentaire.
04:56Ça me fait 1007 par mois.
04:58Bon, alors Marine Le Pen, ça ne ressemble à rien ce qu'elle a dit.
05:02Se mettre avec FI, à voter FI.
05:06Vous avez vu ce qu'ils ont dit ?
05:08Je ne vais pas vous répéter ce qu'ils ont dit.
05:11Marine Le Pen se mettre avec FI, mais c'est une honte.
05:14C'est une honte.
05:15Voilà.
05:16Alors je me remets à droite vraiment tranquille.
05:19Parce que vraiment, je suis outré.
05:21Le comportement des individus.
05:24Bardella, qu'est-ce qu'il veut ?
05:26Quand Marine Le Pen va être au trou, il va prendre sa place.
05:29C'est ce qu'il attend.
05:30Ils se bouffent tous le nez entre eux.
05:32Et comme dit Patrick en plus, ils n'ont plus de tenue maintenant.
05:36On les voit débrailler.
05:37Vous avez vu Coquerel ?
05:39Non, toute l'équipe.
05:40Mais franchement, où est-ce qu'on va ?
05:42Pour nos enfants, nos petits-enfants, moi je suis affolée.
05:45Affolée.
05:46Je suis affolée.
05:47Une question, parce que votre retraite effectivement, 1000 euros par mois, c'est très faible.
05:52Mais vous avez d'autres revenus que celui-là ?
05:56J'ai mon mari, heureusement, depuis 59 ans.
05:58On fera 60 ans de mariage l'année prochaine.
06:00Donc lui a une retraite plus conséquente.
06:02Oui, il travaillait 60 heures par semaine.
06:05Bon, et il est en pleine forme le mari ?
06:07Il travaille 8 heures et je ne suis pas morte par le travail.
06:09J'adorais mon travail et j'étais déçue d'être à la retraite.
06:11Il est en pleine forme le mari ou il est un peu fatigué ?
06:14Il est en forme, mis à part qu'il a un gros problème de prothèses ratées,
06:18donc il marche avec beaucoup de souffrance.
06:20Mais il n'arrête pas.
06:21Vous voyez, il fait les courses là, pour que je puisse parler en européen.
06:23Il fait ses courses tranquille.
06:25Et vous êtes mariée depuis combien de temps ?
06:2759 ans.
06:2860 ans l'année prochaine.
06:30C'est pareil qu'on est des zombies.
06:32Donc c'était en 1963 ou 64 que vous êtes mariée ?
06:34Non, en 85.
06:35Vous êtes mariée en 65.
06:37C'est 25 septembre 65.
06:39Bon, mes parents étaient mariés depuis le 31 janvier 1959,
06:44avant que mon père décède il y a quelques semaines.
06:48Donc c'est vrai que c'est des familles qui n'existent plus.
06:51C'est un monde qui n'existe plus.
06:52C'est un monde à l'ancienne.
06:54Est-ce que vous avez une question peut-être que Liliane a posée à Patrick ?
06:58Non, mais qu'il reste tel qu'il est, avec ses opinions, sa franchise.
07:04Merci, c'est gentil.
07:06Et je regrette infiniment qu'il soit disparu d'Antenne 2.
07:10Parce qu'au moins il nous faisait rire, au moins lui,
07:13et les gens étaient parfaitement habillés, étaient très corrects,
07:16ils s'exprimaient très bien, que maintenant c'était une catastrophe.
07:19Regardez, M. revient à l'Assemblée Nationale.
07:22J'ai honte, j'ai honte, j'ai honte.
07:24Merci M. Macron de nous avoir mis dans la...
07:26Dans la merde.
07:28C'est moi qui l'ai dit.
07:30Ça c'est une France, effectivement, Patrick.
07:32Il avait besoin de faire ça.
07:34C'est un pharaon notre même président, c'est un pharaon.
07:37C'est la première fois que j'entends ça.
07:39Mais je trouve que c'est pas mal.
07:41D'abord c'est un joli mot, le pharaon, tout en Macron.
07:44Oui, parce que quand on voit comment il s'est présenté devant la pyramide du Louvre,
07:49moi j'ai dit, mais où est-ce qu'on va avec un petit bonhomme comme ça ?
07:52Et bien je ne me suis pas trompée, je ne me suis pas trompée.
07:55Où est-ce qu'on va avec un petit bonhomme comme ça ?
07:58Bon, merci Liliane, merci beaucoup.
08:02Vous avez rencontré tous les présidents, est-ce que vous avez rencontré Emmanuel Macron ?
08:06Bien sûr, bien sûr, on échange, on fait des échanges encore par SMS.
08:10C'est vrai ?
08:11Oui, oui, je parle de tous les présidents dans les portraits,
08:15dans le premier chapitre que je fais sur l'ambition,
08:18puisque l'ambition suprême c'est d'être élu président de la République.
08:22Je les ai côtoyés, j'ai vu un petit peu l'ambition de chacun.
08:25Pour les avatars cinématographiques,
08:29Macron c'est Bebel, c'est l'incorrigible pour les phrases à répétition,
08:34non mais c'est de la plaisanterie, c'est le marginal.
08:37Pour Mélenchon c'est le guignolo et pour Marine Le Pen c'est peur sur la ville.
08:41Enfin, je me suis amusé avec ces choses-là.
08:44Et Sarko c'est deux fuleuses.
08:47Il est 12h27, on marque une pause, on est avec Patrick Sébastien, à tout de suite.
08:51Vous pouvez l'interroger au 01.80.20.39.21.
08:5411h-13h, vous écoutez Pascal Praud et vos soreurs.
09:00Le carnaval des ambitieux portraits...
09:02C'est plus l'heure du temps, c'est l'asphyxie du temps.
09:05Oui, c'est pas mal quand même, effectivement.
09:07Le carnaval des ambitieux portraits sans filtre,
09:10une galerie de portraits, 50 ans de carrière.
09:13Je voulais pas faire pour les 50 ans,
09:16j'ai fait ça, j'ai fait ça, j'ai fait ça.
09:18C'est plus intéressant de raconter tous ces gens que j'ai croisés.
09:22Alors au moment où j'écris, en janvier 2024,
09:24on est submergé par l'affaire Depardieu, écrivez-vous.
09:27Tant parler n'est pas hors-sujet, bien au contraire,
09:30parce qu'elle se situe des deux côtés de l'ambition,
09:32de l'un les excès qu'engendre la célébrité acquise, hélas,
09:35de l'autre la horde qui se jette sur l'os à ronger
09:38pour assouvir l'ambition d'une bonne conscience publique.
09:42Cette affaire me navre à plusieurs titres.
09:44Oui, à plusieurs titres, je le défends pas.
09:46Je dis simplement qu'il n'est condamné à rien pour l'instant.
09:49Pour l'instant il est condamné à rien.
09:51Et ce qui me gêne dans la société d'aujourd'hui,
09:53et de plus en plus, c'est la présomption d'innocence
09:56qui a été remplacée par la présomption de culpabilité.
09:58C'est possible qu'il soit coupable,
10:00mais pour l'instant, il n'est condamné à rien,
10:02et on interdit ses films déjà.
10:05C'est-à-dire qu'on a interdit ses films sur les chaînes publiques,
10:08alors que pour l'instant il y a des soupçons sur lui.
10:11Alors peut-être qu'ils seront avérés,
10:13et s'ils sont avérés, je serais d'accord avec la décision de justice.
10:16Mais ce n'est pas le cas.
10:18Gérard, il est lourd, voilà.
10:20Il est lourd comme les gens d'une génération,
10:22comme je l'ai été sûrement à un moment, tu vois.
10:24Mais ce qui me dérange,
10:27c'est le deux poids deux mesures, quoi, sur ça.
10:31Alors que pour l'instant, bon, il y a effectivement des trucs concordants
10:35qui font qu'il y a des chances que peut-être il est...
10:37Pour l'instant, les viols n'ont pas été prouvés,
10:40le comportement grivois a été prouvé.
10:42Ça, c'est sûr.
10:44Donc je ne défends pas, je dis simplement que...
10:47C'est comme quand je parle de Strauss-Kahn.
10:49L'affaire de Strauss-Kahn me navre, au moins,
10:51c'est surtout la sortie qui me navre.
10:53C'est parce que la vérité, il n'y a que lui et Nafisato qui le savent.
10:56C'est que...
10:58Il a été blanchi, quand même, à la lessive des riches.
11:01C'est-à-dire que si la même affaire arrive à un VRP
11:03dans un hôtel de Clermont-Ferrand,
11:05le mec, il prend dix piges.
11:07Là...
11:08Voilà, selon que vous soyez, etc.
11:11Donc j'essaie de décrypter dans le bouquin...
11:13Bien sûr, alors vous parlez de...
11:15Et je parle d'actualité aussi.
11:17Bien sûr, d'actualité, alors vous parlez de personnages
11:19évidemment que chacun connaît.
11:20Michel Sardou, je vous parle d'un temps que les moins de 40 ans
11:22ne peuvent pas connaître, au cœur des années 70,
11:24en 76 exactement.
11:26Sa chanson « Je suis pour » a provoqué un énorme scandale.
11:29Cette année-là, Michel traînait déjà une image
11:31de nationaliste glauque,
11:33après avoir rendu hommage aux Ricains
11:35qui étaient venus nous libérer en 44.
11:37J'étais dans cette tournée,
11:39quand il a chanté « Je suis pour »,
11:41il a reconnu lui-même qu'il avait fait une erreur de titre, etc.
11:43Mais ce n'était pas un truc pour la peine de mort,
11:46c'était la loi du talion,
11:48c'est-à-dire tu tues mon enfant, je te tue.
11:50Et ça a fait plus qu'un scandale,
11:52il n'y avait pas les réseaux sociaux.
11:53Moi, j'étais en tournée avec lui,
11:55on était obligés d'arrêter la tournée.
11:57Il y avait des attentats, des menaces, des alertes à la bombe
11:59tous les jours.
12:00On allait au gala en quarts de sphère S,
12:03et je me souviens qu'au Forêt National à Bruxelles,
12:06il y avait une bombe sous la Seine.
12:08Le mec s'est dégonflé à une heure du passage.
12:11On était à Besançon,
12:13le bus avait été caillassé.
12:15Je me rappelle, je suis dans une pièce,
12:17il y a eu un impact derrière moi,
12:19la vitre a volé,
12:20c'était des mecs qui lançaient des pierres avec des frondes.
12:22Ils avaient des pioches,
12:24ça avait pris des proportions énormes.
12:26Il y a très peu de gens qui sont montés au créneau pour le défendre.
12:29Il y a Montand,
12:30Yves Montand, qui étrangement,
12:32qui n'était pas du tout du même bord,
12:33qui est monté pour dire « Arrêtez ! ».
12:35Et Michel, on lui a fait ses procès d'intention, beaucoup.
12:37Il y a une chanson qui s'appelle, ça aussi,
12:39ça fait partie des excès de la bien-pensance.
12:42Une chanson qui s'appelle « Dans les villes de grande solitude ».
12:44« J'ai envie de violer des femmes ».
12:46« J'ai envie de violer des femmes ».
12:47Il joue un personnage, c'est pas lui.
12:49C'est comme Chaplin,
12:51quand il joue le dictateur,
12:53tu ne vas pas l'accuser.
12:54Comme moi, quand j'ai fait le sketch sur Le Pen,
12:56je caricature Le Pen.
12:58Ce n'est pas moi qui disais « On va casser du noir », c'est Le Pen.
13:00Et cette espèce de…
13:02On prend ce qu'on joue pour ce qu'on est, c'était pas ça.
13:04Balavoine, quelques années plus tard,
13:06il a chanté « Quand on arrive en ville,
13:08il n'y aura pas le même procès ».
13:10C'est-à-dire, c'est pareil,
13:12selon que vous soyez quelqu'un ou quelqu'un d'autre…
13:14« J'ai envie de violer des femmes », effectivement,
13:15et c'est marrant ce que vous dites,
13:16parce qu'il y a eu un papier dans Le Monde,
13:18il y a quatre jours,
13:20puisque Michel Sardou est reçu,
13:22a été fait, je crois, commandeur de l'Ordre du Mérite,
13:24et puis il y avait un dîner
13:26à l'Élysée,
13:28avec huit personnes, dont Jean-Paul Rouve,
13:30et puis également le président Macron,
13:32et puis le président Macron rapporte
13:34des propos très élogieux sur Michel Sardou,
13:36et le journaliste dit que
13:38manifestement, Emmanuel Macron
13:40a oublié les propos sexistes…
13:42Le journaliste dit des conneries !
13:44Il dit des conneries !
13:46Oui, mais que
13:48le président a oublié
13:50les propos sexistes tenus dans les années 70,
13:52et notamment la phrase que vous venez de citer !
13:54Mais la phrase que je viens de dire,
13:56est-ce qu'on va faire un procès au cinéma
13:58à tous les mecs qui jouent des violeurs ?
14:00Mais le temps des colonies, c'est très intéressant,
14:02il joue un ringard !
14:04Il joue un ringard !
14:06C'est moins clair sur le temps des colonies,
14:08mais c'est vrai qu'il joue…
14:10Il joue un ringard, c'est pareil,
14:12il joue à quelqu'un qui dit,
14:14moi monsieur, j'ai fait l'Algérie, etc.
14:16Donc, moi je trouve ça idiot.
14:18Vous avez quand même rencontré Sardou Delon…
14:20Toi aussi, tu étais très ami avec Alain,
14:22enfin tu le connaissais bien.
14:24Il nous a dit la même phrase,
14:26il nous a dit à tous les deux la même phrase,
14:28parce que je crois qu'il te l'a dit à toi aussi.
14:30Il avait accepté de faire
14:32les 20 ans du cabaret à Monaco,
14:34et on parlait de nos enfants justement,
14:36de l'éducation de nos enfants,
14:38et comme je connais bien Anthony aussi,
14:40et je lui ai sorti la phrase
14:42qui était une classique,
14:44c'est-à-dire, c'est pas facile d'être le fils d'Alain Delon,
14:46et il m'a répondu, c'est pas facile d'être
14:48le père du fils d'Alain Delon,
14:50qui est une phrase magnifique.
14:52Est-ce que c'est facile d'être la fille de Patrick Sébastien ?
14:54Vous avez une fille aujourd'hui qui a 17 ans…
14:56C'est compliqué, ça a été compliqué.
14:58J'ai l'impression que vous êtes très proche d'elle en plus.
15:00Très très proche d'elle, parce qu'en plus c'est une petite
15:02qui est adoptée, que j'ai adoptée à Tahiti,
15:04que j'étais obligé à un moment
15:06de changer d'école parce qu'on l'avait traité de salle noire.
15:08C'est quand même des gros connards.
15:10J'étais obligé à un moment de la changer
15:12d'école parce qu'on l'avait traité de salle noire,
15:14alors qu'elle est métisse, elle aurait été même complètement
15:16noire, le problème était exactement le même.
15:18Non, j'ai beaucoup de…
15:20Tu sais, j'aime beaucoup tous mes enfants,
15:22et avec le truc en plus
15:24que j'en ai perdu un et que
15:26c'est très difficile pour les autres.
15:28Moi, je suis terrorisé, dès que mon enfant se met à courir
15:30au bord d'une piscine, je suis mort de peur.
15:32J'ai toujours ce traumatisme de la mort
15:34de mon gamin à 19 ans
15:36qui était aussi mon pote
15:38parce que je l'ai eu à 16 ans,
15:40donc il travaillait avec moi.
15:42Et ma fille, c'est très marrant
15:44un enfant adopté parce que
15:46on n'a pas eu un moment de plaisir
15:48en échange avec ma femme.
15:50Tu comprends ce que je veux dire ?
15:52Bien sûr.
15:54Dans une grossesse,
15:56l'enfant, pour moi, il est un peu plus
15:58à la femme parce qu'elle a porté en elle
16:00pendant des mois et des mois,
16:02alors que là, on est vraiment à égalité.
16:04C'est-à-dire que
16:06on est vraiment…
16:08Et puis, je suis très fier de cette gamine.
16:10Tu sais, mon éducation avec mes enfants,
16:12il consiste à leur dire
16:14quelles que soient les conneries qu'ils fassent,
16:16ils en ont fait, c'est « j'ai confiance en toi ».
16:18Je crois que si j'ai un message
16:20à dire aux gens qui m'écoutent, qui ont des enfants,
16:22quelles que soient les conneries que font vos enfants,
16:24dites-leur que vous avez confiance en eux.
16:26Moi, ma fille, elle a eu un passage difficile
16:28comme tous les enfants adoptés à 14 ans,
16:3015 ans, ça a été très compliqué.
16:32Et là, aujourd'hui,
16:34elle s'est remise sur pied.
16:36Parce que je lui ai toujours dit « j'ai confiance en toi ».
16:38Ça, c'est des valeurs humaines
16:40qui m'intéressent et que j'aime bien communiquer.
16:42C'est pour ça que les gens aussi me suivent dans mes livres.
16:44J'ai un lectorat très fidèle dans mes livres
16:46parce que
16:48j'essaie d'aider les gens
16:50dans leurs douleurs,
16:52dans leurs souffrances,
16:54d'après les choses que je connais moi,
16:56que j'ai vécues. Moi, la mort de mon enfant,
16:58ça me permet d'aider. En ce moment,
17:00j'essaie de remonter le moral
17:02de quelqu'un qui est dans l'actualité,
17:04qui s'appelle Nargissi.
17:06Je ne sais pas si tu étais au courant de ça,
17:08de ce joueur de rugby qui s'est noyé
17:10au large de...
17:12En plus, c'est vraiment horrible parce que
17:14le corps n'a pas été récupéré.
17:16J'ai passé beaucoup de temps avec lui.
17:18Et je trouve qu'il y a
17:20quelque chose de terrible
17:22quand tu ne sais pas comment ton enfant est mort,
17:24quand tu ne sais pas s'il a souffert,
17:26quand tu n'as pas récupéré le corps.
17:28Et puis, il y a des responsabilités dedans.
17:30Il se bat.
17:32Moi, j'essaie par contre de lui expliquer
17:34que c'est très compliqué.
17:36Je connais ça par cœur.
17:38Il ne faut pas vivre dans la rancune,
17:40il ne faut pas vivre dans la culpabilité.
17:42C'est ça le plus dur à accepter.
17:44J'embrasse de tout cœur, d'ailleurs,
17:46j'aime...
17:48Il faut se tourner vers les autres.
17:50Et d'ailleurs, d'aider des gens qui sont comme ça,
17:52ça participe de ma thérapie à moi.
17:54J'essaie de communiquer ça
17:57au-delà de ce que j'ai fait,
17:59des spectacles,
18:01je communique aussi
18:03dans mon nouveau spectacle que je fais
18:05qui s'appelle Hommage et dessert, je t'ai dit que ça te plairait.
18:07J'essaie de communiquer à travers
18:09les trucs que je fais,
18:11ça, cette manière de vivre,
18:13ce partage,
18:16tu sais, on me caricature depuis des années.
18:18Oh putain, c'est que de l'amour.
18:20Mais franchement,
18:22moi, je ne connais que ça pour s'en sortir aujourd'hui.
18:24Ce n'est pas bisounours
18:26de dire que c'est que de l'amour.
18:28Moi, j'aime mes enfants, mes amis,
18:30c'est de l'amour que j'ai pour eux, vraiment.
18:32Mais ce n'est pas un amour en s'envoyant des émoticônes avec des cœurs.
18:34Non, c'est d'être là quand ça ne va pas.
18:36Surtout, c'est d'être là
18:38quand le moral est en berne.
18:40Le pire, aujourd'hui, c'est bien beau,
18:42tout ce qu'on dit de ça, c'est d'être malade
18:44dans un lit, de ne pas pouvoir bouger.
18:46Moi, j'ai tellement de copines
18:48qui sont en train de se battre, parce qu'il y en a de plus en plus
18:50là aussi, contre des cancers du sein.
18:52Putain, c'est...
18:54Alors, on va parvenir sur le vaccin,
18:56parce que je vais me faire engueuler.
18:58Un mot de Marisol, parce qu'on parle,
19:00et on peut vous écouter pendant des heures,
19:02mais Marisol, voulez-vous dire un petit mot très rapidement ?
19:04Bonjour, Marisol.
19:06Bonjour, Pascal, et bonjour, Patrick.
19:08Bonjour, madame.
19:10J'habite à Pau, je m'appelle Marisol,
19:12j'aime bien ce que vous faites,
19:14je vous ai suivi,
19:16envers et contre tous les gens qui disaient
19:18« Ouais, c'est un bof, nani, nana ».
19:20Je pense que les bofs, c'était eux,
19:22mais bon, bref.
19:24Et là, j'ai envie de vous poser une question.
19:26J'ai envie de vous demander,
19:28sans langue de bois,
19:30par rapport à ce qui se passe en ce moment,
19:32dites-nous la vérité.
19:34Qu'est-ce que vous pensez
19:36qu'il peut se passer,
19:38mais vraiment, sans dire
19:40« Oh là là, ça va être le chaos, tout ça ».
19:42J'aimerais bien dire
19:44que ça ne va pas être le chaos.
19:46J'espère que ces gens sont assez raisonnables.
19:48Non, non, non, Patrick,
19:50là, c'est pas possible.
19:52Moi, je dis qu'ils essayent de nous foutre la trouille,
19:54mais ça ne sera pas plus le chaos
19:56qu'avec tout ce qu'on a maintenant.
19:58C'est pas vrai, ça.
20:00La trouille, c'est l'arme des politiques,
20:02c'est l'arme des commerçants,
20:04la trouille. On vous fout la peur, surtout,
20:06regarde ta télé, regarde les pubs à la télé,
20:08toutes les pubs, c'est « Ne grossissez pas,
20:10vous avez peur de ça, il va vous annuler ça ».
20:12Oui, j'ai cinq petits-enfants,
20:14donc j'essaye de voir plus loin.
20:16C'est avec la peur,
20:18c'est avec la peur qu'on tient les gens.
20:20Tu sais, on va dire que je suis complotiste,
20:22mais je le dis dans mon spectacle sur scène,
20:24le soir dans ton canapé,
20:26je le fais dire par Gainsbourg, le soir dans ton canapé,
20:28on te fait voir les guerres du bout du monde,
20:30on te fait voir des catastrophes, on te fait voir des téléfilms
20:32où il y a des petites filles qui se font violer,
20:34alors toi, dans ton canapé, tu te dis « Mais finalement,
20:36c'est pas si mal que ça, je vais quand même pas descendre
20:38dans la rue et réclamer ce qu'on me doit ».
20:40Alors qu'il faudrait descendre et réclamer ce qu'on nous doit.
20:42Je t'ai entendu dire,
20:44concernant les migrants
20:46qui sont dans la rue,
20:48je sais ce que t'en penses,
20:50parce que je t'ai entendu dans une émission
20:52dire qu'ils ne vont pas les enlever,
20:54parce que Macron avait dit « Avec moi, il n'y aura plus personne
20:56dans les rues, plus personne n'aura de fer ».
20:58Le problème, c'est que, comme tu as dit,
21:00s'il n'y a pas ceux-là,
21:02il y a les femmes au-dessus qui vont se révolter.
21:04C'était les tranches de sandwich.
21:06C'était que, s'il n'y a pas les très très très pauvres,
21:08ceux qui sont juste au-dessus
21:10et qui sont beaucoup plus nombreux vont commencer à se révolter.
21:12Bon, merci Marisol. Comme il reste une minute,
21:14je voulais simplement poser une dernière question
21:16à Patrick,
21:18parce que c'est une réflexion aussi sur
21:20ce métier d'être star. Il y a une très jolie chanson
21:22d'ailleurs de Lamarck.
21:24Justement, je suis pile dedans, on en a parlé avec Serge.
21:26C'est choisir.
21:28Vous êtes seul, Jean-Luc, par exemple ?
21:30Je suis seul, mais qu'est-ce que je suis bien ? Enfin, je suis seul.
21:32Je suis très entouré d'amis.
21:34Vous n'êtes plus amoureux ?
21:36Amoureux, ça m'a passé.
21:38Pourquoi vous dites ça ?
21:40Parce que je n'ai pas envie d'être amoureux aujourd'hui.
21:42Vous n'avez pas une compagne ?
21:44Vous dormez tout seul dans votre lit ?
21:46Je dors tout seul dans mon lit et de temps en temps,
21:48j'ai des amis qui passent,
21:50que j'aime énormément,
21:52et qui sont essentiels pour moi.
21:54Est-ce que vous pensez qu'un jour,
21:56vous allez retomber amoureux ?
21:58Je suis amoureux de toutes celles
22:00qui ont été amoureuses.
22:02On n'oublie jamais celles dont on est amoureux,
22:04on le vit autrement.
22:06Est-ce que vous pensez que c'est possible ?
22:08Non, non.
22:10Pourquoi ? Tu veux te marier avec moi, Pascal ?
22:12Non !
22:14Non, j'éconne.
22:16Pour revenir sur la chanson de Serge,
22:18il a une phrase...
22:20Elle est géniale, cette chanson.
22:22Moi, j'adore la main.
22:24On l'a chantée ensemble, tous les deux.
22:26Il faut choisir entre Passiers et les boulevards.
22:28Moi, j'avais le choix entre la respectabilité
22:30et la popularité.
22:32Vous connaissez cette chanson ?
22:34Avoir toujours le temps à faire,
22:36à force de se coucher tard,
22:38voilà ce que c'est qu'être star.
22:40Être toujours de bonne humeur,
22:42quel que soit le moment et l'heure.
22:44Et même, si tu as le qu'à faire,
22:46tes faiblesses et puis tes excès,
22:48ça fera partie de ton succès,
22:50ça se nourrit de tout la gloire.
22:52Tu seras comme un animal, ébloui sur ton
22:54piédestal, comme un lapin pris dans un phare.
22:56Voilà ce que c'est qu'être star.
22:58C'est beau, hein ?
23:00Et la main, nous, on a une passion pour la main.
23:02Moi, c'est mon ami, mon Serge.
23:0412h48, le débrief, à tout de suite.

Recommandations