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Après la vente du Doliprane, les syndicats de Sanofi appellent à une «grève illimitée» à partir de ce jeudi. Audrey Duval, présidente de Sanofi France, est l'invitée de RTL Matin.
Regardez L'invité d'Amandine Bégot avec Amandine Bégot du 17 octobre 2024.

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Transcription
00:00RTLmatin, avec Amandine Bégaud et Thomas Soto.
00:05Il est 8h16, l'interview d'Amandine Bégaud au cœur de l'actualité ce matin encore.
00:09Rarement un Doliprane aura fait aussi mal au crâne aux salariés, à la classe politique, aux syndicats.
00:13Alors ce matin, vous avez décidé d'inviter la présidente de Sanofi France, Audrey Duval.
00:17Bonjour et bienvenue à vous.
00:18Bonjour Audrey Duval.
00:19Bonjour.
00:20Deux syndicats de Sanofi, la CFDT et la CGT, appellent à un mouvement de grève à partir d'aujourd'hui
00:26et jusqu'à nouvel ordre.
00:27C'est un mouvement de grève illimité pour s'opposer à la session d'Opela, cette branche de Sanofi qui commercialise le Doliprane.
00:33Que leur répondez-vous ce matin ? Cette session, elle se fera coûte que coûte ?
00:37Alors je leur réponds que je les entends et ils le savent.
00:40On était déjà avec eux à Lisieux lundi.
00:44On les entend et après c'est normal qu'ils aient ces interrogations
00:47puisqu'en fait on est au cours d'une opération qui n'est pas finalisée.
00:51Donc en fait le dialogue social et le processus de négociation n'a pas commencé.
00:55Donc on prendra le temps d'expliquer et bien évidemment de répondre à toutes leurs questions.
00:59Alors justement, quel est l'objectif de cette session ?
01:02Alors l'objectif, il faut le réintégrer dans l'objectif du groupe Sanofi
01:06puisqu'il y a le sujet de la société Opela qui commercialise ses produits de santé grand public
01:11et puis il y a le projet du groupe Sanofi.
01:13Des médicaments sans ordonnance, si je devais résumer.
01:14Sans ordonnance, des vitamines, des suppléments alimentaires, des patchs anti-douleurs, etc.
01:19Ce qu'on appelle nous les mots du quotidien.
01:21Et puis il y a le projet très très ambitieux du groupe Sanofi
01:24qui est un leader mondial français, mais mondialement connu
01:28et qui est dans une centaine de pays
01:30et qui a pour vocation d'apporter des médicaments et des vaccins extrêmement innovants
01:34pour répondre à des grands enjeux de santé publique.
01:36On l'a vu l'hiver dernier par exemple avec la bronchiolite.
01:39Ça peut être aussi demain sur la bronchite chronique obstructive
01:42qui est la troisième cause de mortalité sur la neurologie, la sclérose en plaques.
01:46Donc d'aller vraiment sur des médicaments et des vaccins
01:48qui révolutionnent la vie des Français et la qualité de vie des patients.
01:52Et c'est ça le projet.
01:53Mais pourquoi céder cette filiale ? Parce qu'elle n'est pas assez rentable ?
01:56Alors je voudrais juste expliquer une chose.
01:57C'est que pour faire ce projet de Sanofi, il y a besoin d'investir.
01:59Tout est une question d'investissement.
02:01C'est des investissements très très importants en recherche et développement.
02:04On double les essais cliniques de phase 3.
02:07On rajoute de 700 millions les investissements sur la recherche.
02:10Donc vous avez besoin de cash en fait.
02:12Oui, et sur l'outil industriel, il faut rappeler que l'outil industriel
02:14c'est important en termes de souveraineté.
02:16Donc on a inauguré en septembre avec le Président de la République
02:18une usine Modulus qui est la plus performante en termes de vaccins de demain.
02:24Et donc c'est important qu'on puisse délivrer vraiment cette ambition du groupe.
02:28Et donc d'avoir en fait des investissements supplémentaires dédiés pour la société Opéla
02:34qui lui permettra finalement de grandir.
02:37Et pour ça, on a besoin d'un partenaire.
02:39Et c'est ça qu'on fait aujourd'hui.
02:40C'est un projet de développement pour la société Opéla
02:42qui est une société qui sera basée en France.
02:44Et donc bien évidemment, on comprend les inquiétudes.
02:46Et j'aimerais revenir sur les inquiétudes.
02:48Alors les inquiétudes, il y a des inquiétudes en termes d'emploi.
02:51Est-ce que vous pouvez ce matin nous garantir qu'il n'y aura pas de suppression de postes
02:56ni aujourd'hui, ni demain, ni après-demain j'ai envie de vous dire ?
02:59Je garantis déjà pour les Français le Doliprane
03:02parce que je sais qu'on parle beaucoup de Doliprane.
03:04Donc je garantis du Doliprane en pharmacie.
03:06Donc disponible ?
03:07Disponible, il est déjà disponible en France.
03:09Produit maintenant et il sera disponible demain dans les pharmacies.
03:12Il sera exactement produit en France.
03:15Le site de Lisieux, le site de Compiègne.
03:17Il sera aussi bien évidemment avec les salariés.
03:20Les salariés de Lisieux, les salariés de Compiègne.
03:22Donc la pérennité des emplois, des sites et du Doliprane
03:27dans les pharmacies, dans vos armoires de pharmacie à la maison,
03:30tout ça je le garantis.
03:31Et vous vous engagez sur combien de temps ?
03:33Sur deux ans, sur cinq ans, sur dix ans ?
03:35Je reviens sur... Effectivement, c'est très important.
03:37Parce que c'est facile de dire je m'y engage, je m'y engage
03:39et puis dans deux ans, bon ben finalement...
03:41Alors comment on fout aux Américains et puis ils en font ce qu'ils veulent ?
03:44Je suis très sérieuse parce que ça fait partie des questions qui se posent aujourd'hui.
03:47Il y a plusieurs éléments de réponse.
03:49Un premier, ce n'est pas une vente, c'est une recherche de partenaire.
03:52Sanofi va rester actionnaire à 50%.
03:55Et ça c'est très important.
03:56Aujourd'hui, mais est-ce que ce sera le cas dans deux ans, dans trois ans, dans quatre ans ?
03:59Alors, on signe un contrat qui n'est pas avec l'État et notre partenaire
04:03pour une durée qui est importante,
04:05une durée qui va permettre à la société de grandir.
04:07Combien de temps ?
04:08Plusieurs années, évidemment.
04:10Sinon, ce n'est pas un engagement.
04:11Cinq, dix ans ?
04:12Écoutez, vous si vous savez, vous êtes dans dix ans.
04:15Moi, je ne le sais pas.
04:16Dans une entreprise, personne ne sait et je pense qu'il ne faut pas mentir.
04:19Donc, c'est très difficile de donner des engagements à moyen terme, on est d'accord ?
04:22Non, plusieurs années, c'est déjà des très bonnes garanties.
04:25Une fois qu'on a dit ça, il faut l'écrire.
04:27Donc, nous on vous dit, on aura une société qui va permettre de se développer
04:31avec un actionnariat de Sanofi à 50%.
04:34Et en plus de ça, le fait d'avoir ces 50%, qu'est-ce que ça veut dire ?
04:38Ça veut dire que Sanofi a aussi un droit de veto sur des décisions extrêmement stratégiques du groupe
04:42qui seraient par exemple comme le Doliprane.
04:44Et ça, c'est important puisque c'est de ça dont on parle aujourd'hui.
04:47Les solutions de Sanofi, c'est un ancrage français,
04:50une société au Pélas, je pense que ça n'a pas été assez dit,
04:52qui a son siège, qui restera en France, son équipe de direction en France
04:56et je le répète, ses employés sur les sites resteront.
04:59Vous dites, on gardera un droit de veto puisqu'on gardera 50%.
05:04L'Etat envisage, en tout cas le ministre de l'économie n'exclut pas
05:08une prise de participation publique pour être sûr que les engagements que vous tenez aujourd'hui
05:12seront tenus. Vous dites pourquoi pas ?
05:16Moi je dis que ce qui est important dans tout ça,
05:20c'est qu'on revient sur toujours les mêmes sujets.
05:22C'est quoi les mêmes sujets ?
05:24La production de médicaments, les emplois et la pérennité des sites.
05:27Ces trois sujets, on travaille avec l'Etat.
05:29Est-ce que c'est finalement la BPI le meilleur levier ?
05:33Ce n'est pas notre préférence, parce qu'encore une fois,
05:35nous ce qu'on considère important, c'est ces trois garanties-là.
05:38C'est ça qui fera finalement l'ancrage.
05:40Et ça veut dire que vous allez signer des engagements ?
05:43Bien sûr.
05:44Donc signé avec ?
05:45On y travaille aujourd'hui, il n'y a pas de secret, on y travaille heure par heure.
05:49Signé avec ce fonds américain, mais c'est aussi signé avec l'Etat quelque chose ?
05:52Bien sûr, c'est tripartite, c'est le partenaire Sanofi et l'Etat.
05:55Audrey Duval, cette affaire de cession, elle en rappelle bien sûr d'autres.
05:58D'où sans doute l'émoi de ces derniers jours, aussi bien du côté des syndicats,
06:03de la classe politique, mais aussi bien sûr des Français.
06:05Je pense notamment à Alstom, qui avait été racheté par General Electric, une partie en tout cas.
06:10Il y avait eu des engagements qui avaient été pris à l'époque,
06:12et pourtant, dix ans plus tard, ce sont des milliers de postes qui ont été supprimés.
06:16Pourquoi est-ce que vous, on devrait vous faire confiance ?
06:19Alors moi, ce que je parle pour moi, je ne parle pas pour les autres.
06:23Ce qu'on parle nous pour Sanofi, c'est une société Opéra qui aujourd'hui va bien.
06:27Mais vous comprenez cette méfiance vu tout ce qu'il a pu se passer ces dernières années ?
06:30Moi j'entends, bien sûr que j'entends.
06:31Ce que je dis, c'est qu'il faut se mettre en solution de travail,
06:34et c'est encore une fois, je le dis heure par heure ce qu'on fait aujourd'hui,
06:37pour dire qu'on a une société Opéra qui sera basée en France,
06:41avec la garantie des emplois et des sites, et c'est ça finalement qu'il faut regarder.
06:45Et c'est un projet de développement.
06:47On a aujourd'hui une société qui va bien, qui est rentable,
06:49et on veut, qu'est-ce qu'on veut faire ?
06:51On veut la rendre la plus compétitive par rapport à ses grands concurrents américains et britanniques.
06:55On a une opportunité énorme aujourd'hui de créer ce champion de la santé grand public pour le pays,
07:00et c'est ça qui est la création de valeur aujourd'hui.
07:03On a eu l'impression ces derniers jours que le gouvernement avait été assez surpris par toute cette affaire,
07:08alors je ne sais pas s'ils ont découvert ça ou fait semblant de le découvrir.
07:11Vous les aviez informés de cette possible session ?
07:13Vous savez, quand il y a une grande entreprise comme Sanofi,
07:16on travaille avec l'État sur les grands sujets de souveraineté salariale.
07:19Donc ils étaient au courant depuis un certain temps ?
07:21C'est pas ça qui est important.
07:23Je pense que ce qui est important c'est de se dire qu'à chaque fois qu'il y a des grands sujets...
07:26Non mais attendez, c'est pas complètement inintéressant,
07:28parce que si on a un ministre de l'économie qui tout d'un coup s'agite,
07:31alors que ça fait six mois que, certes le précédent gouvernement est au courant...
07:36Alors le projet OPLA, si on peut revenir sur le calendrier,
07:40c'est qu'en 2019, Sanofi a annoncé qu'on pouvait se prioriser sur des aires thérapeutiques.
07:45C'est toute une stratégie qu'on a appelée la stratégie Play to Win.
07:48Cette stratégie a été mise en place sur plusieurs années,
07:50et donc ce qui fait qu'on a travaillé sur l'autonomie d'OPLA, cette société,
07:54au sein même de Sanofi.
07:56Donc nous, ça fait plusieurs années, et nos salariés aussi le savent,
07:59puisque c'est pas quelque chose qui a été caché en interne,
08:01on l'a partagé avec nos salariés, on a expliqué ce projet.
08:04Et aujourd'hui, on arrive à la finalisation d'une phase interne,
08:07qui a montré ses preuves, et donc maintenant,
08:09on veut finalement passer à la phase d'après, qui est donc cette autonomie.
08:13Juste d'un mot, ce n'est donc pas une surprise pour l'État ?
08:16Moi je parle pour Sanofi.
08:18Merci beaucoup Audrey Duval.
08:20Merci à vous, elle dit comprendre l'inquiétude des salariés.
08:23Alors la présidente de Sanofi se veut rassurante ce matin à votre micro, Amandine.
08:26Audrey Duval qui garantit la disponibilité.

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