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Elle est en tournée dans toute la France avec son seule en scène "In Vigneaux Veritas" et sera au Grand Rex à Paris du 20 au 22 mars : Caroline Vigneaux est l'invitée de Amandine Bégot et Thomas Sotto.
Regardez L'invité de 9h40 avec Amandine Bégot du 19 décembre 2024.

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Transcription
00:009h40 sur RTL, de belles baskets ! Oui, qui est-ce qu'il y en a ? Caroline Vignault, bonjour !
00:08Bonjour !
00:09Et bienvenue sur RTL, on est ravis de vous accueillir ce matin.
00:12Vous êtes en tournée dans toute la France avec votre spectacle In Vignau Veritas
00:16et vous serez au Grand Aix à Paris du 20 au 22 mars 2025 hors antenne.
00:20Je parlais de vos baskets parce que vous commencez le spectacle comme ça,
00:23pas tout à fait le début mais bon, en parlant de votre tenue et en disant
00:27une fois qu'on a passé un certain cap, on remet des baskets.
00:32C'est ça, dès qu'on aime le confort.
00:34Ce qui ne veut pas dire qu'on ne fait plus attention à ça.
00:37Non, ça veut dire qu'on met les talons, mais on sait pourquoi on les met.
00:40Et il y a toujours un but, vous voyez, c'est plus au quotidien.
00:42In Vignau Veritas, vous dites vraiment la vérité, toute la vérité rien que la vérité ?
00:46Oui, mais j'utilise le second degré, donc je préviens les gens, attention !
00:49Ce n'est pas un titre pour nous avouer l'air de dire que vous êtes alcoolique, In Vignau Veritas !
00:52Non mais par contre, vous l'avez compris, ça veut dire que vous l'êtes !
00:54Ah, sans doute, sans doute, vous m'avez cerné !
00:56Vous abordez beaucoup de sujets dans ce spectacle, Caroline Vignau,
00:58la légalisation de la drogue dure dans les EHPAD,
01:00les applis de rencontre, les camps de flex des enfants,
01:02mais aussi des sujets lourds comme la mort de votre père
01:04et l'enterrement de votre père qui vous a particulièrement inspiré.
01:07On va écouter un extrait, peut-être.
01:09Il y a eu la messe d'enterrement de mon père,
01:11et c'est le prêtre qui m'a fait rire en parlant de mon père, Pierre Vignau.
01:18Nous sommes ici pour accueillir Jean Pignot.
01:25Veuillez-vous avancer pour bénir le cercueil en chaînes massives et intérieures coton d'Egypte de Jacques Pouillot.
01:33Prions pour les filles de Georges Plumont !
01:40Il n'en a pas mis une dedans !
01:43Pas une fois il a prononcé correctement le nom de mon père, je pleurais de rire.
01:51Ma sœur était mortifiée, alors je me suis penchée sur son épaule et je lui ai dit
01:56« Bonne nouvelle, papa n'est pas mort ! »
02:00C'est une histoire vraie.
02:02C'est une histoire vraie, ça s'est passé comme ça ?
02:03Vraiment, vraiment. J'ai vraiment pleuré de rire parce que le prêtre a changé de nom tout le temps,
02:07et pas une seule fois il a dit Pierre Vignau.
02:09On s'est tous retrouvés dans ces enterrements où il se passait des choses...
02:12Ça vous a fait du bien ?
02:13Ça m'a fait du bien et ça a rendu le moment un peu magique et je ne remercierai jamais à ce prêtre
02:17de m'avoir fait rire pour la première fois après la mort de papa.
02:20Vous l'avez dit après ou pas ? Vous allez le voir pour dire son vrai nom ?
02:23Non, vraiment je pense que ce n'était pas la peine.
02:26Faire rire avec des épreuves douloureuses, c'est ça le but de tout humoriste ?
02:31Faire passer les choses difficiles par le rire ?
02:34Alors je ne sais pas pour tous les humoristes...
02:36Je regardais Alex en même temps...
02:38Il y a des humoristes plus ou moins engagés, moi je considère que ce que je veux faire
02:42c'est utiliser l'humour comme un wagon pour dire des choses.
02:46Et notamment, je parle de la mort de mon père parce qu'elle m'a vraiment anéantie,
02:50dû être hospitalisée, mon corps entièrement a mal réagi,
02:53et donc j'ai passé un deuil très compliqué et je me suis dit,
02:55il y a des gens qui doivent vivre la même chose.
02:57Et il est important de reprendre le rire après le deuil,
03:00et je me suis dit je vais en parler pour aider ces gens-là.
03:03C'est à ça que ça sert, et j'ai fait des vannes sur la mort de mon père
03:06que je n'aurais jamais pu faire il y a deux ans.
03:08Et les gens rient, c'est ça ?
03:10Parce qu'au début on se dit, quand même, on va pas...
03:12Et si, en fait, on y va.
03:13Autre sujet très lourd que vous évoquez,
03:16c'est les agressions sexuelles que vous avez subies,
03:18le viol que vous avez subi,
03:19et vous dites au public, on va en rire ensemble.
03:22Qu'est-ce que vous voyez dans leurs yeux au moment où vous leur dites ça ?
03:24L'effroi.
03:25C'est-à-dire que j'amène déjà sur les agressions,
03:28parce que je raconte la vérité,
03:30c'est deux agressions qui me sont arrivées,
03:31et puis à la fin, j'enchaîne, j'ai dit,
03:33bonjour, maintenant je vais vous parler de la troisième agression,
03:34et les gens font, oh, non, je déconne, il n'y a pas eu de troisième agression,
03:37c'était un viol.
03:38Et là, boum, les gens sont saisis,
03:40donc je suis obligée de leur dire, n'ayez pas peur, on va en rire ensemble.
03:42Mais c'est un choix que j'ai fait.
03:44En fait, quand moi, ça m'est arrivé, j'en ai parlé à personne,
03:46parce que j'avais honte de ce qui m'était arrivé,
03:48et la honte, elle est facile à gérer quand personne n'est au courant.
03:51Donc, je gérais ma honte comme ça,
03:53puis il y a eu la vague Me Too,
03:55et je me suis rendue compte que, contrairement à ce que je croyais,
03:57je n'étais pas forcément la seule responsable de ce viol.
03:59Que peut-être il y avait un problème sociétal énorme qui me dépassait.
04:02Vous n'étiez pas du tout la responsable.
04:04Oui, mais à l'époque, je le pensais.
04:06Parce que j'avais été éduquée, comme les filles de ma génération,
04:08à éviter le viol.
04:09Ne sors pas, ne fais pas ça, fais attention,
04:11et si ça t'arrive, c'est que t'es un peu responsable.
04:13Et grâce à ces femmes qui ont dit Me Too, faut pas oublier,
04:15c'est-à-dire moi aussi,
04:16je me suis rendue compte que je n'étais pas la seule,
04:18qu'on était nombreuses, et ça m'a fait du bien.
04:21Et j'étais cachée, et je me disais, ok,
04:23en fait, c'est devenu une espèce de...
04:24Je me suis sentie lâche,
04:25et j'ai décidé de faire mon Me Too,
04:27et de le faire sur scène,
04:28et de faire rire avec, pour dire,
04:29malgré ça, on va en rire, parce qu'il faut continuer à vivre.
04:32On parlait tout à l'heure avec Jean-Michel Dapati et Robert Ménard
04:34du procès de Mazan,
04:35le procès des viols de Mazan,
04:36avec ce verdict qui est attendu dans les toutes prochaines minutes.
04:41Le message de Gisèle Pellicot, c'est aussi celui-là,
04:43que la honte change de camp,
04:45et c'est pour ça qu'elle a demandé la levée de ce huis clos.
04:47Bravo.
04:48Et vous pensez que ce procès, vraiment, va faire changer les choses ?
04:50Ah, bien sûr.
04:51Déjà, je pense qu'il a changé le visage du violeur.
04:53C'est qu'on se rend compte qu'un violeur, ça peut être n'importe qui,
04:55même quelqu'un qu'on connaît,
04:57mais moi, il se trouve que dans ma vie,
04:59c'était quelqu'un que je connaissais.
05:00Ce qui est souvent le cas, d'ailleurs, dans les...
05:02Oui, alors moi, c'est pendant que je dormais, donc...
05:04Mais déjà, je me suis réveillée,
05:06et il était en train de le faire, donc...
05:08Et étonnamment, je n'ai même pas réagi.
05:10Et c'est moi qui ai eu honte.
05:12Donc, Gisèle Pellicot, le courage de cette femme,
05:19Est-ce qu'elle peut réconcilier les hommes et les femmes ?
05:20Est-ce que ce qui se passe, ce à quoi on a assisté,
05:22peut permettre de réconcilier les hommes et les femmes ?
05:24D'arrêter de voir ce fossé qui se creuse ?
05:26Moi, je crois qu'il n'y a pas besoin de réconciliation,
05:27parce que je pense que tous les hommes qui ne comprennent pas...
05:29Vous savez pourquoi ?
05:30C'est ce que je disais à tous mes potes,
05:31qui disaient, mais moi, je ne comprends pas.
05:32Je disais, mais c'est normal.
05:33Toi, tu n'es pas agressé, tu n'es pas agresseur, pardon.
05:36D'ailleurs, il n'y a personne qui porte plainte contre toi.
05:38C'est juste que tu as besoin de comprendre ce que nous, on vit.
05:40Les mecs ne comprennent pas que marcher dans la rue,
05:42nous, ce qu'on vit, c'est de se retourner régulièrement
05:44pour voir ce qui se passe et être sûr que...
05:46Alors, dans le spectacle, vous évoquez tous ces sujets-là,
05:49et puis, il y a aussi des sujets plus légers.
05:51Heureusement !
05:52Moi, j'ai adoré la séquence...
05:54Non, mais la séquence avec...
05:55Quand vous faites les devoirs avec votre fils en CP,
05:59c'est pendant le confinement,
06:00et vous arrachez les cheveux sur l'orthographe.
06:02Ça aussi, c'est du vécu.
06:04Non, mais c'était l'enfer.
06:06Moi, mon fils était en CP.
06:07Donc, si aujourd'hui, mon fils ne sait pas lire,
06:09il y a une bonne raison,
06:11c'est qu'il a fait le CP avec sa mère,
06:13pendant le confinement.
06:14Je ne savais pas comment expliquer à un enfant
06:16pourquoi c'est soit F, oui, mais pas dans éléphant, CPH.
06:20Et pourquoi ?
06:22Pourquoi ? Bonne question, j'en ai aucune idée.
06:24Le son O.
06:25Alors, non, la C-E-A-U.
06:26Non, la C-A-U.
06:27Non, la C-O.
06:28La C-O avec un accent.
06:29F-A-O-N.
06:30Vous êtes bonne, votre orthographe, ou pas ?
06:32Moi, oui, mais je ne sais pas par quel miracle.
06:34Il paraît que vous êtes fan de Mary Poppins.
06:36C'est vrai ?
06:37C'est vrai.
06:38Supercalifragilisticexpialidocious.
06:39Supercalifragilisticexpialidocious.
06:41C'est vrai que ce mot trop long est parfaitement à France.
06:44Il faut le dire et vous serez à la page le plus précoce.
06:47On va manger tous les enfants et votre fils.
06:49Supercalifragilisticexpialidocious.
06:52C'est le dire, mais l'écrire...
06:54Le cali-c-c-o-k déjà.
06:56D'abord, vous voulez la version française ou anglaise ?
06:58Bien joué.
06:59Mais c'est vrai que vous rêviez d'être Mary Poppins, petite ?
07:01Je rêvais de ranger ma chambre comme Mary Poppins.
07:05Donc, avec ma sœur, c'est ce qu'on faisait.
07:07On faisait ça.
07:08Mais après, on y allait.
07:10Et après, on entendait « Range ta chambre ! ».
07:12Ça faisait apparaître Mimimati.
07:14C'est Robert Badinter.
07:16Vous êtes une ancienne avocate.
07:17Donc, il vous a donné envie d'être avocate.
07:18Mais qui vous a donné envie d'être humoriste ?
07:19Il y a pareil un modèle.
07:22Évidemment.
07:23Vous allez le dire.
07:24Je le sentais.
07:26Je dois dire Alex et Albert Dupontel.
07:31Albert Dupontel ?
07:32Oui.
07:33C'est étonnant, Albert.
07:34Je dis Albert comme si je le connaissais.
07:36Parce qu'il n'aime pas du tout cette période-là de sa vie.
07:39Et alors que ses sketchs m'ont marquée.
07:41Et notamment, il a un sketch sur la plaidoirie.
07:43Je voulais un sketch sur la plaidoirie parce que je suis une ancienne avocate.
07:45Et bien, je n'ai jamais réussi à faire aussi bien que lui.
07:47Et vous n'avez jamais regretté votre métier d'avocat ?
07:49Jamais.
07:50Vraiment, c'est comme l'adolescence.
07:52On se dit « Ah, c'était sympa, mais tu veux y retourner ? »
07:54Non.
07:55Non, vraiment.
07:56Ancienne avocate, juste encore une question.
07:58Vous auriez pu défendre Dominique Pellicot, vous, ou pas ?
08:01C'est une bonne question, ça.
08:03Après, je ne sais pas.
08:05Vous savez, moi, dans mon métier d'avocat, j'ai déjà refusé une fois un dossier.
08:08C'était une affaire de pédophilie avec acte de barbarie.
08:12Et là, j'ai ouvert le dossier et j'ai dit « Je n'y arriverai pas ».
08:15Et heureusement qu'il y a des avocats qui peuvent.
08:17Et moi, je ne critiquerai jamais les avocats qui défendent.
08:19Il faut, sinon ce n'est plus un état de droit.
08:21Jean-Michel Apatit.
08:22L'avocate de Dominique Pellicot, c'était une femme,
08:24Beatrice Zavaro, l'a défendue avec beaucoup de tact et beaucoup d'intelligence.
08:29Donc, il fallait bien que Dominique Pellicot trouve son défenseur.
08:34Et il a trouvé un défenseur qui a quand même démontré
08:39qu'on pouvait faire les choses avec beaucoup de discernement.
08:43Mais j'ai déjà défendu des violeurs, mais à aucun moment j'ai plaidé,
08:46comme certains le font, en disant « C'est la faute de la victime ».
08:48C'est surréaliste de faire ça.
08:49Oui, bien sûr.
08:50Caroline Vignot, en tournée avec votre spectacle In Vigno Veritas.
08:54On va rappeler quelques dates.
08:55Le Grand Rex à Paris, ce sera du 20 au 22 mars prochain.

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