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Regardez "On refait le monde" avec Nathalie Saint-Cricq, éditorialiste politique, Pablo Pillaud-Vivien, rédacteur en chef de de la revue "Regards", et Alexandre Devecchio, rédacteur en chef au "Figaro".
Au programme :
- Les retraités doivent-ils être solidaire ?
- Laurent Wauquiez : un nouveau co-Premier ministre ?
- Mercosur : comment protéger nos agriculteurs ?
- Où est passé Emmanuel Macron ?
Regardez On refait le monde avec Yves Calvi du 12 novembre 2024.

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Transcription
00:00Yves Galvi, on refait le monde jusqu'à 20h sur RTL.
00:04Je suis tout à fait d'accord avec cette dame qui vient de parler et j'accueille Nathalie
00:08Saint-Cricq, éditorialiste politique à France Télévisions, Pablo Piovivien, rédacteur
00:12en chef de la revue Regard et Alexandre Devecchio, rédacteur en chef au Figaro.
00:16Merci à tous les trois de nous rejoindre et si on parlait retraite, c'est pas mal
00:21ça.
00:22En tout cas, Laurent Wauquiez l'a fait pour nous hier soir sur TF1 en annonçant leur
00:25revalorisation au 1er janvier, ce qui a ensuite par ailleurs confirmé le gouvernement.
00:30Sauf erreur de ma part, c'était pas vraiment à lui de le faire Nathalie Saint-Cricq.
00:34Logiquement non, c'était pas lui.
00:35Quand on s'est regardé, on s'est demandé si c'était un deuxième premier ministre
00:38du shadow cabinet, est-ce qu'il lui prenait ? Et moi j'ai même appelé à Matigny en
00:42disant c'est vrai ce qu'il dit, vous confirmez ? Et puis je lui ai dit, attendez, quand il
00:46annonce des choses aussi précises et que c'est simplement lui, c'est assez malin
00:51parce que ça donne l'impression que c'est lui qui est aux commandes.
00:53Ça a fichu un cercle absolument terrible chez les macronistes qui hier soir m'envoyaient
00:58des trucs en disant qu'on est en toupie pour qui il se prend.
01:01Il a capté cette idée, l'idée de défendre les retraités, alors qu'elle était défendue
01:06par le REN, par tout le monde et par la majorité ou le socle commun ou ce qu'il en reste.
01:10Et il a donné l'impression qu'il était le patron.
01:12Il va probablement bondir, un petit peu bondir, frémir dans les sondages, ce qui va lui faire
01:19plaisir par rapport à Bruno Retailleau pour l'instant qui avait le leadership.
01:21Il y a cette guerre-là aussi.
01:22Il y a plein de guerres dans tous les sens.
01:24On ne va pas passer la soirée, mais Gabriel Attal n'est pas content, Gérald Darmanin
01:28n'est pas content.
01:29Bruno Retailleau considère que l'autre commence à en faire beaucoup.
01:33Michel Barnier est content.
01:34Alors Michel Barnier, il y a deux hypothèses.
01:37Il y avait une hypothèse où il n'était pas au courant.
01:39Je n'y crois pas.
01:40Je sais que Saint-Amand n'était pas au courant, que Saint-Martin faisait la tête.
01:45Armand, pardon, pas Saint-Amand, ils ne s'appellent pas tous ça quelque chose.
01:48On nous vend qu'on est libre, c'est une espèce de communauté autogérée qui fait
01:55que chacun a le droit de dire des choses.
01:57On nous vend que c'est pour faire une fleur à Laurent Wecky et on nous vend également
02:01ce qui est un peu plus retort, mais qui n'est pas forcément idiot, que ça lui donne l'impression
02:06d'exister.
02:07Et surtout, ça évite de donner l'impression qu'on cède au RN qui en avait fait sa ligne
02:10rouge.
02:11C'est-à-dire que ça devient de plus en plus compliqué.
02:14Mais en gros, Laurent Wecky a gagné, on lui a fait une petite gentillesse en espérant
02:19avoir un retour d'ascenseur un jour.
02:21Pablo Piovivien, chez les macronistes, quand même, on devait être un peu surpris, voire
02:24agacé.
02:25Ah oui, j'imagine la façon dont Laurent Wecky a grillé la politesse, a priori, avec
02:30l'assentiment de Michel Barnier.
02:32Ils ont intérêt à le dire que oui.
02:34Exactement, ils ont intérêt à le dire que oui.
02:36C'est ce qu'il a sous-entendu, notamment aux questions au gouvernement, lorsqu'on
02:42lui a posé la question.
02:43C'est vrai que c'est toujours original de voir un groupe qui pèse 4% des suffrages
02:47avoir la prérogative sur la question des retraites.
02:52C'est dire aujourd'hui le caractère pas très démocratique de la façon dont est
02:59composée notre gouvernement, la façon dont est gouvernée notre pays.
03:03Mais j'aimerais revenir juste sur un point.
03:05Vous avez dit l'augmentation, la revalorisation des retraites.
03:09Il faut faire attention parce que c'est quand même un peu un trompe-l'œil.
03:11L'augmentation, elle va être au 1er janvier de la moitié de l'inflation.
03:15Donc les retraités vont hélas quand même perdre, pour tout le monde, ils vont quand
03:19même in fine perdre du pouvoir d'achat.
03:23D'ailleurs la gauche avait fait une proposition, le nouveau Front Populaire, d'augmenter,
03:29de revaloriser à hauteur de l'inflation pour justement qu'il n'y ait pas de perte
03:33de pouvoir d'achat.
03:35Ils auraient pu le faire en deux temps.
03:37Ce qu'a dit Laurent Wauquiez, c'est qu'il n'y aura qu'une seule fois, c'est le 1er
03:40janvier et après on n'en parle plus.
03:41Ce qui est quand même un gros problème avec une perte de pouvoir d'achat net.
03:45On en reparle en juillet.
03:46Justement, lui, il a sous-entendu dans son interview que non.
03:491300 euros SMIC, les petites retraites seront elles compensées au 1er juillet.
03:54Alexandre Devecu a visiblement des informations.
03:56Non, j'ai compris que c'était en deux parties, qu'il y avait une revalorisation.
04:00Ce n'est pas tout à fait une revalorisation, mais on indexait à moitié pour toutes les
04:05retraites et ensuite pour les petites retraites, on indexait totalement.
04:10C'est ce que j'ai compris, en tout cas.
04:12Pour toutes les autres, pour toutes celles au-dessus de 1300, il y aura donc une perte
04:14de pouvoir d'achat.
04:15De fait.
04:16Je reviens quand même avec vous sur la méthode Wauquiez.
04:19Qu'est-ce que ça vous a ?
04:20Ça m'inspire qu'on est de retour dans la 4ème République.
04:24Ce n'est pas si surprenant que ça.
04:25En réalité, effectivement, je rejoins ce qui a été dit.
04:28C'est une force aujourd'hui, les Républicains qui, en termes de pourcentage de vote, ne
04:32pèsent plus grand-chose, mais qui, à l'intérieur d'une assemblée nationale explosée, est
04:37une force pivot.
04:38Malgré tout, Laurent Wauquiez est le chef de cette force-là et il faut être bienveillant
04:43à son égard, parce que si les Républicains cessent de soutenir le gouvernement, il n'y
04:50a plus de gouvernement.
04:51Donc, c'est tout ce qui se passe tout simplement et ça va être comme ça tout le temps, avec
04:57des négociations et des tractations.
04:58C'est une manière de faire de la politique qui est assez détestable, mais si vous voulez,
05:02dans tous les camps.
05:03Là, en fait, on devra se réjouir.
05:05Tout le monde a l'air d'accord pour revaloriser au moins un peu les retraites.
05:08D'ailleurs, on pourrait discuter du fond de la mesure, qui peut être discutable pour
05:12ce qui est des grosses retraites.
05:14On sait que les retraités vivent mieux que les actifs.
05:17Aujourd'hui, on ne parle pas du tout du fond, on parle de tractations, alors que tout le
05:20monde est plus ou moins d'accord.
05:21Ça a blessé l'orgueil des macronistes, par exemple, ou peut-être l'orgueil des
05:27uns et des autres.
05:28Mais après, ce qui est intéressant, c'est de savoir si c'est une bonne ou une mauvaise
05:31mesure.
05:32Il a montré qu'il était en position de force.
05:38La preuve.
05:39On avait complètement oublié ce responsable politique.
05:41Je dis ça sans brutalité, il était en partie absent.
05:45Surtout, il y a un enjeu qui est peut-être un peu plus complexe.
05:48C'est-à-dire que si Laurent Wauquiez fait la une de tout et passe pour le gentil protecteur
05:53et le robin des bois des retraités, le gouvernement risque d'avoir une fureur de Gabriel Attal,
06:01du Modem et des autres, puisqu'on a intronisé d'une certaine manière, ou il s'est auto-intronisé
06:07patron, leader charismatique qui annonce les retraites, ça veut dire que les autres sont
06:12furax.
06:13Et que tout ce que vous gagnez avec LR ou les droites républicaines, vous risquez de
06:18le perdre avec l'EPR, à savoir les macronistes.
06:21Donc tout ça, vu la fureur qu'ils ont montré aujourd'hui, risque d'être un petit peu
06:27Je marche sur une jambe droite, une jambe gauche, il alterne.
06:31Pablo Piovivien, est-ce que c'est bien un affront ? Et si oui, pour qui exactement ?
06:36C'est-à-dire cette méthode et cette espèce d'autorité avec laquelle il y est allé ?
06:39C'est un affront pour les macronistes parce que, je le rappelle, ça ne sort pas comme ça,
06:46il n'a pas sorti ça de son chapeau hier dans son interview.
06:50C'est un combat qu'il a commencé à mener à partir du moment où le gouvernement avait
06:56proposé l'absence de revalorisation pendant le premier semestre de 2025.
07:01Lui, c'était un de ceux de la majorité qu'il avait porté au plus haut niveau au
07:08plan national.
07:09Il avait fait des interviews pour dire, moi je vais être le défenseur des petites retraites.
07:13Là, il continue finalement son combat.
07:15Marine Le Pen aussi ?
07:17Exactement.
07:18Non mais Marine Le Pen et la gauche, tout le monde était monté au créneau.
07:22Là où il y a un problème, c'est un problème de préséance.
07:26C'est-à-dire qu'on a un gouvernement qui est censé être à l'initiative et là,
07:31tout d'un coup, on a un monsieur qui n'est pas ministre qui fait des annonces comme s'il
07:36était ministre.
07:37C'est évoquer le patron mais c'est évoquer le ministre alors qu'il n'est pas ministre
07:40jusqu'à preuve du contraire.
07:43Donc, ça pose des questions dans l'équilibre.
07:46De toute façon, il y a un gros problème dans l'équipe de nos institutions entre le législatif
07:51et l'exécutif.
07:52Aujourd'hui, on ne sait plus trop qui est qui.
07:53On a des ministres parfois qui parlent comme s'ils étaient des députés et qui votaient
07:58la loi.
07:59On a des gens, là en l'occurrence, qui sont censés voter la loi et qui parlent comme
08:02s'ils appartenaient à l'exécutif et qui pouvaient prendre ce type de décret.
08:05Il y a un grand mélange de genres qui, à mon avis, est très dommageable à notre démocratie.
08:09Je reste sur le sujet qui nous préoccupe.
08:11On va écouter justement les retraités.
08:13Pierre Herbs qui est président de la Confédération française des retraités.
08:15L'objectif, c'est quand même bien de faire des économies et de faire des économies
08:19donc sur le dos des retraités.
08:21On essaie de nous faire croire qu'il s'agit d'un compromis acceptable puisqu'il y aura
08:26un rattrapage en juillet.
08:27Mais ce rattrapage ne concerne pas tout le monde et puis il ne s'agit que d'un rattrapage.
08:31Ça veut dire qu'au final, la revalorisation sur l'année ne sera pas du niveau de l'inflation.
08:36Ce que vous retenez, c'est qu'il y aura des petits perdants et des gros perdants, mais
08:40que des perdants.
08:41Absolument.
08:42Mais bien sûr, les gros perdants sont ceux qui seront au-dessus du SMIC et les petits
08:46perdants seront ceux qui sont en dessous parce qu'ils seront néanmoins perdants.
08:49Le président de la Confédération française des retraités qui n'est pas content du tout
08:52au micro de Céline Landreau et Éric Brunet dans RTL midi, il a raison de ne pas être
08:56content ?
08:57Son analyse est juste, oui, mais j'ai envie de vous dire, il ne va y avoir que des perdants
09:01de manière générale puisque la ligne qui a été suivie est effectivement de faire
09:06des économies.
09:07Moi, je suis assez sceptique parce que je pense que ce qu'on va faire en économie,
09:10on va le perdre en termes de croissance et que même les rentrées fiscales ne seront
09:13peut-être pas celles qu'on pense avoir.
09:16C'est comme une baisse de pouvoir d'achat.
09:18En fait, c'est ce qui va se traduire dans l'économie réelle et c'est ce qui me gêne
09:22avec ce gouvernement.
09:23Si on veut parler du fond, c'est qu'il n'a pas de philosophie.
09:26On sent bien qu'il veut faire plaisir, enfin, ce n'est pas faire plaisir, mais qu'il est
09:29sous la pression de Bruxelles, qu'il est sous la pression des marchés, qu'il faut trouver
09:32des économies rapidement, mais qu'il n'y a pas de vision économique derrière.
09:37Moi, je n'ai pas forcément envie qu'on tape sur les petits retraités, mais il y a une
09:42question centrale, c'est celle du travail.
09:44Parfois, on devrait indexer les retraites sur l'inflation et pas les salaires, par
09:48exemple.
09:49Il y a aussi des petits salariés qui n'égalent pas, qui n'est pas bien, je ne suis pas d'accord
09:55avec tout sur le Front Populaire, mais avec le nouveau Front Populaire, loin de là, mais
09:59il faut être cohérent.
10:00Et en tout cas, il faudrait avoir une stratégie, je suis plutôt un gaulliste social, donc
10:08sur l'économie, je ne suis pas forcément un libéral, mais qu'on le soit ou pas, en
10:13tout cas, il faut avoir une philosophie générale pour relancer le pays.
10:16Et moi, je trouve que c'est ce qui manque à ce gouvernement, alors il a eu très peu
10:19de temps pour préparer le budget, mais enfin Michel Barnier a eu toute sa vie pour y réfléchir.
10:23Il manque une philosophie politique, mais j'ai taclé la Michel Barnier, mais je tacle
10:33aussi une génération politique de technocrates qui fait la politique un peu comme avec une
10:38vision comptable.
10:39Et moi, j'aimerais bien qu'on sorte d'une vision comptable et qu'on rétablisse pour
10:42boucler un budget après l'autre, sans jamais essayer de redresser l'économie française.
10:47J'ai 30 secondes à vous donner Nathalie.
10:48Ah ça décharge, il arrive, tout le monde pense qu'il est surcitaire, c'est-à-dire
10:52que même les ministres disent « je préfère garder ma mairie en même temps parce qu'on
10:55sait jamais, je peux être parti dans trois mois », donc il n'a pas de majorité, il
10:59n'a pas de perspective et il est en fin de quinquennat d'Emmanuel Macron, puisque
11:02de toute façon, la fin, elle a commencé avec la dissolution, même si vous allez me
11:05répondre qu'il y a encore deux ans et demi.
11:07Donc, il a beau faire des projections, d'accord, il a beau faire des… Ne prenez pas vos désirs
11:11pour des réalités.
11:12Il a même beau faire des projections jusqu'à 2029 sur ses plans, c'est quand même extrêmement
11:16difficile de faire pour lui des réformes de structure, alors qu'il colmate et qu'en
11:20plus, il y a des injonctions contradictoires, les agriculteurs, les écolos, les français
11:24qui râlent tout le temps, enfin, voilà.
11:26On continue de refaire le monde dans quelques instants sur RTL.
11:42Tout de suite, l'essentiel de l'actualité avec Rachel Sadodine.
11:44Bonsoir Rachel.
11:45Bonsoir Yves, bonsoir à tous.
11:46Le volet recette du projet de budget 2025 rejeté par les députés, seule la gauche
11:52qui avait largement modifié le texte à voter pour, résultat, c'est la version originale
11:57qui part au Sénat.
11:58Les retraités pas franchement satisfaits par l'annonce de Laurent Wauquiez, le patron
12:02des députés de droite a promis une revalorisation des pensions en janvier, elles vont augmenter
12:07de 0,9%, deux fois moins que l'inflation et il y aura bien un rattrapage supplémentaire
12:13en juillet, mais seulement pour les petites retraites inférieures au SMIC.
12:17Pas contents non plus, les députés de la majorité présidentielle ne comprennent pas
12:21pourquoi c'est la droite qui a annoncé la mesure et pas le gouvernement, le socle commun
12:26en danger ce soir.
12:27Nouvelle alerte aux fortes pluies en Espagne, deux semaines après les inondations monstrueuses
12:32dans la région de Valence, la catastrophe a ravagé des villages entiers, le dernier
12:36bilan toujours provisoire fait état de 222 morts et de dizaines de disparus, l'agence
12:41météo espagnole alerte sur de possibles pluies torrentielles dans les régions de
12:45Valence et de Barcelone.
12:46Rachel Saladin que l'on retrouve pour d'autres informations à 20h et je vous annonce que
12:51demain c'est Laurent Nouniez, préfet de police de Paris qui sera l'invité de la matinale
12:55d'RTL à 7h40.
12:56Yves Kelvin jusqu'à 20h, on refait le monde sur RTL.
13:03Avec Nathalie Saint-Cricq, éditorialiste politique à France Télévisions, Alexandre
13:07Devecchio, rédacteur en chef au Figaro et Pablo Opiovivien, rédacteur en chef de la
13:12revue Regards.
13:13Je remonte un tout petit peu en arrière, le ministre de l'économie Antoine Armand
13:18lui-même n'était pas au courant de cette sortie, en tout cas il ne l'a pas vu arriver.
13:21C'est quand même culotté, voire franchement inamical, comment vous qualifiez les choses
13:26Pablo ?
13:27Je qualifie les choses, c'est un affront en vérité.
13:31C'est un affront qui est fait à l'encontre de tous les membres du socle commun, nonobstant
13:40les républicains qui eux sont confortés dans leur position et qui se disent bon ben
13:44c'est génial, c'est notre chef qui annonce les mesures que l'exécutif aurait dû annoncer.
13:52Donc évidemment, j'imagine que lorsque vous êtes, Gabriel Attal, patron du groupe
13:57à l'Assemblée Nationale, du groupe En Marche à la fin…
13:59Vous vous faites humilier comme ça jusqu'à quand ?
14:01C'est une vraie question, jusqu'à quand en fait ils vont accepter cette toute puissance
14:07on a l'impression des républicains qui font, qui ont l'air de faire la pluie et
14:11le beau temps dans son gouvernement, alors même qu'ils représentent beaucoup moins
14:16de députés que les députés du parti présidentiel, ce qui est un vrai souci.
14:22Donc en fait au bout d'un moment ils vont taper du poing sur la table et ils vont dire
14:25bon ben écoutez… D'ailleurs Gabriel Attal, dès le début, dès qu'il a été nommé
14:30président de son groupe parlementaire, avait dit « moi ce n'est pas un blanc-seing au
14:33gouvernement, je vais faire attention à tout ce qui est raconté… »
14:36C'est bizarre, moi Gabriel Attal, je ne l'entends jamais.
14:38Non mais c'est parce que vous l'avez beaucoup entendu quand même au début, au moment de la
14:41passation, quand Michel Barnier est arrivé… Il est injuste.
14:45Je ne dis pas que vous êtes injuste… Excusez-moi, c'est quelqu'un qui a une
14:49forte personnalité, on l'a connu comme Premier ministre, mais moi en ce moment,
14:53j'ai l'impression qu'on ne l'entend pas.
14:55Ça a traduit aussi sa position de faiblesse du moment parce que moi je trouve qu'il s'est
14:58beaucoup abîmé depuis qu'il est parti de Matignon, notamment dans la passation de pouvoir.
15:02Le petit génie de la com, ça fonctionne moins bien aujourd'hui, donc il est moins en position de force.
15:09Il s'est laissé déborder par l'affect.
15:10C'est ce qui le rend sympathique, mais en l'occurrence c'était une erreur climatique.
15:14Exactement, il s'est laissé déborder par l'affect et effectivement ça durera jusqu'à quand ?
15:19Ben ça durera jusqu'au moment où Gabriel Attal va reprendre aussi du poids politique.
15:24La situation est conforme à son poids politique.
15:27On est dans une logique très quatrième république et en réalité, si les républicains disent stop,
15:32ils ont beau ne représenter que 4-5%, eh bien il n'y a plus de gouvernement.
15:37Donc peut-être qu'à un moment donné, ça arrangera tout le monde de dire stop.
15:41Peut-être que Gabriel Attal sera très fort dans les sondages et il aura envie de déclencher
15:45une élection présidentielle anticipée.
15:47Ça c'est un scénario, mais on n'y est pas encore pour l'instant.
15:50Tout le monde fait la tronche, j'ai envie de vous dire.
15:53Personne n'est vraiment satisfait de ce qui se passe, mais tout le monde a intérêt,
15:56y compris le Rassemblement National, à ce que ce gouvernement tienne et qu'un budget passe.
16:01Ce n'est pas très réjouissant, mais c'est la situation actuelle.
16:04Modérato Cantabile.
16:05Non, ce que je suis en train de dire, c'est que ce n'est pas simplement LR qui se prend pour qui,
16:09comme on peut dire dans la vie courante.
16:10Vous avez un Premier ministre qui est nommé Gabriel Attal, qui lui fait la leçon sur le perron de Matignon.
16:15Après, vous avez Gabriel Attal et Darmanin qui…
16:18Quand il a fait le petit garçon, je suis fier de le dire comme ça, avec son expression affective
16:23qui débordait, où il nous racontait quand j'ai été Premier ministre.
16:26Il était à l'inverse total de ce qu'on avait connu de lui à Matignon.
16:30Il y a quand même un problème.
16:31C'est très bien qu'en termes d'image, c'est plutôt porteur.
16:33Après, il a attaqué Michel Barnier très très vite et le gouvernement.
16:37Il a vu que dans les sondages, ce n'était pas bien vu, parce que les Français ne voulaient pas
16:41qu'on tire à boulets rouges sur le gouvernement, parce qu'ils voulaient quelque chose d'à peu près constructif.
16:45Par ailleurs, quand vous avez Didier Migaud, qui laisse entendre que s'il n'a pas son budget, il va partir.
16:50Agnès Magnier-Henacher, qui dit le contraire de ce que dit Michel Barnien.
16:54Sébastien Delegu, qui traite de grosse poubelle, horreur berger.
16:57Je pense qu'il y a quand même une espèce d'ambiance globale, probablement accélérée par la perspective
17:05soit d'un départ d'Emmanuel Macron, que certains souhaitent, soit par la perspective de 2027,
17:10où tous les coups sont permis.
17:11Et oui, il y a un délitement, je ne suis pas la vieille…
17:13Il ne partira jamais Emmanuel Macron.
17:14C'est ce que tout le monde dit, mais on disait aussi qu'il n'y aura pas de dissolution.
17:18La logique politique fait que peut-être il va être obligé de partir.
17:20Ils sont tous au taquet et chacun essaie de marquer des points avec une absence totale de règles et de bienséances.
17:28C'est tout.
17:28Vous voulez bien nous expliquer au nom de quoi il quitterait le…
17:31Dans quelles circonstances il pourrait quitter la présidence de la République ?
17:34Vous avez une minute.
17:35Si le gouvernement de Michel Barnien ne tient pas, et c'est pour ça qu'il tient bon an, mal an,
17:39mais avec des gens où personne n'est content.
17:43Personne n'est à sa place.
17:44Il a quelle solution alternative Emmanuel Macron, vous m'expliquez ?
17:49Nommer Cas9 peut-être ?
17:50Ça ne conviendra à personne non plus.
17:52Surtout pas aux partis socialistes.
17:53Est-ce que la France peut supporter des gouvernements qui tombent les uns après les autres ?
17:57Je n'en suis pas sûr du tout.
17:57On l'a connu il y a longtemps.
18:02Mais tout ça pour dire qu'on est dans une crise de régime, c'est ce qu'on ne voit pas.
18:06La Ve République n'est pas faite pour ça, pas faite pour le système actuel.
18:11Ça tiendra le temps que ça tiendra.
18:13Mais moi, je ne suis pas certain que ça tienne encore deux ans et demi, trois ans.
18:16C'est très long la présidentielle.
18:19Donc la démission d'Emmanuel Macron, on ne va pas le virer.
18:23Mais peut-être à un moment, ses propres amis lui diront
18:25c'est toi qui nous a mis dans cette situation avec la dissolution.
18:28C'est toi qui détient la solution.
18:30Un bloc à bombe, mais en 30 secondes.
18:32La logique institutionnelle voudrait qu'il démissionne.
18:35C'est-à-dire qu'effectivement, ce n'est pas tenable dans les paramètres
18:41qui sont aujourd'hui ceux de notre République.
18:44Après, pour des raisons personnelles, il peut faire durer ça jusqu'en 2027.
18:48Il n'y a aucune raison, si ce n'est lui-même...
18:50Dans la logique des institutions, il ne devrait pas forcément démissionner.
18:52Si, parce que ça ne marche pas, ça ne marche pas Nathalie.
18:55Au bout d'un moment, il faut aussi appeler un chat un chat.
18:57Là, ça ne marche pas.
18:59Donc il faudrait qu'il y ait une vraie campagne présidentielle,
19:01comme il n'y en a pas eu en 2022,
19:03où il y ait une confrontation de projets réels,
19:05comme il n'y en a pas eu en 2022,
19:07et qu'on choisisse un président qui soit raccord ensuite
19:09avec la majorité à l'Assemblée Nationale.
19:11Sinon, on ne s'en sortira pas.
19:12C'est ça.
19:13Je suis gentil, Ivo, hein ?
19:16Non mais je la connais, Nathalie Saint-Christ.
19:18Elle a beaucoup d'autorité sur moi.
19:20Allez, à tout de suite.
19:33On fait le monde avec Pablo Piovivien,
19:34rédacteur en chef d'Orga,
19:36Nathalie Saint-Cricq, éditorialiste politique à France Télévisions,
19:39et Alexandre Devecquy, rédacteur en chef au Figaro.
19:42Dites donc, où est passé Emmanuel Macron ?
19:43Enfin, quand il n'est pas à l'étranger, évidemment.
19:45Je ne sais pas, vous avez un avis sur la question ?
19:47Vous la répondrez.
19:48Non mais c'est une vraie question de vrai.
19:51Non, alors, il dit des choses sur les questions internationales.
19:53Il a encore pris la parole hier.
19:57Il fait des conférences pour essayer de donner,
19:59je ne sais pas, des directions à la France,
20:01à la politique internationale de la France.
20:03Il parle de l'Europe, etc.
20:05Sur les questions nationales.
20:06Là, il est complètement aux abonnés absents.
20:08Effectivement, on peut se dire, ce n'est pas son rôle.
20:11Il a choisi un autre rôle.
20:13Oui, mais sauf que, il reste président de la République.
20:16Il a été élu sur un projet.
20:17Et donc, il ne nous a pas habitué à ça pendant sept ans.
20:20Et là, tout d'un coup, c'est Mothus et Bouchra.
20:21On ne peut pas accorder à un homme qui s'appelle de tout,
20:23alors qu'il n'a pas la majorité,
20:24et après, déplorer qu'il se taise et qu'il respecte un peu.
20:27Donc, il subit une situation.
20:30Excusez-moi, c'est quand même un homme intelligent,
20:31il va trouver une façon d'exister, non ?
20:33Le problème, c'est que pour l'instant, il n'a pas trouvé.
20:35Il existe, le problème, c'est que souvent, des boulettes.
20:37Mais en fait, depuis le début de l'émission,
20:40on décrit, pardonnez-moi l'expression, un bordel indescriptible.
20:42Si Emmanuel Macron s'en mêlait,
20:44je pense que ce serait encore pire, si vous voulez.
20:47Alors, pour une fois, je trouve que c'est une forme de sagesse.
20:49Peut-être que ça rassurerait un certain nombre de Français
20:51qui ont peut-être perdu leur…
20:53Non, je ne sais pas, je suis retrouvé enfantin, là.
20:55Pour une histoire de budget qui, de toute manière,
20:57doit passer aux forcèbles, je ne suis pas sûr qu'il ait envie,
21:00tactiquement, de se refaire Emmanuel Macron.
21:03Donc, il a plutôt intérêt à ne rien dire
21:07et à apparaître comme celui qui n'est pas responsable du chaos actuel,
21:10même s'il l'est, par le fait qu'il a fait une dissolution.
21:13Il restera dans la tête des Français que c'est de sa faute,
21:16qu'il ne fallait pas dissoudre.
21:18Alors, il peut toujours nous justifier tout
21:21en disant que c'était mieux de le faire en juin
21:23que si on l'avait fait en septembre.
21:25En septembre, ça aurait été après une motion de censure
21:27et ça aurait été sous la contrainte.
21:29Alors que là, c'est son choix,
21:31probablement avec un péché d'orgueil et une mauvaise analyse
21:34de la situation politique, c'est-à-dire que la gauche ne serait pas unie.
21:37Et les Français, il a un devoir de réserve après ce qu'il a fait.
21:41Vous êtes en train de nous dire qu'il va terminer son mandat,
21:43s'il va jusqu'à son terme,
21:44sans parler une seule fois de politique intérieure ?
21:47Et en faisant des allers-retours à Bruxelles et dans le reste du monde ?
21:51Non, il parle des carnivores et des herbivores aussi, vous savez.
21:54Non, mais il faut traiter ça avec humeur.
21:55Non, je suis très sérieuse.
21:57Il va y avoir un délai de décence.
21:59Ils nous ont expliqué qu'il reprendrait la parole,
22:01mais je pense qu'il va reprendre la parole avec une espèce d'entonnoir.
22:04C'est recommencer sur l'Europe ou continuer sur l'Europe,
22:07sur la politique étrangère, même si parfois, sur Israël notamment,
22:10ce n'est pas d'une lisibilité extrême.
22:12Et après, en arrivée, de temps en temps,
22:15notamment sur ce qui l'inquiète le plus,
22:18c'est le détricotage de sa politique vis-à-vis des entreprises
22:21et la baisse du chômage, qui était une chose qu'il revendiquait.
22:25C'est son grand succès ?
22:26Oui, sauf qu'il n'y avait pas les économies avec.
22:29Et si aujourd'hui, on a un budget où on doit serrer la vis
22:31de manière à ne pas avoir de déficit,
22:33et si le chômage augmente, peut-être qu'il attend de voir ce qui se passe
22:37pour éventuellement pouvoir dire « je vous l'avais bien dit ».
22:39Mais ils ne parlent pas, ils nous disent bien régulièrement
22:43à l'Élysée, non pas qu'on prenne nos ordres, mais parce qu'on écoute.
22:45On pose quand même des questions comme on ne peut pas le voir, on voit les autres.
22:47Vous vous sentez obligé de le dire, ça ? C'est incroyable.
22:50Personne ne pense que vous n'allez pas...
22:51Non, mais quand je...
22:52Non, mais il s'agit simplement que le...
22:54Le message...
22:55Ça va, non ?
22:56Non, mais pas moi.
22:57Ah d'accord.
22:57Ah non, non, pardon, mais je justifiais, en fait,
23:00à notre appareil photo, Nathalie, de le rappeler.
23:02Le message officiel,
23:04si je vous parais en cours d'assises, je vous demanderais de ne pas être mon avocat, maître.
23:07Le message officiel, c'est
23:10il se tient au courant, mais il a une obligation de retrait.
23:13Il a dit qu'il ne se mêlerait pas du tout.
23:15C'est au gouvernement de gouverner.
23:17Et il appelle ça la cohabitation, je ne sais pas quoi.
23:20Mais pour l'instant, l'ordre du jour, ce n'est pas...
23:22En même temps, c'est assez hypocrite, si vous me permettez de faire du en même temps.
23:26Parce qu'en réalité, il a eu un poids assez important dans les nominations.
23:30Le ministre de Finances est un proche.
23:31Et moi, je crois que ce qui est fait s'inscrit plutôt dans la continuité du macronisme,
23:37d'une certaine manière, si ce n'est la hausse des impôts.
23:40Mais en fait, il n'y avait plus tellement le choix parce que, justement,
23:44les budgets précédents qu'on a un peu étouffés
23:49font qu'on est dans une situation compliquée.
23:51Donc, c'est mieux pour Emmanuel Macron, là aussi,
23:53de ne pas assumer la responsabilité des mauvaises nouvelles.
23:57Tout en ayant quand même la main sur certaines choses.
24:00Parce que je dis, il y a beaucoup de ses proches au gouvernement, tout de même.
24:02Tout à l'heure sur RTL, Éric Woerth nous disait qu'il serait peut-être bon
24:05que le président prenne la parole, notamment sur les retraites.
24:08Est-ce que ça vous paraît possible ?
24:09Je ne vois pas trop ce qu'il irait dire.
24:12Il irait faire une Laurent Wauquiez, c'est-à-dire lui aussi donner son avis,
24:15annoncer des choses que le gouvernement n'aurait pas encore annoncées.
24:19Président de la République, pas président d'un groupe parlementaire,
24:22c'est une autre ampleur, non ?
24:24Oui, mais il n'est pas ministre, il a un gouvernement auquel il n'appartient pas.
24:29Il est président de la République.
24:32Mais moi, j'aimerais juste revenir, parce que tout à l'heure,
24:33Nathalie a dit un truc très intéressant.
24:35Elle a dit qu'il allait fonctionner en entonnoir.
24:38Non, mais encore une fois, tout à l'heure, c'était pas...
24:40Bon, bref, peu importe, parenthèse fermée.
24:42Mais demain, il va s'exprimer au Collège de France sur la question européenne.
24:45C'est-à-dire qu'il a quand même encore envie de disserter sur certains sujets.
24:51On sait qu'en plus, il adore disserter, de prendre du temps pour disserter,
24:54de faire des conférences de presse XXL, de faire des grands discours.
24:58Vous dites, c'est infernal.
25:00Moi, je ne trouve pas ça infernal, je trouve ça assez...
25:02Non, mais pour le coup, il dit des choses politiquement
25:06lorsqu'il fait ses conférences de presse, lorsqu'il prononce ses discours.
25:09On peut être d'accord ou pas d'accord.
25:10Moi, je préfère qu'il en fasse trop qu'il n'en fasse pas assez.
25:13Je suis d'accord avec vous.
25:14J'avais été très ennuyé, encore une fois, pendant la campagne 2022,
25:18où il avait été si avare en proposition,
25:21si avare pour expliciter le projet qu'il allait mettre en place s'il était réélu,
25:26qu'aujourd'hui, je pense qu'une des raisons pour lesquelles on est dans la panade,
25:29ou pour reprendre les mots d'Alexandre, que c'est le bordel,
25:35je pense que s'il avait énoncé clairement le projet qu'il avait pour la France,
25:39on n'en serait pas là où on en est aujourd'hui.
25:41Sur la question des retraites, je pense qu'honnêtement,
25:43ça ne sert à rien d'en rajouter.
25:46Ce n'est pas son rôle, il n'a aucun intérêt à mettre les pieds dans ce sujet.
25:50Ce qui donne raison à ce que nous disait Alexandre Devecu il y a quelques instants,
25:53c'est que notamment dans la dernière requête Ipsos pour la tribune dimanche,
25:56le chef de l'État n'est crédité que de 23% d'opinions favorables.
25:59C'est son niveau le plus bas depuis la crise des Gilets jaunes.
26:02Vous expliquiez que vous préférez qu'il en fasse beaucoup,
26:05mais je crois que l'une des raisons de cette crise,
26:07même si c'est une crise qui dépasse le Président de la République,
26:11c'était aussi que les gens étaient lassés de sa logorée permanente.
26:15Je crois qu'il y a une irritation par rapport à quelqu'un qui parle beaucoup,
26:19mais avec un projet assez indiscernable,
26:22et que c'est assez reposant pour beaucoup de Français de ne plus entendre le Président de la République.
26:25Par ailleurs, dans cette quatrième République réinventée,
26:30je trouve que finalement que le Président de la République préside,
26:34c'est un des rares éléments qui nous reste de la Ve République.
26:37Il est, d'une certaine manière, enfin à sa place.
26:39Il nous avait proposé une présidence jupitérienne,
26:42et bien, d'une certaine manière, on l'a enfin.
26:45Dans un petit instant, on va parler du boeuf brésilien et de l'actualité européenne.
26:59Avec Thénape Alessandri, Pablo Piovivien, Alexandre Devecchio.
27:02Et si on parlait boeuf, enfin boeuf brésilien bien entendu,
27:05il est au cœur de l'actualité, en cause, cette enquête de la Commission européenne,
27:08qui révèle que nous le mangeons à notre insu, dans des tas de plats préparés.
27:12Bon, moi je suis toujours en bonne santé, mais enfin, il y a de quoi s'inquiéter.
27:15Ils se mêlent de ça, c'est normal, on se demande s'ils n'ont pas...
27:19Vous me regardez tous avec...
27:21Devecchio est consterné par ma question, il se dit « Oh là là, s'ils pouvaient la poser à quelqu'un d'autre ! »
27:25Ils ont tous le nez dans leur téléphone.
27:28— Reposez votre question, parce que j'ai pas le début sur la...
27:31— Est-ce que cette espèce de... Voilà, l'enquête de la Commission européenne,
27:34qui révèle qu'on mange à notre insu, dans des plats préparés du boeuf brésilien,
27:38ça vous paraît... ?
27:39— Ce qui est paradoxal, ce qui montre aussi que les agriculteurs ont peut-être pas tort de protester,
27:45parce que l'Union européenne multiplie les normes, y compris en France,
27:48mais nous dit « Attention, on va faire des traités internationaux,
27:52mais les normes s'appliqueront aux pays avec qui on fera du commerce ».
27:57Mais en vérité, on voit bien qu'elles ne s'appliquent pas,
27:59et que c'est déjà dans nos assiettes.
28:01Ça traduit une grande impuissance et aussi une grande naïveté,
28:05avec une Europe qui a été fondée sur le libre-échange,
28:08mais un libre-échange qui se fait au détriment des intérêts européens.
28:12— Donnons la parole à Pascal Canfin, qui est député européen,
28:15Renew et en ligne avec nous. Merci d'être avec nous, Pascal Canfin.
28:17Quelle leçon doit-on tirer de cette affaire ?
28:20— La première leçon, c'est qu'effectivement, les agriculteurs ont parfaitement raison
28:23de vouloir ce qu'on appelle des « close-miroirs »,
28:25c'est-à-dire ce qui est interdit chez nous, par exemple,
28:28les hormones dont on parle en question, puisque ce sont des hormones qui génèrent le cancer.
28:34Et donc, c'est tout à fait normal de regarder ce sujet de près.
28:38Ces hormones, elles doivent être évidemment interdites dans ce que l'on importe.
28:42Et jusqu'à présent, et je suis le premier à le regretter,
28:45jusqu'à présent, il n'y avait pas eu de contrôle fait au Brésil,
28:48alors que le Brésil est l'un des premiers producteurs au monde de bœufs élevés aux hormones.
28:53Il n'y avait pas eu de contrôle.
28:55Il y a eu un contrôle cet été, résultat des courses,
28:58le Brésil a suspendu ses exportations de bœufs aux hormones.
29:02C'est une bonne nouvelle, puisque...
29:03— Vous vous rendez compte, pardonnez-moi, de ce que ça dit des défaillances de Bruxelles ?
29:06— Mais je n'ai aucun...
29:08Je ne vais pas me mettre à défendre des défaillances que je combats moi-même.
29:12— Bien sûr.
29:12— Donc, je combats ces défaillances.
29:15Ce que je note du point de vue positif, et je viendrai après sur l'élément négatif,
29:19sur l'aspect positif, c'est qu'au moins, maintenant,
29:22on a un système en place avec des « close-miroirs » contrôlés.
29:25La première fois qu'on fait un contrôle cet été,
29:28résultat des courses, 3 mois plus tard, ça marche,
29:30les Brésiliens arrêtent d'exporter ce bœuf aux hormones.
29:34Néanmoins, je rejoins...
29:35— Je vous redonne la parole dans un instant.
29:36Je voudrais une réaction de Pablo Piovivien qui vous écoutait bien concentré.
29:39— Oui. En fait, c'était plutôt une question à votre endroit,
29:43puisque là, on parle de ces accords et de ces échanges entre le Brésil et la France.
29:50Il y a bientôt...
29:51Là, on est en pleine discussion sur les questions du Mercosur
29:55et de l'accord Union européenne-Mercosur.
29:58En février dernier, en pleine crise agricole en France,
30:01Emmanuel Macron avait dit que les négociations avaient, je le cite, « été stoppées ».
30:06Or, là, j'ai l'impression, moi, je le découvre depuis la rentrée,
30:11qu'en fait, les négociations, elles n'ont jamais été stoppées
30:13et que même, elles sont sur le point d'aboutir.
30:15Alors, qu'est-ce qu'Emmanuel Macron a voulu dire en février
30:18lorsqu'il a dit que les négociations étaient bloquées, étaient stoppées ?
30:21Est-ce que ça veut dire qu'il n'a plus aucun poids dans cette Union européenne
30:24et que les choses se font de part malgré lui ?
30:29Est-ce que c'est à faire pour embâcher la fameuse signature, Pascal Kampff ?
30:31Alors, je ne pense pas qu'il fasse politiser, polémiquer autour de ce sujet.
30:36Effectivement, en février, il y avait déjà une tentative de la Commission européenne
30:41de conclure l'accord Mercosur.
30:43Et nous l'avons bloqué.
30:45Et c'est exactement ce à quoi faisait référence Emmanuel Macron.
30:47Mais depuis, il recontinue.
30:50Du coup, ils ont essayé de le faire bloquer dans la semaine prochaine.
30:53Et on l'a encore bloqué.
30:54Et maintenant, ils vont réessayer en décembre.
30:55Et c'est un combat de tous les instants.
30:57Et on a besoin là-dedans du soutien des agriculteurs.
31:01Et vous avez raison, Yves Calvi.
31:03Je pense que la preuve que nous avons donnée aujourd'hui,
31:06je dirais, à l'insu de la Commission européenne elle-même,
31:08puisque la Commission européenne est dans une situation
31:10complètement aberrante à nos yeux et à mes yeux,
31:12qui consiste à dire à la fois, je fais un audit qui contrôle le fait
31:16que le Brésil n'a apporté aucune garantie sur le respect de nos normes.
31:20Et en même temps, je soutiens un accord qui va leur donner
31:23des quotas d'exportation beaucoup plus élevés qu'aujourd'hui.
31:26C'est complètement absurde.
31:27Et c'est pour ça que nous sommes pour continuer ces contrôles
31:31et contre l'accord Mercosur.
31:33Et je pense qu'autour de ce plateau,
31:34nous sommes en capacité de nous rejoindre absolument.
31:36Je ne suis pas sûr parce que Nathalie Saint-Cricq n'a pas l'air d'accord.
31:39Non, ce n'est pas ça, c'est qu'on soit contre.
31:40Emmanuel Macron l'a dit depuis le début.
31:42Il disait que ce traité était inacceptable.
31:45Mais le fait qu'on joue la montre,
31:47c'est-à-dire qu'on essaie de repousser de janvier à février,
31:49est-ce qu'à la fin, on va réussir ?
31:51Sachant que Ursula von der Leyen l'appuie
31:54et que même s'il faut l'unanimité,
31:56est-ce que vous pensez, vous avez un espoir ou à combien le chiffrez-vous,
32:00la possibilité de faire opposition à ce traité ?
32:02J'ai une minute à vous donner parce qu'enfin...
32:05Ça sera largement suffisant.
32:07Un, malheureusement, ça ne se joue pas à l'unanimité.
32:10Sinon, la France aurait un droit de veto
32:12et je peux vous dire que nous existerions ce droit de veto.
32:14Malheureusement, ce n'est pas le cas.
32:15Par exemple, la Commission européenne a mis en place des tarifs douaniers
32:20sur les voitures chinoises contre la volonté de l'Allemagne.
32:25Eh bien, cette décision est faite avec la France contre l'Allemagne.
32:30Et donc, le risque, c'est que cette décision soit prise
32:32par une très grande majorité de pays qui soutiennent le Mercosur
32:36et que la France soit isolée.
32:37C'est pour ça que nous ne pouvons pas bloquer ça tout seul
32:40et que nous sommes en train d'agir pour essayer de trouver d'autres pays
32:43qui nous permettent de bloquer cet accord.
32:45C'est pour ça aussi qu'il ne fallait pas revenir sur la règle de l'unanimité.
32:48On a été certains, un nombre, à protester à ce moment-là.
32:51Non, je me souviens, Pascal, qu'enfin, vous avez reçu au Figaro,
32:54vous aviez débattu avec François-Xavier Bellamy.
32:57Justement, en février, vous m'aviez assuré que, justement,
33:02quand il y avait des traités, il y avait un contrôle drastique.
33:04Donc, apparemment, ce n'est pas le cas.
33:06Et ensuite, je m'interroge quand même, vous êtes...
33:08Alors, c'est vrai que vous êtes contre ce traité,
33:10mais les traités de libre-échange, en général...
33:13Je veux dire, même si le bœuf brésilien n'était pas aux hormones,
33:18vous êtes écologiste.
33:19Enfin, en tout cas, vous avez été écologiste
33:21et je crois que vous avez des convictions écologiques.
33:23Est-ce qu'on a vraiment besoin d'importer du bœuf du Brésil ou du je ne sais où ?
33:27On ne peut pas le produire en Europe ?
33:28En 15 secondes, Pascal, puisque vous êtes finalement...
33:32Il y a beaucoup de secteurs de l'économie française qui ont besoin d'exporter.
33:37Et il y a des secteurs de l'économie brésilienne qui exportent également.
33:40Et si vous devenez contre toutes les exportations de tout le monde,
33:42je pense que vous êtes contraire à notre objectif.
33:44On est contre sans avoir besoin d'un traité de libre-échange, Pascal Canfin.
33:47En revanche, c'est pour ça qu'on est contre le Mercosur,
33:50donc ne crée pas un débat là où il n'y en a pas.
33:52En revanche, il faut que ces règles soient justes et qu'elles soient respectées.
33:55C'est pour ça que nous battons pour des contrôles plus forts,
33:58comme ça a été le cas aujourd'hui.
33:58Merci, Pascal Canfin, Nathalie Saint-Craig, Pablo Piovivien, Alexandre Devecchio.
34:03Dans un instant, les informations de 20h.
34:05Et nous allons retrouver Faustine Bollard pour son émission Héros.
34:08Bonsoir, Faustine, qui est votre invitée ce soir ?
34:10Bonsoir, Yves.
34:11Ce soir, on va se révolter avec notre héroïne.
34:13Elle mérite bien ce titre puisque son mariage a été annulé une semaine avant le jour J.
34:19Et vous savez pourquoi ?
34:20Parce qu'elle a découvert la double vie de son mari,
34:23enfin de son futur mari, et du coup de son futur ex.
34:25A tout de suite.
34:26Ça va, on retrouve tout le monde dans quelques minutes avec plaisir.

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