Dans son édito du 18/10/2024, Paul Sugy revient sur les vives réactions suscitées par les propos du président de la République, selon lesquels Benjamin Netanyahou «ne doit pas oublier que son pays a été créé par une décision de l'ONU».
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00:00Emmanuel Macron est revenu hier soir sur ses propos sur la création de l'Etat d'Israël qui avait fait polémique.
00:05Il a surtout reproché aux journalistes d'avoir cité des propos rapportés.
00:09Emmanuel Macron dit ne pas vouloir de ventriloques, mais après avoir déclenché une mini crise diplomatique
00:13qui s'est conclue d'ailleurs par un entretien dans le Figaro dans lequel Benjamin Netanyahou lui a administré un soufflet assez important,
00:20sont finalement donc les ministres et les journalistes qui se font engueuler.
00:23Il aurait fallu peut-être un démenti un peu plus tôt, surtout que ce genre de propos ça ne s'invente pas.
00:28Mais on note enfin le ridicule de la situation. Emmanuel Macron déclenche une crise internationale
00:32et finalement il en revient à faire l'exégèse de ses propres propos.
00:35Surtout depuis le début, ses appels à ne pas intervenir au Liban n'ont pas été entendus,
00:38ses sermons contre les armes américaines livrées à Israël ont été moqués.
00:42Et finalement en Israël, comme en Ukraine il y a quelques années, on va finir par réutiliser le néologisme macronais.
00:47Vous savez ce mot qui signifie parler beaucoup pour ne pas produire des faits.
00:50Pourtant le président de la République semblait vouloir se replier sur les affaires internationales
00:55depuis que la situation politique en France lui est défavorable.
00:58Oui, plus Emmanuel Macron est contesté à l'intérieur, plus il espère effectivement peser à l'extérieur.
01:03Sauf que signe qu'il ne trompe pas. Hier par exemple à Bruxelles,
01:06Georgia Meloni organisait avec Olaf Scholz, avec Donald Tusk, le Premier ministre polonais,
01:10une réunion informelle sur l'immigration. Emmanuel Macron n'était même pas convié.
01:13Sa voix ne porte même plus en Europe, pourtant le continent dont il entendait devenir le nouveau leader.
01:18Ursula von der Leyen l'a humiliée en lui demandant, encore le terme est poli,
01:22de ne pas donc reconduire M. Breton à la Commission européenne.
01:26Et finalement le monde entier a les yeux rivés sur l'élection présidentielle américaine.
01:30Au fond, on sait que le nouveau vrai leader sera là.
01:32Le plus amer, c'est qu'il aurait pu en être différemment.
01:35Emmanuel Macron avait été accueilli par The Economist en 2017 comme le sauveur de l'Europe.
01:39Time en avait fait le prochain leader du vieux continent.
01:42Il affirmait en 2017 la France doit redevenir une grande puissance.
01:46Tout court, clin d'œil à Valéry Giscard d'Estaing qui voulait faire de la France une grande puissance moyenne.
01:51Pour la France, je ne sais pas.
01:52En tous les cas, Emmanuel Macron a multiplié les coûts de communication
01:55qui se sont révélés au temps de coups d'épée dans l'eau.