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Jean-Marc Morandini et ses chroniqueurs décryptent l'actualité des médias dans #MorandiniLive

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00:00:00Lundi 21 octobre 2024, Morandini Live numéro 1521 sur CNews, première chaîne Info de France, bonjour et bienvenue en direct à la Une.
00:00:13L'idée semble tellement ridicule qu'on aurait pu penser à une mauvaise farce.
00:00:17À Marseille, le porte-parole d'Europe Écologie Les Verts a annoncé son soutien à l'ouverture d'une salle de shoot au cœur de la basilique Notre-Dame de la Garde.
00:00:26Une pétition a même été lancée en ce sens sur les réseaux sociaux avec quelques dizaines de signatures dans cette salle de shoot qui serait située dans l'enceinte même de la Bonne-Mère.
00:00:36Les accros pourraient donc consommer des substances comme de l'héroïne en utilisant des kits de seringues stériles fournis sur place.
00:00:43Une idée soutenue par les écolos et même au niveau national par Sandrine Rousseau qui juge la position des écolos parfaite, vous le voyez sur son tweet.
00:00:53On va en débattre bien évidemment dans un instant dès le début de cette émission.
00:00:58A Bobigny, cette fois, c'est l'incompréhension après une agression dans un bus qui aurait pu tourner au drame.
00:01:02Un ressortissant algérien sous OQTF a en effet été interpellé en Seine-Saint-Denis près de la gare routière Pablo Picasso après avoir agressé deux contrôleurs de bus, des passagers et un policier.
00:01:14Mais au final, il ne fera l'objet d'aucune poursuite pénale alors que les passagers ont risqué leur vie.
00:01:21Sur ces images amateurs, trois policiers tentent de neutraliser un individu après avoir saisi son arme.
00:01:28La scène a eu lieu vendredi dernier vers 16h30 à Bobigny.
00:01:32Installé à l'arrière d'un bus, l'individu, armé d'un couteau avec une lame de 20 centimètres, menaçait l'ensemble des passagers.
00:01:40Contactés par des contrôleurs de bus, les policiers sont directement arrivés sur place.
00:01:45L'objectif c'était déjà d'isoler l'individu pour protéger les passagers, c'était le premier point.
00:01:51Ensuite, ils ont certainement évité une tuerie de masse, un périple meurtrier en tout cas on peut le supposer, sans leur comportement j'ose imaginer ce qu'il aurait pu se passer.
00:02:02De nationalité algérienne et sous le coup d'une OQTF, le jeune homme a été placé dans un centre de rétention administrative après avoir passé 48 heures en garde à vue.
00:02:12L'agression ayant été classée sans suite, il n'encourt aucune poursuite pénale.
00:02:16Voilà, agression sans suite, aucune poursuite pénale, c'est assez surréaliste, on va y revenir bien évidemment.
00:02:21En Gironde cette fois, c'est un projet de mosquée qui met en colère les riverains.
00:02:25Ils sont inquiets car ils affirment ne pas avoir été consultés, surtout en cette période compliquée, ils s'interrogent pour leur sécurité.
00:02:31Ils estiment que le calme qui régnait jusque là dans leur commune risque de voler en éclats.
00:02:37C'est au bord de cette route, sur ce vaste terrain, qu'une mosquée pourrait bientôt voir le jour.
00:02:43Mais dans ce quartier calme d'Ambarès et Lagrave, le projet ne fait pas l'unanimité, certains habitants s'interrogent.
00:02:49Un lieu religieux comme ça, à mon avis, doit certainement amener beaucoup de monde, donc les gens vont se garer où ?
00:02:55Ça pose un peu de problème, on sent que dans le quartier c'est une tension qui commence à monter.
00:03:00Ce riverain reproche aussi à la mairie le manque de consultations en amont auprès de la population locale.
00:03:06Moi c'est inadmissible, un lieu de culte comme ça, qu'il soit un synagogue juif ou quoi que ce soit, on doit être informé auprès des riverains.
00:03:14Surtout au jour d'aujourd'hui où on sait très bien qu'on a des soucis de terrorisme, etc.
00:03:19Donc moi je ne suis pas d'accord là-dessus, sur ce fait-là.
00:03:23Jordan Bardella a été ce matin l'invité de CNews et il a pris une position claire sur l'aide médicale d'État
00:03:29qui permet aux étrangers en situation irrégulière d'être pris en charge à 100% pour des frais médicaux,
00:03:35même si ce ne sont pas des urgences, il ne veut plus de cette aide médicale d'État, ce qui met très en colère la gauche.
00:03:42Je suis pour la suppression de l'aide médicale d'État.
00:03:44Evidemment que demain, si vous avez un étranger en situation irrégulière qui est mourant sur le bord de la route,
00:03:49ça a toujours été la position et l'attitude de la France, évidemment c'est une question d'humanité, de dignité, il sera évidemment soigné.
00:03:57Il faut arrêter de nous faire croire que si on n'a pas l'aide médicale d'État, on laisserait des gens mourir dans la rue.
00:04:02L'aide médicale d'État, ça a été mis en place à la fin des années 90, c'est devenu un totem pour la gauche qui considère que vous êtes étranger en situation irrégulière.
00:04:09En France, on doit vous offrir la gratuité des soins jusqu'à l'opération qui vise à se faire recoller les oreilles.
00:04:15Et justement à propos d'immigration, l'Europe rappelle à l'ordre l'Italie qui avait voulu envoyer 12 migrants dans un centre italien en Albanie.
00:04:22Vous vous en souvenez, je vous en avais parlé la semaine dernière avec ce bateau qui était parti le 16 octobre depuis les côtes italiennes.
00:04:29Retour au point de départ, car ils ont été renvoyés en Italie par bateau ce samedi.
00:04:33Cette décision prise par Giorgia Meloni ne respectait pas en effet les règles européennes.
00:04:40Comme en France, le gouvernement de Giorgia Meloni se voit entravé par l'Europe.
00:04:44Les juges romains ont invoqué un arrêt de la Cour européenne de justice sur les pays de provenance considérés comme sûrs.
00:04:50Pour l'Union européenne, l'Égypte et le Bangladesh sont des pays à risque, mais pas pour l'Italie.
00:04:55Or, selon l'accord, les centres ne peuvent recevoir que des migrants provenant de pays sûrs.
00:05:01La jurisprudence européenne étant supérieure aux lois du pays, les 12 demandeurs d'asile font donc route en direction de l'Italie avec la marine nationale.
00:05:08Le gouvernement de Giorgia Meloni devrait étudier lundi, en Conseil des ministres, un nouveau décret pour se mettre en conformité avec la jurisprudence européenne.
00:05:16Retour à Nice avec ce chauffeur VTC qui a été condamné à deux ans de prison, dont un enfer par le tribunal correctionnel de Nice.
00:05:22Car il utilisait son van comme moyen pour faire passer la frontière entre l'Italie et la France à des migrants.
00:05:30C'est une pratique fréquente et plutôt bien rodée.
00:05:33Un passeur commande une course au départ de l'aéroport de Nice à destination d'une ville française.
00:05:39Mais il programme un arrêt à 20 000 en Italie et contacte le chauffeur.
00:05:43Ce passeur, du coup, vous contacte après via WhatsApp, vous donne rendez-vous ici.
00:05:47Il vous dit qu'il vous ouvre, qu'il vous ouvre la voie et qu'en fait, on va juste récupérer des copains.
00:05:52Alors vous avez les VTC novices qui ne comprennent pas trop et qui vont se faire avoir certainement une fois.
00:05:57Et puis, vous avez les VTC, malheureusement, experts qui ont compris qu'ils allaient pouvoir gagner un billet.
00:06:03Une course risquée, mais qui peut s'avérer très lucrative.
00:06:06Le chauffeur condamné a utilisé un van de ce type et a pu transporter 11 personnes à un tarif de 100 euros par tête.
00:06:14Prix 100 euros par migrant, ce qu'il déclare, mais ça peut monter jusqu'à 200 euros par personne chargée.
00:06:22Vous voyez, si lui, il a pris 100 euros, on peut supposer que le rabatteur a pris la même somme par personne.
00:06:28Dans ce contexte, le syndicat des taxis niçois appelle ses collègues à la vigilance.
00:06:34La banalisation des faits divers en France fait que plus personne n'en parle vraiment.
00:06:37Et pourtant, ce sont des réalités qui bouleversent des vies.
00:06:40C'est ce qui s'est passé en Dordogne, où trois jeunes, dont deux mineurs, ont ligoté une vieille dame de 93 ans pour la cambrioler.
00:06:48On imagine bien sûr le traumatisme sur cette pauvre dame qui était tranquillement chez elle, quand ces jeunes sont entrés et l'ont agressé.
00:06:56Il est 3h20 dans la nuit du 16 octobre, lorsqu'une dame âgée de 92 ans est réveillée dans sa chambre par quatre individus cagoulés.
00:07:04La retraitée est ensuite ligotée et baillonnée.
00:07:07Dans un communiqué, le parquet de Perigueux a précisé la nature des biens ayant été volés.
00:07:12Les malfaiteurs sont parvenus à lui dérober divers objets, dont un collier en or et une carte bancaire.
00:07:18Ils se sont de plus emparés de son véhicule, une Mercedes classe A, et ont quitté les lieux.
00:07:23Sa voiture est repérée le lendemain dans la commune par les gendarmes.
00:07:27Deux hommes de 16 et 19 ans sont arrêtés après une course poursuite.
00:07:31Un troisième individu est interpellé quelques heures plus tard. Il est âgé, lui, de 17 ans.
00:07:36Selon son maire, Mussidan fait face depuis quelques années à des jeunes délinquants qui pourrissent la vie des habitants.
00:07:42Nous avons une petite délinquance qui n'est pas prise en compte actuellement par la société.
00:07:46Je fais partie des maires, sans étiquette, mais qui sont pour le rétablissement des peines planchers.
00:07:52Parce que je pense qu'à un moment donné, il faut arrêter.
00:07:54Il faut que les citoyens qui veulent simplement vivre tranquillement dans une petite ville de 3 000 habitants tranquille
00:08:00aient envie de vivre calmement sans être en insécurité.
00:08:04Et puis un mot comme tous les jours de l'actualité média.
00:08:06Et l'actualité média, c'est ce clash dont tout le monde parle ce matin.
00:08:09Ça s'est passé hier dans l'émission C'est médiatique sur France 5,
00:08:12alors que Thierry Ardisson a voulu régler en direct ses comptes avec Cyril Hanouna.
00:08:16Sarah Salmane, invitée régulière de ces news, a osé prendre la parole face à lui
00:08:21et s'opposer à ce qu'il disait de façon ferme et incisive.
00:08:25Regardez un extrait de cette émission.
00:08:27Vous semblez mépriser les 2 millions de téléspectateurs qui regardent ça.
00:08:30Oui, je les méprise absolument.
00:08:31Non mais attendez, vous ne pouvez pas mépriser 2 millions de personnes qui regardent cette émission.
00:08:34Je peux mépriser 5 millions aussi.
00:08:35Et je trouve que ça traduit...
00:08:36Vous avez une formidable carrière et ça traduit une forme d'aigreur parce que vous en voulez à Cyril Hanouna.
00:08:41A chaque fois, vous mitraillez Cyril Hanouna alors que c'est l'allégorie d'un réussite.
00:08:45À cette époque-là, on était très copains et on s'entendait très bien.
00:08:47Après, il a pris le mot, il ne doit pas connaître le sens, c'est-à-dire que c'est l'hubris.
00:08:51Vous êtes condescendant à son égard.
00:08:53L'hubris, bien entendu. L'hubris, c'est en parler de lui.
00:08:55Ceci étant, le jour où il dit à la télévision, l'émission de Thierry Ardisson est tête du temps,
00:09:00c'est nul, c'est à chier.
00:09:02Je ne comprends pas qu'on dépense l'argent du contribuable pour faire ça,
00:09:06alors que lui, la seule idée qu'il a eue, c'est mettre quatre connards autour d'une table.
00:09:09Ce n'est pas quatre connards, arrêtez de parler comme ça.
00:09:11Raymond n'est pas un connard, par exemple.
00:09:13Aucun de ces personnes ne sont des connards.
00:09:15Vous avez bossé pour le groupe Bolloré.
00:09:17Continuez.
00:09:19J'en suis fière. Je suis très bien chez eux.
00:09:21Le groupe Bolloré, c'est la liberté. C'est la réalité.
00:09:24Vous avez l'idéologie Bolloré.
00:09:26Il n'y a pas d'idéologie. Le groupe Bolloré, c'est le groupe de la liberté et du rêve.
00:09:30Non, non, c'est la chaîne de l'extrême droite.
00:09:32Mais pas du tout, monsieur. C'est vous qui racontez n'importe quoi.
00:09:34Vous êtes tellement aigri d'avoir été viré que vous dites n'importe quoi.
00:09:36Je m'en fous d'avoir été viré.
00:09:37Voilà, et on va prouver encore ce matin que tout le monde a la parole ici.
00:09:40Vous le savez, vous connaissez notre émission.
00:09:42Et bravo à Sarah, parce que c'est courageux d'aller affronter Thierry Ardisson,
00:09:44qui est très bon dans les argumentaires en général,
00:09:47et qu'il a eu une vraie résistance face à lui.
00:09:50Donc bravo à Sarah. Les tops et les flops d'audience hier soir,
00:09:52c'était avec Mister Audience.
00:09:54Agnès Kévin, va-t'en.
00:09:58Vendredi soir en prime sur TF1,
00:10:00le maître du jeu présenté par Laurent Ruquier.
00:10:04Qu'a-t-il fait mieux que la semaine dernière pour son lancement ?
00:10:06Eh bien la réponse est non.
00:10:08Le programme a même perdu plus de 500 000 téléspectateurs
00:10:10à seulement 2,1 millions.
00:10:12C'est donc une nouvelle fois Capitaine Marleau sur France 2
00:10:14qui est arrivé en tête à 3,8 millions.
00:10:16Valeurs sûres de France 2 et sans faille.
00:10:18France 3 et M6 sont quand elles réalisées des audiences très moyennes.
00:10:21Eternel, Aznavour, Le Concert-Événement et Cauchemar en Cuisine
00:10:24sont autour du million et demi.
00:10:28Samedi soir, la Star Academy sur TF1
00:10:30a affiché une baisse d'audience à 2,9 millions
00:10:33contre 3,2 millions pour le lancement la semaine dernière.
00:10:35La première place a été remportée
00:10:37et haut la main par France 3
00:10:39et son téléfilm Le Fantôme des Saints à 4,2 millions.
00:10:41Sur France 2, c'est une fausse note
00:10:43pour n'oublier pas les paroles de Nagui
00:10:45qui n'est qu'à 1,7 million.
00:10:47C'est vraiment faible pour un samedi en prime.
00:10:49Mais le gros flop de la soirée a été attribué
00:10:51à la finale de Pékin Express sur M6
00:10:53qui n'a pas dépassé le million
00:10:55et battu par Échappée Belge sur France 5.
00:10:57La version All Stars du jeu d'aventure
00:10:59qui a été remportée par Axel et son papy Jean-Claude
00:11:02mais sans un sou dans la cagnotte.
00:11:04Une finale qui n'est même pas sur le podium
00:11:06des audiences de samedi
00:11:08et donc même pas dans notre tableau.
00:11:10Hier soir, pour la soirée ciné du dimanche,
00:11:12le match a été très serré entre TF1
00:11:14et France 2.
00:11:16C'est la 2 qui est arrivée leader
00:11:18mais d'une très courte tête
00:11:20avec le film Alorondance à 3,2 millions
00:11:22devant Jacques Mimoun et Les Secrets de Valverde.
00:11:24Sur France 3, la série Brokenwood
00:11:26atteint tout juste les 2 millions.
00:11:28Quant au magazine Zone Interdite sur M6,
00:11:30il y a eu un débat sur le thème de la fraude fiscale.
00:11:32Mister Audience vous dit, à demain.
00:11:34Allez, je vous présente mes invités
00:11:36qui vont m'accompagner en direct jusqu'à midi.
00:11:38Philippe Ballard, bonjour.
00:11:40Merci d'être avec nous, député de l'Oise
00:11:42et porte-parole du Rassemblement National.
00:11:44Maître Pierre-Henri Bovis, bonjour.
00:11:46Merci également d'être avec nous.
00:11:48Arnaud Benedetti, bonjour.
00:11:50Rédacteur en chef de la revue politique
00:11:52et parlementaire.
00:11:54Et puis Rosa Méziane, bonjour.
00:11:56Présidente de Mouve Territoire.
00:11:59Quand j'ai lu, je me suis demandé
00:12:01si ce n'était pas une blague, une farce.
00:12:03Elle semble tellement ridicule.
00:12:05A Marseille, le porte-parole d'Europe Ecologie
00:12:07et les Verts a en effet annoncé son soutien
00:12:09à l'ouverture d'une salle de shoot
00:12:11au cœur de la basilique Notre-Dame de la Garde.
00:12:13Une pétition a même été lancée
00:12:15sur les réseaux sociaux
00:12:17avec quelques dizaines de signatures.
00:12:19Dans cette salle de shoot qui serait située
00:12:21dans l'enceinte même de la bonne mer,
00:12:23les accros pourraient donc consommer
00:12:25des substances comme de l'héroïne
00:12:27en utilisant des kits, des seringues stériles
00:12:29fournies sur place.
00:12:31Une idée soutenue également
00:12:33par les écolos, même au niveau national
00:12:35puisque Sandrine Rousseau a tweeté
00:12:37vous allez voir son tweet
00:12:39et elle dit qu'elle juge la position parfaite
00:12:41justement d'Hassan Hamou
00:12:43qui est l'homme de
00:12:45le porte-parole local
00:12:47de ce parti. Je vous propose d'écouter
00:12:49justement Hassan Hamou qui a donné quelques
00:12:51explications sur sa position et sur
00:12:53cette salle de shoot au cœur de Notre-Dame.
00:12:55Moi je soutiens toutes les initiatives
00:12:57qui consistent à
00:12:59prendre en charge les personnes
00:13:01toxicomanes dans la ville, au moins ça c'est clair.
00:13:03Et donc si les parvoitiens
00:13:05et les responsables de la pétition
00:13:07ont discuté pour pouvoir y installer
00:13:09un point,
00:13:11une salle dans
00:13:13l'enceinte de la Basilique, je le dis
00:13:15sans ambiguïté, je soutiendrai
00:13:17cette initiative et je suis
00:13:19absolument pas contre.
00:13:21Moi je vous explique que je ne m'arrête
00:13:23pas à la Basilique Notre-Dame et que si
00:13:25ils se sont mis d'accord
00:13:27et s'il y a des discussions pour que
00:13:29ça ait lieu là-bas, je soutiendrai
00:13:31ce projet-là. En revanche
00:13:33je le dis, ce qui dépasse
00:13:35à mon avis le lieu
00:13:37où cette salle serait dans la
00:13:39ville, c'est l'urgence de
00:13:41prendre en charge les personnes en détresse
00:13:43toxicomanes à qui il faut
00:13:45donner un lieu parce qu'aller
00:13:47s'injecter des produits dans n'importe
00:13:49quel endroit de la ville, ce n'est pas
00:13:51acceptable, que ce soit à côté des écoles,
00:13:53que ce soit dans les parkings, que ce soit
00:13:55dans l'arrière Vieux-Port, on a besoin de leur
00:13:57donner un lieu dans la ville. Donc toutes
00:13:59les initiatives qui contribueraient à prendre
00:14:01une décision comme celle-ci, je suis
00:14:03effectivement pour et les écologistes
00:14:05sont pour. Et Michel Rubirola
00:14:07a porté ce
00:14:09dossier à bout de bras et l'État
00:14:11dans cette affaire nous a lâchés. Donc je
00:14:13le dis, si les paroissiens et les membres
00:14:15de cette pétition se sont mis d'accord
00:14:17avec les paroissiens pour accueillir à Notre-Dame
00:14:19la salle de shoot,
00:14:21je suis pour.
00:14:23Philippe Ballard, première réaction de salle de shoot dans Notre-Dame
00:14:25de la Garde. Réponse en
00:14:27trois points rapidement. Déjà
00:14:29les salles de shoot ça a montré
00:14:31ses échecs successifs, ça développe un
00:14:33écosystème tout simplement. Ce qu'il faut comprendre
00:14:35c'est qu'on est encadré par du personnel
00:14:37médical donc il y a plus en plus de gens
00:14:39qui viennent se faire soigner
00:14:41et il y a des dealers qui s'insèrent là-dedans.
00:14:43Après il y a un vrai problème de santé publique, on ne peut
00:14:45pas le nier, nous on est pour les centres de
00:14:47sevrage encadrés par du personnel notamment
00:14:49psychiatrique mais là c'est un autre
00:14:51dossier, c'est qu'il y a une défaillance
00:14:53totale de la psychiatrie en France. Premier
00:14:55point donc oui aux centres de sevrage, non
00:14:57aux salles de shoot.
00:14:59Pardon mais pourquoi Notre-Dame de la Garde ?
00:15:01Parce qu'il y a de la place je suppose.
00:15:03Vous êtes de Marseille ?
00:15:05Le vélodrome c'est grand non ?
00:15:07Il y a un match tous les quinze jours.
00:15:09Pourquoi pas une synagogue,
00:15:11une mosquée, un temple et je pense
00:15:13que les fidèles du temple, de la
00:15:15mosquée ou de la synagogue n'iraient sûrement pas.
00:15:17Ils auraient entièrement raison et moi je me trouverais
00:15:19à leur côté. Juste attendez, je vous arrête un instant
00:15:21parce que ce que vous dites, est-ce que ça veut dire qu'il y a un sens religieux
00:15:23dans tout ça ? Est-ce que ça veut dire que si on choisit
00:15:25pour vous une cathédrale et pas une
00:15:27synagogue, ça a un sens ? On peut
00:15:29s'interroger. J'ai pas la réponse, je vais pas vous
00:15:31dire. Est-ce que vous posez la question ? Mais enfin voilà
00:15:33pourquoi Notre-Dame ?
00:15:35Cet édifice exceptionnel
00:15:37et puis troisième point quand même,
00:15:39les écolos, nous on les a en face de nous à
00:15:41l'Assemblée, alors on tape souvent sur
00:15:43les filles à juste titre, mais c'est des doux
00:15:45dingues et ils ont des mairies.
00:15:47Il y a Marseille. En même temps ils sont élus.
00:15:49Ils sont élus, oui, alors les municipales
00:15:51avec 20% de voix, mais on respecte tout à fait
00:15:53leur élection. Mais enfin après, quelles actions
00:15:55ont-ils menées ? Quand on regarde ce qui s'est passé à Bordeaux,
00:15:57ce qui s'est passé à Lyon, ce qui s'est passé à Saint-Etienne,
00:15:59ce qui s'est passé à Besançon, on
00:16:01ne fait plus l'art de Noël, on refuse
00:16:03le tour de France, on refuse la patrouille de
00:16:05France parce que c'est des avions et c'est pas beau.
00:16:07C'est des doux dingues. C'est toujours sympa les écolos.
00:16:09Moi, c'est une génération, ils étaient en Larzac,
00:16:11ils mangeaient des légumes bio, moi aussi je mangeais
00:16:13au très bien, bon maintenant ils font du yoga
00:16:15en mangeant du quinoa.
00:16:17Rosa Méziade, puisque vous connaissez bien Marseille, vous y vivez
00:16:19une partie du temps également, est-ce que
00:16:21déjà, parce que moi je suis interpellé quand même par ce que
00:16:23dit Philippe Ballard en disant que ça a peut-être un sens
00:16:25aussi de dire qu'on cible une église
00:16:27particulièrement et pas une mosquée ou
00:16:29une synagogue. Je ne crois pas que ce soit le fond du problème
00:16:31mais par contre je crois qu'il faudrait quand même avoir un peu de
00:16:33respect pour les lieux de culte et à plus forte
00:16:35horizon quand ils sont en activité pour le coup
00:16:37parce que c'est le cas de Notre-Dame-de-Laye.
00:16:39Et je crois qu'il faut
00:16:41ne pas abuser de la charité chrétienne
00:16:43parce que lorsque des fidèles
00:16:45décident de
00:16:47distribuer des repas ou parfois
00:16:49d'accueillir des SDF lorsqu'il fait
00:16:51grand froid, on trouve ça normal. Mais de là
00:16:53philosophiquement à accueillir
00:16:55en fait une salle de shoot
00:16:57et j'ai envie de dire que ce soit dans une église
00:16:59ou ailleurs, moi j'ai un profond problème
00:17:01en fait avec le principe de vouloir encadrer
00:17:03des gens qui se droguent.
00:17:05Et je crois pas que ce soit
00:17:07la meilleure manière de gérer
00:17:09en fait la problématique des addictions
00:17:11en France parce qu'effectivement il faut une gestion
00:17:13plus globale que ce soit médicale
00:17:15psychologique ou psychiatrique
00:17:17et également sociale parce que
00:17:19il faut comprendre les mécanismes qui mènent
00:17:21à l'autodestruction parce que c'est ça qu'il y a derrière
00:17:23et qu'aujourd'hui on en soit réduit
00:17:25à traiter en fait
00:17:27ce problème avec des salles de shoot
00:17:29et à plus forte raison dans un lieu
00:17:31qui n'est pas du tout
00:17:33en fait préposé
00:17:35à ce genre d'activité, je trouve ça
00:17:37ahurissant et donc j'ai l'impression
00:17:39que... C'est la provoque pour vous, c'est quoi ?
00:17:41C'est la bêtise ? Ah non, je pense que
00:17:43les politiques sont des flemmards et que quand on
00:17:45balance en fait ce genre de proposition
00:17:47c'est qu'on réfléchit pas beaucoup
00:17:49et la vraie question derrière c'est encore une fois
00:17:51la faillite des services publics parce que derrière
00:17:53ce qui est pointé ici, c'est le manque
00:17:55de moyens pour gérer des problèmes qui sont
00:17:57faramineux. On a du temps, on va en débattre
00:17:59mais je voudrais qu'on prenne le père Michel Viau
00:18:01Bonjour mon père, merci d'être en direct avec tout
00:18:03C'est intéressant parce que vous avez tweeté
00:18:05là-dessus justement et vous avez dit
00:18:07le fait qu'un représentant d'Europe Ecologie
00:18:09Les Verts propose avec une pétition
00:18:11une salle de shoot dans Notre-Dame-de-la-Garde
00:18:13doit constituer un sérieux signal
00:18:15qui appelle à des réactions
00:18:17audibles de différents responsables
00:18:19ça veut dire clairement qu'une proposition
00:18:21comme celle-là, ça vous inquiète ?
00:18:23Voire ça vous met en colère ?
00:18:25Oui, ça me met en colère
00:18:27parce que je la prends pour une provocation
00:18:29je ne pense pas que ce soit vraiment
00:18:31sérieux, mais c'est une provocation
00:18:33contre le culte catholique
00:18:35et je ne peux pas m'empêcher de faire
00:18:37le rapprochement entre
00:18:39Strasbourg et Marseille
00:18:41où vous avez une municipalité
00:18:43verte aussi, donc les mêmes
00:18:45qui ont décidé
00:18:47à partir de 23h
00:18:49de ne plus éclairer la cathédrale
00:18:51elle est dans le noir, parce que
00:18:53comme ça on économise 4 euros
00:18:5580 par soirée
00:18:57Bon, maintenant on va faire une salle de shoot
00:18:59dans Notre-Dame-de-la-Garde
00:19:01bon, écoutez, il y a un côté
00:19:03provocation évident
00:19:05mais je note que c'est à chaque fois
00:19:07contre les catholiques
00:19:09alors, bon
00:19:11ça ce n'est pas admissible
00:19:13parce que
00:19:15c'est de nature à troubler
00:19:17l'ordre public, je m'explique
00:19:19la personne qui a
00:19:21proposé ça, je l'ai
00:19:23entendue dans une autre interview
00:19:25dire qu'elle n'était pas chrétienne
00:19:27mais qu'elle venait se recueillir à Notre-Dame-de-la-Garde
00:19:29je veux bien le comprendre
00:19:31mais voyez-vous, des choses de ce genre
00:19:33ça attise la haine
00:19:35entre français
00:19:37de différentes confessions
00:19:39et c'est de nature à troubler
00:19:41l'ordre public, pour ça que
00:19:43j'aimerais bien que ceux qui en sont responsables
00:19:45prennent la parole
00:19:47même proposer ça
00:19:49c'est lancer sur les ondes
00:19:51et sur les antennes
00:19:53des choses malfaisantes
00:19:55et qui n'ont pas lieu d'être
00:19:57parce que même au nom de la liberté d'expression
00:19:59on pourrait transposer
00:20:01et avoir d'autres lieux
00:20:03croyez-moi, vous seriez rapidement arrêtés
00:20:05je me souviens, je connais bien Marseille
00:20:07je ne pense pas
00:20:09vous qui connaissez bien Marseille
00:20:11je ne pense pas que vous serez
00:20:13d'accord avec moi
00:20:15je pense que si M. Gaston de Fer
00:20:17était encore maire de Marseille
00:20:19ce monsieur n'aurait pas osé
00:20:21proposer ça
00:20:23et que même le journaliste n'aurait certainement pas osé
00:20:25l'interviewer là-dessus
00:20:27mais mon père, est-ce que vous avez
00:20:29plus largement, est-ce que ça fait partie aussi
00:20:31de la désacralisation
00:20:33des lieux de culte, en particulier des églises
00:20:35pour vous, est-ce que c'est dans cette même logique ?
00:20:39oui, effectivement
00:20:41puisqu'à partir du moment où à 23h
00:20:43vous mettez à Strasbourg
00:20:45dans le noir
00:20:47un des plus beaux édifices gothiques que nous ayons
00:20:49que nous ayons en France et en Grèce des Vosges
00:20:51qui fait venir le monde entier
00:20:53bon, vous l'effacez
00:20:55de la vision
00:20:57bon, là, à Notre-Dame-de-la-Garde
00:20:59c'est toute manière d'effacer
00:21:01effectivement
00:21:03de désacraliser
00:21:05mais on va
00:21:07nous allons dans les provocations
00:21:09de plus en plus
00:21:11de plus en plus ridicules
00:21:13mais c'est d'abord à l'État de répondre à ça
00:21:15parce que, encore une fois, c'est l'ordre public
00:21:17c'est la raison pour laquelle
00:21:19ce plan clergastique n'a pas eu de réponse
00:21:21certainement encore, parce qu'on ne va pas
00:21:23se ridiculiser
00:21:25à répondre à des folies de ce genre
00:21:27mais ça ne se fera pas, parce que, déjà
00:21:29vous avez vu, 96
00:21:31signatures
00:21:33le tweet que j'ai placé
00:21:35hier a déjà
00:21:37recueilli plus de 20 000 vues
00:21:39c'est vous dire que
00:21:41si, d'aventure
00:21:43quelqu'un se risquait
00:21:45à aller plus loin
00:21:47que cette proposition de provocation
00:21:49il y aurait des troubles à Marseille
00:21:51c'est tout
00:21:53Est-ce que l'église catholique est assez forte
00:21:55pour agir ? Parce que vous, vous avez tweeté très vite
00:21:57mais c'est vrai que généralement
00:21:59je vous l'ai dit, vous connaissez ma position là-dessus
00:22:01je trouve que les catholiques sont généralement
00:22:03comment dire, un peu mous dans leurs réactions
00:22:05c'est pas les plus agressifs
00:22:07et c'est peut-être la religion aussi
00:22:09qui veut ça, mais en tout cas c'est pas les plus vifs
00:22:11dans les réactions, est-ce que vous trouvez
00:22:13qu'il n'y a pas la force justement de se laisser faire
00:22:15on en arrive à des situations avec des propositions
00:22:17suralistes, pour pas dire débiles à ce point-là
00:22:19Il ne faut pas se laisser faire
00:22:21et bon, c'est pour ça que
00:22:23j'ai pris la parole, mais je pense que
00:22:25il y a à Marseille
00:22:27un cardinal archevêque qui sait très bien
00:22:29ce qu'il a à faire, il agira
00:22:31en temps utile, mais
00:22:33pour l'instant, je pense qu'une action
00:22:35trop rapide aurait
00:22:37donné une crédibilité
00:22:39à ce qui est une espèce de pochade
00:22:41Bon, parce que de toute façon, c'est une basilique
00:22:43n'oubliez pas, c'est une basilique
00:22:45par conséquent, il faudrait non seulement
00:22:47l'autorisation du cardinal
00:22:49archevêque, mais aussi du pape
00:22:51aussi du Saint-Siège, puisque c'est une basilique
00:22:53ça ne peut être une basilique que par la volonté du pape
00:22:55donc non, là on est dans la folie furieuse
00:22:57mais c'est un signal
00:22:59parce que ça nous montre
00:23:01jusqu'où peut aller aujourd'hui la provocation
00:23:03anti-catholique
00:23:05et c'est ça moi que je prends au sérieux
00:23:07parce qu'ils n'oseront pas le faire et ils ne le feront pas
00:23:09mais
00:23:11ce que je prends au sérieux
00:23:13c'est qu'on ose dire cela et qu'on puisse dire cela
00:23:15en toute tranquillité
00:23:17alors que ça menace l'ordre public
00:23:19et que ça peut mener à des violences
00:23:21et les français n'ont pas encore
00:23:23besoin d'être divisés
00:23:25et excités à des violences
00:23:27en ce moment sur des sujets de ce genre
00:23:29Merci beaucoup, père Michel Biaud, merci d'avoir été
00:23:31en direct et d'avoir réagi, je retire votre
00:23:33dernière expression, c'est de la provocation anti-catholique
00:23:35une fois de plus, on va continuer à en parler
00:23:37dans un instant, on retournera en direct à Marseille
00:23:39d'ailleurs avec une salle de shoot
00:23:41on verra parce qu'il y en a certaines qui sont installées justement
00:23:43je crois qu'on dira Gare Saint-Charles
00:23:45tout de suite donc le CNews Info, Audrey Bertheau
00:24:07une nouvelle fusillade a eu lieu à Montpellier
00:24:09ce qui porte à 4 le nombre de fusillades
00:24:11sur fonds de trafic de drogue en seulement
00:24:1310 jours dans cette ville
00:24:15le week-end dernier, un homme de 25 ans
00:24:17avait été blessé par balle
00:24:19enfin la BPI France va reprendre
00:24:21environ 2% du capital d'Opéla
00:24:23cela correspond à 100-150
00:24:25millions d'euros, Opéla
00:24:27filiale de Sanofi qui produit le Doliprane
00:24:29sera bien vendu au fonds américain
00:24:31CDER, le ministre de l'économie
00:24:33Antoine Armand s'est exprimé ce matin
00:24:3711h04 sur CNews
00:24:39merci d'être en direct
00:24:41on est en plein débat
00:24:43on va le dire à l'antenne parce que c'est intéressant
00:24:45Rosa Méziane me parlait du fait
00:24:47que j'avais dit que les catholiques étaient
00:24:49les moins réactifs
00:24:51et les plus gentils
00:24:53mais je pense vraiment, ils ne réagissent jamais les cathos
00:24:55je trouve qu'on a cultivé
00:24:57en France un sentiment
00:24:59anti-religieux, anti-fidèle
00:25:01on a ringardisé les croyants
00:25:03depuis des décennies
00:25:05et sous couvert de laïcité
00:25:07je trouve qu'on aime ridiculiser
00:25:09d'une façon générale, ceux qui ont une spiritualité
00:25:11mais plus les cathos que les autres
00:25:13les catholiques en prennent plein la gueule
00:25:15en permanence
00:25:17et ils ne bronchent pas
00:25:19je pense que c'est aussi
00:25:21la religion qui veut ça, le fait de tendre
00:25:23l'autre jour en permanence, mais au bout d'un moment
00:25:25il y en a marre, il y en a qui ont envie de se révolter
00:25:27je crois qu'on a été aussi biberonné à l'esprit Charlie
00:25:29parce que pendant des années, ils ont caricaturé
00:25:31ils ne touchent pas tout le monde à l'esprit Charlie
00:25:33c'est pour le coup, si
00:25:35je crois qu'ils en prennent tous pour leur grade
00:25:37les religieux, mais je crois que
00:25:39le fait d'avoir
00:25:41non mais ce que je suis en train de dire c'est que
00:25:43on a le Charlie
00:25:45il y a moyen de finir une phrase ici ?
00:25:47je crois qu'il y a une culture
00:25:49très française de critique du religieux
00:25:51de critique du spirituel
00:25:53oui mais ça l'est encore, on voit des caricatures
00:25:55qui peuvent choquer des groupes
00:25:57de personnes
00:25:59je crois qu'on s'honorerait en France aussi
00:26:01à respecter les gens qui peuvent avoir
00:26:03une croyance et les catholiques
00:26:05à première vue
00:26:07justement là-dessus Maître Bovis, est-ce que
00:26:09je voudrais reprendre l'expression du père Viau
00:26:11qui disait c'est une provocation anti-catholique
00:26:13vous êtes d'accord avec ça ?
00:26:15ce qui me désole c'est que le sujet
00:26:17je déteste cette expression salle de shoot
00:26:19d'ailleurs on en reviendra, mais ce sujet est suffisamment grave
00:26:21pour que nous n'ayons pas des responsables politiques
00:26:23qui se lancent dans un concours
00:26:25lépine des décisions politiques stupides
00:26:27si vous voulez
00:26:29là-dessus
00:26:31tenir de tels propos, déjà la salle de shoot
00:26:33le concept de la salle de shoot
00:26:35c'est légaliser
00:26:37des produits illicites
00:26:39une commercialisation de produits
00:26:41illicites pour que des personnes puissent
00:26:43venir directement en consommer
00:26:45dans un cadre
00:26:47en fait c'est deux débats différents
00:26:49il y a le débat sur la salle de shoot
00:26:51et il y a le débat sur le lieu
00:26:53on va parler de la salle de shoot
00:26:55on va aller voir une salle de shoot à Marseille
00:26:57mais sur le lieu, est-ce que c'est une provocation
00:26:59anti-catholique de dire on veut faire ça à Notre-Dame ?
00:27:01Mais évidemment, d'autres maires de la partie écologique
00:27:03ce n'est que de la provocation
00:27:05puisque des espaces vides
00:27:07et vous l'avez très bien dit tout à l'heure sur un ton
00:27:09le vélodrome
00:27:11le vélodrome effectivement, tous les quinze jours
00:27:13on pourrait le vélodrome, et il y a plein d'espaces
00:27:15il y a des gymnases aussi, il y aurait des salles de sport
00:27:17donc évidemment que viser un lieu
00:27:19de culte, c'est évidemment une provocation
00:27:21politique, et évidemment, et vous l'avez très bien
00:27:23noté aussi, il n'a pas demandé
00:27:25que ce soit une synagogue
00:27:27ou une mosquée qui soit mise à disposition
00:27:29mais c'est bien un lieu...
00:27:31Arnaud Bénédicte, là-dessus ?
00:27:33Ça apparaît comme tel, en tout cas, manifestement
00:27:35est-ce que c'était la volonté de provoquer
00:27:37ou en tout cas, c'est in fine, ça devient une provocation
00:27:39c'est un vrai sujet, alors après en plus
00:27:41c'est porté par les Verts, ce qui pose problème aussi
00:27:43parce que ce dont on s'aperçoit
00:27:45c'est que, en effet, vous l'avez dit
00:27:47alors ils sont élus quand même, il faut le rappeler
00:27:49Marseille, ce n'est pas une municipalité verte
00:27:51elle a été élus verte
00:27:53elle a été élu verte, elle a changé d'isoleur
00:27:55parce qu'il y a eu une petite magouille entre le maire
00:27:57voilà, oui, mais ce n'était pas lui
00:27:59qui a été élu, je vous rappelle
00:28:01il n'a jamais été élu maire de Marseille
00:28:03mais nous avons quand même le droit
00:28:05oui, mais ce n'est pas lui qui a été élu, il y a beaucoup de municipalités
00:28:07vertes en France
00:28:09alors on a parlé de Strasbourg
00:28:11tout à l'heure, puisque, bon, il y a aussi
00:28:13cet aspect, je veux dire, à Strasbourg, où la municipalité
00:28:15veut, en effet, éteindre la lumière
00:28:17de la cathédrale à partir
00:28:19de 23h, mais j'ai cru comprendre qu'ils étaient en train de
00:28:21reculer. Alors, oui, elle a dit que ça a été
00:28:23mal programmé, la minuterie
00:28:25dans la série, je vous prends pour des cons, c'est pas mal ça aussi
00:28:27pour 4 euros d'économie
00:28:29la réalité, c'est que ça apparaît comme une provocation
00:28:31ensuite, il y a un problème de santé publique, manifestement
00:28:33ce que je comprends, c'est qu'à Marseille, vous avez à peu près
00:28:355000 toxicaux qui, aujourd'hui, se baladent dans la ville
00:28:37et qui, je veux dire, en effet, s'injectent
00:28:39des produits. Alors après, le sujet, moi,
00:28:41je n'ai pas de, si vous voulez,
00:28:43ce qui m'intéresse, c'est la provocation anti-catho
00:28:45excusez-moi, cette provocation
00:28:47anti-catho, on la sent un peu
00:28:49quand même. Pourquoi aller choisir cet endroit-là ?
00:28:51Pourquoi ? C'est pas neutre, quand même.
00:28:53À un moment, je veux pas être parano, mais à un moment, c'est pas neutre.
00:28:55Non, mais en tout cas, encore une fois, que ça soit perçu comme une provocation
00:28:57c'est clair. Est-ce que c'est une provocation ?
00:28:59Est-ce que c'est intentionnel ? En tout cas, de toute façon,
00:29:01c'est très mauvais pour ceux qui sont à l'origine
00:29:03de cette, j'allais dire, de cette initiative
00:29:05parce que vous voyez bien, il y a un tollé
00:29:07qui se lève et que
00:29:09cette initiative est condamnée, malgré tout,
00:29:11de manière assez large. Donc, s'il s'agit
00:29:13d'un coup politique, c'est un très mauvais coup politique
00:29:15en l'occurrence.
00:29:17De toute façon, il y a un double sujet. C'est, un, le concept
00:29:19même de la salle de shoot, et ensuite, dans un lieu
00:29:21de culte. Parce que la salle de shoot...
00:29:23Je rappelle que c'est une expertise
00:29:25collective de l'INSERM, l'Institut National de la Santé
00:29:27et de la Recherche Médicale, en 2011
00:29:29ou 2010, à la demande de la
00:29:31ministre de la Santé de l'époque, qui était Mme Bachelot.
00:29:33Et en effet, les experts de l'INSERM ont dit
00:29:35il y a un problème de santé publique, et en effet,
00:29:37pour protéger, pour protéger à la fois
00:29:39les riverains, mais aussi pour protéger...
00:29:41C'est quand même... Je prends le sujet quand vous...
00:29:43Justement, on va aller devant une salle de shoot
00:29:45si vous voulez bien.
00:29:47On va aller à Marseille devant une salle de shoot.
00:29:49On est avec Mohamed Benmedour, qui est éducateur spécialisé
00:29:51dans les quartiers nord de Marseille. Bonjour
00:29:53Mohamed, merci d'être en direct avec nous.
00:29:55Déjà, expliquez-nous où vous êtes.
00:29:57Alors là, je me suis
00:29:59à la rue Marcel-Samba, dans le premier arrondissement
00:30:01aux abords
00:30:03de la gare Saint-Charles, et comme vous
00:30:05pouvez le voir derrière moi
00:30:07avec le mur de couleur
00:30:09bleu et blanche, vous avez un foyer d'hébergement
00:30:11qui s'appelle le slip-in.
00:30:13J'y ai travaillé pendant des années
00:30:15et c'est là où on accueille en fait
00:30:17les personnes toxicomanes et où on
00:30:19leur fournit
00:30:21des kits de shoot ou des pipes à craque
00:30:23pour pouvoir consommer
00:30:25de manière
00:30:27sécurisée. C'est pour des
00:30:29raisons sanitaires qu'on fait ça
00:30:31et donc les personnes qui sont
00:30:33toxicomanes viennent tous
00:30:35dans ce lieu-là, ils sont tous suivis.
00:30:37Ici, dans ce lieu-là, vous avez des
00:30:39professionnels qui connaissent
00:30:41tous les toxicomanes du centre-ville.
00:30:43La situation à Marseille fait que
00:30:45on a la concentration
00:30:47du public toxicomane
00:30:49ici, aux alentours
00:30:51de la gare Saint-Charles, et on a
00:30:53une hypocrisie de la maire
00:30:55d'arrondissement, donc du premier et septième
00:30:57arrondissement, Madame Sophie Camargue,
00:30:59qui dit
00:31:01oui, il faut les aider, mais moi je ne veux
00:31:03pas de salle de shoot chez moi.
00:31:05Alors qu'on a un lieu d'hébergement...
00:31:07Comment ça se passe, Mohamed ?
00:31:09Comment ça se passe à l'intérieur
00:31:11de cette salle de shoot ? Expliquez-nous.
00:31:13Les gens viennent, disent je suis un drogué,
00:31:15fournissez-moi
00:31:17de la drogue et fournissez-moi des seringues, ça se passe
00:31:19comme ça ? Non, non, non, pas
00:31:21du tout. Alors là, le matin,
00:31:23on a des personnes, des toxicomanes
00:31:25qui toquent à la porte, qui sont reçus,
00:31:27qui ont un accompagnement
00:31:29avec des psychologues et des personnels
00:31:31de santé. Du coup,
00:31:33on leur fait une fiche
00:31:35pour qu'ils soient suivis, et
00:31:37les personnes qui sont
00:31:39sans abri peuvent revenir
00:31:41le soir, à condition de s'être inscrits
00:31:43le matin, et
00:31:45à partir de 18h, et bénéficier
00:31:47d'une place dans un dortoir.
00:31:49Donc le soir, elles sont prises en charge ici,
00:31:51elles ont un repas fourni le soir
00:31:53et un le matin. Par contre, à 8h du matin,
00:31:55ils ne peuvent plus rester sur place
00:31:57parce que c'est l'accueil administratif
00:31:59et là, c'est plus de l'accueil...
00:32:01Ça, ce n'est pas une salle de shoot, Mohamed !
00:32:03Ce que vous décrivez, ce n'est pas une salle de shoot.
00:32:05Vous décrivez un dortoir et un lieu d'accompagnement.
00:32:07Une vraie salle de shoot, normalement.
00:32:09On fournit des seringues, on fournit du matériel,
00:32:11on fournit des choses. Est-ce que ça se passe comme ça, là ?
00:32:15Là, non, non, non.
00:32:17Là, c'est un foyer d'hébergement.
00:32:19Les personnes viennent
00:32:21pour pouvoir se loger, mais
00:32:23les personnes
00:32:25toxicomanes peuvent aussi
00:32:27bénéficier de seringues
00:32:29stérilisées et de
00:32:31pipes à craque pour pouvoir fumer
00:32:33de la cocaïne qui est
00:32:35modifiée.
00:32:37Juste, Mohamed, je suis désolé
00:32:39parce que j'ai vraiment besoin de comprendre. Et la cocaïne
00:32:41et l'héroïne qui sont fournies, c'est fourni par qui ?
00:32:43C'est les produits de substitution.
00:32:45Non !
00:32:47Ce n'est pas fourni par la structure.
00:32:49Les personnes toxicomanes
00:32:51qui viennent ici,
00:32:53généralement, elles font la manche
00:32:55autour de la gare Saint-Charles
00:32:57et quand elles ont assez d'argent,
00:32:59elles vont dans des points d'usine à l'extérieur
00:33:01du centre-ville pour acheter leur consommation
00:33:03puis revenir et consommer
00:33:05dans les petites ruelles du centre-ville.
00:33:07Et certains, eux, achètent
00:33:09à ce que j'appelle des dealers casse-croûte
00:33:11des médicaments de
00:33:13substitution afin de s'injecter
00:33:15ces médicaments de substitution.
00:33:17Et ça, c'est encore plus grave parce que ça bouche les artères
00:33:19et tout ce qui s'ensuit.
00:33:21Donc, ils viennent dans
00:33:23ce lieu avec de la
00:33:25drogue ou des
00:33:27médicaments de substitution qu'ils ont achetés à l'extérieur
00:33:29et ils s'injectent ça dans ce lieu
00:33:31avec des seringues qu'on leur fournit.
00:33:33Non, non, interdit
00:33:35de consommer de la drogue à l'intérieur.
00:33:37J'y ai travaillé.
00:33:39On payait au grain pour que personne ne consomme
00:33:41sur place.
00:33:43Mohamed, ils se piquent où ?
00:33:45Ils se piquent là, dans la rue.
00:33:47Regardez, dans les petites ruelles du centre-ville.
00:33:49Mais c'est surréaliste.
00:33:51Mais Mohamed,
00:33:53c'est pire que tout.
00:33:55Comment vous voulez que les habitants acceptent ça ?
00:33:57C'est-à-dire que vous me dites que c'est un lieu
00:33:59où on va donner des seringues,
00:34:01où les gens vont ensuite sortir
00:34:03et ils vont se piquer dans les rues ?
00:34:05C'est surréaliste pour les habitants ?
00:34:07Justement, ce lieu
00:34:09qui connaît bien
00:34:11et qui a bien identifié
00:34:13les personnes toxicomanes
00:34:15dans la ville
00:34:17préférerait, à la rigueur,
00:34:19que la salle de shoot se fasse à l'intérieur
00:34:21d'un lieu sécurisé,
00:34:23avec des moyens qu'on leur a octroyés,
00:34:25plutôt qu'ils se shootent
00:34:27dans les petites ruelles.
00:34:29Et là, on ne trouverait plus des seringues.
00:34:31Juste le maître Pierre-Henri Beauvis
00:34:33qui est là et fait des bons depuis tout à l'heure
00:34:35en vous entendant parce qu'il dit
00:34:37que c'est surréaliste ce qu'on apprend.
00:34:39Franchement, je n'ai pas les mots.
00:34:41C'est lunaire, c'est surréaliste
00:34:43que l'État puisse
00:34:45en même temps,
00:34:47et d'ailleurs même de manière indirecte,
00:34:49quasiment légaliser
00:34:51le trafic de stupéfiants aux alentours
00:34:53de la gare Saint-Charles pour que justement
00:34:55ces individus puissent récupérer de la drogue
00:34:57et aller se l'injecter.
00:34:59Même pas de manière encadrée, d'ailleurs, de ce qu'on comprend.
00:35:01En fait, ces personnes-là bénéficient seulement
00:35:03de seringues stérilisées
00:35:05pour ensuite
00:35:07aller se droguer, se shooter dans la rue.
00:35:09Mais déjà, il y a un problème de santé publique,
00:35:11il y a un problème de sécurité,
00:35:13il y a un problème criminogène évidemment aux alentours
00:35:15parce qu'on se doute bien que derrière
00:35:17il doit y avoir des heurts,
00:35:19j'imagine, peut-être que d'ailleurs
00:35:21et monsieur nous le confirmera,
00:35:23tout est lunaire et que l'État
00:35:25cautionne un tel fonctionnement,
00:35:27c'est une défaite de l'État
00:35:29et une défaite des services publics,
00:35:31l'État est à genoux.
00:35:33Vous comprenez qu'on fasse des bons quand on entend ça quand même ?
00:35:35Parce que vous, vous trouvez ça bien ?
00:35:37Vous trouvez ça comment, ça m'intéresse ?
00:35:39C'est incroyable.
00:35:41Moi je vous parle de ce qui est la réalité du terrain.
00:35:43Il n'y a rien contre vous, Mohamed, c'est votre avis que je veux.
00:35:45Il n'y a rien contre vous, bien évidemment.
00:35:47Au contraire, merci de nous informer parce que
00:35:49je crois qu'on est nombreux à découvrir le fonctionnement.
00:35:51Mais moi, au début,
00:35:53pour moi ça paraissait lunaire
00:35:55qu'on puisse fournir du matériel de shoot,
00:35:57mais si on fait ça,
00:35:59on est bien obligé parce que dans les années 80,
00:36:01les seringues étaient interdites,
00:36:03alors les toxicomanes se shootaient avec ce qu'ils trouvaient,
00:36:05ils se faisaient tourner la seringue
00:36:07et c'est comme ça qu'il y a eu la propagation
00:36:09de l'hépatite B, du sida,
00:36:11et ils s'enfuyaient.
00:36:13Mais comment on les laisse ressortir, aller se droguer
00:36:15dans les petites rues autour, Mohamed ?
00:36:17C'est ça que je trouve dingue, c'est que pour les habitants,
00:36:19c'est un mépris total pour les habitants du quartier.
00:36:21On leur dit, vous aurez autour de vous,
00:36:23dans les petites rues, des drogués
00:36:25qui vont venir se droguer.
00:36:27Rosa Méziane veut également intervenir.
00:36:29Tu dis que c'est
00:36:31un mépris total pour les voisins,
00:36:33mais c'est déjà un mépris total
00:36:35pour les drogués eux-mêmes.
00:36:37Sincèrement, s'ils peuvent les considérer,
00:36:39ces personnes-là doivent être soignées.
00:36:41Avant tout ça,
00:36:43dans le soul,
00:36:45c'est un dérangement.
00:36:47La difficulté, c'est qu'on est
00:36:49dans un échec collectif.
00:36:51J'ai grandi, notamment dans le 92,
00:36:53avec des personnes qui se piquaient
00:36:55dans les cages d'escalier et qu'on voyait mourir.
00:36:57Effectivement, personne ne peut se satisfaire
00:36:59de cette situation.
00:37:01Mais que 20 ans après, on se retrouve
00:37:03avec des pseudo-salles de shoot,
00:37:05parce que pour le coup, la vraie salle de shoot,
00:37:07on se drogue à l'intérieur de la salle.
00:37:09Apparemment, là, on est sur un début
00:37:11de salle de shoot non complètement assumée.
00:37:13Mais qui peut se satisfaire de ça ?
00:37:15On parle quand même
00:37:17de la grandeur de la France,
00:37:19de sa capacité
00:37:21à justement ne pas laisser
00:37:23les plus souffrants sur le bord du trottoir.
00:37:25Et en fait, on est quasiment en train
00:37:27de fabriquer un pays drogué.
00:37:29Parce qu'il est là, en réalité, le problème
00:37:31en France. C'est le nombre de personnes
00:37:33qui consomment de la drogue en France.
00:37:35Et qu'on en arrive, en fait, à laisser
00:37:37des toxicomanes
00:37:39errer dans une ville
00:37:41sans aucune considération de prise en charge.
00:37:43Moi, ça me désonne.
00:37:45C'est une honte, je suis d'accord.
00:37:47C'est très intéressant, cet échange.
00:37:49Et moi, je remercie Mohamed pour tout ce qu'il a dit.
00:37:51Je pense que beaucoup de gens,
00:37:53malheureusement, on ne le découvre pas,
00:37:55mais je pense que grâce à son témoignage,
00:37:57beaucoup de gens le découvrent.
00:37:59Mais vous vous rendez compte ? Vous parlez de 20 ans, 25, 30 ans.
00:38:01Mais vous vous rendez compte où la France en est arrivée quand même ?
00:38:03Mais où en sommes-nous ?
00:38:05C'est une faillite totale et complète.
00:38:07Et moi, il faudrait aller jusqu'au bout du témoignage.
00:38:09Je pose la question à Mohamed.
00:38:11Qui sont ces gens qui sont hébergés ?
00:38:13Qui sont ces gens qui se retrouvent dans les rues adjacentes ?
00:38:15Quel est leur profil ?
00:38:17Je vais aller jusqu'au bout
00:38:19de ma question et de ma démonstration.
00:38:21Bien que je crois qu'on ait déjà compris le bout.
00:38:23Mais allez-y.
00:38:25Ce sont des gens qui sont en situation régulière en France ?
00:38:27Par exemple ?
00:38:29Mohamed ?
00:38:31Est-ce que les gens qui sont dans cette salle,
00:38:33c'est des gens qui sont en situation régulière
00:38:35en France ?
00:38:37C'est quoi leur profil, les gens qui viennent ?
00:38:39Ce sont des gens en situation régulière.
00:38:45Des personnes qui se shootent,
00:38:47qui se droguent depuis leur enfance.
00:38:49Pour certains, j'en ai vu qui ont 20, 30 ans
00:38:51de consommation de stupéfiants.
00:38:53Et malheureusement,
00:38:55ce sont des gens qui ont besoin
00:38:57plus de souhaits et d'accompagnement
00:38:59au quotidien qu'autre chose.
00:39:01Et les policiers disent,
00:39:03nous, on ne peut rien faire parce que même si on les interpelle
00:39:05et qu'on les met en garde à vue
00:39:07pour détention de stupéfiants,
00:39:09ils ressortent, ils continueront à en consommer.
00:39:11Donc là, c'est un problème
00:39:13sanitaire, c'est un problème de santé publique.
00:39:15Mais Mohamed, je ne sais pas si vous pouvez
00:39:17retourner la caméra et nous montrer un peu le quartier.
00:39:19Il est dans quel état
00:39:21le quartier ? Si vous pouvez nous montrer un peu
00:39:23les rues autour.
00:39:25Expliquez-nous un peu
00:39:27le quartier, dans quel état il est.
00:39:29Alors là, vous avez la rue,
00:39:31c'est une rue en fait
00:39:33très fréquentée du centre-ville.
00:39:35Donc là, vous avez
00:39:37le foyer ici.
00:39:39Après, je continue, vous allez voir les petites rues.
00:39:41Donc le foyer est là.
00:39:43Vous avez l'hébergement
00:39:45à l'étage, mais
00:39:47ce n'est pas non plus un quartier
00:39:49mis à part
00:39:51parfois quelques nuisances au nord, ce n'est pas un quartier
00:39:53des plus, on va dire, des plus
00:39:55malfamés, vous voyez. Donc on est en plein
00:39:57centre-ville.
00:39:59Là, vous avez la gare Saint-Charles.
00:40:01Voilà, ce n'est pas
00:40:03non plus... Non, non, non, ce n'est pas...
00:40:05Attention, ce n'est pas...
00:40:07Alors, juste, parce que je vois très bien où vous êtes
00:40:09tout à coup, je ne voyais pas où vous étiez, mais en me montrant la gare,
00:40:11je vois très bien, on est quand même à quelques
00:40:13encablures de la Porte d'Aix. On va dire
00:40:15les choses pour ceux qui connaissent Marseille, la Porte d'Aix
00:40:17qui est un haut lieu du trafic de drogue.
00:40:19On n'est pas très loin.
00:40:21Mohamed, si vous m'entendez.
00:40:23Oui, oui, je vous entends.
00:40:25Non, je vous disais, on n'est quand même pas très loin de la Porte d'Aix
00:40:27et la Porte d'Aix qui est un haut lieu du trafic
00:40:29de drogue aussi. Oui, on n'est pas très loin.
00:40:31C'est vrai qu'on n'est pas très loin de la Porte d'Aix,
00:40:33mais
00:40:35les toxicomanes
00:40:37ne se fournissent pas
00:40:39exclusivement à la Porte d'Aix.
00:40:41Ils vont souvent dans des points de deal
00:40:43dans les
00:40:45quartiers plus au nord de la ville
00:40:47pour se
00:40:49fournir, parce que
00:40:51les médicaments,
00:40:53les médicaments de substitution
00:40:55et certaines drogues dures, on ne les trouve pas de partout.
00:40:57Et par contre, à Marseille,
00:40:59chose qu'il n'y a pas,
00:41:01contrairement à Paris, ici, il n'y a pas de crack.
00:41:03On n'a pas de crack.
00:41:05Dernière question, Mohamed,
00:41:07et après je vous libère, et encore une fois, merci
00:41:09pour votre témoignage qui nous apprend
00:41:11vraiment beaucoup de choses, sauf pour
00:41:13ceux qui ont travaillé sur le dossier, comme
00:41:15le député qui est avec nous, mais je crois que beaucoup de gens découvrent
00:41:17un peu comment ça se passe et comment les choses se passent.
00:41:19Vous pensez quoi de l'idée de faire une salle de shoot ?
00:41:21Mais j'imagine, enfin, je suis en train tout à coup
00:41:23de réaliser que cette salle de shoot qu'ils veulent ouvrir
00:41:25à Notre-Dame, ça veut dire qu'on va avoir
00:41:27autour de Notre-Dame des gens en train de se droguer, etc.
00:41:29Vous pensez quoi
00:41:31de cette idée qui a été avancée par
00:41:33ce responsable d'Europe Ecologie ?
00:41:35Alors, sur l'idée
00:41:37de Notre-Dame-de-la-Garde,
00:41:39c'est une idée de bisounours et qui ne
00:41:41fonctionnera jamais. Déjà, il y a
00:41:43un lieu de culte et un lieu
00:41:45touristique qui nous est propre à nous
00:41:47les Marseillais, et
00:41:49jamais les toxicomanes n'iront
00:41:51jusqu'à Notre-Dame-de-la-Garde, c'est
00:41:53totalement éloigné. La zone
00:41:55de consommation et de fréquentation
00:41:57des toxicomanes, elle est ici.
00:41:59Donc, l'idée, moi, ce que je veux,
00:42:01c'est une solution concrète. L'idée,
00:42:03c'est d'implanter
00:42:05à titre expérimentatif,
00:42:07c'est-à-dire deux ou trois mois, pour voir si ça
00:42:09marche ou pas, cette salle de shoot,
00:42:11avec des moyens qu'on aura octroyés
00:42:13au sleeping, qui est juste là,
00:42:15à l'intérieur de leurs locaux, une salle
00:42:17sécurisée où ils peuvent consommer.
00:42:19Comme ça, aux alentours, on ne retrouvera plus de
00:42:21seringues, et
00:42:23on ne verra plus de toxicomanes,
00:42:25parce que j'en bois, ça m'arrive d'en boire,
00:42:27et je les connais, s'injecter en pleine rue.
00:42:29Donc, il faut
00:42:31tester cela.
00:42:33– On retrouve des seringues dans la rue, dans ce
00:42:35quartier-là, forcément, puisqu'ils s'injectent autour.
00:42:37Forcément, le soir ou le matin,
00:42:39il y a des seringues dans la rue.
00:42:41– Pas tout le temps. – Non, mais on en trouve.
00:42:43– Pas ici même,
00:42:45un peu plus loin.
00:42:47Donc, près de l'école, là-bas, Porcy,
00:42:49mais pas ici.
00:42:51Ici, c'est rare.
00:42:53Ici, c'est rare, parce que
00:42:55souvent, ils vont se cacher. Ici, c'est très fréquenté,
00:42:57donc ils ne peuvent pas s'injecter normalement.
00:42:59– Merci beaucoup, Mohamed.
00:43:01Franchement, c'était super intéressant.
00:43:03Il faudrait qu'on vienne faire un jour
00:43:05une émission dans ces quartiers-là,
00:43:07parce que montrer la réalité, comme vous
00:43:09nous l'avez montré en direct, et un grand merci,
00:43:11Mohamed Benouddour, d'avoir été en direct
00:43:13avec nous. Je crois, Roselyne,
00:43:15on apprend pas mal de choses
00:43:17sur le fonctionnement.
00:43:19Moi, je ne pensais pas que les gens repartaient avec leurs seringues,
00:43:21s'injectaient la drogue dans les petites rues autour,
00:43:23comme Mohamed nous l'a dit. C'est quand même
00:43:25dingue, cette histoire. – Non, mais parce que là, je pense qu'on est vraiment
00:43:27sur une moitié de salles de shoot,
00:43:29c'est-à-dire qu'elles fournissent le matériel. – Elles existent, en tout cas.
00:43:31– Non, mais il y a des vraies salles de shoot, où, pour le coup,
00:43:33vous shootez à l'intérieur et que vous êtes pris en charge.
00:43:35Je ne sais pas si vous imaginez
00:43:37qu'en France, pour pouvoir lutter
00:43:39contre le trafic de drogue, on propose
00:43:41ou la légalisation, ou des salles de shoot.
00:43:43C'est lunaire.
00:43:45Et il n'y a pas besoin d'être foncièrement de droite
00:43:47pour être scandalisé
00:43:49par ces propositions. Et je crois qu'en fait,
00:43:51on est tellement démuni
00:43:53face à l'ampleur de la consommation
00:43:55de la drogue en France, qu'on est
00:43:57complètement en faillite. – Mais on fait n'importe quoi.
00:43:59Excusez-moi, ce qu'on vient de voir
00:44:01en direct, là, c'est n'importe quoi.
00:44:03– Monsieur a posé la question de la sociologie.
00:44:05Vous savez combien de gens consomment de la drogue
00:44:07en France ? – Oui, mais ce n'est pas pareil.
00:44:09– C'est près de 2 millions de consommateurs réguliers.
00:44:11– Évidemment, mais vous pensez que ces toxicos
00:44:13sont devenus toxicos du jour au lendemain ?
00:44:15Il en parlait, il expliquait
00:44:17justement que certains avaient commencé à consommer
00:44:19de la drogue très jeunes.
00:44:21Il y a tout un chemin qui mène à la
00:44:23toxicomanie.
00:44:25– Non, mais je ne dis pas qu'il ne faut pas prendre…
00:44:27Rose, écoutez-moi, juste qu'on soit bien d'accord.
00:44:29Je ne dis pas qu'il ne faut pas prendre de mesures, au contraire, il faut prendre des mesures.
00:44:31Mais là, je dis, ces mesures-là, en tout cas, c'est n'importe quoi.
00:44:33– Elles sont déirantes. – C'est ça.
00:44:35C'est du grand n'importe quoi.
00:44:37– Sur ça, on va se rejoindre. – Ça n'a aucun sens.
00:44:39Je pense que notre prisme du traitement
00:44:41du trafic de drogue, en France,
00:44:43il se fait exclusivement sur les dealers.
00:44:45Que l'on enferme les dealers, ça, ce n'est pas un sujet.
00:44:47Mais qu'en fait, on ne s'intéresse pas aux consommateurs,
00:44:49c'est-à-dire qui il est
00:44:51et à quel point il propage en réalité.
00:44:53Un trafiquant, il est là pour trafiquer.
00:44:55À partir du moment où il a, comme ça,
00:44:57une horde de consommateurs qui, à aucun moment,
00:44:59à aucun moment, il n'est inquiété, en fait,
00:45:01dans sa prolifération du trafic de drogue,
00:45:03moi, je trouve qu'on est vraiment en faillite.
00:45:05– Arnaud Bénédicte, parce qu'il a demandé la parole,
00:45:09il attend gentiment sur ces images.
00:45:11– Il y a un discours quand même politique.
00:45:13Aujourd'hui, j'ai entendu M. Dermanin,
00:45:15et même je crois avoir entendu M. Retailleau,
00:45:17mettre en cause, en effet, les consommateurs.
00:45:19– Et on retrouve nos images en direct.
00:45:21– Il y a des mesures à la hauteur, je veux dire, ça, je suis d'accord.
00:45:23Mais par contre, ce qui serait intéressant d'avoir,
00:45:25c'est ce qu'on appelait d'ailleurs
00:45:27des centres d'expérimentation,
00:45:29parce que ça, je le shoot, c'est une traduction médiatique,
00:45:31en l'occurrence, ces fameux centres d'expérimentation
00:45:33qu'on s'est mis en place dans les années 2013, je crois, 2014.
00:45:37Ce qui serait intéressant, alors je ne sais pas si ça existe,
00:45:39en l'occurrence, c'est de savoir s'il y a un retour d'expérience.
00:45:41Quels sont aujourd'hui les effets de ces politiques en la matière ?
00:45:44Et là, il y a un parlementaire, en l'occurrence,
00:45:46ce serait très intéressant que les parlementaires se penchent.
00:45:48– On a déposé une proposition lourde.
00:45:50– Le seul truc, c'est quand même le mépris,
00:45:52le mépris à la fois pour ceux qui sont des drogués,
00:45:55le mépris pour les gens qui vivent dans ces quartiers-là.
00:45:58Mais je comprends tous les gens qui disent aujourd'hui
00:46:00on ne veut pas de salles de shoot, vous vous rendez compte ?
00:46:02Si c'est ça la situation.
00:46:04Mais enfin, les gens ils vont devenir fous.
00:46:07Il nous explique tout à l'heure, Mohamed qui était en direct avec nous,
00:46:09il nous explique, il nous dit là il n'y a pas de seringues,
00:46:11il faut plus aller vers l'école là-bas,
00:46:13il faut plus aller vers l'école pour trouver des seringues par terre.
00:46:16Mais vous vous rendez compte de ce qu'on est en train de dire en direct ?
00:46:19– Le principe de la salle de shoot, c'est justement de ne pas avoir,
00:46:21déjà d'avoir du matériel adapté, d'éviter en fait toutes les maladies infectieuses,
00:46:25exactement avec du personnel médical,
00:46:27et justement qu'on ne retrouve pas ce matériel-là dans la rue.
00:46:30– Oui, c'est ça le principe.
00:46:32– Philippe Ballard, Philippe Ballard.
00:46:34– Répondre à un autre, Bénédicte, il y a une proposition de loi
00:46:36qui a été déposée en 2023 par une députée du Rassemblement National de Marseille,
00:46:40justement, l'évaluation ça ne fonctionne pas,
00:46:44et c'est pour ça qu'on se prononce pour des centres de sauvrage.
00:46:47Et après dans votre démonstration que vous disiez tout à l'heure,
00:46:49effectivement c'est un marché, alors s'il n'y a pas de consommateurs,
00:46:52le marché s'effondre, mais il y a un rapport sénatorial
00:46:55qui date du mois de mai dernier,
00:46:57ce ne sont pas des sénateurs RN qui l'ont fait,
00:47:00et qui nous disent, attention, il y a des narcotrafiquants,
00:47:03mais la France pourrait devenir, si on n'y prend pas garde, un narco-État.
00:47:06Il y a des pays d'Europe, les Pays-Bas, la Belgique, c'est pas ça.
00:47:09– Mais vous créchez pour un cul.
00:47:11– Je ne vous ai pas coupé, je peux finir ma démonstration.
00:47:13Ils sont en train de plonger dans ce terrible fardeau
00:47:17qui existe dans les pays d'Amérique du Sud,
00:47:19ou central, le Mexique, le Brésil.
00:47:21– Mais pas plus loin que ça, vous allez aux Pays-Bas en fait.
00:47:23– Vous parlez des consommateurs, mais il y a les têtes de réseau,
00:47:26on n'a aucune volonté politique et diplomatique d'aller chercher
00:47:29ou d'enquiquiner en les prenant au patrimoine des gens qui résident à Dubaï
00:47:34ou des gens qui résident au Maroc.
00:47:36– Il y a à peu près plus de 5 ans, je parle de la mocro-mafia.
00:47:41– Pas en même temps, pas en même temps.
00:47:43– Je terminerai ma phrase, il faut qu'il y ait une prise de conscience politique,
00:47:46urgente, que c'est ce qui peut potentiellement, malheureusement,
00:47:49guetter la France, que l'on devienne, à bas bruit, un narco-État.
00:47:54Mais bien évidemment, vous savez, ça ne fait que quelques semaines à peine
00:47:56qu'on parle de narco-trafiquants.
00:47:58Il y a plus de 5 ans, je parlais déjà de la mocro-mafia,
00:48:00c'est-à-dire de la légalisation du cannabis aux Pays-Bas,
00:48:03qui a glissé le pays, justement avec des narco-trafiquants,
00:48:06où aujourd'hui, on a des juges, où il y a des tentatives d'assassinat,
00:48:10où il y a de la corruption de politique, avec de la corruption de personnes de force de l'ordre.
00:48:15Et donc, j'expliquais qu'effectivement, il y a un danger parallèle
00:48:19à vouloir légaliser, en fait, quelle que soit la drogue,
00:48:23en France, donc bien évidemment qu'aujourd'hui, vous avez des trafics,
00:48:28plus ils pullulent, plus ils grossissent, et plus ils se transforment en narco-trafiquants.
00:48:32Mais je crois encore une fois qu'on peut bien évidemment renforcer,
00:48:36faire preuve de fermeté à l'égard des trafics.
00:48:39Vous n'aurez aucune complaisance de mon côté sur ce sujet-là.
00:48:43Je crois néanmoins que quand on arrive à près de 2 millions de consommateurs réguliers
00:48:47et près de 4 millions mensuels, on a un vrai sujet sur la consommation de la drogue.
00:48:50Vous pouvez même rajouter les anxiolytiques et l'alcool.
00:48:53Par contre, c'est mangé des décennies de vision récréative de la drogue,
00:48:59avec notamment aussi une vision culturelle, avec le cinéma français,
00:49:03avec la musique sur le fait que fumer un joint, c'était plutôt sympa.
00:49:07Et on en arrive, en fait, des décennies suivantes, avec des quartiers
00:49:10qui sont gangrénés et qui pourrissent littéralement la vie des gens.
00:49:13Exactement, mais en plus des quartiers gangrénés, en plus des quartiers
00:49:16où il y a le trafic de drogue, il y a ça, il y a ce qu'on voit.
00:49:18Parce que ça aussi, ça va pourrir le quartier.
00:49:20Vous croyez que les gens vont arriver à vendre leur appart qui habite au-dessus
00:49:24la salle de shoot quand les mecs vont arriver à être complètement défoncés ?
00:49:28Mais Jean-Marc, est-ce que vous pensez que les 4 millions de consommateurs
00:49:30sont dans les quartiers populaires ?
00:49:32Non, je vous parle des salles de shoot.
00:49:34Moi, je vous parle des salles de shoot.
00:49:36Vous allez avoir l'échappement de reprise.
00:49:39Vous allez avoir des journalistes.
00:49:41Vous allez avoir des politiques.
00:49:43Vous allez avoir, en fait, un monsieur du monde qui consomme de la drogue.
00:49:47Ce que je note, ce que Mohamed vous a dit tout à l'heure,
00:49:49c'est quand même très intéressant, c'est que nous avons aussi à faire
00:49:51un État quasi schizophrène.
00:49:53C'est-à-dire qui encadre légalement la consommation de drogue
00:49:56et qui en même temps essaie de lutter contre la consommation dans les rues.
00:49:58Comment un policier peut très bien faire son travail dans la rue
00:50:01en interpellant un consommateur alors que ce même consommateur
00:50:03est autorisé par l'État à consommer ?
00:50:06C'est une schizophrénie totale.
00:50:08Je vais vous donner un cas, par exemple.
00:50:10Une personne va dans la salle de shoot qu'on a à l'image en ce moment.
00:50:14Il va, on lui donne une seringue.
00:50:16Il sort, il se drogue. Un policier passe.
00:50:18Est-ce qu'il risque quelque chose ?
00:50:20Parce qu'il va dire, mais la seringue, je l'ai prise dans la salle de shoot à côté.
00:50:23Ça se passe comment ?
00:50:25Non, non, je parle d'une seringue.
00:50:27Je parle d'une seringue.
00:50:29Mais pour vous répondre, non, puisqu'il va aller au commissariat
00:50:31avec son petit formulaire pour dire qu'il est inscrit dans la salle de shoot.
00:50:33D'accord. Et donc on risque rien.
00:50:35Quand on est inscrit dans une salle de shoot, on risque rien.
00:50:37J'aimerais bien voir la suite, justement.
00:50:39Vous prenez le problème, en fait, de la consommation qui est quasi légalisée.
00:50:43C'est là où je voulais en venir.
00:50:45C'est que, progressivement, avec ces expérimentations
00:50:47de ce qu'on appelle de salle de shoot un peu partout en France,
00:50:49on glisse tranquillement et subrepticement
00:50:52par une légalisation de la consommation.
00:50:54Aujourd'hui, vous n'avez qu'une amende.
00:50:56C'est-à-dire qu'aujourd'hui, vous vous payez le droit
00:50:58de pouvoir fumer, en fait.
00:51:00Je voulais juste en terminer, monsieur.
00:51:02Alors que le vrai sujet...
00:51:04Ça vous passionne ?
00:51:06Le vrai sujet, vous l'avez dit tout à l'heure, c'est le sevrage
00:51:08et la prise en charge d'un point de vue aussi psychologique.
00:51:10Un accompagnement. On n'attend pas de l'État
00:51:12à ce qu'il drogue et à ce qu'il mette sous perfusion
00:51:14des consommateurs. On attend de l'État
00:51:16que l'État accompagne ces profils-là
00:51:18pour les aider à sortir de la drogue.
00:51:20Philippe Ballard.
00:51:22Alors qu'on voit toujours ces images, je rappelle qu'on est en direct
00:51:24de Marseille. On n'est pas très loin de la gare Saint-Charles.
00:51:26On l'a vu tout à l'heure avec ces images.
00:51:28On est devant ce qui s'appelle une salle de shoot,
00:51:30même si ce n'est pas une salle de shoot complète,
00:51:32parce qu'on se shoot à l'extérieur.
00:51:34Si vous étiez avec nous, vous avez entendu Mohamed Benmedour
00:51:36qui nous expliquait qu'on va dans cette salle,
00:51:38on prend les seringues, on prend le matériel
00:51:40et puis on ressort et on va dans les petites rues
00:51:42autour pour se droguer.
00:51:44Oui, on met la poussière sous le tapis.
00:51:46Vous l'avez très bien expliqué.
00:51:48C'est complètement schizophrénique.
00:51:50Une patrouille de police qui passe là.
00:51:52Avoir le type sortir avec ses seringues
00:51:54des produits illicites dans les poches.
00:51:56Que font les policiers ?
00:51:58C'est pour ça que tout à l'heure je parlais d'un échec.
00:52:00Et ce n'est pas nouveau.
00:52:02Ce n'est pas de l'année dernière.
00:52:04Mais depuis des dizaines d'années,
00:52:06on en est à ce point-là.
00:52:08Dans quelles conditions vivent ces gens ?
00:52:10C'est à côté d'école ?
00:52:12Non seulement c'est un échec,
00:52:14c'est un naufrage pour ces gens-là
00:52:16parce qu'ils ne sont pas soignés.
00:52:18On les entretient finalement dans leur addiction.
00:52:20C'est un naufrage pour les gens qui habitent le quartier.
00:52:22C'est une mise en danger des enfants
00:52:24parce que les seringues par terre,
00:52:26près des écoles, comme nous le disait Mohamed,
00:52:28il peut y avoir.
00:52:30Tout ça, c'est officiel.
00:52:32Tout ça, c'est fait légalement,
00:52:34notamment en Europe écologie.
00:52:36Je reviens au début de la conversation.
00:52:38Ils encouragent quand même ce système.
00:52:42Un dernier mot là-dessus.
00:52:44Ce sont des initiatives
00:52:46qui relèvent des municipalités.
00:52:48C'est les municipalités
00:52:50qui décident d'ouvrir
00:52:52ce que l'on appelle des salles de shoot.
00:52:54Évidemment, vous avez raison de me dire
00:52:56la municipalité et l'État, il y a un lien.
00:52:58Forcément, un maire et des représentants de l'État
00:53:00aussi en la matière.
00:53:02Mais c'est accepté.
00:53:04Les différentes polémiques
00:53:06et controverses que vous avez
00:53:08sur ce qu'on appelle les salles de shoot encore,
00:53:10c'est parce que c'est des initiatives
00:53:12de la municipalité de Paris d'ouvrir des salles de shoot
00:53:14à côté de la gare du Nord.
00:53:16Mais la santé, c'est encore du régalien.
00:53:18La santé, c'est du régalien.
00:53:20On n'a pas à délocaliser cela auprès des mairies
00:53:22parce qu'au final, vous allez avoir des mairies
00:53:24qui vont décider d'en ouvrir aucune,
00:53:26déplacer le problème.
00:53:28C'est idéologique.
00:53:30Quand je vois ça,
00:53:32une salle de shoot à côté de chez moi,
00:53:34je n'en veux pas.
00:53:36Quand je vois ça,
00:53:38je comprends les gens qui vous disent
00:53:40qu'on ne veut pas de salle de shoot.
00:53:42Arrêtons d'en proposer
00:53:44et d'en installer.
00:53:46Il y a de nombreuses personnes qui habitent autour des hôpitaux
00:53:48et parfois dans un hôpital, vous avez un service spécifiquement
00:53:50pour les addictions.
00:53:52Personne ne dit que c'est un souci.
00:53:54Pourquoi ? Parce qu'on a du médical, de l'encadrement
00:53:56et une prise en charge globale.
00:53:58Merci encore une fois à Mohamed Ben Bedour
00:54:00qui était à Marseille, qui nous a fourni
00:54:02ces images, qui nous a donné ces explications,
00:54:04qui a travaillé dans ce centre.
00:54:06C'est ce qu'il nous a dit. C'était vraiment un expert
00:54:08qui nous parlait, quelqu'un de terrain.
00:54:10C'est là où on a les meilleures paroles et les meilleurs éléments.
00:54:12On va faire la pub, on va faire le CNews Info
00:54:14et ensuite on ira dans une autre ambiance autour de l'Elysée
00:54:16parce que Bruno Retailleau
00:54:18était reçu par Emmanuel Macron.
00:54:20Il vient tout juste de quitter l'Elysée
00:54:22et on va savoir ce qu'il s'est dit puisqu'on rejoindra
00:54:24nos envoyés spéciaux sur place,
00:54:26Mélodie Huchard, la pub, le CNews Info.
00:54:28A tout de suite en direct, c'est CNews.
00:54:56Les agents ont été agressés mercredi dernier
00:54:58alors qu'ils tentaient d'interpeller un dealer.
00:55:00Des délinquants, on les avait visés
00:55:02avec des projectiles, entre autres.
00:55:04L'un des policiers a été blessé à l'oeil.
00:55:06Aucun individu n'a encore été arrêté.
00:55:08Et puis le résultat
00:55:10est extrêmement serré, mais le oui
00:55:12à une adhésion à l'Union européenne
00:55:14a pris le dessus en Moldavie.
00:55:16Le Kremlin a dénoncé des anomalies
00:55:18dans le décompte des voies.
00:55:20Les négociations d'adhésion de la Moldavie
00:55:22ont débuté en juin dernier.
00:55:2611h35 sur CNews, merci d'être en direct
00:55:28avec nous. Il y a quelques secondes
00:55:30seulement, Bruno Rotaillot vient
00:55:32visiblement de quitter l'Elysée.
00:55:34On part tout de suite sur place avec Mélodie Huchard
00:55:36et les images de Laurent Sellerier.
00:55:38Bonjour Mélodie.
00:55:40Rencontre Bruno Rotaillot et Emmanuel Macron.
00:55:42Tout simplement déjà, pourquoi ?
00:55:46Eh bien Jean-Marc, c'était une rencontre
00:55:48informelle. Le but en fait, c'est que
00:55:50les deux hommes apprennent aussi à se connaître
00:55:52et à travailler ensemble. Alors évidemment,
00:55:54ils se sont déjà vus de manière bien plus officielle.
00:55:56Par exemple lors des conseils des ministres.
00:55:58Vous vous souvenez sans doute aussi
00:56:00au moment où Emmanuel Macron constituait
00:56:02ou tentait de constituer son gouvernement.
00:56:04Bruno Rotaillot est venu à plusieurs reprises
00:56:06ici à l'Elysée. Il représentait alors
00:56:08le camp des Républicains auquel il appartient.
00:56:10Donc une rencontre, nous dit-on, totalement
00:56:12informelle. Une rencontre qui a duré
00:56:14environ une heure et demie. On a vu Bruno
00:56:16Rotaillot tout sourire à l'aller et au retour
00:56:18parcourir les quelques mètres
00:56:20qui le séparent de l'Elysée, à pied, entouré
00:56:22de son équipe. Alors en revanche, sur les sujets
00:56:24qui ont pu être évoqués, évidemment, il y a un
00:56:26dossier qui est très important pour Bruno
00:56:28Rotaillot. C'est la future loi immigration
00:56:30dont on parle déjà beaucoup, qui sera présentée
00:56:32l'an prochain. Alors c'est peu dire, j'emmarque
00:56:34que les deux hommes ne sont pas sur la même
00:56:36ligne. On a d'un côté un Bruno Rotaillot qui
00:56:38avait dit que l'immigration n'était pas une chance
00:56:40pour la France. Il avait été quelque peu
00:56:42dédié par le Président de la République.
00:56:44Mais le but, voilà, c'était de faire une véritable rencontre
00:56:46tranquillement, sans ordre du jour,
00:56:48sans sujets spéciaux à évoquer
00:56:50parce qu'évidemment, les deux hommes vont devoir
00:56:52travailler ensemble, trouver des majorités et puis peut-être
00:56:54aussi gommer certaines de leurs différences.
00:56:56Merci beaucoup Elodie Huchard en direct
00:56:58devant l'Elysée avec les images de
00:57:00Laurence Ellarié pour cette rencontre qui s'est terminée
00:57:02il y a quelques secondes seulement. Et justement,
00:57:04Jordan Bardalla a été ce matin sur
00:57:06ces news et il a parlé de la future
00:57:08loi qui devrait arriver. Il a demandé par exemple
00:57:10la suppression totale de
00:57:12l'aide médicale d'État. Je ne sais pas pourquoi, je pense que ça
00:57:14va vous inspirer ce sujet. Écoutez-le.
00:57:16La suppression de l'aide médicale d'État.
00:57:18Je veux dire, évidemment que
00:57:20demain, si vous avez un étranger en situation irrégulière
00:57:22qui est mourant sur le bord de la route, ça a
00:57:24toujours été la position et l'attitude
00:57:26de la France. Évidemment, c'est une question d'humanité,
00:57:28de dignité. Il sera évidemment
00:57:30soigné. Il faut arrêter de nous faire croire
00:57:32que si on n'a pas l'aide médicale d'État,
00:57:34eh bien, on laisserait des gens mourir dans
00:57:36la rue. L'aide médicale d'État, ça a été mis en place
00:57:38à la fin des années 90. C'est devenu un totem
00:57:40pour la gauche qui considère que vous êtes
00:57:42étranger en situation irrégulière. En France,
00:57:44on doit vous offrir la gratuité des soins
00:57:46jusqu'à l'opération qui vise à se faire
00:57:48recoller les oreilles.
00:57:50Rosa Méziane, cette aide médicale d'État, les Français
00:57:52ne la comprennent pas. On comprend
00:57:54l'aide médicale d'urgence.
00:57:56On comprend l'aide médicale d'urgence.
00:57:58Quand quelqu'un, bien évidemment,
00:58:00est en état d'urgence pour sa santé,
00:58:02on comprend qu'on puisse l'aider. Mais l'aide médicale
00:58:04d'État, y compris pour se faire recoller
00:58:06les oreilles, comme le disait
00:58:08Jordan Bardella.
00:58:10L'année dernière, combien de personnes
00:58:12se sont fait recoller les oreilles ?
00:58:14C'est un symbole, Rosa.
00:58:16Moi, je vous dis que c'est un symbole. Je m'en fous.
00:58:18Que ce soit 5, 6 ou 7, c'est un symbole.
00:58:20On est sur 11 000 euros. Et vous savez que ce n'était pas
00:58:22pour de l'esthétique. C'est pour des questions médicales.
00:58:24Moi, je veux bien qu'on agite
00:58:26comme ça.
00:58:28Le problème, c'est que
00:58:30les Français n'y comprennent rien
00:58:32parce qu'on a des politicards,
00:58:34et là, pour le coup, j'utilise le mot à bon escient,
00:58:36qui décident d'agiter n'importe quel
00:58:38sujet et de vouloir
00:58:40déverser derrière leurs idées
00:58:42Je suis désolée,
00:58:44mais avoir 5 personnes qui se font opérer
00:58:46sur l'équivalent de...
00:58:48Personne en situation irrégulière.
00:58:50Personne en situation irrégulière. Je le précise.
00:58:52Bien évidemment. On est sur des personnes qui sont là
00:58:54depuis 11 mois au minimum
00:58:56parce que vous n'en bénéficiez pas.
00:58:583 mois minimum.
00:59:00Je dis 11, mais je crois que c'est 9 mois.
00:59:02C'est 3 mois minimum.
00:59:04Pour des questions médicales.
00:59:06C'est pour bénéficier de l'aide.
00:59:08Je vais vous mettre d'accord.
00:59:10Juste, il y a plusieurs étapes.
00:59:12Il y a 3 mois, en fait,
00:59:14pour l'aide médicale normale,
00:59:16et pour des sujets comme les oreilles,
00:59:18effectivement, c'est 9 mois. Je vous donne juste les faits.
00:59:20Le sujet, ce n'est pas les oreilles.
00:59:22Le sujet, c'est l'aide médicale normale.
00:59:24Non, ce n'est pas important, c'est l'Uner.
00:59:26Ah, ce n'est pas important de faire preuve de ce que c'est.
00:59:28Vous n'allez pas nous expliquer
00:59:30que ça coûte 11 000 euros.
00:59:32Alors, vous allez venir avec moi dans ma circonscription.
00:59:34D'accord ? Les gens n'ont plus les moyens
00:59:36de se soigner. Et on va dérembourser
00:59:38encore des soins. Et vous, vous n'expliquez
00:59:40que des gens qui sont clandestins,
00:59:42qui n'ont jamais perçu,
00:59:44qui n'ont jamais versé de cotisation,
00:59:46qui n'ont jamais payé d'impôts, qui n'ont jamais payé de taxes,
00:59:48ont le droit de se faire soigner
00:59:50gratuitement. Mais vous êtes hors sol.
00:59:52Excusez-moi, vous êtes complètement hors sol.
00:59:54Ça coûte 1 milliard 200 millions.
00:59:56D'accord ? La France est un des pays
00:59:58les plus généreux. On ne va pas accueillir
01:00:00toute la misère du monde et la soigner.
01:00:02Quand nous ne pouvons plus soigner,
01:00:04nous ne pouvons plus
01:00:06soigner nos proches.
01:00:08Alors, vous allez l'expliquer maintenant
01:00:10et je vous souhaite juste bon courage. Et j'ai juste
01:00:12une phrase pour finir. Moi, je vais vous dire
01:00:14merci, en fait. Merci de tenir
01:00:16ce discours. Parce que vous êtes nos meilleurs
01:00:18militants. Et plus vous parlez comme ça,
01:00:20et plus nous, on va monter.
01:00:22Et Pierre-Henri Bovis et vous répondrez aux deux.
01:00:24Je suis d'accord que là, pour le coup,
01:00:26vous êtes le meilleur tract électoral
01:00:28pour le Rassemblement National, ça c'est évident.
01:00:30Mais je veux juste rajouter un chiffre, c'est que
01:00:32quand même, pour chaque personne qui milite sur la MEU,
01:00:34vous comprenez, c'est 10 000 euros par personne.
01:00:36Mais c'est lunaire. 10 000 euros par personne
01:00:38pour des individus qui sont en situation
01:00:40irrégulière sur le sol français.
01:00:42C'est-à-dire des personnes qui sont entrées
01:00:44irrégulièrement et qui se maintiennent sur le sol français.
01:00:46Mais il faut que les spectateurs
01:00:48l'entendent. C'est des gens qui sont entrés
01:00:50de manière irrégulière, qui stationnent en France
01:00:52de manière irrégulière, qui viennent chez vous,
01:00:54dans votre domicile, sans votre permission, qui s'installent
01:00:56dans le salon et qui vous demandent, merci, je voudrais
01:00:5810 000 euros par an pour me faire soigner.
01:01:00Mais c'est ça l'aide médicale
01:01:02d'Etat. C'est plus d'un milliard, et vous avez très bien répondu.
01:01:04C'est un milliard pour 100 millions d'euros.
01:01:06Non, mais j'aimerais que, du coup,
01:01:08M. Ballard ait exactement
01:01:10la même ferveur quand il va chasser
01:01:12justement les fraudeurs, parce que c'est quasiment
01:01:14ça, au final.
01:01:16Je crois que vous êtes au tribunal
01:01:18pour quelques milliers d'euros
01:01:20fraudés, c'est pas le sujet.
01:01:22Mais pour le coup, j'aimerais que vous ayez
01:01:24exactement la même ferveur à l'égard des fraudeurs,
01:01:26notamment quand ils sont dans votre parti.
01:01:28Je ne vous crois pas, et c'est pour ça que vous vous retrouvez
01:01:30devant les tribunaux.
01:01:32C'est-à-dire que quand vous prenez la rigueur,
01:01:34vous êtes assez relativement légère,
01:01:36vous et votre parti.
01:01:38C'est pas de la rigueur.
01:01:40Restons sur le sujet de l'aide médicale d'Etat.
01:01:42Non, c'est important. Quand on parle de l'argent des Français,
01:01:44quand on parle de l'argent des Français,
01:01:46il faut être capable de ne pas en voler soi-même, d'accord ?
01:01:48Et donc, quand on a un parti qui se retrouve,
01:01:50quand on se retrouve devant les tribunaux,
01:01:52pas en voler allègrement
01:01:54l'argent des Français,
01:01:56je pense que ça demande un tout petit peu
01:01:58un tout petit peu de décence.
01:02:00Maintenant, sur le sujet de l'AME.
01:02:02Parce que c'est important, de temps en temps,
01:02:04de vous renvoyer face à votre hypocrisie.
01:02:06Maintenant, sur le sujet...
01:02:08Non, non, non.
01:02:10Laissez-la parler.
01:02:12Il y a un jugement en cours.
01:02:14Non, mais il y a un procès en cours.
01:02:16S'il vous plaît, personne n'entend rien.
01:02:18Parce qu'en même temps,
01:02:20j'ai systématiquement un work-out avec Jean-Marc
01:02:22des personnes qui sont contre moi.
01:02:24Je ne suis absolument pas contre vous.
01:02:26Mais d'ailleurs, au cours de ce procès...
01:02:28Pas tous en même temps.
01:02:30Au cours de ce procès, le Parlement européen...
01:02:32Maître Movis, pas tous en même temps.
01:02:34Merci, merci Jean-Marc.
01:02:36Non, mais ne recommencez pas.
01:02:38Pour vous répondre
01:02:40sur le sujet...
01:02:42Allez-y.
01:02:44En une phrase ?
01:02:46C'est simple, à partir du moment
01:02:48où on explique que l'AME
01:02:50est une grande fumisterie parce qu'on décide
01:02:52de soigner des personnes qui arrivent
01:02:54illégalement sur le territoire.
01:02:56Moi, j'aimerais dans ces cas-là.
01:02:58C'est un doux rêve de croire qu'on va pouvoir prendre
01:03:00tous ces étrangers et les envoyer dans des bateaux
01:03:02parce que ces personnes ne traversent pas la Méditerranée
01:03:04pour se faire soigner des dents.
01:03:06La question, c'est est-ce qu'on doit les soigner
01:03:08sur quasiment tout et non pas juste sur de l'urgence.
01:03:10Mais la réalité, c'est qu'ils ne sont pas soignés
01:03:12sur quasiment tout.
01:03:14Mais oui, Arnaud Bénédicte
01:03:16qui attend sagement
01:03:18et qui voit passer les coups.
01:03:20Arnaud Bénédicte qui voit passer les coups.
01:03:22Je rappelle que l'AME, c'est une disposition
01:03:24qui a été mise en place,
01:03:26si mes souvenirs sont bons, par Madame Aubry
01:03:28fin des années 90,
01:03:30c'était sous Lionel Jospin.
01:03:32La situation depuis, quand même,
01:03:34a considérablement évolué et considérablement changé.
01:03:36On a une pression migratoire
01:03:38qui est encore plus forte qu'elle ne l'était
01:03:40dans les années 90.
01:03:42Ça, c'est un premier point.
01:03:44Deuxième sujet, il y a l'état de l'opinion publique.
01:03:46Il faut aussi regarder
01:03:48ce que pense l'opinion publique
01:03:50L'opinion publique aujourd'hui
01:03:52est plutôt favorable, en tout cas,
01:03:54à la transformation de l'AME
01:03:56en ce qu'on appelle aide médicale d'urgence.
01:03:58Ce qui avait été d'ailleurs proposé, me semble-t-il,
01:04:00mais Vallard pourrait nous le confirmer,
01:04:02lors de la discussion
01:04:04de la loi immigration précédente,
01:04:06c'est-à-dire à la fin de l'année dernière.
01:04:08Et ça, je pense que personne n'est contre l'aide médicale d'urgence.
01:04:10Ça paraît une évidence.
01:04:12Là-dessus, il n'y a pas de débat.
01:04:14Le troisième sujet,
01:04:16qui est un sujet, si vous le voulez,
01:04:18moi, j'ai les plus grandes réserves
01:04:20sur la capacité de Retailleau, aujourd'hui,
01:04:22à pouvoir mener une politique
01:04:24qui est en matière migratoire,
01:04:26notamment sur ces sujets-là,
01:04:28lui permettre de reprendre la main.
01:04:30Parce que ce que je pense aujourd'hui,
01:04:32c'est qu'il y a deux sujets.
01:04:34Il y a un sujet d'ordre constitutionnel
01:04:36qui, là, en l'occurrence, constitue une limite
01:04:38et qui nécessite d'avoir une majorité politique
01:04:40pour pouvoir éventuellement modifier cet ordre constitutionnel.
01:04:42Et que je sache, aujourd'hui,
01:04:44ce n'est pas avec 220 députés qu'il va y arriver,
01:04:46cette coalition, où vous avez quand même
01:04:48plus de la moitié de cette coalition qui est opposée.
01:04:50Parce que le problème de M. Retailleau,
01:04:52c'est que vous avez tout ce qu'on appelle
01:04:54le bloc central, ce qui ne veut pas dire grand-chose,
01:04:56en tout cas le socle macroniste,
01:04:58qui est opposé à la suppression de l'AME
01:05:00dont le président de la République.
01:05:02Je rappelle que c'est quand même le président de la République
01:05:04qui avait déféré la précédente loi sur l'immigration
01:05:06devant le Conseil constitutionnel.
01:05:08Donc, je pense qu'il va y avoir une grande difficulté
01:05:10pour M. Retailleau de pouvoir avancer sur ce sujet.
01:05:12Après, la réalité, c'est que
01:05:14vous pouvez tout dire, mais l'opinion publique,
01:05:16encore une fois, dans ce pays,
01:05:18est favorable...
01:05:20— Non, mais il y a 7 millions de Français
01:05:22qui pensent que la terre est plate,
01:05:24c'est pas pour autant qu'on va les écouter.
01:05:26On va se calmer avec nos sondages.
01:05:28— Non, il y a des résultats électoraux aussi.
01:05:30— Je voulais vous parler d'un autre sujet.
01:05:32— On peut dire un point, quand même.
01:05:34— Vous avez tous parlé là-dessus.
01:05:36Je veux juste qu'on parle d'un autre sujet
01:05:38qui, moi, m'a interpellé ce matin dans l'actualité.
01:05:40Ça s'est passé à Bobigny.
01:05:42Ça s'est passé à Bobigny vendredi.
01:05:44C'est un ressortissant algérien
01:05:46sous OQTF qui a été interpellé
01:05:48près de la gare routière Pablo Picasso
01:05:50après qu'il a agressé deux contrôleurs de bus,
01:05:52des passagers et des policiers
01:05:54avec un couteau que vous allez voir.
01:05:56Alors c'est pas n'importe quoi, voilà.
01:05:58C'est un couteau de 20 centimètres.
01:06:00C'est pour ça que je pensais qu'il fallait voir la photo
01:06:02parce qu'il n'avait pas un canif.
01:06:04Et surprise, au final, l'homme n'aura
01:06:06aucune poursuite pénale.
01:06:08C'est ce qu'ont décidé les autorités judiciaires.
01:06:10Sur ces images amateurs,
01:06:12trois policiers neutralisent un individu
01:06:14après avoir saisi son arme.
01:06:16La scène a eu lieu vendredi dernier
01:06:18vers 16h30 à Bobigny.
01:06:20Installé à l'arrière d'un bus,
01:06:22l'individu armé d'un couteau avec une lame
01:06:24de 20 centimètres menaçait
01:06:26l'ensemble des passagers.
01:06:28Contactés par des contrôleurs de bus,
01:06:30les policiers sont directement arrivés sur place.
01:06:32L'objectif, c'était déjà d'isoler l'individu
01:06:34pour protéger les passagers,
01:06:36qui est le premier point.
01:06:38Ensuite, ils ont certainement
01:06:40évité une tuerie de masse,
01:06:42un périple meurtrier, en tout cas on peut le supposer.
01:06:44Sans leur comportement,
01:06:46j'ose imaginer ce qu'il aurait pu se passer.
01:06:48De nationalité algérienne
01:06:50et sous le coup d'une OQTF,
01:06:52le jeune homme a été placé dans un centre
01:06:54de rétention administrative après avoir
01:06:56passé 48h en garde à vue.
01:06:58L'agression ayant été classée sans suite,
01:07:00il n'encourt aucune poursuite pénale.
01:07:02Cet individu fait quand même
01:07:04l'objet de quatre infractions.
01:07:07Port d'armes prohibées de catégorie D,
01:07:09menace de mort réitérée,
01:07:11menace de mort sur personnel
01:07:13dépositaire de l'autorité publique,
01:07:15rébellion.
01:07:17Il a fait l'objet de la classement sans suite
01:07:19numéro 61, ça veut dire autre poursuite
01:07:21de nature non pénale.
01:07:23C'est complètement incompréhensible.
01:07:25Brahim Brahmi, 24 ans
01:07:27et sans domicile fixe, était déjà
01:07:29connu des services de police pour vente
01:07:31à la sauvette, vol et aussi violence.
01:07:33Il a fait l'objet
01:07:36On est en direct avec Maître Alain Mansoussan
01:07:38qui est avocat. Bonjour Maître, merci d'être en direct avec nous.
01:07:40Est-ce que vous pouvez nous expliquer
01:07:42cette affaire, parce que honnêtement, je ne comprends
01:07:44pas non pas l'affaire, mais comment
01:07:46à la fin, l'affaire est classée sans suite ?
01:07:48Oui, bonjour.
01:07:50Effectivement, comme le dit le reportage,
01:07:52on a quatre infractions
01:07:54importantes, mais il n'y a
01:07:56pas directement de victimes
01:07:58au sens physique du terme, même
01:08:00si, bien évidemment, l'atteinte psychologique
01:08:02est non négligeable.
01:08:04En fait, les éléments de compréhension
01:08:06d'une telle situation qui peuvent apparaître
01:08:08choquantes sont les suivants.
01:08:10On est dans le cadre
01:08:12d'un classement sans suite
01:08:14dit classement 61,
01:08:16c'est-à-dire autre
01:08:18poursuite non pénale.
01:08:20L'idée générale, c'est que
01:08:22le parquet dispose d'une
01:08:24opportunité de poursuite.
01:08:26C'est l'article 40-1
01:08:28du code de procédure pénale.
01:08:30Et dans ce cadre, ils ont décidé,
01:08:32d'éviter de bloquer la procédure
01:08:34administrative, de garder cette personne
01:08:36encore sur le territoire,
01:08:38et de dépenser, d'investir
01:08:40à des éléments de lutte
01:08:42contre ce type d'infraction, que ça ne servait à rien
01:08:44par rapport à cette personne-là,
01:08:46de l'expulser. Et donc, ils ont privilégié
01:08:48l'expulsion sur
01:08:50l'atteinte à l'ordre public.
01:08:52Ce n'est pas forcément
01:08:54une mauvaise décision, même si
01:08:56sur un plan purement théorique
01:08:58de procédure pénale, ça peut apparaître
01:09:00choquant. – Mais maître, moi, d'habitude,
01:09:02sur ce plateau, on m'explique qu'il n'y a pas de lien
01:09:04entre la procédure judiciaire et la procédure administrative.
01:09:06Or, tout à coup, là, vous m'expliquez que
01:09:08si on abandonne, en gros, la procédure
01:09:10judiciaire, c'est pour privilégier la procédure
01:09:12administrative. D'habitude, on m'explique qu'il n'y a pas de lien
01:09:14entre les deux, et ce sont deux entités
01:09:16qui travaillent séparément. – Vous avez
01:09:18tout à fait raison. Vous avez tout à fait raison, et on voit
01:09:20bien, là, le choc
01:09:22des situations. Mais il est
01:09:24évident que, dans la mesure
01:09:26où il est possible, elles sont différentes
01:09:28l'une de l'autre. Mais il est possible
01:09:30de prendre des décisions en opportunité
01:09:32pour le parquet. Et en opportunité,
01:09:34le parquet a considéré
01:09:36qu'il valait mieux, dans l'intérêt, effectivement,
01:09:38de l'ordre public français, de faire
01:09:40toute la procédure d'expulsion,
01:09:42parce qu'il est en
01:09:44catégorie E,
01:09:46plutôt que de le garder encore.
01:09:48Les victimes, elles sont
01:09:50en charge, psychologiquement,
01:09:52peut-être, il n'y a pas de victimes
01:09:54physiques directes, et c'est bien
01:09:56cette idée d'équilibre
01:09:58entre deux procédures.
01:10:00Elles sont déliées, elles ne sont
01:10:02pas liées, mais peuvent être appliquées
01:10:04de manière intelligente.
01:10:06Et il me semble que, dans ce
01:10:08cas de figure, la procédure
01:10:10d'expulsion devrait l'emporter
01:10:12sur l'autre procédure. – Je comprends très bien,
01:10:14Maître, mais, en fait, on peut adhérer
01:10:16à ce que vous nous expliquez, pourquoi
01:10:18pas ? Mais à condition que la procédure d'expulsion
01:10:20aille jusqu'au bout. Le problème, c'est que, comme
01:10:22à chaque fois dans ces cas-là, on n'a aucune
01:10:24certitude que la procédure d'expulsion
01:10:26aille jusqu'au bout. Donc, au final,
01:10:28il peut se retrouver gagnant des deux côtés.
01:10:30C'est-à-dire, non seulement, il n'a pas de procédure pénale,
01:10:32mais, d'autre part, il sera remis en liberté
01:10:34dans les rues françaises.
01:10:36– A priori, non. A priori, non.
01:10:38Dans ce cadre-là, manifestement,
01:10:40je pense que l'ensemble
01:10:42des autorités de régulation françaises
01:10:44vont agir de telle manière à ce que
01:10:46ce cas-là, alors on serait seul,
01:10:48le cas totalement aberrant,
01:10:50puisse se produire. – Merci beaucoup,
01:10:52Maitre Alain Matussan,
01:10:54merci d'avoir été avec nous. Voilà, c'était important d'expliquer,
01:10:56mais moi, je ne suis pas aussi convaincu que Maitre Alain Matussan
01:10:58qu'il va se retrouver expédié en Algérie.
01:11:00Thierry Cabane, c'est dans un instant.
01:11:02Merci à tous, on se retrouve demain en direct à partir de 10h35
01:11:04à Demarais. D'ici là, soyez prudents.

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