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Dans son édito du 22/10/2024, Gauthier Le Bret revient sur Michel Barnier et son rôle de Premier ministre après l'examen du budget. 

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Transcription
00:00Alors, j'ai un ancien ministre qui me confiait hier.
00:02Michel Barnier, c'est bien simple.
00:04Il tiendra trois mois.
00:05Ça, c'est s'il tombe après le budget.
00:08Dix mois, c'est s'il passe le budget
00:10et qu'il y a une nouvelle dissolution.
00:12Ou deux ans, s'il va à la fin du quinquennat Macron.
00:15Donc, il y a deux échéances particulièrement importantes
00:18pour Michel Barnier.
00:19Réussir le budget et survivre à la possibilité
00:22d'une nouvelle dissolution,
00:24puisqu'on sait qu'à ce moment-là,
00:25Marine Le Pen pourrait appuyer sur un bouton
00:27pour enclencher de nouvelles élections
00:29et pour faire chuter le gouvernement Barnier.
00:31Alors, on voit bien comme il prend des précautions
00:34en ce moment, Michel Barnier.
00:35Lui, d'ailleurs, et son gouvernement,
00:37puisque, évidemment, la possibilité d'un 49-3
00:40est très élevée pour faire adopter ce budget.
00:43Donc, qui dit 49-3, dit motion de censure.
00:46Donc, à ce moment-là, c'est très important
00:48d'avoir donné des gages au Rassemblement national
00:50pour qu'il ne vote pas la censure.
00:52Et qu'est-ce qui s'est passé hier soir ?
00:53Le ministre des Comptes publics a dit
00:55qu'il y aurait bien une revalorisation
00:57pour les plus petites retraites.
00:58Sans préciser le montant exact,
01:01mais on sait que le Rassemblement national
01:03a mis une ligne rouge.
01:04Il ne veut pas que le gel de six mois
01:07concerne tous les retraités
01:08et que ceux qui ont le moins
01:10aient bien une revalorisation au 1er janvier.
01:13Donc, c'est bien une demande du Rassemblement national
01:15qui est là prise en compte pour, tout simplement,
01:18éviter le coup près de Marine Le Pen.
01:21En janvier, il y aura la loi Immigration.
01:22Voilà. Alors, il y a une différence
01:24entre annoncer la loi Immigration,
01:27la présenter à l'Assemblée nationale
01:29et la faire adopter.
01:30Vous voyez que c'est trois niveaux différents.
01:32L'annoncer maintenant, pourquoi ?
01:34Eh bien, là encore, pour donner des gages
01:36au Rassemblement national.
01:37Vous ne me censurez pas en novembre,
01:39au moment du budget, à la rentrée en janvier,
01:42vous avez une loi Immigration.
01:44Alors, je vous disais, c'est différent
01:46de l'annoncer et de la présenter,
01:48parce qu'on voit les dissensions
01:49au sein du gouvernement,
01:50et en plus de la faire adopter.
01:52Il y a une source du groupe Macroniste
01:55qui me disait « aucune chance pour que ça passe ».
01:57D'ailleurs, même sentiment au Rassemblement national,
02:00même si on voterait cette loi au RN.
02:02On dit au RN, les macronistes n'assumeront jamais
02:04de voter une loi Immigration avec nous.
02:06Et, ça m'a été confirmé dans le camp macroniste,
02:09on m'expliquait qu'il y avait une dizaine de députés
02:11proches de Gérald Darmanin,
02:13qui seraient prêts à la voter, tout au plus.
02:16Donc, vous voyez que là, ça ne passerait pas
02:18et ça serait un revers potentiel pour Bruno Retailleau.
02:22Alors, le défi sera de faire tenir un gouvernement,
02:24le défi de Michel Barnier,
02:25sera de faire tenir un gouvernement très hétéroclite.
02:29C'est vraiment une mission d'équilibriste.
02:30Exactement, je vous donnais des échéances
02:32importantes pour Michel Barnier,
02:33le budget et la possibilité de dissoudre à nouveau.
02:35Mais la loi Immigration sera aussi
02:37une échéance très importante parce que là,
02:39le danger ne viendra pas de l'Assemblée nationale
02:41et de la censure, mais au sein même du gouvernement.
02:44C'est à qui démissionnera le premier ?
02:47Si cette loi passe,
02:49c'est une victoire pour Bruno Retailleau,
02:51il est validé par les députés et il continue.
02:53Et c'est l'aile gauche qui s'en va,
02:55c'est Agnès Pagny-Runacher qui ne l'accepte pas, vous voyez.
02:58Et si ça ne passe pas,
02:59eh bien là, c'est un désaveu pour Bruno Retailleau,
03:02il est empêché et on me confiait dans son entourage,
03:05si Bruno Retailleau est empêché, il s'en ira.

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