• il y a 2 mois
Avec Luc Farré, Secrétaire Général de l'UNSA-Fonction Publique

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##C_EST_A_LA_UNE-2024-10-28##

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Transcription
00:00— Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin. — Merci d'être avec nous et avec nous en direct ce matin.
00:06D'abord, vous, 0826-300-300, vous appelez. Évidemment, vous pouvez intervenir sur tous les sujets d'actualité.
00:13Vous savez que nous aimons cela. Le matin, sur l'antenne de Sud Radio, je suis très heureux de vous savoir avec nous.
00:19D'ailleurs, où que vous soyez actuellement. Bien. Avec nous, Luc Farré, qui est secrétaire général de l'UNSA, Fonctions publiques.
00:27Luc Farré, bonjour. — Bonjour. — Merci d'être avec nous. Alors annonce du ministre du Budget et du nouveau ministre en charge
00:34de la Fonction publique, Guillaume Casbariand. Nous allons – je les cite – réduire de 1,2 milliard les dépenses liées
00:43aux arrêts maladie dans la fonction publique grâce à des mesures de lutte contre l'absentéisme et de meilleure maîtrise
00:52des arrêts de travail. Meilleure maîtrise, ça veut dire quoi ? Ça veut dire que le gouvernement veut revoir les règles
00:58des arrêts maladie dans la fonction publique en passant d'un à trois jours de carence. Un à trois jours de carence
01:05comme dans le privé. Luc Farré. — Écoutez, cela me fait dire que c'est une forme d'injustice, parce que dans le secteur public,
01:18il y a aujourd'hui déjà un jour de carence. Mais ce jour de carence n'est absolument pas couvert ni par une convention collective
01:27ni par les mutuelles. Il ne passera pas trois jours... — Il n'est jamais payé... Attendez. Je m'arrête là, Luc Farré.
01:34Il n'est jamais payé, ce jour de carence ? — Aujourd'hui, il n'est jamais payé, parce que les textes de la fonction publique
01:41l'interdisent. Donc aujourd'hui, passé de un à trois jours, cela veut donc dire que tous les agents ne seront pas payés
01:48lorsqu'ils sont malades ou lorsqu'ils sont accidentés. Et vous savez qu'on ne choisit jamais d'être malade ou accidenté.
01:54Eh bien ils vont perdre trois jours pleins de rémunération. Alors que je le disais, c'est une comparaison. Il faut toujours savoir
02:03garder à toute comparaison. Mais 75% des salariés sont couverts soit par la convention collective et donc leur entreprise,
02:10soit par une mutuelle. Donc là, il y a une forme d'injustice. Et c'est une forme d'injustice... — Mais Luc Farré, dans la fonction publique,
02:18on a aussi des mutuelles. — Eh oui. Mais les règles qui sont actuellement fixées dans le rapport entre la mutuelle et l'agent
02:28par l'intermédiaire de tout le texte qui encadre la fonction publique, eh bien on ne peut pas... Les mutuelles ne peuvent pas
02:35rembourser les jours de carence. — Alors pourquoi est-ce que le ministre dit – je le cite – « Un fonctionnaire en arrêt recevrait
02:4190% de son salaire contre 100% actuellement » ? Pourquoi dit-il cela ? — Parce qu'une fois que les jours de carence ou le jour de carence
02:51actuellement sont effectifs, le quatrième jour est pendant toute la durée du congé. Jusqu'à présent, les agents sont effectivement
03:00pris en charge par l'employeur, qui est alors auto-assureur. Et nous, on dit à l'UNSA c'est une double peine, parce que du jour au lendemain,
03:10on va changer la règle et changer le fonctionnement. Et cela signifie que le 1,2 milliard dont vous parlez d'économie va être pris
03:21et payé par les agents malades, les plus faibles, ceux qui n'ont pas choisi ni d'être malades ni d'avoir un accident.
03:28— Oui. Mais en 10 ans, le nombre de jours d'absence dans la fonction publique a augmenté de 80%. Comment l'expliquez-vous ?
03:35— Alors d'abord, je relativise ces chiffres, parce que... — Chiffres donnés par le ministère. Je donne les sources.
03:43— Je pense que c'est effectivement important de regarder. Mais ce qu'il faut qu'on regarde, c'est ce qui s'est passé au moment du Covid.
03:49Mais je crois que le Covid, tout le monde l'a en tête. Et je crois aussi parce que c'est les premiers chiffres qui nous ressortent
03:56pour les années qui suivent, c'est-à-dire 2023, que nous ne connaissons pas encore tout à fait. Les chiffres sont en baisse.
04:03Mais au-delà de cette polémique, ce qu'il faut que nous regardions, c'est les conditions de travail. Elles se dégradent.
04:08C'est l'allongement des carrières. C'est le fait qu'en fonction de la pyramide des âges, en particulier dans la fonction publique territoriale,
04:19plus il y a d'agents âgés. Je vous rappelle que tous les agents travaillent jusqu'au moment où ils prennent leur retraite.
04:24Et bien il y a effectivement, pour des métiers pénibles, difficiles, avec l'investissement de son corps, un certain nombre d'arrêts en fin de carrière.
04:36Donc tous ces éléments-là, c'est une vérité. Mais donc il faut qu'on travaille sur les conditions de travail, sur l'emploi, sur...
04:42— C'est ce que vous allez dire au ministre. Vous allez rencontrer le ministre, là, j'imagine.
04:46— Alors nous avons déjà discuté hier, pour être très franc avec le ministre, au téléphone. Et je lui ai dit franchement tout le mal que je pensais de cette mesure,
04:57de cette double peine, comme je le dis. Et j'appelle ici à votre antenne. J'appelle déjà votre antenne d'abord à la raison, c'est-à-dire demander au gouvernement
05:07de ne pas aller jusqu'au bout, et puis surtout au parlement de refuser la mise en œuvre de ces deux dispositifs.
05:16— Voilà. Vous demandez au gouvernement de suspendre cette volonté, hein, cette idée, et vous demandez aux parlementaires de se saisir de la question
05:26et d'interdire en quelque sorte cette mesure. — Tout à fait. D'autant qu'elle s'ajoute à deux autres problèmes qui sont à complètement d'actualité.
05:36— Oui. — Donc qui posent une question de fond sur l'attractivité de l'aventure publique. La première, c'est la suppression de la garantie individuelle
05:45de pouvoir d'achat, qui est déjà décidée par ce gouvernement pour l'année 2024 et pour l'année 2025, et qui s'ajoute au fait que les salaires n'ont pas été revus
05:54et augmentés ni en 2024 et ni en 2025, puisqu'on voit bien que c'est pas ce qui est à l'ordre du jour. Donc d'une part, on augmente pas les salaires.
06:05En plus, on fait payer les agents lorsqu'ils sont malades. Vous voyez bien toutes les difficultés. Quelle personne va se diriger vers la fonction publique
06:16en se disant « Si je suis malade, je serai bien remboursé », et si « En plus, mon salaire n'augmente pas ». Donc aujourd'hui, il y a une véritable difficulté.
06:29Et puis j'ai envie de dire que le gouvernement, le Premier ministre, le ministre de la Fonction publique rendent hommage systématiquement à l'action des agents.
06:39Et on l'a encore vu lors des intempéries de la semaine dernière. Et quelle est la réponse ? C'est « On ne vous augmente pas. Et quand vous êtes malade,
06:52quand vous êtes accidenté, quelles que soient les raisons, vous aurez à payer plus ».
06:57— Bien. Merci beaucoup, Luc Farré. Nous allons suivre évidemment ce sujet avec attention, attention, parce qu'il est important.
07:05Et je recevrai d'ailleurs Guillaume Casbarian, le ministre de la Fonction publique, dans la semaine. Nous parlerons de cela.
07:10Nous reviendrons aussi sur la rémunération des agents de la fonction publique. Toute fonction publique confondue, on est bien d'accord,
07:19fonction publique territoriale, hospitalière et nationale. Bien. Il est 7 h 18. Vous êtes sur Sud Radio. Vous écoutez Sud Radio.
07:28Et vous réagissez 0826-300-300. Et nous sommes avec Laurie Leclerc pour le rappel des titres de l'actualité. Laurie.

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