Avec Emmanuel Sallaberry, maire de Talence (Gironde) et co-président de la commission des finances de l’AMF
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00:00— Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin. — Bien. Avec nous Emmanuel Salaberry, maire de Talens, je le disais, en Gironde. Bonjour.
00:08— Bonjour à vous. — Merci d'être avec nous. 45 000 habitants, la banlieue sud-ouest de Bordeaux. Emmanuel Salaberry, vous êtes aussi co-président
00:18de la Commission des finances de l'Association des maires de France. Et il y a un grand débat sur le financement des collectivités locales
00:25et sur la volonté du gouvernement de vous demander ou de vous imposer, comme vous préférez, des économies. Alors le gouvernement,
00:35Catherine Vautrin, a exclu tout retour de la taxe d'habitation mais envisage une nouvelle contribution.
00:43Est-ce que vous souhaitez une nouvelle contribution pour équilibrer vos finances ? — La réponse est oui. Ça faisait déjà partie
00:49des propositions de l'AMF auprès des candidats de l'élection présidentielle de 2022. Donc la réponse est oui. Il faut évidemment en négocier
00:57les contours. Nous, on y a mis quelques lignes rouges. La première, évidemment, c'est le fait de ne pas alourdir les prélèvements obligatoires
01:04des Français, parce qu'aujourd'hui, on ne peut pas imaginer remettre une nouvelle taxe, ne pas alourdir un peu plus les propriétaires,
01:09qui sont maintenant les seuls à payer les taxes financières et les impôts locaux. Et il faudra évidemment qu'on en discute.
01:14Mais pour le budget 2025, on va se le dire très directement, c'est un écran de fumée. Ça peut pas marcher pendant 3 semaines.
01:19Donc par contre, rien n'interdit de travailler dès le vote du budget 2025 pour l'année prochaine, par exemple.
01:25— Alors quelle sorte de contribution vous envisageriez aujourd'hui ? Parce que taxe d'habitation, tout le monde payait. Tout le monde payait.
01:34Mais là... Enfin notamment les locataires, pour sa résidence principale. Et là, vous envisageriez quelle sorte de taxe ?
01:43Enfin ce serait pas une taxe. Quoi qu'une contribution, c'est un impôt, hein. C'est pareil. — Oui, oui, c'est un impôt. Oui, bien sûr.
01:49— On dit « contribution », « taxe ». Mais en fait, c'est un impôt. Tout ça, ce sont des mots qui n'ont pas grande signification, en réalité.
01:55— D'abord, rappelez un chiffre. Depuis 15 ans, l'État s'est privé de 74 milliards d'euros de recettes locales à travers la taxe d'habitation.
02:03On a oublié la taxe professionnelle. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, un maire qui crée l'entreprise, eh bien il n'est même plus récompensé par rapport à ça.
02:08Donc aujourd'hui, indépendamment de tous les chiffres dont on entend beaucoup parler pendant les débats budgétaires, il faut se dire
02:13qu'une personne sur deux qui habite dans une ville grande, petite, rurale, urbaine, eh bien ne paye pas d'impôt direct.
02:19C'est-à-dire que j'habite dans une ville, je paye pas pour la crèche, pour l'école, pour les services aux seniors.
02:24Donc l'objectif que l'on a avec David Lissenard et l'Association des maires de France, c'est de se poser la question de cette contribution universelle,
02:31c'est-à-dire qu'à due proportion de ces moyens, tout habitant d'une ville, eh bien pourrait payer une taxe, une contribution permettant aux finances publiques de fonctionner.
02:41— C'est-à-dire qu'en fonction de ces moyens, chaque habitant d'une commune, un village, une ville, paierait une sorte de contribution financière
02:51pour financer les services publics et les services municipaux. — Évidemment. On n'a rien inventé. C'est déjà présent dans la déclaration
02:59des droits de l'homme et des citoyens de 1789 qui en parle, déjà. C'est-à-dire j'habite dans une commune, eh bien je paye à due proportion des impôts locaux.
03:07Ça n'a rien de choquant. On est venus détricoter un système. Aujourd'hui, on n'y comprend plus rien. On a les droits de mutation, on a des points de TVA.
03:13Et donc l'idée, c'est de se reposer la question des compétences de chacun et que chacun ait une fiscalité claire et locale.
03:20— Non mais d'accord, Emmanuel Salabari. Mais ça alourdit les impôts des Français. — Non, pas si jamais, par exemple.
03:27— Une contribution, c'est bien un impôt. — C'est la raison pour laquelle je vous ai dit qu'il fallait qu'on soit sur un prélèvement obligatoire
03:32moindre qu'aujourd'hui. On peut parfaitement imaginer demain... — Mais comment concrètement ?
03:38— D'abord, il faut pas se poser la question de pour ou contre une telle ou telle taxe. Il faut d'abord simplifier, débureaucratiser.
03:45Il faut qu'on puisse rendre aujourd'hui... Avec 100 €, je fais 2 fois moins qu'il y a 10 ans. C'est-à-dire que plutôt que de se poser
03:50la question toujours des recettes et des recettes, il faut se poser la question pourquoi, si vous achetez vous un stylo ou moi, dans ma mairie,
03:55j'en achète un, pourquoi ça me coûte 40% plus cher. Déjà, on aura fait beaucoup d'économies. Et par ailleurs, vous me dites comment on peut faire.
04:02Tout simplement, par exemple, on pourrait peut-être proposer que sur l'impôt sur le revenu, ce qui soit payé pour une taxe locale
04:07soit déduit, c'est-à-dire qu'on serait pas obligé de retaxer à nouveau dans l'un des pays au monde sur lequel on taxe le plus,
04:14ce qui permettrait à chaque Français, eh bien pourquoi pas de payer une taxe locale, mais de payer moins d'impôts sur le revenu, par exemple.
04:19— Et si vous imposez cette taxe, cette contribution, est-ce que ça veut dire que nous paierons plus d'impôts ?
04:24— Non. Vraiment, non. Ça, c'est une ligne rouge que l'on a toujours dite. Aujourd'hui, l'Association des maires de France dit ça suffit avec les taxes.
04:31Il faut qu'on puisse dire à nos concitoyens qu'il n'est pas normal que l'on puisse plus payer d'impôts locaux. Et il y a beaucoup des habitants,
04:38y compris de ma ville, qui me disent qu'un locataire riche aujourd'hui, eh bien ne paye pas d'impôts locaux, alors qu'un propriétaire...
04:44Et parfois, il y a des propriétaires qui sont pauvres. Eh bien, lui, il n'en paye plus.
04:46— Il y a des propriétaires qui ne sont pas riches et qui paient une taxe foncière. Et il y a des locataires riches qui ne paient pas de taxes d'habitation.
04:52— Et la suppression de la taxe d'habitation fait qu'aujourd'hui, si je veux faire un produit, si j'augmente les impôts, même si 8 maires sur 10
04:59n'ont pas augmenté les impôts depuis 2020 – je voudrais vraiment le rappeler –, eh bien ça veut dire qu'il faut l'augmenter 2 fois plus et qu'aujourd'hui,
05:04à chaque fois qu'on augmente les impôts, les seuls à payer, ce sont les propriétaires.
05:07— Bien. Emmanuel Salaberry, vous êtes maire d'une ville de 45 000 habitants, Talence, banlieue Bordelaise.
05:14Vous êtes confronté, évidemment, au trafic de stupéfiants. — Oui. — Bon. — Quelle solution ? Non, ça paraît simple comme question,
05:23mais c'est tellement compliqué, la réponse. — La réponse est multiple, évidemment. — Oui, la réponse est multiple.
05:28— Comment faites-vous, Talence ? — Alors d'abord, nous, on a voté un plan de prévention et de sécurisation, c'est-à-dire comment on peut essayer
05:35de détourner les gens dès le plus jeune âge. On a aussi renforcé les moyens. Mais en tout cas, on a beaucoup parlé de concours Lépine.
05:41Ce ne sont pas les concours Lépine de construire tout le monde. — Oui, parce que tout le monde... Alors certains veulent emprisonner les consommateurs.
05:47Ça, c'est d'une débilité absolue, parce qu'il faudrait des millions de places de prison. D'autres veulent envoyer l'armée. Enfin bon, tout ça, c'est...
05:56— Oui. Aujourd'hui, il faut responsabiliser tout le monde, y compris jusqu'aux consommateurs. C'est-à-dire qu'on rappelle que s'il n'y a pas de consommateurs,
06:02il n'y a pas de trafiquants de drogue. — Oui, mais comment responsabiliser le consommateur ? — Eh bien ça peut passer effectivement par des amendes délictuelles.
06:08Ça peut passer par tout un tas de dispositifs. Mais aujourd'hui, ce qui est sûr... — Mais les amendes ne sont pas recouvrées. Vous savez bien, souvent, malheureusement.
06:15— C'est vrai. Mais en tout cas, je pense que ça vaut le coup que l'on s'y penche. De toute façon, si la solution était aussi simple que ça,
06:21ça ferait des années que ça fonctionnerait. Ce qui est sûr, c'est qu'on est dans un pays aujourd'hui dont la consommation de drogue au quotidien
06:27augmente le plus en Europe. Donc il faut qu'on soit capables de répondre à cet enjeu. Moi, je veux juste partager avec vous qu'aujourd'hui,
06:32ce trafic de drogue, il gangrène beaucoup beaucoup de quartiers. Et c'est pas forcément que les quartiers qu'on appelait auparavant populaires.
06:40C'est devenu une vraie réalité pour les maires. Aujourd'hui, les gens se tournent vers nous. On dit souvent qu'on est les derniers élus à porter d'engueulades.
06:46Et ils nous disent aujourd'hui qu'on n'en peut plus des conséquences de ce trafic. Donc on peut pas rester comme ça. Sinon, on laissera la France au populiste.
06:53— Merci beaucoup, Emmanuel Servier, maire de Talens, dans la région bordelaise.