Regardez Les auditeurs ont la parole avec Eric Brunet et Isabelle Choquet du 29 octobre 2024.
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00:00Jusqu'à 14h, les auditeurs ont la parole sur RTL, avec Eric Brunet et Isabelle Choquet.
00:07Alors les amis, le programme, dans un petit quart d'heure, on en parlait à l'instant,
00:10on va parler des difficultés pour se loger, le prix des locations, la trouvée des locations,
00:16la galère des locataires, ça c'est pour dans un quart d'heure, mais tout de suite,
00:20on va commencer avec la grève à l'hôpital, on est avec Christian qui est là.
00:24Bonjour Christian.
00:25Bonjour tout le monde, bonjour à vous.
00:27Que faites-vous Christian dans la vie ?
00:29Alors moi je suis infirmier depuis 1989 en centre hospitalier.
00:33Et vous êtes gréviste ?
00:35Pardon ?
00:36Vous êtes gréviste ?
00:37Alors je suis gréviste, mais je vais au travail.
00:40Alors là, c'est la grève à la japonaise, on va au travail et on porte un brassard, c'est ça ?
00:46Tout à fait, c'est exactement ça.
00:49On nous sent dans l'obligation de faire ça, puisque nous ne sommes pas assez.
00:52Nous ne sommes pas assez nombreux dans le service.
00:54Donc si je me mets en grève, c'est forcément un collègue qui va en pâtir.
00:57D'accord, vous allez m'expliquer, nous expliquer tout ça.
01:00La grève de l'intérieur, l'hôpital de l'intérieur.
01:04Ce n'est plus les patients qui parlent, c'est les soignants.
01:06A tout de suite Christian.
01:07A 13h01, je me tourne vers Isabelle Choquin, en attendant d'écouter Christian plus longuement,
01:12pour le rappel des titres Isabelle.
01:14Et d'abord précisément, ce sujet qui va nous occuper dans les auditeurs ont la parole,
01:18l'hôpital en grève, ce qui est en cause c'est le projet de budget de la sécu
01:21qui prévoit une hausse des crédits d'environ 3%.
01:24C'est insuffisant pour les syndicats qui réclament 6% au moins,
01:27à la fois pour satisfaire les besoins mais aussi pour combler l'inflation.
01:31Ils dénoncent aussi la volonté du gouvernement de s'attaquer aux arrêts maladie des fonctionnaires
01:35en passant à trois jours de carence au lieu d'un.
01:38Emmanuel Macron au Maroc.
01:40Devant le parlement arabe, le président a appelé à une coopération naturelle
01:43et fluide contre l'immigration illégale.
01:45Il réclame davantage de résultats.
01:47Un partenariat a été conclu pour que le Maroc reprenne plus facilement ses expulsés.
01:52Et puis le Tour de France 2025 vient tout juste d'être dévoilé.
01:56112e édition, 100% hexagonale, c'est une première depuis 5 ans.
02:00Départ le 5 juillet de Lille, arrivée le 27 sur les Champs-Élysées.
02:04Ce sera la 50e année sur les Champs.
02:06Le Tour passe par le Mont Ventoux, le col de la Loz et super bannières.
02:12Et le temps pour cet après-midi, Peggy Broch, toujours gris.
02:14Avec un ciel bien gris encore sur une bonne partie nord du pays,
02:17entre la Bretagne et les Pays de la Loire,
02:19en allant vers l'Ile de France, les Hauts de France et les frontières du Nord.
02:21Quelques faibles pluies sur les bords de Manches,
02:23mais on a tout de même une petite poche d'éclaircies du côté de la Normandie.
02:26C'est gris également dans le sud-ouest, entre le Roussillon et l'Élande,
02:31avec quelques rares averses, du soleil au pied des Pyrénées,
02:34puis du soleil partout ailleurs, entre les Charentes, le Massif Central,
02:38en montant vers la Bourgogne et l'Alsace, où on pourrait avoir quelques chances d'éclaircies.
02:42Et dans le sud-est également, c'est du beau soleil.
02:44Soleil et douceur d'ailleurs dans le sud, jusqu'à 24 degrés à Toulon,
02:49cet après-midi, 23 à Nîmes, 22 à Agen, 21 à Aurillac,
02:5319 degrés à Lyon comme à Bordeaux, 17 à Tarbes,
02:56mais un petit 15 degrés seulement à Paris comme à Nantes et 14 à Lille.
03:00Il fait doux quand même.
03:01Il fait très doux, exactement.
03:03Pour la saison, pour une fin octobre, c'est assez rare.
03:05Merci Peggy.
03:06Alors Christian, pourquoi une nouvelle grève de personnel de soins,
03:19sachant que le budget de l'hôpital va augmenter de 3% ?
03:23On a dit que ce n'est pas rien, 3%.
03:25Derrière, il y a des impôts, il y a des Français qui financent tout ça, Christian.
03:29Tout à fait, mais ces 3%, ils vont aller où à l'hôpital ?
03:33C'est la question qu'il faut se poser.
03:36Moi, ce que je constate depuis 1989, c'est que l'hôpital,
03:40ça veut bien dire ce que ça veut dire, c'est l'humanité, l'humanisme,
03:43il n'y a pas de problème, le soin.
03:45Actuellement, moi, ce que je vois depuis une bonne quinzaine d'années,
03:50c'est qu'il n'y a plus de soignants, il n'y a plus de vocation de soignants.
03:54Ça n'intéresse plus les gens de travailler un week-end sur deux,
03:57de travailler 24 heures sur 24, jour, nuit, voire en 12 heures.
04:01Ça n'intéresse plus les jeunes, il n'y a aucun problème de ce côté-là.
04:04On le voit bien avec les étudiants.
04:06Mais par contre, on a créé...
04:08Ça, c'est intéressant, Christian.
04:10La population étudiante n'est plus intéressée par les métiers du soin,
04:14c'est-à-dire médecin, infirmier, infirmière, soignant ?
04:18Je ne dis pas la plupart, ce n'est pas vrai.
04:21Mais moi, les étudiants qui viennent dans mon établissement,
04:23qui viennent que j'encadre, que j'essaie de former dans mon stage,
04:27dans les stages auxquels ils viennent, c'est des gens qui...
04:30C'est depuis Parcoursup, il n'y a plus de concours infirmier.
04:33Ce qui veut dire que Parcoursup, les gens,
04:35quand ils ne sont pas pris dans une filière,
04:37ils vont dans une autre de la santé.
04:39Ah oui, ce n'est pas la vocation absolue.
04:42Quand vous ne pouvez pas attraper la filière kiné,
04:47vous prenez l'infirmière, par exemple.
04:49Ce ne sont pas deux métiers totalement différents.
04:51Et vous sembliez dire que sur les horaires, en revanche,
04:54ils ne sont plus regardants.
04:57Là, ça ne va pas être possible parce que moi, j'ai besoin de mon week-end.
05:00Bien sûr.
05:02Mais c'est un peu partout.
05:05Moi, ça fait toute ma vie, j'ai travaillé un week-end sur deux,
05:09j'ai travaillé un férié sur deux, j'ai travaillé en douze heures.
05:12C'est très fatigant.
05:14Quand vous faites trois journées de douze heures ou trois nuits de douze heures,
05:18je peux vous dire que vous avez besoin de deux ou trois repos derrière.
05:21C'est une question de salaire aussi, Christian ?
05:23Comment ?
05:24C'est une question de salaire aussi ?
05:26C'est-à-dire qu'on ne veut pas se donner autant de mal pour si peu ?
05:29Oui, tout à fait, je suis d'accord.
05:31Le salaire ne change rien.
05:33Quand vous faites du douze heures de jour,
05:36c'est-à-dire que de 7h à 19h, vous êtes payé en horaire de jour.
05:39Quand vous êtes de 19h à 7h du matin,
05:43on vous enlève quand même, de 7h à 21h, on vous enlève les primes de nuit,
05:47et de 6h à 7h du matin, on vous enlève la prime de nuit.
05:50On est bien d'accord.
05:52Donc vous faites 12h, mais vous n'êtes payé que sur 9h.
05:55Mais pourquoi on vous enlève la prime de nuit si vous travaillez 12h la nuit ?
05:58Les horaires de nuit, c'est de 21h à 6h du matin.
06:01Ah oui, d'accord.
06:03Vous voyez ?
06:04Mais tout ça, c'est plein de subtilités.
06:06Mais il y a des gens qui ont été embauchés à l'hôpital pour faire ça.
06:10Christian, j'ai compris un petit peu.
06:13Vous êtes revenu sur la spécificité, la nature de votre travail.
06:16J'ai compris.
06:17Toute votre vie, vous avez travaillé depuis 1989.
06:19Ce n'est pas rien.
06:20Un week-end sur deux, un férié sur deux, j'entends.
06:23Bon, très bien.
06:24Vous nous dites que c'est un sacerdoce, je l'accepte.
06:26Mais où est le problème aujourd'hui ?
06:28Pourquoi est-ce qu'aujourd'hui, vous êtes en grève ?
06:30Parce qu'on est en train de faire du fonctionnaire bashing.
06:34Moi, je ne parle que pour la fonction publique hospitalière.
06:37Je ne connais pas les autres et je n'ai pas d'avis sur les autres fonctions publiques,
06:42territoriales, etc.
06:44Mais moi, si les gens tapent un peu sur les fonctionnaires,
06:49mais venez travailler à l'hôpital,
06:52venez travailler un week-end sur deux,
06:54venez travailler un férié sur deux.
06:56Il y a beaucoup de gens.
06:57Moi, Christian, j'ai un immense respect pour vous et votre travail.
07:00Mais il y a aussi dans le privé des gens qui, en fonction de leur métier,
07:04travaillent un week-end sur deux.
07:05J'imagine qu'il y a des astreintes également dans le privé.
07:08Moi, ma question, elle est ailleurs.
07:10Je me pose depuis très très longtemps la question des 35 heures.
07:14Car un jour, un expert de la santé, un économiste de la santé m'a dit sur RTL,
07:19qu'en Allemagne, il y a le même ratio d'infirmières par patient dans l'hôpital public.
07:26C'est-à-dire autant d'infirmières par patient.
07:29Mais il y a peu de problèmes de ressources humaines car,
07:33bon d'abord, elles sont mieux payées, c'est un premier sujet.
07:35Oui, elles sont mieux payées.
07:36Mais en termes d'organisation, il n'y a pas de problème parce qu'elles sont encore aux 40 heures.
07:42Alors, nous actuellement, nous sommes au travail, l'hôpital est aux 35 heures.
07:47Mais trouvez-moi une infirmière qui fait simplement 35 heures.
07:51Parce que moi, j'ai changé un petit peu de poste parce que j'étais en EHPAD.
07:56Je prenais en charge 120 résidents, tout seul de nuit, comme infirmier.
08:03J'avais 12 aides-soignantes.
08:05Mais je peux vous dire que vous n'y allez pas les mains dans les poches.
08:08On est bien d'accord ?
08:10Donc il y a ça aussi qui fait peur.
08:12C'est-à-dire que plus ça va, parce que ça devient de la maltraitance institutionnelle.
08:17Un infirmier, la nuit, pour 120 personnes en EHPAD, effectivement, on est sur des ratios qui sont inquiétants.
08:28Donc on a la responsabilité de faire tous les traitements pour le lendemain, voire pour la semaine.
08:34On a aussi, forcément, sur 120 résidents, ce qui est tout à fait normal,
08:38ce sont des personnes âgées qui sont en demande de soins permanentes, moi je dirais quasiment permanentes.
08:45Alors il y a des nuits, oui, ça va être très calme.
08:47Mais il y a des nuits où je rentre le matin, j'ai envie de me coucher.
08:51Merci Christian, on va faire tourner la parole.
08:53Je vous en prie.
08:54On va accueillir Marie qui nous a appelé au 3210. Bonjour Marie.
08:57Bonjour vous tous. Bonjour Christian et collègues.
09:01Alors moi, ça tombe bien, je fais partie du privé.
09:04J'ai commencé ma carrière il y a 40 ans en service privé.
09:10J'ai fait aussi de la géronto, de la gérontopsie.
09:13Et j'ai voulu me spécialiser en soins palliatifs accompagnement de fin de vie.
09:17Donc en fin de carrière, pendant le Covid, je suis allée dans ce service.
09:23Nous étions deux aides-soignantes en 12 heures.
09:27Et il y en a eu un qui venait nous aider le matin de 7 heures à 14 heures.
09:32Donc je tiens à dire que nous avions des personnes en oncologie, c'est-à-dire cancéreux, et presque fin de vie.
09:40Nous n'avions pas assez de temps pour s'occuper d'elles et encore moins de nous.
09:45Ce qui fait que, par exemple, un 1er janvier, nous avons pris notre repas à 16 heures.
09:52Et en plus, on s'est fait fâcher, pour ne pas dire autre chose, par des familles parce que nous étions assis à 16 heures.
09:58Nous leur avons donc dit que c'était notre première pause de la journée.
10:0436 heures d'affilée, c'est infaisable. Moi j'ai 64 ans maintenant.
10:09Pendant le service, je suis tombée dans les pommes.
10:12Et on m'a dit, puisque tu n'es plus capable de le faire, va voir ailleurs, on n'a plus besoin de toi.
10:19Mais c'est quoi le problème, Marie ? C'est l'État qui ne recrute pas suffisamment de personnel hospitalier ?
10:24C'est la crise des vocations, comme le disait Christian juste avant ?
10:27Il y a les deux. En fait, les jeunes, d'abord, ne veulent plus de CDI.
10:31Parce qu'elles disent qu'en CDD, elles sont mieux payées.
10:34Vous parlez des jeunes aides-soignantes ou infirmières à l'hôpital ?
10:41Non, je parle du privé. On a eu des grèves pareilles.
10:46Là, vous êtes toujours dans le privé ?
10:48Moi, maintenant, je suis pré-retraitée et j'ai changé, mais c'est pareil, je suis toujours dans le médico-social.
10:55Je fais fonction de monitrice éducatrice.
10:59Ce que vous êtes en train de me dire, c'est qu'aujourd'hui, dans le privé, pour ces métiers-là du soin,
11:05beaucoup de jeunes préfèrent être en CDD, parce que c'est mieux payé qu'en CDI,
11:11quand on additionne les CDD, comme il y a une raréfaction de la main-d'oeuvre.
11:15Les CDD, on les fait beaucoup tourner, ils ont beaucoup de boulot, finalement.
11:19C'est ça, sauf que du coup, elles sont épuisées, et quand elles en ont marre, elles partent.
11:23Donc, on est en sous-effectif aussi, régulièrement, dans les établissements.
11:28Le gros problème, finalement, Marie, et là, vous êtes d'accord avec Christian à l'instant,
11:32c'est que ce sont des métiers qui n'attirent plus.
11:35Les gens ne se battent pas pour être infirmière, infirmière, être soignante, ou en poste.
11:40La durée de vie d'une infirmière, maintenant, c'est 5 ans.
11:45Et moi, dans ma famille, j'ai des belles-filles par alliance,
11:50il y en a 3 qui sont infirmières, elles ont travaillé 5 ans.
11:53Moi, j'avais une cousine qui était infirmière dans le sud-ouest, dans l'hôpital public,
11:58et elle avait l'hôpital public vraiment chevillé au corps, c'était une fois...
12:03Oui, mais ça, c'était dans une autre vie.
12:05Peut-être, et il y a quelques années, pour des raisons personnelles, elle est devenue libérale.
12:09Et elle m'a avoué, elle m'a dit, ma vie a changé,
12:14j'ai un confort de vie, aujourd'hui, qui n'a plus rien à voir avec avant.
12:19Vous savez, on n'a aucune reconnaissance.
12:23En plus, maintenant, excusez-moi, je vais être un peu vulgaire, mais là, j'en peux plus.
12:27On se fait engueuler par les familles, parce qu'on ne réagit pas assez vite.
12:32Mais quand vous êtes 2 pour 25 personnes en oncologie,
12:38soit palliatif, qui ont besoin de réaction,
12:42qui ont besoin de douceur, qui ont besoin de kalinothérapie,
12:46on ne peut pas, parce que nous-mêmes, on est...
12:49Je vous dis, moi, j'ai fait un malaise, donc on m'a dit, tu ne reviens pas.
12:52J'étais en CDD, donc voilà.
12:54Merci Marie, merci beaucoup pour ce témoignage.
12:57Muriel nous appelle au 3210 également.
13:00Ma chère Muriel, je vous dis bonjour.
13:02Bonjour, bonjour.
13:03On est avec Isabelle Choquin, on vous écoute au 3210.
13:07Qui êtes-vous ?
13:08Alors, moi, j'ai 66 ans, je suis retraitée,
13:12j'ai fait ma carrière en tant qu'infirmière dans l'hôpital public.
13:16Toute ma carrière dans l'hôpital public.
13:18Dans quel coin ?
13:19A Mulhouse.
13:21Et vous comprenez ceux qui font grève aujourd'hui ?
13:25Mais bien sûr que je les comprends.
13:27Mais pourtant, on a augmenté la dotation de l'hôpital de 3%.
13:30C'est des impôts derrière, c'est des Français qui payent des impôts
13:33pour donner plus d'argent à l'hôpital.
13:35Alors ça, j'entends bien, et j'en suis bien consciente.
13:38Mais moi, je vais juste vous parler un petit peu de ce qui s'est passé il y a 20 ans, 30 ans.
13:43Ça a déjà commencé à cette époque-là.
13:46Et c'est vrai que si on parle avec mes collègues qui sont retraités,
13:50on se dit que finalement, les choses n'ont pas vraiment évolué.
13:54La charge de travail a beaucoup augmenté, ça c'est une certitude.
13:58Malheureusement...
13:59Qu'est-ce qu'on fait de plus ?
14:00Qu'est-ce qu'on fait de plus aujourd'hui, quand on est infirmière par exemple,
14:04qu'on ne faisait avant ?
14:06Disons que les pathologies...
14:09Il y a peut-être des pathologies beaucoup plus longues aussi.
14:11Il y a peut-être la...
14:14Et plus de patients par infirmière aussi peut-être ?
14:17Alors, moi je crois que...
14:19Vraiment, dans ma carrière, j'ai fait grève.
14:22Mais comme disait Christian,
14:24quand on est des petites équipes, on est réquisitionnés d'office.
14:27Et si vous ne travaillez pas, si vous n'allez pas au travail,
14:31vous avez un blâme.
14:32Et c'est ce que j'expliquais aussi à la personne qui m'a reçu,
14:35c'est que de toute façon, on n'a pas un impact.
14:38Comme par exemple avoir une grève à la SNCF,
14:41ou une grève des routiers qui vont bloquer des autoroutes.
14:45Vous comprenez ?
14:46À notre niveau, on ne peut pas avoir tellement d'impact.
14:49Mais moi, quand je faisais grève,
14:51on n'avait même pas le droit de mettre quelque chose sur nous
14:55qui disait qu'on était en grève.
14:57Mais forcément, les soins, on les faisait.
15:00Et puis, le problème aussi,
15:03c'est que personne n'a vraiment conscience de ce qui passe à l'hôpital.
15:08Vous parliez tout à l'heure des 35 heures,
15:11et je suis entièrement d'accord avec vous.
15:13Quand on est passé aux 35 heures,
15:15la situation a été beaucoup plus catastrophique.
15:17Tu me ressens, c'est mon vécu,
15:20pour avoir travaillé à l'hôpital public.
15:22Mais le problème aussi,
15:24c'est qu'on a une vraie conscience professionnelle.
15:27Et que le problème, c'est qu'on aimerait faire les choses
15:31comme elles doivent être faites.
15:32Et je crois que la souffrance des soignants,
15:34elle vient aussi de ça.
15:36C'est parce que on ne nous donne pas forcément...
15:39Vous savez ce que j'ai comme sentiment ?
15:41J'ai le sentiment qu'en vous écoutant, vous,
15:44Marie, Christian, que j'ai eu tout à l'heure,
15:47j'ai l'impression qu'il y a un très grand besoin
15:51de parler, d'être entendu, d'être compris.
15:54Mais que c'est parfois un petit peu...
15:56Je dirais que c'est un petit peu anarchique.
15:59On ne sait pas tellement pourquoi il y a cette grève.
16:02Plus de moyens, il y en a déjà un peu plus
16:04qui a été donné cette année.
16:06Oui, Murielle ?
16:07Ce que je voulais juste rajouter,
16:09c'est qu'effectivement, moi, quand je faisais grève,
16:11ce n'était pas pour avoir plus de salaire.
16:13C'était juste pour pouvoir avoir un fonctionnement correct.
16:19C'est-à-dire que moi, j'étais dans un service Louvre.
16:22C'est juste basique, il y avait deux infirmières le matin,
16:25une infirmière l'après-midi.
16:26Mais c'était un service très, très Louvre.
16:28Et je veux dire, on n'arrêtait pas de la journée.
16:31Vous voyez, c'est juste qu'on arrive à tourner quand même
16:35dans des conditions correctes.
16:38Et ça, je ne sais pas...
16:40Ça s'appelle plus de moyens.
16:43Ça s'appelle faire grève pour avoir plus de moyens humains.
16:46Moi, quand je faisais grève, c'était vraiment pour avoir...
16:51Et vous êtes solidaire, vous, qui êtes ancienne infirmière,
16:53de ceux qui font grève aujourd'hui, qui ont mis un brassard noir
16:55sur leur blouse blanche. Merci.
16:57Mais oui, parce que c'est une situation qui perdure
17:01depuis tellement d'années.
17:02Merci, Muriel. Merci, Christian.
17:04Vous allez prendre votre fonction aujourd'hui, Christian ?
17:07Oui, tout à fait. Dans dix minutes, je suis au travail.
17:10Vous êtes au travail et vous aurez ce brassard noir sur le bras.
17:14Jusqu'à 21h ce soir.
17:16Eh bien, bon courage à vous, Christian.
17:17Merci, Christian. Merci beaucoup à tous.
17:21On voulait vous parler de cette grève des métiers de la santé aujourd'hui,
17:25qui est une grève à la japonaise, j'ai envie de dire.
17:28On va bosser, mais avec un brassard.
17:30Dans un instant, les difficultés de se loger,
17:34trouver des appartements à louer, c'est un enfer,
17:37une vraie galère, paraît-il, une statistique est tombée.
17:40On va en parler dans une poignée de secondes avec vous.
17:44Envoyez-nous vos messages sur l'application RTL
17:47ou appelez-nous au 3210.
17:4950 centimes la minute.
18:08Je suis en train d'écouter le témoignage de cet infirmier
18:12qui exerce depuis très longtemps.
18:15Je trouve qu'on sacrifie trop le personnel médical.
18:19On n'attribue pas les budgets.
18:21Avant, la France était un pays renommé pour ses hôpitaux.
18:25Maintenant, c'est fini.
18:27Ah oui, c'est Monique qui réagissait à l'instant
18:29à ses personnels de santé dans l'hôpital public,
18:33ou pas que d'ailleurs, qui se mettent en grève.
18:36Voilà, Monique qui vient de nous laisser ce message.
18:38Isabelle Choquet, on va maintenant parler
18:40des difficultés de se loger, de trouver un logement, une location.
18:44Oui, la grande crise de la location avec ce chiffre
18:47qui nous a frappé un tiers de logements en moins
18:50sur le marché de la location actuellement.
18:52C'est très, très tendu.
18:53Et pour en parler avec nous, on accueille Christiane
18:55qui a appelé le 3210.
18:56Bonjour Christiane.
18:57Bonjour, à vous et à tout le monde.
19:00Bonjour, alors Christiane, je crois que vous êtes retraitée.
19:03Vous n'êtes pas directement concernée.
19:05Non, c'est mon petit-fils qui est concerné.
19:08Qu'est-ce qui lui arrive ?
19:09Il s'appelle Arthur, il a 22 ans.
19:12Il prépare un master à Toulouse, dans la cybersécurité.
19:17Et bien, il n'a pas de logement.
19:19Donc, toutes les semaines, c'est du Airbnb.
19:23Il se loge sur Airbnb.
19:25C'est-à-dire qu'il prend des petits logements meublés,
19:28mais ça doit être un jour, deux jours, une semaine.
19:31Il prend du lundi au vendredi et il rentre le week-end.
19:35Parce que le week-end, de toute façon, c'est reloué pour autre chose.
19:39Et ce n'est jamais le même.
19:42Appartement d'une semaine à l'autre.
19:44Christiane, quand vous nous dites qu'il n'a pas trouvé de logement,
19:47j'imagine qu'il a cherché et bien cherché.
19:49Il a cherché longtemps ?
19:50Oui, il a cherché depuis qu'il a su qu'il voulait partir à Toulouse.
19:55Qu'il avait réussi et qu'il partait à Toulouse.
19:57Donc, on s'est déplacés.
19:59Moi, je ne me suis pas déplacée,
20:01mais on s'est déplacés plusieurs fois avec lui
20:03par des agences immobilières pour aller voir les logements.
20:07Il y a eu des allers-retours, il n'y a eu toujours rien.
20:10Et puis, comme beaucoup de jeunes, il s'est fait arnaquer aussi.
20:14Ah oui ?
20:15De 1.000 euros.
20:16C'est-à-dire ?
20:17Sur Internet, il n'y a pas que lui.
20:22Il était prêt, il devait déménager.
20:25Il a versé 1.000 euros, il n'a pas eu d'appartement.
20:27C'était une arnaque.
20:28C'était une arnaque.
20:29Mais dites-moi, il y a eu un, l'arnaque de 1.000 euros.
20:33Deux, un Airbnb du lundi au vendredi à Toulouse.
20:38Comme ça, toutes les semaines, ça doit quand même coûter bonbon.
20:41Ça doit coûter plus cher qu'un loyer mensuel.
20:43Ça coûte très cher.
20:44Il faut compter entre 300 et 500 euros.
20:47Par semaine ?
20:48Bah oui.
20:52Est-ce qu'il va réussir à tenir le rythme ?
20:54Maintenant, il est un peu plus aguerri.
20:58Parce que ça fait déjà un moment, depuis septembre.
21:02Mais au début, ça a été très très dur.
21:04Mais c'est dur parce qu'il est quand même fatigué.
21:05Il faut se concentrer, il faut travailler.
21:07Il ne travaille pas à Toulouse le week-end.
21:09Il travaille à la maison.
21:10C'est compliqué.
21:12Et puis psychologiquement, ça lui fait un petit déménagement toutes les semaines.
21:17Toutes les semaines, oui, bien sûr.
21:19Et il n'y en a pas que lui.
21:21Je parle aussi, on en connaît plein.
21:23Vous êtes en train de me dire, Christiane, qu'à Toulouse,
21:26où il y a manifestement un manque de petits logements pour les étudiants,
21:30votre petit-fils Arthur, 22 ans, n'est pas le seul.
21:33Il y en a plusieurs dans sa connaissance.
21:35Et c'est connu.
21:36Ils sont obligés d'aller chez des Airbnb en première semaine.
21:39Puis alors, ils laissent tomber l'appartement le week-end.
21:41J'en ai parlé encore la semaine dernière avec lui.
21:43Mais il m'a dit, tous les logements étudiants sont comme ça.
21:48Est-ce qu'il a essayé la colocation, Christiane ?
21:51Oui, c'est difficile la colocation.
21:54Il n'a pas trouvé non plus.
21:56Parce qu'il faut un appartement, un grand appartement.
21:59Il faut quand même trouver aussi quelqu'un.
22:03Lui, c'est quelqu'un de très sérieux.
22:05Il ne veut pas s'amuser.
22:07Ses études, c'est important pour lui.
22:10Il cherche quoi, votre petit-fils ?
22:12On va lancer un appel.
22:13Il cherche quoi ?
22:14Au moins un studio.
22:16Un studio de 20 mètres carrés minimum ?
22:18Voilà, le minimum.
22:20Il a le quartier Gare, Capitole, Rangueuil.
22:24Voilà, quartier Gare, Capitole, Rangueuil.
22:30Un studio.
22:32Quel est le budget, à peu près ?
22:35De toute façon, nous, on avait eu des prix, des propositions.
22:42C'est quand même assez cher.
22:44Mesdames, Messieurs, si vous avez une proposition à faire à Arthur, le petit-fils de Christiane,
22:49pour un studio à Toulouse, pour cet étudiant,
22:53pour l'année du côté de Rangueuil, du côté de la Gare ou du Capitole,
22:58vous appelez au 3210.
23:00Vous nous tenez au courant.
23:01Merci beaucoup, Christiane.
23:02Voilà, et je souhaite, et ça s'arrange aussi pour tous les autres,
23:07que tous les autres étudiants puissent trouver un logement.
23:10C'est important.
23:11Merci, Christiane.
23:13On a passé le message.
23:14Je ne sais pas si ça va marcher, mais on aura peut-être des appels.
23:17On vous mettra en contact.
23:18Bonjour, Bernard.
23:19Bonjour.
23:20Vous êtes dans quel coin de France ?
23:22Dans le 92.
23:24Propriétaire ou locataire ?
23:26Alors, propriétaire d'un appartement depuis 20 ans,
23:30que j'ai mis en location il y a une dizaine d'années.
23:33Oui.
23:34J'ai l'impression que vous le regrettez.
23:37Vous le regrettez ?
23:38Oui, une première fois.
23:39Oui, parce qu'une première fois, je l'ai refait à neuf pour le relouer.
23:43Et là, mon locataire vient de partir et mon appartement, il est saccagé.
23:46Ah, attendez.
23:47Oulala.
23:48Restez avec moi tout de suite.
23:56Isabelle Choquet.
24:00Isabelle Choquet.
24:01Eric Brunet.
24:02Les auditeurs ont la parole sur RTL.
24:05Je suis propriétaire des immeubles à Lille.
24:09J'avoue que c'est facile de louer.
24:11Par contre, il faut aussi se mettre à la place des bailleurs
24:14qui ne sont pas trop protégés par rapport à des locataires pas très bienveillants.
24:20Nous sommes un peu démunis, ce qui peut expliquer la pénurie de logements sur Lille.
24:24Je vous souhaite une bonne journée.
24:26Très intéressant, mesdames, messieurs.
24:28J'ignorais qu'il y avait à ce point des difficultés pour se loger.
24:32Bernard était avec nous.
24:35Mon cher Bernard, rebonjour.
24:37Rebonjour.
24:38Vous avez donc un appartement que vous avez acheté comme un investissement,
24:44peut-être pour payer un complément de retraite.
24:48Enfin, je n'en sais rien.
24:49C'est exactement ça.
24:50Et mal vous en a pris parce que le complément de retraite,
24:54il va falloir y faire des travaux.
24:57Exactement.
24:58De nettoyage, on va dire.
25:00Voilà.
25:01Alors, ce n'est pas faute de s'occuper.
25:03Je viens de changer des baies vitrées pour que ça soit aux normes.
25:06J'ai fait tout ce qu'il y avait à faire.
25:09Et là, quand j'ai retrouvé mon appartement,
25:11alors bon, je vais le refaire.
25:13On va le refaire.
25:14Mais c'est ça le problème.
25:16Comme disaient les auditeurs et les messages des surrépondeurs,
25:18c'est qu'on n'a aucune protection.
25:21Alors, OK, j'ai une franchise de 800 euros.
25:23Ouais, OK, d'accord.
25:24Mais enfin, voilà quoi.
25:27Alors aujourd'hui, je ne sais pas quoi faire.
25:29Est-ce que je vais le louer ?
25:30Est-ce que je vais le vendre ?
25:32Est-ce que je vais le laisser vacant ?
25:33Je ne sais pas.
25:34Je ne sais pas.
25:35Parce qu'au bout du bout...
25:37Mais alors, cela dit, Bernard, il est normal qu'après avoir loué son appartement dix ans,
25:43il y a le coefficient d'usure.
25:45Il est normal qu'on ne le retrouve pas en aussi bon état.
25:47Les peintures sont défraîchies, etc.
25:49Oui, non, mais là-dessus, il n'y a pas de problème.
25:51Mais quand vous retrouvez une porte d'entrée qui est multipliquée par des fléchettes,
25:56des sanitaires qui sont bons à changer parce qu'ils sont irrécupérables,
26:02voilà, et j'en passe.
26:05Vous voyez, c'est...
26:07Voilà.
26:08Bon.
26:09Mais quand vous dites carrément retirer votre logement du marché et le laisser vacant,
26:14c'est un manque à gagner pour vous en vérité ?
26:16Oui, mais aujourd'hui, qui ont fait le...
26:20Alors, je ne me plains pas.
26:22Parce que nous, on est propriétaire, on est assez aisé par rapport à certaines personnes.
26:25Mais si on fait le compte au bout du bout du bout du bout,
26:28vous ne gagnez rien du tout.
26:30Les impôts, les frais de remise.
26:33En plus, c'est un appartement qui est sur le plus haut étage
26:40et le dessus, c'est une terrasse technique.
26:44Voilà, il va falloir faire des travaux pour que l'indice...
26:50Oui, que le diagnostic de performance énergétique soit dans les clous.
26:54J'ai entendu plusieurs fois, je disais ça tout à l'heure,
26:57des gens dans votre situation qui disaient
26:59si ça continue cet appartement, on va le vendre
27:02parce que c'est trop compliqué aujourd'hui d'être propriétaire enfant en France
27:07et de louer, il y a trop de galères de bureaucratie, de normes.
27:11Est-ce que vous iriez jusque-là ?
27:13Je pense, oui.
27:16Pourtant, c'est un appartement qui est centre-colombe, près de la gare et tout.
27:20Quand vous dites, Bernard, au bout du bout du bout du bout du bout,
27:24je ne gagne rien, qu'est-ce que vous payez finalement ?
27:29Quelles sont les charges qui sont aujourd'hui à votre charge, justement ?
27:33Moi, j'ai fait le choix de faire un loyer pas trop élevé dans une belle résidence.
27:39Les charges coûtent très cher.
27:41Il y a des travaux collectifs qui coûtent chers.
27:44Les impôts, c'est quelque chose.
27:46L'impôt sur le mobilier qui coûte excessivement cher,
27:49qui a pris je ne sais plus combien de pourcents en deux ou trois ans.
27:52Les travaux que j'ai faits,
27:54je pensais que ça allait donner de la valeur à l'appartement,
27:57mais en fait, vu l'état du marché, ça ne donne rien du tout.
28:00Et voilà, ce n'est pas au bout du bout.
28:04C'est beaucoup, si à la fin du mois, ça me laisse 150 euros
28:10pour un investissement assez conséquent.
28:13Mais je vous dis, je ne me plains pas.
28:15Il y a des gens qui ont besoin.
28:17Mais le dossier, il est là aujourd'hui.
28:19Est-ce que je vais rebouer ?
28:21Parce que ça fait mal quand vous rentrez dans un appartement
28:24et vous dites, waouh, dans quel état il est ?
28:27Bernard, justement, vous êtes tombé visiblement sur des locataires indélicats.
28:31On va accueillir Marc qui nous a appelé au 3210. Bonjour.
28:34Oui, bonjour Elisabeth.
28:36Bonjour Eric.
28:38Vous avez eu, si je ne dis pas de bêtises,
28:41vous avez eu au contraire une locataire assez exemplaire pendant très longtemps.
28:44Ah oui, 42 ans, 42 ans.
28:48Ecoutez bien, 42 ans et son règlement tous les cinq du mois.
28:52Je peux vous dire que des locataires comme ça,
28:54vraiment j'en souhaite beaucoup pour des propriétaires
28:57et je pense que ça améliorerait le problème du manque de logement en France.
29:04C'est colossal.
29:05Mais je pense qu'on trouverait un petit peu plus d'appartements, de maisons à louer.
29:12Vous êtes dans quel coin de France, Marc ?
29:14Écoutez, moi je suis sur le Morbihan.
29:19Mais les deux biens immobiliers qui me restent sont sur la région parisienne.
29:25La locataire me donne son congé, elle part en province.
29:30Et donc j'ai trouvé un acquéreur pour son logement qui est dans un état impeccable, je dois dire.
29:38Un nouveau locataire ?
29:40Non, elle part et je vends le petit qu'elle occupait.
29:48J'ai un certain âge.
29:50Pendant 42 ans, elle vous a payé le 5 du mois, tous les mois, sans zone de croche.
29:55Mais parce qu'elle s'en va, vous préférez vendre votre appartement ?
29:57Écoutez, je suis sur le Morbihan et mon bien est sur la région parisienne.
30:05Et prenant de l'âge, les allers-retours, les soucis...
30:09Je suis aussi un propriétaire qui est quand même très attentif à l'entretien de son patrimoine.
30:16Et donc je suis très souvent sur la région parisienne.
30:19J'ai un cas contraire, un petit appartement à côté d'une autre.
30:27C'était des amis, on est venus me trouver en me disant
30:31« Marc, pour notre fils, un appartement... »
30:33Bon, j'ai fait en sorte que...
30:35Et j'ai à peu près 5-6 000 euros d'impayés que je...
30:40Depuis 10 ans !
30:42Pour le fiston du copain ?
30:45Ah là là, restez avec nous Marc !
30:48Restez avec nous, alors là c'est terrible.
30:50Rends-nous un petit service là, c'est pour le fils de quelqu'un qu'on connaît.
30:53Allez, s'il te plaît, bon bah d'accord.
30:55Et hop, 5-6 000 euros d'impayés, à tout de suite.
30:58Contactez-nous gratuitement via l'appli RTL ou au 3210.
31:0250 centimes l'ami.
31:04Jusqu'à 14h, les auditeurs ont la parole sur RTL.
31:07Avec Eric Brunet et Isabelle Choquet.
31:10Oui bonjour, je vous appelle à propos de la crise du logement.
31:12Le souci c'est que les propriétaires sont pris un peu pour des courges
31:15lorsque les locataires ne payent pas des grades et tout ça.
31:18En plus, je pense que ce n'était pas franchement une bonne idée de tirer la taxe d'habitation
31:22puisque la taxe d'habitation devait être payée surtout par les locataires et propriétaires.
31:26Cette taxe d'habitation permettait au niveau des logements publics de faire une avancée.
31:30Voilà.
31:31Voilà un petit message que nous venons de recevoir.
31:34Victor Austandard, on reçoit beaucoup de messages écrits ?
31:36Bonjour Eric, bonjour Isabelle et bonjour à tous.
31:39Beaucoup de messages écrits sur l'application RTL.
31:41On commence avec Richard Rameau qui nous dit qu'il existe une certaine hypocrisie sur le logement locatif.
31:46Un propriétaire aura plus d'avantages fiscaux à louer un logement meublé comme un Airbnb
31:51que de louer un non-meublé.
31:53Véronique à Villeneuve-d'Ascq nous partage son expérience.
31:56Nous avons une maison de 70 mètres carrés que nous avons mise en location.
32:00Loyer encadré, 650 euros.
32:02Des loyers à payer et puis au final on a retrouvé notre maison complètement saccagée.
32:06Trois semaines pour la remettre en état.
32:08Et puis Dorothée en Ile-de-France à Courbevoie nous dit
32:11Posez-vous les bonnes questions, le DPE interdit de louer les biens en G.
32:15Moi j'ai un appartement qui va rester vide en région parisienne
32:18juste parce qu'il est au dernier étage et que les comptes ne sont pas isolés.
32:21Et ça, ça fait écho aussi à Sophia qui nous attend au Standard qu'on prendra tout à l'heure
32:24et qui a la même expérience.
32:26On va prendre Marc. Il nous disait 5 ou 6 000 euros d'impayés.
32:30C'est ça Marc ? Qu'est-ce qui vous est arrivé ?
32:33Et en plus de ça, depuis 10 ans, ils passent de tribunal en tribunal.
32:37Enfin bon, commission de surendettement.
32:40Je n'ai pas le terme exact.
32:42Le pire c'est que les parents qui étaient amis, plus de nouvelles.
32:46Et puis leur fils, enfin mon locataire, est ami et plus de nouvelles.
32:51Il n'a plus rien du jour au lendemain.
32:53C'est pas grave, ça c'est pas grave.
32:55Par contre, ce que je vous signale également,
32:58c'est que je vois énormément d'artisans et autres, menuisiers, plombiers,
33:02qui disent qu'ils rentrent dans des appartements qui sont loués, mais dans un état, dans un état.
33:06C'est catastrophique cette mentalité.
33:08Mais attention, je tiens aussi à préciser qu'il y a de mauvais propriétaires.
33:12J'entends chez votre ami Courbet, quelquefois, des gens qui ne rendent pas les dépôts de garantie.
33:19Alors maintenant, attention, c'est peut-être aussi parce que l'état du logement n'est pas bon aussi.
33:25J'accuse ni les uns ni les autres.
33:27Ce qui est sensationnel, c'est quand on peut avoir de bonnes relations propriétaires-locataires, ça c'est super.
33:32Bougez pas, Marc, Sofia est avec nous également.
33:36Bonjour Sofia.
33:38Bonjour.
33:39Que vous est-il arrivé, vous, Sofia ?
33:41Écoutez, moi, pour faire le lien avec les précédents auditeurs,
33:44déjà, le dernier locataire a laissé le studio de 20m2 dans un état pas possible de saleté et de bordel.
33:51Donc, ça c'est la première chose.
33:53La deuxième chose, ça c'était il y a 4 ans.
33:55Donc, depuis 4 ans, ce même studio est vide
33:58parce que je suis confrontée à cette question de la rénovation énergétique et de l'isolation de ce logement
34:05et que, en fait, moi, je considère que c'est très compliqué.
34:09J'ai fait appel à l'agence de rénovation officielle.
34:14Donc, vous avez un conseiller en ligne qui vous donne tout un tas de choses à faire.
34:18Ensuite, il faut trouver les artisans qui sont souvent...
34:22On vous met sur liste d'attente.
34:25Et puis, il faut avancer l'argent, théoriquement.
34:30Vous pouvez avoir un prêt à taux zéro, mais tout ça, c'est des démarches.
34:35Et puis, vous êtes pris en charge que si vous faites appel aux artisans
34:40qui font partie de l'annuaire validé par France Rénov'.
34:43Oui, il y a des entreprises agréées.
34:44Voilà, exactement.
34:46Et sachez que ces entreprises agréées, elles ont des carnets de commandes plein.
34:51Et puis, soit il faut patienter.
34:55Honnêtement, c'est beaucoup d'administratifs.
35:01Je ne vais pas appeler ça de la bureaucratie, mais quand même un peu.
35:05Ou alors, sinon, vous avez l'option de payer ça vous-même
35:09en faisant appel à des artisans que vous, vous connaissez
35:13et aussi avec le risque que représente, finalement, de faire des travaux.
35:19On n'est jamais à l'abri de se faire arnaquer par un artisan
35:22ou que ça ne se passe pas bien, etc.
35:24En même temps, vous avez tout intérêt à les faire pour pouvoir louer votre logement.
35:28Oui, mais vous voyez, du coup, moi, c'était le logement de mes parents.
35:33C'est la première fois que je suis confrontée à ça.
35:35Ça me fait peur, vous voyez.
35:37Et je pense qu'il y a beaucoup, beaucoup de propriétaires
35:40qui sont dans la même situation que moi.
35:42Et qui sont un peu, comment dirais-je, un peu pétanisés par rapport à tout ça.
35:48Effectivement. On est en ligne avec Thierry qui a appelé le 30210 également.
35:52Bonjour Thierry.
35:53Bonjour.
35:54Vous nous appelez d'Alençon.
35:56Vous aussi, vous avez un petit souci précisément avec les réglementations, on va dire.
36:00Alors, les réglementations en tant que DPE, moi, je n'ai aucun souci
36:03parce que je fais les travaux moi-même.
36:05J'ai acheté un immeuble où il y avait des travaux à faire dans un appartement.
36:10Donc, en fait, l'appartement aujourd'hui, vous voyez, j'y suis.
36:13Je suis en train de faire les travaux.
36:15Donc, je n'ai aucun souci avec le DPE, ce qui me semble juste logique.
36:18Aujourd'hui, avec les coûts énergétiques, on ne peut pas louer un appartement
36:22qui est une passoire.
36:24Ça me semble complètement logique.
36:26Cependant, moi, je suis assez étonné qu'on s'interroge sur le fait
36:33qu'il y ait 30% de logements au moins.
36:36Je pense que c'est une question de législation.
36:38C'est-à-dire que j'ai eu le cas sur un autre immeuble qui m'appartenait,
36:42que j'ai vendu parce que j'en avais marre.
36:44Et puis, du coup, j'y suis retourné.
36:46Mais j'ai eu un locataire qui ne m'a pas payé pendant 3 ans.
36:49Il est parti avec la cuisine incorporée parce que…
36:53Il a démonté la cuisine, le gars ?
36:55Il a démonté la cuisine, l'appartement.
36:57J'ai eu 2 mois de boulot.
36:59Donc, tu fais intervenir un huissier, ça coûte 1 800 balles.
37:04L'huissier, bon, ça ne bougeait pas au plus que ça.
37:07En fait, ça a mis 3 ans.
37:08La chance que j'ai eue, c'est que comme c'était un électricien,
37:11le gars a pris l'électricité sur les communs.
37:15Donc, là, il y avait risque d'incendie parce qu'il coupait EDF.
37:19Il a pris l'électricité sur les parties communes ?
37:22Sur les parties communes, exactement.
37:23Au lieu de prendre un abonnement électricité.
37:25Voilà, exactement.
37:26En fait, il en avait un, mais il ne devait pas payer non plus.
37:30Donc, la chance que j'ai eue, l'EDF est intervenu.
37:33Et là, dans les 3 jours, il y avait les policiers qui étaient là,
37:38qui l'ont mis dehors.
37:39Mais en fait, le souci qu'on a et le souci des Airbnb,
37:45moi, j'ai les deux.
37:46Le Airbnb, vous êtes sûr d'être payé.
37:49Et vous n'avez pas de souci.
37:51Alors, qu'est-ce qu'on fait ?
37:54Airbnb, vous êtes sûr d'être payé quand vous êtes propriétaire.
37:56Alors qu'un baril plus classique, vous pouvez tomber sur des gens...
38:00Je comprends.
38:02Restez avec nous.
38:03Ça, c'est intéressant aussi du point de vue du propriétaire.
38:06À tout de suite.
38:24Thierry a fait le 32-10.
38:25Encore un propriétaire qui a des problèmes, Thierry.
38:29Voilà, qui a des problèmes.
38:31J'essaie d'en avoir le moins possible.
38:33Donc, vous disiez que finalement, quand on est propriétaire,
38:37qu'on a un petit bien pour son complément de retraite
38:42ou pour son complément de revenu,
38:44finalement, c'est plus simple de louer pour une semaine
38:48ou trois jours régulièrement en Airbnb
38:51que d'avoir un vrai locataire qui dure longtemps.
38:54Alors, pas forcément.
38:56Moi, je ne mets pas tous les locataires dans le même panier
38:58parce que j'en ai des très bons.
39:00Je n'ai aucun souci avec ça.
39:02Mais quand on tombe sur un qui ne paie pas,
39:05c'est une situation financière qui est compliquée
39:08parce qu'il faut bien savoir que l'on fait un emprunt à la banque.
39:11Si sur un immeuble, vous avez 2 000 euros à rembourser,
39:14vous avez 2 000 euros de loyer qui tombent,
39:18à un moment donné, vous avez un appartement de 500 euros
39:21qui n'est pas réglé, vous les mettez de votre poche.
39:23Alors, le souci aussi, ce que je fais maintenant,
39:27je passe par une agence.
39:29Donc, ça coûte 5 % de frais.
39:31Je passe par une assurance pour les loyers qui sont impayés.
39:36Mais ce qu'il faut savoir, c'est que ces loyers impayés,
39:40il faut que le locataire paie au moins 6 mois
39:42avant que l'assurance se mette en route,
39:44avant qu'il décide de ne plus payer.
39:46Donc, en fait, tout ça, ça a un coût de 10 %.
39:48Donc, les 10 %, je comprends que les propriétaires
39:52n'ont pas les moyens de le faire
39:54parce qu'on met souvent les propriétaires
39:57comme c'est une catégorie.
40:00On se dit, oui, ils ont les moyens, ils sont propriétaires.
40:02Mais il faut savoir qu'il y a aussi des propriétaires.
40:05Et moi, c'est mon cas.
40:06Moi, j'ai investi parce que ma femme est cheffe d'entreprise
40:10et je sais très bien ce qu'elle touchera en retraite.
40:12Donc, c'est pour qu'elle puisse avoir une retraite confortable.
40:16Moi, je suis cadre dans une boîte
40:20où je n'aurai pas de souci de retraite, je me l'avoue.
40:24Mais mon épouse, ça sera un peu plus compliqué.
40:27Donc, en fait, on ne fait pas ça parce qu'on a les moyens.
40:30Moi, si j'avais les moyens de m'en passer, je le ferais.
40:32Et puis, les moyens, excusez-moi l'expression,
40:35mais moi, je me mets à capac pour tout restaurer
40:37parce que je n'ai pas les moyens de faire appel à des artisans.
40:40Ce n'est pas une pénition, c'est une passion.
40:42Mais malgré tout, il faut savoir que les propriétaires,
40:46souvent, ils le font, comme vous le dites très bien,
40:50c'est pour un complément de retraite,
40:52c'est pour pouvoir profiter un peu plus.
40:55Et parfois, ils renoncent.
40:57On va accueillir Philippe.
40:58Mais bien sûr, ils renoncent.
41:00Oui, je crois que c'est votre cas.
41:01Bonjour, Philippe.
41:04Philippe, vous êtes avec nous.
41:06Bonjour.
41:07Vous nous appelez de Bordeaux.
41:10Vous, vous avez décidé d'arrêter, finalement,
41:12de vendre votre bien et d'arrêter de le louer.
41:15Voilà, j'ai loué un appartement par une agence
41:18qui m'a mis un locataire dedans
41:20qui n'a jamais payé un centime,
41:23qui restait pendant toute la période
41:25où il ne peut pas être expulsé,
41:27et qui, à la fin de la période, je dirais, de garantie,
41:31il a mis les clés dans la boîte aux lettres de l'agence
41:34et elle a disparu.
41:35J'ai été au tribunal, j'ai gagné.
41:37Il y avait quand même 10.000 euros de loyer en retard
41:40et cette personne était introuvable.
41:43Donc, vous n'avez jamais récupéré vos 10.000 euros ?
41:46Non, parce que j'ai remis un huissier
41:49qui n'arrive pas à la localiser
41:51et donc j'ai décidé de vendre l'appartement.
41:54Voilà, c'était pour compléter ma retraite,
41:57mais comme les loyers ne sont pas payés,
42:00donc voilà, j'ai décidé d'arrêter de louer.
42:05Encore une mauvaise expérience côté propriétaire.
42:08C'est intéressant parce qu'on parle
42:10de difficultés de se louer pour les locataires
42:13et nous avons tellement d'appels de propriétaires
42:15qui nous disent, ben oui, mais je comprends
42:17que ce soit difficile parce qu'il y a de mauvais locataires
42:21qui finalement, d'une certaine façon,
42:23nuisent à tout le monde et à tout le marché.
42:26René a fait le 3210, mon cher René, bonjour.
42:29Oui, bonjour.
42:31Vous étiez vous aussi, vous aviez un logement
42:33ou des logements que vous louiez ?
42:35J'ai la chance d'en avoir plusieurs que je louais
42:38et je les vends les uns après les autres.
42:40Ah mais pourquoi ?
42:42Parce que ça a été dit, c'est devenu insupportable
42:44d'être propriétaire d'un logement.
42:46Entre les impayés, les dégradations, la fiscalité,
42:49la rentabilité d'un logement net,
42:52c'est entre 1 et 2% une fois qu'on a tout retiré.
42:55Autant aller placer ça sur les assurances vie,
42:58à la bourse.
43:00Moi j'investis autre part, j'investis dans les locaux commerciaux.
43:03La rentabilité nette, elle est entre 8 et 10,
43:05c'est pas facile à trouver mais on y arrive.
43:07Donc je les vends.
43:09Vous voulez dire que finalement ça n'a plus aucun intérêt
43:11pour une personne qui a voulu se faire un petit capital,
43:14une petite poire pour la soif,
43:16qui a travaillé toute sa vie, qui s'est acheté un logement
43:18pour son complément de retraite,
43:20vous dites que finalement c'est pas du tout le bon plan,
43:22qu'on en sort 1 ou 2% ?
43:24Ça reste un capital immobilisé
43:26mais qui rapporte quasiment rien.
43:28C'est du mur.
43:32Il y a un marché du mur,
43:34l'immobilier varie,
43:36mais ça va jamais se casser la gueule
43:38comme pourrait se casser la gueule la bourse par exemple.
43:40Mais en termes de revenus,
43:42le logement, il faut arrêter.
43:44On fait tout en France pour détruire le logement.
43:46J'ai été chef d'entreprise dans le bâtiment,
43:48j'ai eu la chance d'avoir vendu au bon moment mon entreprise
43:50il y a 3 ans, je faisais pas mal de logements neufs,
43:52tous mes collègues qui sont encore en activité,
43:54ils sont dans une mise monstrueuse
43:56parce qu'on ne fabrique plus de logements.
43:58Si on ne fabrique plus de logements, on n'en a plus à louer.
44:00Tous les avantages fiscaux
44:02qu'on a retirés
44:04aux potentiels investisseurs
44:06font que les gens
44:08vont vers d'autres investissements
44:10mais ils vont plus vers le logement,
44:12c'est plus intéressant. On fait tout en France
44:14pour détruire le logement.
44:16J'en ai pris mon parti,
44:18je les vends les uns après les autres
44:20pour notamment aller dans le local commercial.
44:22Et vous les vendez à des investisseurs
44:24également ou à des particuliers ?
44:26Les deux.
44:28Les deux.
44:30Majoritairement à des particuliers
44:32qui cherchent à se loger,
44:34qui achètent pour se loger.
44:36Et une petite partie à des investisseurs
44:38qui sont emmeublés professionnels
44:40pour la plupart.
44:42C'est terrible.
44:44Parce que finalement on est sur un marché
44:46où les propriétaires qui sont censés louer
44:48ne sont pas satisfaits
44:50ou sont rarement satisfaits
44:52et on est sur un marché où les locataires
44:54qui n'ont pas l'argent pour acheter
44:56sont eux aussi insatisfaits
44:58parce que les produits se raréfient.
45:00Merci René, Marc, Philippe, Thierry
45:02et même merci à toutes ceux et celles
45:04qui nous ont appelés.
45:06C'était une chouette émission, passionnante.
45:08En tout cas sur un sujet qu'on évoque
45:10assez peu les difficultés pour trouver
45:12un loyer, un logement.
45:14C'est fini pour aujourd'hui,
45:16mais on revient demain bien sûr, tous les deux.
45:18Et dans un instant, on va retrouver
45:20Jean-Alphonse Richard pour l'ordre du crime.
45:22Restez avec nous.