L'INTÉGRALE - Les Auditeurs ont la parole du 03 octobre 2024

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Regardez Les auditeurs ont la parole avec Eric Brunet et Céline Landreau du 03 octobre 2024.

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Transcription
00:00C'est que c'est absurde de parler des retraités en général.
00:04Tout à l'heure, vous avez donné le chiffre, 17 millions de retraités,
00:08dont l'âge va grosso modo de 60 à plus de 100 ans.
00:12Ces gens-là n'ont pas eu le même vécu, n'ont pas eu les mêmes chances.
00:16Moi, je fais partie de la génération...
00:18Je suis né pendant la guerre, je suis né en 40,
00:21et j'ai honte de dire que j'ai eu beaucoup de chances de naître en 40.
00:24Vous voyez, bon, on en est là, quand même.
00:26J'ai bénéficié des Trente Glorieuses,
00:28j'ai pu acquérir un bien immobilier
00:30dans des conditions absolument invraisemblables à l'époque.
00:35Mais vous n'avez rien volé à personne.
00:37Honte, c'est peut-être un mot un peu fort.
00:39Mais je me suis enrichi en dormant.
00:42Je n'ai rien fait pour m'enrichir.
00:44Mes parents, ils n'avaient rien.
00:46Le travail les a enrichis.
00:49Moi, j'ai travaillé, j'ai commencé à travailler à 18 ans,
00:51j'ai pris ma tête à 60 ans,
00:53donc j'avais mes 42 ans de cotisation.
00:57Je n'ai eu qu'un seul arrêt maladie en 42 ans,
01:00une maladie grave qui m'a arrêté trois mois.
01:02Donc j'estime que je n'ai pas volé la France et les Français.
01:07En revanche, j'ai bénéficié des Trente Glorieuses.
01:10Ensuite, j'ai bénéficié du boom immobilier.
01:13Et j'estime, et nous sommes nombreux, quand même,
01:16je pense que les gens, de grosso modo,
01:19qui sont nés entre 1940 et 1950,
01:22pour peu qu'ils habitent dans les villes,
01:23parce que le boom immobilier, ça a été dans les villes,
01:26ça n'a pas été dans les campagnes.
01:28Et ce que je reproche actuellement à tout le monde,
01:30d'ailleurs, y compris aux médias, pardonnez-moi,
01:33c'est de parler des retraités.
01:35Or, vous avez quatre décennies,
01:38et vous ne pouvez pas parler des retraités
01:41sur une période aussi longue.
01:42Et ce que je reproche à M. Barnier,
01:44dans sa décision de geler les retraites pendant six mois,
01:50bon, il agit dans l'urgence.
01:52Alors, admettons, on va être un peu indulgents,
01:54mais les petites retraites, il ne faut pas y toucher.
01:58Vous auriez préféré quelque chose de progressif, Colette ?
02:01C'est ça, plus ciblé ?
02:03Je pense que là, on est dans l'urgence.
02:05Bon, c'est difficile, ça va être difficile pour tout le monde,
02:09mais pour le moment, admettons.
02:12En revanche, il faut absolument, dans les retraites,
02:16regarder le patrimoine des retraités.
02:19Les gens comme moi qui se sont enrichis dans l'immobilier,
02:23sans le voir, je n'ai volé personne, comme vous dites,
02:25c'est bien évident.
02:27Mais bon, c'est la loi.
02:29Je vends ma résidence principale,
02:31je ne paye pas un centime de plus-value.
02:34J'ai fait quoi pour gagner autant d'argent ?
02:37Actuellement, et là, par-dessus le marché...
02:39Vous touchez combien de retraites, Colette, si ce n'est pas indiscret ?
02:42Pardon ?
02:43Vous touchez combien, vous, de retraites, si ce n'est pas indiscret ?
02:45Écoutez, là, je touche 2100, je crois, quelque chose comme ça.
02:50Quand Emmanuel Macron a voulu augmenter la CSG
02:55d'un point pour les retraités,
02:56il avait mis, je crois, le curseur à 2000 euros.
03:00Je sais que j'avais un 20 euros de plus.
03:02Mais bon, voilà, il y a l'effet de seuil, il y a l'effet de seuil.
03:05Je veux dire, il y aura toujours des gens qui seront mécontents.
03:08Donc vous, vous êtes favorable, Colette, à l'idée de...
03:13Enfin, vous pensez que vous faites partie des retraités
03:16un peu privilégiés au regard de certains autres.
03:20Très privilégiés.
03:21Très privilégiés.
03:22Très privilégiés.
03:23Donc vous dites, je suis d'accord...
03:24J'estime que quand on a le patrimoine que j'ai,
03:28encore une fois, sans le vouloir,
03:30quand j'ai le...
03:32Et moi, ce qui me met le plus hors de moi,
03:35c'est que lorsqu'on parle de la situation des retraités,
03:39on ne tient pas compte du patrimoine,
03:41on ne tient pas compte de la localisation non plus des gens.
03:44Moi, je vois actuellement des jeunes retraités,
03:47mais c'est pareil, ils n'en voient des personnes.
03:49Ils ont vendu leur appartement à Paris, à Rennes,
03:52ou n'importe où ailleurs,
03:54qui a pris des plus-values absolument énormes.
03:57Ils s'installent dans des petits villages comme le mien.
04:00Du coup, les jeunes ne peuvent plus acheter.
04:02C'est un cercle vicieux, ça pourrit la société
04:05et ça pourrit complètement les relations entre les générations.
04:09Colette, intéressante ce que dit Colette.
04:11Elle parle effectivement du patrimoine immobilier des retraités.
04:14Enfin, je rappelle qu'il y a déjà l'impôt sur la fortune immobilière.
04:17Ce n'est pas pour les retraités, c'est pour tout le monde.
04:20Moi, je suis en désaccord avec vous
04:22parce que je pense que nous sommes dans une société
04:25où on nous a dit construit, bâti,
04:27la seule chose que tu puisses faire,
04:29c'est d'acheter ta résidence principale dans la pierre.
04:33Et aujourd'hui, l'ISF n'existe plus.
04:35Les plus fortunés ne sont pas taxés au registre de leur fortune.
04:39En revanche, le pauvre gars, retraité ou pas,
04:42qui a sa résidence principale et qui, après une vie de travail,
04:45a une petite résidence secondaire,
04:47peut se retrouver à payer l'ISF
04:50alors que des multimillionnaires ne le paient pas.
04:53Donc, je trouve que...
04:55Bon, je ne suis pas d'accord avec vous là-dessus.
04:57Christophe...
04:58Christian Bourreau, pardon.
05:00Christian Bourreau, président, je le rappelle,
05:02de l'Union Française des Retraités.
05:04Je suis très heureux pour madame
05:06en me disant qu'elle soit dans une situation financière heureuse.
05:09Moi, mon souci, c'est la question du pouvoir d'achat des retraités.
05:13Mais c'est aussi ce que disait Colette.
05:14Il faut peut-être la différencier.
05:16Le pouvoir d'achat des retraités.
05:17Et là, je ne fais pas de différence
05:19entre celui qui a une grosse fortune
05:20et celui qui n'a pas une petite fortune.
05:22Le fait d'avoir un appartement quelque part
05:24et trois résidences secondaires à droite à gauche,
05:25ce n'est pas ça qui paye le beefsteak, d'accord ?
05:28Et pour le retraité, son beefsteak, c'est payé avec sa retraite.
05:32Et sa retraite, elle est érodée régulièrement par l'inflation,
05:35comme pour tout le monde.
05:36Et ce que je dis, moi, et le point qui me paraît important,
05:39c'est qu'il est important
05:40de maintenir le pouvoir d'achat des retraités,
05:43donc d'indexer le truc.
05:45Et la mesure envisagée de repousser de six mois
05:48l'indexation pour le régime de base
05:50est une mesure qui va, à mon avis, dans un mauvais sens.
05:53Car ça va amputer le pouvoir d'achat des retraités,
05:55les plus modestes, ok ?
05:57— Donc pour vous, il ne faut pas prendre en compte
05:58le patrimoine des retraités comme le propose Colette ?
06:01— Non, mais il faut le prendre en compte pour d'autres choses.
06:02Comme vous l'indiquez, il y a effectivement d'autres modalités,
06:04des impôts, des salaires, etc.
06:06Là, je parle du beefsteak.
06:08— Je rappelle que le pauvre retraité
06:10qui a sa résidence principale payée
06:13à Nantes,
06:14et sa résidence secondaire à Biarritz,
06:18un appartement,
06:19s'il doit payer au titre de ses deux biens immobiliers
06:23l'IFI,
06:24c'est avec sa pension
06:27qu'il va le payer l'IFI.
06:28Donc seul revenu, c'est sa pension.
06:30S'il a 2200 euros, je dis n'importe quoi, d'IFI à payer,
06:34voilà, il a...
06:36— Vous avez raison.
06:37Mais la pension, ça sert à payer ça,
06:39ça sert également à payer le beefsteak.
06:40— Le beefsteak, oui, d'accord.
06:41— C'est le beefsteak.
06:42Et le beefsteak, c'est l'indexation des pensions sur l'inflation.
06:46Ça me paraît très clair.
06:47— Je parlais de patrimoine immobilier
06:49parce que c'est ce qu'évoquait Colette à l'instant.
06:51Colette, reste avec nous, mais je vais prendre...
06:53On va prendre Patrice, qui est avec nous, mon cher Patrice.
06:55Bonjour. Où êtes-vous, Patrice ?
06:56— Bonjour. Alors moi, je suis à Annecy.
06:58— Annecy.
06:59— Voilà. Alors moi, je suis complètement...
07:03soufflé par la décision de ce monsieur qui a le même âge que moi.
07:07— Monsieur Barnier, Michel Barnier.
07:09— Oui.
07:10— Michel Barnier, qui vient de déclarer, en plus,
07:13qu'il allait subvenir à la réalisation des Jeux olympiques de 2030.
07:18Il va soutenir financièrement.
07:20Donc je trouve ça lamentable d'annoncer deux nouvelles en même temps.
07:23En plus, moi, je vais vous expliquer mon petit problème,
07:24parce que la dame d'avant, madame Colette, elle est bien gentille.
07:27Bon, elle s'est fait dubler, c'est bien.
07:29Elle a dublé, elle a dublé, c'est très bien.
07:31Moi, je vais vous expliquer ma situation.
07:33Elle est très simple.
07:34Moi, j'ai travaillé toute ma vie.
07:35J'ai travaillé 43 ans.
07:36Nous avons trois enfants.
07:38Nous n'avons donc pas de cotisation pour la retraite.
07:41Pour le troisième, on a resté 4 ans.
07:45Donc on n'a pas touché du tout d'argent,
07:47puisqu'en fait, il n'existait pas l'évaluation familiale
07:49pour l'exécuter du congé sans solde.
07:51Donc moi, je travaillais en plus pour compenser la perte de salaire.
07:55Et en fait, à l'arrivée, quand j'ai pris ma retraite,
07:58mon épouse, qui avait malheureusement eu 4 ans de chômage en plus
08:01et un cancer, n'a pu toucher que le minimum retraite,
08:05alors qu'elle avait travaillé 42 ans elle aussi.
08:08En plus, quand mon épouse est décédée,
08:10on m'a empêché de toucher la pension de reversion
08:15parce que je gagnais plus de 1790 euros de retraite par mois.
08:19Déjà, d'une.
08:21Et c'est la loi Sarkozy.
08:23Patrice, est-ce que je peux vous demander aujourd'hui
08:27quel est le montant, c'est anonyme,
08:28mais quel est le montant de votre retraite ?
08:30Le montant de ma retraite, il est de 2500 euros.
08:33D'accord.
08:34Et parce que j'ai travaillé 43 ans,
08:35tout ce que j'ai travaillé en plus qui était déclaré.
08:38C'est-à-dire qu'en fait, ma vraie retraite à moi, c'est 2200,
08:42mais les 300 euros, c'est tout ce que j'ai travaillé pendant ce temps-là.
08:46Dites-moi, Patrice, est-ce que vous avez fait le calcul ?
08:49Si, effectivement, le gouvernement Barnier
08:53gèle l'augmentation du 1er janvier 2025,
08:58vous allez perdre combien, vous ?
09:00Je ne sais pas, je n'ai pas fait le calcul.
09:03Nous, on l'a fait, RTL, ça tourne en moyenne autour d'une quarantaine d'euros.
09:07Normal.
09:09Et vous, ça vous scandalise ?
09:11Ce n'est pas normal que ce soit nous qui avons travaillé toute notre vie.
09:15Madame Colette, elle dit, oui, les 30 Glorieuses,
09:18les 30 Glorieuses, oui, mais on n'était pas payés très cher
09:21pendant les 30 Glorieuses.
09:22Elle s'est enrichie, tant mieux pour elle.
09:23Moi, je ne me suis jamais enrichi.
09:24Moi, j'ai eu trois enfants, j'ai eu trois enfants,
09:26j'ai toujours travaillé, travaillé, travaillé.
09:28Patrice, est-ce que vous avez un bien immobilier ?
09:30Oui, j'ai un bien immobilier, alors attendez, c'est encore mieux.
09:33Moi, j'ai eu un bien immobilier, ma femme a décédé.
09:35Donc, moi, j'ai décidé de vendre ce bien
09:37pour des raisons, on va dire, sentimentales
09:39parce qu'elle avait souffert dedans.
09:41Mes enfants sont venus, donc, co-héritiers.
09:44Moi, j'avais juste du fruit.
09:47Et quand on a vendu cet appartement,
09:49quand on a fait la suggestion, c'était ça.
09:51Et quand on a vendu l'appartement, mes enfants ont payé des Q-Values
09:55parce qu'en fait, ils étaient venus, entre guillemets,
09:57une résidence secondaire pour eux, ce qui est quand même lamentable.
10:00La transmission dans ce pays, la transmission, c'est...
10:04C'est encore autre chose, l'héritage,
10:06mais je suis d'accord avec vous.
10:08Bref, c'est l'héritage, la transmission.
10:11Et là, Michel Barnier a exploré aussi
10:14la piste des héritages des transmissions.
10:17C'est un sujet qui est évoqué.
10:19On est très, très, très taxés là-dessus,
10:21mais c'est un autre sujet, déjà.
10:23Moi, je trouve, je suis désolé, Patrice,
10:26je m'adresse à vous, je m'adresse à Colette,
10:28je m'adresse à vous, Christian Bourreau,
10:30président de l'Union Française des Retraités.
10:32Je trouve qu'on est tous des braves gens, nous, les Français.
10:37Quand on nous dit, on va vous taxer davantage,
10:39alors on plie les chines et on dit,
10:42ah oui, c'est normal de participer à l'effort national.
10:45N'oublions jamais que sur 196 pays,
10:49nous sommes le pays où les prélèvements obligatoires
10:51et les taxes en tout genre sont les plus élevées.
10:54Donc, je comprends que certains disent,
10:56ah oui, c'est bien, flagellons-nous un petit peu,
10:59c'est bien qu'on participe à l'effort national.
11:01Qu'est-ce que c'est que cet effort national ?
11:03Pourquoi sommes-nous les gens les plus taxés du monde ?
11:05Même là, on parle des riches, des 65 000 riches.
11:08Pardon, mais il faut rappeler quand même que le décile,
11:11les 10% de Français les plus riches
11:13sont déjà les 10% de contribuables les plus taxés du monde.
11:17Et on applaudit comme s'ils n'étaient pas déjà largement taxés.
11:22Les 10% de Français les plus aisés qui paient des impôts,
11:24eh bien, ce sont déjà les gens qui sont sur le plan de la redistribution
11:28les premiers de la planète.
11:30Donc, très bien, on peut dire qu'il faut appuyer encore.
11:33Alors, allons-y davantage, mais n'oublions jamais cela.
11:35On précise quand même que la taxe exceptionnelle
11:37sur la contribution exceptionnelle pour les plus riches,
11:39c'est les 0,3% les plus riches.
11:41Oui, les 65 000 personnes que j'ai évoquées.
11:43Mais ces 65 000 paient déjà énormément, plus qu'ailleurs d'ailleurs.
11:47Donc, pour vous dire...
11:49Attendez, je passe le micro à Christian Bourreau.
11:52Les 380 milliards d'euros des retraites
11:56sont payés par les cotisations.
11:59Ce n'est pas des impôts.
12:00C'est vrai, vous avez raison.
12:01Et donc, il y a lieu de faire une distinction très nette.
12:03Entre les impôts et la retraite.
12:05Prélèvement obligatoire, prélèvement obligatoire.
12:07Il y a des cotisations et il y a des impôts.
12:10Les retraites sont payées fondamentalement par des cotisations.
12:15L'impôt dans le paiement des retraites
12:18n'intervient qu'à hauteur de 10 à 15%.
12:21Pour des cas particuliers.
12:23Je crois qu'il faut être très attentif à ça.
12:25Ce qui veut dire que le fait de revaloriser les pensions
12:28sur la base de l'inflation,
12:30c'est le problème des caisses de retraite.
12:32De faire en sorte qu'elles le fassent.
12:34Certaines le font.
12:35D'autres ont des difficultés à le faire.
12:37Pour des raisons que j'évoquais tout à l'heure,
12:39mais je n'y reviens pas.
12:40Parce que, bon, hein, je vais me faire tirer les oreilles.
12:43Oui, parce que là, on part en pub.
12:46Merci beaucoup, Christian Bourreau.
12:48Mais restez avec nous.
12:51Qu'est-ce que je voulais dire ?
12:52On va saluer François qui est là.
12:54Vous êtes dans les parages, François ?
12:56Oui, je suis là.
12:57Vous êtes heureux de cette revalorisation, François ?
13:00Ah non, pas du tout.
13:01Vous allez nous expliquer ça dans une seconde.
13:03A tout de suite.
13:05Jusqu'à 14h.
13:07Éric Brunet et Céline Landreau vous donnent la parole sur RTL.
13:12Les auditeurs ont la parole.
13:14Éric Brunet et Céline Landreau sur RTL.
13:17Comme un ras-le-boc, que les politiques prennent de l'argent.
13:20Je suis retraité depuis deux ans et demi
13:22et ça commence à bien faire.
13:23Chaque fois qu'il y a un souci en France, on tape sur les retraités.
13:26Franchement, ça devient, mais alors, extrêmement lourd.
13:29Autant nous laisser crever, quoi.
13:30Comme ça, ça ne sera pas plus mal.
13:31Et puis voilà, il n'y aura plus de soucis avec les retraités
13:33parce que là, ça devient vraiment frustrant.
13:35Voilà, je voulais vous remercier.
13:37Et puis, à plus tard.
13:39Message qu'on vient de recevoir
13:40sur le répondeur des auditeurs ont la parole sur RTL.
13:42Vous savez, moi, il y a un truc qui m'agace vraiment, Céline Landreau.
13:45C'est que, en France, le système qui prévaut,
13:49c'est la retraite par répartition.
13:51C'est-à-dire que je suis salarié, je paie.
13:54Et ces cotisations permettent de financer la retraite,
13:57en ce moment même, des gens qui sont à la retraite.
13:59Ça s'appelle la répartition.
14:00C'est le principe de la solidarité nationale.
14:02Et il y a un autre système qui est parfois,
14:05quand on y réfléchit, qui n'est pas mal du tout.
14:08C'est la capitalisation.
14:10C'est-à-dire que je mets mon argent de côté
14:12qui me servira plus tard pour ma retraite.
14:13Je capitalise moi-même ma propre retraite.
14:16Eh bien, en France, il y a une population
14:19qui fait sa retraite par capitalisation.
14:21C'est les députés.
14:22Je rebondis sur ce message qu'on vient d'avoir.
14:24Les députés, les 577 députés qui sont à l'Assemblée nationale,
14:28ils votent, en gros, la retraite par répartition
14:31pour tout le monde, la solidarité.
14:33Mais pour eux-mêmes, ils ont un système très perfectionné
14:37avec une grosse partie, une énorme partie,
14:40même un gros pourcentage de capitalisation.
14:42Voilà.
14:43Ils se versent leur propre retraite.
14:45C'est quand même fort de café.
14:47Bon, François est parti.
14:49On prend qui, alors, les amis ?
14:51Bonjour, Daniel.
14:52Bonjour, Daniel.
14:53Bonjour.
14:55Bon, est-ce que vous êtes choqués ou pas
14:58que l'on demande un effort,
15:00dès le 1er janvier 2025,
15:02aux retraités en gênant leur...
15:04On gêne quoi, leur indice de...
15:06On gêne les pensions de retraite
15:08qui ne sont pas indexées sur l'inflation
15:10dès le 1er janvier.
15:11Ils pensent que le 1er juillet,
15:13ça devrait rapporter un peu moins de 4 milliards à l'État.
15:16Enfin, rapporter, en tout cas, d'économie,
15:18un peu moins de 4 milliards d'euros.
15:19Choqués ou pas, Daniel ?
15:20Non, pas du tout.
15:21Je ne vous cacherai pas que je suis même pour
15:24qu'on bloque nos retraites durant 3 ans.
15:27Pour participer avec les gens actifs,
15:31pas seulement les riches doivent payer, nous aussi.
15:35Et je ne vous cacherai pas, je vis en location,
15:38je n'ai pas de biens immobiliers,
15:41on touche, mon mari et moi, ensemble,
15:44pas tout à fait 4 000 euros
15:47et on s'en sort très bien.
15:50Je ne vois pas pourquoi on demanderait qu'aux riches à payer.
15:55Nous, les gens actifs,
15:57travaillent pour payer nos retraites.
16:00C'est normal qu'on fasse un effort.
16:03Intéressant ce que dit Daniel.
16:05Vous êtes dans quel coin de France, ma chère Danielle ?
16:08Je suis près de Strasbourg, dans un petit village.
16:11Et vous avez eu quelle carrière ?
16:16Vous avez fait quoi comme métier, vous, comme votre époux ?
16:19Je suis une petite ouvrière,
16:21j'ai travaillé dans une imprimerie
16:24et mon mari était comptable aux allocations familiales de Strasbourg.
16:29D'accord.
16:30Vous avez une retraite environ de 4 000 euros
16:33en additionnant vos deux retraites.
16:37Oui.
16:39C'est bien déjà,
16:42vous faites partie des gens
16:45qui ont une qualité de vie assez conservée pendant la retraite.
16:51Oui, absolument.
16:53Mon mari a travaillé 46 ans et moi 43.
16:57On n'a jamais connu les 35 heures,
17:00on n'a jamais connu 6 semaines de congé.
17:03Nous, on a commencé à travailler avec 44 heures hebdomadaires.
17:09Et on n'en est pas mort.
17:11Moi, on m'a découvert une maladie de Wallenström,
17:14j'avais 50 ans,
17:16j'ai été portée malade une fois de 15 jours
17:20et j'ai arrêté à 60 ans de travailler.
17:24Je ne sais pas ce que c'est un burn-out,
17:26tout ça, je ne connais pas.
17:28Ecoutez, franchement, je ne comprends pas,
17:30j'ai écouté RTL,
17:32tous ces retraités qui téléphonent et qui sont contre,
17:35ce n'est pas normal, ce n'est pas normal.
17:38Bon, maintenant, chacun son opinion.
17:42Par contre, je voudrais quand même dire
17:46que les petites pensions de 1 000 euros par mois,
17:49on devrait peut-être les épargner.
17:52Eux, ils ont vraiment du mal.
17:54Là, vous rejoignez un petit peu Colette qu'on a eue tout à l'heure
17:56et qui voulait qu'on ne mette pas tous les retraités dans le même sac.
17:59Juste un petit chiffre peut-être pour alimenter la réflexion
18:02que nous donnait déjà Marcia Liu ce matin sur l'antenne.
18:04Le niveau de vie médian des retraités en France,
18:06c'est 2 310 euros par mois,
18:08ce qui est supérieur au reste de la population,
18:102 110 euros par mois pour le reste de la population.
18:13Alors là, vous m'apprenez quelque chose.
18:15Je suis là pour ça.
18:16Oui, merci Céline.
18:17Vous êtes en train de me dire que le revenu de vie
18:20d'un retraité médian
18:22est supérieur au revenu médian des actifs.
18:26Du reste de la population.
18:28Ah, quand même !
18:32Et en plus, tu peux encore ajouter quelque chose ?
18:34Bien sûr, Daniel, on vous écoute.
18:35Je voulais simplement dire que
18:37dès qu'on a commencé à travailler,
18:39on a cotisé dans une caisse Arco.
18:44Et ça, dès le début.
18:46Donc, vous voyez, 43 ans de cotisation.
18:49Il faut dire que notre caisse complémentaire par mois,
18:53ce qu'on touche, c'est important.
18:56C'est pratiquement 800 euros chacun par mois.
19:00En gros, un tiers de vos revenus aujourd'hui,
19:03c'est la caisse complémentaire.
19:05Dans les 4000 euros,
19:07vous avez quand même pratiquement 1600 euros de complémentaires.
19:11D'accord.
19:12Pour un ménage, pour un couple, on le rappelle.
19:14Merci, Daniel.
19:15L'alsacienne, elle est extraordinaire, Daniel.
19:18Cette voix limpide,
19:19elle nous a tenus en haleine pendant quelques minutes.
19:22C'était formidable d'échanger avec vous.
19:24Il vient d'entrer dans le studio.
19:26Il s'appelle Jean-Alphonse Richard.
19:28Et nous nous taisons, car il va nous donner le programme de l'heure du crime.
19:32Vous avez presque tout dit, sauf le programme, évidemment.
19:34C'est votre travail, Jean-Alphonse.
19:36Je vais essayer de bosser un petit peu.
19:38Avec aujourd'hui, un rapt d'enfants,
19:40mais pas n'importe lequel.
19:42Celui d'Éric Peugeot.
19:44J'ai deviné !
19:45Rapt d'enfants, 1963.
19:471960.
19:49Fils et petit-fils de la dynastie Peugeot,
19:51vous l'avez dit.
19:52C'est le constructeur automobile, évidemment.
19:54Je fais appel à mes souvenirs.
19:56À côté d'un Golfe en région parisienne.
19:58Saint-Cloud.
19:59Oui, vous connaissez bien l'affaire.
20:00Le Golfe de Saint-Cloud.
20:01Très chic.
20:02On y rentre uniquement par abonnement, etc.
20:04C'est un milieu protégé,
20:06qui est destiné aux personnes très riches.
20:08Éric Peugeot, il avait 4 ans au printemps 1960,
20:12quand il a été enlevé.
20:13C'est le début d'un suspense qui va être suivi par la France entière.
20:16Est-ce qu'il est vivant ?
20:17Est-ce qu'il est mort ?
20:18Où est passé Éric Peugeot ?
20:19C'est l'héritier de la famille Peugeot.
20:21Évidemment, c'est le petit dernier à l'époque.
20:23Une énorme rançon versé.
20:2450 millions de francs.
20:26À l'époque, c'est monstrueux.
20:28Enquête qui va se partager entre l'hôtel particulier des Peugeot,
20:31dans le 16e arrondissement,
20:33les baffons parisiens, évidemment,
20:35parce que c'est là qu'on cherche d'éventuels ravisseurs,
20:37et, plus étonnant, la station de ski très chic de Meugeve.
20:42On va voir ce qui va se passer.
20:44Je vous raconte toute cette histoire dans l'heure du crime.
20:46France 2 va bientôt diffuser, d'ailleurs,
20:48une série consacrée à cette affaire.
20:5114h, l'heure du crime.
20:52Éric Peugeot.
20:53À tout à l'heure, Jean-Alphonse.
20:54À tout à l'heure, on continue sur les retraites.
20:56À tout de suite.
20:57Tous les jours,
20:58RTL vous donne la parole entre midi et 14h.
21:05Vous écoutez RTL midi, les auditeurs ont la parole.
21:08Le gouvernement prévoit de geler les pensions de retraite
21:10jusqu'au 1er juillet pour faire des économies.
21:13Ça vous fait réagir ? On revient dans 60 secondes.
21:16Éric Brunet, Céline Landreau sur RTL.
21:19Il faut que les Français arrêtent de se plaindre
21:22pendant le Covid, le quoi qu'il en coûte.
21:25Le gouvernement a sauvé des tas d'entreprises,
21:28des tas de personnes qui ont sauvé leur commerce
21:30et leur vie quotidienne.
21:31Aujourd'hui, il faut bien qu'on rembourse tout ça.
21:34Gislain, qui nous a laissé ce message,
21:36on le dit ça.
21:37C'est marrant parce que sur ce sujet,
21:39les retraités mis à contribution, c'est 50-50.
21:42Il y a des retraités qui disent non, il y en a marre,
21:44c'est toujours nous.
21:45Et d'autres qui disent, précisément,
21:47nous devons, nous aussi, contribuer à l'effort national.
21:51Je vous propose d'accueillir Geneviève maintenant.
21:53Bonjour Geneviève.
21:54Bonjour madame.
21:55Geneviève, vous avez souhaité réagir à ce débat,
21:58cette annonce du gouvernement qui a choisi de geler
22:01les pensions de retraite jusqu'au 1er juillet prochain.
22:03Oui, alors moi, bon, je veux bien participer,
22:06mais moi ce que je trouve qui n'est pas normal,
22:09c'est que le gouvernement, lui, il ne participe à rien,
22:13ça ne compte en lui, il ne gèle pas ses retraites.
22:16Monsieur Larcher va toucher 10 000 euros de retraite.
22:21Je pense que c'est un peu beaucoup par rapport à nous.
22:29Oui, sans doute.
22:31Mais vous estimez, comment dire les choses,
22:35vous estimez qu'aucun retraité ne doit participer à cet effort,
22:40que tous les retraités doivent participer à cet effort,
22:43ou bien que certains retraités doivent participer et pas d'autres ?
22:46Je pense que ceux qui touchent beaucoup, oui,
22:49mais les petits, non.
22:51Vous voudriez quelque chose de progressif ?
22:54Oui.
22:55Ce qui rejoint un petit peu ce que nous disait Colette tout à l'heure,
22:58c'est qu'il y a des situations très différentes d'un retraité à l'autre.
23:01Combien vous touchez, vous Geneviève, si ce n'est pas indiscret ?
23:041400.
23:05J'ai mis ma maison en viagé pour pouvoir entretenir la maison,
23:08parce que quand on a quelque chose,
23:11malheureusement, ça coûte cher si on veut l'entretenir.
23:13La maison, vous n'auriez pas voulu la donner à un héritier,
23:17un enfant, un cousin ?
23:19Si, j'ai un fils, mais comme lui, de toute façon,
23:23il est à l'autre bout de la France et qu'il s'en manque,
23:27je fais avec ce que je peux.
23:30Donc le viagé, vous avez considéré que c'était la bonne solution,
23:34compte tenu de la situation ?
23:36Je n'en ai pas trouvé d'autre.
23:38Jean-Alain aussi nous a appelé. Bonjour Jean-Alain.
23:41Oui, bonjour.
23:43On vous écoute Jean-Alain, allez-y.
23:45Je suis retraité, je touche 2400 euros à peu près par mois.
23:51Je considère que j'ai une retraite tout à fait correcte.
23:55Mon épouse, elle, ayant travaillé plus de 50 ans,
23:59ne touche que 900 euros de retraite,
24:04parce qu'elle a eu trois enfants, heureusement qu'elle a eu trois enfants.
24:08Donc je considère que ce n'est quand même pas tout à fait logique
24:12qu'elle touche en dessous du minimum que d'autres touchent.
24:17Ça c'est une chose.
24:19Je considère comme logique de participer à l'effort général qui est demandé.
24:26Et je ne suis pas d'accord pour les petites retraites
24:29parce que ce n'est pas logique pour les petites retraites.
24:32Mais par contre, ce que je trouve totalement anormal,
24:35c'est que des gens qui ont des cumuls d'emploi au sein de l'État,
24:40on va dire au sein de l'État comme au sein du gouvernement,
24:44puissent toucher des retraites énormes
24:48et ne soient pas limités dans leur retraite
24:51parce que tout ça, c'est nous qui payons, au-delà au prix.
24:55La règle, Jean-Alain, sur ce point très précis,
24:59c'est qu'on peut cumuler une retraite d'élu avec l'exercice d'un mandat
25:04à condition que ce ne soit pas la même catégorie.
25:06En clair, quelqu'un qui est élu député depuis 25 ans
25:09ne peut pas toucher une retraite de député
25:12s'il touche des indemnités de mandat de député.
25:15En revanche, s'il a été maire, il peut toucher sa retraite de maire
25:18tout en touchant ses indemnités de député.
25:20C'était juste pour rappeler la règle, ce n'était pas pour vous contredire.
25:22Oui, tout à fait.
25:23Mais je dirais, vous prenez le cas d'un certain président
25:27qui s'est représenté comme député,
25:29qui touche quand même une pension mensuelle de 15 000 euros net,
25:33je pense quand même que lui peut participer largement
25:39à l'effort quand on voit qu'il a quand même un bon revenu.
25:48Vous attendez un exemple d'en haut,
25:53en tout cas à l'heure où on demande à tout le monde de faire des efforts.
25:56Voilà, tout à fait.
25:57Je pense que c'est une logique,
25:59il faudrait une proportionnalité en fonction des revenus
26:04que chaque retraité.
26:05Sauf, comme je vous dis, les retraités les plus bas,
26:10où là, ce n'est pas normal du tout.
26:12Il ne faut pas les imposer,
26:14il ne faut pas leur en prendre plus,
26:16ils n'ont pas les moyens.
26:18D'accord, merci.
26:19Merci à vous Jean-Alain pour cette opinion au 3210.
26:24Merci à Geneviève.
26:25Merci à toutes et tous.
26:26Nous allons maintenant parler au deuxième thème
26:28que nous souhaitions évoquer avec vous.
26:30C'est plus un thème Madeleine de Proust.
26:33On a des listes de métiers
26:36qui sont les métiers favoris des jeunes aujourd'hui.
26:38Puisqu'une étude a été faite, on vous en dira un peu plus.
26:41Mais c'est l'occasion de vous poser la question,
26:43est-ce que vous faites un métier ?
26:44Est-ce que vous avez fait dans votre carrière
26:46un métier conforme à vos rêves d'adolescents,
26:50de collégiens, de collégiennes ?
26:52Appelez-nous au 3210.
26:53Tiens, à tout de suite.
27:03Les auditeurs ont la parole
27:04avec Eric Brunet et Céline Landreau.
27:07Et avant de parler de ces métiers qui font rêver nos jeunes
27:10et de ceux qui vous ont fait rêver,
27:12peut-être aussi quand vous étiez plus jeune,
27:14est-ce qu'ils sont conformes d'ailleurs à votre carrière ?
27:17On va en parler dans un instant.
27:18Mais je voulais revenir sur un moment qui s'est passé hier
27:21dans l'émission Les auditeurs ont la parole.
27:24Je vous propose de réécouter la séquence.
27:26Si on reprend les chiffres réels qui existent,
27:28l'absentéisme, etc.,
27:30ce n'est pas plus que dans les entreprises privées.
27:34Moi, je travaille également dans le privé.
27:36Bon, je n'ai pas les chiffres sous les yeux,
27:37mais ça serait pour moi une révolution incroyable
27:39si dans la fonction publique territoriale,
27:42il y avait des taux d'absentéisme
27:44comparables à ceux des entreprises privées.
27:46Alors là, je vous assure, Alain,
27:48je vous fais venir à Paris
27:49et je vous paye un bon gueuleton.
27:50J'y crois pas une seconde.
27:51Il y a un peu de souci,
27:52mais je pense qu'on n'est pas loin de la vérité.
27:54Et je paie le billet de train.
27:57C'était hier.
27:58C'était hier.
27:59C'était hier.
28:00Quand on perd à Paris, il faut l'honorer.
28:03Il est avec nous, Alain.
28:04Alors oui, les équipes d'Airtel
28:06ont quand même vérifié, mon cher Alain.
28:08Vous êtes là, Alain ?
28:09Oui, oui, bonjour, bonjour.
28:10Bonjour, Alain.
28:11Alain, d'ailleurs, vous êtes maire
28:13d'une ville qui s'appelle Rimbaucour dans le Nord,
28:15c'est ça ?
28:16C'est ça, c'est bien ça.
28:17Combien d'habitants ?
28:184 000.
28:19Je vais un peu frimer parce que
28:20ce n'est pas mon genre.
28:21Je suis un peu grande gueule,
28:22mais je ne suis pas frimeur.
28:23Je ne suis pas frimeur.
28:25D'ailleurs, ça ne me gêne pas parfois
28:27d'avoir tort dans les paris que je fais avec mes copains.
28:29Ce qui compte, c'est l'échange et le débat.
28:32Mais là, Alain, je suis désolé.
28:34J'ai raison.
28:35J'ai raison, Alain.
28:37Voilà ce que m'a transmis le service
28:41de l'investigation d'Airtel sur l'année 2022.
28:46Alain, écoutez bien.
28:47L'absentéisme en fonction des corporations,
28:51c'est 14,5 jours dans le domaine public
28:54et c'est 11,7 jours dans le privé.
28:57Donc, 11 jours par an d'absentéisme dans le privé,
28:5914 dans le public.
29:01Et quand on regarde, c'était notre débat hier,
29:03la fonction publique territoriale,
29:05les gens qui travaillent dans les départements,
29:06dans les régions, dans les mairies,
29:07dans les communautés de communes,
29:08ils ne sont pas à 11 comme dans le privé.
29:11Ils ne sont pas à 14 comme dans le public.
29:13Ils sont à 17, la fonction publique territoriale.
29:16Donc, Alain, j'ai gagné.
29:18Écoutez, moi, je gagne en perdant.
29:21Moi, j'ai des chiffres sur notamment 2023,
29:26la maladie ordinaire, on est à 4,5%.
29:29Alors, effectivement, il y a certainement un petit delta
29:31par rapport aux entreprises privées.
29:34Mais ce n'est pas que la maladie, le taux...
29:36Non, moi, les sources, c'est le rapport 2024, d'ailleurs,
29:39de l'Inspection Générale des Affaires Sociales
29:41et l'Inspection Générale des Finances sur l'année 2022.
29:43C'est un rapport de 2024 sur l'année 2022.
29:46Donc, Alain, c'est vous qui avez été obligé de me payer un gueuleton.
29:51Ça ne me dérange pas, mais attention,
29:53il y a eu aussi la réforme des 1.607 heures
29:56et il y a beaucoup de collectivités qui se sont conformées à cette règle
29:59depuis l'année dernière.
30:01Il n'y a vraiment que quelques collectivités réfractaires
30:04qui ne l'ont pas fait.
30:05Mais sinon, aujourd'hui, tous les agents de la fonction publique territoriale
30:09sont à 1.607 heures.
30:11Vous savez, Alain, que c'est François Hollande,
30:13à la fin de son quinquennat,
30:15qui avait écrit des lettres au préfet de France
30:17pour dire, dis donc, regardez dans vos départements,
30:20il y a des collectivités, il y a des mairies
30:23où les gens sont payés 35 heures et où, par contrat,
30:26ils n'en font que 28, que 30 ou que 31.
30:28Et donc, déjà, François Hollande avait poussé un coup de gueule
30:31sur ce sujet-là.
30:32Et vous avez peut-être raison,
30:34beaucoup de choses ont été corrigées depuis.
30:35Mais là, on parle de la durée hebdomadaire du temps de travail,
30:37la durée annualisée, c'est...
30:39Bon, Alain, je suis obligé de vous dire au revoir
30:41parce qu'on ne va pas parler de ça.
30:43Vive votre ville de Rimbaucourt.
30:45Et puis si vous passez par là,
30:47on peut quand même aller boire un verre, Alain.
30:49Venez nous voir, si vous passez à Paris, venez nous voir.
30:52Alors, en tout cas, ce que je voulais vous dire quand même,
30:54c'est que quand le président décide d'augmenter le point d'indice,
30:57c'est lui qui prend la décision,
30:58mais c'est les collectivités qui payent.
31:00Oui, on l'a évoqué longuement.
31:02C'est vrai.
31:03Merci beaucoup, Alain, en tout cas.
31:04Merci, mon cher Alain, maire de Rimbaucourt.
31:07Et nous allons maintenant parler...
31:08Alors, elle est incroyable, cette étude.
31:10Qui est-ce qui a diligenté ça ?
31:13Alors, c'est une étude qu'RTL vous révélait ce matin,
31:15étude Odoxa pour Acadomia,
31:17qui a posé, en fait, cette question à plus d'un millier de jeunes
31:21de la sixième à la terminale.
31:23Qu'est-ce que vous voudriez faire plus tard ?
31:25Quel métier vous font rêver ?
31:27Je vous donne la liste pour les jeunes de 2024,
31:30dans l'ordre vétérinaire, médecin, ingénieur, enseignant,
31:32ex-éco d'ailleurs, enseignant avec policier, gendarme ou encore avocat.
31:36Jean-Luc a fait le 32-10. Bonjour, Jean-Luc.
31:38Bonjour, Eric.
31:40Bonjour. Alors, qu'est-ce que vous avez fait
31:42ou qu'est-ce que vous faites comme métier ?
31:44Moi, je suis bouché.
31:45Enfin, j'étais bouché, je suis à la retraite maintenant
31:47depuis une dizaine d'années.
31:49Et quand vous étiez adolescent, enfant, jeune homme,
31:53est-ce que vous rêviez de ce métier-là ?
31:55Bien sûr, bien sûr.
31:56Moi, quand je voyais, comme vous disiez tout à l'heure,
31:58quand je voyais un boucher travailler,
32:00j'étais dans l'ordre, c'était à sa place, si vous voulez.
32:02C'est marrant, mais j'ai ça en commun avec vous.
32:05Avant de vouloir devenir journaliste à 12 ans, je crois,
32:09je voulais être bouché parce que j'aimais la viande,
32:13je regardais un boucher travailler, ça me fascinait.
32:15Là aussi, on doit être les deux seuls.
32:19La plupart des gens veulent être pilote de chasse,
32:21joueur de football, on doit être les deux seuls au monde
32:24à avoir rêvé, Jean-Luc, d'être un jour bouché.
32:27Non, mais la boucherie, c'est un très beau métier.
32:29Le problème, c'est qu'on l'a pas mal descendu, ce métier.
32:32Déjà par le salaire, si vous voulez.
32:37Et, excusez-moi, je suis un peu troublé.
32:41Le problème, c'est que c'est les heures,
32:45on n'a plus les mêmes copains,
32:47on n'a pas les mêmes sorties que les copains.
32:49On travaille le samedi, le dimanche.
32:51Les autres copains ne travaillent pas.
32:53Il y a beaucoup de choses, il y a les heures.
32:55Et quand vous parlez, quand vous dites à quelqu'un
32:57que vous êtes bouché, c'est bien, mais c'est tout.
33:01Vous avez regretté, justement, ce choix,
33:03même si vous avez fait le travail dont vous rêviez enfant ?
33:06J'ai regretté à partir du moment où j'ai été marié,
33:10enfin, je suis marié, et j'ai trois enfants.
33:13Et comme je me suis installé à un moment,
33:16j'ai été installé 15 ans,
33:18beaucoup de privation parce que le problème,
33:22quand je me suis installé, c'était au moment de la vache folle.
33:26On a eu pas mal de problèmes que vous connaissez.
33:31Et puis, très difficile à se remettre.
33:34Et les gamins, les vacances,
33:37on n'était pas avec les gamins les week-ends, si vous voulez.
33:40Oui, boucher, ça travaille le week-end.
33:43Et ça, à l'avis d'un artisan, c'est-à-dire que, bon,
33:46c'est un métier, on n'est pas aux 35 heures.
33:48Merci, mon cher Jean-Luc, merci beaucoup pour ce témoignage.
33:51Laurent, mon cher Laurent, bonjour.
33:53Bonjour Eric, bonjour Céline.
33:55Bonjour.
33:56Que faites-vous comme métier ?
33:58Un métier qui attire pas forcément les jeunes.
34:00Je suis maître de cérémonie funéraire.
34:06Pardon, je ne vois pas.
34:08Maître de cérémonie funéraire.
34:10Dans une seconde, vous me direz si c'était le métier
34:12qui vous faisait rêver quand vous étiez adolescent, Laurent, tout de suite.
34:28Faites-vous le métier ?
34:30Avez-vous fait dans votre vie le métier
34:32que vous souhaitiez faire quand vous étiez adolescent ?
34:36Le métier de votre rêve.
34:37Vous vouliez faire quoi, vous, Céline Landreau ?
34:39Adolescente journaliste.
34:40Journaliste, moi aussi.
34:41C'est Tintin qui m'a mis la lecture de Tintin.
34:44Laurent, vous...
34:46Pardon pour cet éclat de rire, j'ai honte de moi.
34:49Mais quand vous m'avez dit que je suis maître de cérémonie funéraire,
34:52j'imaginais un adolescent de 15 ans...
34:54Papa, je veux me battre pour devenir maître de cérémonie funéraire, Laurent.
34:59Non, c'est rare.
35:00Beaucoup médecin légiste ou thanatopracteur,
35:03mais pas maître de cérémonie, effectivement.
35:06Alors, qu'est-ce que vous vouliez faire quand vous étiez ado ?
35:09Comme beaucoup, plein de métiers.
35:12Si je prends les études, j'ai fait de la comptabilité.
35:15C'est pour avoir un diplôme.
35:18Ça, ce n'était pas votre rêve d'adolescent.
35:21Non, il fallait avoir un diplôme.
35:24J'ai 45 ans, il fallait qu'on fasse des études.
35:26Et comment vous avez atterri là, maître de cérémonie funéraire ?
35:30C'est un métier que vous aimez faire ou pas ?
35:33En fait, la mort n'a jamais été un tabou dans ma famille.
35:36Dès qu'il a fallu trouver du boulot il y a quelques années,
35:39il y a 25 ans, je fais ce métier.
35:42Et puis, mon patron a vendu son entreprise.
35:45Donc, je n'ai pas trouvé d'entreprise qui correspondait
35:48à mes valeurs et aux valeurs qui, pour moi, étaient importantes dans le funéraire.
35:52Donc, je suis parti conduire des bus à Nantes pendant 21 ans.
35:55Et je suis revenu dans le métier du funéraire il y a 18 mois.
35:58Sur quelles lignes de bus à Nantes ? Je les connais toutes.
36:01En 21 ans, j'ai fait toutes les lignes.
36:04Maintenant, on peut dire les lignes sans faire beaucoup.
36:07Alors, Laurent, vous êtes revenu dans le funéraire
36:09parce que vous vouliez revenir dans le funéraire ?
36:11Oui, ça faisait 4-5 ans que ça me trottait dans la tête
36:14de revenir à un métier passion.
36:17Ou comme dirait mon patron, c'est plus une vocation pour moi qu'une passion.
36:20Mais maintenant, on est utile aux gens.
36:24C'est tout un processus en fait.
36:27En tant que maître de cérémonie, je participe à ce processus
36:31qui est le deuil et qui est un petit peu compliqué en France
36:33parce que sur les terres occidentales,
36:35on reste quand même très tabou ce sujet.
36:38C'est ce que j'allais vous demander.
36:39Vous dites que c'est une vocation.
36:41Qu'est-ce que vous en retirez ?
36:43Est-ce que c'est toujours facile le matin d'aller accompagner
36:46des gens dans la douleur parce qu'en face de deuil ?
36:50Ça va surprendre, mais oui.
36:53Justement, on est utile.
36:56Il y a des valeurs, il y a des principes,
36:58mais on sait qu'on va apporter quelque chose aux gens
37:01et qu'eux, ils vont retenir que notre accompagnement va les aider
37:04dans le temps.
37:06Peut-être d'avoir dit au revoir à leur défunt
37:08et leur processus de deuil à eux.
37:10Moi, Laurent, un jour, je suis tombé
37:12pour une personne qui m'était chère de ma famille.
37:16Je suis tombé sur un maître de cérémonie funéraire
37:20qui n'était pas bon.
37:21Il a gâché le truc.
37:22Le gars, il décrivait le défunt courant tout nu sur les nuages
37:26alors que le gars, c'était un ingénieur.
37:28Enfin, ça ne cadrait pas du tout.
37:29Il disait, regardez, il est dans le ciel.
37:31Peut-être court-il tout nu de nuages en nuages.
37:34Après, il a cité un poème, je crois, de Paul Verlaine.
37:37Il a dit Paul Vermeer.
37:38Après, il a dit, il est là, présent dans notre cœur.
37:41Et avec sa main, il met la main sur le côté droit
37:43au lieu de mettre sur le côté gauche.
37:44Et donc, du coup, il y avait des fous rires dans l'assemblée.
37:47Ça a un peu gâché le truc, Laurent.
37:49Oui, ça, je peux comprendre.
37:51Mais moi, j'essaye toujours.
37:52Je ne vais pas dire que c'est un défi,
37:54mais d'avoir un sourire dans le regard des gens
37:57ou un sourire visuel.
37:59J'ai fait il n'y a pas longtemps un monsieur qui était fan du FC Nantes.
38:03Et par clin d'œil, comme il y avait du jaune et vert
38:07un peu partout sur les fleurs,
38:08j'ai appelé par son prénom et j'ai dit
38:10maintenant que vous êtes là-haut,
38:11s'il peut donner un coup de main à Antoine Combe-Boiré,
38:13ça nous donnerait bien un coup de main.
38:14Et ça a fait sourire tout le monde.
38:16Et ils étaient contents, en fait,
38:18parce que je n'ai pas rendu lourd de la cérémonie.
38:20Mais c'est un dosage assez subtil
38:22d'être à la fois dans un discours très personnalisé,
38:26faire sourire, s'enchoquer.
38:28C'est ça, on est un peu des horlogers, des bijoutiers,
38:30mais avec le moral des gens
38:33et les sentiments des gens.
38:34Et ce n'est pas facile tous les jours,
38:35mais c'est épuisant dans le sens énergie,
38:39parce qu'on donne beaucoup d'énergie
38:40et les gens nous en pompent beaucoup.
38:42Mais c'est passionnant comme métier.
38:45Et gratifiant, on l'entend.
38:47On vous remercie, on vous dit merci
38:49parce que vous avez rendu le départ de mon mari,
38:53de mon père, de mon cousin plus humain.
38:56On vous remercie à la fin des cérémonies funéraires.
38:58Oui, puis des fois, on a quelques présents.
39:00Effectivement, ça va de la boîte de chocolat
39:03aux petits billets pour le remerciement.
39:06Et on ne fait pas ça pour ça,
39:07mais c'est quand même très gratifiant.
39:11Merci beaucoup Laurent pour ce témoignage.
39:14Il nous reste quelques secondes peut-être pour accueillir Jean-François.
39:17Bonjour Jean-François.
39:18Bonjour.
39:19Ça va être rapide, mais racontez-nous,
39:21vous faites le métier de vos rêves ou pas du tout ?
39:23Pas du tout.
39:25À la base, je voulais être ingénieur du son.
39:28Et vous êtes ?
39:28Chauffeur poids lourd.
39:30Ah oui, c'est un monde qui vous sépare.
39:33Il n'est peut-être pas trop tard.
39:36Non, il n'est pas trop tard
39:38parce que tout simplement,
39:40je suis passé par la case mécanique automobile,
39:43mécanique poids lourd que j'ai fait pendant 25 ans.
39:46Ce n'était pas ma passion,
39:47c'était par obligation un petit peu.
39:49Et puis, j'ai eu l'occasion,
39:52j'avais fait des petits boulots tout au début
39:54comme DJ, donc ça se rapprochait du son.
39:58Et après, j'ai eu l'opportunité
40:02de me mettre en tant qu'auto-entrepreneur
40:04pour faire des prestations événementielles
40:08assez haut de gamme
40:10parce que j'avais une clientèle assez huppée.
40:13Je l'ai fait pendant une dizaine d'années.
40:15Et après, j'ai fait valider
40:18mes acquis par l'expérience.
40:20J'ai fait une VAE.
40:21La VAE, bien sûr.
40:22Validation des acquis par l'expérience.
40:25Et donc, d'un CAP,
40:27je suis passé à un bac plus trois.
40:30Et là, j'ai tenté,
40:33j'ai eu un échec de faire
40:35un master technique du son et de l'image.
40:37J'ai eu un échec.
40:38Mais bon, à 48 ans,
40:40reprendre les études, c'est pas évident.
40:42Jean-François, je vous donne une feuille de route.
40:4648 ans ou pas, ce n'est pas grave.
40:49Vous retentez le coup.
40:51Moi, je vous le dis, vous serez ingénieur du son.
40:53Un jour, j'ai croisé Philippe Vandel.
40:55Vous voyez, l'animateur de télévision.
40:57Il m'a dit, j'ai raté ma vie.
40:58J'ai toujours rêvé d'être ingénieur du son.
41:00Toujours.
41:01Bon, il est 13h58.
41:02Jean-Alphonse est là, Jean-Alphonse.
41:04Avec tout de suite, dans l'ordre du crime,
41:06l'enlèvement du petit Éric Peugeot.
41:08Oui, c'est la famille du constructeur.
41:09A tout de suite.
41:10A tout de suite.
41:11Et merci, Jean-François.
41:12Merci à tous.

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