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Regardez Lenglet-Co avec François Lenglet du 30 octobre 2024.

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00:00RTL Matin
00:02Il est presque 7h39, François Langlais, rien ne va plus pour Boeing, alors on parle régulièrement des déboires du constructeur américain,
00:08sauf que les malheurs de Boeing, François, ne font pas forcément les bonnes affaires d'Airbus et ça mérite quelques explications.
00:14C'est vrai Thomas, c'est vrai qu'on se dit si Boeing est en quasi-faillite, bah mécaniquement l'autre grand avionneur mondial, l'européen Airbus, doit en profiter.
00:23Eh bien ça n'est pas du tout aussi simple parce que, vous n'allez pas le croire, Airbus ne parvient pas à produire suffisamment pour suivre une demande qui est en plein boom.
00:31Au point qu'il manque aujourd'hui 2000 avions dans le monde sur une flotte planétaire de 25 000 aéronefs.
00:37Bon, ça paraît complètement fou, les clients sont là et on ne peut pas les satisfaire, c'est ça ?
00:41C'est exactement ça. Pour acheter certains modèles, il faut attendre 2031, c'est pire qu'une Ferrari.
00:47A l'origine de ce problème, il y a l'effondrement de la chaîne de sous-traitants de l'aéronautique mondiale.
00:52Airbus ne parvient pas à obtenir suffisamment de trains d'atterrissage, de sièges et même de moteurs.
00:58Parce que le fabricant de moteurs lui-même souffre de la déficience de ses sous-traitants américains.
01:03Mais pardon François, comment une filière aussi puissante a-t-elle pu s'affaiblir à ce point ?
01:08Le Covid d'abord, qui a donné un coup d'arrêt à la production d'avions. Du coup, les sous-traitants ont trinqué.
01:13En particulier aux Etats-Unis où ils ont licencié comme des brutes, au point de quasi disparaître.
01:18Alors qu'il faut des années pour reconstituer les compétences.
01:21Et puis les déboires de Boeing que vous évoquiez n'ont fait qu'aggraver les choses.
01:24La filière à peine reconstituée, elle a dû s'arrêter à nouveau parce que Boeing a stoppé la production des modèles défectueux.
01:31Après les graves accidents de sécurité, nouveau coup d'accordéon.
01:35Or, Airbus et Boeing ont bon nombre de sous-traitants communs.
01:39L'Européen a donc pâti indirectement du bazar chez son principal concurrent.
01:44Airbus ne produira cette année que 770 avions, alors qu'il est équipé pour en fabriquer 900 s'il avait les pièces détachées.
01:51Et donc du coup, si on vous suit, les compagnies n'ont plus assez d'appareils, c'est ça ?
01:54Ah mais c'est délirant ! La pénurie est telle que certaines low cost, qui étaient bien placées dans la file d'attente des livraisons,
02:00revendent leurs avions neufs immédiatement avec des plus-values considérables, quitte à louer elles-mêmes les avions dont elles ont besoin.
02:07Wizz Air, par exemple, a réalisé 240 millions de bénéfices sur ses appareils.
02:12D'autres compagnies rénovent de vieux avions pour assurer leur liaison, même si ça coûte plus cher, en maintenance et en carburant,
02:18parce que les vieux modèles consomment plus. Et effectivement, tout ça se répercute sur les compagnies.
02:23Lufthansa, par exemple, estime que le manque à gagner pour cette année serait de 500 millions d'euros entre les surcoûts et la réduction de l'offre.
02:32C'est complètement fou cette histoire. Combien de temps va durer cette pénurie, François ?
02:36Plusieurs années, selon les sources les mieux informées.
02:38Ce n'est pas fini. Le temps de reconstruire patiemment les chaînes de sous-traitants, parce que c'est un chantier considérable.
02:44Airbus a envoyé quelques 600 personnes chez ses fournisseurs pour les aider dans cette tâche monumentale.
02:50Merci beaucoup, François Langlais.

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