• il y a 4 semaines

Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pascale de la Tour du Pin pour débattre des actualités du jour.
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00:00Il est 19h18 sur Europe 1, il ne se passe pas une semaine sans qu'il y ait des blessés,
00:12voire des morts, sur fond de trafic de drogue.
00:15Poitiers, on est une nouvelle fois l'illustration ! Rix, fusillade, cinq personnes blessées
00:21dont une personne qui est entre la vie et la mort, mais là la Rix elle a impliqué
00:24des centaines de personnes à Poitiers ! Poitiers !
00:28Notre bel ouest de la France ! Poitiers, ville moyenne, française, qui était calme
00:36ces derniers temps, Poitiers s'illustre par des événements, il y avait aussi le remplacement
00:41des plaques, Jules, la semaine dernière on en parlait ensemble, par des noms de militants
00:45palestiniens, enfin mais que se passe-t-il ? Du Hamas ! Pas seulement palestiniens, surtout
00:51du Hamas ! On va réécouter les mots de Bruno Retaillou, qui était en déplacement à Rennes
00:57sur le thème du narcotrafic, pourquoi Rennes ? Parce qu'il y avait cet enfant, souvenez-vous
01:02la semaine dernière, qui a pris deux balles, deux balles, pareil, sur fond de règlement
01:07de comptes, sur le thème du narcotrafic.
01:10C'est pour ça qu'il était à Rennes, le ministre de l'Intérieur, donc il a pris
01:13la parole, je vous propose de réécouter ces mots tout à l'heure, qui étaient assez
01:17forts.
01:18Il n'y a pas de semaine, presque de journée sans que me parviennent des éléments extrêmement
01:23graves et extrêmement inquiétants sur le narcobanditisme.
01:27Aujourd'hui, les narcotrafiquants sont partout, en milieu urbain, mais aussi, je viens de
01:33le voir, en milieu rural, ils n'ont plus de limites, et on est à un point de bascule,
01:40vraiment, ce point de bascule, il nous impose des choix, soit il y a une mobilisation générale
01:46pour ce grand combat, qui prendra des années, et on le gagnera, soit il y a la mexicanisation
01:51du pays.
01:52La mexicanisation du pays, sachez que Jean-Christophe Couville, secrétaire national du syndicat
01:57de Police Unité, est également avec nous en direct.
02:00Bonsoir Jean-Christophe Couville.
02:01Eh bien non !
02:02Mais ça tombe bien parce que vous avez sur votre plateau...
02:07Je sais pas, il nous entend pas, il a dû se faire un petit café.
02:11Ah excusez-moi !
02:12Non, non, non, je vous disais bonsoir, comme j'avais pas de réponse, je me demandais si
02:18vous étiez en ligne.
02:19Ah oui, j'ai dit bonsoir, mais ça n'a pas marché.
02:20Ah bon, écoutez, vous êtes là.
02:21C'est le direct, c'est ce qu'on aime.
02:24Juste peut-être un mot, je vais commencer par vous Arnaud Beneditti, sur les mots du
02:29ministre de l'Intérieur, parce qu'après on va détailler les chiffres du JDD qui sont
02:32très intéressants avec Jules Torres.
02:34Arnaud Beneditti.
02:35Oui, clairement, de toute façon, on savait que Bruno Rotaïo, c'était la fermeté, en
02:39l'occurrence, et aujourd'hui, comme il vient de prendre ses fonctions, et qu'on peut pas
02:43le juger, évidemment, après un mois de prise de fonction sur son action, il a une communication
02:48qui est adaptée à des circonstances qui sont, évidemment, extrêmement préoccupantes
02:52et fortement dramatiques.
02:54Il se retrouve dans une situation, en fait, vous avez trois phénomènes qui me paraissent
02:57importants.
02:58Premier phénomène, c'est la répétition, dans une séquence de temps très courte, de
03:03ce type d'événements.
03:05Poitiers, Rennes, Valence, cet après-midi, un jeune qui vient d'être abattu dans le
03:11quartier du Polygon, qui plus est, dans la ville du ministre de la Sécurité du Quotidien.
03:16Donc, une répétition de ces événements.
03:19Le fait, alors à Poitiers, ce qui est très important, vous le disiez, c'est-à-dire qu'en
03:23fait, vous avez aujourd'hui une extension du domaine géographique du narcotrafic, qui
03:29n'est plus limitée à quelques grandes métropoles, et que l'on retrouve des villes moyennes,
03:33en effet, comme Poitiers, dans l'ouest, qui sont aujourd'hui le théâtre de ce type de
03:37délit.
03:38Et puis, le dernier point, c'est que, et ce qui est frappant d'ailleurs avec Poitiers,
03:42c'est évidemment la jeunesse des individus qui sont liés à ce type d'événements.
03:49Et puis, alors à Poitiers, il y a un autre phénomène, c'est le nombre.
03:52C'est-à-dire qu'on se retrouve avec 500 ou 600 personnes qui s'affrontent, ce qui est
03:56quand même un événement, là, de ce point de vue, assez exceptionnel, on est quasiment
03:59dans un phénomène, on est quasiment dans une dimension émeutière, d'une certaine
04:03façon.
04:04Oui, parce que ça a impliqué des centaines de personnes.
04:05On va revenir sur Poitiers, on va revenir sur les villes moyennes, on va revenir sur
04:08tout ça, mais d'abord, ces chiffres, édifiant les gens de Christophe Couvy, écoutez bien
04:12ce que va nous dire Jules Torres.
04:14Le JDD sort en exclusivité le bilan de la police judiciaire pour le premier semestre
04:20de cette année.
04:21Je donne le chiffre, Jules, 182 narcomicides, parce que maintenant, vous vous rendez compte,
04:26ces homicides ou tentatives d'homicides ont un nom, les narcomicides, voilà, le narcotrafic
04:32qui continue de semer la violence, il y a 42 personnes qui sont mortes depuis le début
04:35de l'année sur fond de trafic de drogue, Jules.
04:38Oui, parce que la violence qui est liée au trafic de drogue, elle laisse derrière
04:42elle une sombre litanie de morts.
04:44On le précise très souvent, à chaque fois qu'on commande, c'est pour parler d'un
04:48mort, mais en effet, il y a 182 narcomicides par an, donc c'est les homicides, les tentatives
04:54d'homicides et les assassinats, les tentatives d'assassinats, donc 182, c'est un chiffre
04:59qui est énorme, c'est un chiffre qui est moins grand qu'en 2023, parce que 2023, c'est
05:04l'année de tous les records en termes de trafic de drogue, en termes de morts liées
05:07au trafic de drogue, mais ça reste des chiffres qui sont très importants.
05:11Aujourd'hui, il y a 42 morts sur les 6 premiers mois, j'ai l'impression quand même, ça
05:16fait un moment qu'on commente l'actualité ensemble, Pascal, que ça ne va pas en s'améliorant,
05:21que chaque semaine, vous l'avez dit, on commente des actualités qui sont tragiques, on l'a
05:26commenté à Grenoble, on l'a commenté à Marseille, ça évidemment, sur des règlements
05:31de compte, un jeune qui est brûlé vif, pour se venger de ce jeune brûlé vif, on envoie
05:36un jeune de 15 ans qui tue finalement un chauffeur VTC, ce jeune homme, ce garçonnet de 5 ans
05:42qui reçoit deux balles dans la tête et qui est encore aujourd'hui entre la vie et la
05:46mort, cette rixe qui comporte une centaine de personnes qui se battent entre elles, on
05:53n'avait pas vu ça depuis les émeutes, donc voilà, aujourd'hui, on voit bien qu'aucune
05:57ville ne résiste à l'ascension irrésistible du trafic de drogue, donc Bruno Rotaillot
06:03il arrive là avec des mots très forts, des mots pour marquer les esprits, parce qu'on
06:07a un petit peu le sentiment quand même que dans cette classe politique, les gens n'ont
06:10pas bien compris, dans cette classe médiatique, les gens n'ont pas bien compris aujourd'hui
06:14l'ampleur du trafic de drogue, c'est-à-dire qu'on a un député qui est pris en flagrant
06:17délit en train d'acheter de la drogue à un mineur de 14 ans, et là ça pose le problème
06:21à personne, on dit qu'il est addict, on dit que c'est la faute de la presse d'extrême
06:26droite qui sort cette information, donc voilà, Bruno Rotaillot il est volontaire, il est
06:32déterminé, il va proposer un bouclier législatif, un arsenal législatif pour aujourd'hui s'en
06:39prendre vraiment davantage à ce trafic de drogue, on a des commissions, notamment celle
06:45du Sénat qui nous a montré l'ampleur du phénomène, donc aujourd'hui Bruno Rotaillot
06:49il arrive avec des mots, demain on veut des actes, et après demain on veut des résultats.
06:55Jean-Christophe Kouvis, je voudrais vous entendre, secrétaire national du syndicat de police
07:01unité, le ministre qui parle de point de bascule, de narco-racaille, de mexicanisation
07:06de la France, est-ce que vous êtes d'abord d'accord avec ce vocabulaire ?
07:09Bah écoutez, oui je suis d'accord, parce que, regardez, on s'est parlé dimanche dernier
07:14je crois à propos de Rennes, et qu'est-ce que je vous disais, la même chose en fait,
07:17et je vous parlais même de Périgueux, vous voyez, on avait un petit peu de...
07:19Oui, oui, je me souviens bien.
07:20Parlez de joke, mais voilà.
07:21Et donc en fait, vous voyez, on a Poitiers aujourd'hui, Cérennes, etc., donc oui, il
07:27a raison de vouloir marquer les esprits, et en même temps vous savez, lui ce qu'il a,
07:31tout comme le Président de la République d'ailleurs, c'est que tous les jours, en
07:33fait, il a un bilan de ce qu'il fait passer la nuit ou le jour d'avant, et donc tous
07:37les jours, vous voyez comment l'état de la France, on a un instantané photographique
07:41de l'état du pays.
07:42Je peux vous dire que ça fait peur, et qu'effectivement, je pense qu'il est en train de se faire peur
07:47et il veut, à travers ces mots, nous faire prendre conscience, effectivement, que c'est
07:51une cause nationale.
07:52On a une société qui est fragmentée, on a une société hyper-violente, on a des gamins
07:56de 12, 13, 14 ans qui n'hésitent plus maintenant à prendre des couteaux, à s'entre-tuer,
08:01et donc, à un moment donné, il faut effectivement que l'état réagisse, et depuis des années,
08:05on a un état mou, et vous savez, en fait, quand tous les jours vous pratiquez la violence,
08:11il faut avoir quelqu'un en face de vous plus fort que vous pour vous ramener à la raison,
08:14et l'état n'est pas plus fort, malheureusement, que certains narcotrafiquants.
08:19Et l'état, en a-t-il les moyens, justement, de lutter contre ce narcotrafic ? On va en
08:22parler, vous restez avec nous, Jean-Christophe Pouvis, secrétaire national du syndicat
08:26Police Unité, Arnaud Bénédéti, politologue et rédacteur en chef de la Revue Politique
08:30et Parlementaire, et Jules Taurès, journaliste politique au JDD, à tout de suite.
08:43Nous sommes toujours dans ce studio avec Jules Taurès, journaliste politique au JDD, Arnaud
08:46Bénédéti, politologue et rédacteur en chef de la Revue Politique et Parlementaire, et
08:50Jean-Christophe Pouvis, secrétaire national du syndicat de Police Unité, qui est avec
08:54nous au téléphone.
08:56Évidemment, on revient sur les déclarations et les mots de Bruno Retailleau, le ministre
09:00de l'Intérieur, en déplacement aujourd'hui à Rennes, Maëlle l'expliquait sur le thème
09:05du trafic de drogue, il a décrété la guerre au trafic.
09:08D'ailleurs, il sera en déplacement la semaine prochaine à Marseille avec Didier
09:11Migaud, le garde des Sceaux, et c'est là qu'il devrait annoncer des mesures fortes.
09:15Je crois qu'il réserve ses annonces, messieurs, à Marseille.
09:19Il va surtout vendre le grand parquet anti-stupe qu'il a appelé de ses voeux et que le Sénat
09:25a appelé de ses voeux depuis un moment, c'est-à-dire qu'il veut faire le même
09:27parquet qui avait été fait pour le terrorisme et qui avait d'ailleurs plutôt bien fonctionné.
09:32Mais finalement, Bruno Retailleau ne fait que proposer aujourd'hui ce qui était issu
09:37de la commission d'enquête du Sénat sur les narcotrafics, que d'ailleurs Éric Dupond-Moretti
09:43avait balayé d'un revers de main en disant que les magistrats n'avaient pas le droit
09:45de parler.
09:46Ce que disait cette commission, c'est qu'elle faisait un grand état des lieux, si je puis
09:50dire, du narcotrafic aujourd'hui en France et en Europe et même dans le monde, parce
09:54que le vrai sujet c'est qu'aujourd'hui le narcotrafic c'est quelque chose qui est européen,
09:58c'est quelque chose qui est internationalisé, et donc y répondre avec seulement des petites
10:02réponses françaises, on n'y arrivera pas.
10:04Et Bruno Retailleau a bien conscience de ça, il sait très bien qu'il n'arrivera pas à
10:08régler le problème tout seul, juste avec de la répression, il a dit que ça prendrait
10:13des années.
10:14On sait qu'il y a aussi un gros volet judiciaire sur la lutte contre le trafic de drogue, donc
10:18évidemment il faut voir quand même d'un bon oeil ce déplacement conjoint entre le
10:22ministre de l'Intérieur et le ministre de la Justice pour la création a priori de ce
10:27parquet national antistupéfiant, qui je l'espère, appellera à une réponse beaucoup plus répressive
10:33de la justice sur le narcotrafic.
10:36Alors Arnaud Benedetti, sur l'arsenal judiciaire, que souhaite Bruno Retailleau ?
10:41Deux choses, d'abord il est évident que face à l'ampleur du défi, c'est considérable.
10:47Déjà, quelques chiffres, le chiffre d'affaires du narcotrafic, les sources sont différentes.
10:54Bruno Le Maire, quand il était ministre de l'Economique, avait quelques difficultés
10:58parfois avec les chiffres, mais enfin peu importe, en l'occurrence l'estimait à trois
11:01milliards et demi d'euros.
11:03Le rapport sénatorial l'estime beaucoup plus, à six milliards d'euros, c'est vous dire
11:07quand même l'ampleur des masses financières que cela draine.
11:11Mais surtout, le nombre de personnes que cela implique.
11:13Vous avez aujourd'hui près de 250.000 personnes en France qui vivent directement ou indirectement
11:20du narcotrafic, dont 21.000 qui sont estimées à temps plein.
11:24Donc vous voyez à peu près l'ampleur de la tâche à laquelle l'État est confronté.
11:28Ensuite, évidemment, si vous n'avez pas une articulation, j'allais dire, au millimètre
11:32près entre le couple police-justice, ça ne peut pas marcher.
11:37Et ce que fait en fait Bruno Rotaillot, il reprend en effet les dispositions qui avaient
11:42été proposées dans le rapport, ça a été rappelé par Jules Torres, le rapport sénatorial
11:48sur le narcotrafic.
11:50Parce qu'on sait très bien que bien évidemment il faut à la fois avoir un dispositif judiciaire
11:55qui soit adapté, j'allais dire, à l'ampleur encore une fois des défis que nous posent
12:00les narcotrafiquants, mais il faut également des moyens supplémentaires.
12:04Mais il faut surtout un changement d'état d'esprit.
12:06Parce que le problème, qu'est-ce qui s'est passé ?
12:08Ça fait quand même des années et des années et des années qu'on voit monter malgré
12:11tout l'ampleur du phénomène.
12:13Mais je suis d'accord, comment a-t-on laissé faire dans les défis ?
12:16On l'a laissé faire parce qu'il y a eu un état d'esprit qui tendait à minorer,
12:22à relativiser finalement le problème, à la fois l'extension du problème sur l'ensemble
12:29du territoire, la violence que cela a suscité, et donc il y a eu vraisemblablement de la
12:34part des responsables politiques, de la part des responsables administratifs, de la part
12:39d'un certain nombre de leaders d'opinion, quelque part une volonté, ou en tout cas
12:43un discours qui tendait encore une fois à minorer et à relativiser.
12:46Aujourd'hui on est face à un phénomène qui est majeur, qui est massif, il faut une
12:51réponse politique qui soit rapide surtout.
12:53Parce qu'il va être jugé aussi fort, il va prendre du temps, mais il faut qu'il arrive
12:57à avoir des résultats assez rapidement.
13:02La communication ne suffit pas.
13:03En 2021, le président de la République disait « c'est la mer de toutes les batailles ».
13:08En avril 2024, au printemps 2024, Gérard Le Damanin disait « c'est la grande guerre ».
13:13Aujourd'hui il nous dit « c'est une grande cause nationale » M. Rotayau.
13:17Les mots c'est important.
13:19On attend des résultats.
13:20Il faut aller plus vite.
13:21Il faut aller plus vite.
13:22Jean-Christophe Rouvy, secrétaire national du syndicat de police Unité, je voudrais
13:25qu'on écoute ensemble les mots de Bruno Rotayau à propos des renforts de police.
13:29La réponse sécuritaire, c'est d'abord la CRS82, ensuite dès ce soir arrive la 40,
13:37ils vont se relayer et tant qu'on n'aura pas retrouvé la tranquillité, on restera
13:42avec des unités de force mobile avec les CRS.
13:46C'est aussi le renforcement des moyens que j'ai annoncé sur la brigade spécialisée
13:50de terrain.
13:51Ce sont des policiers en tenue qui connaissent bien les quartiers, qui dialoguent avec les
13:55habitants mais qui sont capables d'interpeller.
13:58On va les renforcer pour que, 7 jours sur 7, ils soient capables d'avoir deux patrouilles
14:03de trois hommes en permanence.
14:05Sur l'envoi de la CRS82 et 40, il parlait de poitiers pour amener le calme et ensuite
14:10il propose cette idée, Jean-Christophe Rouvy, des policiers qui sont là sur le terrain
14:16pour empêcher le trafic de drogue, c'est ça ? Est-ce que cette idée va dans le bon
14:20sens ?
14:21Oui, ça va dans le bon sens, c'est un peu la police de proximité, c'est ce qu'on connaissait.
14:25Alors là, par exemple, le ministre était à Rennes, il annonçait effectivement le
14:28renfort sur les brigades de sécurité de terrain mais en fait il y a cinq personnes
14:32qui vont arriver en sortie d'école.
14:33Nous on en attend une centaine normalement, je ferais 100 policiers sur Rennes, 70 pour
14:38la voie publique et une trentaine d'officiers de police judiciaire.
14:40Là on en a cinq et peut-être un appel à candidature un peu plus tard en fin d'année.
14:44Le problème, c'est qu'aujourd'hui on a un effectif constant de policiers, on en
14:48forme 4000 par an, pas plus, on ne peut pas, nos structures de formation ne peuvent pas
14:52plus.
14:53Du coup, vous pouvez promettre tout ce que vous voulez, vous avez vos hommes ressources
14:57entre guillemets et en fait vous faites du bouche-trou en fonction de ce que vous avez.
15:01Heureusement, on a les compagnies républicaines de sécurité, les CRS, les gendarmes mobiles
15:05mais ça c'est des réserves, nous c'est la réserve de la police nationale.
15:08Ils n'étaient même pas, j'allais dire, les CRS à flot par rapport aux sections qu'ils
15:13devraient avoir.
15:14Donc là déjà c'est boucher des trous, là aussi des CRS pour pouvoir les envoyer
15:17un peu partout quand ça pète et puis après j'allais vous dire, encore une fois, oui
15:23il a raison, il a raison parce qu'il faut marquer les esprits, il faut que nos députés
15:27se rendent compte qu'effectivement, en bas de chez eux, il y a une guerre qui se prépare,
15:32qui est latente et qui est déjà sur notre sol.
15:34Aujourd'hui par exemple...
15:35Une guerre qui se prépare et qui est latente et qui est déjà sur notre sol, quelle guerre
15:39Jean-Christophe ?
15:40La guerre des narcotrafiquants, mais écoutez quand vous avez des milliards d'euros d'argent,
15:44que vous avez avec vous aussi une manne de personnes à disposition dans certains quartiers,
15:50à un moment donné, là ils sont en train de se rendre compte que politiquement ils
15:53se mettent au niveau de l'État, puisque l'État a mis des années à réagir.
15:57Donc si vous voulez, encore une fois, c'est ce que je vous dis, il y a le ventre mou et
16:00donc du coup, en face, eux ils se renforcent tous les jours, tous les jours ils se renforcent
16:04et nous tous les jours on a nos hommes politiques qui se posent plein de questions existentielles,
16:08on a des idéologues qui sont là en train de vendre leurs bouquins et qui font du mal
16:13à la société et à côté de ça...
16:15Vous pensez à qui ?
16:17Je pense à plein de personnes à gauche de l'hémicycle, mais à côté de ça franchement
16:21les gens souffrent, y compris dans les quartiers et nous on est leur dernier espoir.
16:26Donc on va vers une société de plus en plus violente, aujourd'hui malheureusement ce
16:30qu'on voit, les chiffres vont augmenter parce qu'on va aller à l'affrontement avec ces
16:34narcotrafiquants qui sont en train de prendre de plus en plus de place.
16:37On va à l'affrontement, oui vous avez dit.
16:38Mais oui, mais j'entends ce que vous dites Jean-Christophe.
16:41En fait cette génération-là, ces gamins de 14-15 ans, dans 10-15 ans ce seront des
16:47parents.
16:48Ils vont, alors je ne sais pas s'ils travailleront, mais au moins ils seront des parents, qu'est-ce
16:51qu'ils vont devenir ces gens-là ? Ils ont baigné dans la violence, dans le narcotrafic,
16:55vous croyez qu'ils vont se ranger d'un seul coup des voitures et devenir...
16:59Donc en fait il faut travailler sur ces générations et aujourd'hui il faut une réponse judiciaire
17:03très rapide.
17:04On n'est pas au niveau, la preuve c'est que les 15 dernières années avec tous nos idéologues
17:08ça n'a pas marché.
17:09Et aujourd'hui on se retrouve avec une société, une jeunesse qui a pris le pouvoir et donc
17:13du coup on a bien embêté.
17:14Donc il faut effectivement, à un moment donné, remettre les bises au milieu du village.
17:17Oui, il faut des peines courtes, il faut que la justice se renforce, il faut être sans
17:22pitié avec les consommateurs.
17:24Ça aussi il l'a dit, t'appelles les consommateurs au portefeuille, ça aussi il l'a dit Bruno
17:28Rotailleau.
17:29Les consommateurs, Pascale, à une époque ils se cachaient pour rouler leurs boulettes
17:32et pour cramer leurs boulettes et ils ne se montraient pas devant les adultes.
17:36Aujourd'hui ils sont dans la rue, dans le métro, devant vous, ils crament leurs boulettes,
17:39ils fument et si vous dites quelque chose, vous prenez des coups de couteau et donc les
17:43gens ont peur.
17:44Voilà en fait.
17:45Et donc dans ces cas-là, quand vous n'avez plus peur de vous montrer en train de consommer
17:48des stupéfiants, c'est que vous n'avez pas peur de la réponse pénale et c'est que vous
17:51en foutez complètement.
17:52Bon, restez avec nous Jean-Christophe Couville, secrétaire national du syndicat de police
17:55et unité.
17:56On va continuer de parler de tout ça avec Jules Torres et Arnaud Benedetti.
17:59On va parler aussi de ces villes moyennes qui sont engrenées par le trafic de drogue.
18:03C'est un sujet migratoire, sinon on en parlera juste après.
18:05Alors, vous avez un dossier ? J'ai un dossier, et je vous en parle juste après la pub.
18:09Bien sûr, vous en parlez juste après la pub.
18:11Tiens, une petite annonce en têne pour les copains d'Europe 1.
18:14Toute cette semaine, jouez avec votre radio préférée Europe 1 pour tenter de gagner
18:18vos places de concert en carré or pour aller applaudir Sylvie Varton au Dôme de Paris.
18:24Envoyez Varton par SMS au 73921, 3 fois 75 centimes plus le coût du SMS.
18:31Bien sûr, vous pouvez jouer, Jules, je vous en prie, prenez votre téléphone.
18:34Un gagnant est tiré au sort chaque jour.
18:36Attention, dépêchez-vous de jouer.
18:37Sylvie Varton au concert le 8, 9 et 10 novembre au Dôme de Paris en partenariat avec Europe 1.
18:43A 19h41, dans un instant, on continue de parler, on va parler de ces villes moyennes engrenées
18:47par le trafic de drogue.
18:48Mais comment en est-on arrivé là ? Non mais franchement, Poitiers a 90 000 habitants.
18:54Poitiers.
18:55Enfin, Rennes, je n'ai pas le nombre d'habitants, pareil, ce sont des villes moyennes.
18:58300 000, un peu plus de 300 me dit Thomas Lacroix dans l'oreillette.
19:03Non mais on va parler de ces villes, comment en est-on arrivé là tout de suite ?

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