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Mardi 5 novembre 2024, SMART IMPACT reçoit Quentin Beauvy (Responsable RSE, AltaÏ Group) et Xavier Mennesson, (Directeur, Domaine Du Val)

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00:00Générique
00:06Le débat de ce Smart Impact, on parle tourisme avec Xavier Menson, bonjour, vous êtes le directeur du domaine du Val.
00:14Tout à fait, bonjour.
00:15Et Quentin Bovy, bonjour.
00:16Bienvenue à vous aussi, vous êtes responsable RSE de chez Altaï Group.
00:21On va démarrer par quelques petites questions de présentation, ce domaine du Val, où se situe-t-il ?
00:28Et puis surtout, à quoi il ressemble ? Quelles sont ses caractéristiques ?
00:30Alors le domaine du Val, ça se situe d'abord en Baie-de-Somme, à Grand-Lavier,
00:35donc un petit village qui est situé à 15 kilomètres de Saint-Valéry-le-Crotois, qui sont les stations emblématiques de la baie.
00:40Et c'est un village éco-responsable de 30 petites maisons en bois situées à flanc de vallon,
00:46qui a un positionnement autour de tout ce qui est tourisme durable,
00:49destiné aux urbains stressés pour venir faire un break et se ressourcer le temps d'un week-end.
00:54Ça a toujours été son ADN, entre guillemets, cette idée de tourisme durable ?
00:59Parce qu'il existe depuis un certain temps, ce domaine.
01:01En fait, nos 20 ans l'année prochaine, dès le départ, j'avais...
01:03Il y a 20 ans, on n'en parlait pas beaucoup de la durabilité du tourisme.
01:06C'est un peu comme M. Jourdain, j'ai fait du tourisme durable sans le savoir,
01:09puisqu'on avait fait des choix qui étaient forts au départ.
01:11Par exemple, le choix du bois, d'avoir des maisons en bois,
01:13et un bois naturel, le red seda, qui n'a pas besoin d'être traité.
01:17Et puis quelque part, on avait mis en place déjà des solutions au niveau de tout ce qui était traitement des eaux à travers une station autonome.
01:23Et puis après, il y a eu des déclics, des rencontres qui ont fait qu'on a évolué à quelque chose de plus structuré,
01:28et qui fait qu'aujourd'hui, on est une résidence qui est labellisée RSE avec le label Lucie depuis 2013.
01:33D'accord. Altaï Group, Quentin Bouillieu, présentez-nous le groupe.
01:38Alors Altaï Group, c'est un regroupement de plusieurs marques spécialisées dans le voyage d'aventure.
01:45Et on existe depuis une quarantaine d'années, en tout cas pour la marque la plus ancienne qui s'appelle Atalante.
01:51Et donc notre cœur de métier, c'est de permettre à des gens de découvrir des territoires plus ou moins lointains.
01:58Ça va de la Baie de Somme jusqu'à l'Indonésie en ayant le minimum d'impact.
02:07C'est-à-dire l'idée, c'est vraiment de prendre le temps sur place en utilisant principalement de la mobilité douce.
02:14La randonnée étant vraiment le moyen privilégié pour s'immerger dans un territoire et prendre le temps de le découvrir,
02:19d'aller à la rencontre des populations locales, de la faune, de la flore locale également.
02:24Et donc c'est vrai que la mobilité douce permet cette approche-là.
02:28Oui. On va évidemment rentrer dans le détail de ce que vous mettez en place les uns et les autres.
02:33Mais Xavier Mélenchon, dans l'histoire récente du domaine du Val, vous avez racheté, je crois, un ancien Golfe ou une partie d'un ancien Golfe pour agrandir le domaine.
02:43Alors déjà, il y a une petite dimension personnelle dans cette histoire. Je veux bien que vous nous la racontiez.
02:47Et puis surtout, qu'est-ce que ça va vous permettre de faire en plus ?
02:50Alors en deux mots, en fait, le Golfe et la résidence étaient situés sur l'ancienne ferme familiale et qui avait été effectivement un projet familial de construire ce Golfe il y a une trentaine d'années,
02:59qui avait été vendu entre-temps. Et le propriétaire a arrêté l'exploitation du Golfe juste avant le Covid.
03:06Et moi, je me suis porté acquéreur de 25 hectares sur cet ancien Golfe il y a maintenant un an. Et là, on est parti donc sur un projet de création d'une réserve naturelle.
03:16Donc c'est quelque chose qui n'aura aucune vocation à accueillir des maisons, des hébergements. C'est vraiment un espace naturel qu'on veut laisser naturel.
03:23Parce que naturellement, il y avait un biotope qui était très, très intéressant avec un mélange de zones humides, de bosquets, de pâtures.
03:30Et qu'on a trouvé que c'était intéressant de se servir de ce support pour en faire un vrai lieu de médiation, d'appréhension pour les urbains sur ce qu'étaient effectivement les enjeux de demain au niveau de la biodiversité.
03:43– Ah, vous y ferez de la pédagogie, si je comprends bien. D'accord.
03:46– Tout à fait. On a d'abord fait une première étape qui était une étape d'inventaire écologique.
03:51Donc là, pour avoir vraiment une dimension scientifique, j'ai fait appel au conservatoire des espaces naturels qui, cette année 2024,
03:58ont fait à peu près une dizaine d'interventions pour identifier la faune, la flore.
04:02Ils ont identifié des choses très intéressantes en termes d'espèces un petit peu en voie de disparition.
04:06Donc là, avec une notion de protection sur ces espèces-là, avec des zones un peu qui seront délimitées.
04:12Et dans un deuxième temps, l'idée, c'est effectivement de mettre en place des supports de médiation, de pédagogique,
04:17pour permettre à tout un chacun qui fera le parcours de pouvoir, effectivement, avoir une notion de pédagogie pour apprendre des choses.
04:26En fait, l'idée, ce n'est pas de dire on fait juste une balade, etc. C'est vraiment d'avoir une interaction.
04:30– Quelques chiffres sur l'impact carbone du secteur du tourisme.
04:36C'est l'ADEME qui nous dit ça. Ce sont des chiffres qui datent de 2021.
04:39Le secteur du tourisme qui est à l'origine de 11% de l'inventaire national des émissions de gaz à effet de serre, pour la France donc.
04:45Et ça représente, à côté de ça, 7,4% du produit intérieur brut.
04:50Quentin Bovy, question très générale, tiens.
04:53Pour réduire cet impact, est-ce qu'il faut d'abord moins voyager ? Tout simplement. Point. Barre.
04:58– Alors, c'est un peu le cœur du sujet, je pense, de nos réflexions collectives sur ce que c'est que le tourisme responsable.
05:07Après, nous, notre conviction, c'est que le voyage, c'est vraiment un bien commun qui permet l'ouverture à l'autre,
05:17qui permet la découverte, la sensibilisation. On a parlé de pédagogie.
05:21Le voyage, à quiconque, c'est un peu ouvrir les yeux et tendre l'oreille. C'est une vraie leçon de vie.
05:28Donc ça serait dommage de moins voyager. Par contre, il faut peut-être voyager moins souvent,
05:35enfin, en tout cas, loin. Voyager moins loin, moins souvent.
05:38– Oui, c'est faire peut-être un grand voyage, je ne sais pas, une fois toutes les...
05:43Alors, je ne vais pas dire le nombre d'années, ça va dépendre des personnes, des budgets.
05:46– Il y en a qui risquent, en effet, à donner des temporalités.
05:50Mais clairement, le voyage lointain doit vraiment rester quelque chose d'exceptionnel.
05:55Et la manière de voyager doit aussi être de plus en plus consciente
06:00pour que le voyage ne soit pas un bien de consommation comme un autre.
06:03– Oui, ce qui peut être perçu comme assez égoïste de la part de ma génération,
06:07qui a ultra profité de la démocratisation du voyage
06:11et qui ne s'est pas posé des questions du nombre d'avions qu'il avait pris dans sa vie.
06:14Vous voyez ce que je veux dire ?
06:15À qui on interdirait, soit chez nous, dans les jeunes générations,
06:19soit dans d'autres pays qui sont en train de se développer, de prendre l'avion.
06:22C'est un vrai débat.
06:23– C'est un vrai débat et c'est pour ça qu'il faut, nous, acteurs du tourisme,
06:26dont une partie de notre cœur de métier est d'envoyer des gens
06:30prendre un avion pour découvrir le monde.
06:33Il faut aussi qu'on ait cette capacité-là
06:36à rendre un peu plus attrayant des destinations plus proches,
06:39à donner des alternatives aussi à l'avion.
06:41Ça existe, on peut voyager en Europe en train de manière assez accessible maintenant.
06:44– Et donc vous travaillez aussi, alors parce que forcément le voyage
06:48c'est une partie très importante du bilan carbone du secteur du tourisme,
06:54c'est une évidence mais il faut le rappeler.
06:56Mais il y a d'autres leviers sur lesquels on peut travailler.
06:59Et sur quels autres leviers vous travaillez pour réduire l'impact ?
07:01– Alors clairement le gros de l'impact il vient de l'acheminement jusqu'à la destination.
07:07Donc c'est pour ça que trouver d'autres alternatives à l'avion
07:10pour se rendre à destination, c'est quelque chose qui est vraiment intéressant
07:13et qu'on développe nous vachement, en tout cas sur les territoires limitrophes
07:16à la France qui le permettent.
07:17Et après sur le long courrier, ce qu'on essaie de faire, enfin ce qu'on fait,
07:21c'est qu'on a rallongé aussi la durée, le temps passé sur place,
07:24toujours dans cette idée de rendre exceptionnel le voyage lointain.
07:27Donc un voyage lointain, ça nécessite de rester longtemps sur place
07:32pour que le temps passé dans l'avion soit cohérent
07:35avec le temps qu'on va passer sur la destination.
07:37Donc on travaille beaucoup là-dessus et puis on travaille beaucoup aussi
07:39sur chacune des prestations qui composent nos voyages.
07:42Il y a évidemment l'avion mais il y a également le type d'hébergement
07:45qu'on va utiliser, quel type de transport on va utiliser
07:48pour naviguer de site en site sur la destination.
07:51Donc là c'est là où nous, avec notre mode de déplacement
07:55utilisant la randonnée pédestre, on a notre carte à jouer.
07:58Le fait de choisir des itinéraires plus tôt hors des sentiers battus,
08:01ça nous permet aussi d'éviter les flux massifs de touristes qui peuvent arriver.
08:05Et l'impact négatif du tourisme de masse aussi sur certains sites et espaces naturels ?
08:10Exactement et après il y a un vrai travail encore une fois de pédagogie
08:12sur nos clients et nos partenaires pour que des thématiques
08:17comme la gestion des déchets sur place soient avec un impact minime.
08:22Nous on a mis en place ce qu'on appelle le Leave No Trace.
08:27On essaie de laisser aucune trace de notre passage lorsqu'on fait des randonnées.
08:32Donc on est vraiment là-dessus sur ces thématiques là.
08:34C'est plus facile avec vos clients qui sont déjà sensibilisés ?
08:37J'imagine s'ils viennent vers vous c'est qu'ils sont sensibilisés à ces questions
08:40et donc ils se comportent mieux quand ils sont en voyage ?
08:43Ou je vous vois un peu hésiter, ce n'est pas forcément vrai ?
08:46Non mais parce que oui alors nos clients réguliers sont
08:49on va dire coutumiers de notre manière de fonctionner et sont déjà sensibilisés
08:53mais on a beaucoup de nouveaux clients.
08:54Post Covid il y a eu quand même une ouverture des gens à vouloir passer du temps dehors
08:59et le type de voyage qu'on propose est un peu en marge du tourisme classique
09:04et donc on a beaucoup de nouveaux clients qu'il faut accompagner sur cette démarche-là
09:09parce que c'est pas forcément acquis que les déchets qu'on jette à un endroit
09:14n'auront pas forcément le même système de recyclage que ce que nous on remplace en France.
09:18Donc il faut les sensibiliser là-dessus, il faut les sensibiliser sur
09:21quand on va visiter un petit village reculé qui n'a pas l'habitude de voir des touristes
09:24quelles sont les choses qu'on peut faire
09:26et surtout ce qu'on ne peut pas faire pour respecter les populations locales.
09:29Donc on accompagne vachement nos clients là-dessus
09:32et c'est pour ça que la plupart de nos séjours ont des guides locaux
09:35qui justement permettent de faire le trait d'union entre le territoire et le client.
09:39Xavier Mélenchon, vous l'avez un peu évoqué, vous disiez il y a eu plusieurs déclics
09:43mais vous continuez de travailler à réduire au maximum l'impact d'un domaine comme le vôtre
09:50on parle de la gestion des déchets par exemple ou peut-être de l'énergie que vous consommez ?
09:55Oui tout à fait, en fait l'objectif qu'on a c'est à la fois d'être un petit peu des exemples
10:00mais sans prétention et pour illustrer ça donc l'année dernière
10:05on a installé à peu près 80 m² de panneaux solaires sur le toit d'une salle de séminaire
10:10on a mis en place une flotte de vélos électriques qui permet aussi aux gens de se déplacer
10:15parce qu'on se rend compte qu'effectivement dans le facteur carbone
10:18la mobilité c'est quand même ce qui est le plus impactant
10:20et puis on a mis en place aussi une gestion technique de tous les chauffages
10:25qui nous permettent de les piloter pour mieux éviter les déperditions à ce niveau-là.
10:29Donc c'est un travail au quotidien
10:31mais c'est vrai qu'on sent aujourd'hui une prise de conscience quand même depuis quelques années
10:36sur ces dimensions-là
10:38mais on a toujours besoin en fait d'illustrer ça par des choses très pratiques et très pragmatiques aussi
10:42et c'est là où je pense que des établissements comme le nôtre
10:45on peut à la fois avoir une valeur d'exemple et en même temps une valeur de pédagogie et de transmission.
10:51Et alors donc cette future réserve-là, puisque ça prend du temps quoi
10:56j'imagine transformer un golfe en réserve, je me disais mais bon...
11:00C'est la réconversion industrielle.
11:01Oui c'est ça, il faut réintroduire quoi, des espèces, il y a des travaux à faire
11:05ou alors la nature va reprendre son cours.
11:08En fait on ne veut pas impacter à travers des interventions extérieures
11:11c'est vraiment le milieu qui doit se ressourcer de lui-même à travers de l'entretien
11:15donc on a aussi un programme avec de l'éco-pâturage avec des moutons
11:18qui sont les meilleures tondeuses qui puissent exister.
11:20On a aussi une zone de marée où en fait moi qui suis arrivé
11:23je dis il y avait des arbres qui étaient cassés, qui étaient tombés
11:25je dis est-ce qu'il faut les enlever ?
11:26On me dit non surtout pas, c'est des véritables refuges pour le biotope et pour les espèces insectes ou autres.
11:33Donc en fait c'est vraiment de partir du milieu, de l'impacter le moins possible
11:37et de juste avoir quelques pratiques qui permettent que le milieu se régénère de lui-même
11:41et d'en faire une vraie base de biodiversité à l'échelle modeste de ce territoire.
11:45Et alors donc on pourra se balader et le visiter dans combien de temps ?
11:48Vous essayez quoi votre échéance ?
11:49On a déjà fait une espèce de crash test avec un parcours un peu pilote
11:55donc là on a vraiment identifié maintenant avec ce que je disais tout à l'heure
11:58et l'idée c'est d'ici deux ans d'avoir vraiment un sentier pédagogique
12:02avec des supports et c'est innovant
12:04parce que je crois aussi beaucoup que la transmission notamment vers les jeunes publics
12:08doit se faire à travers des supports un peu innovants, un peu sympas
12:11et là je travaille avec une agence qui est assez remarquable dans ce type de support
12:15et l'objet c'est d'avoir ici d'ici deux ans un vrai parcours immersif
12:18mais dans le sens le moins impactant possible quoi, pas immersif avec des choses extérieures.
12:24J'ai bien compris, merci beaucoup, merci à tous les deux et à bientôt sur BeSmart4Change.
12:28On passe à notre rubrique Startup tout de suite.

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