Avec Michel Denisot
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NewsTranscription
00:00Bonjour à tous, ravi de vous retrouver ce matin, bonjour Gilles, bonjour Monsieur Benjamin,
00:09comment ça va, ça va bien ? Ça va bien, ça va bien, on a une petite nuit forcément.
00:13Bonjour Michel Benizot, vous êtes notre invité, c'est un plaisir de vous recevoir.
00:19C'est un honneur, c'est culte. Un honneur, oui.
00:22Toute première fois, ils ont tous commencé sur Canal, c'est aux éditions Flammarion,
00:25les 40 ans de Canal+, qu'on fête cette année.
00:28Vous aussi êtes un enfant de Canal, d'une certaine manière, vous avez tout fait dans la télé.
00:34Est-ce que vous avez déjà animé des soirées électorales, ça vous est arrivé ?
00:37Ah oui, mais c'était avant Canal, ça m'est arrivé sur la troisième chaîne.
00:40J'ai fait l'ouverture, le début de la troisième chaîne,
00:43il y avait marqué « troisième chaîne couleur » à l'époque,
00:45c'est pour vous dire qu'on sortait quasiment du noir et blanc.
00:47Donc oui, j'ai fait des soirées électorales à ce moment-là, avec des petits moyens, mais avec conviction.
00:52Et c'est chiant, pas, faire les élections électorales ?
00:54Ah non, c'est bien, il y a de la tension, l'événement est là,
00:59notre boulot c'est de rendre compte de l'événement, mais non, c'est passionnant.
01:04Alors on va en parler, de tous les personnages qui ont eu leur première fois sur Canal+,
01:09et la liste est impressionnante, il n'y a pas Mitsumitsu ?
01:12Pardon ?
01:13Il n'y a pas Mitsumitsu, vous savez, le péteur qui était dans…
01:17Je suis très déçu que vous n'ayez pas mis Mitsumitsu.
01:20Bruno Carrette n'est pas là, n'est plus là.
01:23Donc voilà, il y en a dans la liste avec lesquels vous êtes encore très très amis ?
01:28J'ai de bonnes relations avec tout le monde, tout le monde m'a répondu vraiment rapidement,
01:32tout de suite, avec plaisir d'ailleurs, parce que ce qu'on apprend dans ce livre,
01:38c'est que les gens qui sont aujourd'hui la plupart en haut de l'affiche,
01:42c'est que Canal a été une chance inouïe pour eux, parce que leur destin n'était pas écrit,
01:48et ils avaient peu de chances de devenir ce qu'ils sont devenus.
01:51Certains, il y a des exemples qui sont les plus spectaculaires,
01:53comme Jamel Omarci ou même Michel Azanavicius, qui au début à Canal,
01:57avant d'avoir cinq Oscars, faisait des montages, des tournements d'images,
02:01des boulots, ce qu'on pourrait appeler des petits boulots,
02:05mais avec passion, et puis aujourd'hui, voilà ce qu'ils sont devenus.
02:09Canal a été un carrefour, et sûrement encore aujourd'hui,
02:13enfin un porte-avions pour des talents, et qui arrivaient de partout,
02:16parce que l'accès était facile,
02:19il n'y avait pas de marketing, ça fonctionnait à l'envie et à l'instinct,
02:25et voilà, ça donnait ça.
02:27– Et puis il y a bien sûr, on pourra en reparler après,
02:29mais il y a bien sûr votre histoire avec Charles Biettry,
02:32et le fait également que Canal Plus a réinventé la façon de filmer le football, non ?
02:37– Oui, c'est-à-dire qu'on était la quatrième chaîne,
02:39c'est-à-dire qu'il n'y en avait que trois avant,
02:40moi je venais de TF1, qui était une chaîne de service public à l'époque,
02:43où les choses étaient plan-plan, et on touchait à rien.
02:48Et là, sur la retransmission du sport,
02:50moi j'étais au début, c'est moi qui ai connecté Charles avec Canal à l'origine,
02:57et puis Jean-Paul Jaude, dont on parle peu, mais qui a un rôle très important aussi,
03:00réalisateur qui était un peu bridé à TF1,
03:03et donc on a démarré tous les trois,
03:05et puis après Charles a pris l'affaire en main,
03:07et avec le succès qu'on connaît,
03:08c'est vrai que ça a modifié la retransmission du foot en tout cas.
03:12– Allez, on passe au zapping tout de suite.
03:16– Sud Radio Média, l'instant zapping.
03:19– Michel Benjamin, c'est la première chaîne à avoir annoncé la victoire de Donald Trump,
03:23la très conservative Fox News.
03:26Nous sommes en version mais originale, il est 7h57 en France.
03:31– We project that Donald Trump will become the 47th President of the United States.
03:38– The former President's comeback will be complete with a win in Wisconsin,
03:43a state that he narrowly lost four years ago.
03:46He is now the second President in US history to win non-consecutive terms.
03:53– Vous avez quelle image, vous, des États-Unis ?
03:59– Quand on y va, c'est différent de l'image qu'on en a quand on n'y va pas.
04:03Et puis quand on prend le plein fouet des résultats comme ça,
04:06on se rend compte que l'image qu'on a ici est surtout une image quasi européenne,
04:11de New York qui est une ville européenne, de Los Angeles qui est une ville pas européenne
04:15mais quand même presque, mais c'est passé à l'Amérique.
04:18L'Amérique c'est le fin fond de l'Amérique, moi je ne suis pas allé beaucoup au fin fond de l'Amérique,
04:22je suis allé dans le Tennessee, je suis allé à Phoenix, des choses comme ça,
04:25et là on voit autre chose.
04:27– Les farmers et c'est cette Amérique-là qui a voté.
04:32C'est donc une victoire historique de Donald Trump.
04:34Imaginez qu'il faut remonter à 1892, Benjamin, pour trouver un Président.
04:39– Je m'en souviens très bien.
04:41– Qui a gagné puis perdu puis gagné.
04:44Alors si le personnage est tout troncier et choc chez nous,
04:47vous allez voir que pour les électeurs de Trump, c'était sur BFM ce matin,
04:50leur priorité est ailleurs.
04:52– Mais est-ce que vous êtes à l'aise avec la personnalité de Donald Trump ?
04:56– Moi je vote sur la politique, peu importe la personnalité.
05:00On peut regarder les 4 années de son mandat,
05:04et bien il avait vraiment 20 sur 20 en termes de politique,
05:07peu importe sa personnalité.
05:09On a tous des défauts de personnalité.
05:11Je pense qu'il sera un très bon Président à nouveau,
05:13et on a hâte de le retrouver pour 4 ans.
05:15– Est-ce que la situation a été aussi atroce pendant 4 ans sous Biden ?
05:19– Oui, c'était horrible, ça a eu un impact sur mon portefeuille,
05:23ma retraite, ma famille.
05:25On veut mettre derrière nous l'économie Biden
05:28et se tourner vers l'économie Trump.
05:30– Ah oui, les Amerlocs, c'est l'argent avant tout.
05:33– Money first, oui.
05:35– Money first, ça aurait été un personnage incroyable,
05:37le Trump pour les guignols.
05:39– Ah oui, il était au-delà de la caricature,
05:42en tout cas l'image qu'on a ici est au-delà de la caricature,
05:44et effectivement ça aurait été un personnage très fort.
05:47– Qu'est-ce qu'est devenu votre marionnette, vous l'avez ou pas ?
05:49– Non, je ne l'ai pas.
05:50– Ah, vous n'avez pas votre marionnette ?
05:51Je pensais que vous auriez pris votre marionnette.
05:53– Je suis comme tout le monde, je trouvais ça formidable, sauf moi.
05:55– Ça vous dérangeait vraiment le côté blagueur ?
06:00– Non, il faut un peu d'auto-dérision, sinon ce n'est pas drôle,
06:03et puis comme j'aime bien l'humour, ça va très bien.
06:06– C'est donc une victoire historique, c'est bien,
06:09je relisais exactement le même passage,
06:11donc je vais passer au chapitre 3.
06:13Ce matin sur BFM, il y avait du rififi,
06:16il y avait des partisans de Kamala Harris sur le plateau,
06:18ceux de Donald Trump,
06:20et quand un partisan sur le plateau de Kamala Harris
06:23a dit qu'il avait honte pour son pays,
06:26qu'ils aient voté pour un agresseur sexuel,
06:28je peux vous dire que le représentant de Donald Trump
06:31a eu la moutarde qui lui est montée au nez.
06:33– Ces femmes de couleur en ont eu assez de la propagande
06:36qui a été déversée contre Donald Trump pendant toutes ces années,
06:40et encore plus récemment pendant cette campagne.
06:42J'insiste bien, et écoutez bien ce qu'on a entendu,
06:45on a entendu Kamala Harris, on a entendu Barack Obama
06:47dire que Donald Trump était un fasciste, que c'était Hitler.
06:50– On a dit qu'on n'était pas dans l'invectif ce matin,
06:52on est dans les résultats de la présidence seule,
06:54on a entendu des choses aussi déterminées,
06:56mais quand un monsieur…
06:58– Vous savez, il est 6h30, les gens se réveillent et nous regardent,
07:03on coupera vos micros si vous ne nous arrêtez pas.
07:05– Pardonnez-moi, cette condamnation est enregistrée.
07:07– Non, non, elle n'est pas enregistrée.
07:08– Stop, stop, stop, stop.
07:10– Stop, sinon vous sortez.
07:11– L'information, s'il vous plaît, l'information d'abord.
07:14– Ah oui, vous avez raison, dès 6h30 du matin,
07:17tu mets ton radio réveil, t'entends ?
07:19– Ça met l'ambiance, ça réveille.
07:23– C'est également la victoire des chrétiens,
07:26Donald Trump a même dit dans le discours
07:28que s'il avait été sauvé lors de la tentative d'assassinat,
07:32c'est Dieu qui l'a sauvé pour qu'il devienne président de la République.
07:35Il avait rencontré, alors il y a un personnage qui s'appelle Sean Foch,
07:39une star, seuls les américains peuvent avoir des trucs comme ça,
07:42c'est une star du rock chrétien,
07:44où il crie sa fierté d'être chrétien,
07:46et vous savez quoi ?
07:48Il a béni Donald Trump,
07:51et c'est un reportage de Quotidien.
07:53– Sean Foch, c'est une star du rock chrétien aux États-Unis,
07:57un influenceur évangéliste multimillionnaire
07:59qui pourrait bien peser dans la balance aux élections.
08:02On l'a déjà vu plusieurs fois aux côtés de Donald Trump,
08:04à la Maison Blanche,
08:06le chanteur avait même béni l'ex-président dans le bureau Oval.
08:08Plus tard, Donald Trump le félicitera à la vidéo.
08:12Ce week-end, Sean Foch organisait un grand concert à Washington,
08:16face au Capitole.
08:17Paul s'est rendu sur place au milieu des fidèles
08:19qui prient pour que Dieu protège cette élection.
08:31– Il faisait la tête avec un sou kfc.
08:34– Il faisait la tête avec un sou kfc.
08:36– Il faisait la tête avec un sou kfc.
08:38– Il faisait la tête avec un sou kfc.
08:40Il y avait une image comme ça.
08:43Quotidien, ça aurait pu être dans votre listing,
08:46c'est un bébé Canal+, Quotidien.
08:48– Oui, oui, vous savez, réunir des gens autour d'une table,
08:51mettre des micros et des caméras,
08:53je n'ai pas inventé la poudre non plus en faisant le Grand Journal,
08:55donc après…
08:56– Oui, mais il y avait un ton dans le Grand Journal.
08:58– Oui, après j'allais ajouter, ça dépend des gens qui parlent,
09:01et comment c'est produit, etc.
09:04Oui, Quotidien, c'est à vous, c'est des talks de 19h.
09:07– Eh oui.
09:08Alors nous sommes le 4 novembre 1984, rue Olivier de Serres,
09:12le président de Canal+, de l'époque André Rousselet,
09:14lance la première chaîne payante.
09:16Vous, vous êtes déjà installé dans les canapés avec Gérard Depardieu,
09:20et sans imaginer que 40 ans plus tard,
09:23ça serait un des plus grands groupes de communication au monde.
09:26Je finis toujours mon zapping par une musique,
09:28et je vais finir donc pas avec la musique de Canal+, c'est ce lancement.
09:31– 10h08, 4 novembre,
09:34ouverture de l'antenne de Canal+.
09:37– Qu'est-ce qui se passe dans votre tête ?
09:55– On y va, derrière ça je dis bonjour,
09:58et on commence une aventure dont on ne sait pas où on va,
10:03mais on a beaucoup de temps, c'est assez jubilatoire,
10:05on est très heureux d'être là,
10:07c'est un peu toute une génération, on avait tous à peine 40 ans,
10:11on s'était choisis les uns les autres,
10:13Pierre Lescure m'avait appelé assez rapidement,
10:15j'étais parti pour faire la télé du matin qui n'existait pas encore en France,
10:19j'étais parti pendant l'été chez ABC
10:22pour vivre avec Good Morning America pendant une semaine,
10:26voir comment fonctionnait une télé du matin,
10:28qui ressemble beaucoup à la grille finalement en télé d'une radio du matin.
10:31– Ils ont des vues sur l'extérieur, il y avait une vitre, les gens pouvaient regarder.
10:35– C'était ABC, nous on démarrait,
10:37les locaux de Canal au début, Rue Olivier de Sertes et des anciens garages,
10:41donc on n'était pas dans le luxe, mais on était dans l'enthousiasme,
10:44on avait beaucoup d'envie,
10:47on a été très bien accueilli par le monde culturel au moment du lancement,
10:52on a été mal accueilli par le monde médiatique en général,
10:57et en particulier tout ce qui était le groupe Ersan à l'époque,
11:00on a regroupé le Figaro, François qui était très puissant,
11:03puisque la lune de François le premier jour c'était Canal+, c'est déjà l'échec,
11:06et effectivement ils avaient raison, ils ont failli avoir raison,
11:09parce que pendant six mois c'était compliqué, puis après ça a démarré.
11:11– C'était une motivation en plus.
11:13– Oui, ça pique, oui.
11:15– Allez, on vous retrouve dans un instant,
11:18vous êtes avec nous Michel Denisot, toute première fois,
11:20ils ont tous commencé sur Canal aux éditions à Flamarion,
11:23ils vont vous témoigner avec ces 70 bébés,
11:27Canal vous les faites témoigner.
11:29– Sud Radio. – Parlons vrai.
11:31– Sud Radio. – Parlons vrai.
11:33– Sud Radio Média, l'invité du jour.
11:37– Et nous sommes toujours avec Michel Denisot,
11:39toute première fois, ils ont tous commencé à Canal aux éditions à Flamarion,
11:4470 bébés Canal qui témoignent dans ce livre,
11:47comment vous est venue l'idée de faire ce livre ?
11:51– C'est venu en discutant avec Pierre Lescure qui fait la préface du livre,
11:54quand on a vu arriver les 40 ans, on n'est pas des fanats des anniversaires,
11:58et puis on s'est dit, tiens, qu'est-ce qu'on pourrait faire ?
12:01J'ai repensé au début, parce que le début c'est toujours quelque chose
12:04qu'on n'oublie jamais, et donc la première fois,
12:07j'ai repensé la toute première fois de Canal,
12:09et je continue, ça s'alignait bien, les planètes s'alignaient,
12:15puisque la première chanteuse qui est venue sur Canal le 4 novembre
12:18et qui a chanté, c'était Jeanne Masse qui a chanté toute première fois.
12:21Je me suis accroché à ça, et après j'ai appelé Jeanne Masse,
12:23je lui ai demandé si je pouvais utiliser le titre,
12:25elle m'a dit oui bien sûr, et puis j'ai demandé,
12:27voilà, l'idée du livre est née comme ça,
12:29et de raconter à chacun ce qui m'intéressait,
12:32chez chacun et chacune, c'était t'étais où avant, comment t'es arrivé là,
12:35et qu'est-ce que ça a changé dans ta vie.
12:37Et il se trouve que c'est 70 nouvelles, comme des petites nouvelles,
12:40qui concernent 3 ou 4 générations, et des millions de gens qui ont vu
12:44toutes ces personnes qui sont dans le livre,
12:47que vous appelez des bébés Canal et qui aujourd'hui sont des grands.
12:49– Et votre première fois, elle s'est passée avec Depardieu,
12:52vous présentiez donc le 7-9, la première.
12:54– Oui, le premier matin.
12:56– Et vous savez ce qu'il y avait à la place du café et du chocolat ?
12:59– Ah oui, il y avait Jean-Pierre Coff qui était sur le plateau aussi,
13:02et donc ça a été casse-croûte dès le premier matin, effectivement.
13:05– Casse-croûte et un petit peu de vin.
13:07– Oui, oui, casse-croûte. – On écoute.
13:12– Bonjour à toutes et à tous, donc pour la première télévision du matin,
13:15sur la première chaîne privée en France.
13:17Comme l'a dit si bien Antoine Decombe tout à l'heure,
13:19on est un petit peu à la bourse, il devait arriver dans un happening tel
13:22de 5 heures à peu près, je crois que c'est assez rare à la télévision.
13:25– On va attaquer le petit-déjeuner.
13:27– À notre santé, un canal.
13:30– Il est bien ?
13:33– Pourquoi ? Il faut le mâcher, il faut le...
13:35– C'est un peu mort-dedans. – C'est très bien.
13:38– Ça sent le fruit, c'est quand même bien agréable.
13:40Et ça ne fait pas de mal finalement le matin ?
13:42– Non, pas du tout.
13:44– Ça vous émourait de réentendre ça ?
13:47– Oui, c'était amusant.
13:49En fait, j'ai connu Jean-Pierre Coff, il débutait à la télé aussi,
13:53ce matin-là, puisqu'avant il avait une vocation d'acteur,
13:57mais il a joué un petit peu, mais il était surtout restaurateur.
14:00Et il avait un restaurant dans le 8ème arrondissement,
14:03où j'étais allé le trouver, qui s'appelait Chez Modeste,
14:06qui était évidemment de sa part un clin d'œil humoristique.
14:09Et donc j'ai vu que déjà dans le restaurant, il faisait le show,
14:12et il connaissait beaucoup de monde dans le cinéma,
14:14et donc sa venue à Canal a été assez naturelle.
14:18Et pour lui, ça a changé sa vie aussi, évidemment.
14:21Et puis c'était un tel personnage, il était gargantuesque.
14:26Alors moi, il y a des noms dans des choses comme ça qui m'ont marqué.
14:31Par exemple, on ne sait pas ce qu'est devenu Valérie Payet.
14:34– Valérie Payet, je l'ai vue, elle vit en dehors de cet univers-là.
14:42Aujourd'hui, je ne sais pas exactement ce qu'elle fait,
14:47mais elle a l'air heureuse, elle a une famille, et tout va bien.
14:50– Et puis ce qui est étonnant aussi, c'est le petit mot de Maryse
14:54sur Philippe Gildas, c'est assez fort comme passage.
14:57– Oui, il y a des personnages qui ne pouvaient pas ne pas être dans le livre,
15:01même s'ils ne sont plus là, dont évidemment Philippe Gildas.
15:04Et j'ai demandé à Maryse de me parler de Philippe et de sa…
15:08Philippe est Canal+, Philippe est nulle part ailleurs, évidemment.
15:11Mais Philippe n'a pas été à Canal+, dès le début, il était patron d'Europe.
15:14Mais à ce moment-là, l'Europe était une station puissante.
15:17Et il a beaucoup aidé Canal+, puisqu'il y avait Coluche qui était à Europe.
15:20Donc l'après-midi, il faisait un happening très spectaculaire.
15:24Et donc c'est à ce moment-là aussi qu'au bout de six mois,
15:27Canal n'allait pas très bien, les abonnements ne rentraient pas.
15:30Et on ne savait pas trop quoi faire, on a pensé à faire venir Coluche.
15:33Coluche ne voulait pas venir parce que quelqu'un lui avait dit
15:35que la chaîne allait fermer.
15:37Et donc Paul Lederman, qui était son agent, nous a dit,
15:40écoutez, c'est un affectif, si vous lui montrez que vous l'aimez,
15:43il va changer d'avis, peut-être.
15:45Et donc je suis mandaté pour ça.
15:47Coluche, à l'époque, faisait du stock-car tous les week-ends dans le nord de la France.
15:50Donc je suis parti au stock-car.
15:52Il a compris rapidement pourquoi j'étais intéressé au stock-car.
15:55J'ai retransmis du stock-car.
15:57Et au bout de deux mois, il est venu à Canal.
15:59Et donc Philippe Gildas a joué un rôle aussi là-dedans.
16:02Et ensuite, Philippe a rejoint Canal, comme on sait, pour nulle part ailleurs.
16:05– Comment vous avez eu l'idée de présenter l'émission dans une piscine avec Coluche ?
16:08C'est un moment tellement extraordinaire de la chaîne.
16:11– C'est un moment d'insouciance, en fait.
16:13C'était la première année où on faisait Cannes à Canal.
16:17Et qu'une émission de télévision faisait du quotidien à Cannes.
16:20Il n'y en avait pas à ce moment-là.
16:22Et j'étais donc avec des moyens simples,
16:24avec trois caméras au bord de la piscine du Martinez.
16:27Et puis il était là tous les jours parce qu'il avait une maison à Mougins
16:29et qu'il avait loué pour préparer son spectacle.
16:31Il était avec moi tous les jours.
16:33Et puis un soir, on a dit, tiens, si demain on plongeait dans l'eau, quoi.
16:36Et ça s'est fait vraiment facilement.
16:39La prod a trouvé des casques.
16:41Ni lui, ni moi, nous sommes des nageurs vraiment.
16:43Ni lui, ni moi, on met la tête sous l'eau d'habitude.
16:45Et puis là, pour s'amuser, on l'a fait.
16:47– Mais ça, il n'y avait que Canal. Tu pouvais faire ça.
16:49– Oui, peut-être, en tout cas.
16:51Oui, oui, oui, on avait une liberté.
16:53On rendait de con.
16:55Vraiment Alain Degreff, Pierre Lescure nous laissaient libres totalement.
16:57C'était vrai pour tout le monde.
16:59Et je pense que si tous ces talents qui sont dans le livre
17:01ont pu devenir ce qu'ils sont devenus,
17:03c'est parce qu'ils ont eu la liberté de faire les choses.
17:05– Et Coluche, c'était une histoire forte entre vous.
17:07Et il y a une émission que vous n'auriez pas voulu faire.
17:09C'est celle-là.
17:11– Bonsoir à toutes et à tous.
17:13C'est donc un Zénith spécial que je vous présente avec Philippe Gildas
17:15et Maryse pour nous rejoindre ce soir.
17:17Je pense qu'on ne sera pas trop de trois.
17:19– Non.
17:21– Pardon.
17:23– Si aucun d'entre nous ne peut parler,
17:25on n'a aucune chance de continuer.
17:27Donc Coluche est mort.
17:29– Alors je vous propose de revoir Coluche
17:31qui était donc à Zénith lundi dernier,
17:33juste après sa participation au stocker de Montlhéry.
17:35– Comment on arrive à faire une émission ?
17:37– Avec l'émotion comme ça ?
17:39Ben écoutez, il faut...
17:41Notre métier, c'est en principe de ne pas montrer nos émotions
17:45et de traiter tout le monde de la même façon.
17:47Mais en même temps, il y a des moments,
17:49ce qui arrive et qui sont particuliers,
17:53où l'émotion, on ne peut pas la contrôler.
17:55C'est ce qui m'est arrivé ce jour-là.
17:57– Il vous manque ?
17:59– Ah oui, il me manque beaucoup, oui.
18:01Quand on lit ce qu'il disait il y a 40 ans maintenant,
18:05c'est totalement d'actualité.
18:07Mais on ne peut plus le dire de la même façon.
18:09Son vocabulaire aujourd'hui, je pense,
18:11serait condamné tous les jours.
18:13Mais le fond de sa pensée ferait beaucoup de bien.
18:17– Pourquoi on ne peut plus dire ce qu'on disait à l'époque ?
18:19– Je n'en sais rien.
18:21– C'est un vaste sujet.
18:23– Oui, c'est un grand sujet.
18:25Très intéressant.
18:27Aujourd'hui, on a toujours la liberté d'expression,
18:31il n'y a pas de problème.
18:33Mais il y a des mots qui sont aujourd'hui
18:37perçus différemment, qui sont perçus
18:39comme des agressions.
18:41Donc c'est compliqué, on ne peut plus.
18:43– On vous suit beaucoup sur les réseaux sociaux,
18:45où vous faites des blagues, de l'humour.
18:47À ce moment-là, on réfléchit avant d'écrire ?
18:49– Oui, bien sûr.
18:51Tout le monde le fait.
18:53Ou alors on s'expose à la vindicte.
18:55Et à la condamnation.
18:57Et on est pendu.
18:59Donc je n'ai pas envie d'être pendu.
19:01– Maintenant que Trump a été élu,
19:03peut-être qu'aux États-Unis,
19:05les blagues vont revenir.
19:07Puisqu'on peut être élu en disant
19:09qu'on mange des chiens et des chats.
19:11Maintenant, on pourra peut-être faire
19:13d'autres blagues avec Trump.
19:15On verra si c'est une nouvelle époque.
19:17– Trump ne me fait pas tellement rire.
19:19– Vous comprenez ce que je veux dire.
19:21Vous étiez plutôt Kamala, c'est ça ?
19:23– De toute façon, notre avis n'a pas d'importance.
19:25Ce n'est pas nous qui votons.
19:27On n'est pas aux États-Unis.
19:29On n'a pas tous les paramètres non plus.
19:31Donc oui, j'aurais préféré que ce soit Kamala.
19:33– Et puis, il y a eu une autre première fois.
19:35Pour le coup, ça va vous plaire, Benjamin.
19:37Parce que je sais que vous aimez beaucoup.
19:39C'est le football.
19:41Et là aussi, vous êtes le premier
19:43à avoir présenté un match de foot. Écoutons.
19:45– Bonsoir et bienvenue au stade de la Beaujoire
19:47pour cette grande première sur Canal+.
19:49Les derniers sceptiques seront convaincus.
19:51Grâce à l'accord signé entre le président de Canal+,
19:53M. André Rousselet,
19:55et le président de la Ligue de football, qui est à mes côtés,
19:57Jean Sadoul. Au nom de tous nos abonnés,
19:59je crois qu'il y en a à peu près 200 000 maintenant,
20:01je vous remercie beaucoup, M. le Président,
20:03de nous avoir donné ce petit plus.
20:05Car je crois qu'on n'avait jamais vu un match de championnat en direct en France.
20:07Et ce n'est pas le premier. Ça ne sera pas le premier.
20:09– Ce n'est pas le premier de l'année dernière.
20:11Nous avons concu pour au moins 25 matchs cette année.
20:13– Et 40 ans après, il n'y a plus de matchs
20:15de première division sur Canal+, c'est triste.
20:19– Oui, il n'y a pas longtemps que ça s'est arrêté.
20:21Mais c'était une grande histoire d'amour entre Canal+,
20:25et le championnat de France de Ligue 1.
20:27Canal+, a permis à la Ligue 1 de se développer considérablement
20:31au fil des années, puisque les droits,
20:33on a commencé avec des droits qui étaient minimes.
20:35Et puis petit à petit, c'était indexé sur le nombre d'abonnés.
20:37Et donc petit à petit, c'est devenu une autre histoire.
20:39Et après, on a parlé en centaines de millions ces dernières années.
20:41Maintenant, c'est différent.
20:43À l'époque, on a lancé la retransmission du championnat.
20:47Et aujourd'hui, il y a du foot toute la journée,
20:51quasiment sur toutes les chaînes.
20:53Si on est sur les plateformes, on en trouve tout le temps.
20:55La Ligue 1 est maintenant sur un autre support.
20:59Je pense que ce n'est pas vraiment bon pour le football, c'est mon avis.
21:03– Et ni pour les clubs, surtout.
21:05– Oui, c'est ça, c'est ce que je veux dire.
21:07Je pense que ce n'est pas une très bonne chose.
21:09Je pense qu'il y a eu une rupture à un moment donné
21:11entre le diffuseur et le détenteur de droits.
21:13En tout cas, je pense que ce n'est pas bon pour le football.
21:17– Et vous, vous êtes toujours passionné de football ?
21:21– Je suis passionné de football.
21:23Oui, j'aime le football, j'aime le sport en général.
21:25J'aime la Formule 1, j'aime le football, j'aime tous les sports.
21:27Mais je suis maintenant spectateur de football.
21:29Et spectateur de sport aussi.
21:31– Et Châteauroux ?
21:33– Non, je n'ai plus de rôle du tout à Châteauroux depuis un certain temps.
21:35– Mais ils sont bien classés.
21:37– Non, ils ne sont pas bien classés.
21:39– Oui, c'est pour ça.
21:41– Ils sont moins bien classés que Nîmes avec Jean-Jacques Bourdin.
21:45– Vous allez toujours au Parc des Princes ?
21:47– Je vais de temps en temps, oui.
21:49– Avec plaisir ?
21:51– Oui, j'aime le jeu.
21:53Après, j'aime bien le Paris FC,
21:55parce que j'ai des copains aussi au Paris FC.
21:57J'aime le jeu, je regarde les matchs.
21:59Je regarde les matchs quand il y a des grands talents.
22:01Je ne suis pas que supporter.
22:03J'aime vraiment le sport.
22:05Et j'aime les grands talents dans tous les domaines.
22:07J'ai eu la chance dans ma vie,
22:09d'en rencontrer beaucoup
22:11et de les observer.
22:13Je suis parti de rien.
22:15Je n'avais pas de diplôme, je n'ai rien.
22:17J'ai appris en regardant les autres.
22:19Et ça m'a été utile de temps en temps.
22:21– C'est encore possible, ça, de faire de la télé sans diplôme ?
22:23Ou c'était une autre époque ?
22:25– Il y en a, je ne sais pas s'ils en ont.
22:27Mais…
22:29– C'est une bonne réponse.
22:31– Allez, les 40 ans de Canal+.
22:33Avec vous, Michel Denisot.
22:35Toute première fois, ils ont tous commencé sur Canal.
22:37Aux éditions Flammarion.
22:39On continue d'en parler avec vous, juste après ça.
22:43– Sud Radio Média.
22:45Benjamin Gleize, Gilles Gansmar.
22:47Sud Radio.
22:49Le Supplément Média.
22:51– Et nous sommes toujours avec Michel Denisot.
22:53C'est un plaisir de vous avoir pour fêter ces 40 ans de Canal+.
22:55Toute première fois,
22:57ils ont tous commencé sur Canal.
22:59Aux éditions Flammarion.
23:01Le récit, le témoignage de 70 bébés Canal.
23:03Pour certains qui sont arrivés complètement par hasard.
23:05Et qui ont explosé.
23:07Ensuite, vous les connaissez tous bien.
23:09Vous nous l'avez dit il y a quelques instants.
23:11Est-ce que vous avez appris des choses
23:13en faisant ce bouquin, des anecdotes
23:15que vous ne connaissiez pas, qui vous ont surpris ?
23:17– Oui, bien sûr.
23:19Déjà, l'histoire de Djamal et de Marcy.
23:21Je la connaissais, évidemment.
23:23Je les ai vues arriver, etc.
23:25Mais je ne savais pas exactement le cheminement
23:27qui les avait amenés là.
23:29C'est-à-dire que Djamal a commencé
23:31à faire de la radio à Radio Nova.
23:33Il faisait un petit rendez-vous
23:35sur le cinéma.
23:37Alors que le patron de Radio Nova
23:39était allé voir Eric et Ramzy
23:41sur une scène. Et ce soir-là, ils n'étaient pas là.
23:43– Il en manquait un.
23:45– Il en manquait un. C'est Djamal qui a fait le show.
23:47Ce n'était pas prévu.
23:49Bizeau, qui était le patron,
23:51découvre Djamal.
23:53Du coup, là aussi, ce n'était pas prévu.
23:55Il l'engage à Radio Nova.
23:57Et Djamal, pour aller de Trappes à Radio Nova,
23:59les transports et tout, il n'avait pas le permis.
24:01Et il avait un copain de palier
24:03qui était Omar Sy, qui avait le permis,
24:05qui l'a emmené à Radio Nova.
24:07Omar l'a emmené à Radio Nova. Il attendait que ça se passe.
24:09Il était dans un coin. Et un jour, ils ont fait
24:11une interview d'Omar Sy
24:13en faisant croire que c'était un footballeur
24:15sénégalais qui avait gagné la Coupe d'Afrique
24:17et qui était blessé. Il l'a fait très très bien.
24:19– Tout le monde y a cru.
24:21– Tout le monde y a cru. Et le lendemain, Djamal a dit
24:23mais c'était faux. Et Bizeau a dit, amène-le-moi.
24:25Ça a commencé comme ça.
24:27Et ils sont arrivés à Canal parce qu'ils ont rencontré
24:29une boîte de nuit où Djamal n'a rien compris
24:31à ce que lui disait De Greff,
24:33mais il lui a donné rendez-vous, etc.
24:35Donc toutes ces histoires sont comme ça.
24:37Il y a l'histoire de Charlotte Lebon aussi
24:39qui est très spectaculaire. Elle a fait un an
24:41la météo dans un grand journal.
24:43Elle est arrivée du Québec, elle ne connaissait personne,
24:45ni moi, ni rien. Elle a fait ça pendant un an
24:47avec beaucoup de culot, d'audace, etc.
24:49Et Steven Spielberg est tombé là-dessus
24:51et il l'a engagé dans un de ses films.
24:53Donc c'est des histoires improbables.
24:55Et toutes ces histoires sont improbables.
24:57Je pense que c'est un livre qui peut donner
24:59beaucoup d'espoir à tout le monde,
25:01à tous ceux qui cherchent et qui ont des envies.
25:03Un, il ne faut pas lâcher.
25:05Deux, il faut travailler aussi beaucoup
25:07parce qu'on se marrait beaucoup, mais on travaillait beaucoup.
25:09Et le propre de la télé, c'est de travailler beaucoup
25:11et d'arriver au moment à l'antenne,
25:13de donner l'impression qu'on ne travaille pas.
25:15– Et votre force, c'était les interviews, les face-à-face,
25:17comment interviewer une personne ou une star.
25:19Je me suis demandé,
25:21pourquoi vous n'en avez pas fait un documentaire
25:23et pourquoi vous n'en avez pas fait
25:25une série spéciale de Zénith,
25:27puisque c'était votre grande force.
25:29Je me suis dit que vous auriez pu faire
25:31les Zénith des 40 ans avec toutes ces personnes.
25:33– Oui, on peut toujours ressortir les archives,
25:35mais moi je ne suis pas très chaud là-dessus.
25:37– Non, vous en interview, vous auriez pu reprendre
25:39pendant un an Zénith avec eux
25:41pour fêter les 40 ans.
25:43– Oui, aussi.
25:45– Parce que vous êtes un des meilleurs intervieweurs.
25:47– Oui, disons que j'écoute les gens,
25:49ce qui est déjà pas mal.
25:51Oui, j'aurais pu le tourner, effectivement.
25:53Mais bon, ça ne s'est pas fait.
25:55– Vous vous souvenez de Zénith, c'était ça ?
25:57– Qui vous a marqué ? Ah bah voilà !
25:59Ils sont à la même rue.
26:01– Alors, le jour où vous aussi vous avez parlé
26:03c'était le jour où Zénith a été créé.
26:05– Oui, c'était le jour où Zénith a été créée.
26:07– Il y a un moment où vous êtes devenu
26:09la capitale de la France
26:11et vous êtes devenu le premier
26:13d'un événement,
26:15c'est-à-dire que vous avez voté
26:17« Zénith, J'ai prouvé que je sais faire ce qu'il faut. »
26:19Et il y a pas mal de gens dans cette région
26:21qui ont voté « Zénith, on a permis de faire faire des QB »
26:23et qui ont voulu que vous régniez,
26:25Alors qui vous a marqué, oui bien sûr, et puis je vous demanderais aussi quelle personnalité
26:31vous auriez aimé faire en interview et que vous n'avez pas pu faire ?
26:34Qui m'a marqué, il y a des rendez-vous qui m'ont marqué, il y a Prince et puis après
26:40dans les personnalités, pour moi c'était l'icône absolue, donc c'est vraiment la
26:44fois où j'étais le moins, j'avais oublié toutes mes questions etc. ça ne m'est arrivé
26:48qu'une fois vraiment à ce point-là, mais j'étais vraiment ébloui par Prince et puis
26:53la personnalité que j'aurais aimé faire après, il y a des gens aujourd'hui qui ont
26:57des images écornées par leur mode de vie comme Marlon Brando, mais j'ai passé du temps
27:03avec Marlon Brando, j'ai dîné une fois en TTT avec lui, c'était en 2001 à Los Angeles
27:07et c'était, bon il parle très bien français donc c'était encore plus pratique pour moi,
27:11mais j'ai eu un échange avec lui hors du, bon on n'a pas beaucoup d'interviews de lui
27:19de la télé française, je ne sais même pas s'il y en a, et après je l'ai eu au téléphone
27:25deux ou trois fois mais je n'ai jamais fait d'interview, par exemple de Brando.
27:28– Et il y a eu des moments où des stars vous ont demandé de faire des coupes ou pas ?
27:32– Non. – Jamais ?
27:33– Non.
27:34– C'est-à-dire que quand Catherine Larin a fait en direct cette séquence qu'on revoit
27:38partout et qui s'est souvent rediffusée, elle ne demande pas de couper ?
27:43– Non, je vois que cette séquence à laquelle vous faites référence, où je lui dis qu'est-ce
27:47que vous regardez en premier chez un homme et elle répond sa femme, dans un éclat de
27:52rire et je pense que ça repasse régulièrement et l'autre jour j'ai vu que ça repassait
27:57et je lui ai envoyé un texto en lui disant écoutez j'imagine que vous en avez remarqué
28:00mais non et tout, au contraire.
28:01– Mais est-ce que vous, à ce moment-là, vous pensez que c'est un moment fort de l'émission ?
28:06– Oui, bien sûr.
28:07– Oui, vous vous rendez compte qu'il y a quelque chose ?
28:09– Oui, j'y pense tout de suite, c'est un autre métier aussi, moi je ne cherche pas le buzz,
28:13le mot n'existait pas à l'époque, enfin en tout cas n'était pas vulgarisé comme aujourd'hui
28:18mais oui quand on a quelque chose comme ça, évidemment, on détient, c'est pas mal.
28:22– Et puis il y avait un autre jingle que je peux vous faire entendre, c'est celui-là.
28:26Vous avez trouvé ce que c'était Benjamin ? Vous étiez un peu jeune.
28:40J'étais très jeune.
28:42Vous aviez quel âge ? Vous étiez né ?
28:45Quelle année ?
28:46La naissance de Canal.
28:47Ah, alors la naissance de Canal, non je n'étais pas né.
28:50Je n'étais pas né.
28:52Et bien là c'est la grande famille, la grande famille c'était un rendez-vous incroyable.
28:56Ben là aussi, qui a été ensuite évidemment repris par Jean-Luc Delarue, mais c'est vous
29:02qui avez lancé la grande famille avec des témoignages, c'est la première émission
29:06de testimonial assez fort.
29:08Oui, j'avais démarré à la mi-journée par une émission qui s'appelait Demain, parce
29:11que c'est un des mots que je préfère dans la vie, et puis à la fin de l'année Alain
29:15Le Greff m'a dit, c'était que des chroniqueurs autour, brillants mais chroniqueurs, et Alain
29:20m'avait dit écoute à cette heure-ci, c'est quand même une télé familiale à l'heure
29:24de mes jeûnées, il faudrait avoir des témoignages autour.
29:26Bon, très bien, donc on est rentrés dans la témoignage, et je dis ben je vais appeler
29:30ça la famille.
29:31Il me dit ah c'est un peu juste et tout, je dis la grande famille, il me dit ah ça
29:34c'est beaucoup mieux.
29:35Voilà donc j'ai mis grand dans tout, j'ai fait le grand journal, j'ai mis grand partout
29:38après dans ma vie professionnelle, et donc je l'ai fait pendant deux ans je crois, et
29:43puis après je suis devenu président du PSG, et Jean-Luc était chroniqueur dans cette
29:46émission avec le talent qu'on lui connaît, il me remplaçait de temps en temps, et puis
29:50après il a repris l'affaire et il l'a magnifié quoi.
29:52– Et quand vous voyez le parcours de Jean-Luc Delarrue, vous ne dites pas à un moment
29:58que la télévision est vraiment dangereuse ?
30:00– Ben le succès est dangereux, c'est pas que la télévision, c'est le succès
30:05peut être dangereux effectivement, c'est un problème peut-être aussi d'entourage,
30:10je ne sais pas, j'avais toujours gardé une relation affectueuse avec Jean-Luc Delarrue
30:15jusqu'à la fin de sa vie, même si c'était compliqué sur les dernières années, mais
30:20c'est quelqu'un pour lequel j'avais beaucoup d'estime et d'affection, et voilà après…
30:24– Et je peux me permettre de vous demander si vous avez des nouvelles de Charles Vietry ?
30:28– Oui bien sûr, je suis allé le voir il y a un mois à Carnac, je suis allé le voir
30:33avec Jean-Claude Darmon et Kim Pimbé, le joueur du PSG, on est partis tous les trois
30:38un matin, on a passé la matinée avec lui, et ben écoutez, il se bat contre une maladie
30:43compliquée qui est la maladie de Charcot, aujourd'hui il ne peut quasiment pas parler,
30:49on ne comprend pas, il a un problème d'élocution très compliqué, il se déplace difficilement
30:53mais il a l'œil juvénile, et il se bat avec… vraiment très admiratif de son combat
31:00parce que c'est une maladie dont on ne guérit pas pour l'instant, et voilà.
31:05– Qu'est-ce que fait Duchy ?
31:07– J'échange avec lui, il peut textoter, donc j'échange avec lui très souvent,
31:11on s'occupe, par exemple ce soir il y a un match du PSG, vers 19h je vais lui envoyer
31:17mon pronostic, il va m'envoyer son pronostic, on va là…
31:20– Alors je vous écoute ?
31:21– Non mais je ne sais même pas, on n'est pas très bons pour tout vous dire.
31:27– Et qu'est-ce que vous faites de vos journées alors maintenant Michel Denisot ?
31:31– Je suis là, après je vais faire une autre émission, oui je fais ça et puis j'ai d'autres projets,
31:38je pense que je vais enchaîner sur un autre livre, je m'intéresse beaucoup aux documentaires,
31:44j'ai fait un documentaire qui est une des choses que je pense avoir fait le mieux dans ma vie,
31:48il y a deux ans, sur la famille Rassamberry dans le cinéma, qui était sélectionnée à Cannes,
31:53qui pour moi était une grande satisfaction aussi, ça a eu beaucoup de succès là-bas,
31:57et donc j'ai pris go au documentaire, voilà, donc je vais enchaîner sur des documentaires.
32:02– Et puis il y a aussi cette histoire…
32:04– Je refuse des boulots à plein temps, voilà, je suis largement à jour de cotisation.
32:08– J'ai failli rediffuser un extrait, c'est quand il y a eu une attaque à Cannes,
32:14est-ce que ce moment-là est encore fort en vous ?
32:17– Oui, oui, enfin je l'ai…
32:20– Il y a eu des tirs, c'est ça, pour nos éditeurs,
32:22il y a quelqu'un qui a tiré alors que vous étiez en direct.
32:24– Voilà, on était en direct, il y a eu deux coups de feu,
32:26on nous a dit, je ne sais plus ce qu'on nous a crié dessus…
32:30– Couchez-vous.
32:31– Couchez-vous, évacuez, donc dans ce cas-là on ne réfléchit pas beaucoup,
32:35je pense que c'était il y a longtemps maintenant,
32:38ça sera aujourd'hui, je pense que le type qui était avec les extrêmorts,
32:42il a été neutralisé, comme on dit,
32:46et je ne sais même pas ce qu'il voulait,
32:49mais c'est vrai qu'on est resté enfermé pendant un quart d'heure
32:52dans un bâtiment au milieu des marionnettes des guignols,
32:56j'étais avec Daniel Auteuil et Christopher Valls,
32:59puis les gens de l'équipe et tout, et on ne savait pas ce qui se passait,
33:02et là ça tourne vite dans la tête,
33:05et le soir, c'était la dernière année du Grand Journal,
33:08j'ai vu comme un signe aussi,
33:10et même Daniel Auteuil aussi,
33:11parce que le soir il m'a dit que j'ai pensé à tout arrêter,
33:15ça rend tout assez futile quand on est au bord de ça, et voilà.
33:21– Que vouliez-vous faire quand vous étiez jeune ?
33:23– Je voulais être journaliste à Châteauroux,
33:26j'ai commencé à être journaliste à Châteauroux.
33:28– Journalisme directement ?
33:30– J'ai su à 15 ans ce que je voulais faire, ce qui est une chance dans la vie,
33:33j'ai découvert une passion, et quand on a notre métier comme vous,
33:36quand votre passion est votre métier, on a de la chance,
33:38ça va plus ou moins dans une carrière,
33:40on a des hauts et des bas, et comme dirait Smaïne, parfois des collants,
33:43et donc, ça marche bien celle-là, ça marche bien.
33:48– Vous voulez qu'on mette le jingle ? On peut le mettre.
33:51– Et donc je voulais être journaliste à Châteauroux,
33:57j'ai fait un stage, à 15 ans j'ai frappé à la porte du journal local,
34:00je lui ai dit est-ce que je peux venir pendant l'été,
34:01ils m'ont dit, il était sympa, ils m'ont dit oui,
34:03et puis au bout du mois de septembre, j'ai dit c'est ça que je veux faire,
34:06et donc j'allais à l'école, je ne faisais plus rien, j'ai lâché tout,
34:09et dès que c'était fini, j'allais au journal,
34:11le week-end je faisais des comptes rendus de masse,
34:14j'ai appris la rigueur assez tôt, que j'aime, en rédigeant les avis d'obstacle,
34:20voilà, rédiger un avis d'obstacle, c'est de la rigueur,
34:22on n'est pas là pour faire le malin, c'est précis,
34:25ou la tournée des commissariats, et puis j'ai fait ça jusqu'à la fin,
34:29j'ai triplé la première, doublé la philo, j'ai jamais rien eu,
34:32et donc j'ai dit je veux faire ça, mais je n'avais rien,
34:35donc à Châteauroux il n'y avait pas de place, on ne m'a pas engagé,
34:37on ne m'a pas trouvé assez bon, je suis parti à l'armée,
34:40j'ai rencontré à l'armée un journaliste qui s'appelait Pierre Salviac,
34:43qui arrivait de Radio Limoges, et qui rentrait à France Inter,
34:47il m'a donné le téléphone du patron de Radio Limoges, je suis allé le voir,
34:50et il m'a dit il n'y a pas de boulot, sauf à la pige,
34:52mais enfin vous n'allez pas bien vivre, je dis je viens quand même,
34:56et je suis arrivé, c'était mai 68, grève,
34:59et les grévistes ont été sympas avec moi, comme je n'avais rien pour gagner ma vie,
35:04ils m'ont dit tu vas faire une partie du service minimum,
35:06il fallait que j'ai gagné un peu, j'ai gagné de quoi manger une fois par jour,
35:09mais je me suis dit je n'ai jamais été malheureux de tout ça,
35:11puis après je ne vais pas vous raconter ma vie, c'est très long,
35:13mais j'ai bourlingué, navigué, et j'ai saisi les opportunités,
35:18ma vie est aussi un concours,
35:19je dis toujours que je n'ai pas de diplôme,
35:21mais j'ai réussi aussi quelques concours de circonstances.
35:23– Mais quand vous êtes à TF1, on vous dit ne va pas à Canal,
35:25ça va couler, c'est la plus mauvaise décision.
35:27– À TF1, en 83-84, avant la naissance de Canal,
35:31ça allait bien, je faisais le dimanche après-midi,
35:34une émission de variété de cinéma, bien exposée,
35:38il n'y avait que 3 chaînes, on faisait des millions de téléspectateurs,
35:41et puis Hervé Bourges m'a dit vous faites l'erreur de votre vie
35:44en partant à Canal, il a failli avoir raison.
35:47– Mais après les abonnés…
35:48– Après quand ça s'est mis à rigoler, ce n'est plus pareil.
35:51– Les abonnés sont venus et ça a été l'aventure de votre vie.
35:54– Oui, mon aventure professionnelle en tout cas.
35:56– Et vous n'avez pas eu d'autres propositions pour aller faire les choses ailleurs
35:59quand vous étiez à Canal, vous avez su résister ?
36:02– J'ai fait de la production aussi, j'ai fait un moment d'émission à TF1 en même temps,
36:05au début quand ça ne marchait pas sur le cinéma,
36:07qui n'a pas marché d'ailleurs de plus,
36:08parce que les émissions sur le cinéma c'est très compliqué,
36:11et non, on était là, on n'avait pas envie d'aller ailleurs franchement.
36:16Au bout d'un an, la première année, j'ai présenté le premier anniversaire,
36:21c'était à Bercy, et on sortait vraiment,
36:25on était sûr que ça allait continuer, que ça allait,
36:28et c'était une superbe fête avec un show formidable que j'ai présenté,
36:32alors que je ne suis pas forcément fait pour ça, mais je l'ai fait,
36:34et après c'était parti,
36:37et puis après on pouvait proposer une émission à Alain Degreff et Pierre Lescure,
36:42et s'ils disaient oui, on la faisait la semaine d'après,
36:45donc on changeait la grille, on avait beaucoup de liberté,
36:49et il n'y avait pas d'études, il n'y avait pas de marketing,
36:51les DRH ne s'occupaient que de faire des contrats,
36:54ils ne disaient pas il faut engager ou pas engager celui-là,
36:57c'était une effervescence vraiment très jubilatoire et créative.
37:02Et parce que vous aviez aussi un président, André Rousselet,
37:05qui était plutôt quelqu'un de cool, on va dire.
37:08C'était quelqu'un de, c'était un grand entrepreneur qui a créé,
37:11tout ce qu'il a créé, ça a marché, c'était un grand...
37:13Le patron des G7.
37:14Oui, tout à fait, et donc c'est un grand entrepreneur qui a dit,
37:18qui a confié les clés du camion à Pierre Lescure et Alain Degreff,
37:23mais à 100%, et donc de temps en temps, il posait des questions,
37:27mais il a toujours laissé faire, et là, ce qui compte,
37:30c'est le choix des hommes, quand on donne de la liberté,
37:32il faut choisir les bons, et il l'a fait.
37:34J'ai une question tout autre, une question polémique,
37:36Kylian Mbappé en numéro 9, en attaquant de pointe,
37:38vous en pensez quoi ?
37:39Ben je pense que ce n'est pas son meilleur poste,
37:41donc c'est toujours pareil, c'est comme dans votre métier ici,
37:45vous êtes, voilà, un chroniqueur n'est pas forcément un bon encormane,
37:49et un bon encormane n'est pas chroniqueur,
37:51et il n'est pas avancante, bon, alors on fait jouer avancante,
37:54mais il joue sur le côté gauche, mais il y en a,
37:56ils sont deux sur le côté gauche, et l'autre est très bon,
37:58Vinicius est très bon, donc c'est compliqué,
38:00mais c'est le problème du casting de départ,
38:01c'est-à-dire qu'on le fait venir, c'est formidable,
38:04c'est un joueur fantastique, et il va retrouver un jour ou l'autre
38:08tout son potentiel, en ce moment, c'est un peu compliqué,
38:10mais avancante, ce n'est pas sa place, quoi.
38:14Vous avez le droit d'aller à Marseille ou pas ?
38:16Oh, le droit, oui, j'ai un copain, j'ai un copain marseillais
38:20qui s'appelle Médéric, qui est un linguiste marseillais,
38:23qui est supporter de l'OM, et qui, j'ai fait un bouquin
38:25il y a quelque temps sur les expressions du foot,
38:27et qui me dit toujours, viens dans le virage,
38:29on veut bien t'accueillir, sympathique et tout,
38:31et on se chambre un peu, mais voilà.
38:33Un grand merci, Michel Denisot, les 40 ans de Canal+,
38:37toute première fois, ils ont tous commencé sur Canal,
38:41aux éditions Flammarion, Témoignages, donc 2.70, BB, Canal.
38:45Merci Michel Denisot, c'est tellement,
38:47on apprend plein de choses et plein d'anecdotes croustillantes,
38:50merci à vous, allez, très belle journée à vous,
38:53et puis on revient dans un instant, mettez-vous d'accord.