Avec Erik Tegnér, journaliste, Président de "Frontières" et Alex Darmon, journaliste politique (Chaine Youtube Les Indécis)
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NewsTranscription
00:009h10, Sud Radio, la vérité en face, Patrick Roger.
00:05Marine Le Pen risque 5 ans de prison et 5 ans d'inéligibilité.
00:09C'était la chronique annoncée de l'inéligibilité réclamée, ça n'est pas une surprise.
00:15Elle dénonce des réquisitions outrancières du parquet.
00:19La seule chose qui intéressait le parquet, c'était Marine Le Pen.
00:21Et si le tribunal décide de suivre ces réquisitions, les ambitions de Marine Le Pen seront enterrées.
00:27C'est une volonté du parquet de me priver et même de priver les Français de la capacité de voter pour qui ils souhaitent.
00:36Voilà, ça continue de faire réagir avec ce réquisitoire autour de Marine Le Pen.
00:41Est-ce qu'elle pourra ou est-ce qu'elle ne pourra pas justement se présenter à la présidentielle ?
00:45Ça dépend évidemment du jugement qui sera rendu dans quelques temps, dans quelques semaines.
00:51Il y a eu le réquisitoire, il va y avoir les plaidoiries à partir de la semaine prochaine.
00:56Débat avec vous, Éric Tegner du Média Frontière.
00:59Bonjour, comme chaque vendredi.
01:01Alex Darmon de la chaîne YouTube Les Indécis.
01:04Bonjour.
01:05Bonjour Alex.
01:07Est-ce que, parce que tout le débat tourne autour de la justice en veux à Marine Le Pen, etc.
01:14On a eu Kamel tout à l'heure qui disait, laissez la justice faire le boulot.
01:17Certains disent, oui, est-ce qu'elle est vraiment neutre dans ce cadre-là ?
01:23Éric Tegner.
01:24Alors déjà, il faut préciser qu'on n'est pas en train de dire si elle doit être condamnée ou pas,
01:28à cette peine de prison, à cette peine de ces différentes choses.
01:31Ça, la justice, effectivement, doit faire son travail.
01:33On est en train de parler de la spécificité du caractère exécutoire justement de l'inégibilité.
01:39Il faut comprendre quand même qu'on est à trois semaines près où elle n'aurait pas eu cela.
01:43C'est-à-dire que c'est une loi sapin d'eux qui a été votée le 9 décembre 2016.
01:47Et en fait, elle, elle est jugée pour des faits qui se terminent au 31 décembre 2016.
01:52C'est-à-dire qu'à trois semaines près, il n'y avait pas ce problème-là.
01:54Donc, on ne va pas commencer à penser que ça change tout.
01:57Oui, parce que sinon, elle aurait pu faire appel.
01:59Elle aurait pu faire appel, etc.
02:01On n'est pas en train de dire qu'elle ne doit pas devenir inéligible
02:05si jamais elle est définitivement condamnée en dernière instance, après l'appel, après la cassation, etc.
02:10On est en train de dire que si elle fait appel aujourd'hui et si elle est vue comme innocente,
02:14parce qu'on est dans la présomption d'innocence,
02:16on ne doit pas, non pas, elle, la priver d'être candidate à la présidentielle,
02:19mais priver 11 millions d'électeurs, et peut-être plus, de voter pour elle.
02:23Donc, évidemment que c'est quelque chose de politique.
02:25Moi, je vais vous dire, Patrick, les gens aujourd'hui, ils n'y croient pas.
02:29Moi, je pense qu'on a plus de chances aujourd'hui d'avoir Marine Le Pen inéligible que le contraire.
02:34J'y crois vraiment.
02:35Je pense d'ailleurs, ce n'est pas du complotiste de le dire,
02:38que les médias, ces dernières semaines, ont peu couvert ce procès.
02:41Ce n'est pas pour rien.
02:42Parce que ce qui se disait, c'était que de toute façon, la justice allait au bout,
02:46qu'il n'y avait pas besoin d'en rajouter.
02:47Parce qu'effectivement, les juges, aujourd'hui, sont éminemment politisés.
02:51Il y a beaucoup de médias qui ont couvert, tout de même.
02:53Tranquillement, ça a été tranquille.
02:54C'était long, aussi, en même temps.
02:55Ça a été long, mais tous ceux qui suivaient le Rassemblement National,
02:58tous ceux qui suivaient ces procès, etc., ça fait des semaines qu'on est au courant
03:01qu'il y a un grand risque qu'elle soit inéligible, et ça, c'est une réalité, aujourd'hui.
03:05Et à aucun moment, les médias, et ils ont raison,
03:08veulent avoir l'air, justement, d'être désignés comme les coupables.
03:11Ce que je veux dire par là, c'est que ce n'est pas de leur faute,
03:13mais que ça veut dire qu'il faut vraiment s'en inquiéter,
03:15parce que, oui, il y a une réelle probabilité que Marine Le Pen soit déclarée inéligible,
03:19et imaginez ce qui va se passer à ce moment-là.
03:21Pour la démocratie, c'est quand même extrêmement inquiétant.
03:24Et moi, je ne pense pas, d'ailleurs, que ça va fondamentalement valoriser un Jordan Bardella.
03:28Je pense que ça va pousser des gens dans l'abstention, dans le déni démocratique,
03:32qu'on va se retrouver dans une ère qui va être beaucoup plus
03:35dans une préparation, un jour, d'un retour de l'autoritarisme.
03:38J'y crois fondamentalement, parce que ça serait éminemment un scandale.
03:41Ce n'est pas un juge de décider de la démocratie, du vote légendaire.
03:44– Si on écoutait Eric ce matin, le week-end, il s'annonce super bien quand même.
03:47On est heureux de venir sur Sud Radio.
03:49Non, mais en réalité, moi, j'entends l'esprit de suspicion,
03:53la méfiance pour ce procès, et de dire que peut-être
03:57que c'est un procès politique pour Marine Le Pen.
03:59Mais moi, je suis à moitié étonné du réquisitoire.
04:02C'est un réquisitoire, je suis à moitié étonné du réquisitoire.
04:05La justice nous a habitués à ça, dans ce pays, à cette févérité-là.
04:09Vous voulez qu'on reprenne tous les réquisitoires
04:11des hommes politiques des dernières années ?
04:12Nicolas Sarkozy, Alain Juppé.
04:14Alain Juppé, inéligibilité.
04:16Il a même quitté la France pendant plusieurs années.
04:19– Québec, Canada.
04:20– Voilà, pour aller au Québec, au Canada,
04:22parce qu'il pouvait plus présenter, que voilà.
04:24La justice était prononcée pour Alain Juppé, qui n'est pas Marine Le Pen.
04:27Et on n'avait pas parlé à l'époque de machination ou autre chose.
04:30On peut prendre le cas de François Bayrou, en janvier dernier 2023,
04:34où pareil, de l'inéligibilité, avec sursis, c'est vrai, pas provisoire,
04:38avait été prononcée.
04:39Et finalement, il n'avait pas été condamné, c'est en appel aujourd'hui.
04:44Donc, le réquisitoire, moi je trouve que la loi a été appliquée.
04:48Quand on regarde le dossier, ce sont des sommes considérables.
04:51Marine Le Pen était députée européenne,
04:53chef de parti, à la différence de François Bayrou,
04:55qui n'était que chef de parti, pour parler directement,
04:58qui n'est pas député européen.
05:00Donc, la loi a été appliquée.
05:02Mais je comprends et j'entends sincèrement, malgré tout,
05:05qu'on peut avoir cette idée de se dire que
05:08la justice a pu être plus dure avec Marine Le Pen,
05:10surtout quand on entend les propos du procureur,
05:12de la procureure, qui à priori,
05:14et tout le monde l'entendait dans la salle, moi je n'y étais pas,
05:16dit « j'aurais pu demander la relax, mais ça me ferait mal de le faire ».
05:19Donc là, on peut l'entendre.
05:20En revanche, je ne pense pas qu'il faille, dès maintenant,
05:24dire que la justice est coupable, qu'elle fait mal son travail.
05:27Moi, je suis d'accord avec Kamel.
05:28Laissons la justice faire son travail,
05:30et on verra si le président, si les juges,
05:32jugent Marine Le Pen justement coupable.
05:34C'est pour ça que je ne veux pas parler du fond de l'affaire.
05:36On n'a pas à juger du fond de l'affaire.
05:38Je suis en train de dire que, là, le juge, il va avoir la possibilité,
05:42parce que c'est une possibilité qui lui est donnée également
05:44par la loi Saint-Pardeux,
05:45de sursoir à cette inexécution automatique de l'inégibilité.
05:50Et donc, quand il va se poser cette question,
05:51il ne va pas se la poser par rapport aux faits,
05:53parce que ça ne changera rien à la condamnation,
05:55au reste de la condamnation, à savoir si elle est coupable ou pas.
05:58Donc évidemment que ça va être une décision
06:00philosophico-politique, c'est une évidence.
06:03– Et s'il ne prononce pas l'approvisoire, tu diras la même chose ?
06:06Tu diras qu'il a eu une lucidité ?
06:08– On sait aujourd'hui que la majorité des juges sont de gauche,
06:10mais j'ai même envie d'aller plus loin.
06:12Le sujet, ce ne sera pas la justice.
06:14Le sujet, si on prend de la hauteur, c'est de se dire,
06:16est-ce que c'est une bonne chose aujourd'hui ?
06:18On a vu Outre-Atlantique, une démocratie dont on a contribué à la créer,
06:22les États-Unis, avec un homme qui, pour le coup,
06:24Donald Trump, a fait bien pire que Marine Le Pen,
06:27qui n'est pas du tout sur l'enrichissement personnel.
06:29Imagine si les juges avaient bloqué la possibilité
06:32que Donald Trump soit élu.
06:34À l'époque, les Français, les médias,
06:36ils étaient plutôt pour cette idée, parce qu'ils pensaient
06:38que le peuple ne le soutenait pas.
06:40Ils ont réalisé que le peuple veut soutenir.
06:41Imagine ce qui se passe dans les têtes des gens.
06:43Ils l'auraient élu massivement, parce qu'en 2020,
06:45ils ont eu l'impression qu'on leur bolait.
06:47Le retour de Baton, il sera énorme.
06:49– Mais là, tu es en train de juger toi-même l'affaire.
06:51– Non, parce que c'est une décision politique que fera le juge.
06:53– Tu dis qu'on ne parle pas du fond, mais ça parle quand même du fond, cette histoire.
06:55C'est quand même ça le procès aujourd'hui.
06:57– Non, c'est le fond de l'histoire.
06:59Et la loi et la loi, il y a des précédents.
07:01En l'occurrence, je t'en ai cité plein tout à l'heure,
07:03je n'ai pas vu à l'époque des gens s'offusquer du fait
07:05qu'Alain Juppé avait été condamné inéligible.
07:08– Oui, mais là, on parle de Suisse et il y avait eu quand même, mais bon.
07:11– D'accord, mais ce n'était pas pareil.
07:13– On parle de Marine Le Pen, ce n'est pas du candidat à la présidentielle.
07:16– Non mais attends, Alain Juppé, à l'époque,
07:18il n'avait pas cette stature non plus.
07:19– Mais pourquoi il a fait ça ?
07:21– Juste, excuse-moi, c'est un très bon exemple ce que tu dis.
07:24Tu sais ce qui s'est passé ?
07:26Ils se sont organisés entre eux pour sauver une résidence.
07:28– On ne vous entend plus.
07:30– C'est passionnant l'exemple qu'il a donné.
07:32C'était la magouille pour protéger Jacques Chirac.
07:35Tout le monde le sait.
07:36C'est pour ça que tout le monde a pardonné Alain Juppé.
07:38Donc voilà comment ils se sont su bien s'organiser.
07:40Faire en sorte que Jacques Chirac, on n'y touche pas.
07:43Et c'est la même chose.
07:45En revanche, Marine Le Pen, on va l'empêcher d'être candidate.
07:48Mais moi, je pense que ça en dit long sur l'état de la démocratie.
07:50C'est-à-dire qu'on revient un peu en arrière.
07:52On se rappelle.
07:53Quelle est la justice la plus haute aujourd'hui dans notre pays souvent ?
07:56C'est la question du Conseil Constituel qui est là pour protéger nos droits.
07:58On se rappelle de Laurent Fabius.
08:00Avant le premier tour de la présidentielle, qu'il disait quoi ?
08:02Il disait si un candidat nationaliste arrive au pouvoir,
08:04on fera tout ce qu'il faut pour qu'il ait le moins de pouvoir possible.
08:06Ça veut dire que soit il les empêche de gagner,
08:08d'aller aux élections s'ils ont peur qu'ils gagnent,
08:10soit une fois qu'ils gagnent, ils leur privent de leur pouvoir.
08:12Les Français, ils en ont conscience de ça.
08:14Moi, on est en train de parler de démocratie.
08:16Si c'est arrivé la même chose à Mélenchon,
08:18pour moi, c'est la sanction des urnes.
08:20Je pense que la limitation des mandats dans le temps, c'est une connerie.
08:22Parce qu'en fait, si on veut sanctionner
08:24quand on croit à la démocratie, c'est le vote des gens.
08:26Ça, on est d'accord.
08:28Encore une fois,
08:30moi, j'ai du mal.
08:32Je ne crois pas.
08:34Je ne crois pas que Marine Le Pen,
08:36on verra dans quelques semaines, tu auras peut-être raison,
08:38je ne crois pas que Marine Le Pen sera condamnée
08:40inéligible avec effet provisoire.
08:42Vous pensez que le juge...
08:44En fait, c'est...
08:46C'est un réquisitoire.
08:48Lundi, la défense va commencer pour Marine Le Pen.
08:50En deux semaines,
08:52la défense va s'exprimer.
08:54D'abord, on va laisser la justice faire son travail.
08:56On va laisser le processus...
08:58Il y a une pression sur la justice.
09:00Justement, Eric.
09:02Justement, Eric.
09:04Il y a une pression
09:06sur la justice.
09:08On comprend ce qui est en train de se passer aussi.
09:10C'est de dire, voilà, c'est un procès politique.
09:12Et donc, les juges vont être encore plus regardés.
09:14La justice va être encore plus regardée.
09:16Et d'une certaine manière, tant mieux.
09:18Parce qu'effectivement, si les précédents
09:20qui se sont arrivés avant ont donné
09:22satisfaction à certains, pas satisfaction à certains,
09:24là, sur Marine Le Pen,
09:26je pense que la défense, aujourd'hui, a le droit de s'appuyer
09:28sur ce qui s'est dit dans la salle de jugement,
09:30a le droit de s'appuyer sur ce qui a été prononcé
09:32et fait sur les précédents
09:34procès politiques. Je prenais l'exemple de François Bayrou.
09:36C'est un exemple excellent.
09:38Excellent, puisque pourquoi ?
09:40C'est exactement la même chose qui est reprochée à Marine Le Pen
09:42que ce qui a été reproché à François Bayrou.
09:44La seule différence, c'est que François Bayrou n'était pas député européen.
09:46C'est que là-dessus qu'ils vont pouvoir jouer.
09:48Voyons voir la défense, lundi, de Marine Le Pen,
09:50comment elle va réagir par rapport à ça.
09:52Laissons la justice, tu parles de justice démocratique,
09:54laissons la justice prendre le temps
09:56de faire son boulot.
09:58Moi, encore une fois, je ne juge pas le fond.
10:00Si un joueur est condamné et qu'il doit faire de la prison,
10:02il fera de la prison, il n'y a pas de problème.
10:04Ce que je suis en train de dire, c'est que
10:06cette levée du caractère exécutoire, dans la loi
10:08Sapin II, il ne spécifie pas
10:10sur quelle base se fondait.
10:12C'est le libre choix du juge.
10:14Donc, c'est une décision
10:16philosophico-politique.
10:18C'est-à-dire que si, moi je le pense,
10:20elle n'est pas condamnée à une peine
10:22exécutoire d'inégibilité, ça sera
10:24une décision politique. Et je considérerais que les juges
10:26ont pensé, en leur âme et conscience,
10:28qu'il ne fallait pas priver les Français. Et je l'admettrais.
10:30Et je pense que si c'est le contraire,
10:32c'est que justement, ils penseront que eux jugent,
10:34c'est quand même ça, que eux jugent,
10:36ont le droit, aujourd'hui, en France,
10:38de priver les Français d'une candidate
10:40à la présidentielle. Et c'est ça, la seule question.
10:42Est-ce que c'est au juge de décider ?
10:44Ça n'est pas au juge. Mais c'était une loi
10:46Sapin II, en 2016.
10:48D'ailleurs, les députés de Marine Le Pen avaient voté contre.
10:50Certains avaient voté contre. Une loi, ça change.
10:52Ce n'est pas dans leur constitution. Il faut arrêter
10:54d'ériger ça comme un droit. Et encore une fois,
10:56à trois semaines près, elle n'était pas à côté.
10:58C'est quoi ? Il y a quelque chose qui était moralement bon
11:00trois semaines avant, et qu'il n'est plus trois semaines après ?
11:02Non, mais attendez. Trois semaines près, elle aurait très bien pu être...
11:04Il pourrait très bien y avoir
11:06un réquisitoire et une condamnation, aussi.
11:08Qui ne serait pas immédiatement applicable,
11:10parce qu'il y aurait... Appel, judicie,
11:12appel, etc.
11:14Ça sera après 2027. Après 2027, mais enfin,
11:162027...
11:18Qu'est-ce qui va se passer si Marine...
11:20On va dire quoi aux gens ?
11:22Je suis d'accord avec toi. C'est encore un autre sujet derrière.
11:24Mais là, on parle de la justice, la séparation
11:26des pouvoirs. On dit toujours que le politique est séparé
11:28du pouvoir judiciaire. Si tu doutes de ça
11:30aujourd'hui... Mais non, parce qu'on a donné du pouvoir
11:32au juge de décider, comme avec François Fillon.
11:34Si tu doutes de ça et que tu penses que la décision est philosophique,
11:36politique, comme tu l'as dit...
11:38Dans ces cas-là, on a un vrai sujet.
11:40Il y a un coup d'état des juges depuis des années,
11:42au niveau européen comme au niveau français, je le pense fondamentalement.
11:44Par le Conseil Constituel
11:46qui décricote les lois. Par des juges qui,
11:48comme le PNF a choisi en 2017
11:50de mettre une mise en examen ultra-accélérée
11:52qu'il n'avait jamais eu avant,
11:54on l'a vu sur François Fillon. On a réalisé après
11:56que c'était un accélératoire,
11:58et qu'on se retrouve dans le même temps avec un Emmanuel Macron
12:00où lui, il n'est pas inquiété depuis 8 ans.
12:02Comment on parle de ça ?
12:04On fait quoi ? Vers l'an 50 ?
12:06Il y a quand même plein de suspicions,
12:08des accusations.
12:10Il y a des enquêtes très sérieuses sur son secrétaire général,
12:12sur Alexis Collet.
12:14Il y a quand même son bras noir.
12:16On poursuit Alex Zarbon et Éric Tegner dans un instant.
12:18Est-ce qu'il y a un scandale démocratique ?
12:20C'est ce que vous sous-entendez,
12:22Éric Tegner, en fait.
12:24Alex Zarbon dit non. Et vous ?
12:260,826, 300, 300. On continue d'en parler.
12:28On aura peut-être le temps de parler d'Elon Musk,
12:30mais en tout cas, sur Marine Le Pen, évidemment,
12:32il y en a qui s'étonnent beaucoup aussi.
12:349h10, Sud Radio.
12:36La vérité en face.
12:38Patrick Roger.
12:40Des échanges très intéressants, évidemment,
12:42entre vous deux, Éric Tegner et Alex Zarbon,
12:44comme chaque vendredi, autour de
12:46Marine Le Pen et puis
12:48du pouvoir des juges, du pouvoir de la justice,
12:50mais également de ce que vous avez évoqué,
12:52la démocratie, effectivement,
12:54qui est, à travers ce procès,
12:56il se sera...
12:58C'est un peu le procès de la démocratie,
13:00parfois des dérives, parfois...
13:02Pas que de ça, bien sûr, mais
13:04je pense qu'il y a un petit peu de ça.
13:06Vous allez reprendre la parole, il nous reste quelques minutes,
13:08mais il y a beaucoup d'auditeurs qui vont réagir
13:10en vous entendant. Patricia est avec nous.
13:12Bonjour, Patricia.
13:14— Bonjour, Patrick. — De Cachon, en région parisienne.
13:16Et il y a Jean-Pierre de
13:18Clermont-Ferrand. Bonjour, Jean-Pierre.
13:20— Bonjour.
13:22— De Place de Jode, comme on dit à Clermont, ou pas ?
13:24— Euh, non.
13:26Je suis actuellement
13:28sur Chamalières, là.
13:30— Ouh ! Chamalières de Valérie Giscard d'Esta.
13:32Absolument.
13:34Bon. Oui.
13:36Patricia, vous avez entendu ce débat.
13:38Quel est votre avis, vous ?
13:40— Alors, moi, personnellement,
13:42je pense qu'il n'y a pas
13:44de hasard. En fait,
13:46pour qu'on puisse évincer
13:48Marine Le Pen, qui a quand même eu un grand nombre
13:50d'électeurs, pour elle,
13:52aux législatives,
13:54et que tous les partis se sont rassemblés
13:56de peur qu'elle passe pour après se déchirer.
13:58Moi, je trouve qu'il n'y a pas de hasard.
14:00Ça me rappelle...
14:02Ça me rappelle Dominique Strauss-Kahn.
14:04Même si Dominique Strauss-Kahn,
14:06il avait peut-être
14:08une affinité avec les femmes, je sais pas,
14:10je ne le connais pas. Mais comme par hasard,
14:12on lui a fait un procès alors
14:14qu'il aurait pu être président, et je pense,
14:16enfin, personnellement, qu'il aurait été un bon président.
14:18Donc, pour moi,
14:20ça se... J'irai pas jusqu'à
14:22parler de Coluche, parce qu'on a toujours eu un doute.
14:24Donc, moi, j'ai l'impression
14:26qu'il y a la raison d'État,
14:28qui fait qu'on nous cache beaucoup de choses,
14:30et qu'il n'y a pas de hasard dans ce qui se passe.
14:32— Sans tomber dans...
14:34Patricia, sans tomber dans du complotisme,
14:36bien sûr, mais...
14:38Mais quand même, vous dites...
14:40Ben oui, c'est étonnant. Alors,
14:42il y a parfois des hasards
14:44du calendrier. Alors, je ne sais pas si on peut
14:46appeler ça comme ça, mais bien sûr.
14:48On va pas revenir,
14:50mais en fait, Anselmo Fittel,
14:52bon, il a quand même fauté.
14:54Et donc, derrière, ça l'a rattrapé, quoi.
14:56C'est vrai que ça intervenait au mauvais moment.
14:58Donc, vous dites
15:00que pour Marine Le Pen,
15:02on veut la bloquer, en quelque sorte.
15:04— On veut la bloquer, mais
15:06qu'est-ce qui va se passer si on la bloque ?
15:08Les 10 millions d'électeurs,
15:10qu'est-ce qu'ils vont devenir ?
15:12Ils vont être perdus.
15:14Ils vont être perdus, moi.
15:16Donc, si c'est pour
15:18nous faire passer Mélenchon
15:20complètement à l'inverse...
15:22Moi, ce qui me choque, c'est que
15:24tout le monde se soit réunis contre elle
15:26lors de la législative et qu'après,
15:28ça a été le fiasco le plus total.
15:30— Mais ça, c'est politique, c'est vrai ?
15:32— Ouais, c'est vrai.
15:34— Jean-Pierre, alors Alex et puis
15:36Éric, avant de réagir,
15:38Jean-Pierre, vous à Clermont, alors.
15:40— Oui. Bonjour.
15:42— Bonjour. Votre
15:44réaction ?
15:46— Bah écoutez, moi, je ne suis
15:48pas d'abord militant au RN,
15:50mais je trouve que c'est une décision
15:52qui est complètement injuste, parce que
15:54quand on a
15:56commencé à condamner
15:58et à juger
16:00le parti de M. Bérou et lui-même,
16:02si vous voulez,
16:04le jugement, sur le fond,
16:06en fait, la faute est la même,
16:08c'est qu'une question de montant d'argent.
16:10Et donc, je ne vois pas pourquoi M. Bérou,
16:12d'ailleurs, je ne souhaitais pas non plus qu'il soit inéligible,
16:14de même que Marine Le Pen,
16:16n'a pas été inéligible,
16:18et je trouve qu'il y a une disproportion
16:20des peines,
16:22qui est même inquiétante, quand même.
16:24Déjà que ce pays ne tourne pas bien rond,
16:26les Français sont ultra-divisés,
16:28ne croient plus en la politique, etc.,
16:30et les juges en remettent une couche.
16:32Franchement, ce n'est pas le rôle
16:34des juges français qui vivent dans notre
16:36pays avec nous.
16:38Tous les jours, ils sont confrontés
16:40à ce qui se passe dans ce pays,
16:42et ils en remettent une couche pour que ça continue
16:44de se dégrader. Ce n'est pas sérieux, quoi.
16:46— Bon, alors attention, parce qu'il n'y a pas
16:48de condamnation encore, pour l'instant,
16:50mais c'est une réquisition. Alex Darmand,
16:52restez avec nous, Jean-Pierre et Patricia.
16:54— Justement, moi, j'insiste
16:56sur le fait que c'est une réquisition,
16:58et vous parlez de François Bayrou,
17:00pareil, même réquisition, inéligibilité.
17:02Alors, effectivement, pas
17:04applicable, dès le début,
17:06mais c'était la même chose qui avait été demandé.
17:08Et la différence, c'est la somme d'argent.
17:10C'est des sommes d'argent considérablement différentes.
17:12Et il faut parler du fond de l'affaire,
17:14on parle que du symbole. Qu'est-ce qui est important ?
17:16C'est important, je le répète. Effectivement,
17:18si la procureure a tenu cette phrase de dire
17:20que ça lui aurait fait mal de demander la relax,
17:22c'est un scandale. Vraiment un scandale.
17:24Maintenant, quand vous regardez le fond de l'affaire,
17:26dans le fond de l'affaire, c'est
17:28juridiquement répréhensible.
17:30Voilà, tout simplement. Et donc, il faut laisser
17:32le procès... — Devoir utiliser l'argent de l'Europe
17:34pour faire fonctionner le parti. — Parce que l'Europe
17:36ne fonctionne pas pareil que le national.
17:38On n'en parle pas assez, voilà.
17:40En tout cas, laissons le procès aller au bout.
17:42— Je remercie Jean-Pierre et Patricia.
17:44Ils n'ont pas l'air d'être des militants
17:46RN ou votants LR. Et pourtant,
17:48effectivement, ça les touche, ça les marque.
17:50Et je pense que c'est le sujet aussi.
17:52C'est que ça a marqué l'ensemble de la population.
17:54Et ça, c'est important. Sur le fond de l'affaire, juste un point.
17:56C'est comme tu le disais. En fait,
17:58à l'Assemblée nationale,
18:00il n'y a aucun problème. L'Assemblée nationale française.
18:02Et au Parlement européen, ça pose un souci.
18:04Mais ça veut dire que d'un point de vue moral,
18:06parce qu'on est quand même aussi en train de parler de moralité,
18:08parce qu'on est en train de parler aussi
18:10d'élections, démocratie, etc.
18:12Donc c'est évidemment le sujet.
18:14Donc il faut dire aussi à nos auditeurs que c'est quelque chose
18:16qui est jugé au Parlement européen pas bien,
18:18mais qui au niveau national français,
18:20la France, est jugée bien. Et ensuite,
18:22tu le sais, tu côtoies des collaborateurs parlementaires,
18:24etc. C'est quoi la différence ?
18:26Dire un collaborateur parlementaire,
18:28y compris d'un parti comme le RN,
18:30qui n'avait de toute façon aucun pouvoir
18:32au Parlement européen, quand un Français,
18:34il vote pour lui, il vote pas pour lui pour aller
18:36en France battre en commission, il vote pour lui pour le
18:38représenter aussi en France. Donc s'il bosse pour le
18:40parti, on n'est pas en train de parler de donner
18:42de l'argent à Marine Le Pen, pas d'enrichissement personnel.
18:44Oui, mais encore une fois, sur la loi
18:46Sapin, la loi Sapin, c'est intéressant.
18:48C'était sous Hollande. Hollande, qu'est-ce qu'il a fait en plus
18:50de cette loi Sapin, où encore une fois, les députés du
18:52RN et d'autres ont voté contre,
18:54parce qu'ils ont bien vu cet élément-là, parce qu'ils savent quoi
18:56à la gauche ? Que les juges, de toute façon,
18:58ils sont avec eux. Donc en règle générale,
19:00de renforcer la justice sur ces points-là, parce qu'ils le font
19:02pas sur tous les autres de délinquance, d'insécurité,
19:04d'OQTF, etc., ça en pourrait faire un long débat.
19:06Mais il faut se rappeler, de 2017,
19:08je ressors un article de Valeurs Actuelles
19:10cette semaine, qui parle justement
19:12d'un avocat qui a rencontré
19:14Éliane Houlette, qui était la présidente du PNF,
19:16qui lui aurait dit justement,
19:18en 2017, on va se le
19:20payer, en parlant de Fillon. On le sait
19:22après que c'était ultra-politisé, ce PNF.
19:24Donc ne nous trompons pas.
19:26Mais le PNF, c'est différent. Non, mais là, on ne peut pas tout mélanger.
19:28Non, mais c'est vrai. Le PNF, c'est différent.
19:30Le PNF, il a été créé par François Hollande
19:32à l'insulte de la Sarkozy. C'est comme la loi
19:34Saint-Pindeux, en 2016, c'est un procès de François Hollande
19:36et c'est sauf le gouvernement. D'accord, sauf que là, c'est l'Europe.
19:38C'est un procès du parlement européen. Oui, mais je parle pas
19:40encore une fois de la peine. Je parle de ce caractère
19:42exécutoire qui est mis en place par la loi Saint-Pindeux.
19:44C'est mon sujet, depuis le début, je suis constant.
19:46Juste, ça veut dire quoi ? Ça veut dire que
19:48admettons, dans ce cas-là, disons
19:50aux Français, vote-vote-compte,
19:52mais moins que celui de l'Union Européenne,
19:54moins que celui des juges, moins que celui des autres.
19:56Et qu'est-ce qu'ils vont faire ? Ils vont aller à la pêche.
19:58Et après, il faudra pas s'étonner.