En préambule d'une mobilisation qui s'annonce massive la semaine prochaine, les agriculteurs ont réalisé plusieurs actions à travers la France ce vendredi. Des premières initiatives qui augurent d'une situation chaotique à partir de la semaine prochaine. Mais pour Philippe Grégoire, agriculteur, «les paysans sont pillés par l’industrie agroalimentaire».
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00:00Oui, bien sûr, bonjour, merci de m'inviter, mais tout d'abord, plusieurs éléments.
00:05Le gouvernement, s'il veut, il peut s'opposer à cet accord parce que, certes, il est à la majorité qualifiée,
00:12mais il peut faire comme Chypre avait fait un blocage à une époque.
00:17Il y a certains traités ou certaines décisions qui doivent être prises à l'unanimité,
00:21et il peut faire une pierre angulaire du Mercosur, et il peut s'opposer derrière à d'autres décisions,
00:28donc il peut bloquer.
00:29Le gouvernement français a une position de blocage qu'il peut mettre en avant.
00:33Ça, c'est le premier point.
00:35Le deuxième point, c'est que ça, c'est 99 000 tonnes de viande sur 42 millions de tonnes qui viennent en Europe.
00:42Tout ça pour vous dire que c'est un slogan, mais il y a eu d'autres traités de libre-échange avant.
00:48Ce n'est pas le Mercosur qui a mis l'agriculture française par terre, puisqu'elle est par terre.
00:53C'est le manque de répartition dans la valeur ajoutée, puisque les paysans sont pillés par l'industrie agroalimentaire.
01:00Et si vous voulez, il n'y a pas de répartition de la valeur ajoutée.
01:03Aujourd'hui, un producteur de moutons, de lait, de canards ou de porc ne peut plus amortir un bâtiment neuf.
01:10On ne peut plus amortir notre matériel, parce que la répartition de la valeur ajoutée part dans nos coopératives et dans l'industrie agroalimentaire.
01:19Et ça, ça n'a rien à voir avec le Mercosur.
01:22C'est-à-dire que quand vous consommez français, il ne revient que 6,50€.
01:27Sur un caddie de 100€, il ne revient que 6,50€ à l'agriculteur.
01:32Donc c'est un problème franco-français. C'est ce que vous voulez souligner.
01:35Il n'y a pas que l'Europe. C'est aussi un problème franco-français, le problème de l'agriculture, le problème des agriculteurs.
01:41C'est un problème de répartition de la valeur ajoutée.
01:45On a deux paysans qui se donnent la mort chaque jour.
01:48Il faudrait 40% de la valeur ajoutée qui revienne aux paysans, 24% à l'industrie agroalimentaire, 24% à la grande distribution et le reste dans la logistique.
01:59Si on n'a pas une répartition de la valeur ajoutée, on ne pourra pas renouveler les générations.
02:06Et on peut parler de tout ce qu'on veut. On peut enlever les normes, on peut enlever les contrôles.
02:10Si vous ne faites pas de marge, si vous n'avez pas de bénéfices, vous pouvez enlever les contrôleurs.
02:16Il vous manquera toujours 30 000 euros à la fin de l'année.