Aujourd'hui, dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent de la condamnation de l'homme qui avait menacé, en février dernier, un proviseur d'un lycée parisien, après que ce dernier avait eu une altercation avec une élève qui refusait de retirer son voile islamique dans l’enceinte de l’établissement.
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00:00On va commencer par ce petit coup de gueule que je poussais dans le sommaire
00:03Comment un homme qui menace de mort un proviseur peut s'en tirer avec 5 jours de stage de citoyenneté ?
00:08On va y répondre dans un instant, mais je pense que vous avez une idée sur la question
00:12D'abord on fait le point sur ce dossier avec Maxime Lavandier
00:159 mois après les faits, le tribunal correctionnel de Paris a condamné l'auteur des menaces de mort
00:21envers le proviseur du lycée parisien Maurice Ravel
00:24Une peine de 60 jours amende d'un montant total de 600 euros
00:28dont l'impayé pourrait conduire le condamné à des jours de prison
00:32Une obligation d'effectuer un stage de citoyenneté
00:35ainsi que 3000 euros de dommages et intérêts à Philippe Leguillou, proviseur au moment des faits
00:40L'affaire remonte au 28 février, ce jour-là, une altercation éclate entre le proviseur
00:46et une élève de confession musulmane à qui il demandait de retirer son voile
00:51L'élève refuse et affirme que le proviseur l'avait poussé et frappé sur l'avant-bras
00:56Le lendemain, plusieurs menaces de mort à l'encontre du proviseur
00:59avaient été publiées sur les réseaux sociaux, dont celle du mise en cause
01:04C'est une dinguerie, faut le brûler vif ce chien
01:06Un incident qui a contraint l'ex-chef de l'établissement à se mettre en retrait de ses fonctions
01:12et anticiper son départ à la retraite de quelques mois
01:15Si lors de son procès le mois dernier, l'auteur des menaces de mort dit avoir regretté son acte
01:20L'affaire remet en lumière la difficulté de faire respecter la laïcité dans les établissements scolaires
01:27Est-ce que je suis la seule que ça interpelle, cette décision ?
01:30Je me dis voilà, est-ce que je réagis bien ?
01:33Vous êtes vraiment seule
01:34Vraiment, 5 jours de stade de sintoïté quand on dit il faut le brûler vif ce chien ?
01:38Sabrina Medjebor ?
01:40Pendant que des personnes dénoncent l'islamisme, sont en danger parce qu'elles dénoncent l'islamisme
01:48Vous avez des magistrats qui estiment que menacer un proviseur de le brûler avec ce mot-là, sale chien
01:57c'est susceptible d'avoir un stage de citoyenneté en condamnation
02:01Voyez-vous où nous en sommes ?
02:02Nous parlons en permanence d'islamisation avec un discours de républicanisme désincarné
02:08à qui on oppose les valeurs de la République
02:11Toucher un professeur c'est la République qui vacille
02:13Mais quand en définitive vous voyez qu'un individu de cet acabi est capable d'écrire qu'il faut brûler ce chien
02:20et qu'en définitive il est un stage de citoyenneté
02:24et bien oui ça interroge encore une fois sur cette justice
02:27qui est largement participative au processus d'islamisation de notre société
02:32Vous êtes participative ?
02:33Absolument, bien sûr
02:34Vous allez fort là
02:35La décision qui a été rendue, elle donne quoi sur le plan de la morale ?
02:39Elle donne une possibilité, un permis, absolument un permis de recommencer
02:44puisque menacer un professeur c'est susceptible d'obtenir un stage de citoyenneté
02:48stage à travers lequel on va lui enseigner les valeurs de la République
02:52Eric rapidement puis je vous passe la parole maître
02:56Je suis d'accord mais je rajouterai quelque chose
02:58c'est que là il s'agit du proviseur
03:00Vous voyez dans la hiérarchie d'un lycée c'est la haute autorité si je puis dire
03:04donc traiter de cette manière une agression verbale
03:08en ce qui concerne la personne qui incarne l'autorité dans un lycée
03:14c'est un désastre
03:18bien sûr on se souvient de nos professeurs qui ont été assassinés, égorgés
03:25mais si ce genre de peine circule sur les réseaux sociaux
03:30vous attaquez un proviseur vous avez ça
03:32mais alors qu'est-ce qu'on risque si on s'attaque à une personne qui nettoie l'intérieur du lycée
03:36si on s'attaque à un autre professeur on risque encore moins
03:39donc c'est un désastre
03:41un prof ?
03:42oui c'est un désastre
03:43Louis Dragnel ?
03:44Surtout dans le contexte dans lequel on a entendu maintes et maintes fois
03:48des ministres de l'éducation nationale, des premiers ministres qui disent
03:51la République ne reculera plus, c'est fini
03:55et il y a deux niveaux de réponse
03:57je crois qu'on en est au 30ème ministre qui nous dit ça
04:00je ne comprends plus tellement ces...
04:02et la République ne peut plus reculer, elle est dans le mur
04:05donc on est toujours gêné maintenant quand on entend ces discours-là
04:08par rapport à être tellement contrasté avec la réalité
04:10il y a deux niveaux de réponse qui dysfonctionnent
04:13le premier c'est que par principe l'éducation nationale je pense
04:16aurait dû promouvoir ce proviseur
04:18et le nommer dans un établissement plus prestigieux
04:20quitte à ce qu'il dise
04:22dans deux ans j'arrête j'en ai marre
04:24mais ça c'était une question de principe
04:26en fait les principes reposent sur des symboles
04:28et si vous voulez faire reculer l'islamisme
04:31si vous voulez faire reculer l'obscurantisme
04:33il faut montrer des symboles, il faut ériger des totems
04:35et là il y avait une opportunité pour le faire
04:37c'est une occasion ratée
04:39et du point de vue de la justice
04:41je rejoins ce que disait Eric Revelle
04:43et puis je déplore le fait que
04:45dans un cas avec Marine Le Pen
04:47il y a une exécution provisoire de la peine
04:49là on aurait bien aimé
04:51qu'il y ait une exécution provisoire
04:53beaucoup plus ferme, beaucoup plus sévère
04:55ça envoie quand même
04:57c'est un effet d'appel d'air globalement
04:59un élève mal formé
05:01ou avec des parents
05:03qui les ont complètement abandonnés
05:05ils se disent c'est pas très grave
05:07ça coûte pas très cher en réalité de dire ça
05:09et de menacer de mort un professeur
05:11et puis aucune peine de prison
05:13bon bah écoutez la vie est belle
05:15Qu'est-ce que vous pensez de cette décision ?
05:17Je suis comme vous
05:19je suis atterrée mais je ne suis pas surprise malheureusement
05:21je ne suis pas surprise
05:23parce que on a
05:25l'infraction qui était poursuivie là
05:27était une infraction de provocation en fait
05:29à commettre un crime
05:31à l'encontre d'une personne
05:33c'était une provocation publique
05:35elle n'a pas été suivie des faits
05:37si on attend qu'elle soit suivie des faits
05:39c'est justement en fait
05:41la prévention qui est retenue
05:43c'est le chef d'infraction qui a été retenu par le parquet
05:45lorsqu'il a décidé de poursuivre l'auteur
05:47du propos
05:49la prévention c'est à dire la peine qui est prévue
05:51le code pénal est une peine de 5 ans
05:53d'emprisonnement et une amende
05:55qui est prévue à hauteur de 45 000 euros
05:57donc c'est pour vous dire en fait
05:59le delta entre ce qui est prévu
06:01par le législateur et ce qui tombe
06:03et pourquoi est-ce que le législateur prévoit une peine
06:05aussi forte parce qu'il sait
06:07lui il le sait très bien que ce type
06:09de propos peuvent conduire
06:11certaines personnes à aller exécuter
06:13l'ordre qui est donné
06:15dans il faut brûler vif
06:17ce chien qui sont les propos
06:19c'est exactement ce qui s'est passé pour Samuel Paty
06:21là où je suis absolument
06:23atterré c'est que je vois qu'on ne tient
06:25finalement on ne tire pas de leçon
06:27de l'affaire Samuel Paty qui est en train
06:29en ce moment d'être jugée
06:31on est en plein procès aux assises
06:33pour Samuel Paty
06:35donc ça c'est la première des choses qui m'interpelle
06:37là où je vous dis que je ne suis pas surprise c'est parce que nous
06:39à l'organisation juve européenne ça fait à peu près 10 ans
06:41qu'on appelle de tous nos voeux
06:43de sortir ces infractions
06:45de haine de la loi de la presse
06:47parce que la loi de la presse
06:49à Paris envoie ces dossiers
06:51devant une chambre qui est la chambre
06:53de la presse, la chambre qui en principe
06:55juge sur la liberté d'expression
06:57c'est cette chambre là qui a rendu cette décision
06:59et on voit bien aujourd'hui
07:01quand quelqu'un vient écrire sur les réseaux sociaux
07:03il faut brûler vif
07:05ce chien, on n'est pas
07:07dans la liberté d'expression
07:09traditionnelle telle que le législateur l'avait
07:11prévue dans la loi de la presse, on est dans du droit
07:13pénal malheureusement commun
07:15et on est très proche à mon sens
07:17d'une infraction à caractère terroriste
07:19également, on sait exactement
07:21ce qu'il peut y avoir comme passage
07:23et comme appel d'air en fait lorsqu'on tient
07:25ce type de propos, on sait exactement qui on vise
07:27et qui on va chercher pour passer à l'acte
07:29et donc ça si vous voulez
07:31il faut à un moment donné se donner
07:33les moyens de faire
07:35la guerre à ceux qui nous font la guerre en France
07:37aujourd'hui et nous auxiliaires
07:39de justice pour faire la guerre on a nos
07:41codes et on a nos magistrats
07:43si nos magistrats ne prononcent pas de sanctions
07:45qui érigent des remparts entre cette
07:47haine qui va crescendo
07:49en France partout
07:51qui se répand partout et dont on voit
07:53chaque jour les résultats
07:55et bien on n'a plus de protection
07:57en fait, donc nos magistrats doivent
07:59nous servir de rempart face à cette
08:01islamisation et face à cette radicalisation
08:03qui est en train de frapper toute notre jeunesse
08:05parce qu'on est encore face à un jeune homme qui a tenu
08:07ses propos. Oui, 27 ans, c'est pas
08:09si jeune que ça non plus, c'est pas un ado
08:11c'est ce qu'il dit quand il dit ça
08:13c'est pas un ado mais on n'est pas sur
08:15quelqu'un de 50 ans
08:1760 ans, on voit que c'est quelqu'un qui démarre
08:19quand même un peu dans la vie et donc il faut véritablement
08:21que nos magistrats mettent un
08:23stop. Jean-Sébastien Pinjou.
08:25Malheureusement non seulement une partie des magistrats
08:27parce que c'est une partie des magistrats seulement
08:29ne mettent pas un stop
08:31mais ils participent à l'offensive menée par les
08:33islamistes pour être en
08:35permanence dans des actions judiciaires contre
08:37un certain nombre de médias. Pour en faire l'objet je peux vous le dire
08:39donc vous parliez du droit de la presse
08:41et de cette étonnante clémence dans le cas là
08:43moi je vais vous donner une décision dont nous avons
08:45fait l'objet à Atlantico. Pour une erreur concernant
08:47Karim Benzema. Une erreur
08:49de photo au moment où il y avait eu la rixe
08:51entre les deux rapports en ligne
08:53Bouba et Carice. Par
08:55erreur une photo sur la carrière de Bouba
08:57et Karim Benzema allait être publiée
08:59sur Atlantico puis ils venaient de tourner dans un site ensemble
09:01Karim Benzema a attaqué pour atteinte
09:03à son image. C'est resté moins de 20 minutes en ligne
09:05c'était vu par moins de 200
09:07personnes. Ca nous a coûté plus de 6 mois
09:09de revenus. Au motif que nous serions
09:11dans une hostilité idéologique
09:13supposée vis-à-vis de monsieur Benzema
09:15la réalité d'une partie de la magistrature
09:17française c'est celle là. C'est à dire qu'il participe
09:19à l'islamisation. Et pour passer
09:21à toute autre chose j'entendais ce matin la cheffe de la
09:23police de Berlin qui disait je recommande
09:25aux homosexuels de ne plus
09:27se rendre dans les quartiers à Dominante
09:29et si ça ça ne
09:31constitue pas un renoncement
09:33de facto de la concrétion
09:35de l'aveuglement. Je ne sais pas dans quelles proportions
09:37face à la stratégie d'antrisme des
09:39islamistes et d'emprise sur la société
09:41française. Je ne sais pas ce qu'il croit.
09:43Très vite, ce qui est très inquiétant
09:45c'est cette impunité régulière
09:47si vous voulez. Ca qui fait peur et surtout
09:49dans le cadre de l'éducation nationale. Parce que tout vient
09:51de là. Si on veut éviter justement qu'il y ait autant de
09:53dérapages, il faut que cette éducation soit très forte
09:55Moi je me souviens, je prends mon exemple dans le site HLM
09:57d'Orly. On avait un minimum de respect pour
09:59les profs. Et surtout quand les élèves faisaient
10:01des bêtises. Mais vous vous leviez j'imagine
10:03pour rentrer dans la classe. On se levait.
10:05Déjà mais surtout quand certains élèves faisaient des
10:07erreurs, voire pire parfois
10:09les parents venaient et sanctionnaient
10:11effectivement leurs enfants. Ce qui aujourd'hui
10:13c'est exactement l'inverse. C'est à dire qu'on a l'impression que les parents
10:15ou les grands-frères avec d'autres disent
10:17il faut aller plus loin. C'est ça qui aujourd'hui est très dangereux
10:19donc il faut sortir de cette haine
10:21retrouver effectivement ce lien dans la société
10:23française. Et ce que fait la justice aujourd'hui
10:25malheureusement elle ne fait pas son boulot. Parce que justement
10:27elle alimente cette haine et une sorte de
10:29soumission de cette justice.
10:31Petite pause, on sort dans un instant. On continue ce débat
10:33qui est passionnant. On évoquera aussi ce qu'a dit la cheffe
10:35de la police de Berlin qui conseille aux
10:37juifs et aux homosexuels d'être prudents
10:39dans certains quartiers de la capitale. On en est là.
10:41En Allemagne, en 2024.
10:43A tout à l'heure en France.