• il y a 3 jours
Avec Éric Métayer

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##SUD_RADIO_MEDIA-2024-11-20##

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Transcription
00:00Le 10h30, Sud Radio Média, Valérie Expert, Gilles Gansman.
00:05Bonjour à toutes et à tous, bonjour Gilles.
00:08Bonjour Valérie.
00:09Bonjour Éric Météier, on est ravis de vous recevoir ce matin.
00:11Vous êtes comédien, réalisateur.
00:13Vous étiez venu déjà sur Sud Radio, je crois que c'était pour nous parler des chatouilles à l'époque.
00:18Et vous venez pour nous parler d'une fiction ce soir à ne pas manquer sur France 2.
00:22C'est une soirée continue à l'occasion de la journée internationale des droits de l'enfant.
00:26C'est une fiction signalement que vous avez réalisée.
00:29Je vous disais tout le bien que j'en pensais juste avant que nous commencions.
00:33C'est très fort.
00:34Pour moi, ça vaut un film cinéma parce que c'est une réalisation extrêmement dense,
00:41extrêmement précise, qui met en relief la dramaturgie de la situation.
00:48C'est à partir d'une histoire vraie, d'une petite fille, Karine, qui est maltraitée par ses parents.
00:52Sa tante a tout fait pour la sauver.
00:55Là, on voit tous les dysfonctionnements auxquels aujourd'hui sont confrontés encore.
00:59On en a parlé avec Ophélie Meunier vendredi.
01:02Les dysfonctionnements de la justice, de l'aide sociale à l'enfance et des situations ahurissantes.
01:07Comment il est arrivé ce film à vous ?
01:10Il est arrivé par le producteur qui m'a présenté le livre et qui m'a dit
01:15« Je voudrais qu'on en fasse une fille ».
01:18Il y avait déjà un scénario.
01:21Quand j'ai lu l'histoire, je lisais ça malheureusement comme un roman.
01:26Ce qu'il faut dire, c'est que c'est une histoire vraie.
01:28C'est une histoire vraie. J'ai lu l'histoire.
01:30Sincèrement, plus j'avançais, plus je me disais que ce n'était pas possible.
01:32C'est infernal.
01:34Comme on était parti d'échatouilles sur le rapport à la victime,
01:40avec Andréa, tout d'un coup, je voyais la suite de quelque chose
01:46qui était de pouvoir parler d'un deuxième volet qui serait le côté juridique.
01:51On ne peut pas faire pire. J'avais envie d'en parler.
01:55Il y a Cécile Bois qui est formidable, qui a eu un prix à La Rochelle.
01:59Oui, Cécile a eu un prix de meilleure interprétation féminine.
02:03Il y a Odile Villemin qui est absolument incroyable,
02:06méconnaissable en mauvaise mère.
02:09Et puis Bruno Solo en patron de l'ASE.
02:15Et l'aveuglement, c'est révoltant.
02:19C'est l'impression qu'ils font bien.
02:22Je n'ai pas voulu tomber dans la caricature.
02:26On a deux ou trois méchants et on a les gentils.
02:29Malheureusement, la méchanceté ne vient pas obligatoirement de quelqu'un de méchant.
02:33Elle vient d'une structure, d'un rapport.
02:37Dans le film, la tante vient en disant qu'elle est sûre que sa fille est maltraitée.
02:47Elle sort et dit à son assistante qu'elle va les appeler et les voir.
02:54Elle dit comment ça les appeler ? On n'y va pas comme ça tout de suite.
02:57Non, on ne peut pas aller chez les gens sans les prévenir.
03:00Rien que cette attitude-là fait que dans l'image d'après,
03:03on voit une petite fille modèle, on voit une maison modèle.
03:06Une maison propre alors qu'on a vu que c'était un bordel incroyable.
03:09Toutes ces choses-là sont des incohérences, des fonctionnements
03:13qui ne sont pas liés qu'à la personne, qui sont liés à tout le système.
03:16À tout le système, la juge aussi. On va y revenir.
03:18Avec le père qui disait jouer dehors, ma chérie.
03:20C'est le zapping.
03:26Valérie, Eric, la colère des agriculteurs ne faiblit pas.
03:30Hier même, les actions se sont durcies.
03:32Petit tour des opérations dans toute la France, dans le 20h de France 2.
03:36Les uns après les autres, ces tracteurs déversent le contenu de l'Urbaine
03:41devant les grilles de la préfecture d'Agen.
03:43Même chose devant la mairie de Pessac, à la frontière espagnole.
03:47Les camions étrangers sont contrôlés par des agriculteurs en colère.
03:50Il faut regarder d'où ils viennent, chez qui il va et d'où la promenade.
03:54Deuxième jour de mobilisation, la coordination rurale
03:57entre dans la contestation avec ces actions coup de poing.
04:00On est partis pour durer. Nous on a tout ce qu'il faut.
04:03On a des remarques pleines partout.
04:05On a l'expérience maintenant d'il y a dix mois.
04:08On est au top, il n'y a pas de problème.
04:09Nos salaires ont été divisés par deux.
04:11Le problème c'est qu'on n'arrive plus à vivre.
04:12Je suis obligé d'aller travailler à l'extérieur, en plus dans notre exploitation,
04:14pour sauver l'exploitation.
04:16Ce qu'il dénonce, la concurrence déloyale venue des pays étrangers.
04:21J'imagine que vous reviendrez sur les agriculteurs dans vos débats.
04:25J'imagine que ça vous touche tout ce qui se passe.
04:27Oui, mais en plus on en revient toujours à la même chose,
04:29c'est que c'est la société qui bouge plus qu'on ne bouge pour eux.
04:36C'est toujours le même problème.
04:38J'imagine que le réalisateur que vous êtes suit avec attention,
04:41parce qu'évidemment c'est des thèmes qui vous tiennent à cœur,
04:44le procès Pélico.
04:46Oui.
04:47J'imagine, j'ai choisi le son évidemment pour vous.
04:50Hier, pour la dernière fois, Mme Pélico a parlé en dernier.
04:55Elle a pris la parole pour la dernière fois.
04:57C'est peut-être la dernière fois qu'elle parlait à son ex-mari.
05:00Mais c'est surtout la parole de ses deux fils et de sa fille hier
05:04qui ont marqué le tribunal.
05:06Après le face-à-face avec leur père,
05:08David, suivi de son frère Florian Pélico, apparaissent désabusés.
05:13Nous sommes toujours à la recherche de la vérité.
05:15Est-ce qu'à l'issue de ce procès, on ne l'aura probablement pas ?
05:18Les deux frères ont été entendus pour la première fois
05:20par la cour criminelle d'Avignon.
05:22Pour la fratrie, avec leur sœur Caroline,
05:25une question est au cœur du procès.
05:27Dominique Pélico a-t-il aussi abusé de ses propres enfants et petits-enfants ?
05:31Je suis donc victime de soumission chimique de la part de mon père
05:34à des fins d'abus sexuels.
05:36Et ça, c'est une conviction.
05:38Et malheureusement, je n'ai pas les preuves.
05:40Je n'ai pas les preuves matérielles, toxicologiques, tangibles
05:43pour pouvoir le faire valoir dans cette cour.
05:47Lui n'est l'effet, évidemment.
05:49Bien sûr, oui.
05:51Mais ce que je trouve complètement fou dans ce genre de procès,
05:55c'est qu'on se rend compte quand même que même en ayant des vidéos,
05:58ils arrivent quand même à expliquer que peut-être,
06:02quand même j'étais pas vraiment...
06:04Mais on a des vidéos !
06:06Donc ça prouve que quand on n'a pas de vidéos
06:08et qu'une femme va se défendre,
06:10c'est très très compliqué.
06:12Quand vous lisez les comptes rendus que font les journalistes,
06:17c'est vertigineux ce qu'il s'y passe dans ce procès.
06:20La défense des accusés, les perversions, pardon,
06:23d'aller à ce point-là dans le sordide.
06:27Voilà, ça m'interroge quand même toujours.
06:29Et justement, comment vous expliquez,
06:31vous qui avez traité ce sujet,
06:33qu'un homme puisse violer sa propre fille,
06:35aussi bien dans le procès Pélico ou dans l'échatouille,
06:38comment vous comprenez ce mécanisme ?
06:42C'est juste de la perversité ou il y a autre chose derrière ?
06:46Je ne le comprends pas.
06:48C'est comme analyser l'infini.
06:51J'essaie d'analyser quelque chose, mais je n'arrive pas.
06:54De toute façon, il y a déjà des victimes
06:58qui deviennent les bourreaux.
07:02Il y en a quand même un parce que c'est très souvent
07:05renouveler et reproduire.
07:07Mais je ne peux pas le...
07:11C'est une maladie.
07:14C'est quelque chose d'intérieur qui est tellement profond
07:18que lui-même n'arrive pas à s'en sortir.
07:22Je pense que dans le procès Pélico,
07:26ça n'enlève rien à la perversité, mais c'est des malades.
07:30Et on a peu parlé de la soumission chimique dans ce procès,
07:33qui est quand même au cœur des débats.
07:36Justement, on va arriver à la chimie, entre guillemets,
07:40car un autre procès démarre aujourd'hui,
07:43ça attire l'attention des médias.
07:46J'entendais que la salle d'audience était pleine
07:48et qu'il y avait eu une deuxième salle ouverte
07:50pour le procès de Pierre Palmade.
07:52Vous avez compris ce dont j'avais parlé.
07:54Le procès de Pierre Palmade, qui a démarré tout à l'heure,
07:57il est arrivé d'ailleurs au procès.
08:00Hier, dans cet avou, l'avocat de la famille était sur le plateau.
08:04Il a expliqué ce qu'il attendait de ce procès
08:07face à un homme qui est aussi brisé.
08:10Est-ce qu'il est audible, Pierre Palmade,
08:12quand il dit que sa vie aussi a été détruite ce jour-là ?
08:15Probablement que sa vie a été détruite.
08:17Probablement que c'est très compliqué pour lui depuis.
08:19Probablement qu'il y a une espèce de mort sociale.
08:21Mais du côté de mes clients, c'est autrement plus compliqué.
08:25C'est un enfant qui ne naîtra jamais.
08:27C'est un petit garçon qui a balayé d'un revers de main
08:31l'insouciance d'une vie à l'âge de 6 ans.
08:34C'est un père qui s'est vu mourir et qui a vu son fils
08:37quasiment mourir sous ses yeux,
08:39et qui a vu que les pronostics vitaux de chacun étaient engagés.
08:42C'est eux qui vont devoir affronter et confronter
08:45cette vie compliquée aujourd'hui.
08:47Pierre Palmade sera présent demain à l'audience ?
08:49Les dernières informations que j'ai, c'est qu'il sera présent à l'audience.
08:52Il est bien arrivé au procès à 9h30 sous les caméras de télévision.
08:57Vous connaissiez Pierre Palmade ?
08:59Vous aviez déjà travaillé avec lui ?
09:00Oui, je le connaissais.
09:02Vous saviez qu'il avait des problèmes de drogue ?
09:04Oui, bien sûr.
09:05Tout le monde le savait.
09:06C'était difficile de ne pas le savoir.
09:08Là, c'est difficile pour moi,
09:11parce que je suis conscient de ce que je fais.
09:17Si je bois, je bois.
09:18Si je fume, je fume.
09:19Si je fais, je fais.
09:20Je suis conscient.
09:22Quand je monte dans la voiture sous alcool,
09:26je sais que j'ai un flingue à la main.
09:28Et vous comprenez Muriel Robin
09:30qui interdit qu'on joue ses spectacles
09:32qui ont pu être co-écrits ?
09:34Des gens lui tournent le dos, c'est une question très compliquée.
09:38C'est autre chose.
09:39Parce que là, c'est d'abord vivre.
09:45Maintenant, un Bertrand Cantat que je vois sur scène,
09:49j'ai beaucoup plus de mal.
09:50Parce que là, je suis une personne publique
09:52et je ne peux pas considérer
09:53quand je sais ce qu'il s'est passé
09:55et que j'ai le procès verbal.
09:59D'ailleurs, comment c'était Nadine Trintignant
10:02au moment où elle est morte.
10:04Je ne peux pas.
10:05Je ne visualise pas
10:06comment quelqu'un peut aller le regarder sur scène.
10:08Par contre, qu'il écrive dans son coin,
10:10même sous un autre nom.
10:12Cet homme est vivant.
10:14Je ne peux pas l'empêcher de vivre.
10:16Mais publiquement, c'est compliqué.
10:18C'est compliqué.
10:19Alors Éric Méthier, vous allez être content d'être venu
10:21parce que je tiens le scénario de votre prochain film.
10:24Je vous propose que Jacques Expert,
10:26spécialiste des polars et des thrillers,
10:28l'écrive.
10:29Merci.
10:31Tout démarre avec la découverte il y a une semaine
10:34d'un pied dans une chaussure
10:36et un pied sectionné
10:38qu'on retrouve seul dans une chaussure.
10:40La suite, TF1 le raconte.
10:43Des pieds coupés retrouvés tout près de la Seine
10:45dans les Yvelines.
10:46Une promeneuse marchait sur les bords du fleuve
10:48à Méricourt
10:49lorsqu'elle a fait cette découverte macabre.
10:51Comme j'étais très pressée,
10:52j'avais un rendez-vous.
10:53J'étais avec la chaîne.
10:54On a continué notre chemin.
10:55Au retour, je l'ai vu aussi.
10:56Je me suis dit, c'est bizarre quand même.
10:58Si jamais elle est encore là ce soir,
11:00je ferai quelque chose.
11:01Et c'est mon amie Corine
11:02qui est passée derrière moi
11:03qui l'a vue, qui elle l'a prise en photo
11:05et a appelé la mairie.
11:06La gendarmerie a ensuite ratissé toute la zone.
11:09Ils vont retrouver assez rapidement
11:11une deuxième chaussure de randonnée
11:13avec un autre pied humain à l'intérieur.
11:15Les pieds ont littéralement été sectionnés.
11:17À ce stade de l'enquête,
11:18il est impossible de dire
11:19s'il s'agit d'un homme ou d'une femme.
11:21Aucun corps n'a été découvert
11:23et l'on ne connaît pas l'identité
11:24du propriétaire de cette paire de chaussures
11:26Décathlon en taille 43.
11:29C'est presque un sketch ça !
11:31Chaussures Décathlon en taille 43 !
11:34Tout est dingue dans cette histoire.
11:35Il y a Nadia qui dit
11:36je repasserai s'il est encore là,
11:37j'irai peut-être chez les SNIC.
11:39Là, je n'ai pas vraiment le temps mais...
11:41Je ne vous ai pas menti,
11:42ça peut être un bon début de scénario.
11:44Ah oui non mais c'est un très bon début de scénario.
11:46La découverte d'une chaussure
11:47avec un pied coupé dedans.
11:48Oui mais c'est surtout qu'en plus
11:49il se préoccupe plus de savoir
11:50qui a pommé sa chaussure
11:51que qui a pommé son pied.
11:53Moi si vous savez,
11:54si quelqu'un a acheté en taille 43
11:56chez Décathlon...
11:59Vous aviez joué dans Hiver 54.
12:07Comment vous avez réagi
12:08aux révélations sur l'abbé Pierre ?
12:10Surtout qu'en plus je l'avais rencontré
12:11l'abbé Pierre.
12:12Il était venu sur le tournage
12:13donc je l'avais rencontré.
12:14Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
12:16C'est terrifiant.
12:18Là où on est toujours pris,
12:20c'est de se dire
12:21tout ce qui a été fait,
12:23le combat qu'il a mené,
12:24on a envie de le dissocier.
12:25Mais je ne peux pas le dissocier.
12:27Il fait partie de cet homme
12:29et cet homme a fait des victimes
12:32en même temps qu'il en sauvait d'autres.
12:34Mais sans le savoir,
12:35vous l'admiriez ?
12:36Si vous saviez pas ce qui se passait ?
12:38Bien sûr que je vais l'admirer.
12:39Je vais dire,
12:40ce gars,
12:41je voyais quand on voit le film
12:43et qu'on voit ce gars
12:44qui va prendre le micro
12:45qui va dire comment,
12:46qui va interpeller l'Assemblée nationale,
12:48qui va faire construire des maisons
12:51pour permettre à quelque chose
12:54qui n'avait pas du tout été pris en compte.
12:56Oui, je vais l'admirer.
12:58Mais de l'autre côté,
12:59je ne peux pas passer outre.
13:01Maintenant,
13:02il y a une association qui existe,
13:04tant mieux,
13:05elle continue à exister.
13:06Elle a changé de nom.
13:07C'est la face sombre des individus.
13:09C'est ce qui est toujours troublant
13:12et ce qui nous ramène aussi
13:14à la fiction de ce soir.
13:15C'est-à-dire des gens qui,
13:16en apparence,
13:17enfin eux,
13:18ils sont un peu tordus quand même,
13:19les parents,
13:20mais en apparence,
13:21paraissent être des bons parents
13:22qui généralement laissent faire des choses abominables.
13:24Oui, mais c'est...
13:25Alors, dans l'histoire, là,
13:27ce qu'on voulait,
13:28c'était montrer que
13:29dans n'importe quel milieu,
13:34il peut se passer quelque chose.
13:36Parce que j'ai entendu un jour un politique me dire,
13:51quand je parlais,
13:52mais très haut placé,
13:53quand on parlait de pédocriminalité
13:55et qu'il m'avait dit
13:56la pédocriminalité,
13:58oui, ça c'est le problème de l'alcool
14:00et de la pauvreté.
14:01Quand j'entends ça,
14:02je fais,
14:03on s'en sortira jamais,
14:04si vous pensez ça.
14:06Comme les femmes battues,
14:07c'est pas que dans les milieux sordides.
14:09Non, c'est pour ça qu'on a essayé dans le...
14:14Oui, dans le film,
14:15de montrer une famille français-moyen.
14:17Oui, il y a un travail.
14:18Maintenant,
14:19on connaît le fond de la véritable histoire.
14:21Encore une fois,
14:22la victime est devenue bourreau,
14:24parce que sa mère a vécu un viol,
14:28a vécu...
14:29On l'apprend un peu plus tard.
14:30On l'apprend plus tard,
14:31et il fallait...
14:32Il fallait peut-être être un peu plus vigilant.
14:33Allez, je vais vous faire plaisir, Valérie,
14:35après avoir donné du travail à votre mari.
14:37Je vous fais également plaisir,
14:39c'est vraiment...
14:40Vous savez qui a été invité,
14:41dans cet Alvou,
14:42pour le live ?
14:43Non.
14:44Julien Doré,
14:45avec une chorale gospel.
14:46Oui, c'est bien.
14:47Je vous fais plaisir.
14:49Prends-moi la main, viens danser
14:52J'ai du soleil sur la peau
14:56J'ai dans la tête un bon go
14:59J'ai dans le coeur un oiseau
15:03Super album de reprise,
15:06assez inattendu,
15:07parce que sous les sunlight des tropiques,
15:09réarrangé comme ça, réorchestré.
15:11Au lieu d'avoir le...
15:12J'ai les soleils des tropiques...
15:14Et alors, il a repris,
15:15c'est mention spéciale,
15:16Cuitas et Bananas de Philippe Rizoli.
15:18Il faut qu'on le réécoute,
15:20parce que c'est formidable.
15:21C'est en espèce de jazzy.
15:23C'est génial.
15:24Allez, on se retrouve dans un instant.
15:25On va peut-être moins rire avec vous,
15:27Éric Météier.
15:28Dans un instant,
15:29vous avez réalisé,
15:30signalement,
15:31cette fiction à ne pas manquer.
15:32Fiction coup de poing.
15:33C'est la journée internationale
15:35des droits de l'enfant.
15:36Et je trouve que c'est en train
15:37de bouger un peu en ce moment.
15:39Il y a des articles,
15:40de part et d'autre,
15:41pour dénoncer l'inaction,
15:42ou en tout cas,
15:43les dysfonctionnements.
15:45C'est ce soir sur France 2.
15:46Une soirée continue,
15:47à tout de suite.
15:58L'invité du jour,
15:59c'est Éric Météier,
16:00comédien réalisateur.
16:01Vous réalisez la fiction
16:03qu'on va voir ce soir
16:04sur France 2.
16:05Signalement,
16:06c'est à 21h15.
16:07La soirée continue
16:08à l'occasion
16:09de la journée internationale
16:10des droits de l'enfant.
16:11Grande soirée,
16:12puisque ce sera prolongé
16:13par un débat.
16:14Comment prolonger
16:15les enfants en danger ?
16:16Présenté par Carole Gessler.
16:17Et seront présentes,
16:18notamment,
16:19Karine et Laurence Brunet-Jamboux,
16:21qui sont les deux protagonistes
16:23du film.
16:24En fait,
16:25c'est leur histoire.
16:26Les vraies personnes,
16:27la vraie victime,
16:28qui est Karine.
16:29Vous avez gardé le nom,
16:30d'ailleurs.
16:31Laurence,
16:32qui est sa tante,
16:33qui a tout fait
16:34pour la sauver
16:35d'une famille maltraitante.
16:36Et qui,
16:37c'est la victime
16:38qui est Karine.
16:39C'est la victime
16:40maltraitante.
16:41Et qui s'est battue.
16:42Et qui a,
16:43elle-même,
16:44été accusée.
16:45Je vous ai parlé
16:46de cette scène.
16:47Je voudrais qu'on en parle
16:48avec nos auditeurs.
16:49Que nos auditeurs entendent.
16:50Parce que moi,
16:51j'ai été très surprise.
16:52Cette tante qui se bat.
16:53Qui fait des signalements.
16:54Neuf signalements,
16:55je crois,
16:56au total.
16:57Douze en tout.
16:58Elle se retrouve
16:59attaquée par les parents.
17:00Donc,
17:01par sa propre belle-sœur.
17:02Pour dénonciation calomnieuse.
17:04Et elle est obligée
17:05de faire une lettre d'excuse.
17:06Oui.
17:07Personne n'y croyait.
17:08Quand on a fait la lettre,
17:09enfin,
17:10quand on a filmé la lettre,
17:11les gens de mon équipe faisaient,
17:12oui,
17:13bon,
17:14dans le scénario,
17:15c'est un peu énorme.
17:16Je dis,
17:17mais non,
17:18c'est la vraie lettre.
17:19Mais si,
17:20c'est un peu énorme.
17:21Il a fallu que je monte
17:22la vraie lettre
17:23pour qu'on voit dans le film
17:24tout ce qui est dans le film.
17:25Or,
17:26rapports familiaux.
17:27Parce que là,
17:28par contre,
17:29on n'a pas les données.
17:30On le sait.
17:31On a construit,
17:32là,
17:33par rapport à une fiction,
17:34un peu plus.
17:35Mais tout ce qui est factuel
17:36dans les lettres et les choses,
17:37sont les choses vraies.
17:38Alors,
17:39je précise que,
17:40quand même,
17:41il est important que le film,
17:42il est regardable dans le sens
17:43que c'est plus un film de combat
17:44et d'ouverture
17:45et de vie.
17:46Parce que je n'ai pas envie
17:47que les gens se disent,
17:48oh là là,
17:49c'est incroyable.
17:50Non,
17:51non,
17:52c'est extrêmement bien filmé.
17:53C'est bien filmé parce que...
17:54Ça raconte,
17:55ça raconte une chose
17:56qui est,
17:57voilà,
17:58c'est factuel.
17:59De toute façon,
18:00on est très vite embarqués.
18:01On est embarqués par le film.
18:02Moi,
18:03je peux vous dire,
18:04j'ai commencé à regarder.
18:05J'ai été obligée de m'arrêter
18:06parce que j'avais un rendez-vous.
18:09Je voulais vraiment voir,
18:10et pas tellement,
18:11on n'attend pas la fin
18:12comme dans un thriller,
18:13mais on veut vraiment voir l'évolution
18:14et de se dire,
18:15mais est-ce que cette gamine
18:16va être...
18:17Il y a bien quelqu'un
18:18qui, à un moment,
18:19va réagir.
18:20Et ce qui est formidable,
18:21c'est qu'effectivement,
18:22ce n'est pas manichéen.
18:23C'est-à-dire que,
18:24encore une fois,
18:25le rôle de Bruno Solo,
18:26on peut redire
18:27ce que vous avez dit au début.
18:28Qui est le patron de l'ASE.
18:29Qui est le patron de l'ASE.
18:30Il pense qu'il fait bien, quoi.
18:31Et Madame...
18:32Oui,
18:33il y a une scène
18:34dans laquelle je pense,
18:36l'instituteur va appeler Laurence
18:38pour lui dire,
18:39écoutez, je vous appelle
18:40parce que ça y est,
18:41la gamine m'a dit
18:42ce qui lui est arrivé.
18:43Il ne faut pas le raconter.
18:44Non, mais c'est complètement délirant.
18:47Encore une fois,
18:48on fait...
18:49Ce sont les institutions.
18:51Il y a tout à revoir.
18:52C'est lui qui a peur de parler,
18:53l'instituteur.
18:54Mais oui,
18:55c'est pour ça.
18:56Je ne voulais pas tout dire,
18:57mais je dis que c'est vrai.
18:58Tout d'un coup,
18:59il y a...
19:00On fait,
19:01mais ce n'est pas possible.
19:02Ce n'est pas possible.
19:03Comment on fait
19:04qu'on réalise une fiction
19:05avec des gens
19:06qui ont existé ?
19:07Comment ne pas les trahir ?
19:08Et comment,
19:09d'un seul coup,
19:10ce qui va être à l'écran
19:11va être la vérité
19:12que les gens vont voir ?
19:13C'est-à-dire que nous,
19:14on n'a pas l'occasion
19:15d'être des interviewés,
19:16Karine et Laurence.
19:17Donc,
19:18ce que nous,
19:19on va voir ce soir
19:20ou ce que nous,
19:21on a vu avec Valérie avant,
19:22pour nous,
19:23c'est la vérité.
19:24Donc,
19:25comment ne pas trahir
19:26leur vérité ?
19:27D'abord,
19:28je me suis posé la question.
19:29On s'est posé la question
19:30de l'écriture.
19:31On s'est posé la question
19:32de l'écriture.
19:33C'est-à-dire...
19:34Vous savez,
19:35c'est comme quand,
19:36tout d'un coup,
19:37il vous arrive quelque chose
19:38dans la vie,
19:39je vais vous le raconter
19:40et vous allez faire...
19:41Il y a un nombre
19:42de trucs autour
19:43qui ne peuvent être
19:44compréhensibles et douloureux
19:45que pour la personne
19:46qui l'a vécu.
19:47Puis alors,
19:48moi,
19:49j'avais fermé la porte
19:50et en fait...
19:51Non, non, attends,
19:52deux secondes,
19:53il y a trop de choses là.
19:54Donc,
19:55on a essayé
19:56de faire quelque chose
19:57où vous,
19:58vous ressentez
19:59tous ces moments.
20:00On a enlevé
20:01l'écriture.
20:02Des choses dures aussi,
20:03il y en avait plein.
20:04C'est ce que je disais
20:05avec Laurence.
20:06On disait,
20:07j'aurais voulu mettre
20:08toute cette violence
20:09mais si je mets
20:10toute cette violence,
20:11il est illisible le film.
20:12Parce que vous m'avez dit
20:13hors antenne,
20:14on s'est pris un petit café
20:15et vous m'avez dit,
20:16mais Karine,
20:17en regardant le film,
20:18donc la petite fille
20:19qui a subi tout
20:20ce que vous allez voir
20:21ce soir,
20:22elle,
20:23c'est encore plus violent
20:24que ce qu'on voit
20:25dans le film.
20:26Oui, bien sûr,
20:27c'est plus violent.
20:28C'est plus violent
20:29mais c'était,
20:31ce matin,
20:32il y a un article dans le Parisien,
20:33Laurence,
20:34elle dit,
20:35tout est vrai
20:36mais on ne montre
20:37que 30% des violences
20:38qu'elle a subies
20:39et de mon combat.
20:40C'est-à-dire que
20:41c'est déjà l'horreur
20:42dans ce que vous montrez
20:43mais elle,
20:44elle dit,
20:45ça a été encore pire.
20:46Ce n'était pas possible
20:47parce qu'en réalité,
20:48la problématique,
20:49elle vient du début
20:50de la naissance,
20:51de la violence,
20:52puis il y a d'autres choses
20:53qui se sont passées après
20:54où je mets
20:552-3 mots dessus.
20:56Ce n'est pas possible.
20:57Donc on a vraiment
20:58essayé de montrer
20:59ce qu'on avait envie
21:00de montrer aussi,
21:01c'est la partie vitale,
21:02c'est le combat
21:03de Laurence
21:04et pas de s'arrêter
21:05à ce qu'était
21:06l'horreur
21:07de ce qu'elle a vécu.
21:08Est-ce que ses parents,
21:09les parents
21:10qui sont violents
21:11avec cette fille,
21:12est-ce que vous pensez
21:13qu'ils l'aiment ?
21:14Je ne peux pas
21:15vous dire.
21:16Je pense que
21:17celui qui,
21:18pour moi,
21:19celui qui a le moins
21:20de défense,
21:21c'est Christophe Lovion,
21:22celui qui joue
21:23le rôle du père.
21:24Je dis,
21:25c'est très difficile
21:26parce que
21:28La mère,
21:29elle a une raison.
21:30Elle a des raisons
21:31derrière.
21:32On l'apprend
21:33dans le film.
21:34Elle n'a pas des raisons.
21:35Ce n'est pas le bon terme.
21:36Mais on sait pourquoi.
21:37On comprend pourquoi
21:38il y a quelque chose
21:39qui s'est cassé au fond.
21:40Elle est détruite,
21:41cette femme.
21:42Lui,
21:43il aime l'argent
21:44et la médecine.
21:45J'ai du mal
21:46à le défendre.
21:47Mais les autres,
21:48c'est difficile.
21:49Je pense que
21:50il n'y a pas d'amour,
21:51elle est cassée.
21:52C'est difficile
21:53à défendre.
21:54C'est difficile
21:55à défendre.
21:56Elle n'a pas d'amour,
21:57elle est cassée.
21:58Cette femme,
21:59elle est...
22:00Qu'est-ce qu'elle est devenue
22:01Karine en ce moment ?
22:02Karine,
22:03maintenant,
22:04elle travaille
22:05à l'aide sociale
22:06à l'enfance.
22:07Elle s'est formée
22:08à ces métiers-là.
22:09Je croise les doigts
22:10pour qu'on lui donne un poste
22:11parce que visiblement,
22:12ça doit être difficile
22:13pour elle
22:14de trouver un poste
22:15étant donné que
22:16l'ASE est quand même
22:17bien impliquée dans l'histoire.
22:18Donc j'espère
22:19qu'on va entendre
22:20lui donner un poste.
22:21Je fais passer le message.
22:22Mais au-delà du film,
22:23il y a un réel problème
22:24avec l'ASE.
22:25C'est l'ASE qui a lancé
22:26cette lettre,
22:27cet appel
22:28aux politiques
22:29en disant
22:30qu'on ne peut pas laisser.
22:31Il y a eu deux reportages
22:32de Zones Interdites
22:33sur le sujet.
22:34Elle me dit même
22:35que quand on a voulu
22:36montrer le bien,
22:37des choses bien,
22:38on n'en a pas trouvé.
22:39Alors oui,
22:40il y a des éducateurs
22:41qui font bien leur boulot,
22:42mais il y a des dysfonctionnements
22:43terribles
22:44et tout le monde s'en fout,
22:45visiblement.
22:46On s'en fout,
22:47mais on va revenir
22:48toujours aux mers de la guerre.
22:49C'est l'argent.
22:50C'est que ce que dit Bruno,
22:51on a trois juges,
22:53qu'est-ce qu'ils voulaient faire
22:54pour 400 dossiers ?
22:56Comment voulez-vous
22:57qu'on puisse faire ?
22:58En Espagne,
23:00ils ont mis l'argent
23:01sur la table pour le faire
23:02et ça a réduit les choses.
23:03Nous, en France,
23:04on fait du colmatage.
23:06On appuie sur un trou
23:08de la coque
23:09et il y a une fuite
23:10de l'autre côté.
23:11À un moment donné,
23:12ça prend l'eau,
23:13ce n'est pas possible.
23:14L'enfance,
23:15c'est l'avenir
23:16de notre pays.
23:17Parce qu'on voit souvent
23:18dans les faits divers
23:20que ce sont des gens
23:21qui eux-mêmes
23:22ont été enfoyés,
23:23qui ont été maltraités,
23:24qui se retrouvent aujourd'hui
23:26à commettre
23:27des actes de délacérance
23:28et à reproduire
23:29ce qu'ils ont vécu.
23:30Il y a une reproduction,
23:31c'est la seule vision
23:33qu'on a de la vie.
23:34Comment voulez-vous ?
23:35C'est pour ça que je dis
23:36que Karine s'en sort.
23:37Elle, elle dit
23:38qu'elle regarde devant.
23:39Laurence, elle,
23:40c'est plus lourd.
23:41Elle l'a vraiment,
23:42elle l'a marquée à vie.
23:43Laurence,
23:44elle trimballe
23:45tout ce qu'elle a connu
23:46de cette gamine
23:47plus ce qu'elle a vécu.
23:48Maintenant, je disais,
23:49ce qui a pu changer en dix ans,
23:51c'est pour ça que tous ces films,
23:53pas que ce que je viens de faire
23:54et de ce qu'on a fait
23:55avec Les Chatouilles,
23:56mais tous ces films,
23:58tous ces propos
23:59amènent, j'espère,
24:00à changer les choses.
24:01Il y a dix ans,
24:02les gens venaient nous voir
24:03derrière,
24:04après la projection,
24:05pour dire
24:06j'ai été victime.
24:07Mais voilà,
24:08dix ans plus tard,
24:09Karine est sur scène,
24:10prend le micro
24:11et dit voilà,
24:12j'ai vécu ce que vous venez
24:13sur l'écran.
24:14Donc, c'est ce que je mets
24:15à la fin du film.
24:16Écoutons-les,
24:17mais maintenant, ça va.
24:18Ça fait dix ans qu'on met
24:19écoutons-les.
24:20Libérer la parole,
24:21on l'a mis.
24:22Maintenant, c'est bon.
24:23Maintenant, il faut agir.
24:24Voilà, on n'en peut plus.
24:25Il y a le 119,
24:26qui est le numéro national,
24:27anonyme et gratuit,
24:28qui permet de signaler
24:29des violences subies
24:30par les enfants,
24:31qu'elles soient psychologiques
24:32ou physiques.
24:33Néanmoins, c'est un petit peu
24:34toujours la même chose.
24:35OK, on signale.
24:36Bah voilà, on a signalé,
24:37mais qu'est-ce qui se passe derrière ?
24:38On y revient dans un instant
24:39avec vous,
24:40Eric Metteyea,
24:41tout de suite.
24:49Le supplément média.
24:51Tout de suite, on reprend.
24:53On était en train de discuter
24:54avec Eric Metteyea,
24:55comédien, réalisateur.
24:57Vous réalisez « Signalement »
24:58à ne pas manquer ce soir
24:59sur France 2.
25:00Soirée continue,
25:01donc à l'occasion
25:02de la Journée internationale
25:03des droits de l'enfant.
25:04Regardez cette fiction
25:05qui est formidable.
25:06Ce n'est pas larmoyant,
25:07ce n'est pas violent,
25:08c'est tout en finesse,
25:09tout en subtilité.
25:10Pour moi, c'est un film de cinéma.
25:12Je vous l'ai dit au début,
25:13je trouve qu'il y a tout.
25:14Il y a la réalisation,
25:15il y a la musique,
25:16il y a les écrits,
25:17il y a une musique incroyable.
25:19Je ne sais pas qui est l'auteur,
25:21mais la musique est folle.
25:26Elle accompagne chaque scène.
25:28Il y a les scènes de fin
25:29avec la musique
25:30et il y a des montages
25:31tout en musique
25:32qui sont incroyables
25:33et qui sont cinématographiques.
25:35On rappelle que Cécile Bois
25:36a eu un prix d'interprétation,
25:37donc elle est vraiment formidable.
25:39On rappelle que le 119
25:40est un numéro national anonyme
25:42et gratuit
25:43pour ceux qui nous écoutent
25:44et qui voudraient signaler
25:45les violences.
25:46On pourra parler de la suite
25:48quand on fait un signalement.
25:50La soirée continue,
25:51présentée par Carole Gessler,
25:53avec Karine et Laurence Brunet-Jembut
25:56qui seront sur le plateau
25:58de Carole Gessler
26:00et qui sont celles
26:01dont l'histoire est racontée
26:03dans ce film.
26:05Elle témoigne aujourd'hui.
26:07On ne va pas faire le parallèle
26:09avec le procès Pellicot,
26:10mais c'est un peu ce que vous disiez.
26:11Aujourd'hui, les victimes n'ont plus honte
26:13et elles parlent.
26:14Elles parlent.
26:15Ça fait longtemps qu'elles parlent.
26:17Maintenant, elles se montrent.
26:19Oui, c'est ça.
26:20Je voulais vous demander.
26:22Il y a une petite fille
26:24qui joue le rôle.
26:25Comment, quand on est réalisateur,
26:27on va raconter le rôle
26:29à une petite fille
26:30qu'elle va jouer
26:31et qu'elle n'a sans doute pas connue
26:33comme histoire dans sa propre vie ?
26:35Comment ?
26:36Comment on lui raconte ça ?
26:38Comment on lui fait jouer ça ?
26:41Elle a quel âge ?
26:42Elle a 9 ans.
26:44Comment on dit à une petite fille de 9 ans
26:46que tu vas jouer ça, ça, ça ?
26:48Elle a un peu plus,
26:49mais elle fait 9 ans.
26:53Vous comprenez ma question ?
26:54Je comprends la question.
27:00C'est un peu ce qui s'est passé
27:01quand on a fait les chatouilles.
27:03C'est-à-dire qu'on s'est retrouvés
27:05avec des enfants qui sont...
27:07On caste autant,
27:09comme on disait avec Andréa,
27:10on caste autant les parents
27:12que la petite fille.
27:13J'ai besoin d'être sûr
27:14que derrière,
27:15il y a quelqu'un
27:16qui va maîtriser
27:18le rapport tournage
27:20et le rapport vie.
27:22Et deux,
27:23elle était extrêmement intelligente,
27:24donc elle a très vite compris
27:26ce qu'on était en train d'expliquer.
27:29Et deux,
27:31la troisième chose,
27:32c'est qu'on avait des vraies discussions
27:34et que ces discussions,
27:35elle était consciente aussi
27:37de ce qu'elle apportait
27:38et de quel était le combat
27:40pour les enfants.
27:42On travaille là-dessus.
27:43Après, quand on est sur le plateau,
27:45c'est ce que disait Cécile
27:48quand on était à La Rochelle,
27:49elle disait
27:50« Je suis désolé de dire ça,
27:51mais c'est un des tournages
27:52où je me suis le plus marré. »
27:54Parce qu'on n'arrêtait pas
27:56de déconner et de rigoler.
27:57Parce que sinon,
27:58vous ne vous tenez pas.
27:59Si vous rentrez dans le truc
28:01tel que c'est,
28:03ce n'est pas possible.
28:04On ne peut pas tenir 20 jours.
28:06Ce n'est pas la dernière
28:07à rire et à déconner.
28:08Cécile ?
28:09C'est celle qui lance.
28:13Dans le film,
28:14ce qu'on voit,
28:15c'est évidemment le dysfonctionnement
28:16de l'ASE,
28:17malgré toute la bonne volonté.
28:18C'est aussi les juges,
28:19la justice,
28:20ces dossiers qui s'empilent,
28:21ces juges qui regardent,
28:22qui tournent les pages
28:23un peu nonchalamment
28:24et qui jugent
28:25en disant encore
28:26une histoire de famille sordide.
28:28Et ça ne va pas plus loin
28:30parce qu'elle est débordée
28:31et elle dit
28:32« Allez, vous le mettez
28:33sur la pile classée. »
28:34C'est abominable.
28:35Comme l'ASE partout,
28:37ils ont une forme
28:38de quadrillage et de schéma.
28:40« Vous m'avez dit ce mot-là,
28:41ce mot-là, ce mot-là. »
28:42Ah bah tiens,
28:43ça rentre dans la case
28:44problème intrafamilial.
28:48Case B,
28:49ça veut dire
28:50la gamine,
28:52elle n'a plus le droit.
28:53C'est totalement déshumanisé.
28:57Bien sûr,
28:58si vous parlez avec Laurence,
29:00elle va vous dire
29:01qu'il y a aussi des êtres humains
29:03et des procureurs
29:06qui sont vraiment des gens
29:09qui ont été très très durs
29:11et qui sont durs
29:12dans leur personnalité.
29:13Mais là,
29:14ce n'était pas ça
29:15que je voulais mettre en place
29:16parce que sinon,
29:17ça voulait dire
29:18qu'il n'y a pas de dysfonctionnement.
29:19On est tombé que sur des gens méchants.
29:20Mais non,
29:21c'est la structure elle-même.
29:22C'est la structure,
29:23c'est ça qui est assez fin
29:24et assez subtil.
29:25Maintenant qu'on a dit tout ça,
29:26qu'il y a votre téléfilm,
29:27qu'il y a la journée mondiale
29:28de l'enfance,
29:29on fait quoi ?
29:30Concrètement.
29:31Vous dites
29:32qu'il faut agir concrètement.
29:33On fait quoi ?
29:34Je crois plus
29:35à la société civile
29:36qui bouge.
29:37Il y a des associations
29:39qui sont là
29:41pour vraiment aider les enfants
29:44et les protéger.
29:45Maintenant,
29:46on en revient...
29:47Mais ils ne sont pas au-dessus
29:48de la justice.
29:49La justice ordonne.
29:50C'est bien ce qui se passe
29:51dans votre série.
29:52C'est-à-dire que la justice ordonne
29:53qu'elle retourne chez ses parents
29:55ou elle va être brutalisée.
29:56Qu'est-ce qu'on fait ?
29:57Nous, on n'a pas le pouvoir.
29:59Là, c'est le pouvoir
30:00du politique
30:04qui peut essayer
30:05de faire quelque chose.
30:06Maintenant,
30:07j'ai envie de dire
30:08que l'urgence,
30:09pour moi,
30:10c'est la prévention.
30:11C'est avant.
30:12Ça veut dire
30:13que vous encouragez
30:14le signalement
30:15et la dénonciation ?
30:16Écoutez,
30:17ça, c'est que mon avis personnel.
30:18Parce que le film s'appelle
30:19comme ça.
30:20Je vous pose la question.
30:21Dans mon avis personnel,
30:22entre un doute
30:23et ne rien faire,
30:25je préfère le doute
30:26et signaler.
30:28Mais c'est compliqué.
30:30Oui,
30:31mais signaler
30:32m'amène à une investigation.
30:34Si je ne fais rien,
30:35en me disant
30:36que j'ai trop de doutes,
30:37donc je ne vais pas faire,
30:39il ne se passera rien
30:40et peut-être qu'on tombera.
30:41Quand on voit
30:42l'affaire Jean-Luc,
30:43le premier signalement
30:44a été fait
30:45par les sages-femmes
30:46et par Laurence
30:47à la maternité.
30:48Pourquoi ?
30:49Parce que les sages-femmes
30:50ont dit
30:51qu'elle n'a pas de rapport
30:52avec sa fille,
30:53qu'elle ne la prend pas
30:54dans les bras.
30:55Il y a quelque chose
30:56qui ne va pas.
30:57Si on avait ouvert
30:58le dossier de cette femme
30:59au moment
31:00où il y a eu
31:01le premier signalement,
31:02on aurait vu
31:03un historique tel
31:04qu'on aurait fait
31:05« Oula, la gamine,
31:06on l'enlève tout de suite ».
31:07Oui.
31:08Ce qui est bizarre,
31:09c'est qu'elle fait semblant.
31:10De quel droit ?
31:11Parce qu'elle n'a pas,
31:12pour l'instant,
31:13pas frappé son enfant.
31:14Non, non, non.
31:15Il n'y avait pas de rapport.
31:16On aurait fait
31:17une investigation psychologique
31:18de la gamine,
31:19de la mère.
31:20On aurait fait quelque chose.
31:21Là, il n'y a pas eu
31:22d'investigation,
31:23il n'y a rien du tout.
31:24On voit qu'il y a un rapport
31:25qui est en train de se reproduire
31:26alors qu'elle est suivie.
31:27Mais pourquoi la mère
31:29donne le change ?
31:30Il y a un moment,
31:31elle s'en fout de sa fille.
31:32Là aussi,
31:33on voit que c'est un peu
31:34plus subtil que ça.
31:35C'est-à-dire qu'elle s'en fout
31:36et en même temps,
31:37elle ne veut pas la lâcher.
31:38Elle ne veut pas la lâcher
31:39parce qu'elle essaie
31:40de construire,
31:41je pense qu'elle essaie
31:42de construire une famille.
31:43Deux,
31:44elle est sous médoc
31:45puisqu'elle n'est plus là.
31:46Et deux,
31:47elle est détruite.
31:48C'est un corps,
31:49il n'y a plus rien à l'intérieur.
31:50Je ne veux pas raconter
31:51sa vie à elle.
31:52Il faut garder un petit peu
31:53le suspect.
31:54Et puis même,
31:55je ne sais pas,
31:56c'est terrifiant.
31:57Qu'est-ce qu'elle est devenue
31:58dans la vie réelle ?
31:59Je ne sais pas vraiment.
32:00Et son mari non plus ?
32:01Non plus.
32:02Qu'est-ce qu'ils sont devenus ?
32:03Elle,
32:04elle n'a plus de rapport
32:05avec Karine.
32:06Ah non,
32:07il n'y a plus de rapport.
32:08Ben non,
32:09puisque ça…
32:10On ne va pas raconter le film.
32:11Vous parlez de prévention,
32:12c'est quoi la prévention ?
32:13La prévention,
32:14c'est que je pense
32:15qu'il y a à l'école,
32:16dans les collèges,
32:17dans les lycées,
32:18il y a beaucoup de choses à faire.
32:19Moi,
32:20je sais que j'avais fait
32:21une proposition entre autres
32:22qui, je pense,
32:24a été ludique.
32:25C'est, par exemple,
32:26parce que j'ai fait
32:27des matchs d'improvisation,
32:28c'était de faire
32:29des matchs d'improvisation
32:30avec des enfants à l'école.
32:31Pourquoi ?
32:32Parce que le match d'improvisation
32:33permet une chose,
32:34c'est qu'à l'intérieur
32:35des improvisations,
32:36je peux visualiser,
32:37sans rentrer dans une discussion
32:38très formelle,
32:39ce que vit l'enfant
32:40ou ce qu'il va produire.
32:41On est proche du psychodrame.
32:42Ça permet de voir.
32:43Mais c'est là…
32:44Alors attention,
32:45il ne faut pas faire porter
32:46à un enfant le fait de…
32:47Ben dis donc,
32:48on t'a fait quand même
32:49bien travailler,
32:50on t'a fait faire
32:52bien travailler
32:53sur la prévention
32:54et quand même,
32:55il t'est arrivé quelque chose.
32:56Mais au moins,
32:57aller vers ça,
32:58voir…
32:59La prévention,
33:00c'est les amener à la parole,
33:01en fait, c'est…
33:02Comprendre qu'il peut y avoir
33:03des dysfonctionnements,
33:04comprendre les parents,
33:05écouter des parents.
33:06Mais moi,
33:07je voulais vraiment vous poser
33:08une question importante.
33:09Je…
33:10Ah, pas pour une fois,
33:11enfin !
33:12J'entends un enfant
33:13qui est battu
33:14et autre,
33:15je le signale,
33:16l'enfant va être retiré
33:17à ses parents
33:18et va aller soit au foyer
33:19ou soit dans une autre famille.
33:21Qu'est-ce qui vous dit
33:23qu'il ne va pas vivre
33:24un enfer supplémentaire ?
33:26Puisqu'on découvre
33:27avec Ophélie Meunier,
33:28entre autres,
33:29et ce qu'a dit,
33:30on en a parlé hors antenne,
33:31mais des familles
33:32qui sont horribles,
33:33qui récupèrent les enfants
33:35et des foyers
33:36qui sont aussi très violents
33:37où les enfants sont en perdition.
33:39Donc moi,
33:40je veux bien qu'on signale,
33:41mais derrière…
33:42Oui, c'est ça.
33:43Derrière,
33:44est-ce qu'on ne leur offre pas
33:45pire que ce qu'ils étaient
33:46en train de vivre
33:47même s'il n'y a pas de…
33:48Il n'y a pas d'échelle
33:49dans la douleur
33:50et la violence ?
33:51Oui, les structures
33:52ne sont pas adaptées
33:53à accueillir des enfants.
33:54Vous comprenez
33:55quand vous dites
33:56qu'il faut signaler,
33:57qu'il faut appeler,
33:58mais vous les condamnez
33:59peut-être derrière
34:00à quelque chose d'horrible.
34:01Alors, je dirais
34:02que dans l'absolu,
34:03il y a quand même
34:04des structures
34:05qui fonctionnent très bien.
34:06Là, par exemple,
34:07je voudrais faire
34:08peut-être un film
34:09sur une association
34:10qui s'appelle
34:11SOS Village d'Enfants.
34:12Je suis allé là-bas,
34:13je suis resté trois jours.
34:14C'est des gens
34:15que j'ai trouvés extraordinaires.
34:16C'est fabuleux.
34:17Ils fonctionnent
34:18sur les fratries
34:19qui sont retirées.
34:20Il y a plein d'associations,
34:21plein de choses.
34:22Maintenant,
34:23il y a un travail à faire
34:24évidemment sur l'ASE,
34:25tout ça.
34:26On en reparlait tout à l'heure
34:27financièrement,
34:28l'art structure.
34:29Maintenant,
34:30j'adore parler par image,
34:31mais pour moi,
34:32là, je dirais
34:33c'est un peu comme
34:34vous êtes dans le Titanic.
34:35Le Titanic
34:36vient de se prendre
34:37le glacier.
34:38Évidemment,
34:39on vous fait monter
34:40dans des canaux de sauvetage.
34:41Qui vous dit
34:42que le canaux de sauvetage
34:43ne va pas couler ?
34:44Oui, évidemment.
34:45En tout cas,
34:46je préfère aller
34:47dans le canaux de sauvetage.
34:48J'ai peut-être une chance
34:49de tomber sur le bon truc
34:50qui va me permettre
34:51de m'en sortir.
34:52Je ne dis pas...
34:53Pour l'instant,
34:54il y a un travail financier
34:55à faire sur l'ASE,
34:56à retravailler là.
34:57Il y a des associations
34:58qui font un boulot
34:59extraordinaire derrière
35:00et qui fonctionnent.
35:01Au milieu de tout ça,
35:02oui,
35:03je peux tomber sur
35:04ce qui s'est passé
35:05sur les crèches,
35:06là où on voit que...
35:07Mais je peux tomber aussi
35:08sur une super crèche
35:09qui va s'occuper
35:10super bien de mon gamin.
35:11Ce n'est pas pour ça
35:12que je ne vais pas
35:13mettre mon gamin
35:14dans la crèche.
35:15C'est de la surveillance.
35:16C'est le monde,
35:17malheureusement.
35:18Le prochain film ?
35:19Le prochain,
35:20là, pour l'instant,
35:21je suis sur...
35:22Vous êtes toujours sur scène
35:23ou pas ?
35:24Oui,
35:25je termine
35:26la fin de la semaine.
35:27Un monde fou,
35:28vous vous interprétez
35:29combien ?
35:3032 personnages.
35:31C'est de la schizophrénie.
35:32Mais là,
35:33le prochain,
35:34normalement,
35:35ce que je voudrais,
35:36c'est sur les migrants.
35:37Ah !
35:38Voilà.
35:39Autre sujet.
35:40Voilà,
35:41sur les migrants.
35:43On part sur autre chose,
35:45mais ce sera toujours
35:46un truc social.
35:47Vous avez ça en vous.
35:48J'ai du mal.
35:49Mais même si je fais
35:50un film comique,
35:51un jour,
35:52on va me dire...
35:53Oui,
35:54il y a toujours
35:55une sensibilité énorme
35:56dans tout ce que vous faites.
35:57Et ce soir,
35:58Signalement,
35:59est vraiment une fiction remarquable
36:00à ne pas manquer.
36:01Soirée continue
36:02sur France 2
36:03à partir de 21h15.
36:04Ne manquez pas.
36:05Cette fiction,
36:06ne vous dites pas
36:07les enfants battus,
36:08ça n'a rien à voir.
36:09C'est un film
36:10vraiment très subtil
36:11très intéressant.
36:12Film coup de poing
36:13et avec des comédiens
36:14exceptionnels.
36:15Cécile Bois,
36:16Odile Meunier,
36:17Bruno Solo...
36:18Odile Villemin.
36:19Odile Villemin.
36:20J'ai dit quoi ?
36:21Odile Meunier.
36:22Odile...
36:23Voilà.
36:24Odile Villemin
36:25et Bruno Solo
36:26qui sont formidables.
36:27Merci Eric Méteiller.
36:28Merci à vous.
36:29Et on continue le combat
36:30et on est là
36:31si vous avez besoin.
36:32Évidemment.
36:33A tout de suite
36:34pour les débats.

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