Céline Géraud, accompagnée de la rédaction d’Europe 1, propose chaque midi un point complet sur l’actualité suivi de débats entre invités et auditeurs.
Retrouvez "Europe 1 13h" sur : http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-midi3
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00:00Et vous, chers auditeurs d'Europe 1, si vous nous rejoignez à 13h33, restez avec nous jusqu'à 14h, on décortique l'actualité.
00:07On va évidemment revenir sur ce procès de Pierre Palmade. L'humoriste est condamné à 5 ans de prison, dont 2 fermes, pour son accident de la route sous l'emprise de la drogue.
00:17Peine assortie d'une exécution provisoire. Et sur ce point, écoutez ce qu'en pense Philippe Bilger, l'ancien juge d'instruction et magistrat honoraire.
00:25Il était ce matin dans l'heure des pros sur Europe 1 et ses news.
00:28Je comprends qu'elle puisse choquer dans la mesure où, évidemment, on a l'impression qu'elle constate que la cause est entendue.
00:37Comme Nicolas Pedos, c'est un excellent exemple.
00:39Alors il faut accepter l'idée que peut-être l'exécution provisoire, d'une certaine manière, est ordonnée lorsqu'on a l'intuition que l'appel ne changera rien.
00:52Voilà, Philippe Bilger. Alors ça a donné, évidemment, lieu à beaucoup de débats. L'intuition, comment peut-on se baser sur une intuition ?
00:59L'expression de l'ami Bilger est peut-être maladroite, dans le sens où on ne peut pas avoir l'intuition que l'appel confirmera à coup sûr le premier jugement.
01:11Puisque, justement, le recours, l'appel, permet de reconsidérer les choses.
01:18L'exécution provisoire, juste pour nos auditeurs, c'est un dispositif qui a été mis en place en 2020 seulement.
01:23Le mandat de dépôt, donc, a effet différé, induit pour le condamné, qui n'est pas un détenu pour une autre cause,
01:28de répondre à la convocation à comparer dans un délai ne pouvant pas excéder un mois devant le procureur de la République.
01:33En gros, Pierre Palma ne dormira pas en prison ce soir, mais il n'échappera pas à une incarcération très prochainement.
01:38Il va être convoqué à Bordeaux par un juge d'application des libertés peut-être à la détention,
01:45qui va lui indiquer très certainement le centre pénitentiaire, la maison d'arrêt, où il va purger sa peine.
01:54Je le comprends ainsi, c'est une mesure très récente.
01:58Voilà, la loi s'applique à...
02:01Mais n'est-ce pas un peu la mode cette exécution provisoire ?
02:03Oui, parce qu'on en a beaucoup parlé lors du procès des assistants parlementaires de Marine Le Pen la semaine dernière.
02:09Oui, mais ce ne sont pas les mêmes dossiers.
02:12Moi, j'ai vraiment du mal à aller...
02:15D'abord, hier, je tiens à le dire, on a parlé des victimes, et c'était important.
02:19Parce qu'au final, on en a, au cours des dernières...
02:21Il y en a 600 chaque année qui sont victimes d'accident de la route sous l'emprise de Supéfiant.
02:25On a eu des informations sur leur état, la manière dont ça se passe pour cette famille.
02:30Vous savez qu'il n'y a pas eu aujourd'hui de dommages et d'intérêts prononcés,
02:34parce qu'il y a des examens médicaux qui vont avoir lieu en début d'année,
02:37pour justement mesurer les conséquences lourdes, physiques et psychologiques.
02:42Mais revenons sur l'exécution provisoire, Jean-Claude Dacier.
02:44On a la sensation que cette mesure...
02:46Je vais vous faire une réponse banale.
02:48Je pense que lorsqu'on s'apprête à accueillir en maison d'arrêt ou en prison,
02:54je ne sais pas le sort qu'il sera réservé à une star, disons-le,
02:58qui a apprécié ou qui était appréciée de beaucoup de Français.
03:03On prend un certain nombre de précautions.
03:05On ne va pas l'accueillir n'importe où, dans n'importe quelles conditions.
03:08On verra bien ce qui va être décidé.
03:10Mais c'est vrai qu'on doit quand même en parler avec lui.
03:13Il faut, en plus, que le juge d'application des peines soit, j'imagine, convaincu
03:18que ces affaires de drogue, de consommation excessive en tout genre, sont derrière lui,
03:24qu'il est sur le point d'en sortir, voire qu'il en est sorti.
03:28C'est une affaire qui est terrifiante, parce que tout le monde aimait Palmade,
03:32et l'aime encore sans doute, sauf qu'il a quand même fait une faute terrible.
03:36Cette famille est quasi détruite.
03:38Enfin, elle souffre et elle va souffrir pendant des années.
03:41Et donc la condamnation qui a été prononcée hier,
03:46elle est ce qu'elle est.
03:48Je pense que deux ans de prison, deux ans ferme,
03:51avec une période qui sera ce qu'elle sera,
03:53et quelque chose qui n'est pas rien.
03:56Certains souhaitaient sans doute que ce soit bien davantage.
03:59Oui, parce que le canton de peine, comme il était en récidive,
04:02c'est 14 ans.
04:04C'est ça, on l'a beaucoup aimé.
04:07Je l'ai vu lâché par beaucoup de ses amis.
04:10Moi, j'en suis pas.
04:13J'espère que, tout en étant conscient de la faute extrêmement grave qu'il a commise,
04:19au nom d'une pipe, qu'il sera capable, encore une fois,
04:22de se débarrasser de ses addictions,
04:24de recommencer à travailler dans l'anonymat.
04:28Il s'est excusé et il a fait profil bas.
04:30Il faut qu'il s'en sorte, on ne peut pas le condamner à vie,
04:33à devenir une espèce de clochard sans métier et sans raison d'exister.
04:37Je ne veux pas le croire, mais je suis comme Olivier.
04:40Il a détruit une famille.
04:42Je pense que le jugement qui a été rendu...
04:45Je ne sais pas, d'ailleurs, si ses avocats conseilleront à Palma de demander un appel.
04:51On ne sait pas, mais à ce stade...
04:53Je ne suis pas sûr qu'à leur place, je ne conseillerais pas l'inverse.
04:56Il faut connaître le dossier dans le détail.
04:58Néanmoins, c'est une triste affaire pour toutes les parties.
05:0313h38 sur Europe 1.
05:05J'avais envie de revenir avec vous sur cette interview que vous aviez ce matin, Bruno Retailleux,
05:08le ministre de l'Intérieur, interviewé par Sonia Mabrouk
05:11à 8h10 dans la grande interview.
05:13Il a ciblé les délinquants qui pourrissent la vie des Français.
05:17Il veut appliquer aussi toute la loi immigration.
05:19On va en parler.
05:20Bruno Retailleux, le ministre de l'Intérieur,
05:22pour lui, il faut cibler les menaces pour la vie quotidienne des Français.
05:25On commence par ça.
05:26Je cible d'abord ce qu'on appelle les délinquants d'habitude,
05:29ceux qui pourrissent la vie des Français.
05:31Pour être clair, on a une statistique qui est terrible.
05:33Entre 5 et 10 % de ces délinquants d'habitude,
05:36ce qu'on appelle les multirécidivistes, les multiréitérants,
05:39entre 5 et 10 % sont à l'origine, cause,
05:42à peu près au moins 50 % des actes de délinquance.
05:45Moi, ce que je veux, c'est que ces gens-là, on les appréhende.
05:48On les mette à l'ombre.
05:49Ensuite, il faut que la justice fasse son travail.
05:51Parce qu'une fois qu'on a une baisse de 50 % des actes de délinquance,
05:56on respire un peu plus.
05:57Donc, on va mieux cibler.
05:59Ça ne sert à rien de partir et de se disperser dans tous les sens.
06:02Voilà, Bruno Retailleux ce matin sur Europe 1.
06:04Chaque jour, 1 000 Français sont victimes d'agressions.
06:07Et il a demandé au préfet, c'est une information Europe 1,
06:09de mettre en place un plan d'action avant le 15 janvier
06:12pour lutter contre ce fléau.
06:14Oui, depuis son arrivée, fin septembre, place Beauvau,
06:18Bruno Retailleux a décidé de tenir la bride un peu serrée
06:23vis-à-vis des préfectures, de la préfectorale,
06:26en leur disant deux choses.
06:29Je compte sur vous. Voilà vos objectifs.
06:33Et s'il y a un problème de moyens,
06:35c'est vrai sur la politique migratoire ou sur l'insécurité.
06:37Avec des délais très courts quand même.
06:3915 janvier, c'est demain.
06:41Mais je trouve que ce qui est dit, pour m'intéresser aux questions de sécurité,
06:45ce chiffre-là des récidivistes,
06:48provoquant 50 % de l'insécurité,
06:52c'est quand même quelque chose d'intéressant.
06:541 000 agressions par jour.
06:55On sait très bien que s'il n'y a pas une réponse
06:58dès le passage à l'acte,
07:00on a un continuum chez ces récidivistes
07:03d'actes délictueux,
07:06toujours plus grave les uns après les autres.
07:09Donc si on arrive à cibler cette catégorie de délinquance,
07:13qui provoque donc un chiffre spectaculaire d'actes,
07:16ce serait quand même une politique certainement efficace.
07:19Jean-Claude Dacé, discours ferme.
07:22Il met la pression quand même.
07:24Il continue à mettre la pression au préfet.
07:26C'est la loi du genre.
07:27En plus, son analyse est censée intelligente.
07:29Il veut des résultats aussi.
07:31Alors, il faut qu'il ait des résultats, bien évidemment,
07:33dans les quelques semaines ou quelques mois qui viennent.
07:35Mais je fais une petite parenthèse politique.
07:37Vous imaginez ce que ça donne si avant Noël,
07:40comme on en parle beaucoup,
07:41on ne parle que de ça en ce moment,
07:42M. Barnier est renversé ?
07:44On en parlera tout à l'heure.
07:47On en parlera tout à l'heure,
07:48mais ça veut dire que dès maintenant,
07:49que Retailleau s'en va.
07:50Qu'il le remplace, on ne le sait pas.
07:51Ou pas.
07:52Ça serait « ou pas ».
07:53Mais on n'en sait rien.
07:54On peut avoir Barnier 2.
07:55On n'en sait rien, mais honnêtement,
07:57Retailleau 1, monsieur.
07:58C'est ce que disait Olivier, la culture du résultat.
08:00C'est-à-dire qu'il veut des résultats.
08:01Oui, mais pas dans la semaine prochaine.
08:02Il y a une légère inflexion sur les expulsions,
08:04sur les demandes.
08:05Oui, il faudra des résultats dans les semaines qui viennent.
08:07Mais encore une fois,
08:08une politique dans la durée qui compte.
08:11Or, encore une fois, politiquement,
08:13on n'est pas sûr que toute cette équipe
08:15ne sera pas renvoyée à ses chères études avant Noël.
08:18C'est pour ça que je pense que ceux...
08:20J'anticipe peut-être un peu
08:22sur ce qui est prévu dans l'émission.
08:23Vous allez bien vite, M. Candassier.
08:25Je pense que ceux qui renverseront le gouvernement Barnier
08:28s'en mordront les doigts assez rapidement.
08:32Allez, on fera un point évidemment.
08:34On reviendra sur ce sujet toute la journée sur Europe 1.
08:36Sachez également que l'ensemble des dégrés d'application
08:39de la loi immigration adoptée l'an dernier
08:41seront pris avant la fin de l'année.
08:43Il l'a promis également ça ce matin sur Europe 1.
08:45Le ministre veut vraiment aller au bout de cette loi
08:48alors que 27% seulement du texte est en vigueur aujourd'hui.
08:51Absolument.
08:52On reste ensemble.
08:53On se retrouve dans quelques instants.
08:54On va revenir sur cette mobilisation des agriculteurs.
08:57La ministre est sur le terrain.
08:58Mais à ce stade, rien de concret pour eux.
09:00Alors pourquoi ?
09:01Est-ce que ça coince ?
09:02Est-ce que Michel Barnier a-t-il vraiment
09:04une marge de manœuvre sur ce dossier ?
09:06Elle est maigre.
09:07On va en parler.
09:08On verra.
09:09Il est 13h42.
09:10Vous écoutez Céline Giraud sur Europe 1.