Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent des moyens alloués aux procureurs pour lutter contre le trafic de drogues.
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00:00On va écouter Frédéric Chevalier qui est procureur de Chartres, il a alerté sur les moyens dont il dispose, on parle beaucoup de la justice,
00:06qu'est-ce que font les magistrats, les procureurs, les moyens dont il dispose pour lutter contre le trafic de drogue, écoutez, c'est édifiant les propos qu'il tient.
00:16« Savez-vous combien j'ai d'officiers de police judiciaire qui arment ma division criminalité organisée spécialisée ?
00:24Trois. C'est pas compliqué, comme ça il me reste encore deux doigts de libre. Trois. Donc je fais la guerre, moi, avec les narcotrafiquants,
00:31j'en ai aussi à Dreux, avec trois OPJ. Le jour où on pourra continuer à s'organiser intelligemment sur les territoires pour harceler les voyous,
00:39pour faire du renseignement, les policiers municipaux, moi, j'ai toujours travaillé avec eux, avec l'idée que ce sont des capteurs de territoire.
00:45Ils y vivent, ils connaissent tous les voyous. Il faut s'en servir. Donc que la loi évolue, qu'on vous donne un peu plus de savoir s'il faut faire des saisies dessus, de ça.
00:54Je ne sais pas, M. le ministre, ce sera vraiment l'intérêt. L'intérêt, c'est de dire, maximisons ce qui existe sur les territoires. »
01:02Voilà pour ce procureur courageux. Frédéric Chevalier a été à Place Beauvau devant le ministre Nicolas Daragon. Il a raison de pointer du doigt le manque d'hommes qu'il a ?
01:11« Oui, il a raison. Surtout, j'en remarque qu'il y a beaucoup de procureurs qui parlent actuellement. Les procureurs sont quand même en première ligne parce que c'est eux.
01:17On oublie toujours... Évidemment, on parle toujours des préfets, mais assez peu des procureurs. C'est quand même eux qui animent la lutte contre le crime et, en particulier,
01:25contre le crime organisé et le trafic de drogue. Et donc, c'est vrai, ça fait très longtemps qu'il manque de moyens. Alors il y a les moyens humains.
01:35Et puis il n'y a pas que les moyens humains parce qu'on a beaucoup alourdi. Et ça, c'est la faute du Parlement. On a beaucoup alourdi toute la procédure pénale.
01:42Et c'est très compliqué aujourd'hui de faire une procédure pénale qui tienne. Et par ailleurs, le système informatique n'a pas suivi. Donc, tout c'est sur papier.
01:50Et les policiers ne veulent plus faire ce travail. On a de plus en plus de mal à trouver des policiers qui veulent faire des judiciaires.
01:56Donc, dans la lutte, dans la guerre qu'on doit ouvrir absolument contre le crime organisé et, en particulier, la cocaïne – c'est comme ça le point nodal de nos problèmes –,
02:05on est pour l'instant assez démunis.
02:08Très bien. Allez, petite pause. On se retrouve dans un instant. Merci à vous, Michel Auboin.