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Aujourd'hui dans "Punchline", Thierry Cabannes et ses invités débattent du trafic de drogue.
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00:0018h39, merci de nous accueillir et sur Europe 1 et sur CNews jusqu'à 19h, toujours à mes côtés Naïma M. Fadel,
00:20Nathan Dauvert, Véronique Jacquet, Joseph Touvenel, Arnaud Klasferl et Bruno Bartocetti. Chose promise,
00:25chose due, direction Nice. Pourquoi Nice ? Parce que l'un des plus gros points de deal de la ville
00:31est en train d'être démolis, s'il s'appelle la laverie. Ça se situe dans un quartier assez sensible
00:36des moulins, les habitants en ont assez. Est-ce que ça sera une bonne ou une mauvaise mesure ? En tous
00:42les cas, on va regarder le reportage et écouter le reportage de Franck Triviaud avec le récit de
00:47Maxime Lavandier, réaction de mes invités et de Bruno Bartocetti, toujours en relation avec nous.
00:52Dans le quartier des moulins, les points de deal indiqués par la présence de ces tags. C'est
01:00désormais terminé, un soulagement pour ces habitants venus assister à la démolition des
01:04immeubles. Ça va changer beaucoup de choses et même les gens vont être plus libres de circulation
01:12et tout ça parce que tout est enfermé ici. Ils vont tout nettoyer bien propre et c'est très bien.
01:18Pour la sécurité, ça sera peut-être plus facile pour poursuivre les délinquants.
01:24Commencé en 2024, ces travaux s'inscrivent dans le cadre d'un nouveau programme de renouvellement
01:29urbain qui a pour but de lutter contre le trafic de drogue, comme nous l'explique le maire de Nice,
01:34Christian Estrosi. Que leur conception favoriser et faciliter le trafic de drogue, le narcotrafic
01:41et les points de deal. Pour le président de l'association Nice Moulins Solidarité 06,
01:46la rénovation ne réglera au contraire pas le problème. Ça va faire des ouvertures,
01:50certes, mais ça va aussi faire des opportunités pour un autre genre de trafic qui va commencer
01:58à venir au drive. Plus de 300 millions d'euros ont été investis pour la réhabilitation du
02:03quartier des Moulins. Ce n'est pas la voix de Maxime Lavandis, sans quoi elle a beaucoup mué,
02:07c'était la voix de Laura Lestrade. Bruno Bartocetti, réaction, est-ce que ce n'est
02:12pas dépassé le problème ? Parce qu'effectivement on détruit ce quartier, mais est-ce que ce n'est
02:15pas déplacé le problème ? Je rappelle quand même que le chiffre d'affaires dans ce quartier est
02:18estimé à entre 15 et 20 000 euros par jour. C'est colossal. Oui, alors le problème, tant qu'on
02:27aura, et ça a déjà été dit, tant qu'on aura des consommateurs, on aura des revendeurs. Donc je
02:32n'inventerai rien en disant ceci. Il y a deux sujets importants, c'est bien sûr de trouver des
02:36solutions pour lutter contre les narcotrafiquants. Ils seront toujours présents dans ce quartier,
02:41mais vous savez qu'il y a de plus en plus de mobilité, les uber-cheats et les uber-coqs,
02:45on va vers le consommateur, on livre. Donc aujourd'hui, qu'est-ce qu'il faut retenir sur
02:50ces plans d'urbanisation qui sont nécessaires ? C'est finalement de permettre à la population
02:54de se sentir en sécurité avec plus de moyens pour cela. Ce qui va compter, c'est ça, c'est
03:00sécuriser cette population qui est prisonnière de ces narcotrafiquants. Donc on peut saluer,
03:06au passage, la décision qui a été prise par M. Estrosi, et ça me semble être quelque chose
03:11d'intéressant pour la population. Pour nous également, dans le cadre de notre travail,
03:16c'est très difficile d'intervenir dans ces cités qui ont 60 ou 50 ans. C'est vrai qu'il y a une
03:26évolution qui est faite et on ne peut que saluer cette approche sécuritaire pour la population.
03:32Merci beaucoup de votre passion, Cédric, d'avoir participé longuement à notre émission Bruno
03:37Bartocetti, secrétaire national de l'Unité Sud. Je vous libère. Réaction à Arnaud Klinsfeld et
03:42Naïma M. Fadel ? A moi en premier. Ah ben vous en premier. Vous m'avez dit, je maîtrise bien le
03:48dossier, donc je vous donne la parole, Arnaud Klinsfeld. Sur la politique de la drogue. Dans
03:53les sociétés démocratiques, il y aura toujours des consommateurs. Pour empêcher qu'il y ait des
03:58consommateurs, il faudra faire une politique comme aux Philippines, en violation des droits humains,
04:03ou comme en Arabie Saoudite, où on doit couper la main de ceux qui vendent de la drogue. C'est
04:08une solution. Vous m'avez fait vous donner la parole. Non, mais ce n'est pas applicable dans
04:14les sociétés démocratiques. Donc, dans les sociétés démocratiques, c'est une lutte de tous
04:19les jours, mais c'est une lutte qu'on ne peut pas gagner. Il faut bien mettre ça dans la tête des
04:24gens. C'est une lutte qu'on ne peut pas gagner. Ou la police est plus dure, mais il faut qu'elle
04:30reste républicaine, ou alors il faut que la justice soit plus dure. Le code pénal est lui-même
04:35assez dur, mais les peines ne sont pas réellement appliquées au maximum. Évidemment, il faut
04:41personnaliser, mais les peines sont assez lourdes en matière de drogue et il faudrait que ces peines
04:47soient appliquées si on veut réellement lutter contre le trafic de drogue. Alors, je le dis à
04:53nos auditeurs d'Europe 1, mes participants, mes invités lèvent le doigt pour s'exprimer. Véronique
04:59Jacquier a levé la main avant vous. Je vous l'ai déjà désignée auparavant, mais c'est pas grave, je voulais réagir.
05:07Quand on dit c'est une guerre qu'on ne peut pas gagner, en tout cas, c'est une guerre qui ne se
05:14présentait pas de la même façon il y a encore une trentaine d'années. En 1992, il y avait 12 % des
05:20Français qui étaient des consommateurs de cannabis. Aujourd'hui, il y a un Français sur deux en âge
05:25d'être adulte qui a consommé du cannabis. C'est énorme. Ça traduit quand même un malaise
05:33sociétal et donc il faut s'interroger. Je pense qu'il y a beaucoup de travail pour les psychiatres
05:38et les psychothérapeutes sur le pourquoi d'un tel penchant a des addictions. Je ne dis pas que j'ai
05:43la réponse, je dis qu'en tout cas, le problème ne se pense pas qu'en termes sécuritaires. Il y avait
05:48beaucoup plus d'alcooliques à l'époque. Sans doute, bien entendu, mais il y a un vrai sujet de fond.
05:53Naïma Empadel, ça y est, je tiens mes engagements. Je vous en prie, Naïma Empadel.
05:58Je trouve que c'est extrêmement important, la réhabilitation de ces quartiers qui sont
06:02souvent très, très dégradés, d'améliorer le cadre de vie des habitants est extrêmement important.
06:08Les désenclaver aussi est important parce que souvent, dans le cadre de l'aménagement de ces
06:13quartiers, il est prévu un désenclavement pour que la police puisse y pénétrer beaucoup plus
06:17facilement. Mais il y a un point quand même extrêmement important, c'est que ces habitants
06:22de ces quartiers-là, la majorité, vivent sous la coupe d'une minorité d'habitants. Et on a toujours
06:28encore des cris d'orfraie quand on dit qu'il faut absolument expulser les familles délinquantes,
06:34les familles de ces trafiquants qui habitent ces quartiers et qui profitent justement de la
06:39solidarité nationale. Il faut absolument les expulser. Donc, il faut absolument que M. Bernier,
06:43le ministre de l'Intérieur, se penche sur cette question. Et après, concernant Place Nette,
06:52on ne peut pas faire « je fais un tour et puis je m'en vais ». Il faut absolument s'installer dans
06:58ces quartiers. Il faut que la police s'installe dans ces quartiers. Nathan Devers. Selon les
07:03estimations, il y a environ, en France, non pas un Français sur deux qui prend du cannabis,
07:07mais 10 % à peu près, c'est-à-dire 5 millions de consommateurs annuels de cannabis, donc un
07:12peu moins de 10 %, et un million un peu moins de consommateurs quotidiens. Mais quand on disait
07:16un sur deux, c'est qu'il y a consommé, c'est-à-dire qu'il y a touché. Oui, mais un million quotidien
07:22et deux millions réguliers. Mais donc, ça fait quand même que ce soit un sur deux ou un sur dix,
07:26ça ne change rien au fait que c'est très important. Je pense en effet, comme Arnaud
07:31Klarsfeld, on est d'accord sur ce point, qu'il y a un vrai décalage entre la réalité de la
07:37situation de la drogue française et l'autre réalité qu'invente la loi. Qu'il y a un écart,
07:44d'ailleurs, qu'on observe moins dans les autres pays européens, où on est à la fois un des
07:47pays où la consommation de drogue est la plus élevée et en même temps un des pays les plus
07:51répressifs sur la drogue. On voit bien que cet écart cache une forme d'hypocrisie. Et d'ailleurs,
07:56on en a eu récemment la confirmation, mais moi, ça fait longtemps que je dis sur ce plateau que
08:01tout le monde sait bien qu'il y a une partie de la classe politique, une partie importante,
08:04qui consomme régulièrement de la drogue. On en a eu la confirmation récemment, mais je pense que
08:11ça ne se limite pas du tout à la France insoumise. À partir de là, il faudrait en effet, quand on dit
08:16les choses, remarquer que, comme le disait Arnaud Klarsfeld, ce n'est pas avec les armes de la
08:22démocratie qu'on peut éradiquer l'addiction à la drogue parce que ça ne fonctionne pas comme ça.
08:27Je pense qu'il y a donc une autre perspective qui serait la perspective de la dépénalisation dans
08:32la mesure où il est difficile dans un État, si vous voulez, de liberté, de reprocher à des citoyens
08:36de mettre en danger leur propre santé. On peut reprocher à quelqu'un de mettre en danger la
08:41santé d'autrui, de nuire à la liberté d'autrui, mais se nuire à soi-même, c'est presque un droit,
08:46si vous voulez. En tout cas, ce n'est pas l'affaire de l'État, à moins d'instaurer une morale d'État.
08:50Mais là, on sort du domaine de la démocratie. Quand les Anglais ont envoyé l'opium en Chine,
08:56ça a fait dépérir quand même à la population. Les gouvernants se sont révoltés. Quand on laisse
09:04rentrer la drogue trop, ça a un effet sur la santé physique. Un point très important qui dépasse
09:12notre débat, peut-il y avoir un État sans morale ? Et si oui, quelle forme d'État ? Et alors là,
09:17c'est un vrai travail à faire. Il reste 7 minutes, on aura du mal. Je veux bien qu'on développe,
09:21on aura du mal. Je pense qu'on a besoin d'avoir de la morale, y compris l'État
09:26doit être moral.

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