Ancien champion de karaté, docteur en économie, chroniqueur télé, amateur de rap français, etc. On ne sait pas si Thomas Porcher se plaît à brouiller les pistes, mais il adore les multiplier. À la fois chercheur reconnu dans sa discipline et « bon client » des médias, cet auteur hyperactif a théorisé la nécessité de s’impliquer dans le débat public, il publie ce mois-ci, sa BD : "L'économie pour les 99% "
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00:00Oui, on va évidemment, en longuement, parler de ton livre parce que c'est quand même pour ça qu'on t'a invité.
00:05Mais je voulais commencer par dire deux mots sur ton parcours, même si tu es devenu une personnalité médiatique,
00:10puisque je pense que tu es l'un des très rares économistes de gauche qu'on voit beaucoup à la télévision,
00:14d'ailleurs on en parlera. Il y a peut-être des gens qui ne te connaissent pas.
00:16Donc tu es né en 1977, tu as grandi en Seine-Saint-Denis, tu es docteur en économie.
00:20Est-ce que tu peux nous parler un peu de ta rencontre avec cette matière ?
00:23À quel moment tu as décidé de devenir économiste ?
00:26En fait, ça a mis un certain nombre d'années. J'ai eu la chance, moi, d'avoir le temps de choisir.
00:33Ce qui n'est pas le cas de beaucoup de jeunes aujourd'hui qu'on va parfois orienter
00:37parce qu'ils ont des résultats scolaires moins bons.
00:40Moi, j'avais des résultats très moyens. L'économie au lycée ne me plaisait pas du tout.
00:45Je crois que j'ai eu une seule note au-dessus de la moyenne, c'est la première.
00:47En option, en seconde, j'ai eu 11. Et après, j'ai eu tout le temps jusqu'au bac, 9.
00:52J'ai été à la fac et à partir de la licence, j'ai même été, ça a été très dur en DUG à l'époque, c'est L1, L2.
00:58Moi, je crois que j'ai fait ma L3 en 5 ans, donc j'ai oublié deux fois.
01:02Et en fait, c'est venu à partir du Master 1.
01:05J'ai eu un déclic. Non, mais c'est rassurant pour tous les gens qui galèrent à la fac.
01:11T'as quand même un doctorat d'économie.
01:12Voilà, en fait, il faut laisser le temps au temps.
01:14Parfois, il y a des gens, il y a beaucoup en économie.
01:17Un prof d'HPE que j'avais eu à la Sorbonne, qui avait dit pareil, qu'il avait eu le déclic en Master.
01:23Un prof d'histoire de la pensée économique m'a dit en Master, j'ai eu ce déclic et j'ai adoré la matière.
01:28Donc, ça met parfois du temps, ce qui prouve que, en fait, parfois, tu travailles, t'as pas beaucoup de résultats.
01:33Et à un moment, il y a un truc qui va te plaire et t'as la maturité et t'as le déclic.
01:37Donc, parfois, les choses mettent du temps.
01:38Et je trouve qu'aujourd'hui, on veut que tout arrive rapidement.
01:41On veut tout de suite orienter des gens dans des filières, alors qu'il faut se laisser parfois le temps.
01:45En fait, j'ai fait un Erasmus quand j'étais en troisième année.
01:48Je voyais que j'avais du mal.
01:49Donc, j'ai dit, je vais partir à l'étranger une année pour voir ce qui se passe.
01:52Et je suis parti à Budapest, un ancien pays qui passait de l'économie planifiée à l'économie libérale.
01:57C'était fin des années 90.
01:59À l'époque, c'était plutôt un pays de l'Est qui était vraiment, c'était pas le Budapest d'aujourd'hui.
02:04Et j'y étais.
02:05Et là, le fait de partir à l'étranger, d'être mélangé avec des gens qui faisaient de l'HEC.
02:12Il y a eu un truc qui s'est passé.
02:13Quand je suis revenu après, j'ai travaillé.
02:15J'ai travaillé beaucoup plus ma matière.
02:17Ce que tu me disais lors d'un de nos entretiens, parce qu'on se connaît quand même un peu,
02:20et je t'ai pas mal interviewé, tu me disais quelque chose d'intéressant.
02:24Tu me disais que toi, l'économie, ça t'avait aidé à comprendre ce que tu vivais quand t'étais gamin.
02:28Et quand tu voyais les pères de tes camarades de classe sombrer dans l'alcool parce que leur usine avait fermé.
02:35Ça peut servir à ça aussi l'économie.
02:37En fait, vous savez, moi, je pense qu'il y a beaucoup dans les combats que l'on mène.
02:41Alors, il y a aujourd'hui beaucoup de combats qui sont surtout avec les réseaux sociaux de l'ordre de la posture.
02:45Moi, je vois beaucoup qui partagent.
02:47On prend une posture.
02:48Alors, c'est toujours plus simple de prendre une posture.
02:50Moi, je l'ai dit pour sauver un dauphin dans un aquarium ou là, vous allez voir un dauphin.
02:55Voilà, mais c'est très important.
02:57Mais je veux dire, vous mettez demain les vidéos qui sont les plus vues sur les réseaux sociaux.
03:00C'est des vidéos de chats.
03:01Donc, vous mettez demain un dauphin qui est en très mauvaise posture et qu'il faut sauver.
03:05Et vous allez avoir un partage de plus d'un million de partages.
03:08Vous dites oui, sauvez tel truc.
03:11Il y a des choses qui sont vachement plus Instagramables.
03:13Et tu as d'autres choses.
03:14Si vous mettez sur Instagram une augmentation du SMIC, ça n'intéresse personne.
03:17Alors que l'augmentation du SMIC touche beaucoup de personnes.
03:19Si vous mettez sur les réseaux sociaux, je ne sais pas moi, créez plus de postes de fonctionnaires dans la petite enfance.
03:23Ça ne va pas faire beaucoup de likes.
03:25Et donc, moi, je pense que c'est important, en dehors de la prise de position de posture, d'avoir parfois une histoire à vécu.
03:33Et c'est vrai que moi, comme j'habitais à côté d'une zone industrielle, au Bourget.
03:37J'ai grandi là, entre la zone industrielle du Bourget et de Blanc-Ménil, où il y avait Alstom, par exemple.
03:41Et là, on a vu les premières fermetures.
03:44On a vu des SDF dans les villes arriver, qui étaient des SDF, qui étaient parfois des parents de camarades de classe,
03:49que tu voyais devant le Présunic à l'époque faire la manche, etc.
03:52Donc, on a vu ça.
03:53L'année 80-90.
03:54L'année 80-90, ça commençait.
03:56Et en fait, au début, on ne perçoit pas ça quand on est enfant.
03:59C'est vrai que quand j'étais en Master 1, qu'il y a eu un cours où on a dit que le libre-échange allait favoriser une partie de la population,
04:04notamment les plus diplômés, et porter atteinte aux moins diplômés, notamment parce qu'ils subissaient des importations,
04:09et que c'était finalement un paradoxe et qu'on avait quand même choisi d'y aller.
04:13J'ai compris, en fait, que les licenciements, l'appauvrissement d'un certain nombre de personnes en banlieue,
04:19ou même ailleurs, on pourrait prendre les territoires du Nord, étaient dus à un choix politique.
04:24Parce que tout est, en fait, politique.
04:26Aujourd'hui, ce qui se passe à l'hôpital, c'est un choix politique qu'on a fait sur les budgets.
04:29Ce qui se passe à l'université, où il y a beaucoup de précaires, c'est un choix politique.
04:32A la base, en fait, ce n'est pas quelqu'un qui est moins bon et donc qui n'a pas eu le poste, un médecin étranger qui est moins qualifié.
04:37C'est des choix politiques qui amènent à ce qu'il y ait une précarisation d'un certain nombre de personnes.
04:42Et tu as fait ta thèse sur l'énergie.
04:44D'ailleurs, je crois que le premier bouquin que j'ai lu de toi, c'est un livre sur le pétrole.
04:47Oui, tout à fait.
04:48Pourquoi cette thèse sur l'énergie ? Pourquoi est-ce que, justement, c'est un sujet politique, l'énergie ?
04:51J'avais fait une thèse sur le pétrole, notamment en République du Congo.
04:56J'avais travaillé là-bas et ce que j'avais montré dans ma thèse, c'est qu'on dit souvent que les pays pétroliers africains sont pauvres parce qu'il y a de la corruption.
05:04Alors, c'est vrai qu'il y a de la corruption. Il y a beaucoup de corruption.
05:06On a des présidents, parfois, qui sont très riches, etc.
05:09Mais en même temps, je me suis dit que si je prenais la tête de ces pays sans être corrompu, j'aurais vraiment du mal à les développer.
05:16Pourquoi ? Parce que leur économie dépend majoritairement d'un bien, le pétrole, dont le prix est déterminé à l'extérieur sur les marchés financiers.
05:23Donc, il peut fluctuer très fortement.
05:25Le pétrole est exploité par qui ? Par des compagnies multinationales privées.
05:29Ils n'ont pas leurs compagnies publiques.
05:30Donc, c'est elles qui décident des volumes et qui disent aussi quelle est la rentabilité d'un puits de pétrole.
05:35Et donc, dans ces conditions, se développer, c'est très, très compliqué.
05:38Donc moi, j'ai fait ma thèse vraiment sur le cas d'un pays, d'un petit pays pauvre africain.
05:42Ça peut être aussi un petit pays pauvre asiatique, un petit pays pauvre d'Europe de l'Est.
05:49Comment tu arrives à essayer de te développer et de créer des financements avec une industrie aussi fluctuante que celle du pétrole ?
05:56Tu te définis comment sur le plan intellectuel aujourd'hui ?
05:59Tu es un économiste de gauche, un économiste engagé, un économiste tout court.
06:03Économiste de gauche, ça ne veut plus rien dire pour moi.
06:06Pourquoi ça ne veut rien dire ?
06:08Je pense que tu perds tout le monde avec ça.
06:10Parce qu'il y a eu des gens de gauche qui ont appliqué des politiques de droite.
06:13On l'a bien vu.
06:14Alors, on peut dire qu'après, François Hollande n'est pas de gauche, mais lui, il se définit comme quelqu'un de gauche.
06:17Donc, c'est très compliqué.
06:18Et puis, il était d'ailleurs avec le NFP.
06:20Donc, être de gauche et baisser les dotations sur l'université ou être de gauche et faire le CICE et faire la loi travail.
06:28Aujourd'hui, les licenciements d'Auchan, de Michelin sont facilités par les lois travail.
06:33Parce qu'on peut licencier quand on a une baisse d'activité économique.
06:35On peut licencier aujourd'hui quand on fait des bénéfices ailleurs.
06:38Alors qu'avant, ce n'était pas possible dans les lois travail.
06:40Donc, ça, ça a été des choix qui ont été faits par des hommes de gauche.
06:42Donc, être de gauche, c'est très difficile aujourd'hui à définir.
06:47Normalement, être de gauche, c'est être pour les politiques sociales, meilleure redistribution, etc.
06:51Mais il y a eu tellement de gens qui ont mis à mal cette idée.
06:57Est-ce que pour autant, il faut arrêter de le défendre ?
06:59Est-ce qu'il faut arrêter de défendre cette idée qu'il y a quand même...
07:02Et quand qu'ils défendent des intérêts ?
07:03Après, on va te mettre avec... Je ne sais pas, tu vas te retrouver sur un plateau avec Manuel Valls
07:07et on va dire qu'il y a deux hommes de gauche.
07:08Non, non, on n'est pas du...
07:10Non, et puis vous avez notre ancienne première ministre qui va se dire
07:16« Oui, je suis une femme de gauche » ou Gabriel Attal « Je venais de la gauche ».
07:19Non, mais ça ne veut plus rien dire maintenant.
07:21Non, non, non.
07:22Moi, je me... Oui.
07:23Alors, je vais me définir bien sûr plutôt de gauche ou hétérodoxe, contre le discours dominant.
07:28Mais c'est vrai que le mot gauche a été tellement galvaudé que c'est très difficile aujourd'hui de...
07:32Non, c'est surtout ce que tu fais qu'il faut vérifier, voilà.
07:35Alors, tu viens d'utiliser un terme hétérodoxe. Est-ce que tu peux le définir ?
07:39Parce qu'à ma connaissance, l'économie, c'est la seule discipline en France
07:42où on a inventé ce truc d'orthodoxie et d'hétérodoxie.
07:45Il y a des gens qui pensent bien, donc ils sont orthodoxes, ils sont dans la pensée dominante.
07:49Puis il y a des gens un peu les vilains petits canards qui sont hétérodoxes.
07:52Est-ce que tu peux définir un peu ce terme-là ?
07:54En réalité, c'est plus compliqué que ça.
07:56C'était une façon surtout de se définir dans les débats.
07:59Mais les orthodoxes, c'est ceux qui voyaient l'économie quand même autour du marché.
08:02C'était le marché qui régulait l'économie.
08:04Il y a tout un cadre de pensée orthodoxe qui met le marché au centre des réflexions.
08:08Et donc, dans ce cadre-là, si tu fais de la relance, ça crée de l'inflation.
08:12Si tu fais de la relance, ça marche sur le court terme et pas le long terme.
08:15Et donc, on reste bloqué dans ce cadre où, in fine, il ne faut créer que des incitations
08:18pour corriger le marché, mais laisser le marché faire.
08:21Et les hétérodoxes et d'autres courants, les courants marxistes, les courants keynésiens,
08:24qui, eux, voient les choses complètement différemment.
08:26Donc, c'est des questions de modèles économiques qui sont discutées parfois à la fac.
08:30Mais après, aujourd'hui, vous avez des gens qui ont des pensées de gauche
08:34et qui sont très orthodoxes dans leurs recherches sur les inégalités, par exemple,
08:38mais qui restent quand même dans le cadre.
08:40Et moi-même, sur mes recherches académiques, je publie dans des revues anglo-saxonnes,
08:43donc j'ai quelque chose, finalement, qu'on peut qualifier d'orthodoxe.
08:47Mais dans la pensée, dans la structuration de la pensée,
08:49quelqu'un d'orthodoxe, c'est quelqu'un qui pense qu'il faut quand même laisser faire le marché.
08:52Donc, s'il faut laisser faire le marché, comment tu corriges le marché ?
08:54Tu fais une petite taxe carbone, tu corriges le marché.
08:56Quand tu penses que ce n'est pas le marché de centre, tu fais autre chose.
08:59Mais ce n'est pas plus facile quand même, quand on veut faire une carrière académique,
09:03quand on veut entrer à l'université, quand on est un économiste orthodoxe, justement.
09:07Est-ce que ce n'est pas plus facile d'avoir accès à certains postes ?
09:09Si, c'est quand même plus simple, parce que les orthodoxes sont les grands professeurs,
09:15dans la majorité, aujourd'hui, à l'université.
09:18Et donc, quand vous avez un grand professeur, vous avez plus de chances de rentrer à l'université.
09:22Mais après, c'est quand même les budgets qui ont été...
09:26Parce que vous savez, dans les années 70, il y avait déjà beaucoup de vacataires à l'université.
09:30Et à l'époque, les vacataires se sont rebellés et les budgets ont augmentés.
09:33Et Mitterrand, il a dit à un moment, tous les gens qui travaillent depuis plus de deux ans à la fac
09:36doivent avoir un statut, il leur a donné un statut.
09:38Voilà, aujourd'hui, vous avez les universités qui ne tiennent qu'avec des vacataires,
09:41c'est-à-dire des gens qui ont des doctorats et qui n'ont pas de poste,
09:44pour x, y raisons, raisons idéologiques, mais aussi raisons qu'il n'y a pas de moyens.
09:48Donc, si les politiques avaient mis les moyens sur la table, il y aurait probablement plus de pluralité,
09:52parce qu'il y aurait des grands professeurs orthodoxes qui auraient placé leurs élèves orthodoxes,
09:55mais il y aurait aussi des hétérodoxes qui n'auraient plus placé les leurs.
09:58Et comme là, aujourd'hui, il y a une forte d'austérité budgétaire,
10:01c'est vrai que les grands professeurs étant majoritairement des orthodoxes,
10:04pour les raisons que tu viens de citer, vous avez petit à petit, génération après génération,
10:08une élimination de ce qu'on pourrait appeler les économistes hétérodoxes.
10:11Sur les plateaux de télé, on voit quand même plus souvent des économistes orthodoxes, hétérodoxes.
10:15En gros, sur les plateaux de télé où il y a toi, un peu Gilles Raveau qu'on a interviewé la dernière fois,
10:20à un moment Frédéric Lordon, qui aujourd'hui est très très discret,
10:23mais je crois que lui, c'est par volonté qu'il veut y aller.
10:26Mais c'est vrai que l'espace médiatique est saturé par des économistes qui pensent que le marché, c'est bien.
10:31Ce qui est grave, en fait, moi, ce que je trouve problématique,
10:34c'est qu'effectivement, il y a des économistes de gauche qui arrivent à la télé,
10:37Gilles Raveau, moi, Thomas Piketty, Julien Cagé, Zucman aussi.
10:46Mais après, les éditos, les journalistes, les éditos du matin, de toutes les chaînes, c'est la même pensée.
10:53Regardez, par exemple, sur des mesures aussi importantes que l'ISF, la réforme de l'ISF.
10:58Baisser les impôts.
11:00On va répéter, c'est donner 4 milliards de baisses d'impôts aux 1% les plus riches,
11:05c'est-à-dire ceux qui ont 25% du patrimoine, 25% de ce qu'il y a dans l'immobilier et dans les comptes en banque.
11:10Ceux qui détiennent 25% de tout ça à l'échelle française, on va leur donner 4 milliards de baisses d'impôts,
11:15ce qui est hallucinant.
11:16C'est un petit nombre, c'est 1% de la population.
11:18C'est un petit nom d'ingénieur qui ont donné 4 milliards de baisses d'impôts.
11:20Et pourquoi on leur fait ça ? Pourquoi on fait ça ?
11:22Macron disait parce que ça va ralentir l'investissement.
11:24Parce que ces 4 milliards de baisses d'impôts, ils vont investir.
11:26Alors en fait, ils ont surtout acheté des actions en bourse, mais c'est ce que disait Macron.
11:29Et là, vous avez eu des éditos, que ce soit sur BFM, sur toutes les radios publiques,
11:34tous les éditos ont dit la même chose.
11:36C'est super.
11:37Et là, il y a un problème.
11:39Alors que dans les économistes, chez les vrais économistes, pas les éditorialistes,
11:43les vrais économistes, il y avait un débat pour dire que ça n'allait pas fonctionner.
11:46Certains disaient que ça allait fonctionner, d'autres non.
11:48Il y avait un vrai débat.
11:49Dans les médias, le matin, à l'heure de grande écoute, tous les éditos ont dit que c'était super cette réforme.
11:54Et c'est pareil pour le CICE, c'est pareil pour la réforme des retraites.
11:57Et c'est là qu'il y a un problème.
11:58C'est-à-dire que si aux heures de grande écoute, tous les économistes disent la même chose,
12:00les gens qui ne voient pas la différence entre un éditorialiste, pas la différence entre un vrai économiste,
12:04se disent qu'il y a des consensus en économie, c'est la seule façon de faire.
12:07Alors que dans la science économique, c'est faux.
12:09Il y a des vrais débats.
12:10Et si vous êtes dans un séminaire d'économie, vous voyez que les économistes, ils se disputent.
12:13Vous voyez, donc la télé donne...
12:15Oui, pourquoi la télé montre...
12:17De façon déformante, il y a une vraie...
12:19Déjà, la plupart des gens qui parlent à la télé ne sont pas des économistes.
12:21Il faut dire la vérité, c'est ça.
12:22Ils n'ont pas fait d'études d'économie.
12:23Il y a des directeurs de think tank.
12:25Ils n'ont pas fait d'études.
12:26Ils n'ont même pas un master.
12:27Donc là, c'est assez problématique.
12:29Et puis, après, je pense qu'ils défendent un point de vue qui est vu pour certains comme le point de vue centriste.
12:35Alors qu'en réalité, non, ce n'est pas le point de vue centriste.
12:37C'est un point de vue purement libéral.
12:39Là, du coup, on peut aussi parler de bataille des idées, finalement.
12:42Parce que c'est ce que tu définis aussi un peu dans ton bouquin.
12:44Nous, on parle beaucoup de bataille culturelle à l'UMA.
12:47Pour gagner contre l'extrême droite, etc.
12:49Est-ce que pour faire gagner la gauche, on n'a pas meilleur temps de gagner cette bataille des idées économiques ?
12:53En tout cas, d'inverser le rapport de force plutôt que de gagner cette bataille culturelle.
12:57Le combat, il est où, finalement ?
12:58Je pense qu'il faut gagner, effectivement, la bataille culturelle.
13:01Après, il y a plusieurs stratégies qui ont été mises en place.
13:04Je ne suis pas sûr.
13:05Moi, à un moment, j'étais très sûr de la mienne.
13:06Moi, la mienne, c'était d'aller parler partout.
13:08Quand on vous tend un micro, vous parlez partout.
13:10Vous avez cinq minutes, vous parlez.
13:12Et vous, vous adaptez votre discours au temps de parole médiatique.
13:16Ce sont des temps de parole courts.
13:19Moi, c'était ça.
13:20Et ça a été aussi la volonté des économistes atterrés de peser dans le débat public.
13:24Et ils ont réussi pendant un moment.
13:26Et il y a d'autres économistes, comme Frédéric Lordon, par exemple,
13:29qui lui théorisait le fait qu'il ne fallait pas y aller.
13:31Il ne fallait pas jouer ce jeu-là.
13:32Il fallait faire à part.
13:33Je ne sais pas quelle est la stratégie gagnante.
13:35Je n'en sais rien.
13:37Il y a eu de plus en plus de débats qui ont été faits dans les médias,
13:40de plus en plus, sur des questions.
13:42Souvent, on invite un pour, un contre.
13:44Est-ce que ça nous a vraiment servi ?
13:46J'ai du mal à…
13:47Pour moi, l'idéologie libérale est encore vraiment dans la tête des gens.
13:51Et même parfois, des classes populaires qui sont persuadées
13:54qu'ils ne sont pas trop taxés, que l'impôt, ça ne sert à rien,
13:58qu'ils payent plus d'impôts.
13:59Parfois, même des gens qui reçoivent plus des aides qu'ils ne payent d'impôts
14:02sont persuadés qu'ils payent trop d'impôts.
14:04Donc, on se dit qu'on a quand même échoué sur un certain…
14:06Que par exemple, sur les droits de succession,
14:08la plupart des Français sont contre,
14:10alors que la plupart des Français ne les payeront pas.
14:12Qu'il s'agit vraiment des gens qui ont un gros patrimoine
14:14et qui ont une concentration énorme du patrimoine.
14:15Les gens sont…
14:16« Ah non, ils sont contre, je veux laisser 50 000 euros à mon fils sans être taxé. »
14:20Mais tu ne seras pas taxé de toute façon.
14:21Donc, oui, on voit bien qu'il y a une idéologie quand même qui est passée.
14:24Il y a des incompréhensions parfois aussi.
14:25Les gens ne sont pas…
14:26C'est aussi pour ça que tu as fait ce livre,
14:28parce que les gens ne sont pas au courant,
14:29en tout cas, ils ne sont pas conscients de tout ça.
14:32L'économie, c'est une science compliquée.
14:34Et en fait, c'est pour ça, moi, je pense que…
14:37L'économie, c'est le partage du gâteau.
14:39Ceux qui prennent la plus grosse part du gâteau,
14:41ils ont compris qu'il fallait vraiment
14:43qu'il y ait des gens qui puissent défendre
14:45un système où ils gardent la plus grosse part du gâteau.
14:47Parce que ça fait 30 ans,
14:48disons-le clairement, ça fait 30 ans que les 1%
14:50voient leur revenu augmenter plus vite que le reste de la population.
14:53Entre 1950 et 1970,
14:55les 1% se sont enrichis.
14:56C'est des gens très riches qui pèsent en milliards.
14:58Ils se sont enrichis,
14:59mais moins vite que le reste de la population.
15:01Ce qui devrait être normal.
15:02Depuis les années 80,
15:03ils s'enrichissent plus vite que le reste de la population.
15:05Donc, ils sont déjà très riches.
15:06Je veux dire, qu'est-ce que ça sert d'avoir
15:084, 5, 6, 7 millions en plus
15:10quand tu as déjà 30 millions ?
15:11Qu'est-ce que ça a changé dans ta vie de tous les jours ?
15:12Rien.
15:13Mais eux, ils s'enrichissent de plus en plus vite
15:14quand les autres s'enrichissent certes,
15:16mais beaucoup moins vite.
15:17Et ça veut dire qu'il y a un partage du gâteau
15:19qui a leur avantage.
15:20Et ils font tout pour garder ce partage du gâteau.
15:22Et normalement, c'est à la gauche de s'emparer de ça.
15:24Et je veux dire, aujourd'hui, l'économie, c'est chiant.
15:27Ça va peut-être faire moins de clics,
15:28moins de vues que d'autres questions.
15:29Comme je dis, on est à l'ère des réseaux sociaux.
15:31Peut-être que...
15:32Il y a quand même certains de tes clashs
15:33qui font beaucoup de vues aussi.
15:34Tant mieux.
15:35Mais je pense, moi, que les réseaux sociaux ont eu quand même un...
15:41Comment je veux dire ?
15:42Je pense qu'ils ont quand même vachement détourné
15:44la question économique sur d'autres questions
15:46qui sont beaucoup plus glamour.
15:48Alors que la question économique nécessite quand même
15:50de se poser à un moment et de rentrer dedans.
15:52Tu vois, même la BD, elle est très simple.
15:54Elle est facile à lire, etc.
15:56Il y a quand même des fois,
15:57même des gens qui n'ont jamais fait l'économie,
15:58ils m'ont dit, j'ai dû relire deux fois.
15:59Pour me concentrer, on doit se concentrer sur l'économie.
16:01C'est de l'économie.
16:02C'est pas de l'image.
16:03C'est pas des gens qui portent un truc où ils disent...
16:07C'est pas palpable.
16:08Voilà.
16:09Et en fait, les gens, aujourd'hui,
16:10ils veulent beaucoup d'images
16:11avec quelqu'un qui va avoir une pancarte,
16:13Free World, je ne sais pas quoi.
16:14Ils veulent des trucs,
16:15alors que parfois, il faut rentrer dans la mécanique
16:17parce que la mécanique, c'est le partage du gâteau.
16:19Et tant que tu ne comprends pas la mécanique,
16:21tu vas te faire avoir sur le partage du gâteau.
16:22C'est important d'avoir ça en tête.
16:24Oui, mais justement, juste,
16:25tu avais une question ?
16:27Oui, vas-y.
16:28Là, tout à l'heure, je te parlais
16:29qu'il y avait beaucoup d'orthodoxes sur les plateaux télé.
16:32Est-ce que ça ne s'explique pas aussi
16:33parce que les médias sont de plus en plus
16:34phagocytés par les grandes fortunes ?
16:36Comment on peut fact-checker
16:37les discours en économie des médias français ?
16:39Je pense, bien sûr qu'il y a ça aussi,
16:42mais ce n'est pas la seule chose qui l'explique
16:45parce que même sur des médias publics,
16:47vous avez quand même plutôt des libéraux.
16:49En fait, quand on regarde les économistes,
16:51vous prenez les chaînes publiques, privées,
16:53vous avez des libéraux.
16:55Alors moi, je participe au débat, bien sûr.
16:57Je ne vais pas me plaindre
16:58et je ne vais pas dire que je n'ai pas voix au chapitre.
17:00On me voit.
17:01Mais globalement,
17:02quand on regarde les proportions,
17:04ça a été rêvé dans certaines émissions,
17:05De Blas, etc.
17:06La Crimède, etc.
17:07Quand on voit les proportions,
17:09moi, sur les éditos du matin,
17:11souvent, c'est la même pensée,
17:14qu'on soit sur le public ou le privé.
17:16Je pense qu'il y a aussi une formation
17:17dans les grandes écoles.
17:18Il y a eu vraiment une uniformisation de la pensée.
17:21Il y a encore quelques années,
17:22vous étiez formé en France,
17:23vous n'aviez pas la même pensée
17:25qu'un économiste formé en Italie,
17:27qu'un économiste japonais,
17:28qu'un économiste anglais,
17:29qu'un économiste américain.
17:30Aujourd'hui, un mec qui a fait
17:32une très grande école d'économie,
17:34qui a fait l'école d'économie de Paris,
17:36il aura la même pensée
17:37qu'un mec de London School of Economics.
17:38Il aura la même pensée qu'un mec...
17:39La pensée s'est uniformisée avec la localisation.
17:42Et donc, on n'a même plus de réflexion.
17:44À une époque, il y avait quand même des gens...
17:45C'est pour ça qu'il y avait plusieurs capitalismes.
17:46Il y avait un capitalisme français,
17:47il y a eu un capitalisme japonais,
17:48il y a eu un capitalisme anglo-saxon.
17:50Il y a eu des moyens.
17:51On s'est développé de manière différente.
17:52On a choisi des voies.
17:53Nous, on avait un état stratège,
17:54on a développé le rail, etc.
17:56Le nucléaire, ce sont des choix
17:57qui ont été faits, des choix politiques.
17:58Et d'autres pays ne l'ont pas fait.
17:59L'Italie ne voulait pas le nucléaire.
18:00Les États-Unis n'ont jamais développé le rail.
18:02Il y avait vraiment une volonté.
18:03Aujourd'hui, il y a une uniformisation.
18:05Il faut faire la même chose partout.
18:06Donc, je pense aussi que cette pensée unique
18:08est due aussi à l'uniformisation
18:09de la pensée des grandes écoles.
18:11Et aujourd'hui, quand je lis des livres
18:13d'économistes chinois, d'économistes indiens,
18:15il y en a quelques-uns qui sont traduits.
18:17C'est eux, aujourd'hui,
18:18qui sont les plus différents.
18:21Il y a un ancien politique
18:22qui n'est pas un économiste,
18:23mais qui est un intellectuel
18:24de sciences humaines
18:25qui a écrit un livre,
18:26The Indian Way,
18:27où le mec, il t'explique, en grosso modo,
18:28que ça a eu les meilleurs,
18:29qu'ils ont compris la voie,
18:30que l'Occident est fini.
18:31Enfin, les mecs, ils osent y aller.
18:32Je ne connais, moi, aucun livre
18:33qui défendra le modèle social français.
18:35Tous les livres,
18:36ils te disent que c'est la fin,
18:37la France est finie.
18:38Même les éditorialistes libéraux,
18:39on dirait qu'ils sont contents
18:40que ça ne marche pas.
18:41Ils sont hyper contents
18:42qu'il y ait une dette,
18:43qu'ils espèrent qu'on va devenir
18:44comme la Grèce.
18:46Au fond, on dirait qu'ils n'aiment pas.
18:47Ils n'aiment pas le pays
18:48dans lequel ils vivent.
18:49Il y a vraiment un truc.
18:50D'ailleurs, les élites,
18:51moi, je me souviens,
18:52quand j'étais jeune,
18:53il fallait regarder tout le temps
18:54les États-Unis.
18:55Puis après, dans les années 2000,
18:56il fallait regarder Londres.
18:57C'était Londres, Londres, Londres.
18:58Puis après, il fallait regarder l'Allemagne.
18:59Macron, il arrive,
19:00il fallait regarder la Suède.
19:01Il ne faut jamais regarder
19:02ce qu'on a fait bien
19:03et comment on peut l'améliorer.
19:04Il faut toujours regarder
19:05les autres à côté.
19:06Donc, il y a un truc un peu, moi,
19:07qui amène, après,
19:08à ces consensus
19:09qu'on peut voir sur les chaînes.
19:10C'est des gens qui sont formés
19:11un peu partout,
19:12dans les mêmes écoles.
19:13On a commencé à en parler.
19:14On va continuer un peu
19:15parler de ce livre, quand même.
19:16Alors, ça s'appelle
19:17« L'économie pour les 99% ».
19:18Première question,
19:19c'est qui, les 99% ?
19:20C'est la majorité d'entre nous.
19:22C'est-à-dire,
19:23les 1%, en fait,
19:24enfin, les 99%,
19:25c'est tout le monde.
19:26Les 1%, c'est ceux que j'ai dit,
19:27les plus riches,
19:28qui ont 25% du patrimoine.
19:29Il fallait faire la distinction
19:30qui a été faite plusieurs fois.
19:31Je me souviens qu'à Wall Street,
19:33quand ils manifestaient,
19:34ils disaient,
19:35nous sommes les 99%.
19:36Donc, on a repris ça.
19:37Les 99%,
19:38ça veut dire nous tous.
19:39Et quand je dis l'économie
19:40pour les 99%,
19:41c'est l'économie adressée à tous.
19:43Donc, accessible, facile,
19:44mais aussi l'économie
19:45au service de la majorité.
19:47Et donc,
19:48il y a une dimension pédagogique
19:49évidente dans ton livre,
19:51parce que tu expliques
19:52de manière très accessible
19:53comment ça fonctionne,
19:54la dette publique,
19:55le CICE,
19:56l'énergie,
19:57enfin, les énergies renouvelables,
19:58la crise des vagues, etc.
20:00En quoi c'est important pour toi
20:01de mener ce travail
20:02de vulgarisation de l'économie ?
20:03Moi, j'ai fait des essais avant.
20:05Les essais sont lus,
20:07comme d'autres.
20:08Mais je me disais,
20:10l'économie,
20:11c'est une science compliquée,
20:12comme je l'ai dit.
20:13Même moi,
20:14parfois, je rentre le soir,
20:15vous tapez un gros livre d'économie,
20:17ça pèse sur vos épaules.
20:18Donc, je me suis dit,
20:19comment on peut amener les gens
20:20à s'intéresser à ça,
20:21une porte d'entrée ?
20:23Et il est vrai qu'aujourd'hui,
20:24il y a beaucoup de gens
20:25qui aiment les BD,
20:26que ça parle mieux,
20:27parfois une image parle mieux
20:28qu'un non-discours.
20:29Et donc, on est partis
20:30sur cette BD-là.
20:33Et je me suis dit,
20:34ça va toucher peut-être
20:35un autre public
20:36qui n'a pas envie de se taper
20:37forcément un essai le soir.
20:38Et c'est une porte d'entrée
20:39pour aller après plus loin.
20:40Tu me disais un truc
20:41assez inquiétant
20:42en préparant l'émission.
20:43Parce qu'il y a quelques années,
20:44tu as sorti un livre
20:45qui s'appelle
20:46le Traité d'économie hérétique,
20:47qui a très bien marché.
20:48Je crois qu'on a vendu
20:4960 000 exemplaires.
20:50Ça a été traduit
20:51dans plusieurs langues.
20:52Mais c'était donc en 2018,
20:53c'est ça ?
20:54Et tu me disais tout à l'heure,
20:55aujourd'hui,
20:56je ne pourrais pas le refaire.
20:57Tu as l'impression
20:58qu'il n'y a plus de place
20:59aujourd'hui
21:00pour des bouquins d'économie
21:01qui marchent vraiment ?
21:02L'économie n'intéresse
21:03plus personne.
21:04Franchement,
21:05je pense que 2017,
21:06il y avait eu
21:07cette percée de Macron
21:08qui avait fait sa campagne
21:09sur de l'économique.
21:10Il avait dit,
21:11c'est l'économie
21:12qui va tout régler,
21:13la start-up nation,
21:14les questions d'immigration
21:15et tout.
21:16Il n'y en avait pas du tout
21:17dans sa campagne.
21:18C'est vraiment
21:19l'économie, l'économie.
21:20Et en face d'ailleurs,
21:21la gauche aussi
21:22parlait beaucoup de l'économie.
21:23Et puis c'était au moment
21:24où la gauche avait travaillé
21:25sur les questions économiques,
21:26notamment avec le CICE
21:27et avec la loi travail.
21:28Sous François Hollande.
21:29Sous François Hollande.
21:30Sous François Hollande.
21:31Donc la question économique
21:32était au cœur quand même
21:33des débats.
21:34Et puis maintenant,
21:35ça peut remonter
21:36au moment de la réforme
21:37des retraites.
21:38Mais globalement,
21:39les dernières campagnes,
21:40elle est un peu particulière
21:41notre campagne la dernière fois
21:42parce que c'était
21:43après le Covid,
21:44mais on a parlé finalement
21:45très peu
21:46des questions économiques.
21:47Là, c'est revenu un peu
21:48avec les législatives,
21:49mais la question économique
21:50en elle-même
21:51n'a pas vraiment
21:52la question économique
21:53en elle-même
21:54n'intéresse plus le citoyen
21:55parce que le citoyen
21:56aujourd'hui, il veut savoir
21:57faire quelque chose.
21:58Moi, quand je faisais
21:59des conférences avant,
22:00je m'en souviens,
22:01les gens me disaient
22:02c'est génial,
22:03mais qu'est-ce qu'on peut faire ?
22:04Il faut militer,
22:05il faut s'engager
22:06dans des partis,
22:07parce que la solution
22:08est politique.
22:09Il faut militer
22:10quand on est contre.
22:11Mais aujourd'hui,
22:12en fait,
22:13ils veulent avoir
22:14vraiment quelque chose
22:15à faire de concret.
22:16Quand tu dis à quelqu'un
22:17oui, boycotte telle marque,
22:18il a quelque chose à faire.
22:19Quand tu dis à quelqu'un
22:20achète que les produits bio,
22:21tu as une application
22:22pour voir s'il y a
22:23tant de nutriments
22:24ou de machins,
22:25ils ont quelque chose à faire.
22:26Donc les gens,
22:27aujourd'hui,
22:28ils veulent avoir
22:29des choses à faire.
22:30C'est pour ça que
22:31toutes les vidéos
22:32qui sont basées
22:33sur du personnel,
22:34même sur l'économie,
22:35comment investir,
22:36comment placer,
22:37ça cartonne.
22:38Ce qui est dingue
22:39aujourd'hui,
22:40c'est que même
22:41sur le climat,
22:42même sur les questions
22:43climatiques,
22:44aujourd'hui,
22:45les gens veulent avoir
22:46un truc.
22:47Alors je prends du vélo,
22:48j'achète des marques
22:49made in France,
22:50en disant oui,
22:51je veux être acteur du truc
22:52parce que si j'attends
22:53les politiques,
22:54ils nous ont tellement trahis.
22:55Mais en même temps,
22:56on ne peut pas être
22:57dans un système
22:58où en haut,
22:59on dérèglement tout
23:00pour qu'in fine,
23:01ça repose sur l'individu.
23:02Ce n'est pas possible ça.
23:03Et donc,
23:04c'est le en haut
23:05qu'il faut discuter.
23:06Et l'en haut,
23:07c'est l'économie.
23:08C'est l'économie,
23:09c'est les règles économiques.
23:10Et là, les gens,
23:11j'ai l'impression
23:12qu'ils ont l'impression
23:13que ça ne changera pas.
23:14Et je les comprends,
23:15parce qu'ils se sont tapés
23:16que Macron,
23:17ça devait changer.
23:18Ça était encore plus loin.
23:19Donc, on a eu,
23:20soit disant,
23:21une alternance.
23:22On a eu le même modèle économique
23:23pendant 10 ans.
23:24Donc, les gens,
23:25ils sont persuadés maintenant
23:26que c'est fini.
23:27Alors que ça n'est pas fini.
23:28C'est marrant,
23:29tu dis qu'on ne parle plus
23:30d'économie.
23:31Et en ce moment,
23:32j'ai l'impression
23:33qu'on ne parle que de ça.
23:34Peut-être qu'on en parle mal.
23:35On parle de dette publique
23:36en ce moment,
23:37du matin au soir.
23:38C'est quoi le problème ?
23:39Dans ton livre,
23:40tu donnes 10 principes
23:41d'autodéfense
23:42contre la pensée dominante.
23:43Juste, quand tu allumes
23:44ta télévision,
23:45on t'entend parler d'économie.
23:46C'est quoi les phrases
23:47qui t'agacent,
23:48les pensées qui reviennent en boucle
23:49et qui t'agacent le plus ?
23:50Quand on fait de l'économie,
23:51il faut se poser une question.
23:52À qui se la profite ?
23:53Chaque fois qu'il y a une réforme,
23:54à qui se la profite ?
23:55Pourquoi ?
23:56À qui se la profite ?
23:57Et en fait,
23:58moi, quand j'allume la télé,
23:59là où j'en peux plus,
24:00c'est qu'on tape
24:01constamment sur les fonctionnaires.
24:02Je veux dire,
24:03constamment.
24:04Alors qu'on a quand même
24:05eu le Covid,
24:06où là,
24:08les hospitaliers par la fenêtre.
24:09On a dit merci aux profs.
24:10On a dit, en fait,
24:11c'est dur de donner des cours
24:12à des enfants tout seuls.
24:13Heureusement que les profs sont là.
24:14Et maintenant,
24:15on retape dessus.
24:16On retape.
24:17Alors là, il y a une plasticité.
24:18On retape constamment
24:19sur les fonctionnaires.
24:20Et on nous dit toujours,
24:21constamment,
24:22on dépense trop, quoi.
24:23On en a trop profité.
24:24On a l'impression,
24:25les dettes,
24:26notre dette a augmenté
24:27très fortement à deux moments.
24:28À la crise de 2008,
24:29crise des banques,
24:30d'accord ?
24:31Et après le Covid.
24:32Donc, il y a eu deux crises majeures.
24:33Et ce qu'on nous explique
24:34à chaque fois
24:37c'est qu'on s'est payé
24:3810 000 euros par mois.
24:39Qu'on vivait tous
24:40au-dessus de nos moyens.
24:41C'est faux.
24:42Voilà, c'est faux.
24:43On a l'impression de ça.
24:44Et au final, on dit,
24:45vous avez été trop gâtés.
24:46Mais en fait,
24:47nous, on n'a pas été trop gâtés.
24:48Surtout dans le dernier
24:49quinquennat Macron.
24:50Macron, en fait,
24:51il a gâté très fortement
24:52les grandes entreprises
24:53et les très riches.
24:54Il y a eu 40 milliards
24:55de baisse d'impôts
24:56ciblés majoritairement sur eux
24:57avec la flat tax,
24:58l'ISF
24:59et la baisse de l'IS.
25:00Et ça explique la moitié,
25:01quasiment.
25:03Et qui a profité majoritairement
25:04aux grosses.
25:06Et soit dit en passant,
25:07le CAC 40 a 1 200 filiales
25:08dans les paradis fiscaux.
25:09Il faudrait peut-être
25:10voir ce qu'ils y font.
25:11Parce que là,
25:12il y a de l'argent à récupérer.
25:1340 entreprises qui ont
25:141 200 filiales
25:15dans les paradis fiscaux.
25:16Énormissime.
25:17Énormissime.
25:18Mais il parle de frais sociaux.
25:19Retenez donc,
25:20si là vraiment,
25:21elles y sont pour vendre,
25:22je ne sais pas moi,
25:23de l'essence
25:24ou autre chose,
25:25pourquoi pas ?
25:26Mais si elles y sont
25:27et qu'elles ne font rien,
25:28c'est que les multinationales
25:29aujourd'hui,
25:30elles produisent là où
25:31il y a de la demande
25:32et elles payent leurs impôts
25:33et il n'y a pas d'impôts.
25:34Donc ça aussi,
25:35c'est plus possible.
25:36Donc il y a peut-être
25:37des choses à aller chercher.
25:38Mais une partie du déficit
25:39s'explique par ces baisses d'impôts
25:40et à la fin,
25:41on va aller les rattraper
25:42sur l'éducation.
25:436 000 postes en moins,
25:44ce n'est pas possible.
25:45L'éducation,
25:46c'est une dépense
25:47ou un investissement ?
25:48Là,
25:49on est à Saint-Denis ici.
25:50Saint-Denis,
25:51il y a une grosse partie
25:52de la population
25:53qui est plutôt
25:54sous le seuil de pauvreté.
25:55C'est une population
25:57Si on retire
25:58des postes de profs,
25:59on subit l'ascenseur social
26:00et après,
26:01on s'étonne.
26:02L'économie informelle,
26:03les trafics en tout genre
26:04augmentent.
26:05Si tu casses
26:06le premier ascenseur social,
26:07comment tu veux que les gens
26:08ne se rabattent pas ailleurs ?
26:09Il faut faire attention.
26:10Il faut vraiment faire attention.
26:11Les politiques macroéconomiques
26:12sont très importantes.
26:13Et quand tu entends
26:14le ministre de l'économie
26:15dire,
26:16il a dit ça très récemment,
26:17il faut taxer moins
26:18et travailler plus.
26:19Est-ce que tu as envie
26:20de répondre à cette phrase
26:21qu'on entend
26:22quasiment tous les jours
26:23depuis 30 ans ?
26:24C'est ça qui est dingue.
26:25Ce qui est dingue,
26:26c'est que ça a été...
26:27Moi, il y a un truc
26:28qui m'interroge quand même,
26:29c'est que...
26:30En fait,
26:31ces phrases,
26:32elles sont sorties
26:33depuis 30 ans.
26:34Elles ont souvent été contredites,
26:35prouvées par x, y raisons
26:36parce que les Français
26:37ne travaillent pas moins
26:38que les autres.
26:39Quand on prend tout le travail
26:40en cumul d'heures,
26:41profession indépendante,
26:42etc.,
26:43finalement,
26:44on passe parfois
26:45même au-dessus
26:46de certains pays européens.
26:47D'ailleurs,
26:48quand on regarde
26:49les données de l'OCDE,
26:50de l'Eurostat,
26:51ce n'est pas les mêmes.
26:52Les gens utilisent
26:53des données qu'ils veulent
26:54parce que ça,
26:55c'est la première des choses.
26:56Je veux dire,
26:57baisser les taxes,
26:58c'est ce qu'il a fait, lui.
26:59Il a baissé les cotisations,
27:00le ministre qui était sous Macron,
27:01il a baissé les impôts
27:02et on est dans cette situation-là.
27:04Donc, le mec,
27:05il a un bilan,
27:06il a un passif
27:07et il est en train
27:08de nous faire la morale
27:09alors qu'il a un bilan passif.
27:10Donc, non, non, c'est...
27:11Je veux dire,
27:12ce qui est dingue,
27:13c'est que ces phrases,
27:14elles continuent.
27:15Je veux dire,
27:16là, il a sorti cette phrase,
27:17je pourrais être invité
27:18à un débat demain.
27:19On va me dire,
27:21je l'ai fait à peu près 50 fois
27:22depuis 10 ans
27:23et parfois,
27:24j'ai l'impression,
27:25une fois,
27:26il y a une émission
27:27qui m'a appelé,
27:28qui m'a dit,
27:29oui, il y a Macron
27:30qui est à Versailles,
27:31on veut faire une émission
27:32sur les grandes entreprises,
27:33les incitations qu'il a faites,
27:34Macron,
27:35et ce grand Raoult
27:36qu'il fait à Versailles
27:37avec les grands chefs
27:38de l'entreprise
27:39au niveau mondial
27:40et j'avais fait le même débat
27:41avec les mêmes personnes
27:42en 2017
27:43et j'ai dit,
27:44mais ce n'est pas possible, là.
27:45J'ai cru que c'était un canular
27:46quand il m'a appelé
27:47et en fait, non,
27:48il m'a appelé,
27:49il m'a dit,
27:50mais tu réponds quoi,
27:51du coup, à ce moment-là ?
27:52Tu y vas
27:53et tu ressors
27:54les mêmes arguments.
27:55C'est un peu chiant,
27:56mais en même temps,
27:57je me dis,
27:58le bourrage de crâne fonctionne.
27:59Est-ce qu'il ne fonctionne pas
28:00que d'un côté,
28:01ce bourrage de crâne ?
28:02C'est ça que je me dis,
28:03si il a fonctionné d'un côté,
28:04il peut fonctionner de l'autre,
28:05non ?
28:06C'est-à-dire que,
28:07non, mais ça,
28:08c'était ma théorie.
28:09Après,
28:10vu qu'on perd tout le temps
28:11puisque finalement,
28:12on voit où on en est,
28:13donc on perd quelque part
28:14tout le temps,
28:19et donc,
28:20je me dis,
28:21de l'autre côté,
28:22il faut aussi faire
28:23du bourrage de crâne.
28:24Mais il nous faut quoi ?
28:25Un milliardaire de gauche ?
28:26Je pense que,
28:27moi, je ne cracherais pas
28:28sur l'argent d'un milliardaire
28:29de gauche.
28:30Je sais qu'il y a des puristes
28:31parmi ceux qui nous écoutent
28:32qui pensent qu'on peut tout faire
28:33par coopérative.
28:34Je pense que la révolution,
28:35elle doit se financer
28:36et donc,
28:37l'argent,
28:38quand on le trouve à gauche,
28:39je ne sais pas,
28:40Mathieu Pigasse,
28:41s'il nous entend,
28:42on a besoin d'un milliardaire.
28:43On peut lancer des révolutions
28:44parce qu'en face...
28:45Alors,
28:46Mathieu Pigasse...
28:47Tu as peur de définir
28:48ce que c'est
28:49qu'un milliardaire de gauche,
28:50quand même ?
28:51Non, mais d'autres,
28:52d'autres, je ne sais pas.
28:53Est-ce que Mathieu Pigasse
28:54rentre dans cette définition ?
28:55Non, mais je ne sais pas
28:56qu'est-ce qu'il y a
28:57comme milliardaire de gauche.
28:58Il paraît qu'il y en a
28:59quelques-uns.
29:00Il se cache.
29:01Oui, il se cache.
29:02Il n'y en a pas beaucoup,
29:03mais il y en a quand même
29:04quelques-uns.
29:05Mathieu Pigasse,
29:06il avait appelé
29:07à voter le NFP.
29:08Je trouvais ça plutôt sympathique
29:09de sa part.
29:10Pour un jeu.
29:11Et pour un jeu,
29:12donc,
29:13il n'y avait pas
29:14de milliardaires.
29:15Ou des écoles de gauche,
29:16des mecs qui ont formé.
29:17Il y a plein de trucs.
29:18Il y avait une question
29:19d'ailleurs là-dessus.
29:20Est-ce qu'il ne faut pas
29:21supprimer les grandes écoles
29:22puisque, du coup,
29:23elles permettent
29:24d'uniformiser la pensée ?
29:25Non, mais non,
29:26parce qu'il y a...
29:27Non, je ne pense pas.
29:28Je pense que non.
29:29Après, ce qu'il faudrait,
29:30c'est qu'il y ait
29:31un enseignement
29:32beaucoup plus pluraliste.
29:33C'est ce qui se passe
29:34dans certaines facs américaines.
29:35Dans certaines facs américaines,
29:36vous avez des...
29:37Même dans des facs anglo-saxonnes,
29:38vous avez quand même
29:44un professeur à Londres
29:45que j'aime beaucoup,
29:46que vous connaissez,
29:47qui s'appelle Atun Chong,
29:48qui est excellent,
29:49qui est dans le mode.
29:50Donc, vous avez quand même
29:51des mecs...
29:52Mais c'est très...
29:53Je te coupe, pardon,
29:54parce que tu parlais
29:55de la London School of Economics,
29:56qui est effectivement
29:57une grande école
29:58en Angleterre,
29:59mais qui a produit
30:00des pensées,
30:01des cerveaux extrêmement brillants
30:02et assez progressistes.
30:03Je ne sais pas,
30:04Naomi Klein, de mémoire,
30:05je crois qu'elle a fait cette école.
30:06J'ai l'impression
30:07que c'est surtout en France
30:08qu'il y a quand même
30:09une uniformité idéologique
30:10dans les grandes écoles.
30:11Tu vas à HEC, par exemple,
30:13c'est l'enseignement.
30:14La question n'est peut-être
30:15pas totalement débile,
30:16l'idée de dire
30:17qu'on en finit
30:18avec tout ça
30:19pour faire quoi.
30:20Il reste à définir quoi,
30:21mais en tout cas,
30:22on essaie de sortir
30:23de ce cercle.
30:24Oui, c'est vrai
30:25qu'à l'époque, quand même,
30:26à Sciences Po,
30:27il y avait Généreux aussi,
30:28qui était très bon.
30:29Mais après,
30:30les mécanismes de publication
30:34font que quand même,
30:35tu as toujours une espèce de...
30:37Comme aujourd'hui,
30:38la publication académique
30:39est très importante
30:40et que la publication académique,
30:41elle reste quand même
30:42très orthodoxe.
30:43C'est-à-dire
30:44qu'on part du principe
30:45qu'on a des données,
30:46on fait travail des données,
30:47mais qu'il n'y a pas
30:48de remise en cause
30:49du système tel qu'il est.
30:50Ce qui n'était pas le cas
30:51d'économistes qu'on avait avant.
30:52Moi, je repense à Pierre Salama,
30:53que vous avez bien connu.
30:54Peut-être que vous avez
30:55écouté Pierre Salama,
30:56un ancien économiste
30:57qui était sur l'Amérique latine,
30:58qui est décédé,
30:59qui était dans mon jury de thèse.
31:01Lui, il y avait
31:02une vraie pensée hétérodoxe.
31:03Vraiment, ça allait loin,
31:05c'était important.
31:06Et il était professeur
31:07des universités.
31:13Et je ne suis pas sûr
31:14qu'aujourd'hui,
31:15une fois que cette génération
31:16part, petit à petit,
31:17elle est en train de partir,
31:18je ne suis pas sûr
31:19qu'on ait un renouveau.
31:20Il y en a quelques-uns
31:21chez les économistes atterrés.
31:22Je ne suis pas sûr
31:23qu'on ait des mecs
31:24qui aillent aussi loin
31:25qu'à l'époque.
31:26Parce que malgré tout,
31:27il y a une uniformisation
31:28et que ça gagne.
31:29Même si on a des pensées
31:30hétérodoxes,
31:31on reste dans un système.
31:32Il y a un retour en arrière
31:33de ce que tu décris
31:34globalement.
31:35Sur l'amplitude des débats,
31:37sur l'amplitude des débats
31:39que nous connaissons aujourd'hui.
31:42On n'est plus dans
31:43les amplitudes de débat
31:44qu'il y avait
31:45dans les années 70-80.
31:46À un moment,
31:47à cette époque-là,
31:48ils pensaient que tout
31:49était possible.
31:50Puis il y a eu
31:51la chute du mur de Berlin,
31:52il y a eu ce qui s'est passé
31:53dans l'URSS.
31:54Il y a eu tout un tas
31:55de choses qui font
31:56qu'aujourd'hui,
31:57les amplitudes sont un peu réduites.
31:58Il y a quelques intellectuels
31:59comme Lordon
32:00qui portent ça vraiment.
32:01Mais après,
32:02je ne suis pas sûr
32:03que dans la tête,
32:04dans ce que veulent
32:05les gens,
32:06même des classes populaires,
32:07il y a cette volonté tellement...
32:08Moi, je pense surtout
32:09qu'on améliore
32:10leur quotidien.
32:11Je ne suis pas sûr
32:12que des gens aient envie
32:13d'aller aussi loin
32:14qu'une sortie de l'euro,
32:15des choses comme ça.
32:16Je pense qu'ils veulent
32:17qu'on améliore leur quotidien.
32:18Et pour améliorer
32:19leur quotidien
32:20dans le cadre
32:21que nous connaissons aujourd'hui,
32:22c'est le partage du gâteau.
32:23C'est comment tu partages
32:24la création de richesses mieux
32:25et comment même
32:26tu peux après,
32:27en aval,
32:28mieux redistribuer.
32:29Question.
32:30Donc, c'est la hausse
32:31des salaires peut-être direct
32:32ou c'est la redistribution
32:33après.
32:34Mais tu as un vrai débat
32:35à avoir là-dessus,
32:36ce qui serait un débat
32:37finalement dans le cadre.
32:39Tu as quand même
32:40un patronat aujourd'hui
32:41qui est quand même
32:42assez virulent
32:43quand on parle de partager
32:44le gâteau,
32:45d'augmenter les salaires.
32:46Ma question, c'était vraiment
32:47parce que partager le gâteau,
32:48ça fait évidemment
32:49qu'il faut le faire,
32:50mais il y a quelque chose
32:51qui relève un peu
32:52de l'incantation.
32:53Comment est-ce que tu partages
32:54le gâteau quand en face,
32:55tu as des grands patrons
32:56qui disent on n'a pas envie
32:57d'augmenter les salaires
32:58parce que ça ne nous plaît pas.
32:59Comment est-ce qu'on crée
33:00le rapport de force
33:01pour dépasser
33:02le stade de l'incantation ?
33:03Je te pose la question,
33:04t'es économiste,
33:05c'est vrai que le rapport
33:06est quand même politique.
33:07La solution finale,
33:08elle est politique.
33:09La solution finale,
33:10elle est politique.
33:11Après, il faut bien voter.
33:12On l'a vu,
33:13il y a eu des gros débats
33:14au moment de la dissolution,
33:15des énormes débats
33:16où on a vraiment vu
33:17que le patronat
33:18préférait le Front National,
33:19le RN,
33:20que le programme de gauche.
33:21Ça, on l'a vu,
33:22ils l'ont quasiment dit ouvertement.
33:23Ils ont sifflé
33:24les dirigeants de gauche
33:25quand ils ont été voir
33:26le Medef.
33:27Les gens tous ont dit
33:28que le programme de gauche
33:29était irréalisable.
33:30Alors qu'il était soutenu
33:31par des élus,
33:32il fallait vraiment
33:33alors qu'il était soutenu
33:34par des économistes de renom.
33:35Vraiment, la liste
33:36qui l'a signée
33:37était des économistes.
33:38Moi, je ne l'ai pas signée
33:39parce que je suis neutre.
33:40Je suis neutre, voilà.
33:41Neutre, mais tu dis
33:42que la bataille,
33:43elle se gagne politiquement.
33:44Oui, mais en fait,
33:45bien sûr qu'elle gagne politiquement,
33:47mais dans le sens
33:48où je suis neutre,
33:49c'est-à-dire que si je commence
33:50à soutenir un parti,
33:51après, je suis invité
33:52comme un politique.
33:53Je ne suis plus invité
33:54comme un expert.
33:55Moi, j'estime.
33:56Et puis, mon rôle,
33:57c'est de fournir
33:58de la matière à réflexion.
33:59Je comprends qu'il y ait
34:00des économistes
34:01qui aiment bien signer.
34:02Je l'ai fait à certaines époques.
34:03Maintenant, ça ne m'intéresse plus trop.
34:04Je dis ce que j'ai à dire.
34:05Et après, voilà.
34:06Mais la solution est vraiment,
34:07en tous les cas,
34:08la solution est politique.
34:09La solution est politique.
34:10Donc, il faut,
34:11un, il faut y croire
34:12parce que tu as beaucoup de gens,
34:13je pense, qui n'y croient pas.
34:14Il y a même des gens
34:15qui ont voté à gauche,
34:16moi, qui m'ont dit
34:17oui, je vote parce que je suis de gauche,
34:18mais je n'y crois pas.
34:19Je ne crois pas
34:20qu'ils vont appliquer le programme.
34:21Il y a beaucoup de gens
34:22qui n'y croient pas,
34:24Et puis, après,
34:25il y a aussi ça,
34:26des gens qui, parfois,
34:27sentent dans leur vie
34:28qu'effectivement,
34:29il faudrait mieux,
34:30plus de redistribution
34:31ou un meilleur partage,
34:32mais qui ont l'impression
34:33que ça va être la catastrophe après
34:34parce qu'on n'arrête pas de leur dire
34:35que si on fait ça,
34:36c'est la catastrophe,
34:37tout va fermer,
34:38on ne financera plus les rentrées.
34:39Et donc, les gens,
34:40ils s'interdisent
34:41d'aller choisir cette voie-là.
34:44Donc, en dehors
34:45de l'incarnation des gens
34:46que l'on met pour incarner
34:47ces mouvements,
34:48ces partis politiques
34:49qui peuvent être parfois
34:50des repoussoirs ou pas.
34:51Je ne juge pas ça.
34:52Il y a même des gens
34:53qui se censurent parfois
34:54sur l'idée,
34:55qui vont se dire,
34:56bon, je vais voter pour lui
34:57parce que,
34:58mais je ne crois pas
34:59que ça a changé.
35:00Et d'autres qui disent,
35:01j'aurais voté pour ça,
35:02mais comme je n'y crois pas,
35:03je vais voter plutôt
35:04un programme plus centriste.
35:05Alors qu'en réalité,
35:06il y a des moyens
35:07de faire une autre économie
35:08et toutes les sociétés riches
35:09sont développées
35:10selon des modèles différents.
35:11Il faut le rappeler, ça aussi.
35:12Tu parlais de politique,
35:13tu disais que tu n'avais pas envie
35:14d'être étiqueté
35:15économiste de gauche.
35:16En même temps,
35:17tu t'es engagé à un moment,
35:18avec Raphaël Gnousman,
35:19qui n'est pas forcément...
35:20Et en ouvrant.
35:21Il faut la mettre aussi.
35:22Il faut s'en rattraper.
35:23Raphaël Gnousman,
35:24qui a plein de qualités,
35:25mais qui n'est quand même pas
35:26l'homme de politique
35:27le plus à gauche du spectre
35:28qu'on est.
35:29Quel bilan tu retires
35:30de cet engagement ?
35:31Je crois que tu avais adhéré
35:32à Place Publique.
35:33J'avais co-créé Place Publique.
35:34Ah oui ?
35:35Avec un cap clair ?
35:36Avec un cap clair.
35:37À l'époque,
35:38c'était un autre cap.
35:39Mais c'est vrai,
35:40quel bilan ?
35:41Je crois que ça n'a pas duré longtemps.
35:42Rapidement,
35:44tu as compris qu'à priori,
35:45ça n'allait nulle part.
35:46Quel bilan tu tires
35:47de cette expérience ?
35:48Et pour toi,
35:49est-ce que ça signe un peu
35:50ton arrêt de mort
35:51de ce genre d'expérience ?
35:52Oui.
35:53En fait,
35:54tous les économistes
35:55qui produisent
35:56un petit peu des arguments,
35:57des argumentaires,
35:58qui participent aux médias,
35:59ils finissent toujours
36:00par intéresser les politiques.
36:01Il faut vraiment le dire.
36:02Que ce soit à droite
36:03comme à gauche.
36:04Nicolas Bouzou, etc.
36:05Les politiques,
36:06leur tourne autour.
36:07Ils aiment bien.
36:08Nicolas Bouzou ?
36:09Oui.
36:10Ceux qui économisent
36:11libéralement.
36:12Même aujourd'hui,
36:13par exemple,
36:14Mickaël Zemmour,
36:15l'économiste sur les retraites
36:16qu'on a vu apparaître.
36:17Les partis politiques
36:18vont le chercher.
36:19Ils aiment bien.
36:20Ils l'invitent
36:21à leur journée d'été.
36:22Et moi,
36:23j'ai commencé
36:24sur mes premières
36:25prises de position,
36:26c'était sur la question
36:27des gaz de schiste.
36:28J'avais écrit un petit truc.
36:29J'avais écrit un truc sur Total,
36:30un truc sur le gaz de schiste.
36:31Moi,
36:32les partis des écolos
36:33m'aimaient bien.
36:34Ils ont commencé
36:35à m'inviter.
36:36Toi,
36:37tu es content au début.
36:38Tu es jeune.
36:39Tu fais des trucs
36:40qui t'intéressent.
36:41Ça m'intéresse
36:42ce que tu me dis.
36:43Viens déjeuner.
36:44J'ai envie
36:45de discuter avec toi.
36:46Et après,
36:47Cécile Duflo,
36:48elle m'a dit,
36:49j'aimerais bien que tu sois
36:50mon économiste.
36:51Pourquoi pas ?
36:52Ça m'intéressait
36:53plutôt parce que
36:54je la trouvais sympathique
36:55et que c'était une personne
36:56que j'appréciais humainement.
36:57Tu te lances là-dedans.
36:58Et puis après,
36:59tu rencontres des gens.
37:00Hamon vient te voir.
37:01La France Insoumise
37:02serait venue me voir
37:03à l'époque de 2017.
37:04Peut-être que j'aurais...
37:05Ces questions-là
37:06les intéressaient moins
37:07à la question écologique
37:09Après,
37:10vous êtes dans un écosystème.
37:11Et un jour,
37:12c'était, je crois,
37:13Jadot nous avait réunis
37:14avec Glucksmann,
37:15mais d'autres,
37:16Clermont-Nouvian et tout.
37:17Il voulait peut-être
37:18qu'on fasse une liste
37:19pour les européennes.
37:20Moi, je ne savais pas trop.
37:21Et après,
37:22on a discuté avec Clermont-Nouvian
37:23et Raphaël Glucksmann.
37:24On a dit, tiens,
37:25si on se disait,
37:26bon,
37:27on est un peu différent,
37:28mais quand même,
37:29l'attelage pouvait se tenir
37:30sur un truc un peu sympa.
37:31Et on a lancé ce parti.
37:32Et en fait,
37:33on l'a lancé,
37:34mais à l'époque,
37:38c'était un truc plutôt anti-Macron.
37:39Et quand on l'a lancé,
37:40il y a eu un effet un peu,
37:41il y a eu du succès.
37:42C'est-à-dire qu'on a eu des locaux,
37:43on a eu des adhérents rapides,
37:4420 000 adhérents,
37:45des gens qui venaient vers nous
37:46s'engager.
37:47Donc là,
37:48tout de suite,
37:49tu dis,
37:50tiens,
37:51il y a un mouvement qui se crée
37:52et on remplissait des salles.
37:53On a rempli,
37:54à Montreuil,
37:55une salle,
37:56il y avait 700 places,
37:57il y avait 1000 personnes dehors.
37:58Après,
37:59on a été à l'Elysée-Montmartre,
38:00il y avait 1200 places,
38:02on remplissait.
38:03Donc,
38:04quand tu remplis,
38:05partout où on allait,
38:06on remplissait les salles.
38:07Donc là,
38:08tu remplis,
38:09tu te dis,
38:10tu crois en fait.
38:11Alors,
38:12je voyais bien qu'on avait des différences
38:13notamment sur les questions européennes.
38:14C'est-à-dire qu'il y avait une partie
38:15sur l'Europe où lui,
38:16moi,
38:17c'était vraiment,
38:18on change l'Europe à l'époque des Varoufakis
38:19et tout.
38:20Tu vois,
38:21vraiment,
38:22on change.
38:23Ce n'était pas la sortie de l'euro,
38:24mais on change l'Europe.
38:25On sort des traités et tout,
38:26on change dedans.
38:27Et lui,
38:28c'était l'Europe comme point final.
38:29Honnêtement,
38:30et même Aurore Laluc.
38:31Aurore Laluc,
38:32qui l'a rejoint quand je suis parti,
38:33qui a été élue,
38:34qui est une économiste
38:35quand même brillante.
38:36Elle,
38:37elle est plus européiste
38:38qu'européiste.
38:39Maintenant,
38:40une fois que tu es dedans,
38:41je pense que,
38:42je ne sais pas pourquoi,
38:43je pense qu'il y a un truc
38:44qui doit se passer.
38:45Mais à l'époque,
38:46il l'était,
38:47mais tu vois,
38:48il pouvait discuter avec un Varoufakis,
38:49un truc comme ça.
38:50Donc,
38:51il était quand même dans un truc
38:52un peu quand même de critique.
38:53Maintenant,
38:54il n'y a plus aucune critique.
38:55C'est-à-dire que l'Europe,
38:56il n'a pas compris
38:57que deux tiers des délocalisations,
38:58c'est en Europe.
38:59Visiblement,
39:00tu peux rester souverainiste
39:01dans l'Europe,
39:02mais perdre des usines,
39:03il n'y a pas de souci.
39:04Il y a des choses comme ça.
39:05Il n'a pas compris
39:06que dans l'Europe,
39:07il y avait des paradis fiscaux.
39:08Il y a des trucs comme ça.
39:09Donc,
39:10dire que l'Europe,
39:11tout va bien,
39:12tout va bien,
39:13quand on voit l'architecture
39:14de l'Europe,
39:15ça ne va pas du tout bien.
39:16Tu vois,
39:17il y a un truc à refaire là-dedans
39:18et il faut qu'un homme d'État,
39:19il ose y aller.
39:20Mais donc,
39:21on a tenté ça
39:23alors que j'aurais pu
39:24finalement y être
39:25et peut-être que je serais député.
39:26J'en suis sorti
39:27et puis maintenant,
39:28la politique ne m'intéresse plus.
39:29Parce qu'il y a beaucoup de temps,
39:30vous savez,
39:31en politique,
39:32il y a énormément de temps
39:33pour convaincre,
39:34faire des courbettes,
39:35des machins
39:36et ne pas parler du fond.
39:37En fait,
39:38le fond est un prétexte.
39:39C'est pour ça que moi,
39:40ça me fait trop rire
39:41leur NFP,
39:42honnêtement.
39:43C'est-à-dire que les mecs
39:44avant les Européennes,
39:45alors que l'EFN était élevé
39:46avant les Européennes,
39:47ils ont tous fait
39:48leurs petits calculs.
39:49Ils se sont tous dit,
39:50il y a eu quand même
39:51cette alliance.
39:52Vraiment,
39:53enfin,
39:54il y a eu la présidentielle.
39:55D'accord ?
39:56Il y a eu la présidentielle.
39:57Il y a eu cette alliance
39:58de circonstances juste après.
39:59Vu de loin,
40:00il y avait une volonté
40:01quand même de chacun
40:02de sauver son poste.
40:03Parce que l'alliance,
40:04alors là,
40:05ils étaient tous en train,
40:06ils s'allusent.
40:07Ils font un score,
40:08très bien.
40:09Et là,
40:10tous les militants de gauche
40:11qui regardent ça de loin,
40:12qui ne sont pas des militants
40:13de parti,
40:14se font plutôt pour l'alliance.
40:15Ils redemandent l'alliance après
40:16et là, chacun se dit,
40:17ah ben non,
40:18vous savez,
40:19ça ne sert à rien.
40:20Donc,
40:21on ne s'allie pas.
40:22Ils y vont comme ça
40:23et là,
40:24sur le plateau,
40:25ils commencent à parler,
40:26oui,
40:27le PS est revenu et tout.
40:28Et là,
40:29Macron dit,
40:30solution.
40:31Deux minutes après,
40:32sur le même plateau,
40:33ah oui,
40:34l'alliance,
40:35l'alliance,
40:36l'alliance.
40:37Et là,
40:38ils sont d'accord sur tout,
40:39sur le programme,
40:40en deux secondes,
40:41etc.
40:42Ils se font une alliance
40:43en trois jours.
40:44Est-ce qu'elle n'était pas
40:45nécessaire comme jamais ?
40:46J'aurais fait la serre,
40:47mais c'est assez marrant.
40:48T'as raison,
40:49à s'allier parce que,
40:50ben,
40:51en face,
40:52la menace était bien plus grave
40:53que ce qui les divisait.
40:54Que Manu Max.
40:55Oui,
40:56mais bien sûr,
40:57mais aussi,
40:58on ne peut pas enlever
40:59la stratégie individuelle
41:00de sauver son poste
41:01parce que sinon,
41:02t'as un peu de vision
41:03contra-cyclique
41:04et de long terme,
41:05tu vois,
41:06en amont pour faire
41:07les choix qu'il faut.
41:08Là,
41:09le FN,
41:10la dynamique,
41:11elle était là
41:12depuis au moins
41:13cinq,
41:14six mois,
41:15la dynamique de Jordan Bardella.
41:16On la voyait arriver quand même.
41:17C'est vraiment
41:18se dire
41:19qu'une liste d'alliances,
41:20et tu vois,
41:21c'est qu'avant,
41:22ils ont fait leur calcul
41:23de partis.
41:24On va en placer tant,
41:25tant,
41:26tant,
41:27tant,
41:28tant.
41:29Notre parti doit vivre
41:30et sinon,
41:31il va se finir.
41:32Alors,
41:33pourquoi pas ?
41:34Mais quand on est un militant
41:35de gauche,
41:36qu'on regarde ça de loin,
41:37moi,
41:38je comprends.
41:39C'est intéressant
41:40parce que tu dis
41:41que la solution,
41:42elle est politique,
41:43mais tu nous dis
41:44que les politiques,
41:45ils sont,
41:46ils font un état-stratège,
41:47mais effectivement,
41:48pour qu'il y ait un état-stratège,
41:49ils font un stratège
41:50à la tête du pouvoir.
41:51Et là,
41:52c'est une autre question.
41:53Là,
41:54effectivement,
41:55la solution est politique,
41:56mais c'est vrai
41:57que parfois,
41:58quand on est en politique,
41:59quand on est dans des stratégies
42:00et plein de gens le disent parfois,
42:01qui sont des stratégies de partis
42:02qui peuvent être déconnectées
42:03parfois des besoins.
42:04On a des stratégies de partis,
42:05de rapports de force
42:06entre partis,
42:07parfois même
42:08de concurrence interne
42:09entre personnes de gauche.
42:10Là,
42:11vous avez vu le nombre
42:12de gens qui veulent
42:13aller à la présidentielle à gauche ?
42:14On peut les lister.
42:15Guzman, Ruffin,
42:16Mélenchon,
42:17Guzman, Ruffin,
42:18Mélenchon,
42:19Roussel,
42:20je pense.
42:21Je pense que Marine Tondelier,
42:22ça doit la chatouiller.
42:23Peut-être Rousseau aussi.
42:24Enfin,
42:25je pense,
42:26j'imagine,
42:27mais ça en fait quand même énorme,
42:28ça en fait quand même beaucoup.
42:29Et puis,
42:30chacun avance son truc.
42:31Il a raison,
42:32Pierre-Antoine,
42:33est-ce que ce n'est pas démagogique ?
42:34Finalement,
42:35ce que tu fais,
42:36c'est de taper sur la gauche
42:37en disant
42:38que ce ne sont que des carriéristes
42:39qui pensent qu'à leur place.
42:40Non,
42:41je ne pense pas.
42:42Alors,
42:43en même temps,
42:44tu expliques quand même
42:45justement que la solution est politique
42:46et donc,
42:47a priori,
42:48plutôt à gauche.
42:49Non,
42:50la solution est politique
42:51et à gauche,
42:52bien sûr,
42:53ça,
42:54c'est sûr.
42:55Mais après,
42:56il y a des blocages.
42:57Moi,
42:58je pense des stratégies de court terme
42:59qui sont liées à de l'obtention de postes
43:00qui,
43:01parfois,
43:02déconnectent les politiques,
43:03déconnectent les politiques
43:04des objectifs profonds
43:05pour lesquels ils ont choisi
43:06d'être politiques.
43:07Voilà.
43:08Moi,
43:09hier,
43:10j'ai vu une émission
43:11sur la France 5,
43:12hier,
43:13où ils interrogeaient un mort
43:14à Rachid Larège
43:15de Libération
43:16qui explique qu'il a vécu
43:17avec les politiques
43:18et qu'en fait,
43:19ce qui l'intéressait
43:20à un moment,
43:21c'était ce qu'allaient dire
43:22les politiques,
43:23la petite phrase de petit machin
43:24et que maintenant,
43:25il a arrêté
43:26et qu'il était sur les gens,
43:27uniquement les gens
43:28et il va voir des retraités,
43:29des gens qui ont perdu leurs parents
43:30juste après la retraite
43:31et qui mesurent comme ça
43:32la déconnexion
43:33qu'il y avait
43:34entre le politique
43:35et les vrais gens.
43:36Eh bien,
43:37c'est ça,
43:38moi,
43:39que je dis.
43:40Donc,
43:41le fait
43:42qu'il y ait un poste
43:43qui te fait faire des alliances
43:44après des défaites électorales
43:45juste pour conquérir ton poste
43:46plutôt que d'anticiper
43:47un petit peu avant l'alliance
43:48pour pouvoir gagner,
43:49eh bien,
43:50empêche effectivement
43:51que puisse un jour
43:52être appliqué
43:53un programme
43:54de gauche.
43:55Voilà,
43:56un programme
43:57qui changerait
43:58le rapport de force.
43:59Moi,
44:00je voulais juste revenir
44:01un peu sur ton rapport au Média
44:02parce qu'on en a un peu parlé
44:03tout à l'heure.
44:04Il y a un moment
44:05où tu as fait le choix
44:06d'aller beaucoup,
44:07beaucoup,
44:08beaucoup à la télévision,
44:09à l'émission.
44:10Je revoyais tout à l'heure
44:11un clash que tu avais eu
44:12sur les grandes gueules
44:13de RMC.
44:14Génial.
44:15Avec Méli Guézard.
44:16Oui,
44:17oui,
44:18oui.
44:19On ne peut pas le regarder
44:20parce que ça bug,
44:21mais je vous invite.
44:22C'est dommage.
44:23Il y a quand même
44:24une vraie question derrière.
44:25Est-ce que tu penses
44:26que c'est vraiment utile
44:27d'aller te castagner
44:28avec des gens
44:29qui sont quand même plus là
44:30pour enchaîner des punchlines
44:31que pour t'arrêter du fond
44:32ou est-ce que tu n'as pas
44:33un peu l'impression
44:34quelque part
44:35de perdre ton temps ?
44:36Alors,
44:37je vais te dire un truc.
44:38Aujourd'hui,
44:39j'en refuse beaucoup
44:40des médias
44:41parce que j'ai mon fils.
44:42Parfois,
44:43on t'appelle,
44:44on te dit oui,
44:45tu veux venir ?
44:46En plus,
44:47les médias importants,
44:48c'est marrant,
44:49ils sont avant 9 heures
44:50le matin.
44:51Donc,
44:52c'est là où tu as ton fils
44:53parce qu'il va à l'école
44:54à 8 heures 30
44:55et après 17 heures
44:56là où tu récupères ton fils.
44:57Donc,
44:58c'est quand même difficile.
44:59Donc,
45:00ils t'invitent toujours
45:01à ces moments-là
45:02et moi,
45:03parfois,
45:04je n'y vais pas,
45:05je suis fatigué
45:06parce que tu tapes
45:07de faire ça
45:08mais moi,
45:09maintenant,
45:10je suis de plus en plus vieux
45:11donc j'en fais moins qu'avant.
45:12Mais tu sais,
45:13sur les grandes gueules,
45:14c'est marrant que tu me dises ça,
45:15c'est qu'il y a un auditeur
45:16un jour qui a appelé
45:17et moi,
45:18je le vérifie aussi ailleurs.
45:19Je parle de l'auditeur au début.
45:20Il y a un auditeur qui a appelé
45:21qui a dit,
45:22voilà,
45:23moi,
45:24je suis de droite
45:25très clairement
45:26mais il me dit,
45:27voilà,
45:28il a dit ça à l'antenne,
45:29je suis de droite,
45:30je n'aime pas du tout Mélenchon.
45:31C'est ce qu'il a dit le mec.
45:32D'entrée de jeu,
45:34je vous écoute tout le temps
45:35et effectivement,
45:36ça fait un an et demi
45:37que Porsche est là
45:38et il m'a convaincu sur des trucs.
45:39Et là,
45:40je me suis dit,
45:41tiens,
45:42tu vois,
45:43et là,
45:44l'autre fois,
45:45j'ai été à Foot Locker
45:46acheter une paire de chaussures
45:47à mon fils,
45:48la vendeuse du Foot Locker.
45:49Pas de marque.
45:50Non,
45:51mais tu vois,
45:52j'ai été comme tout le monde
45:53et la vendeuse,
45:54elle m'a dit,
45:55ouais,
45:56j'adore les grandes gueules,
45:57je te voyais.
45:58Et il y a plusieurs fois
45:59des gens en fait
46:00qui ne sont pas dans
46:01les milieux intellectuels,
46:02qui regardent,
46:03qui écoutent France Inter,
46:04qui sont vraiment des gens
46:05au basket.
46:06Moi,
46:07là où j'habite,
46:08on m'arrête plus pour me dire
46:09pourquoi t'es plus aux grandes gueules
46:10que pour me dire
46:11que dans France Inter.
46:12C'est hallucinant.
46:13C'est-à-dire que France Inter,
46:14je touche énormément de monde,
46:15trois,
46:16quatre millions.
46:17Je suis hyper content,
46:18c'est une belle radio,
46:19j'ai le temps de débattre
46:20avec Dominique Seux,
46:21c'est hyper,
46:22j'adore ça.
46:23Le mec est plutôt,
46:24on va dire,
46:25pomponnant de droite.
46:26Voilà,
46:27pomponnant de droite,
46:28libéral,
46:29expert.
46:30L'orthodoxe.
46:31C'est une porte
46:32plutôt populaire
46:33et on m'arrête plus
46:34pour les grandes gueules
46:35en me disant,
46:36j'ai adoré,
46:37j'aime bien,
46:38que pour France Inter.
46:39Je veux dire,
46:40mon père,
46:41moi,
46:42il me dit,
46:43lui,
46:44mon père,
46:45il adore les grandes gueules.
46:46Il me dit toujours,
46:47ouais,
46:48les grandes gueules,
46:49voilà,
46:50tu touchais des gens,
46:51etc.
46:52Même une fois,
46:53j'ai fait une interview
46:54pour un magazine
46:55qui s'appelait Challenge.
46:56Magazine économique,
46:57économique,
46:58plutôt libéral.
46:59En 2018,
47:00un journaliste m'a dit,
47:01et c'est là
47:02qu'il m'a dit,
47:03écoute,
47:04moi,
47:05je suis plutôt Macron.
47:06Il m'a dit,
47:07je suis plutôt libéral.
47:08Nous,
47:09on est pensé libéral.
47:10Mais il m'a dit,
47:11il y a un truc
47:12où tu m'as convaincu.
47:13Alors,
47:14ce n'était pas dans
47:15les grandes gueules,
47:16c'était sur les médias.
47:17Il m'a dit,
47:18sur la dette,
47:19tu m'as convaincu.
47:20C'est vrai ?
47:21Il m'a dit ça.
47:22Et donc là,
47:23je me suis dit,
47:24les gens,
47:25en fait,
47:26quand tu leur expliques bien,
47:27calmement,
47:28sans prendre,
47:29il a raison.
47:30Ils se disent ça
47:31parce qu'en fait,
47:32on a raison.
47:33Gilles Raveau,
47:34les commissariats,
47:35on a raison en fait.
47:36On a raison.
47:37Tout ce qui se passe
47:38et qui va mal,
47:39c'est des choses
47:40qui ont été à l'inverse
47:41de ce que nous on prenait.
47:42Donc,
47:43on a raison sur le fond.
47:44Et quand on explique calmement,
47:45je pense que les gens
47:46sont convaincus,
47:47même s'ils sont parfois
47:48de droite,
47:49etc.
47:50Donc,
47:51tu n'es pas d'accord
47:52avec cette pensée
47:53d'un sociologue
47:54qui s'appelle
47:55Pierre Bourdieu.
47:56Je crois que
47:57tout le monde
47:58est d'accord.
47:59Parce qu'en fait,
48:00le dispositif médiatique
48:01est tellement cadenassé
48:02qu'en fait,
48:03tu ne pourras pas
48:04exprimer vraiment
48:05le fond de ta pensée.
48:06On t'interdira de le faire.
48:07Toi,
48:08tu t'insurges contre cette idée
48:09et tu penses quand même
48:10qu'il y a des espaces
48:11sur RMC
48:12pour aller développer
48:13ta pensée.
48:14Alors,
48:15électoralement,
48:16je te dirais
48:17qu'on a perdu.
48:18Moi,
48:19je me suis interrogé
48:20plusieurs fois
48:21sur le fait
48:22de...
48:23Est-ce que ça sert à quelque chose
48:24quand je vois finalement
48:25comment on nous ressert
48:26toujours la même sauce,
48:27c'est-à-dire
48:28que
48:29conforter les gens
48:30qui pensaient déjà comme nous.
48:31Donc,
48:32je n'ai pas de réponse à ça.
48:33Après,
48:34moi,
48:35je pense toujours que
48:36dans mon expérience
48:37purement personnelle,
48:38j'ai des gens
48:39de toute pensée économique
48:42et de toute classe sociale
48:45qui viennent me dire
48:46parfois que ce que j'ai dit
48:47était assez intéressant.
48:48Donc,
48:49j'ai plutôt l'impression
48:50que...
48:51Après,
48:52c'est effectivement
48:53dans un cadre
48:54où il y a un dispositif
48:55où tu es minoritaire,
48:57les marges minoritaires,
48:58c'est intéressant.
48:59Les marges que tu prends,
49:00elles sont faibles.
49:01Mais en même temps,
49:02si tu ne fais pas ça,
49:03qu'est-ce qui se passe ?
49:04Non, mais aussi,
49:05si tu n'as pas un mec
49:06de gauche,
49:07tu vois,
49:08qui...
49:09Est-ce que tu n'as pas peur
49:10d'être un peu la caution
49:11de gauche
49:12de ce plateau de télé ?
49:13Peut-être, oui, probablement.
49:14Tu as ta fonction,
49:15entre guillemets,
49:16auditif.
49:17Après,
49:18moi,
49:19je m'en fous
49:20de ce qui se passe à la télé.
49:21Moi,
49:22je veux porter un message
49:23et en fait,
49:24je me dis toujours que
49:25les médias,
49:26ils font autre chose.
49:27Mais tu peux toucher
49:28un large public.
49:29Quand tu es sur France Inter,
49:30tu en touches un peu large.
49:31Quand tu es sur YouTube,
49:32tu touches des publics différents.
49:33Donc, en fait,
49:34moi,
49:35le but,
49:36c'est d'aller.
49:37Après,
49:38je ne suis pas sûr à 100%
49:39que ça marche,
49:40mais c'est ce qu'on fait
49:41les libéraux en tous les cas.
49:42Je ne suis pas sûr, oui.
49:43Est-ce qu'il y a des médias
49:44que tu t'interdis de fréquenter ?
49:45Est-ce que,
49:46par exemple,
49:47si demain,
49:48je dis n'importe quoi,
49:49Pascal Praud...
49:50Je ne sais plus
49:51s'il est toujours sur CNews.
49:53C'est l'édito de Paris Match,
49:54je crois.
49:55D'accord.
49:56Si CNews te propose demain
49:57un édito économique
49:58dans l'émission de Pascal Praud,
49:59au moins,
50:00tu seras l'économiste
50:01anti-libéral du plateau.
50:02Tu dis quoi ?
50:03Pascal Praud,
50:04il a découvert
50:05Clément Viktorovitch.
50:06Exactement.
50:07Plus jamais
50:08que Clément Viktorovitch,
50:09avant de faire Quotidien,
50:10avant de faire
50:11France Info,
50:12il a commencé
50:13chez Praud
50:14et chez Ferrari.
50:15Tu as raison,
50:16il est déconstruisé.
50:17Oui,
50:18ça dépend de ce que tu dis.
50:19Donc,
50:20moi,
50:21je n'ai pas de...
50:22En fait,
50:23je t'explique.
50:24Un jour,
50:25je lui ai regretté ça.
50:26J'allais à l'émission,
50:27il y avait Zemmour et Nolot
50:28pour présenter mon livre
50:29comme beaucoup d'autres.
50:30Et chaque fois que je débattais
50:31avec Zemmour,
50:32il n'y en avait pas assez,
50:33je chantais.
50:34Et lui,
50:35c'était un homme,
50:36Zemmour,
50:37qui aimait le débat.
50:38Et un jour,
50:39il voulait bien m'inviter
50:40à sa grande messe
50:41sur CNews
50:42où tu peux t'inviter
50:43une demi-heure
50:44en face à face avec quelqu'un.
50:45Et il m'a dit
50:46voilà,
50:47je vais t'inviter.
50:48Et moi,
50:49je voulais y aller
50:50parce que je me suis dit...
50:51Et d'ailleurs,
50:52il y a une vidéo
50:53qui a beaucoup tourné
50:54sur les réseaux sociaux
50:55où au grande gueule,
50:56il est venu
50:57et où il s'est rétamé.
50:58Enfin,
50:59j'en parlerai.
51:00Enfin,
51:01je vous fais la petite parenthèse.
51:02Il est venu au grande gueule.
51:03Zemmour, tu parles.
51:04Zemmour est venu au grande gueule.
51:05Et moi,
51:06j'étais là chroniqueur
51:07et je lui ai dit
51:08bon,
51:09on vous connaît
51:10sur vos positions
51:11contre l'islam,
51:12contre l'immigration.
51:13Mais sur le programme économique,
51:14je l'ai lu,
51:15ce que vous faites,
51:16c'est du Macron.
51:17Et il était très mal
51:18parce qu'il était un peu...
51:19Et là,
51:20il m'a dit non,
51:21non,
51:22ce n'est pas moi
51:23qui fais comme Macron,
51:24c'est Macron qui fait comme moi.
51:25Et je lui ai dit
51:26mais à la fin,
51:27c'est la même chose.
51:28C'est du macronisme.
51:29Et donc,
51:30il était très mal.
51:31Et donc,
51:32tu vois là,
51:33je me suis dit tiens,
51:34j'ai pu avoir un débat.
51:35Et moi,
51:36à l'époque,
51:37avant,
51:38quand il m'avait invité
51:39en 2018,
51:402019,
51:41même 2020,
51:42je crois,
51:43c'était en 2020
51:44qu'il m'avait invité
51:45pour le livre
51:46avec Eric Zemmour.
51:47Avec Eric Zemmour.
51:48La gauche radicale
51:49avait théorisé ça.
51:50Donc moi,
51:51j'ai dit bon,
51:52je ne vais pas faire ça.
51:53Je vais encore me faire
51:54insulter par tout le monde.
51:55Je ne le fais pas.
51:56Et jusqu'au jour
51:57où j'ai vu Mélenchon
51:58qui a dit je vais me faire
51:59Zemmour,
52:00je vais me faire un débat
52:01sur BFMTV avec lui.
52:02Et d'ailleurs,
52:03c'était le déclencheur
52:04de sa campagne
52:05parce que Zemmour,
52:06il était à 17%.
52:07Il n'arrêtait pas de cracher
52:08sur tout ce qui était immigré
52:09et principalement musulman.
52:10Et là,
52:11Mélenchon se dit
52:12allez,
52:13il y avait un méchant,
52:14un gentil.
52:15Et après,
52:16les autres ont fait
52:17la même chose finalement.
52:18Il faut aller débattre
52:19avec lui.
52:20Et c'est là
52:21que je me suis dit
52:22en fait,
52:23j'aurais dû aller finalement
52:24débattre avec lui
52:25parce que je suis persuadé
52:26que j'aurais été meilleur.
52:27C'est un débat quand même
52:28entre candidats
52:29à la présidentielle.
52:30Ce débat
52:31qu'il y a eu
52:32entre Mélenchon
52:33et Zemmour.
52:34Et là,
52:35c'était un débat
52:36entre...
52:37On peut en parler.
52:38On peut discuter.
52:39On peut discuter
52:40des ordres
52:41des candidats
52:42et on peut discuter
52:43des ordres
52:44de l'opportunité.
52:45Moi,
52:46j'aime le débat
52:47et ça ne m'aurait pas...
52:48Ça ne t'aurait pas gêné,
52:49toi,
52:50demain,
52:51de débattre
52:52avec Zemmour
52:53d'économie,
52:54par exemple ?
52:55Non,
52:56parce que je suis persuadé
52:57que je serais meilleur que lui
52:58mais avec Bardella.
52:59Non,
53:00mais le truc,
53:01c'est ça aussi,
53:02c'est que sur ta matière...
53:03Donc,
53:04je n'ai pas de problème
53:05là-dessus.
53:06Et quand j'ai pu le faire,
53:07je l'ai fait.
53:08Donc,
53:09je trouve ça important.
53:10Moi,
53:11j'ai eu des débats
53:12sur des plateaux,
53:13tu veux dire ?
53:14Sur des plateaux
53:15et sur France Info.
53:16Elisabeth Born
53:17sur France Info
53:18et Olivia Grégoire
53:19quand elle était ministre
53:20avec Gabriel Attal
53:21quand elle était ministre
53:22du budget
53:23dans l'Express.
53:24Est-ce que tu as
53:25un souvenir
53:26d'une fois
53:27avec une politique
53:28ou un politique
53:29où ça s'est vraiment
53:30mal passé,
53:31même sur plateau
53:32ou en dehors ?
53:33Non,
53:34je n'ai pas de...
53:35Il y a eu des débats
53:36plus nerveux.
53:37Non,
53:38une fois,
53:39j'ai eu avec un journaliste
53:40qui était comme des dingues
53:41sur Macron.
53:42Il y a un journaliste,
53:43je crois,
53:44de l'Express
53:45qui a été
53:46un peu agressif,
53:47quoi.
53:48La journaliste de l'Express ?
53:49Ouais.
53:50Je ne me rappelle plus
53:51comment il s'appelle.
53:52La vidéo avait tourné.
53:53Il avait eu de la galoprie
53:54sur arrêt sur image.
53:55Il avait dit...
53:56Mais il y a un débat
53:57aussi une fois
53:58avec Agnès Verdier-Moulinier
53:59qui est dans Singtang.
54:00Tu te souviens ?
54:01Sur l'ISF ?
54:02Agnès Verdier-Moulinier,
54:03c'est Singtang
54:04qui s'appelle Lifrap.
54:05On est d'accord,
54:06c'est une dame
54:07qui n'a aucun diplôme
54:10et qui prend des positions
54:11très libérales.
54:12Très libérales.
54:13C'est un Singtang
54:14financé plutôt
54:15par le patronat.
54:16Une fois,
54:17on a fait un débat
54:18sur l'ISF.
54:19La vidéo a été recoupée.
54:20Elle a beaucoup tourné
54:21sur les réseaux.
54:22C'était un débat
54:23qui était salutaire,
54:24je pense,
54:25qui était très important.
54:26Parfois,
54:27quand on connaît bien
54:28son sujet,
54:29c'est important
54:30d'avoir des débats.
54:31Pascal Praud,
54:32je ne sais pas si...
54:33On ne m'a jamais proposé.
54:34Je pense que je dirais non
54:35maintenant.
54:36Mais après,
54:37rappelons-nous
54:38que Clément Viktorovitch
54:39pourrait m'aider ça.