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Tous les vendredis, samedis et dimanches, Pascale de la Tour du Pin reçoit un invité au cœur de l'actualité politique pour un moment d'échange franc sur les dossiers brûlants du moment. Ce soir, Mohamed Sifaoui, journaliste et politologue, auteur de l’ouvrage "Hamas. Plongée au cœur du groupe terroriste" (Ed. du Rocher).
Retrouvez "Les invités d'Europe 1 Soir week-end" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-europe1-week-end

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Transcription
00:00Bonsoir Mohamed Sifaoui.
00:02Bonsoir.
00:03Merci d'être avec nous en direct sur Europe 1.
00:05Alors vous êtes directement cité par l'agence d'état algérien qui dit,
00:10je relis le communiqué que nous venons de recevoir,
00:13qui a été publié par l'agence,
00:15l'arrestation de Boilem Sansal, pseudo-intellectuel vénéré par l'extrême droite française,
00:19a réveillé les professionnels de l'un des nations,
00:21tout le botin anti-algérien et pro-sioniste de Paris s'est levé comme un seul homme.
00:26Et pardon Mohamed Sifaoui, mais vous êtes cité,
00:29vous êtes nommément cité après Éric Zemmour, Valérie Pécresse, Jacques Langue,
00:34Nicolas Dupont-Aignan, notamment, voilà,
00:37tous montent au créneau pour ce révisionniste qui s'est pris les pieds dans le tapis.
00:41C'est-à-dire que l'agence reconnaît l'avoir arrêté,
00:43ne comprend même pas pourquoi.
00:44On s'assure, je vous ai cité, Mohamed Sifaoui, pourquoi ?
00:48Écoutez, moi je vais laisser tout l'aspect émotionnel de côté,
00:52parce que je connais trop bien ce régime.
00:55D'abord, les mots qui sont utilisés sont totalement fallacieux.
00:59Je pense que, en tout cas en ce qui me concerne,
01:02le problème qui est posé,
01:05je n'ai jamais exprimé une quelconque haine contre l'Algérie ou contre les Algériens,
01:09j'ai exprimé des explications somme toute rationnelles sur la dictature algérienne.
01:15C'est-à-dire que c'est un régime qui est un régime pas sérieux,
01:20qui depuis plusieurs années est dans une fuite en avant,
01:24qui fait à chaque pas un pas vers l'abîme, un pas supplémentaire vers l'abîme.
01:31C'est un régime qui a détruit ce pays, ce pays magnifique.
01:36C'est un régime qui joue à l'abrutissement de la société,
01:42qui manipule les islamistes,
01:45qui emprisonne des intellectuels et des journalistes,
01:49qui les libère selon le bon gré ou le bon vouloir des principaux dirigeants.
01:55Le président est légitime parce qu'on rappelle tout simplement
01:59qu'Abdelmajid Tebboune est un chef d'état qui est désigné par l'armée,
02:04qui ne possède aucune légitimité.
02:07Ce sont des faits, c'est un individu qui est un produit du système
02:12et qui promet, dit-il, une Algérie nouvelle.
02:16Alors, elle est bien drôle cette Algérie nouvelle
02:19qui met en prison des écrivains et des journalistes une fois de plus.
02:24Parce que le problème, ce n'est pas tant qu'il y ait des détracteurs au régime algérien,
02:29le problème c'est que le régime algérien se comporte depuis plusieurs années
02:33comme un état voyou.
02:35Et ce que ne supporte pas le régime algérien,
02:38c'est que des gens, en toute conscience, rappellent que le régime est un régime voyou,
02:44et composé par des voyous qui sont de surcroît illégitimes,
02:47qui ont fait main basse sur ce magnifique pays,
02:51qui utilisent les attributs de la souveraineté pour récupérer la rente pétrolière
02:57et la distribuer selon leur bon vouloir,
03:00avec des fonctions à la fois clientélistes et corruptrices.
03:04Donc c'est un régime qui est nu.
03:06Et c'est la raison d'ailleurs pour laquelle c'est un régime qui est lâché,
03:10y compris par tous ceux qui l'ont soutenu par le passé
03:13ou qui ont été très complaisants.
03:15Je parle y compris de la République française,
03:18des différents dirigeants qui se sont succédés...
03:20Alors la République française n'est pas dans les petits papiers pour les questions
03:23que l'on vient d'évoquer avec Anoucha et notre correspondant tout à l'heure.
03:26Mohamed Sifawi question.
03:28Ce régime voyou, comme vous le qualifiez,
03:30doit-il être douté par Boalem Sansal ?
03:32Que va-t-il advenir de Boalem Sansal ?
03:34Est-ce que c'est une monnaie d'échange ?
03:36Parce que la France va essayer évidemment de monter au créneau,
03:38il est franco-algérien, demandez sa libération,
03:41est-ce que cette demande peut être entendue
03:43vu les relations que nous entretenons avec ALG ?
03:46Ecoutez, tout ce cirque,
03:48qui est fait d'ailleurs d'un mélange totalement absurde,
03:52où l'on cite des noms pêle-mêle
03:56de différentes tendances,
03:59différentes sensibilités philosophiques, politiques, idéologiques,
04:02et j'en passe,
04:04ce n'est rien d'autre qu'un cirque.
04:06Evidemment, vous l'aurez compris, vous avez raison de le mentionner,
04:09l'arrestation arbitraire de Boalem Sansal
04:13n'est rien d'autre qu'une prise d'otage
04:15pour réclamer une position ou une contrepartie politique
04:18de la part d'Emmanuel Macron
04:20pour obtenir quelque chose.
04:21Parce que c'est un régime qui est aux abois,
04:23c'est un régime qui n'arrive pas à digérer
04:25la position française
04:27à l'égard du Sahara occidental,
04:29et qui, encore une fois,
04:31poursuit sa fuite en avant.
04:33Donc ils arrêtent un intellectuel connu et reconnu,
04:36un écrivain,
04:37on peut être d'accord ou pas avec Boalem Sansal,
04:39ce n'est pas le sujet.
04:41Juste une question, vous dites effectivement
04:43que l'arrestation de Boalem Sansal
04:45c'est une prise d'otage.
04:47Est-il toutefois physiquement en sécurité ou pas ?
04:51Est-ce que vous êtes inquiet pour sa sécurité physique ?
04:54Boalem Sansal est un ami, je suis très inquiet,
04:56parce que, vous savez, ici,
04:58depuis 25 ans, je n'ai plus remis les pieds en Algérie,
05:01c'est parce que je ne fais pas confiance en ce régime.
05:03Je n'ai aucune confiance dans ce régime,
05:05je ne me suis jamais senti en sécurité,
05:10et je peux vous dire, c'est un régime
05:12qui a assassiné Ali Messili en 1987 à Paris,
05:15et qui continue de jouir sur ce sujet d'une impunité.
05:19C'est un régime qui torture,
05:21c'est un régime qui emprisonne arbitrairement,
05:24qui libère après, pendant, évidemment,
05:27les fêtes nationales pour donner des gages
05:29à l'opinion interne.
05:31Mais, encore une fois,
05:33je suis très inquiet pour mon ami Boalem Sansal,
05:35que j'ai rencontré récemment en France,
05:38lors du Salon du Livre de Valence,
05:40où on a longuement échangé,
05:42et ce qui me désole, c'est parce que,
05:44au moment où je lui disais,
05:46ne fais pas confiance à ces gens-là,
05:48il était plutôt dans une attitude bienveillante,
05:51et plutôt dans une attitude positive,
05:53en me disant, et je ne trahis pas une discussion privée,
05:56il m'a dit, de toute façon,
05:58je ne les critique pas sur place,
06:00je ne réponds pas aux journalistes sur place,
06:02et c'est pour ça qu'il me laisse tranquille.
06:04Je lui dis, attention,
06:06parce que ce sont des gens qui sont fous,
06:08qui ne sont pas sérieux,
06:10qui sont évidemment des voyous,
06:12et des voyous peuvent prendre en otage un intellectuel,
06:14un brillant écrivain,
06:16pour essayer d'obtenir une monnaie d'échange.
06:18Vous sentiez, Mohamed Sifaoui, qu'il pouvait arriver quelque chose
06:20à votre ami Boalem Sansal ?
06:22Vous l'avez prévenu, vous l'avez alerté ?
06:24Je ne sais pas.
06:26J'espère qu'il sortira et vous le confirmera.
06:28J'ai eu cette discussion avec lui,
06:30devant des témoins.
06:32Ce n'est pas que je le pressentais,
06:34c'est que, encore une fois, je vous le redis,
06:36c'est un régime voyou.
06:38Face à des voyous, vous ne pouvez pas avoir une confiance.
06:40Ce ne sont pas des hommes d'honneur.
06:42Ce sont des gens qui peuvent, évidemment,
06:44vous poignarder dans le dos.
06:46C'est une spécificité du régime algérien.
06:48Ce sont des gens qui sont capables,
06:50pour peu que vous exprimiez
06:52une nuance avec laquelle
06:54ils seraient en désaccord,
06:56de vous briser votre vie.
06:58Ils ont brisé des milliers
07:00de vies d'Algériens, ces gens-là.
07:02Et par conséquent, je lui dis,
07:04écoute, je ne sais pas comment tu fais,
07:06je ne sais pas comment tu arrives à gérer cette situation
07:08de vivre en Algérie et de prendre
07:10le risque à chaque fois de rentrer,
07:12de venir en France faire des salons du livre,
07:14de répondre à des
07:16sollicitations de médias,
07:18de parler franchement, parce que
07:20Boalem, ce n'est pas un politique.
07:22Boalem, c'est un écrivain, c'est un romancier.
07:24Il a une vision, il a des convictions.
07:26Mais ce n'est pas un politique, il ne calcule pas.
07:28Il a une spontanéité extraordinaire.
07:30Il a une presque naïveté.
07:32On comprend votre émotion,
07:34on le sent d'ailleurs, cette émotion dans
07:36votre voix. Est-ce que vous, vous avez peur, vous ?
07:40Écoutez, moi, j'ai lutté
07:42contre les islamistes, je n'ai pas eu peur des islamistes.
07:44Je suis quelqu'un qui s'est toujours assumé.
07:46Je n'ai pas peur du pouvoir algérien non plus.
07:48J'ai toujours bravé
07:50leur côté,
07:52évidemment, petite frappe.
07:54Et je continuerai.
07:56Je continuerai.
07:58Simplement, je tiens à le dire
08:00encore une fois,
08:02par mon expérience personnelle,
08:04évidemment qu'il faut être vigilant.
08:06J'en appelle à la République française
08:08pour qu'elle assume ses responsabilités.
08:10J'en appelle
08:12au Président de la République, Emmanuel Macron,
08:14de tirer toutes les conséquences
08:16de ce
08:18communiqué qui cite nommément
08:20et qui met donc des cibles
08:22sur le dos d'un certain nombre
08:24de personnalités, dont moi-même.
08:28Écoutez, ils ne sont pas plus
08:30ou moins dangereux que les islamistes.
08:32Moi, je garderai
08:34toujours ma liberté à la fois
08:36d'expression et je garderai toujours
08:38mes convictions intactes.
08:40Ils ne me feront
08:42jamais bouger. J'ai fait
08:44un choix de vie, un choix
08:46de cohérence.
08:48Je n'ai pas pu enterrer ma mère.
08:50Je ne suis pas rentré en Algérie depuis 25 ans.
08:52Je n'ai pas vu mes proches.
08:54Ce sont, encore une fois,
08:56c'est par la faute du régime algérien
08:58que des centaines
09:00d'Algériens ne peuvent plus rentrer chez eux.
09:02Ce sont des gens qui créent la misère
09:04dans ce pays, qui créent la misère intellectuelle,
09:06qui créent la misère économique
09:08et qui créent l'arbitraire.
09:10Et avec le cas de Balaam Salsal,
09:12on le voit, il est rentré en toute confiance
09:14après
09:16un salon du livre en France.
09:18Il est rentré en toute confiance
09:20chez lui parce que sa maison est
09:22en Algérie et il est
09:24arrêté par les services de
09:26renseignement. Il n'a pas été arrêté parce qu'il y a
09:28eu une plainte contre lui.
09:30Combien même, on n'arrête
09:32pas un écrivain parce qu'il a exprimé une opinion.
09:34Enfin, voyons,
09:36c'était des choses qui étaient visibles
09:38dans la Corée du Nord
09:40ou dans des régimes totalitaires.
09:42L'Algérie qui se targue d'être un Etat sérieux,
09:44qui est aujourd'hui en train
09:46de s'exprimer, de donner des leçons
09:48à la planète entière, aux conseils
09:50de sécurité de l'ONU.
09:52Cette Algérie-là qui
09:54tient des propos et des discours
09:56pompeux, finalement,
09:58qu'est-ce qu'elle est ?
10:00Elle n'est rien d'autre
10:02qu'une expression totalement minable
10:04puisqu'elle arrête
10:06un écrivain
10:08en prenant des
10:10considérations totalement, enfin comme prétexte,
10:12des considérations complètement fallacieuses.
10:14Mais ceux-là,
10:16qu'est-ce qu'ils prouvent en définitive ?
10:18Et je vais vous dire que je pèse mes mots.
10:20L'Algérie est un pays qui est en train de sortir de l'histoire
10:22par la cause
10:24d'un régime, d'abord
10:26incompétent et médiocre,
10:28mais de surcroît qui a fait de l'arbitraire
10:30une ligne de conduite. Voilà.
10:32Mohamed Sifawi, merci beaucoup
10:34pour votre franchise d'abord.
10:36Merci d'avoir été en direct avec nous
10:38sur Europe 1. C'est très fort ce que vous avez dit. On va en parler.
10:40On va réagir. J'ai vu
10:42effectivement que vous écoutiez avec beaucoup d'intention
10:44Georges Fenech, Philippe Guybert,
10:46les mots de Mohamed Sifawi
10:48alors qu'on a appris
10:50que Boalem Sansal était bien
10:52arrêté en Algérie. A tout de suite.
10:54Impossible de ne pas réagir aux mots
10:56très forts de Mohamed Sifawi, notre correspondant
10:58également en Algérie que nous avions
11:00tout à l'heure, et se communiquer,
11:02si vous venez de nous rejoindre sur Europe 1,
11:04communiquer de l'agence d'état algérien
11:06qui reconnaît ce soir l'arrestation
11:08de Boalem Sansal et je cite
11:10pseudo-intellectuel vénéré
11:12par l'extrême droite française, a réveillé
11:14les professionnels de l'indignation.
11:16Tout le
11:18botin anti-algérien est accessoirement
11:20pro-sioniste de Paris. Il s'est élevé comme un seul
11:22talking list de
11:24personnes, tous montent au créneau pour ce
11:26révisionniste qui s'est pris les pieds dans le tapis. Il
11:28qualifie la France de macronito-sioniste.
11:32Peut-être, Georges Fenech,
11:34un mot sur la situation
11:36ce soir et Philippe Guybert, on va vous entendre aussi.
11:38C'est donc
11:40Boalem Sansal qui est quoi ?
11:42Pris en otage comme le disait Mohamed Sifaoui ?
11:44Bien sûr, c'est l'inquiétude
11:46qui prédomine en ce moment,
11:48indépendamment de l'émotion
11:50qu'on ressent tous parce que nous le connaissons tous.
11:52Moi aussi je l'ai croisé
11:54multiples fois dans les salons des livres.
11:56C'est un homme très doux, très pacifique,
11:58d'une petite voix.
12:00C'est un homme qui ne fait pas de mal.
12:02Par contre, il a des
12:04idées qu'il exprime avec un courage
12:06immense.
12:08J'ai entendu plusieurs hommes politiques
12:10ou commentateurs,
12:12depuis qu'on sait qu'il a été enlevé,
12:14on peut dire,
12:16l'appeler le soljénistine de l'islamisme.
12:18C'est-à-dire, c'est celui qui
12:20prend des risques, des risques importants
12:22parce qu'il n'a jamais quitté
12:24l'Algérie. En réalité, il a sa maison là-bas
12:26et là il y était retourné
12:28en sachant bien qu'il risquait
12:30quand même quelque chose.
12:32Il a acquis la nationalité française, ça c'est sûr.
12:34Mais vous savez, l'Algérie, qui n'interdit
12:36pas la double nationalité,
12:38en pratique,
12:40considère que la nationalité algérienne
12:42prévaut sur la deuxième nationalité.
12:44Donc c'est que le droit algérien
12:46qui va s'appliquer pour lui.
12:48Donc moi, ce que je trouve absolument
12:50insupportable aujourd'hui,
12:52c'est qu'on a un homme qui est enlevé par des autorités,
12:54embastillé,
12:56on peut dire. On ne sait pas
12:58ce qu'on lui reproche.
13:00Sans doute des prises de position, évidemment,
13:02il a dénoncé fortement l'islamisme.
13:04Il alerte souvent.
13:06D'ailleurs, ses romans de 2084,
13:08etc., le montrent bien.
13:10A-t-il un avocat
13:12là-bas ? A-t-il des droits de la défense ?
13:14A-t-il un contact avec sa famille ?
13:16C'est quelque chose qui nous révulse,
13:18effectivement.
13:20Et nous attendons, avec maintenant
13:22beaucoup d'impatience, une réaction
13:24très vive du chef de l'État,
13:26d'Emmanuel Macron.
13:28Pourquoi la diplomatie française, le quai d'Orsay,
13:30ne dit rien ? Pour l'instant, on n'a pas
13:32beaucoup d'informations. Que peut-elle faire ?
13:34Je pense qu'on est face à une
13:36dictature délirante.
13:38Le communiqué
13:40dont vous avez lu
13:42de larges extraits
13:44montre qu'on est entré chez Hubert Roy
13:46en Algérie.
13:48Ça rappelle un peu les communiqués des dictatures
13:50communistes délirantes
13:52des années 70.
13:54Avec des...
13:56La France,
13:58c'est un pays macronistocionniste.
14:00C'est bien ça.
14:02Donc là, on est dans le délire.
14:04Et comme le disait
14:06Mohamed Sifouaoui,
14:08on est sans doute proche d'une prise d'otage,
14:10en quelque sorte. Le problème pour les autorités
14:12françaises est de savoir
14:14quels seraient, et de comprendre.
14:16Parce qu'en plus, le pouvoir algérien
14:18n'est pas aussi centralisé que dans d'autres pays.
14:20Il y a plusieurs pôles de pouvoir.
14:22Le problème pour les autorités françaises,
14:24c'est de savoir avec qui discuter,
14:26qu'est-ce qu'ils peuvent faire, est-ce que volent
14:28les pouvoirs algériens.
14:30Donc, notre inquiétude
14:32est grande ce soir pour Boalem Sensa,
14:34dont je ne...
14:36que moi aussi j'ai croisé, notamment sur des
14:38plateaux, avec qui j'ai longuement
14:40discuté hors plateau, et qui est
14:42un homme charmant, effectivement.
14:44Mais je crains, Georges, que les droits
14:46de la défense, dans le contexte
14:48auquel on assiste, ne sont
14:50absolument pas garantis. Et évidemment,
14:52d'ailleurs, dans le communiqué, j'ai remarqué qu'il n'y a pas de charge
14:54précise. On ne l'accuse pas
14:56d'un dégoût ou d'un crime.
14:58On l'accuse en réalité d'être un écrivain
15:00franco-algérien.
15:02Voilà à ce qu'on le reproche.
15:04Philippe, il est important pour nous de dire
15:06que nous n'avons rien,
15:08on n'a pas de haine
15:10contre les Algériens.
15:12Que nous considérons que l'Algérie est
15:14un grand pays, magnifique
15:16d'ailleurs. C'est un magnifique pays.
15:18Sauf que, malheureusement,
15:20quasiment tous les chefs d'Etat
15:22qui sont succédés depuis l'indépendance
15:24on peut repenser à Boumediene,
15:26ou Teflika et maintenant Teboul,
15:28ont exercé une dictature
15:30qui a empêché, corruption,
15:32qui a empêché ce pays et ses jeunes Algériens
15:34de pouvoir espérer une vie normale.
15:36D'où l'immigration.
15:38Avec une accentuation au fil du temps, Georges.
15:40Et même une aggravation.
15:42Pas un mot pour l'instant
15:44d'Emmanuel Macron.
15:46Je pense qu'il aurait fait part
15:48de son inquiétude, l'entourage
15:50qui nous dit qu'il est très inquiet.
15:52Je pense qu'il y a peut-être un temps
15:54pour la diplomatie, pour essayer de comprendre
15:56exactement ce qu'il en est.
15:58Mais je ne doute pas, une seconde,
16:00qu'en s'agissant d'un ressentissant français
16:02qui a obtenu sa nationalité française,
16:04qui a obtenu le grand prix du roman de l'Académie française,
16:06qui écrit en français,
16:08il va y avoir une intervention de la France.
16:10Il y a les messages publics,
16:12et puis il y a les messages diplomatiques.
16:14Je pense qu'il est important
16:16pour les autorités françaises de bien comprendre
16:18ce qui se joue derrière,
16:20ce qui s'apparente à une prise d'otage.
16:22Alors, je voudrais qu'on revienne sur les modus communiqués
16:24parce que
16:26Benjamin Netanyahou est cité
16:28plusieurs fois dans ce communiqué. Que vient-il faire là ?
16:30Je vous explique. La France, je lis le communiqué,
16:32la France macronito-sioniste
16:34qui s'offusque de l'arrestation
16:36de Saint-Saël, n'a toujours pas
16:38déclaré au monde si elle a la souveraineté nécessaire
16:40de pouvoir arrêter Benjamin Netanyahou
16:42si jamais, excusez-moi,
16:44je lis, tel quel, il se pointerait
16:46à l'aéroport Charles de Gaulle.
16:48Donc il faut un parallèle.
16:50Oui, il sort sur l'actualité
16:52du CPI,
16:54mais on voit bien que tout ça,
16:56ce sont des prétextes.
16:58Il y a autre chose qui se joue derrière.
17:00Il n'empêche que le pouvoir algérien
17:02est tout de même un des plus
17:04anti-israéliens du monde arabe.
17:06La France
17:08macronito-sioniste,
17:10ça veut dire quoi ?
17:12Pour dire les choses,
17:14être juif en Algérie est devenu impossible.
17:16Il faut dire les choses clairement.
17:18Et en France, ça devient irrespirable.
17:20Excusez-moi, Philippe Guybert.
17:22Ce n'est pas exactement comparable, Pascal.
17:24Je ne voudrais pas qu'on fasse une comparaison
17:26entre la France et l'Algérie là-dessus.
17:28Pour un juif en Algérie,
17:30je crois qu'il n'y a
17:32quasiment plus de juifs en Algérie.
17:34Ils sont tous partis.
17:36Et donc,
17:38le régime joue de ce ressort
17:40qui est puissant dans
17:42certains pays arabes,
17:44anti-sionistes, anti-israéliens
17:46et au fond un peu antisémites quand même.
17:48On va continuer d'en parler
17:50avant qu'on me rappelle à l'heure.
17:52Dans un tout petit instant sur Europe 1, il est 20h42.

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