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Retrouvez William Leymergie entouré d’experts, du lundi au vendredi en direct dès 12h30, pour une émission dédiée aux problématiques de notre quotidien.

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00:00...
00:05— Alors si c'est le frigo qu'on a vu tout à l'heure, c'est pas étonnant qu'il y ait des déchets alimentaires.
00:08— C'est vrai que ça plaît. — 10 millions de tonnes de déchets alimentaires en France.
00:12— Exactement. 10 millions de tonnes par an. Alors ce qu'il faut comprendre, c'est que dans ces 10 millions de tonnes, William,
00:17vous en avez une partie qui ne sont pas des déchets alimentaires comestibles. Bien sûr les eaux, les pelures,
00:24tous les éléments qui ne sont pas comestibles. — Oui, mais ça, on doit les jeter.
00:27Vous avez les léchtés, etc. Les coquilles d'œufs, par exemple.
00:31Mais 43% de ces 10 millions de tonnes, soit 4,3 millions de tonnes,
00:35pour le coup, ce sont des déchets alimentaires comestibles.
00:38Et ça, c'est vraiment une problématique, parce qu'on finit par jeter des produits
00:42qui sont normalement, au départ, propres à la consommation.
00:45Alors le ministère de l'Agriculture nous éclaire, c'est ce que vous voyez ici.
00:48Il faut comprendre que 22% du gaspillage alimentaire commence au début.
00:53C'est-à-dire, chez les agriculteurs, quand on produit finalement les aliments,
00:59finalement, on en jette une partie.
01:00Ensuite, 17%, ça vient de la transformation.
01:03Les usines qui fabriquent les produits, parfois,
01:05ils gâchent aussi des produits qu'ils ont fabriqués.
01:07Vous avez ensuite 13% qui vient directement de la restauration alimentaire.
01:128% à la distribution, les magasins.
01:14C'est-à-dire, lorsqu'on manipule les produits alimentaires...
01:16Ce n'est pas les principaux responsables, finalement.
01:18Pas forcément, exactement.
01:20On va venir et je vais vous expliquer pourquoi.
01:23Et enfin, 40%, c'est nous.
01:25Nous, les consommateurs, c'est nous qui jetons des produits.
01:28C'est-à-dire, on achète trop.
01:30On achète trop et on ne mange pas tout.
01:31Exactement, on ne mange pas tout et on jette.
01:33Et c'est carrément assez significatif.
01:35Et pourquoi c'est préoccupant ?
01:37Pour trois raisons que je vais vous expliquer.
01:39La première, parce qu'il faut savoir qu'il y a un coût énorme à jeter ces produits.
01:43Parce que quand vous jetez des produits impropres que vous avez là,
01:47en fait, la réalité, on l'a quand même cultivé, donc on a consommé de l'eau.
01:50On l'a quand même transporté, donc on a consommé de l'essence.
01:52On l'a quand même manipulé.
01:54Donc ça, c'est vraiment complètement idiot,
01:57parce que vous avez un impact environnemental et sociétal qui n'est pas bon.
02:00Le deuxième point, bien sûr, il y a un coût.
02:02C'est-à-dire, jeter un produit qu'on achète, ça coûte, figurez-vous, à la société,
02:0616 milliards d'euros qu'on met à la poubelle.
02:08C'est l'équivalent du déficit de la sécurité sociale dont on parle tant en ce moment.
02:13Et enfin, le dernier point qui est finalement le plus grave,
02:16c'est imaginer qu'on jette des produits alimentaires qui sont bons à la consommation,
02:21alors que 5,5 millions de Français ont des problèmes pour s'alimenter correctement tous les jours.
02:26Là, ce n'est pas possible.
02:27Comment on pourrait répartir ça un peu mieux ?
02:29Exactement.
02:30Cela dit, il est interdit de détruire des invendus alimentaires, non ?
02:34Alors oui, vous avez raison.
02:35En effet, depuis 2013, et plus particulièrement en 2008,
02:40il y a eu un certain nombre de lois qui ont contraint le fait d'éviter qu'on puisse jeter des produits.
02:46Typiquement dans la grande distribution, souvenez-vous, on avait ces images-là.
02:50C'est vraiment horrible.
02:51Parfois…
02:52On nous accuse, nous, les consommateurs, mais je vais te dire…
02:54C'est à peine 8 %.
02:55Ils ont énormément progressé, typiquement parce que ces lois, maintenant,
02:58ne leur permettent plus de jeter des produits ou surtout de les rendre impropres.
03:02Je ne sais pas si vous vous souvenez, il y avait ces images où, finalement,
03:04on mettait de la javel sur des produits…
03:05Il y a eu des trames.
03:06Voilà, exactement.
03:07On mettait des produits alimentaires et des gens qui en avaient besoin venaient fouiller dans les poubelles.
03:10Exactement, William.
03:11Ils ont été punis.
03:12Exactement.
03:13On n'avait pas le droit de faire ça.
03:14C'est terrible.
03:15Ça, c'est totalement terminé.
03:16C'est fini, on n'entendra plus parler.
03:17Résultat des courses, avec l'apparition de ces lois, on s'est rendu compte que, finalement,
03:21il fallait tout faire pour que ces produits qui allaient soit bientôt disparaître,
03:26finalement, puissent finalement trouver des acheteurs.
03:28C'est la raison pour laquelle on a créé quoi ?
03:30Des magasins anti-gaspi.
03:33Ça, c'est nouveau.
03:34À quoi ça ressemble, ça ?
03:35Eh bien, c'est exactement ce qu'on va vous présenter dans ce sujet, William.
03:39Incroyable.
03:40Vous vous rendez compte, on va visiter des magasins anti-gaspi.
03:42J'ai l'impression qu'on est à la télé.
03:45Mais oui, on est à la télé.
03:46Mais c'est dingue.
03:47On y va, on se retrouve tout de suite après.
03:572,3 millions de tonnes, c'est la quantité de déchets alimentaires
04:01produites par les industries en 2022.
04:03Parmi ces déchets, près de la moitié sont encore comestibles.
04:08Ils s'appellent Malin, Ecobudget et Nous Anti-Gaspi.
04:11Ce sont des épiceries alimentaires qui commercialisent les invendus
04:15qui dorment dans les usines.
04:16Voilà, c'est notre stock.
04:17Donc, vous voyez, c'est un tout petit stock.
04:19On travaille beaucoup en flux tendu.
04:21C'est en fonction des opportunités d'achat.
04:23Donc, comme un certain nombre de produits sont sur des dates un peu courtes,
04:26en fait, la logistique est très, très rapide et l'offre doit tourner sans arrêt.
04:30Ici, les marques nationales côtoient les marques de distributeurs
04:33tout en seigne confondue.
04:35Pour un prix de vente en moyenne 30% moins cher
04:38que dans les grandes surfaces traditionnelles.
04:40La particularité, c'est que les produits qui sont ici auraient dû être jetés.
04:44Il y a deux grandes raisons à ça.
04:45La première, c'est des problèmes d'aspect, de calibre.
04:48Et la deuxième raison, c'est que la plupart des produits
04:52sont produits en surquantité, en surproduction
04:55par rapport aux besoins du marché
04:57pour éviter la rupture dans les supermarchés traditionnels.
05:00Et donc, nous, avant qu'ils soient jetés,
05:02on les rachète un peu moins cher
05:04pour les vendre ensuite un peu moins cher dans nos magasins.
05:07Avec 28 magasins ouverts en 6 ans,
05:09l'enseigne s'impose petit à petit dans les habitudes des consommateurs.
05:13Pour 3 repas, on n'a eu que pour 14 euros, donc c'est avantagé.
05:17En fait, c'est un magasin dans lequel c'est difficile de prévoir
05:20puisqu'on ne sait pas forcément quels sont les arrivages.
05:22Mais en tout cas, je trouve toujours quelque chose qui m'intéresse.
05:25Je trouve ça très intéressant qu'enfin, on arrête de jeter
05:28parce que ça va être abîmé dans 3 jours alors qu'on le mange tout de suite.
05:32Donc que le pot est un peu écorné.
05:35Dès l'instant où le produit n'est pas entamé, il n'y a pas de problème.
05:38Point fort du modèle économique, des prix bas
05:40qui suffisent à attirer les consommateurs
05:42plus encore que l'engagement environnemental.
05:45C'est ça qui intéresse le consommateur
05:47quand il rentre dans ces magasins,
05:48c'est d'avoir un prix qui est plus intéressant.
05:50Et quelque part, ça va le déculpabiliser sur le plan environnemental
05:53parce qu'il se dit, je fais un geste qui est utile à la société
05:56parce que je participe à une démarche de réduction des déchets,
06:01de baisse des émissions de CO2.
06:03Prochaine étape, pousser la démarche jusque chez le consommateur.
06:07Chaque Français jette en moyenne 25 kg de nourriture par an.
06:13Attendez, on va revenir aux grandes surfaces
06:15parce que si elles ne peuvent plus détruire les invendus alimentaires,
06:18elles en font quoi ?
06:20Les grandes surfaces ont plusieurs dispositions
06:22que vous avez déjà vues dans vos magasins.
06:24D'abord, ils créent des rayons à date courte.
06:27C'est-à-dire que lorsqu'ils voient arriver
06:29la date limite de consommation du produit,
06:32ils savent que bientôt, ils ne pourront plus le vendre.
06:34Donc à ce moment-là, ils font des super remises,
06:36des moins 30, des moins 50 %.
06:38Vous pouvez le voir soit dans des rayons spécialisés
06:41ou bien parfois, ils estampillent certains produits dans les rayons
06:43pour dire, attention ça, c'est du moins 30, du moins 50.
06:46La date est limitée.
06:47Vous pouvez avoir des bons prix.
06:49Donc ça, c'est ce qui fait diminuer.
06:50Et puis l'autre élément, ce qu'ils font aussi,
06:52ils peuvent aussi se tourner vers des applications
06:55comme Too Good To Go peut-être ou Phénix
06:58où là pour le coup, quand ils arrivent en fin de journée,
07:00ils fabriquent des petits lots de produits,
07:04des petits paniers garnis qui donnent directement aux consommateurs
07:07pour des prix qui sont entre 30 et 60 % plus chers.
07:11Et je veux ajouter un autre point.
07:13Il faut savoir que tous ces dispositifs-là,
07:15ils ont un impact aussi sur les associations alimentaires.
07:18Pourquoi ? Parce que du coup, ils ont moins de dons de produits
07:20parce qu'on est de plus en plus efficace
07:22sur le fait qu'on en jette de moins en moins.
07:24Non mais attends, il n'y a pas que ça
07:25parce qu'on se pose la question, nous tous, vous,
07:27qui nous regardez, Anthony.
07:29Oui, parce que la date de consommation, c'est bien sympa.
07:31Mais moi, des fois, j'ai dépassé la date
07:33mais je garde mes yaourts, par exemple, trois semaines plus tard
07:35parce qu'il paraît que ce n'est pas mauvais.
07:36Alors il y a un vrai…
07:37D'abord, il faut savoir qu'il y a deux dates sur vos emballages.
07:40Souvent, il y a la date limite de consommation
07:42et ensuite, ce que l'on appelle la date limite d'utilisation optimale.
07:46La date limite…
07:47C'est la date limite de consommation.
07:48Voilà, exactement.
07:49La date limite de consommation, attention, ne la dépassez pas,
07:52cette date limite de consommation,
07:54parce que souvent, ça signifie que le produit,
07:56au-delà de cette date, est impropre à la consommation.
07:58Alors que la date limite d'utilisation optimale,
08:01celle-ci, c'est pour vous dire, attention,
08:03si vous dépassez cette date, alors il y a des qualités gustatives
08:06qui risquent de disparaître.
08:08Mais c'est bon, vous n'avez pas de risque de la santé.
08:10Néanmoins, il y a certaines associations qui s'insurgent énormément
08:13aussi sur certaines DLC, parce qu'il faut savoir
08:15qu'il y a des produits à date limite de consommation
08:18qui, chez nous, vont être de l'ordre de 20 jours
08:22et qui, lorsqu'on les envoie, les mêmes produits aux Antilles…
08:25aux Antilles, pardon, aux Antouilles…
08:27Là, ça y est, je m'embrouille, les Antouilles.
08:30Lorsqu'on les envoie aux Antilles, on arrive à 140 jours.
08:35140 jours ?
08:36Oui, 140 jours, voilà, exactement.
08:37Alors, j'aime bien, moi, j'aime bien.
08:39Les Antouilles, je ne sais pas ce que c'est, mais c'est bien.
08:41C'est bien. Alors, William ?
08:42C'est joli ? Oui, allez.
08:43Petit, petit point, je voulais juste, pour ceux qui étaient là la semaine dernière,
08:46vous savez, j'ai parlé d'un…
08:47Qu'est-ce que c'est, Bretagne ?
08:48J'ai parlé exactement d'un petit village qui s'appelle Saint-Caroch,
08:51et bien figurez-vous qu'ils m'ont envoyé des petits cadeaux
08:53et qu'ils m'ont demandé de vous les distribuer.
08:55C'est quoi ?
08:56C'est des pinx avec une Bretagne.
08:59On fera la même chose, tenez, William, c'est pour vous.
09:01Et quand est-ce qu'on fait un week-end chez eux ?
09:02Exactement, ben, on va voir.
09:04En plus, ils ont vraiment leur drapeau, eux.
09:06Vive la Bretagne et les Bretons, et on fera la même chose sur la Corse.

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