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00:00Le Carrefour de l'info, sur Arabelle.
00:08Notre invitée ce midi, Issa Nawash, entrepreneuse sociale,
00:11experte dans les thématiques de diversité et d'égalité.
00:14C'est notre invitée, bonjour.
00:16Bonjour.
00:16Vous êtes auteur de C'est pas personnel, édité chez Academia.
00:21Votre dernier livre, une fiction,
00:23ou peut-être pas, on en discutera dans quelques instants.
00:26Pourquoi le choix du sujet aujourd'hui ?
00:31Alors, c'est parce que c'est un sujet qui, malheureusement,
00:34revient assez souvent.
00:36Donc le harcèlement, le cyberharcèlement,
00:39le cyberharcèlement qui n'est jamais que sur Internet,
00:41donc ça se répercute toujours dans la vie.
00:44Le sexisme aussi, qui est intrinsèquement lié,
00:46parce que la plupart des victimes de cyberharcèlement sont des femmes.
00:49Cette espèce d'idée qu'on a, qu'on peut finalement sur le net
00:54dire tout ce qu'on veut, attaquer tout le monde,
00:55sous couvert de l'anonymat, qui est pour moi vraiment problématique
00:58et qui, malheureusement, notre système judiciaire
01:01ne permet pas de protéger les victimes de cyberharcèlement,
01:03bien au contraire, c'est un système qui protège les agresseurs.
01:06Alors, on parle de discrimination, de sexisme, de cyberharcèlement,
01:09mais pas que.
01:10On parle aussi d'amour, d'amitié et de loyauté.
01:13Tout à fait.
01:14Donc en fait, c'est un peu un livre qui reprend
01:17un peu l'entièreté de notre vie,
01:18donc notre vie professionnelle et notre vie privée.
01:21Les deux sont liés.
01:22On a souvent tendance à se dire, oui, mais ici, au travail,
01:25on pense qu'au travail, alors que non, c'est faux, en fait.
01:26Si je suis pas bien dans ma vie privée,
01:28d'ailleurs, on le voit avec les cas de burn-out,
01:30ça se retranscrit aussi dans le travail.
01:33Et donc, on a besoin d'être épanoui un peu partout.
01:37Et moi, je m'étais intéressée à comment est-ce qu'on continue
01:40à vivre sa vie familiale, sa vie amicale,
01:44quand on est en train de traverser une grosse épreuve professionnelle.
01:47Comment est-ce qu'on arrive à concilier...
01:48Déjà, la question de la conciliation vie privée et professionnelle,
01:51c'est déjà pas facile.
01:52Mais en plus, quand il y a des grosses difficultés d'un côté ou de l'autre,
01:54comment est-ce que ça impacte l'autre côté, justement ?
01:56Alors, vous allez aussi un peu plus en proventeur.
01:58Vous abordez l'innocence affichée du sexisme structurel
02:02et le dessous du cyberharcèlement.
02:04Est-ce qu'on peut vulgariser un petit peu tout ça ?
02:06En fait, ce qu'il y a, c'est qu'il y a aujourd'hui...
02:09Moi, je me rappelle, quand j'ai commencé à travailler,
02:12je pensais que le sexisme n'existait plus.
02:14Je savais qu'évidemment, il y avait encore des blagues par-ci, par-là.
02:17Mais pour moi, une femme et un homme étaient traités de la même manière au travail.
02:21Et donc, j'ai vite découvert cela, en fait,
02:24le fait que, de manière assez instinctive,
02:27on va avoir tendance à moins donner de promotion aux femmes,
02:30que les femmes vont aussi moins se profiler pour avoir, justement, une promotion.
02:34Et donc, c'est un peu cette idée que le sexisme est encore fortement ancré,
02:37parce que c'est culturel, en fait.
02:39Donc, on ne change pas, évidemment, la culture en changeant les lois.
02:42Et donc, c'était un peu cette idée-là que je voulais essayer de raconter
02:46en disant qu'il faut faire attention.
02:47On a tous des billets, on a tous des stéréotypes,
02:50on a été éduqués avec, on est dans une société qui en véhicule.
02:53Comment est-ce qu'on peut démystifier ça, travailler là-dessus, en fait ?
02:56Alors, Issa Nawash, vous dites, j'avais besoin d'écrire pour me reconstruire.
03:01C'est, en quelque sorte, une thérapie ?
03:03Oui, ça a été complètement une thérapie.
03:05Surtout que la particularité de ce livre, ce n'est pas personnel,
03:07c'est que je ne pensais pas qu'il allait être publié.
03:11Je l'avais écrit à la base pour moi.
03:12Et c'est quand j'ai envoyé...
03:14Pour moi, c'était une manière de me reconstruire, comme vous le dites.
03:19Et c'est au moment où je l'ai envoyé à quelques personnes du métier,
03:22en toute confiance, que j'ai vu que ça pouvait avoir un impact,
03:26que j'ai eu de bons retours.
03:27Et j'ai commencé à contacter quelques maisons d'édition.
03:29Et puis c'est là que je me suis dit, tiens, finalement,
03:31peut-être que c'est intéressant de le retravailler, évidemment,
03:33il n'est pas paru tel quel, et de pouvoir le publier
03:36pour pouvoir parler justement de ces thématiques-là.
03:38Faire aussi comprendre aux personnes qui vivent ces difficultés
03:41qu'elles n'en sont pas responsables.
03:43On a tendance beaucoup à se culpabiliser.
03:45On a tendance aussi à culpabiliser les victimes en disant,
03:48oui, mais finalement, t'avais qu'à te taire et rester chez toi.
03:50Parce qu'on m'a dit aussi, finalement,
03:52qu'est-ce qui t'a pris de faire ça ?
03:53Finalement, t'es responsable.
03:55Alors que non, ce n'est pas comme ça du tout
03:56qu'on peut arriver à faire société ensemble.
03:58Ce n'est pas en s'auto-censurant.
04:00Au contraire, il faut y aller.
04:01Il faut prendre la place qu'est la nôtre.
04:03Et ensuite, il faut pouvoir dépasser toutes ces difficultés,
04:07souvent avec, on parlait d'amour tout à l'heure,
04:10souvent avec l'amour de ses proches,
04:12mais également la résilience et la force qu'on peut avoir.
04:14Alors vous dites aussi que ce n'est pas un livre totalement autobiographique.
04:17Le journal Le Soir a écrit, j'ai lu,
04:19difficile de ne pas faire le parallèle avec le passage éclair
04:22et plutôt agité chez l'Institut pour l'égalité
04:25entre les femmes et les hommes en 2021.
04:27Votre sentiment ?
04:28C'est clair que cette histoire a été le déclencheur de l'écriture.
04:32Donc c'est vrai que je n'ai pas voulu faire un livre autobiographique
04:35parce qu'au début, pour être honnête,
04:36j'ai commencé à écrire ce qui m'était arrivé.
04:38Puis je me suis dit, bon, alors là, c'est plus ma personnalité.
04:40Ce qui est passé est passé.
04:42Donc je veux juste en tirer les leçons.
04:44Je veux pouvoir analyser ça.
04:45Et pour moi, c'était plus facile d'écrire cette histoire
04:48parce que j'avais reçu beaucoup de témoignages.
04:50Des témoignages déjà avant, ça.
04:52Et puis pendant cette histoire,
04:54pendant le cyberharcèlement,
04:55pendant l'acharnement médiatique et politique,
04:58j'avais reçu beaucoup de témoignages de personnes
05:00dans des domaines complètement différents
05:01qui me disaient, je me reconnais dans ce qui est en train de vous arriver.
05:04Et c'est là où je me suis dit, tiens, pourquoi pas en faire quelque chose ?
05:07Mais donc, en effet, l'héroïne qui est Léa du livre,
05:11ce n'est pas Hyssen, ce n'est pas moi,
05:14mais c'est vrai qu'elle me ressemble quand même.
05:16Il faut l'avouer.
05:17Donc ce n'est pas personnel.
05:18Ça souligne aussi cette profonde solitude des victimes de harcèlement.
05:23C'est un petit peu l'exception qui confirme la règle.
05:25Oui, mais c'est clair qu'on se sent seul.
05:28Et dans mon livre, j'avais écrit aussi
05:30parce que malgré tout le soutien, en fait, on se sent seul.
05:33Donc, on a beaucoup de soutien,
05:34mais au final, ça reste notre nom, notre visage, notre vécu, notre ressenti.
05:38C'est nous qui nous faisons attaquer.
05:40Et donc, c'est vrai qu'on peut s'offrir une grande solitude,
05:44d'autant plus si on n'a pas un accompagnement familial
05:46et si on n'a pas aussi...
05:47Parce que ce qui m'a beaucoup aidée,
05:48c'était mon réseau professionnel que j'avais acquis avant.
05:50Donc peut-être que si j'avais eu ça, par exemple, en sortant de l'UNIF,
05:52ça aurait été beaucoup plus difficile d'y survivre, en fait.
05:55Mais à partir du moment où on a déjà fait ses preuves,
05:57on a déjà un réseau, on a des gens qui nous connaissent,
06:00quoi que disent les politiques ou les médias,
06:01les gens savent, en fait, et donc peuvent nous défendre
06:04et nous soutenir par rapport à ça.
06:05Alors ce livre, c'est en quelque sorte une fenêtre qui s'ouvre
06:08pour mettre la lumière justement sur cette solitude,
06:11mais aussi pour outiller les premières concernées,
06:15j'ai dit, en réhabilitant le statut de victime,
06:17on peut dire ça comme cela.
06:19Tout à fait, parce qu'on a l'impression que
06:24quand on dit qu'on est une victime, on est faible.
06:26Moi-même, j'ai eu beaucoup de mal à accepter le fait
06:28que j'avais été une victime parce que je voulais rester forte.
06:31Mais justement, le fait de pouvoir dire
06:34oui, j'ai été victime d'harcèlement
06:36et en même temps de pouvoir se reconstruire,
06:38c'est justement une force, c'est la plus grande force qu'on peut avoir,
06:40c'est justement d'accepter en quelque sorte
06:42aussi notre vulnérabilité.
06:44Et donc, c'est justement ça, de pouvoir dire aux personnes
06:47qui ont vécu ça et qui continuent malheureusement à vivre ça,
06:50de dire oui, vous êtes victime,
06:52donc arrêtez de culpabiliser,
06:54arrêtez de vous remettre constamment en question.
06:56Évidemment, il faut se remettre en question,
06:57mais la victime n'est pas responsable
07:00de l'attitude de l'agresseur,
07:01c'est l'agresseur qui est responsable,
07:03c'est l'agresseur qui doit être jugé.
07:04L'écriture fait part donc de votre reconstruction,
07:07entre guillemets, vous l'avez dit.
07:08Et puis, cette autre expérience que j'ai vue
07:10sur votre page Facebook,
07:12c'est pas personnel, sur les planches.
07:14Alors, racontez-nous un petit peu de cela,
07:15comment ça s'est passé ?
07:16D'abord, vous, vous-même, intérieurement,
07:19et ensuite, les échanges avec le public.
07:21Alors, moi, je suis une fervente passionnée du théâtre,
07:25et j'ai fait beaucoup de théâtre avec Rachel Hanoet.
07:28Et en fait, du coup, quand j'ai écrit le livre,
07:31pour moi, c'était une nouvelle façon de m'exprimer.
07:33J'avais écrit pour des pièces de théâtre,
07:34et puis, écrire un livre, d'ailleurs, c'est très différent.
07:38Et du coup, j'avais envie de le partager,
07:40donc je voulais que la soirée de lancement du livre
07:42soit, justement, plus artistique.
07:44Et donc, c'est pour ça qu'évidemment,
07:45j'ai fait appel à la troupe Rachel Hanoet
07:47pour m'aider là-dessus.
07:48Et donc, on a voulu d'abord faire une simple,
07:50ce qu'on appelle une lecture performée.
07:52Mais finalement, les comédiennes et les comédiens
07:55ont vraiment accroché au livre,
07:57et du coup, ont décidé d'interpréter.
07:59Donc, on a été un peu plus loin.
08:00Donc, ce n'est pas une pièce de théâtre,
08:01mais ce n'est pas non plus une lecture performée.
08:03Donc, on est un peu entre les deux.
08:05Et ce qui était génial là-dedans,
08:06c'est que du coup, on a pu faire appel à l'empathie,
08:10qui est un formidable outil.
08:12Donc, les gens arrivent à ressentir l'émotion
08:14à travers le jeu des comédiens et des comédiennes.
08:17Et donc, ça, c'est beaucoup plus fort qu'un discours.
08:19Et ensuite, on a pu échanger, en effet.
08:22Lors de la deuxième lecture performée
08:25qui avait lieu au cinéma en octobre,
08:28la première avait lieu à l'épicerie au mois de janvier.
08:31Eh bien, en fait,
08:32on a laissé encore plus de temps pour l'échange.
08:35Et c'était assez magnifique
08:37parce que les gens partagent vraiment leur vécu.
08:39Des personnes...
08:41Qui se retrouvaient, parfois.
08:43Voilà, qui se retrouvaient,
08:44même si les faits sont différents.
08:46Et c'est ça qui est intéressant.
08:48C'est aussi un retour que j'ai eu par rapport à mon livre
08:50qui m'a beaucoup plu, qui m'a étonnée aussi.
08:52Je ne m'y attendais pas.
08:53Parce qu'on me dit,
08:54des personnes, par exemple, dans le domaine médical,
08:55me disent, moi, je me suis retrouvée en lisant ton livre.
08:57Donc, finalement, les faits importent peu.
08:59C'est ce sentiment d'injustice,
09:01d'oppression aussi, qu'on peut ressentir,
09:03dans lequel on peut se retrouver, en fait.
09:05Sur les planches, Asselineau,
09:06vous avez quand même abordé des thématiques
09:08assez lourdes, entre guillemets,
09:09le sexisme, le cyberharcèlement,
09:11la culture d'entreprise, l'activisme,
09:13la résilience, c'est tout un programme, tout ça.
09:15C'est tout un programme,
09:17mais il y a un fil conducteur,
09:18qui est finalement,
09:19qu'on appelle un power man,
09:21l'automisation, l'égalité des chances,
09:22l'équité des chances.
09:23Donc, traiter les personnes en fonction de leurs besoins distincts,
09:25c'est aussi quelque chose qui est assez
09:27essentiel.
09:29Et c'est comment est-ce qu'on peut
09:30s'ouvrir à l'eau.
09:31Donc, ça, c'était aussi l'objet de mon premier livre,
09:32Open Up Your Organization,
09:34où j'avais développé un modèle sur comment est-ce qu'on peut
09:36s'ouvrir à l'autre tout en restant soi-même,
09:38tout en restant authentique.
09:39Et finalement, c'est ça qui revient
09:41lorsqu'on parle de toutes ces choses-là.
09:43C'est comment est-ce qu'on peut gérer la diversité,
09:45la différence de pensée,
09:47d'attitude, ce qui, pour moi,
09:49normal, ne l'était pas pour quelqu'un d'autre.
09:51Comment est-ce que je peux m'ouvrir à l'autre
09:52et accepter cela, plutôt qu'attaquer la personne
09:54sur base de ce que je pense qu'elle croit.
09:56Parce que c'est ça qui se passe, finalement.
09:58On attaque les personnes, mais on ne les connaît pas.
10:00Moi, quand on m'a attaquée,
10:02ce n'était pas Hassan Hawaj qu'on attaquait,
10:04c'était l'image, ce que je véhiculais
10:06auprès de ces personnes-là, mais ce n'est pas moi, en fait.
10:08Alors, un autre point important,
10:10vous dites que ce n'est pas personnel,
10:12a pris vie sur scène, ça vous a rappelé.
10:14Pourquoi, finalement, vous avez écrit tout ça ?
10:16Oui, vraiment, ça m'a rappelé pourquoi j'ai écrit tout ça
10:18et pourquoi je me suis remise
10:20à en discuter, parce qu'il faut dire
10:22que ça prend quand même beaucoup d'énergie.
10:24C'est vraiment pour pouvoir
10:26rappeler cette notion d'équité,
10:28se dire qu'en fait, on est, entre êtres humains,
10:30on est tous égaux
10:32et on doit continuer à considérer l'humanité
10:34de l'autre. Quand on voit aussi ce qui se passe
10:36ailleurs dans le monde, on se dit, voilà, l'humanité
10:38doit vraiment rester au centre de tout ce qu'on fait.
10:40Embêcher qu'on a certaines difficultés,
10:42on a beaucoup de facilités aussi,
10:44comment est-ce qu'on peut travailler sur les difficultés
10:46pour qu'elles deviennent beaucoup plus légères
10:48pour toute une partie de la population.
10:50Alors, ce n'est pas terminé, parce qu'il y a le livre,
10:52il y a les planches, mais vous voulez encore plus loin,
10:54puisque vous allez lancer des ateliers
10:56pour sensibiliser un petit peu tout le monde,
10:58racontez-nous. Oui, tout à fait,
11:00maintenant je fais partie de la liste des auteurs
11:02en classe validée par la Fédération
11:04de l'université de Bruxelles, et donc les écoles
11:06peuvent me contacter pour venir parler
11:08avec leurs élèves, justement
11:10de ces thématiques-là.
11:12Donc vous allez dans une école, et puis on vous pose
11:14des questions, questions-réponses.
11:16Alors moi, par exemple, un mode, comme je suis pour plus
11:18la pédagogie plutôt active,
11:20ce que je propose, c'est que, par exemple, les jeunes m'interviewent
11:22en fait, donc ils sont un peu journalistes
11:24comme vous, m'interviewent, mais bon,
11:26il y a beaucoup de manières de faire
11:28évidemment différemment, et donc
11:30de pouvoir parler, par exemple, de c'est quoi aussi
11:32le monde du travail, comment ça se passe,
11:34démystifier aussi le monde de l'entreprise.
11:36Par exemple, j'ai déjà des stagiaires qui m'ont suivi
11:38et que je fais une intervention dans
11:40par exemple une grande entreprise,
11:42et la stagiaire me dit, ben tiens, les gens sont gentils en fait,
11:44parce qu'il y a un peu cette image que les grandes entreprises,
11:46tout le monde est violent, pas forcément
11:48très bienveillant, alors que c'est pas du tout mon expérience
11:50en tout cas, et donc
11:52pouvoir amener ça, amener ces sujets-là,
11:54et pouvoir aussi faire comprendre,
11:56plutôt on travaille, au mieux c'est,
11:58c'est pour ça que j'aime bien travailler avec les jeunes,
12:00si on arrive à faire comprendre à un jeune
12:02de 15 ans que quand on
12:04insulte quelqu'un sur internet, ou qu'on pousse
12:06sa copine de classe,
12:08c'est pas normal, ben ça fera un homme
12:10moins violent quand il aura 30 ans, 40 ans, 50 ans
12:12et qu'il sera à des niveaux de pouvoir.
12:14Oui, travailler donc essentiellement
12:16dans les écoles pour sensibiliser
12:18les jeunes, mais pas qu'eux aussi, donc les sociétés,
12:20les organisations, c'est ouvert à tout le monde.
12:22Je travaille beaucoup en entreprise,
12:24à la fois privée comme publique d'ailleurs,
12:26aussi dans des fondations, aussi dans
12:28des associations, et ça, ça a toujours été
12:30un peu ma particularité, c'est que je touche
12:32un peu tous les secteurs, et je trouve ça
12:34important parce que j'ai été formée
12:36dans le privé, donc je connais le langage
12:38corporel du monde privé, et
12:40c'est un langage dans lequel je me retrouve
12:42beaucoup, mais j'aime aussi aller
12:44plutôt dans les associations sur le terrain,
12:46et donc du coup, moi j'ai un peu...
12:48Je rigolais parce que je disais une fois,
12:50c'est la facturation Robin Desbois,
12:52mais c'est pour pouvoir continuer
12:54à subsister tout en faisant des choses bien
12:56pour les biens communs, mais
12:58en effet, il faut aussi aller là où les décisions
13:00se prennent en fait, donc dans les entreprises
13:02et dans le secteur public.
13:04Issa Nawash, au-delà du message que vous
13:06portez à travers votre livre
13:08« C'est pas personnel », si vous avez
13:10quelques conseils à donner, notamment
13:12aux jeunes, aux jeunes femmes,
13:14aux jeunes filles, notamment, issues de la diversité,
13:16de ne pas avoir peur,
13:18d'ouvrir les portes quand on en a besoin.
13:20Oui, voilà, en fait, il faut se dire qu'on doit
13:22prendre la place qui est la nôtre,
13:24la place qu'on veut, qu'on ambitionne, se poser la question
13:26de « qu'est-ce que j'ai envie de faire ? »
13:28sans penser à toutes ces contraintes,
13:30mais une fois qu'on a établi notre ambition,
13:32notre « why »,
13:34notre raison d'être, pourquoi
13:36on est sur Terre, et pourquoi on veut,
13:38quelle est notre vie professionnelle, à quoi on veut servir,
13:40pouvoir avoir conscience des
13:42contraintes, parce que plus on
13:44y a conscience, plus on va s'outiller
13:46pour pouvoir y faire face,
13:48mais se dire qu'en fait, c'est possible,
13:50on peut y arriver, on peut pousser un peu les portes,
13:52on peut se faire aider aussi,
13:54et ça c'est aussi quelque chose qui est essentiel,
13:56c'est que seul, on n'arrivera nulle part,
13:58moi j'ai rien fait seul, en fait, j'ai toujours été aidé,
14:00j'ai toujours été soutenu, et donc du coup,
14:02quand on me donne un mérite, il faut aussi le donner
14:04à tous ceux qui m'ont encadré un jour,
14:06qui m'ont aidé, un petit coup de pouce, un petit appel,
14:08même qu'ils font un message,
14:10et ça c'est aussi quelque chose d'essentiel, de se dire,
14:12il faut se faire entourer, et accepter l'aide.
14:14Voilà, accepter l'aide.
14:16C'est la conclusion d'Issa Nawaz, je vous rappelle que vous êtes
14:18entrepreneuse sociétale, experte dans les thématiques
14:20de la diversité et d'égalité,
14:22auteur de ses pas personnels édités
14:24chez Academia, et je rappelle aussi
14:26que vous avez publié Open Up Your Organization,
14:28voilà, mon anglais n'est pas parfait,
14:30merci beaucoup Issa Nawaz d'avoir été avec nous.
14:32Merci Tarek.
14:34On se retrouve dans quelques instants pour la deuxième partie de votre Carrefour de l'Info,
14:36à tout de suite.
14:44Et tout de suite,
14:46dans votre deuxième partie de votre Carrefour
14:48de l'Information, notre invité,
14:50Wassim Malouka, co-président de la FGM,
14:52la Fédération des jeunesses musulmanes,
14:54la Journée des associations de jeunesses musulmanes,
14:56ce samedi à Bruxelles,
14:58organisée justement par la FGM.
15:00Wassim Malouka, bonjour.
15:02Merci d'être avec nous sur Arabelle.
15:04Peut-être avant d'aller plus loin, nous rafraîchir un peu
15:06la mémoire, une petite carte de visite.
15:08Qui est Wassim Malouka, son histoire et son parcours ?
15:10Alors, je m'appelle
15:12Wassim Malouka, j'ai 24 ans,
15:14j'ai été récemment
15:16lauréat du prix Amnesty Young 2024
15:18des droits humains, et
15:20je suis récemment co-président de la Fédération
15:22de la jeunesse musulmane, et par ailleurs,
15:24entrepreneur social. Voilà, quelques mots également
15:26de la Fédération des jeunesses musulmanes,
15:28un petit peu son travail,
15:30ses équipes et ses missions.
15:32Alors, effectivement, oui, la Fédération de la jeunesse musulmane
15:34est une ASPL qui a été créée en 2021
15:36dans le but de fédérer
15:38les jeunes musulmans de Belgique
15:40francophones, dans le but de créer
15:42un projet global, donc on appartient
15:44au réseau Relief,
15:46donc un réseau d'organisation
15:48de jeunesse pluraliste, pour donner
15:50une voie pluraliste
15:52de la jeunesse musulmane,
15:54avec comme objectif de s'inscrire
15:56dans la longue durée, notamment en Fédération Wallonie-Bruxelles.
15:58Alors, vous êtes là avec nous aujourd'hui
16:00pour nous parler de cette journée de samedi
16:02où vous organisez la journée des associations
16:04de jeunesse musulmane à Bruxelles,
16:06organisée par l'AFJM.
16:08Pourquoi une telle initiative, une telle journée
16:10aujourd'hui, Rossim ?
16:12Parce qu'en effet, il est important de pouvoir
16:14renforcer les engagements
16:16des jeunes musulmans, de faire un peu
16:18un salon siep
16:20pour, justement, ces jeunes-là
16:22qui sont un peu souvent mis de côté,
16:24donc on voulait renforcer les engagements
16:26des associations qui sont
16:28soit soutenues ou qui
16:30comportent beaucoup de jeunes
16:32des communautés musulmanes, mais également
16:34des projets qui sont
16:36portés par les jeunes eux-mêmes musulmans.
16:38Donc, on a des projets qui sont liés
16:40à l'entrepreneuriat, à l'informatique,
16:42notamment TechnoFamily.
16:44Il y a aussi, notamment,
16:46le Cercle Culturel Marocain,
16:48du LB qui a récemment
16:50fait son entrée, le Cercle Culturel Turc.
16:52Il y a également
16:54le Centre El Kanima,
16:56qui est engagé dans le dialogue islamo-chrétien,
16:58le Collectif pour l'inclusion contre l'islamophobie
17:00en Belgique. Donc, le but
17:02c'était de pouvoir mettre en avant
17:04ces initiatives, que ce soit
17:06au niveau éloquence, humanitaire,
17:08pour renforcer l'engagement et visibiliser
17:10ou promouvoir ces belles initiatives.
17:12Oui, mettre en valeur tous ces talents
17:14et ces initiatives. Alors, on va
17:16jeter un petit coup d'oeil ensemble sur le programme,
17:18si tu veux bien, articulé autour
17:20de quatre grands axes.
17:22Tout d'abord, la visibilité et la promotion.
17:24Oui. Alors,
17:26effectivement, on a mis
17:28en place différents panels,
17:30donc cinq tout au long de la journée.
17:32Donc, le matin, je présente moi-même
17:34un panel à l'écoute des jeunes
17:36pour une société plus juste et inclusive.
17:38Dans le reste
17:40de l'après-midi, nous aurons l'honneur d'avoir
17:42le président des étudiants musulmans de France,
17:44qui va parler de la situation
17:46des musulmans de France, l'engagement.
17:48Après, ce sera
17:50sur la question de définir
17:52l'islamophobie, avec Donia Maïnina,
17:54qui fait partie
17:56du CIB. Et, en fin d'après-midi,
17:58on va parler de la question de la santé
18:00mentale, notamment via
18:02Virginie Le Blic, d'Espace Santé Famille,
18:04et aussi via
18:06une psychothérapeute de
18:08la République démocratique du Congo,
18:10pour parler de la question
18:12de la santé mentale et de
18:14briser les tabous. Alors, je vois aussi
18:16qu'il y a aussi le renforcement de l'engagement
18:18et l'éducation et la sensibilisation
18:20qui fait partie aussi du programme et des thématiques abordées.
18:22Bien sûr, parce que
18:24on ne peut pas éduquer sans
18:26sensibiliser et sans mettre
18:28en face toute une méthodologie
18:30participative. C'est pour ça qu'on
18:32a conçu des stands
18:34pour tous types,
18:36pour dépasser un peu ce champ dogmatique
18:38et pour qu'il y ait une diversification des
18:40initiatives. Donc, comme je vous ai dit, il y a de
18:42l'entrepreneuriat, il y a l'anti-discrimination,
18:44il y a aussi au niveau académique,
18:46pour pouvoir
18:48être dans la transmission
18:50de l'information, des valeurs,
18:52et c'est ouvert à toutes et à tous.
18:54Ce n'est pas ouvert qu'aux jeunes musulmans.
18:56Le but de la FGM, c'est de pouvoir
18:58s'inscrire et de
19:00lier des ponts entre
19:02les jeunes de la communauté musulmane de Belgique
19:04francophone, mais aussi également les autres jeunesses,
19:06le monde politique
19:08et le monde associatif.
19:09Également dans le programme, le réseautage
19:11et la collaboration, c'est important
19:13justement d'étendre un peu les contacts.
19:15Oui, et ça en manque
19:17malheureusement. Alors,
19:19ces dernières années, des initiatives se sont
19:21développées, comme par exemple le salon
19:23SIEP ou d'autres, et
19:25on se disait que c'était important qu'à notre échelle
19:27on puisse développer aussi
19:29un réseautage
19:31pour permettre aux jeunes de devenir
19:33des CRACS, donc des
19:35citoyens responsables actifs, critiques et solidaires,
19:37avec un réseau plus
19:39approfondi, pour qu'ils puissent
19:41réaliser leurs rêves et leurs objectifs.
19:43Alors aussi, Malouka, vous dites que cette opération
19:45s'inscrit dans la mission
19:47de la Fédération des jeunesses musulmanes
19:49pour la promotion d'une citoyenneté
19:51active, responsable,
19:53critique et solidaire en fédération.
19:55Malou, Bruxelles, c'est très complexe
19:57tout ça.
19:59En fait, c'est pas
20:01si compliqué que ça, parce que
20:03le fait de promouvoir
20:05le fait d'être actif,
20:07c'est à l'image
20:09de nos convictions
20:11en tant que citoyens. En tant que
20:13citoyens, on ne peut pas rester là
20:15les bras croisés, à ne pas
20:17entreprendre des initiatives, et c'est ce que
20:19justement nous permet
20:21le volontariat, l'associatif, c'est
20:23d'avoir un pont et de mettre un pied
20:25que ce soit au monde
20:27politique, au monde du travail, au monde de
20:29l'emploi, qui on sait ô combien
20:31c'est compétitif, et c'est par ce biais
20:33notamment des initiatives
20:35qu'on peut briser les barrières
20:37et faire des ponts
20:39pour que les jeunes puissent
20:41se sentir plus confiants.
20:43Est-ce qu'on pourrait avoir, disons, quelques
20:45détails pratico-pratiques ?
20:47Est-ce qu'on peut trouver des infos sur un site web,
20:49sur Facebook, pour la journée de samedi ?
20:51Alors oui, bien sûr.
20:53On a un compte Instagram, ainsi qu'un
20:55site web.
20:57Vous pouvez trouver le lien en bio
20:59de notre compte
21:01Instagram, pardon,
21:03fjm.be. Vous cliquez
21:05et vous pouvez remplir le
21:07formulaire. Le buffet c'est 5 euros
21:09pour soutenir justement le travail que
21:11fait la Fédération de la Jeunesse
21:13Musulmane. C'est important.
21:15C'est pour tout le monde.
21:17Et d'ailleurs, nous remercions
21:19beaucoup Espaces Santé Famille
21:21pour nous avoir assuré la logistique
21:23de l'événement. Donc ce sera
21:25ce samedi 30 novembre,
21:27de 9h à 18h. Passez quand
21:29vous voulez.
21:31Il y a de la bienveillance, c'est bien.
21:33Ne manquez pas.
21:35Encore une dernière question et je vous libère. Voici Malouka.
21:37C'est un petit peu la même question que je
21:39posais il y a quelques instants à Issan Awash.
21:41C'est un message justement à faire passer
21:43aux jeunes issus de la diversité
21:45de se retrousser les manches,
21:47de prendre des initiatives et de ne pas avoir
21:49peur. Alors
21:51comme conseil que j'aimerais donner, c'est
21:53le fait qu'avec peu de moyens,
21:55n'hésitez pas à entreprendre
21:57des initiatives comme nous le faisons
21:59pour justement
22:01donner des
22:03accès à toutes les
22:05personnes et de créer
22:07des ponts et des rencontres
22:09qui ne pourraient jamais avoir lieu s'il n'y avait pas
22:11eu ces initiatives. Donc
22:13utilisez justement les réseaux sociaux.
22:15N'hésitez pas à
22:17participer à de tels événements
22:19pour concevoir votre propre
22:21réseautage et vous pourrez aller
22:23très très loin. Voilà, vous pouvez aller
22:25très très loin. C'est la conclusion de Wassim Alouka.
22:27Je rappelle que vous êtes coprésident
22:29de la FJDM, la Fédération des Jeunesses
22:31Musulmanes. Merci d'avoir été avec nous.
22:33Merci beaucoup M. Lhabi. On se retrouve dans
22:35quelques instants pour la toute dernière ligne droite de votre
22:37Carrefour de l'Info, à tout de suite.