Les informés de franceinfo du 9 septembre 2024

  • il y a 5 jours
Autour d'Agathe Lambret et Jean-Rémi Baudot, les informés débattent de l'actualité du lundi septembre 2024.

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00:00Générique
00:02...
00:0920h, 21h, les informés.
00:12Agathe Lambret, Jean-Rémi Baudot.
00:14Bonsoir à tous. Bienvenue dans les informés.
00:17Votre rendez-vous de décryptage de l'actualité
00:20et de débat tous les soirs à la radio
00:22sur France Info et sur le canal 27 de la TNT.
00:25Bonsoir, Agathe Lambret.
00:27Ça fait 4 jours que Michel Barnier consulte et planche
00:31sur la composition de son futur gouvernement.
00:34L'équation difficile. L'équipe s'annonce bien monochrome
00:37ou disons bicolore pour l'instant.
00:39L'élargissement à gauche est-il malgré tout possible ?
00:42Autre priorité, boucler le budget en temps et en heure
00:46malgré des injonctions contradictoires.
00:48Peut-on satisfaire Bruxelles et le pouvoir d'achat des Français ?
00:52Enfin, les jeux sont finis. Vive les jeux.
00:55Mais qui peut se targuer d'en tirer profit politiquement ?
00:59Y a-t-il des gagnants et des perdants à court et moyen terme ?
01:02Pour en parler, Jonathan Boucher-Pétersen,
01:05éditorialiste politique à Libération,
01:08Stéphane Vernet, directeur de la rédaction parisienne de Ouest-France
01:12et François-Xavier Bourmeau, journaliste à l'Opinion,
01:15en charge de l'Elysée.
01:17Bonsoir à tous. Bienvenue dans les informés.
01:20On commence à quatre par le chantier de Michel Barnier.
01:24Les chantiers de Michel Barnier, au pluriel.
01:27On commence par le premier, la composition d'un nouveau gouvernement.
01:30A ce propos, Michel Barnier a déjeuné avec Emmanuel Macron aujourd'hui.
01:35Il a également reçu des responsables de groupes
01:38comme Horizon, Le Modem, Lyot.
01:40Demain, il verra les députés macronistes.
01:42Emmatignon fait savoir qu'il s'apprête à recevoir
01:45des personnalités de gauche prochainement.
01:48Peut-il les convaincre, des politiques ou des personnalités
01:52de la société civile ?
01:53Et avec quels arguments ?
01:55Ou alors, est-ce qu'on va se retrouver dans un face-à-face,
01:59les républicains face aux macronistes ?
02:01Et Emmanuel Macron, est-ce qu'il a vraiment changé ?
02:04Est-ce qu'il va vraiment laisser le champ libre à son Premier ministre ?
02:08Autant de questions. J'ai commencé par vous, François-Xavier Bourmeau.
02:11Vous voyez qui ? On est un tout petit peu dans le doigt mouillé,
02:15ce soir, mais vous imaginez qui dans ce futur gouvernement ?
02:18– Alors, je vais commencer par éviter votre question,
02:20ce sera plus simple. – Ben, faisons ça.
02:22– On y reviendra après, mais avant la question du casting,
02:25il y a surtout la question du quoi ?
02:26Parce que la campagne des élections législatives,
02:29elle s'est déroulée sans qu'on évoque une question de programme.
02:32Ça s'est noué un petit peu au début sur l'économie,
02:34il s'est très vite passé à autre chose,
02:35mais il n'y a pas eu réellement de campagne avec des propositions.
02:40Donc là, le rôle de Michel Barnier aujourd'hui,
02:41ce sur quoi il travaille, c'est de bâtir un programme.
02:45C'est-à-dire qu'est-ce qu'il va faire, Emmatignon ?
02:46Ça, aujourd'hui, on n'en sait pas grand-chose,
02:48on se doute qu'il va donner une coloration plutôt de droite,
02:52mais sur le programme de Michel Barnier, on n'en sait absolument rien.
02:56Il y a eu un premier déplacement sur le thème de la santé,
03:00où il a déjà expliqué qu'il ne pourrait pas faire de miracles,
03:03donc ça semble quand même plutôt indiquer qu'il n'y aura pas non plus…
03:07du côté du budget, ce sera aussi un peu serré.
03:10Donc, une fois que la question du quoi sera réglée,
03:13on passera à la question du qui ?
03:15Et effectivement, là, ça va devenir encore plus compliqué.
03:17– Alors, peut-être qu'on reviendra sur la question du qui,
03:19mais puisque vous parlez du quoi, Jonathan Boucher-Pétersen,
03:24vous y voyez quel projet ?
03:26Est-ce que par exemple, ça peut être un projet un peu équilibré
03:28entre la droite et la gauche ou pas du tout ?
03:30– Il n'y a pas de raison, en fait, ça serait presque contre-nature.
03:33C'est-à-dire, pourquoi est-ce qu'il irait, tout d'un coup,
03:34présenter une proposition de gauche,
03:36alors que le deal se fait entre LR, plutôt…
03:39– Parce qu'il doit rassembler, parce qu'il doit créer du consensus,
03:41aller chercher des compromis.
03:42– Il doit rassembler, rassemblement, stabilité,
03:44le communiqué de l'Élysée au moment de sa nomination.
03:46C'est une feuille de route impossible.
03:48C'est-à-dire, déjà, s'il arrive à trouver une majorité à l'Assemblée,
03:51ce sera déjà un miracle, parce que je rappelle qu'il est soutenu quoi ?
03:53Par le groupe LR, pour qui c'est inespéré de voir l'un des siens
03:56arriver à Matignon, par une partie des macronistes.
03:59On a vu quand même que du côté de Gabriel Attal,
04:01Ensemble pour la République, on ne peut pas dire
04:02que c'était un chèque en blanc qui était signé.
04:04On sait que du côté du Modem, quoi qu'en dise François Bayrou,
04:07ça tangue.
04:08Clairement, Horizon, qui est peut-être la frange la plus à droite
04:10de la majorité sortante, est prête à embrayer.
04:12Derrière Michel Barnier, il y a quelque chose à jouer pour eux.
04:14Et la mensuétude, jusqu'à quand, à quel coup,
04:18du rassemblement national ?
04:19Donc, qu'est-ce que la gauche irait faire dans cette galère ?
04:21On se demande même ce que certains macronistes,
04:22voire ce que certains ambitieux de droite iraient faire
04:25dans cette galère Barnier.
04:26– Oui, c'est tout à fait exact, la question aujourd'hui,
04:29même pour Les Républicains, c'est, est-ce qu'on a intérêt,
04:32pour ceux qui ont un poste assez confortable ?
04:34Par exemple, Bruno Retailleau, qui est le patron des sénateurs
04:37à Les Républicains, enfin de droite, ex-LR,
04:40est-ce qu'il y a vraiment intérêt à aller dans un gouvernement
04:43dont la durée de vie n'est pas garantie,
04:47quitter un poste stable pour peut-être quelques mois
04:51d'un gouvernement qui rentrerait droit dans le mur ?
04:53Même si ce qui est passionnant pour Les Républicains,
04:56c'est qu'ils sont passés du « on ne participera jamais à ce gouvernement »
04:59à « on est un peu contraints et forcés d'y participer ».
05:02Si aujourd'hui, il n'y a pas de LR ou d'ex-LR dans ce gouvernement,
05:06on n'y comprendra plus rien alors que c'est Michel Barnier qui est nommé.
05:09Mais c'est pareil pour les macronistes,
05:10à part ceux qui ont très envie de rester au gouvernement.
05:13Ce gouvernement-là, il sent déjà un peu le soufre, à peine nommé.
05:17On a l'impression qu'il a été désigné un peu
05:19sur un malentendu démocratique pour certains.
05:22Les Gabriel Attal, les Roland Lescure,
05:25issus plutôt de la gauche que j'avais tout à l'heure à 18h30,
05:28ils n'ont absolument aucun intérêt à participer à ce gouvernement.
05:31Et d'ailleurs, les gens de gauche, a fortiori, n'y ont pas trop intérêt.
05:35On ne sait pas trop ce qu'il y aura dedans.
05:36– Stéphane Vernet, est-ce que derrière tout ça,
05:38puisque finalement on faisait la différence entre le qui et le quoi,
05:41il n'y a pas une forme d'urgence,
05:42même si on a bien compris que l'urgence était un peu relative
05:45dans les dernières semaines, à abattre les cartes et à dire « voilà le projet ».
05:50– Moi, je pense que les choses, elles sont déjà sur la table.
05:53Il faut juste aller les chercher.
05:54C'est-à-dire qu'en fait, si vous voulez, je pense qu'il y a un accord
05:58qui se fait entre le chef de l'État et Michel Barnier
06:02pour un gouvernement qui sera assez dur sur les questions de sécurité et d'immigration.
06:10Et parce que ça, ça fait partie des convictions d'Emmanuel Macron,
06:13et il les avait déjà en germe, en tête, bien avant les élections.
06:17C'est-à-dire qu'il est persuadé que ces deux thématiques-là,
06:20c'est-à-dire qu'il est persuadé qu'il y a une demande très forte dans le pays
06:23sur plus de fermeté sur l'immigration,
06:26et plus de fermeté sur la sécurité et l'insécurité,
06:29notamment sur la délinquance des mineurs, sur le récidiviste,
06:31et il est persuadé que ça, ce sont des thématiques qui sont transversales.
06:35– C'est transversale ou c'est une réponse au 10...
06:37– Non, lui est persuadé que ça fait partie des choses qui...
06:40– Parce que c'est pas pour répondre aux 10 millions d'électeurs RN et...
06:42– Lui est persuadé que ça fait partie des choses qui n'ont plus de couleur politique,
06:45que ça transcende le clivage droite-gauche, etc.
06:48Et c'est sa lecture des choses, mais de fait, si vous voulez,
06:52cette lecture-là, elle vient aussi des résultats électoraux.
06:55Quand vous avez 11 millions d'électeurs qui votent Rassemblement national
06:58au premier tour des législatives, ça peut créditer ce type de conception.
07:04Et un Michel Barnier à Matignon, je pense que la première,
07:09une des choses qu'il va mettre en place dans son programme,
07:12dans son futur gouvernement et dans son programme,
07:14ce sera des réponses par rapport à ces thématiques-là,
07:17qui ne peuvent que plaire au Rassemblement national,
07:19en tout cas, il peut y avoir accord.
07:20Et la deuxième thématique, puis après j'arrête, c'est le budget,
07:24c'est l'argent, on vit dans un pays qui n'a plus d'argent.
07:26En fait, les caisses de l'État sont vides et très vides.
07:29Et là, il est urgent de trouver, de mettre en place
07:32un certain nombre de dispositions qui vont permettre de répondre à cette crise-là.
07:35– On y reviendra à la question budgétaire,
07:38mais c'est effectivement dans l'équation, c'est quelque chose d'important, Jonathan.
07:41– Je rebondis peut-être d'abord sur la deuxième,
07:43j'ai l'impression qu'on décrit l'arrivée de François Fillon à Matignon à l'époque,
07:47qu'entre-temps, il y a eu quelque chose qui n'a servi à rien.
07:49Visiblement, la gauche, on peut comprendre que dans le regard du Macron d'aujourd'hui
07:52et dans le regard de Michel Barnier, c'était une parenthèse malheureuse,
07:54mais les 7 ans d'Emmanuel Macron, c'est-à-dire sur des sujets qui étaient déjà identifiés,
07:58avec les mêmes mots, avec le même constat,
08:00avec la même pression de l'extrême droite,
08:02et qu'entre-temps, qu'est-ce qui s'est passé ?
08:03On a eu l'impression d'avoir mis des hommes à poigne à ces postes-là.
08:06Gérald Darmanin, ce n'était pas censé être le mou de la bande.
08:09Le bilan, il sera temps de le faire peut-être plus tard,
08:11mais à mi-parcours, en tout cas un peu plus qu'à mi-parcours, il n'est quand même pas idéal.
08:14Et juste d'un mot sur l'immigration,
08:16parce qu'on a un précédent sur comment ça fonctionne, cette question-là,
08:19la dernière loi immigration, elle a été une coproduction déjà entre la majorité et LR,
08:23elle a essentiellement été rédigée par LR, votée par le Rassemblement national,
08:27et elle a été quand même très dure à digérer pour une partie des macronistes.
08:30Elle a été censurée au 75% par le Conseil constitutionnel,
08:33et c'est là où il y a quelque chose d'un peu singulier,
08:36c'est-à-dire que les gens responsables qui viendraient pour mettre de l'ordre,
08:38en fait c'est dans une espèce de, et Laurent Wauquiez en est vraiment l'incarnation,
08:42une espèce de dérive illibérale où, ah c'est anticonstitutionnel ?
08:45Ah bon, maintenant c'est devenu un détail dans la proposition politique.
08:48– Après il y a beaucoup de mesures qui ont été retoquées,
08:50parce que c'était les cavaliers des espèces, c'était pas sur le chômeur.
08:52– Mais il y avait aussi des éléments qui étaient contraires.
08:53– Moi je pense qu'il y a pas mal de ces cavaliers qui vont revenir sous forme de loi.
08:56– Oui, il faudra trouver les fenêtres.
08:57– Alors la proposition de référendum des Républicains avait été retoquée sur le fond,
09:02il me semble, donc il y a certainement des mesures qui seraient retoquées sur le fond,
09:05mais je ne sais pas si c'est antidémocratique,
09:07en tout cas ce qu'on peut dire c'est que Michel Barnier a annoncé la couleur très clairement,
09:11parce qu'à peine nommé, ses premiers mots étaient déjà de réguler l'immigration,
09:15et il a promis des mesures très concrètes,
09:18et il avait dans le passé promis un moratoire de supprimer l'AME,
09:22l'Aide médicale d'État, de réduire drastiquement le regroupement familial.
09:25Effectivement je pense qu'il y a une espèce de pacte tacite avec Emmanuel Macron
09:30pour aller sur ce sujet rapidement et assez fort.
09:33– Oui parce que le programme n'est pas connu,
09:35mais en revanche la feuille de route, elle a été donnée par Emmanuel Macron
09:37le 23 juillet dernier, dans sa première expression après les élections législatives.
09:42Et Emmanuel Macron, il demande plus de fermeté, plus de sécurité,
09:45plus de justice, plus de démocratie et mieux vivre de son travail.
09:48Le tout encadré par deux marqueurs forts,
09:52pas toucher aux acquis des réformes passées,
09:55donc pas toucher à la réforme des retraites et pas de hausse d'impôts,
09:59puisque c'est aussi un des marqueurs du macronisme,
10:02si possible équilibrer les finances publiques.
10:04Donc la feuille de route, on voit qu'elle penche quand même clairement à droite.
10:07– L'exercice du pouvoir avant cette dissolution penchait déjà à droite,
10:11fondamentalement quand on avait Bruno Le Maire à Bercy,
10:13il disait la même chose, après c'est la capacité.
10:15Quand on entend Didier Migaud par exemple, qui est à la tête de la cour des comptes
10:19et qui évoquait justement cette nécessité,
10:22ou en tout cas cette volonté de trouver des économies,
10:24il dit que c'est socialement pas acceptable,
10:26économiquement très peu crédible et politiquement impossible à vendre.
10:31Donc je ne sais pas honnêtement comment on trouve là…
10:33– Et en même temps, tout à l'heure Agathe,
10:34vous nous disiez qu'il y a des personnalités de gauche
10:36qui vont probablement rencontrer le Premier ministre,
10:39c'est en tout cas ce qui est prévu.
10:40– Ah oui, c'est ce qui est prévu, mais alors je ne sais pas qui…
10:43– C'est un peu l'énigme de la soirée.
10:46– Voilà, selon Matignon, le Premier ministre doit rencontrer
10:49prochainement des personnalités de gauche, donc…
10:52– Je m'attends à une idée peut-être, à Libération, vous n'avez pas une liste ?
10:55– Nous tous ceux qu'on a appelés aujourd'hui, ils n'ont aucun contact,
10:58après il faudra voir ce qui est dans l'esprit de Michel Barnier
11:01est une personnalité de gauche, si c'est pour appeler Manuel Valls,
11:04honnêtement ça ne fera pas bouger une personne à gauche.
11:06– Alors il y a quand même parlé de justice fiscale,
11:10Michel Barnier, une expression qui peut sonner doux aux oreilles de la gauche,
11:14mais c'est vrai que pour l'instant, non, le risque c'est vraiment…
11:17– J'ai l'impression que si personne ne croit, on ricane un peu là,
11:21j'ai l'impression que personne ne croit à l'idée qu'il puisse y avoir
11:24au sein de ce gouvernement Barnier, des personnalités peut-être
11:26qui sont plus à gauche que la gauche de la Macronie.
11:30– Même François Hollande, pardon, qui est le plus modéré des socialistes,
11:32a dit ce matin qu'il censurait le gouvernement de Michel Barnier,
11:34donc c'est mal parti.
11:35– Mais non, mais Stéphane Vernet.
11:36– Moi je pense que ce que vient dire Jonathan Boucher-Péterson,
11:38c'est exactement ça, c'est-à-dire que tout dépend de qui est-ce que
11:41Michel Barnier envisage comme des personnalités de gauche.
11:44Quand la première interview qu'il donne sur TF1, en fait,
11:47où la question lui est posée, c'est une question qui, au départ,
11:50la question porte sur des personnalités, des gens de la société civile,
11:53et il dit oui, il s'est dit oui, il y aura des personnalités de gauche,
11:56mais en fait, moi je ne pense à aucun moment
11:59qu'il y aura des figures, des autres parties de gauche.
12:01– Ça sera des patrons de gauche, un patron de gauche ça coche une cage.
12:03– Ça peut être ça par exemple, ça peut être un patron de gauche,
12:05ou alors peut-être qu'il va nous ressortir des gens
12:10qui viennent historiquement de la gauche, des anciens socialistes,
12:14mais qui sont passés à la Macronie il y a déjà 7 ans,
12:17en disant, si regardez, un tel ou un tel a une personnalité de gauche,
12:21ou une sensibilité de gauche, donc il est de gauche.
12:23Par exemple Manuel Valls que vous avez cité, mais pour le reste…
12:26– Pour quel crédit quoi ?
12:28– Des gens qui sont aujourd'hui au sein du nouveau Front populaire
12:31et qui passeraient au gouvernement, moi je n'y crois pas un seul instant.
12:34– Bon, les informés, on se retrouve dans un instant,
12:36il est 20h15, vous êtes en direct sur France Info,
12:38c'est l'heure du nouveau Fil Info avec Stéphane Milam.
12:41– Michel Barnier aura demain une première rencontre
12:44avec les députés du groupe macroniste Ensemble pour la République,
12:48une annonce ce soir de Matignon,
12:49le Premier ministre a également déjeuné ce midi à l'Elysée avec Emmanuel Macron.
12:54L'enquête progresse, 24 heures après la mort par balle
12:57d'un agent de la ville de Grenoble, Procureur de la République
13:00annonce qu'un suspect a été identifié,
13:02un homme connu de la justice pour des faits de violence,
13:04il reste activement recherché après déjà quatre perquisitions.
13:08Apple présente son iPhone 16, pas de changement majeur à l'extérieur,
13:13en revanche, le géant américain de la téléphonie
13:15présente ses premiers modèles dotés d'intelligence artificielle générative,
13:20c'est-à-dire permettant de créer à la demande du texte,
13:23des images et d'autres contenus.
13:25L'armée israélienne ordonne de nouvelles évacuations
13:27dans la bande de Gaza, plusieurs secteurs,
13:30elle entend poursuivre son offensive contre le Hamas,
13:33le ministère de la Santé du mouvement terroriste palestinien
13:36annonce un nouveau bilan approchant les 41 000 morts
13:39en bientôt 12 mois de conflit.
13:41Les bleus doivent se ressaisir, après leur défaite de vendredi dernier
13:44face à l'Italie, les hommes de Dillier-Deschamps
13:47affronteront dès 20h45 la Belgique,
13:49la suite de la Ligue des Nations de football et depuis Lyon.
13:52France Info.
13:5520h21, les informés,
13:58Agathe Plamberet, Jean-Rémi Baudot.
14:01En retour sur le plateau des informés
14:03avec Jonathan Boucher-Peterson de Libération,
14:05Stéphane Vernet de West France à Paris
14:07et François-Xavier Bourmaud de L'Opinion en charge de l'Elysée.
14:11Agathe, on est en train de tourner autour de la question de la gauche,
14:15peut-elle rentrer dans ce gouvernement ?
14:17Et elle est en quel état, cette gauche, Agathe ?
14:20Écoutez, seulement 110 000 personnes manifestées,
14:23selon le ministère de l'Intérieur, ce week-end.
14:26On est très loin des manifestations contre la réforme des retraites.
14:30C'est un peu la chute pour la gauche,
14:32qui était encore au réolet de gloire il n'y a pas si longtemps,
14:35qui se targuait d'être arrivée en tête au second tour des législatives
14:39et qui assiste à la nomination de Michel Barnier à Matignon.
14:43Jonathan Boucher-Peterson,
14:44est-ce que la gauche peut s'en remettre ?
14:47C'est presque contre-intuitif, peut-être,
14:50mais c'est malheureux pour le pays, vu de la gauche,
14:53mais c'est plutôt une bonne nouvelle pour la gauche.
14:56C'était un des mots qu'Emmanuel Macron avait évoqué
14:59au moment de la dissolution, je ne suis pas sûr que ce soit
15:02le résultat qu'il attendait, mais la clarification,
15:05c'est qu'on a un pouvoir de droite, clairement de droite,
15:08il n'y a pas de « si, si, je vous assure que c'est plus compliqué que ça ».
15:12C'est un pouvoir de droite qui est dans la main de l'extrême droite,
15:15qui a un adversaire qui est très clair.
15:18Quand on voit ce qu'on a commencé à évoquer,
15:21la matrice idéologique et programmatique de Barnier,
15:24peut-être qu'on peut dire que 26 000 personnes à Paris,
15:27ce n'est pas la gauche dans son ensemble,
15:29que c'est plutôt le signe que c'est la rentrée scolaire,
15:32que ce n'était pas le moment, que c'était pour soutenir
15:35Lucie Caste et Michel Barnier.
15:37Je vous invite à regarder combien il y aura de personnes
15:40le 1er octobre pour la manif qui est là,
15:42à l'appel de tous les syndicats, de l'ensemble des forces politiques.
15:44C'est le cas de Claude Guéant et Éric Besson.
15:47– Vous voulez dire que ça va ressouder les troupes ?
15:49– Je pense qu'il y aura du monde, oui.
15:51Je pense que c'est d'abord presque une bonne chose
15:53pour la qualité du débat démocratique,
15:55d'avoir des offres politiques claires et typées.
15:57Je pense que face à une droite de droite,
15:59dans la main de l'extrême droite, il y a de la place pour les gauches.
16:03Après, est-ce qu'elles arriveront à parler d'une seule voix ?
16:05C'est souvent le défi à gauche.
16:06– Stéphane Bernier, vous partagez ce point de vue ?
16:08– Écoutez, moi je l'ai suivi la manif à Paris samedi.
16:11Il y a deux choses qui m'ont frappé.
16:11D'abord, c'était une manif de gens très très jeunes.
16:14Ce n'était pas du tout la même moyenne d'âge que d'habitude.
16:17– C'était à l'appel des organisations de jeunesse.
16:19– Oui, d'accord, mais n'empêche que j'ai trouvé
16:23qu'il y avait vraiment beaucoup,
16:24il y avait vraiment une jeunesse très très très mobilisée.
16:27Je pense qu'il y avait plus de 26 000 personnes à Paris.
16:29Là, je pense que les chiffres, il n'y avait pas 150 000 ou 160 000,
16:32comme a dit la France Insoumise, mais il n'y en avait pas 26 000.
16:35Il y avait du monde quand même.
16:37Et l'autre chose qui m'a frappé, c'est qu'en fait,
16:39contrairement aux autres mobilisations,
16:40aux autres mouvements sociaux auxquels on a pu assister l'année dernière,
16:43par exemple autour de la réforme des retraites,
16:45il n'y avait pas du tout l'esprit combatif,
16:47j'allais dire festif ou enthousiaste avec l'idée
16:50qu'une forte mobilisation pouvait encore renverser la table.
16:54Moi, je n'ai trouvé que des gens qui étaient résignés,
16:57désabusés et qui étaient plein de désillusions.
16:59– C'est d'ailleurs pour ça qu'ils n'étaient pas très nombreux,
17:01c'est qu'ils n'y croient plus.
17:02– En fait, ceux qui étaient là disaient,
17:03non, on vient parce qu'il faut être là, il faut venir.
17:05Mais en fait, quand on leur disait, moi je leur demandais,
17:07qu'est-ce que ça va changer ?
17:07Est-ce qu'une mobilisation peut encore changer les choses ?
17:11La réponse c'est non, rien, c'est fini.
17:13C'est-à-dire qu'il y avait encore l'espoir,
17:15ils avaient vu l'année dernière qu'un million de personnes
17:18dans la rue pour contre la réforme des retraites,
17:20ça ne suffisait pas du tout,
17:22ils n'étaient pas en capacité d'infléchir les positions du gouvernement
17:25et qu'à la fin des fins, il y a quand même eu cette réforme des retraites.
17:28Mais il y avait l'idée largement partagée qui consiste à dire,
17:30on pensait quand même que les élections servaient à quelque chose
17:33et là le discours c'est de dire, bah non, même les élections,
17:35ça ne marche pas parce que c'est une base militante de gens
17:40qui restent dans l'idée que le fait d'avoir eu le premier groupe
17:44arrivé en tête aux élections législatives
17:46fait qu'ils ont gagné les élections,
17:48alors que c'est un petit peu plus compliqué que ça.
17:50En tout cas, il y a cette espèce de désillusion générale
17:52qui est, moi, qui je trouve très forte.
17:54– Résignation, désillusion, François-Xavier Bourbon,
17:56est-ce que derrière ça, il y a une forme d'échec,
17:59Lucie Castex, Bernard Cazeneuve ?
18:01– On parle de la gauche, mais c'est vraiment les gauches,
18:04et en fait, il y a aussi besoin d'une clarification à gauche
18:08parce que l'accord du Nouveau Front Populaire,
18:10il s'est bricolé sur un coin de table au lendemain de l'annonce de la dissolution
18:13pour des raisons qui sont avant tout financières
18:15puisque ça permettait d'aller uni aux élections
18:18et donc d'avoir un score plus important
18:20et de récupérer des financements en vue de 2027.
18:22Cette question-là a beaucoup joué.
18:24La question de la clarification sur la gauche, elle se pose au PS
18:28et il va devoir y répondre à un moment sur l'alliance ou pas avec LFI.
18:31Tant que le PS n'aura pas organisé un congrès pour trancher cette question-là…
18:36– Elle a été tranchée.
18:37– Elle a été tranchée en bureau national.
18:39– Et j'ai l'impression que Olivier Faure n'est pas pressé pour le congrès d'ailleurs.
18:41– Oui, mais il n'est pas pressé parce que c'est une question
18:43qui divise profondément le Parti Socialiste.
18:46Donc tant que la question n'a pas été réglée dans le cadre d'un congrès
18:49organisé de façon si possible carrée sur les votes,
18:54l'avenir du NFP restera en suspens.
18:57La NUPES a sauté, il est rené, il a explosé, il s'est recréé sous forme de NFP,
19:05mais avec toujours la même ambiguïté.
19:07– Un rapport de force très différent.
19:09– Avec des problèmes qui sont toujours mis sous le tapis.
19:12Jonathan, c'est pour ça que moi je ne suis pas d'accord avec vous
19:14quand vous dites que c'est une opportunité pour la gauche
19:16parce qu'ils ont un ennemi bien identifié.
19:18En fait c'est peut-être le seul ciment commun.
19:20Ils ont besoin d'un ennemi caricatural ou d'une loi immigration très forte
19:23pour faire semblant d'être unis pendant quelques heures.
19:25Mais la réalité c'est que finalement moi je trouve
19:28que ça ne fait que reporter la clarification dont parlait François-Xavier
19:31et ça ne fait que reporter peut-être la renaissance de la gauche
19:36parce que la gauche tant qu'elle sera faite sur l'alliance
19:39entre des insoumis et des socialistes, c'est-à-dire des gens
19:41qui n'ont absolument rien à faire, elle ne pourra jamais accéder au pouvoir.
19:46On a failli avoir avec Raphaël Glucksmann,
19:49le score de Raphaël Glucksmann aux européennes, une clarification.
19:51Si ! Chacun aurait pu choisir son camp.
19:55– C'est votre avis mais ce n'est tellement pas l'avis des électeurs de gauche
19:57que je vais être obligé de dire mon avis.
19:58– La dissolution en a empêché et aujourd'hui, pardon,
20:01mais à part un immense brouillard et des gens qui sont d'accord sur rien,
20:04je ne vois pas d'horizon pour la gauche.
20:06– Votre lecture Jonathan ?
20:07– Ma lecture déjà c'est que si on est dans la hiérarchie des ciments,
20:10je ne suis pas sûr que la gauche arrive complètement en dernier
20:12dans les blocs politiques, mais ça après c'est quand on se compare
20:14qu'on se rassure.
20:15– Exactement.
20:16– Mais en tout cas eux ils ont au moins fait l'alliance avant le premier tour
20:18sur des éléments de programme qui sont très clairs,
20:19l'abrogation de la réforme des retraites, ça rassemble,
20:22l'augmentation du SMIC, ça rassemble, la justice fiscale avec une remise à plate,
20:26ce qui est quand même un système qui est devenu très inégalitaire
20:28aux yeux de beaucoup de Français, ça rassemble.
20:30Après évidemment qu'il y a des nuances, mais qu'on ne nous fasse pas croire
20:32que l'aventure Raphaël Glucksmann qui était pertinente au moment des Européennes,
20:35dans un scrutin qui est tellement différent et avec une nature d'électorat
20:38qui est aussi très différente de législative ou de la présidentielle,
20:41montre qu'il n'y aura en fait qu'une solution raisonnable,
20:43c'est de dire le retour à la gauche de François Hollande.
20:45Honnêtement, la gauche de François Hollande, elle a certes remporté
20:49l'élection présidentielle en 2012, mais l'exercice du pouvoir
20:52n'a pas été le ciment absolu pour rassembler les gauches.
20:54Et si Jean-Luc Mélenchon a émergé, c'est pas à cause…
20:57Moi j'ai beaucoup de réserve sur le personnage et la façon de faire de la politique,
21:00mais l'envie de rupture claire et nette, l'envie d'une forme de radicalité
21:03dans la proposition politique, ça a regardé toutes les études d'opinion
21:06et l'envie d'être unis, peut-être que vu de l'extérieur,
21:09ça semble absurde, mais l'envie d'être unis…
21:11C'est pas absurde, mais en même temps, ils n'ont pas transformé l'essai.
21:14C'est-à-dire qu'il y avait une fenêtre et finalement, ils n'ont pas réussi.
21:19Il y a aussi des gens qui ont voté pour faire barrage.
21:21Stéphane Vernet.
21:22Si je peux me barrer de manière très courte, moi je pense qu'aujourd'hui,
21:25au moment où on se parle, la France insoumise est exactement
21:28là où elle avait envie d'être, et je pense que le programme
21:31se déroule très normalement, tout va bien pour la France insoumise.
21:34Vous avez les communistes dont on ne parle plus, qu'il ne faut pas oublier,
21:37mais les communistes, en fait, ils sont terrifiés à l'idée de disparaître.
21:39C'est-à-dire qu'en fait, il faut bien comprendre que malgré tout ce qu'ils ont mis en place,
21:45ils ont subi deux échecs aux élections européennes puis législatives.
21:49C'est la seule force de gauche, les communistes, qui ont perdu
21:52et les voix et les sièges aux législatives.
21:55Et eux, ils sont en train de se dire… Vraiment, leur préoccupation à eux,
21:59c'est comment exister encore à l'intérieur de la gauche,
22:02sur l'ensemble du paysage national, dans les mois et les années qui viennent.
22:06Et donc, ils ont besoin des insoumis.
22:07Et puis, vous avez les socialistes et les verts qui, aujourd'hui, sont groguis.
22:12Parce que, enfin, excusez-moi, mais je pense qu'il y a quand même une partie de cette gauche
22:16qui se dit qu'elle avait l'opportunité, peut-être, de remettre un pied dans la porte,
22:20dans une logique d'accession au pouvoir et de gauche au gouvernement.
22:23Et vous avez quand même une partie des socialistes et des écologistes
22:27qui se disent, même s'ils ne veulent pas le dire publiquement ou qu'ils le contestent,
22:31qu'ils ont peut-être raté le coche.
22:33Parce que oui, c'est Emmanuel Macron qui décidait du Premier ministre.
22:35Ça, c'est vrai.
22:37Vous avez tout un discours qui consiste à dire, oui, mais de toute façon,
22:39il avait décidé que ce serait un Premier ministre de droite, etc.
22:41Alors moi, je trouve que pour quelqu'un qui avait décidé
22:43que ce serait un Premier ministre de droite et rien d'autre,
22:45c'est quand même un peu particulier.
22:47Parce que je vous signale qu'il a proposé le poste à Laurent Berger deux fois.
22:51Le mardi, Laurent Berger lui dit non.
22:53Le mercredi, il rappelle Laurent Berger en disant, réfléchis, réfléchis, dis-moi oui.
22:56Et il a dit non.
22:57Et ensuite, il a proposé le poste à Thierry Baudet, qu'il a accepté.
23:00Donc, à un moment, si vous voulez, moi, je veux bien qu'il n'y avait qu'un seul plan
23:04qui consistait à désigner un soi-disant Premier ministre de droite.
23:09Mais je ne suis pas sûr que ce qui se soit passé en coulisses
23:12corresponde vraiment à ça.
23:14Donc, il va falloir purger ce désaccord-là.
23:16Et Bernard Cazeneuve, il n'avait jamais appelé la gauche,
23:18ni Olivier Faure, ni qui que ce soit, pour dire,
23:20quel autre nom que Bernard Cazeneuve vous conviendrait, par exemple ?
23:22Mais pourquoi Bernard Cazeneuve, c'était un problème, Jonathan ?
23:24Parce que déjà, Bernard Cazeneuve, je pense qu'aujourd'hui…
23:26C'est-à-dire, run pour une partie de la gauche, mais pas pour toute la gauche.
23:28On va l'interviewer bientôt, mais je pense que Bernard Cazeneuve,
23:30il a la lucidité aussi aujourd'hui de considérer
23:31qu'il a été utilisé dans un jeu qui était plus complexe
23:34que si on revient, si on fait le truc depuis le début.
23:36Ça fait depuis début juillet qu'ils sont en train de sonder Michel Barnier.
23:39Fondamentalement, ce n'est pas quelqu'un qui sort parce que tout était bloqué.
23:42– Mais ils en ont sondé d'autres.
23:43– Ils en ont sondé d'autres.
23:44Après, on va être chacun dans le doigt mouillé, chacun dans la conviction.
23:48Moi, je pense qu'il n'y a jamais eu aucune option pour qu'un candidat
23:51qui satisfasse la gauche dans la mesure où il porte,
23:53parce que ça ne paraît pas fou,
23:54une partie du programme du Nouveau Front Populaire,
23:56des éléments structurants que j'ai évoqués tout à l'heure,
23:58ça s'énonce.
23:58Ce que Bournemouth dit, c'est que la feuille de route,
24:00c'est qu'on ne touche pas au bilan, on ne touche pas aux retraites,
24:02on ne touche pas à l'assurance chômage, on ne touche pas à la fiscalité,
24:05on ne touche pas au SMIC.
24:06Moi, je veux bien après qu'on dise,
24:07il aurait fallu que la gauche aille au pouvoir.
24:09Pour faire quoi ? Avec qui ?
24:10– La gauche n'a aucune responsabilité.
24:12– La gauche a calé, pas sur le nom de Bernard Cazeneuve,
24:16elle a calé sur la question de l'exercice du pouvoir.
24:19La gauche ne veut pas exercer le pouvoir.
24:21– Bon, d'accord.
24:22– C'est comme ça que ça s'est terminé, c'est qu'au bout du bout de l'histoire,
24:25ils avaient les clés de Matigny-Romain et ils les ont rendues.
24:29– Non, ils n'avaient pas les clés de Matigny-Romain.
24:31– Est-ce qu'il y a eu une recherche par exemple de compromis,
24:35d'aller chercher des soutiens ?
24:37Parce que c'est en fait la réalité de créer des consensus
24:40et de créer dans un système qui est plus représentatif comme ça.
24:43– Michel Barnier, il a été nommé avec…
24:44On sait qui sont ses soutiens, on sait quel consensus il crée,
24:46on sait avec qui il va gouverner, on sait quelle est sa majorité.
24:49Moi, je n'ai pas le sentiment.
24:50Il y avait un bloc qui avait 193 députés.
24:52– L'épisode Barnier, ça fait quelques jours,
24:54l'épisode Castaille, il a tenu…
24:54– Il a été nommé.
24:56Moi, ce que je m'approche, ce n'est pas de dire que Lucie Castaille
24:58avait une majorité évidente, loin de là, à la 193 députés qu'il a soutenues.
25:01En revanche, si on a un tout petit peu suivi, c'était l'été,
25:03il y avait les JO, il y avait beaucoup de choses à faire.
25:05Mais fondamentalement, après la position maximaliste de Jean-Luc Mélenchon
25:08à 20h03, le soir du deuxième tour.
25:10Aucun problème.
25:11Entre temps, qu'est-ce qui se passe ?
25:12Et c'est bien la preuve que le rapport de force n'est plus le même
25:14au sein du nouveau Front populaire.
25:16Parce que l'ensemble des forces communistes, écolo-socialistes,
25:18ça pèse plus que les Insoumis.
25:19Ce n'était pas le cas dans l'ANUP, où il y avait une hégémonie
25:22des Insoumis qui a fini par exploser.
25:24Lucie Castaille, elle a écrit une lettre très claire,
25:27avec le mot compromis, en appelant les responsables des autres parties
25:30à se prononcer.
25:31– Est-ce qu'elle n'était pas écrasée par…
25:33– Non, mais après, moi, je veux bien qu'on fasse le procès.
25:35– Elle a été nommée combien de jours par cette seconde tournée ?
25:37– 15 jours.
25:38– Voilà, 15 jours.
25:39– Et ensuite, elle a attendu plusieurs jours pour mettre de l'eau dans son vin
25:42et pour tourner la main.
25:43On ne va pas faire semblant qu'il n'y ait pas eu une intransigeance
25:45de la part de la gauche.
25:45– Une partie de la gauche a été tellement intransigeante
25:52qu'elle a préféré servir de marche-pied à Marine Le Pen,
25:56qui est devenue toute puissante, et à la droite.
25:59– Vous avez le droit de penser ce que vous voulez,
26:00mais dire la gauche a servi de marche-pied à Marine Le Pen…
26:02– C'est un peu facile de dire qu'Emmanuel Macron n'a jamais eu l'intention
26:04de nommer Bernard Cazeneuve.
26:05– Prouvez-moi le contraire.
26:06– Quand bien même, quand bien même, la gauche a aussi une responsabilité.
26:10Parce que la façon dont elle a réagi…
26:12– C'est mon point d'arrivée, mais je ne sais pas comment tu parles.
26:13– La façon dont elle a réagi à une possible nomination de Bernard Cazeneuve,
26:17dit tout.
26:18– Mais Bernard Cazeneuve, il est contre le Nouveau Front Populaire.
26:20C'est la seule personnalité de gauche, Bernard Cazeneuve,
26:24qui n'a pas soutenu le Nouveau Front Populaire dans la législative.
26:26Même François Hollande a soutenu le Nouveau Front Populaire.
26:29Il a même été élu sous cette étiquette.
26:31Donc prendre quelqu'un qui n'est plus au Parti Socialiste,
26:33qui est contre le Nouveau Front Populaire, et s'étonner…
26:35– Il n'est pas chimiquement pur.
26:36– Non, mais ce n'est pas que chimiquement pur.
26:38– Allez, la discussion va continuer, les informés, chers amis.
26:39– Le raisonnement, il était déjà fini avant que vous le commenciez, en fait.
26:42C'est la faute à la gauche.
26:43– Je ne suis pas totalement sûr qu'on va vous mettre d'accord ce soir.
26:45Les informés, on se retrouve dans un instant.
26:48On a deux minutes de break pour avoir un nouveau point sur l'info.
26:52Il est dans une poignée de secondes, il sera à 20h30,
26:55et vous êtes évidemment sur France Info.
27:02Et bonsoir Sophie Echen.
27:04– Bonsoir.
27:05Le suspect du meurtre d'un agent de la ville de Grenoble hier a été identifié.
27:09Il s'agit d'un homme connu de la justice pour vols, violences et trafics de drogue.
27:14La police est toujours à sa recherche.
27:16Hier, il a tiré deux balles sur Lilian Dejean,
27:18employé municipal qui tentait de l'empêcher de s'enfuir suite à un accident de voiture.
27:23Un ancien responsable de l'internat de l'établissement privé Stanislas Appareil,
27:27condamné aujourd'hui à un an de prison avec sursis pour des violences sur plusieurs élèves.
27:32Ses derniers dénoncent des comportements abusifs,
27:34une emprise psychologique qui rapporte des claques derrière le crâne,
27:36des plaquages aux murs et au sol ou encore des coups de cravache.
27:40À la barre, le prévenu répète avoir simplement respecté le règlement et l'esprit Stan, selon ses mots.
27:45La prévision de croissance de la France, légèrement abaissée pour le troisième trimestre,
27:49malgré les fêches olympiques, 0,4% au lieu de 0,5% selon l'INSEE,
27:54en raison notamment de l'incertitude politique.
27:57Les Etats-Unis estiment que l'envoi de missiles par l'Iran à la Russie
28:01représenterait une escalade spectaculaire du soutien de Téhéran à Moscou dans la guerre en Ukraine.
28:06Et cela pourrait avoir des conséquences importantes, prévient Washington,
28:09pour l'heure, l'Iran dément des accusations d'exportation.
28:13Six mois après l'annonce de son cancer en mars dernier,
28:16la princesse Kate a terminé son traitement de chimiothérapie.
28:19Elle fait part aujourd'hui de son soulagement,
28:21reconnaissant que le chemin vers la guérison et le rétablissement complet sera long.
28:25L'épouse du prince William avait été aperçue en public pour la dernière fois avec sa famille,
28:29en Écosse, il y a deux semaines.
28:36Alors autant vous dire que les informés ne sont pas tous d'accord entre eux ce soir,
28:42et c'est tant mieux, puisqu'on est dans une émission de débat et de décryptage de l'actualité.
28:46On est avec Jonathan Boucher-Peterson de Libération,
28:48Stéphane Vernet de West France à Paris,
28:51François-Xavier Bourmeau, journaliste à l'Opinion,
28:54et Agathe, dans un instant, on va parler ensemble du budget,
28:57mais juste peut-être pour essayer de clore un petit peu ce débat sur la gauche,
29:00Stéphane Vernet, vous aviez un dernier mot à dire ?
29:03Non mais je partage les lignes rouges qui ont été évoquées par Jonathan Boucher-Peterson
29:09sur le fait que le président de la République a imposé un certain nombre de points
29:13sur lesquels il ne voulait pas qu'il y ait de retour en arrière,
29:15et qui font qu'il n'y a peut-être pas eu d'accord avec Bernard Cazeneuve,
29:18mais dans ces points, vous disiez la fiscalité, l'augmentation du SMIC, les retraites, etc.
29:25Moi je pense qu'en fait tout ça nous ramène à un point essentiel,
29:29et un seul point essentiel, ce qui est la grosse préoccupation d'Emmanuel Macron,
29:32c'est le budget, c'est l'équilibre budgétaire.
29:34Je disais au début de l'émission qu'on vit dans un pays qui n'a plus d'argent,
29:37et en fait je pense que tout ça était négociable et amendable,
29:41et qu'ils auraient pu discuter autour de ces questions,
29:43mais que le préalable qui consiste à dire
29:45on va abroger la réforme des retraites,
29:47si c'est effectivement ce qu'il y a à choper avec Bernard Cazeneuve,
29:49ça ce n'était pas possible, parce qu'abroger la réforme des retraites,
29:52c'est 15 milliards de déficit supplémentaire,
29:54à un moment il faut faire les économies partout.
29:56Alors il n'y avait que 93% des actifs qui étaient contre,
29:58ce n'est peut-être pas suffisant ?
29:59En tout cas, puisqu'on parle du budget,
30:02ça nous offre une transition parfaite.
30:05Merci beaucoup Stéphane, Agathe.
30:07C'est évidemment le dossier le plus urgent pour le nouveau Premier ministre.
30:09Voilà, le mur du budget, alors que le déficit se creuse,
30:12alors que Bruxelles a mis la France sous surveillance,
30:14qu'on a déjà dépassé les délais pour boucler le texte,
30:17alors que le Premier ministre n'a pas de majorité absolue.
30:20L'occasion de taper est trop belle
30:22pour les oppositions qui s'en donnent à cœur joie.
30:24Ce soir, les ministres de Bercy étaient convoqués
30:26devant la Commission des finances à l'Assemblée
30:29pour s'expliquer sur les dérapages de 2024.
30:32Écoutez Eric Coquerel, président de cette commission.
30:35C'était en réalité Bercy à travailler.
30:38C'est des ministres démissionnaires qui ont beaucoup travaillé.
30:40Ils ont préparé un budget qui, en gros,
30:42poursuit la même politique de l'oeuvre,
30:44de la compétitivité, de l'austérité que M. Macron voulait.
30:47L'austérité crée de l'austérité.
30:49Baisser les dépenses publiques, paradoxalement, crée du déficit.
30:54Budget d'austérité, dit Eric Coquerel.
30:57Faux, lui répond sur France Info.
30:59Jean-René Cazeneuve, député Ensemble
31:02et membre de la Commission des finances.
31:04Le budget a augmenté de 100 milliards.
31:07Les dépenses ont augmenté de 100 milliards
31:10entre 2019 et 2023,
31:13c'est-à-dire plus 28 %,
31:15donc personne ici ne peut parler sérieusement d'austérité.
31:18Il s'agit simplement de ralentir l'augmentation de la dépense publique.
31:22Peut-être de regarder l'argent public qui est mal dépensé,
31:27et ça existe, il y a un certain nombre d'aides aux entreprises
31:30qu'on peut optimiser, mais il y a d'autres sujets.
31:33Donc non, il ne s'agit pas d'austérité,
31:36il s'agit de bien dépenser l'argent que les Français nous confient.
31:40Voilà, austérité ou générosité excessive
31:43qui a mis les comptes dans le rouge.
31:45Que veulent vraiment les oppositions ?
31:47Que les comptes soient bien tenus
31:49ou que l'on dépense toujours plus pour les Français ?
31:51Est-ce qu'on est en train de parler d'austérité dans les débats budgétaires ?
31:57Non, on ne peut pas parler d'austérité sur le...
32:00Ça fumerait à votre voisin, pour tout vous dire.
32:03L'idée que le budget reconduit la politique d'Emmanuel Macron,
32:07oui, forcément, puisque le budget,
32:09ayant été transmis par un ministre de l'Economie démissionnaire,
32:13il a décalqué le budget de l'année dernière.
32:16C'est un budget macroniste, forcément, par définition.
32:18Et si on ajoute à ça le fait que les dépenses publiques
32:22ont tendance à déraper d'une année sur l'autre,
32:25le budget de cette année sera déjà plus en déficit
32:28que celui de l'année dernière.
32:30Donc, les dépenses publiques,
32:32on ne peut pas vraiment parler de budget austéritaire
32:35quand on regarde le niveau des dépenses.
32:37Ce qui va se passer, en fait, là,
32:39on peut raboter, augmenter les impôts,
32:41bricoler un budget qui tienne la route,
32:44mais la seule question qui va se poser,
32:46c'est est-ce que Michel Barnier sera censuré ?
32:47À l'issue de ce budget, parce que le budget,
32:50c'est quand même le vote qui définit l'appartenance
32:53à la majorité ou à l'opposition.
32:55Donc, le RN, l'FI, la gauche, vont voter contre.
32:58Ils n'appartiennent pas à la majorité.
33:00Donc, si Michel Barnier veut faire passer son budget,
33:03c'est 49-3.
33:04Donc, derrière, motion de censure.
33:06C'étant défini dans l'opposition...
33:08– Et puis, ce n'est pas qu'un seul 49-3.
33:10Quand on fait passer un budget au 49-3,
33:12il y en a 12 ou 14.
33:13– Oui, il y en a 12.
33:14Enfin, c'est un seul sur le budget.
33:16C'est un truc mécanique.
33:16– Un seul suffira à braquer tout le monde, en tout cas.
33:19– Voilà, mais c'est commencer par un 49-3.
33:21Oui, ce n'est pas une bonne entrée entière.
33:23– Quand on est un négociateur, non, pas vraiment.
33:25Je vous ai coupé.
33:26– Derrière la question, c'est, est-ce que,
33:28s'étant défini comme étant dans l'opposition,
33:30le RN et l'FI vont joindre leurs voix
33:33pour faire chuter le gouvernement Barnier
33:35à l'examen du budget ?
33:36C'est la seule question qui se pose,
33:38quelle que soit la configuration du budget.
33:41– Jonathan Boucher-Péterson, vous avez compris
33:43ce qui s'est passé aujourd'hui à l'Assemblée ?
33:44Non, mais parce que, quand même, cette audition
33:48donc demandée par, exigée par Coquerel,
33:53Éric Coquerel, le président de la Commission des finances,
33:56qui donc demande aux ministres du budget et de l'économie,
34:00sortant, de venir s'expliquer,
34:02enfin, c'était un peu baroque quand même,
34:03est-ce que là, on n'était pas dans un jeu
34:05purement politique de posture,
34:06pour que chacun puisse se tirer un peu dans les pattes ?
34:08– Si, si, le mot de baroque, c'est celui
34:10qui me venait spontanément à l'esprit,
34:11en me disant que le baroque…
34:12– J'aime beaucoup le baroque.
34:12– Le baroque, de toute façon,
34:14à partir du moment où on est dans une situation
34:15qui est anormale, ou en tout cas exceptionnelle,
34:17ça amène des situations inattendues,
34:19il sera évidemment plus intéressant de savoir
34:21ce qu'il y aura dans le discours de politique générale
34:23et dans lequel sera le nouveau patron de Bercy.
34:27Après, ce que je me dis quand même,
34:29parce que s'il y avait bien une des compétences
34:33qu'on prêtait à Emmanuel Macron à la base,
34:35certes, il y a eu des crises sans précédent,
34:37il faut quand même le rappeler,
34:38c'est ce qui explique en grande partie le dérapage,
34:40mais je trouve que dans le…
34:40en fait, on paye ce quoi qu'il en coûte non fléché,
34:44et à chaque fois, que ce soit sur le bouclier énergétique,
34:46que ce soit au moment de la crise Covid,
34:48cette espèce de… en fait de colbertisme
34:51qui est un peu l'ivresse des présidents de droite
34:53quand ils sont confrontés à des crises historiques,
34:55c'est Nicolas Sarkozy après la crise financière,
34:57c'est Emmanuel Macron…
34:58– La politique d'échec.
34:59– Oui, la politique d'échec, mais surtout en se disant
35:01on ne va pas faire trop compliqué,
35:02il faut que ce soit politiquement audible,
35:04donc on fait en fait des choses qui sont dispendieuses
35:06par rapport, un, aux besoins réels,
35:08c'est-à-dire qu'on sait très bien que…
35:08et ça vaut pour quasiment tous les dispositifs,
35:11à force de ne pas vouloir créer des choses trop compliquées,
35:13on sert des gens qu'on n'a pas vraiment besoin,
35:15et quand quelques années après, on se dit l'urgence est passée,
35:17mais on est tous lucides,
35:18il y a un certain nombre d'entreprises
35:20qui ont touché à ce besoin.
35:21– Le bouclier tarifaire sur le carburant par exemple ?
35:22– C'est indifférencié, on l'a toujours dit,
35:23c'est-à-dire que quand on a…
35:24– Ça c'était une pression de la droite.
35:25– On a une Porsche Cayenne avec un réservoir de 50 litres…
35:27– Ce n'était pas le projet des bactéristes au départ.
35:29– Évidemment, ça coûte beaucoup plus cher aux finances publiques
35:30que quand on a une Rodo Twingo ou une voiture hybride.
35:33Donc cette espèce de difficulté à vouloir différencier et serrier les choses,
35:37quitte à braquer certaines personnes à court terme,
35:39ça crée effectivement un mur de la dette,
35:41et quand tout d'un coup on se dit,
35:42les gens qui n'en avaient pas besoin et qui en ont profité,
35:44peut-être qu'on peut rééquilibrer un peu la contribution fiscale,
35:47et bien ça, ça ne passe pas.
35:48Donc moi je trouve que cette espèce de…
35:49enfin ça ne passe pas, la question de l'ISF va peut-être se poser,
35:52la question de la surtaxation va peut-être se poser,
35:54la question des dividendes portés par le modem à plusieurs reprises
35:57va peut-être finalement aboutir,
35:57mais en tout cas on sent qu'il y a une difficulté à se dire,
36:01l'argent qu'on a dépensé de façon indifférenciée,
36:03on va aller le chercher de façon non pas injuste.
36:05Je rappelle, et j'arrête parce que je suis long,
36:07dans le programme du Nouveau Front Populaire,
36:08ce programme de gauchistes des années 80,
36:11il n'y avait que 10% des gens qui voyaient leurs impôts augmenter,
36:1390% des Français, leur assiette fiscale,
36:15enfin en tout cas leur pression fiscale ne bougeait pas,
36:18c'est 10%, est-ce qu'on peut imaginer que c'est des gens
36:20qui auraient profité de l'argent public alors qu'ils n'en avaient pas besoin ?
36:22Moi je fais ce pari.
36:22En tout cas, ce que pointe Jonathan,
36:27c'est aussi, je trouve, l'hypocrisie de ce débat,
36:30parce qu'il y a une hypocrisie dans la classe politique,
36:33on parlait de la droite qui n'arrête pas de reprocher
36:36au gouvernement son insincérité, son amateurisme,
36:39le fait d'avoir laissé filer les déficits,
36:41cette même droite qui était à l'origine du chèque carburant,
36:45cette même droite qui a cogné comme une sourde
36:48contre l'exécutif quand ils ont voulu remonter
36:51la taxe sur l'électricité qui avait été baissée.
36:55Donc en fait, on a aussi des oppositions extrêmement hypocrites,
36:59même le Rassemblement national s'en donne à cœur joie
37:01en prétendant qu'eux, ils seraient plus rigoureux que le gouvernement,
37:05alors que le Rassemblement national n'a pas une mesure
37:07qui est réellement chiffrée.
37:08Quand on demande au Rassemblement national,
37:10comment vous faites pour compenser la progression de la réforme des retraites ?
37:13Ils répondent, l'immigration, l'immigration, l'immigration.
37:15Donc ok, quand bien même ils gagneraient quelques milliards,
37:18mettons 5 milliards ou 10 milliards grand maximum avec l'immigration,
37:22les 20 milliards, les 30 milliards qu'il faut trouver, ils font comment ?
37:26Et ça, personne dans l'opposition n'a la réponse aujourd'hui.
37:29Le gouvernement n'est pas aidé non plus.
37:30– Ça s'appelle de la politique.
37:31– Stéphane Vernet.
37:32– Deux choses très vite.
37:34Votre première question, c'était l'audition de cet après-midi,
37:37est-elle politique, etc. ? Oui, bien sûr, à fond.
37:40– C'est presque une mascarade quand même.
37:41– Non mais en fait, Eric Coquerel, dans le son que vous avez diffusé,
37:45il dit quelle était son intention, il dit, il voulait démontrer
37:46qu'en fait les ministres démissionnaires qui étaient à Bercy,
37:50en fait ils ne sont pas démissionnaires du tout,
37:52ils ont travaillé, alors qu'ils n'auraient pas dû,
37:54en préparant le budget qui va être débattu au 1er octobre.
37:58Et c'est vrai, ils ont préparé le budget en douce.
38:00– Oui, parce qu'ils avaient le choix.
38:01– Mais non, alors eux vous diront qu'en fait le problème,
38:04c'est qu'il y a l'urgence et que les débats démarrent le 1er octobre,
38:07qu'il y a 70 jours parlementaires pour voter le budget,
38:09sinon on n'est pas dans les clous,
38:10et que donc évidemment qu'il fallait le préparer,
38:12parce que sinon le timing ne serait pas tenu.
38:15Mais les deux bouts se tiennent,
38:17parce qu'en même temps à partir du moment
38:19où ils ont préparé quelque chose,
38:20évidemment ils l'ont préparé avec leur vision politique de la situation,
38:23et la politique économique à mener.
38:27Ça c'était la première chose, et la deuxième,
38:29moi je pense que le budget qui va sortir du chapeau,
38:31et ce qui va se passer dans le cadre des discussions,
38:33c'est deux choses, un, des réductions massives de dépenses,
38:3710 milliards, 20 milliards d'euros de dépenses de coupe
38:41pour faire des économies dans le budget,
38:43mais il y aura aussi tout un volet fiscal,
38:45la taxation des énergéticiens, vous disiez par exemple
38:48que le bouclier tarifaire avait profité à un certain nombre d'acteurs,
38:53c'est une façon aussi de récupérer une partie de cet argent
38:57de manière rétrospective, vous aurez aussi le débat
39:01sur la taxation du rachat d'actions qui va sortir,
39:04vous aurez toute une série de niches fiscales qui vont être revues,
39:07donc il y aura bien une action aussi sur la fiscalité,
39:10mais qui ne touchera pas, parce que c'est ça la ligne rouge,
39:13la fiscalité des particuliers, c'est là que les Républicains
39:17avaient dit clair, mais de toute façon les Républicains
39:19l'avaient dit dans leur pacte législatif,
39:21pas de touche à la fiscalité des particuliers,
39:23pas de touche aux pensions retraites par exemple,
39:25donc ils avaient leur propre ligne rouge,
39:27et celles-ci elles seront indépassables.
39:29– Voilà pour la politique, et du côté des syndicats Agathe ?
39:31– Les syndicats effectivement, ils se sont réunis cet après-midi
39:36pour définir leur stratégie face au nouveau Premier ministre,
39:38alors ils n'ont pas tous la même ligne sur la réforme des retraites,
39:43la CGT réclame son abrogation, la CFDT c'est plus subtil,
39:47Marie-Lise Léon insiste notamment sur le fait
39:50qu'elle attend une oreille attentive de la part de Michel Barnier,
39:54elle reparle de cette idée de système des retraites à points,
39:59est-ce que les syndicats ont une carte à jouer en ce moment,
40:02François-Xavier Bourbon ?
40:04– La CFDT oui, parce que le système des retraites universel
40:06tel qu'il était dans le programme d'Emmanuel Macron en 2017,
40:10c'est une façon d'enjamber le débat sur les retraites
40:12avec les trois curseurs habituels que sont le niveau des pensions,
40:15le taux de cotisation et l'âge de départ,
40:17c'est une façon de contourner le débat et pas de remettre sur la table…
40:20– Vous voulez dire que c'est une porte de sortie pour Emmanuel Macron ?
40:22– Voilà, mais c'est une porte de sortie risquée,
40:24parce que relancer un projet comme ça, aussi ambitieux,
40:27à trois ans de la fin de son mandat,
40:30il n'a plus forcément le capital politique pour le soutenir et le porter.
40:34– Michel Barnier n'a pas tellement pris ça.
40:35– Oui, comme en plus c'est passé en orientation politique…
40:40– Mais là, en tout cas, il aurait le soutien de la CFDT qui soutient ce projet-là
40:44depuis le début d'ailleurs.
40:45– Et on se souvient du fiasco de la dernière tentative de réforme à point,
40:49rien n'avait été préparé.
40:51– La petite histoire qui avait été chapeautée par un membre du 16,
40:56le non méchapre, le grand ordonateur de la réforme des…
40:59– Jean-Paul Delvoye ?
41:00– Oui, Jean-Paul Delvoye.
41:02– On ne le rappellera pas à la fin de carrière ?
41:03– Voilà. – Un peu disparu.
41:06– Le même 16 que Macron a voulu installer à Matignon à un moment avec Thierry Baudet.
41:11– Oui, il y avait eu Patrick Bernasconi…
41:13– C'est Paul Vernet.
41:14– Enfin bon, Jean-Paul Delvoye est au CSE mais il y a longtemps en fait.
41:17– Ce qu'on sait c'est qu'en tout cas, il va y avoir des rencontres
41:19entre le Premier ministre et les syndicats.
41:22Jonathan, peut-être est-ce que c'est là qu'il va mettre en avant aussi
41:25son rôle de négociateur ?
41:27Son talent de négociateur qui est vendu par Matignon ?
41:29– Oui, juste peut-être d'un mot sur le talent de négociateur.
41:31En fait, souvent on prend l'exemple du Brexit,
41:32c'est-à-dire l'exemple du Brexit,
41:35où légitimement on peut dire qu'il a bien négocié, mais c'était l'homme fort.
41:38C'est-à-dire qu'il arrivait avec les 27 pays de l'Union derrière lui
41:41pour dire vous n'allez pas sortir sans qu'il y ait des…
41:44– Son tour de force c'est d'avoir uni les 27.
41:47– Oui, c'est le tour de la question.
41:49– Les dossiers comme la pêche c'était pas facile.
41:51– Moi je pense que c'est pas du tout transposable à l'équation politique actuelle.
41:54– Avant d'aller affronter les Anglais, il fallait affronter les Français.
41:57– Avant d'être un bon négociateur, c'est un démon géant au pied d'argile.
41:59C'est-à-dire que ce monsieur n'a pas de majorité.
42:03Il est soutenu par les 40 et encore, on verra.
42:05– Mais personne n'a de majorité en fait.
42:07– Il y avait quand même des blocs, j'y reviens, mais il y avait quand même des blocs plus solides.
42:10– De fait on ne parle plus des syndicats.
42:12– Personne n'a de majorité.
42:14– Il faut qu'il y ait du biscuit d'une certaine manière.
42:16C'est-à-dire que les syndicats, c'est après le discours de politique générale
42:19que les syndicats vont se positionner.
42:21Là, fondamentalement oui, qu'il y ait des rencontres avec les syndicats
42:24comme avec beaucoup d'acteurs, c'est le moins qu'on puisse attendre
42:26de quelqu'un qui dit je parle à tout le monde.
42:29Je ne parle pas les principales forces syndicales.
42:32Après, je ne suis pas sûr qu'à part se sentir,
42:34commencer à voir de quel bois Michel Barnier est fait et ce qu'il a en tête,
42:38il faut quand même, voilà, il y a des choses sur la table
42:40pour que les syndicats se positionnent.
42:42– Oui, sachant que les syndicats, c'était un peu la douche froide pour eux quand même.
42:46Ils sont passés d'une élection qui a vu Lucie Castex peut-être être nommée
42:50à Matignon avec le Nouveau Front Populaire en tête
42:52et tous les thèmes qu'ils portaient depuis des années
42:54être repris dans le programme du Nouveau Front Populaire
42:57à Michel Barnier à Matignon.
42:58Donc moi, je pense qu'ils ont vu leur moment arriver
43:01et que là, ils ont pensé qu'ils allaient vraiment pouvoir peser.
43:04Par ailleurs, plus le paysage politique est éclaté
43:07et moins Emmanuel Macron a des relais et des soutiens chez les élus,
43:10plus il a besoin des corps intermédiaires.
43:12Donc ça aurait pu être une opportunité pour les syndicats.
43:15Maintenant, la nomination de Michel Barnier est vraiment de mauvaise augure,
43:19même si je pense quand même, et ça je pense qu'on ne l'a pas perdu,
43:22il y a un moment de pouvoir d'achat en ce moment,
43:24et on en parlait l'autre jour, même des personnalités de droite,
43:26même Gérald Darmanin, par exemple,
43:29dit qu'il ne faut pas écarter une augmentation du SMIC.
43:31Il y a une demande de pouvoir d'achat.
43:33Des grands patrons évoquent aussi ce sujet,
43:35et je pense que ce serait une erreur de la part de Michel Barnier
43:38de ne pas écouter ce moment, cette aspiration
43:41et de ne pas justement saisir les mains tendues des syndicats
43:44et de ne pas discuter avec eux là-dessus.
43:46Allez, les informés, on se retrouve dans un instant.
43:48On va totalement changer d'environnement,
43:50on va laisser le budget, on va laisser les bisbis,
43:52les syndicats, la droite, la gauche,
43:54on va parler des Jeux Olympiques.
43:55On se demandait qui est le grand gagnant
43:58et peut-être les grands perdants de ces Jeux,
44:00politiquement, bien évidemment.
44:02Il est 20h47, on est un peu en retard,
44:03on va prendre deux minutes pour faire un nouveau tour de l'actualité
44:05avec Stéphane Milhomme.
44:06Toujours pas de gouvernement, mais des ministres sur le grill
44:10pour préparer le prochain budget,
44:12notamment Bruno Le Maire devant la Commission des Finances
44:15de l'Assemblée cet après-midi.
44:16Le ministre des Finances assure que la France peut tenir son objectif
44:20d'un déficit public à 5,1% du PIB en 2024
44:23et 3% en 2027, alors que la trajectoire budgétaire
44:28est menacée de dérapage.
44:30Trois jours après la présidentielle en Algérie,
44:33deux candidats d'opposition, un socialiste et un islamiste,
44:36contestent le taux de participation, 48%,
44:39et leurs propres résultats.
44:40Le président Abdelmajid Tebboune, lui, a été réélu
44:43avec plus de 94% des suffrages.
44:47C'est au tour de la région Ile-de-France,
44:49pilotée par la droite, de s'opposer au passage
44:50à 50 km heure du périphérique parisien.
44:54La maire socialiste Anne Hidalgo entend mettre en route
44:57cette limitation de vitesse dès le 1er octobre
45:00et sans attendre l'avis de l'Etat.
45:02Et puis, le coup d'envoi de France-Belgique.
45:04C'est en ce moment depuis Lyon et dans le cadre
45:07de la Ligue des Nations de football.
45:08Les Bleus doivent se racheter après leur défaite
45:10vendredi dernier.
45:11C'était Face à l'Italie.
45:21J'ai l'impression, chers informés, qu'on ne vous mettra pas d'accord
45:26sur les sujets dont on vient de parler.
45:28Voyons si le sujet suivant vous inspire plus
45:31ou en tout cas sur lequel on peut trouver peut-être du consensus,
45:33puisque c'est le grand mot à la mode.
45:35Jonathan Boucher-Peterson de Libération,
45:37François-Xavier Bourmeau de l'Opinion
45:39et Stéphane Vernet de Ouest-France,
45:40merci beaucoup d'être avec nous.
45:41Agathe, les Jeux Olympiques et Paralygues sont donc terminés.
45:44C'est l'heure du bilan.
45:45Oui, certains préféraient l'éviter,
45:47Jean-Rémi, ce bilan.
45:48Les oiseaux de mauvaise augure qui prédisaient
45:49renouillent les moustiques où les ténèbres s'abattraient
45:52sur Paris en sont pour leurs frais.
45:54Tout s'est bien passé en matière de sécurité, de transport.
45:57La France a pu rayonner dans le monde entier.
45:59Les Français ont pu vibrer à l'unisson.
46:02Un homme symbolise cette réussite.
46:04C'est lui. Écoutez.
46:06Cet été, la France avait rendez-vous avec l'histoire
46:09et elle a répondu présent.
46:10Ces Jeux auront été une rencontre de notre pays avec lui-même.
46:14La France qui sourit, la France qui sème,
46:16la France dont on est fier, la France de tous les records.
46:20Record de médailles, record de spectateurs,
46:24record d'audience, record d'ambiance,
46:27record d'aller les bleus.
46:29Voilà, vous avez reconnu Tony Estanguet,
46:31président du comité d'organisation des JO 2024.
46:34Tony Estanguet qui a été littéralement ovationné hier
46:37lors de son discours à la cérémonie de clôture
46:39des Jeux paralympiques quand Emmanuel Macron, lui, était hué.
46:42Est-ce que c'est si difficile pour les politiques
46:43de récupérer ces Jeux qui sont les gagnants et les perdants ?
46:48Est-ce que le gagnant, c'est Tony Estanguet ?
46:50Ah oui, c'est clairement le gagnant.
46:52Justement parce qu'il est resté pendant toute la compétition
46:55hors du champ politique.
46:56Tout politique qui donnerait le moindre sentiment
46:58d'essayer de récupérer une petite bribe
47:00de ce qui s'est passé cet été serait instantanément carbonisé.
47:03Ça a marché, il y a eu de l'engouement populaire
47:05parce qu'il n'y avait pas de politique cet été pendant les Jeux.
47:08Et ça a permis au pays de se rassembler
47:10autour du sport, thème fédérateur,
47:14dont étaient exclus les thèmes d'opposition ordinaire.
47:17Je ne suis pas trop d'accord avec vous.
47:19On a vu, notamment pendant les Jeux olympiques,
47:21Emmanuel Macron faire beaucoup de tweets,
47:23beaucoup de photos, se mettre beaucoup en scène.
47:25Je ne vous ai pas dit qu'il n'avait pas essayé.
47:27Je ne vous ai pas dit qu'il n'avait pas essayé.
47:29D'ailleurs, il faut peut-être aussi rendre justice à Emmanuel Macron
47:33parce que, pour le coup, sur les Jeux olympiques,
47:35c'est lui qui fait passer les lois d'exception
47:37pour accélérer la construction du village olympique,
47:40accélérer tout le bâti autour des Jeux,
47:43et qui, chaque fois qu'on venait lui expliquer
47:46que la parade sur la scène était impossible,
47:48disait, ne me dites pas que ce n'était pas possible,
47:50mais dites-moi comment faire en sorte pour que ça le soit.
47:52– C'est vrai qu'on a un peu pris pour un fou, mais…
47:54– Et qui a engagé tout le poids de l'État
47:58dans la réussite, en tout cas, de la cérémonie d'ouverture et des Jeux.
48:02Donc il y a ce petit côté-là qui…
48:05– Donc il est un peu dans la case gagnant ?
48:07– Il est un peu dans la case gagnant.
48:08Il n'a pas intérêt à y mettre un trou au gros pied.
48:11Il y a Gérald Darmanin aussi, parce que, mine de rien,
48:13le défi sécuritaire a été relevé.
48:16D'ailleurs, lui le revendique d'ailleurs.
48:19En revanche, ce qui me semble, pour le coup, les perdants,
48:22mais ce sont des perdants, c'est plutôt global,
48:25on a l'impression que cet été, il y a eu un moment
48:30où on s'est dit que le pays pouvait changer d'état d'esprit.
48:35On vivait depuis des années dans une forme de déclinisme
48:38où on expliquait tous les jours que la France s'effondrait,
48:41qu'elle n'allait jamais se relever, qu'elle était sortie de l'histoire.
48:44Il y a peut-être, en tout cas, alors ça c'est ce qu'on explique
48:47autour d'Emmanuel Macron, le début d'un changement d'état d'esprit
48:50sur lequel ils espèrent en tout cas capitaliser à plus long terme.
48:54– Et un début d'état d'esprit optimiste
48:57qu'une partie de la classe politique n'a pas saisi, n'a pas compris
49:00ou n'a pas voulu comprendre, je ne sais pas,
49:02mais en tout cas notamment du côté du RN ou de la France insoumise
49:04ou plus largement à gauche, on appréhendait beaucoup ces jeux,
49:09on disait que ça allait être la catastrophe.
49:11Je me souviens, Marine Le Pen qui parlait de la chanteuse Ayanna Camora
49:15qui devait chanter pendant la cérémonie d'ouverture
49:17comme d'une humiliation du peuple français.
49:20Le porte-parole du RN qui disait que Paris était vide
49:23juste avant que ça commence.
49:24Et finalement, ils ont dû manger leur chapeau,
49:26ils ont vu que ça marchait très bien
49:28et ils ont essayé de faire marche arrière
49:30pour essayer de récupérer un peu ces jeux.
49:32Alors ce qui est intéressant c'est que la France insoumise
49:34assume son mauvais esprit.
49:37Éric Coquerel, l'insoumis qui était sur France Info ce matin,
49:40disait que les insoumis allaient lancer une nouvelle mission d'information
49:43sur les retombées économiques de ces jeux
49:45alors que les insoumis en ont déjà lancé une.
49:47Donc les insoumis, ils ont fait les oiseaux de mauvaise augure
49:49et aujourd'hui, ils sont incapables de se réjouir de la réussite.
49:51Ils continuent à demander des enquêtes.
49:53Eux au moins, ils assument d'être un peu…
49:56Comme Didier Migaud, le président de la Cour des comptes.
49:58Ils sont là parce qu'ils ont été privés
50:00pendant toute cette période des Jeux Olympiques
50:02du terreau sur lequel ils prospèrent habituellement.
50:03La joie, l'engouement, le rassemblement,
50:06l'espèce d'euphorie collective,
50:08ce n'est pas quelque chose qui sert le discours habituel des extrêmes.
50:11Et c'est comme le Rassemblement National.
50:13Stéphane Vernet, votre liste, vous avez des gagnants politiques de ces JO ?
50:16Alors moi, je pense qu'il n'y en a pas.
50:18Tony Estanguet est super populaire, etc.
50:21C'est très bien, mais il ne faut surtout pas qu'il fasse de la politique
50:23s'il veut rester populaire en fait.
50:24Parce que c'est là le problème.
50:25Après le reste, oui, on peut dire,
50:27alors on peut distribuer des bons points et tout,
50:29mais je vous rappelle qu'on a une mémoire de poisson rouge
50:30et que dans trois jours, on sera passé à autre chose.
50:33Je ne pense pas que qui que ce soit
50:35se sente redevable politiquement de la réussite de ces jeux.
50:39Ça a été une vraie réussite, c'est formidable,
50:40ça a créé un engouement populaire, une ferveur.
50:42Il s'est passé quelque chose,
50:44c'était une vraie bouffée d'oxygène dont le pays avait besoin.
50:46C'est super, mais je ne pense pas que qui que ce soit
50:49puisse tirer les marrons du feu, politiquement parlant, j'entends,
50:52de cette séquence, parce qu'elle sera oubliée,
50:55comme il n'y a pas eu d'effet Wahou avec la Coupe du Monde,
50:57de football, etc.
50:59Ça, il faut oublier.
50:59Il n'y a pas de...
51:02Capitaliser là-dessus, je pense que c'est totalement...
51:04Politiquement parlant, encore une fois,
51:06je pense que c'est totalement illusoire.
51:07On ne peut pas capitaliser là-dessus, Jonathan ?
51:09En tout cas, je pense que du côté d'Emmanuel Macron,
51:11il a créé un contexte politique qui fait que ça emporte largement
51:14les storytelling de l'Élysée sur quoi ?
51:17C'est une autre France, c'est possible ?
51:19Sur le début du nouvel ère.
51:21Oui, c'est du bullshit absolu, évidemment.
51:23Pour le coup, il y a tellement de passifs et de rancœurs...
51:27Et à gauche, Anne Hidalgo, par exemple ?
51:30Je ne dissocierais pas le couple Hidalgo-Pécresse,
51:33qui a souvent fait bloc, d'ailleurs,
51:34pour éviter que Macron tire trop la couverture à lui.
51:36Macron, c'est quand même un peu l'invité de dernière minute.
51:39Fondamentalement, ça se lance sous François Hollande.
51:41Ils finissent par convaincre Anne Hidalgo,
51:42qui n'était pas du tout pour au départ,
51:44qui voulait l'exposition universelle en 2025.
51:47Il y a quand même ce pas de deux de la mairie et de la région
51:50qui n'est pas si courant, en disant qu'il faut quand même...
51:52C'est nous qui roulons vraiment les mains dans le cambouis,
51:54avec Stéphane Troussel, le président PS
51:56de la Seine-Saint-Denis.
51:58Donc voilà, je pense que c'est plus une équipe,
52:00et c'est assez raccord avec ce qui se passe au JO.
52:02On nous a vendu une équipe olympique et paralympique
52:05qui parlaient d'une seule voix.
52:06Moi, je trouve qu'on a eu une équipe France
52:08sur le plan politique qui était à peu près à la hauteur.
52:10Moi, quand même, mention spéciale pour les Jeux paralympiques,
52:12parce que c'est... Que les Jeux olympiques soient réussis.
52:15Bon, à la limite, ça a été quand même le cas dans beaucoup de pays.
52:17Que les Jeux paralympiques prennent cette dimension,
52:19laissent cet héritage, mobilisent autant les gens.
52:22Il y a eu 15 000 personnes à Roland-Garros,
52:228 000 personnes à la Tour Eiffel.
52:24Que le service public, pour le coup, ait donné
52:26une visibilité sans précédence.
52:28On est passé de quelques minutes par-ci, par-là
52:30à des centaines d'heures de direct,
52:31des audiences qui étaient vraiment impressionnantes,
52:33des conversations à la machine à café de lendemain
52:35qui tournaient autour des exploits,
52:36des gens qu'on ne connaissait pas une semaine avant.
52:38Moi, j'ai kiffé.
52:39– FX, pour moi.
52:41– Oui, non, sur Anne Hidalgo, je ne suis pas aussi sûr.
52:46– C'est marrant, j'en étais sûr.
52:48– C'est les mêmes qui disent qu'elle n'est pas réélue,
52:50et puis elle est réélue à chaque fois.
52:51– Oui, ça dépend beaucoup de la révision du mode d'élection,
52:58le projet de loi Paris-Lyon-Marseille.
53:00– Elle serait réélue encore plus largement
53:02avec une révision du mode de scrutin,
53:03si vous avez regardé les projections,
53:04mais ce n'est pas le sujet.
53:05– Je ne suis pas sûr qu'elle bénéficie, en tout cas,
53:08des retombées des Jeux olympiques.
53:11On voit, elle, elle essaie de se raccrocher au truc, évidemment,
53:13mais je ne suis pas sûr qu'elle…
53:14– Se raccrocher, c'est quand même…
53:16– C'est pareil sur les Jeux olympiques.
53:18– De capitaliser sur l'image des Jeux,
53:20par exemple, de modifier le périph,
53:20puisqu'alors, ça n'a pas besoin d'être trop parisien dans l'histoire,
53:23mais elle veut modifier des choses qui ont été mises en place pendant les JO,
53:26notamment, par exemple, une voie qui permettrait…
53:28la voie Paris 2024, qui était pour les délégations,
53:30qui serait uniquement pour le covoiturage, par exemple.
53:32Est-ce que ça, c'est des… ?
53:34– Non, mais dès le lendemain des Jeux,
53:35elle annonce qu'elle veut garder les anneaux olympiques sur la tour Eiffel.
53:38Absolument, tout le monde lui dit non.
53:40Elle veut réduire la vitesse sur le périphérique.
53:43Bon, ça n'a pas été accueilli non plus par des vivas.
53:47Donc, la sortie des Jeux, en tout cas,
53:48si elle essaie de capitaliser dessus,
53:51c'est pour l'instant pas tellement réussi.
53:54– C'est chez nous, c'est dans Dimanche Ouest France…
53:57C'est dans Dimanche Ouest France qu'Anne Hidalgo avait annoncé
53:59le passage du périph à 50, les anneaux olympiques, etc.
54:04Mais juste sur, par exemple, le périph,
54:06vous dites qu'elle veut le faire dans la foulée des Jeux olympiques,
54:10mais en fait, dès le printemps, c'était déjà confirmé,
54:13c'est Emmanuel Grégoire qui le disait,
54:14on passera le périph à 50 à l'automne.
54:19Et donc là, on sait maintenant, depuis aujourd'hui,
54:21que ce sera dès le 1er octobre.
54:23Mais en fait, les choses étaient déjà écrites avant.
54:27– Stéphane Vernet, directeur de la rédaction Ouest France à Paris,
54:29il a une demain, à l'œil de Ouest France.
54:31– Nous, on a un dossier logement, on parle du déficit de construction
54:34des logements et les problèmes que ça pose.
54:36– Jonathan Boucher-Pétersen, à l'œil de l'IB demain.
54:39– Alors, j'ai cru que je ne l'avais pas, je n'ai pas la formule
54:41parce qu'elle n'est pas encore complètement bouclée,
54:43surtout que je n'ai pas de réseau,
54:43donc je vais me concentrer autour de l'enquête
54:45qu'on a publiée ce matin sur Jordan Bardella et les documents
54:48dont on peut douter de la sincérité ou en tout cas des dates réelles
54:52qui sont censées justifier son emploi d'assistant parlementaire,
54:55le tout à Bruxelles, le tout quelques temps avant l'ouverture
54:58d'un procès majeur pour le RN avec un risque d'inéligibilité pour Marine Le Pen.
55:01– Et puis merci beaucoup François-Xavier Beaumont.
55:03On vous lit évidemment dans le journal l'opinion.
55:06Agathe, on se retrouve demain pour l'interview à 18h30.
55:10Et pour les informés à partir de 20h,
55:11les informés qui reviennent demain matin à 9h
55:15avec Salia Brakhlia et Renaud Delis.
55:17Bonne soirée.

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