Avec Me Roland Marmillot, avocat de deux condamnés du procès Mazan
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NewsTranscription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
00:04Le procès au pénal de Mazan est terminé.
00:0820 ans pour condamnation, 20 ans pour Dominique Pellicot
00:13pour avoir drogué et violé son ex-femme Gisèle Pellicot.
00:17Et pour avoir recruté des hommes pour abuser d'elle pendant 10 ans.
00:22Les autres peines aussi, entre 3 et 15 ans pour les co-accusés.
00:27Des peines en deçà des réquisitions, ce qui a provoqué la colère de personnes présentes à Avignon.
00:33Réaction de Gisèle Pellicot, je respecte la Cour et la décision du verdict.
00:38Les enfants de Gisèle Pellicot sont déçus de ces peines basses, c'est ce qu'ils disent.
00:43Les enfants de Gisèle Pellicot sont dits déçus des peines infligées aux 51 accusés
00:48qui s'étalent de 3 à 20 ans de réclusion criminelle et d'estimant trop basse.
00:52Dans une déclaration faite à l'AFP.
00:54Avec nous ce matin Maître Roland Marmillot, avocat de deux condamnés du procès Mazan.
00:59Maître Marmillot, merci d'être avec nous.
01:01– C'est moi qui vous remercie, bonjour Monsieur Bourdin.
01:03– Bonjour Maître Marmillot.
01:05Alors première chose, vous défendiez, vous assuriez la défense de deux accusés.
01:10Le premier, Didier, a été condamné à 5 ans de prison, dont 2 avec sursis.
01:1510 ans de réclusion avaient été requis.
01:18Et le second, Mohamed, a été condamné à 8 ans.
01:23Le premier ne rentrera pas en détention, le second devrait en sortir bientôt.
01:28Les réquisitions étaient plus lourdes que les condamnations, pourquoi selon vous ?
01:33– Eh bien, je vous avoue que depuis le départ, les avocats de la défense
01:37se sont posé la question de savoir pourquoi effectivement
01:40ces réquisitions étaient particulièrement lourdes.
01:42Parce que si elles se concevaient pour Monsieur Pellicot
01:44au regard des centaines de viols qu'il a commis sur son épouse,
01:48et qu'il ne contestait d'ailleurs pas,
01:51certains des accusés, qui pour la plupart n'y étaient allés qu'une fois
01:56et n'étaient restés que quelques minutes,
01:58et n'avaient pas de casier judiciaire pour la plupart d'entre eux,
02:01ont demandé les raisons de telle réquisition.
02:06Et ce qui fait que, s'agissant de Mohamed R que j'assistais,
02:09à l'encontre duquel il était requis 17 ans,
02:118 ans seulement lui ont été obligés,
02:13ce qui fait que l'un va sortir prochainement et l'autre n'entrera pas
02:16par le fait d'une part du jeu des détentions provisoires,
02:18mais également de l'application des peines.
02:20Est-ce que vous ferez appel ?
02:22Non, je ne ferai pas appel,
02:24bien que j'avais plaidé un acquittement,
02:26notamment pour Monsieur Didier S,
02:28dont la motivation ne ressortait absolument pas.
02:31Parce qu'il faut savoir que j'assistais l'une des trois personnes
02:35qui avaient eu une visite chez le couple Pellicot,
02:39mais qui n'avaient pas voulu avoir de relation avec l'épouse,
02:42mais avec Monsieur Dominique Pellicot.
02:44Ce qui fait que la particularité de celui que j'assistais,
02:48c'est qu'en réalité il n'a absolument pas eu d'acte
02:52de caractère sexuel vis-à-vis de Madame Pellicot.
02:56Et pour autant la Cour l'a retenue dans le lien de la culpabilité,
03:00du fait d'une coaction si vous préférez,
03:03alors qu'en réalité tout militait en faveur du fait qu'il ignorait ce qui se passait.
03:08Et d'ailleurs il y a une particularité,
03:10c'est que plusieurs personnes ont été acquittées hier,
03:13des chefs de l'administration de substances.
03:17C'est-à-dire que mon client n'a pas été reconnu coupable
03:20de la circonstance aggravante d'administration de substances,
03:24ce qui signifie que par définition, et c'est une vérité judiciaire,
03:27il ignorait donc que Madame Pellicot était droguée.
03:30Donc vous imaginez qu'effectivement nous avons envie de relever appel,
03:34mais le risque, l'aléa judiciaire, qui est notamment celui
03:38de comparer devant une jury populaire qui risque d'être beaucoup plus sensible
03:42à l'extérieur que l'a été la cour criminelle,
03:45ce risque fait que mon client me dit
03:47« Non, Maître Marmillaud, tant pis, je m'estime innocent,
03:49je serai définitivement coupable, mais je renonce à faire appel. »
03:53Donc vos clients renoncent à faire appel.
03:55Honte à la justice, on scandait des manifestants.
03:58Vous les avez vus, vous les avez entendus.
04:01Comment réagissez-vous, Maître Marmillaud ?
04:04Non seulement entendu, mais alors même que je n'ai renoncé...
04:06Vous avez été pris en partie ?
04:08J'ai été pris en partie hier vers midi en sortant du palais de justice.
04:11On m'a traité d'avocat violeur.
04:13Alors jusqu'à présent, nous étions des avocats violeurs,
04:15ce qui effectivement est exact,
04:17mais hier, j'ai été traité d'avocat violeur et j'ai été insulté.
04:21En sortant, j'ai 32 ans d'exercice professionnel,
04:24j'ai toujours essayé d'accomplir ma tâche dans l'aspect de mon serment.
04:27C'est assez désolant.
04:29Je n'ai pas répliqué parce que, bien naturellement,
04:31mes fonctions me l'interdisent,
04:33mais je vous assure que c'est terrible.
04:35Vous savez, je me suis battu vis-à-vis du parquet d'Avignon
04:39pour faire ôter des remparts millénaires,
04:43séculaires de la ville d'Avignon,
04:45des pancartes qui réclamaient 20 ans pour tous.
04:47La justice ne peut pas se dérouler de cette façon-là.
04:50Vous savez, dans une enceinte judiciaire,
04:54on juge, on condamne, on acquitte, mais on ne légifère pas.
04:58Les acteurs de ce procès ont été pris en otage
05:02parce qu'on voulait forcément forcer la main à la cour,
05:04forcer la main au législateur, ce qui est regrettable.
05:06– Maître Marmio, vous regrettez que ce procès ait été public ?
05:10– Oui, je le regrette parce que le problème,
05:12c'est que, vous savez, il est parfaitement légitime que...
05:16– C'était la volonté de Gisèle Pellicot ?
05:19– Non, ce n'était pas la volonté de Gisèle Pellicot,
05:21ça a été celle de ses avocats, et je le maintiens.
05:23Mme Pellicot, à l'origine, n'avait absolument aucune demande
05:27et pendant l'instruction, elle avait bien manifesté le souhait
05:29que ça ne le soit pas.
05:30Il se trouve qu'il y a au sein de la famille Pellicot,
05:32deux tendances, celle de Mme Pellicot,
05:35qui est, je le dis et je le répète, une victime dans ce dossier
05:38et ça n'a jamais été nié par aucun des acteurs de ce procès.
05:42Contrairement à ce qui a été dit,
05:44pour moi, Mme Pellicot est une véritable victime.
05:46Elle l'est à tout le moins de son mari
05:48et sans aucun doute de quelques autres.
05:50Mais la problématique n'était pas là.
05:52Pendant l'instruction, elle avait clairement indiqué
05:54qu'elle ne le souhaitait pas.
05:55Mais la deuxième partie de la famille,
05:57pour des raisons relativement obscures
05:59notamment à des accointances dans une presse télévisuelle
06:04qui ont été dénoncées d'ailleurs au cours du procès,
06:08ces avocats ont voulu que ce soit public.
06:11C'est-à-dire les accointances ?
06:13Je ne comprends pas très bien la maître Marmilleux.
06:15Ça veut dire quoi ?
06:16Il se trouve que Caroline Pellicot
06:19est la compagne du directeur de l'information de BFM TV.
06:24Ah bon ?
06:27Oui, donc voilà.
06:29M. Péronnet et d'ailleurs l'un des faits
06:31qui étaient reprochés à l'un de mes clients
06:33qui se sont déroulés à l'île de Ré,
06:36c'était dans la maison de M. Péronnet
06:38et de Mme Caroline Péronnet.
06:40Donc vous comprenez que le traitement
06:42qui ensuite a été fait de l'information judiciaire
06:44au cours de ce procès,
06:46en particulier sur certains types de médias,
06:48a été particulièrement désagréable pour la Défense.
06:51Parce que ce n'est pas à vous, M. Bourdin,
06:53qui êtes un tenant de la vérité,
06:55on dirait que l'apparence du vrai,
06:57c'est le cauchemar de la vérité.
06:59Oui, l'apparence est le cauchemar de la vérité,
07:01ça je suis totalement d'accord avec vous, M. Marmilleux.
07:04Dites-moi, ça c'était le procès pénal,
07:07il y aura un procès civil aussi ?
07:09Oui, le 3 mars 2025, à 14h,
07:12devant la cour d'assises de Vaucluse,
07:14et naturellement nous serons présents.
07:17Parce que l'indemnisation qui est due à Mme Pellicot
07:20sera discutée dans son quantum,
07:22mais dans le principe ne le sera pas naturellement.
07:24Mme Pellicot même a manifestement été victime de choses abominables.
07:26Parce que ce qu'il faut comprendre,
07:28c'est que si vous prenez le cas des gens
07:30que j'ai eu l'honneur d'assister,
07:32Didier Hess a rencontré M. Pellicot
07:3412 minutes dans sa vie.
07:36Il ignorait tout de cette personne.
07:39Il s'est présenté au domicile d'un couple âgé
07:41de 68 ans, chez eux.
07:43Oui, je vous en prie.
07:45Non, je termine, M. Marmilleux.
07:47En vous écoutant, je réfléchissais,
07:49je me disais,
07:51est-ce que vous pensez au fond de vous-même
07:53que la justice a été bien rendue ou pas ?
07:57C'est difficile de dire cela
07:59pour plusieurs raisons.
08:01D'une part, parce que je sais que les magistrats
08:03qui composaient cette cour criminelle
08:05sont des magistrats de très grande qualité
08:07et d'une probité au-delà de tout soupçon.
08:09La problématique, c'est que j'ai le sentiment,
08:11nous avons le sentiment,
08:13qui est peut-être faux,
08:15mais on ne peut pas s'empêcher de l'avoir,
08:17surtout lorsqu'on est avocat, parce que par définition,
08:19on a mauvais esprit.
08:21Pourquoi ?
08:23Il y avait dans ce procès deux à trois personnes,
08:25notamment celui que j'assistais, M. Didier Est,
08:27dont tout le monde s'accordait à penser
08:29que si un acquittement devait intervenir,
08:31c'était bien le sien.
08:33Il se retrouve condamné
08:35à une peine qui
08:37n'aura pas pour conséquence
08:39de l'envoyer en prison,
08:41sauf que lui, c'était le fusible.
08:43Si on a quitté ce garçon,
08:45et on l'a quitté d'ailleurs sur la connaissance
08:47qui était supposée la sienne
08:49du fait que Mme Pellicot était droguée,
08:51si on a quitté ce garçon,
08:53on pouvait en acquitter 30 derrière.
08:55Parce que tous avaient le même discours.
08:57Tous avaient le même discours en disant
08:59on ne nie pas le fait que,
09:01mais on ne peut pas tout de même à ce moment-là
09:03savoir que cette femme était droguée.
09:05Alors certes après se posait le problème du consentement,
09:07mais
09:09tous sont tombés sur M. Dominique Pellicot,
09:11un violeur en série,
09:13et peut-être même un tueur en série.
09:15L'histoire le dira.
09:17Pourquoi ?
09:19Un tueur en série ?
09:21Pour l'instant, il est présumé innocent,
09:23mais il est tout de même mis à l'examen pour des faits de meurtre.
09:25Et il est également mis à l'examen
09:27en région parisienne
09:29pour des faits de viol
09:31commis dans les années 90.
09:33Merci M. Marmillot.
09:35Merci beaucoup
09:37d'avoir accepté notre invitation ce matin.
09:39D'avoir été en direct sur l'antenne de Sud Radio.
09:41Il est 7h22.
09:43Allez, 7h22.
09:45On en parle ce matin avec vous.