• il y a 2 semaines
Retrouvez la chronique de Elisabeth Lévy tous les mardis et jeudis à 8h10

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Transcription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
00:04Il est 8h14, 8h14, Elisabeth Lévy, bonjour.
00:09Bonjour Jean-Jacques, bonjour à tous.
00:11L'Europe, beaucoup de pays européens, toute l'Europe, mais beaucoup de pays européens ne veulent plus accueillir des Syriens.
00:17Ils veulent surtout revoir les conditions, les conditions de demande d'asile.
00:21Oui, mais en fait la réalité derrière c'est ça, et franchement on a rarement vu des gouvernements aussi réactifs.
00:27Le régime syrien n'est pas tombé depuis 48h, que 10 pays annoncent, ça c'était hier, en ordre dispersé.
00:34D'ailleurs qu'ils suspendent toutes les demandes d'asile, un gel.
00:37L'Allemagne, donc le premier pays d'accueil, avec un million, nous y arriverons, vous vous rappelez.
00:42Tire la première de lundi matin.
00:44450 000 Syriens en France.
00:46450 000 Syriens.
00:48D'accord, j'ai pas ce chiffre là.
00:50Donc ensuite il y a tous les pays qui ont été cités, les pays nordiques, la Belgique, le Royaume-Uni et l'Italie.
00:55Et en France, on attendait hier la même décision de l'OFPRA, mais ça a l'air de branler un peu dans le manche parce qu'ils ont pour l'instant suspendu.
01:03Alors il y a les Autrichiens qui en plus annoncent aussi un programme d'expulsion.
01:08Ils ont 90 000 réfugiés, enfin Syriens, pas tous réfugiés, et ils ont pas mal de problèmes.
01:15Mais c'est une question de toute façon, pas seulement celle du gel, mais celle des expulsions du départ,
01:20qui va être au cœur de la campagne allemande, où la CDU dit qu'elle veut renvoyer tous les Syriens.
01:25Alors franchement, je ne suis pas suspect de laxisme migratoire.
01:29Mais alors là, je suis quand même un peu gêné par cette précipitation.
01:35Alors bien sûr, depuis 48 heures, les ex-rebelles, M. Joulani, donnent plutôt des signes encourageants.
01:41C'est pas nous, de toute façon, il va bien falloir se dire que c'est pas nous qui décidons pour eux.
01:48Mais s'il y a certainement, en plus le droit d'asile a été dévoyé, si vous voulez, c'est vrai.
01:55Mais quand même, ça existe, ça fait partie de notre droit.
01:58On ne peut pas, juste comme ça, d'un trait de plume, dire ça n'existe pas.
02:02Il y a peut-être des gens qui méritent encore cette protection.
02:05Et donc, je vois que pour cette affaire, on renonce donc à deux vaches sacrées, le droit d'asile, l'état de droit.
02:11Alors donc, moi, je ne crois pas que ce soit totalement orthodoxe de suspendre de cette façon.
02:17Et puis, il y a la soi-disant politique européenne de coordonner l'Europe de la libre circulation, taratata.
02:24Là, c'est chacun pour soi, le retour du national. Et ça ne m'étonne pas d'ailleurs.
02:30– Que signifie cet emballement, Elisabeth ?
02:32– Eh bien, d'abord, ça signifie que le lyrisme immigrationniste,
02:36les bras grands ouverts de la chancelière Merkel en 2016,
02:40l'immigration qui était une chance pour la France et pour l'Europe,
02:42eh bien, tout ce baratin un peu déconnecté de la réalité, je dirais, c'est fini.
02:48À part quelques extrêmes gauchistes et des journalistes prêcheurs,
02:52eh bien, plus personne n'ose dire cela.
02:54Alors, en plus, toutes les gauches en Europe, à part la nôtre,
02:57toutes, presque toutes, comprennent que sur ce plan-là,
03:02elles ne peuvent pas continuer à s'opposer au peuple à coup de moralines.
03:06Elles participent ou adoptent ou acceptent ou poussent des politiques restrictives.
03:10Eh bien, la vérité, c'est quoi ?
03:11C'est que les Européens n'en peuvent plus de l'immigration massive,
03:15et il faut le dire particulièrement, de l'immigration musulmane.
03:19Pas parce qu'ils sont racistes ou islamophobes,
03:22mais parce qu'une part des populations arrivées ces dernières années,
03:25eh bien, elles posent un énorme problème d'intégration.
03:29Si vous voulez, ils ne pensent pas comme nous, ils ne vivent pas comme nous.
03:31Et quand ce n'est pas un problème de délinquance, d'insécurité, de djihadisme aussi.
03:35Il y a aussi, quand même, ce problème qu'il ne faut pas oublier.
03:39Alors, les Européens, ils veulent bien accueillir,
03:41mais ils ne veulent pas voir leur société changer pour les nouveaux arrivants.
03:45Je ne sais pas si vous avez entendu la polémique sur le philosophe pope Pierre Manon.
03:49Il a dit, il n'y a pas longtemps, Eugénie Bassié sur Figaro TV,
03:53que la part musulmane de l'Europe ne pouvait pas croître indéfiniment.
03:57Il dit, elle existe, bien sûr, mais sinon, si on continue comme ça,
04:01eh bien, on va vers des drames.
04:03Ce n'est pas la laïcité qui va nous sauver.
04:05Alors, ça a déclenché, comme d'habitude, le concert des belles-âmes,
04:10immigrationnique, xénophobe, etc.
04:12Eh bien, pourtant, il a raison.
04:13Si on veut accueillir, il faut intégrer à notre culture, accueillir dans notre culture.
04:18C'est un cadeau. On ne peut pas le faire avec de tels flux.
04:21L'humanité, ce n'est pas accueillir des gens qui n'aiment pas notre façon de vivre.
04:25Françoise ?
04:26D'abord, la part musulmane, ça ne veut rien dire.
04:29Parce que, qu'est-ce qu'un musulman ?
04:31Est-ce que c'est un musulman pratiquant ou pas un musulman pratiquant ?
04:33On a, par exemple, des chiffres en France, 10% des musulmans, à peine, sont des pratiquants.
04:38Donc, la part musulmane ne veut rien dire, pour moi.
04:41Je veux dire, est-ce que vous avez des racines dans le monde arabe ?
04:44Et vous avez le droit d'amener vos racines dans le monde arabe ?
04:47On ne peut pas tout mélanger.
04:48Musulmans, islamistes, moi, je trouve que vous mélangez tout.
04:51Par contre, Élisabeth, je vous remercie d'avoir mis absolument ce bémol.
04:55Je suis comme vous, moi, je comprends la levée de bouclier.
04:59Je comprends absolument cette espèce de réflexe pavlovien, de tout fermer, etc.
05:06Mais enfin, quand même, c'est complètement délirant.
05:08Et j'ai les mêmes doutes que vous sur Joulani.
05:10Moi, je veux bien que Joulani soit, d'un seul coup, un islamiste mobéré.
05:13J'ai une confiance tout à fait restreinte.
05:15Après, la question des réfugiés, je pense que derrière, mais ça, vous le savez très bien,
05:19mais ce n'était pas l'objet de votre propos,
05:21ce qui se passe en Syrie, c'est vraiment aussi une manipulation de la Turquie.
05:25On a vraiment un problème avec la Turquie.
05:27C'est-à-dire que la Turquie...
05:29– Attendez, je voudrais vous répondre, si vous commencez à faire toute l'histoire de la Syrie,
05:31ce n'est pas rendu...
05:33– Non, non, mais en plus, je connais ce pays qui est très beau,
05:35qui, à l'époque, quand j'y étais il y a 30 ans...
05:37Non, non, mais il y a 30 ans, je vais vous expliquer.
05:39La Syrie, c'est quand même un sujet.
05:41Il y a 30 ans, quand je suis arrivé à l'aéroport de Damas,
05:43j'ai été obligé, avec mon technicien, de jurer sur l'honneur que je n'étais pas juif.
05:45Donc, vous voyez le genre.
05:47Je termine en disant qu'il y a 13 millions de réfugiés syriens, à peu près.
05:51Et nous avons, les Européens, dans une lâcheté absolue,
05:53confié et sous-traité ce traitement des réfugiés à la Turquie.
05:59La Turquie manipule tout ça.
06:01Donc, il faut, dans la globalité de la question des réfugiés syriens,
06:05il faut regarder tous les rapports...
06:07– Attendez, je veux répondre, quand même.
06:09Premièrement, sur les musulmans.
06:11Excusez-moi, vous dites, excusez-moi, les études ne disent pas 10%,
06:13elles ne disent que pas...
06:15Non, écoutez, Françoise, vous venez de faire un tunnel.
06:17Alors, vous me laissez répondre.
06:19– Elisabeth, allez-y.
06:21– Non, mais là, franchement, ça va pas.
06:23Les musulmans, 10%, c'est n'importe quoi.
06:25Toutes les études, je vous les sors.
06:27CNRS, Institut Montaigne,
06:29vous montrent que 50% de la jeunesse musulmane
06:33et 30 à 40% des musulmans
06:35sont, en gros, en opposition frontale
06:39à nos valeurs et à nos mœurs.
06:41Donc, si vous voulez, la minorité, la majorité, etc.
06:43Il faut arrêter.
06:45Les gens qui voient la réalité,
06:47ils ne peuvent pas entendre ce discours
06:49que le problème n'existe pas.
06:51Ça, c'est la première chose.
06:53La deuxième chose.
06:55D'abord, il n'y a pas 13 millions de Syriens
06:57qui ont quitté leur pays, il y a 6 millions.
06:59Il y a 6 millions de Syriens qui ont quitté...
07:01– 13 millions de réfugiés ?
07:03– Non, je vous assure que non.
07:05– 13 millions, ça me paraît beaucoup, Françoise.
07:07C'est une population de 25 ou 30 millions, au départ.
07:09– Peut-être 6,7 si je ne m'abuse.
07:11– En tout cas, il y en a 3 millions en Turquie.
07:13– Il y en a 1 million en Allemagne.
07:15Il y a absolument, je vous dis,
07:17on a sous-traité comme si c'était notre problème.
07:19Comme si c'était à nous,
07:21principalement, de régler la question de la Syrie.
07:23Excusez-moi, on n'a pas sous-traité,
07:25on en a accueilli.
07:27On en a accueilli une part.
07:29Et la Turquie, effectivement,
07:31qui me semble-t-il est un pays limitrophe de la Syrie,
07:33on a accueilli la seconde part.
07:35– Vous savez très bien l'ultimatum
07:37que nous fait Arnaud Verne en permanence.
07:39– Par ailleurs, je n'ai pas fini.
07:41Par ailleurs, un certain nombre
07:43de gens
07:45bénéficient tout à fait normalement
07:47du droit d'asile, ça c'est clair.
07:49Mais sur le million
07:51qu'il y a en Allemagne, sur les 400 000
07:53qu'il y a en France, excusez-moi,
07:55il y en a plein qui ne doivent pas en bénéficier.
07:57Et qui, par ailleurs, sont une population
07:59qui, comme les Tchétchènes
08:01et les Afghans,
08:03posent un certain nombre de problèmes
08:05d'intégration. Et vous l'avez dit vous-même,
08:07l'antisémitisme en Syrie est...
08:09– Beaucoup moins.
08:11– C'est une partie de l'ère du temps,
08:13c'est une partie de l'ère du climat général.
08:15– Assad niait la Shoah quand même.
08:17– Mais bien sûr,
08:19il faut se rappeler.
08:21– Assad,
08:23qui était adoré par l'extrême-droite
08:25et l'extrême-gauche à une époque.
08:27Je voudrais le rappeler systématiquement.
08:29– Pas à une époque, alors le père et le fils.
08:31– Le père et le fils.
08:33Mais à gauche c'est pareil.
08:35– C'est pas seulement l'extrême-gauche.
08:37Il y a une gauche,
08:39moi j'ai des amis, si vous voulez,
08:41qui étaient fascinés par le nationalisme
08:43laïque soi-disant.
08:45– De la même manière que la gauche
08:47s'est trompée sur Roménie.
08:49Tout le monde va en délégation à Jean-Paul Sartre
08:51pour aller voir Roménie, voilà ce que ça donne.

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