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Mardi 10 décembre 2024, ART & MARCHÉ reçoit Mayeul de La Hamayde (Commissaire-priseur associé, Groupe Millon)

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00:00Bonjour à toutes et à tous, bienvenue dans Arrêt Marché, votre émission hebdomadaire
00:12consacrée au marché de l'art.
00:13Pour cette émission, nous recevons Mayol Della Ahmed qui est commissaire priseur associé
00:18au groupe Milon.
00:19Italie, Benelux, Vietnam, nous allons revenir sur les nombreux développements de la maison
00:23de vente.
00:24Merci à vous toutes et tous qui nous rejoignez, tout de suite c'est Arrêt Marché.
00:28Le groupe Milon s'est beaucoup développé ces dernières années, voire ces derniers
00:35mois avec des acquisitions, des ventes dans des pays où la culture des enchères est
00:39moins développée.
00:40Milon comprend aujourd'hui quatre maisons de vente principales, France, Belgique, Vietnam
00:45et désormais Italie avec des bureaux d'expertise dans 35 villes dans le monde et je suis ravie
00:50d'être en compagnie de Mayol Della Ahmed qui est commissaire priseur associé du groupe.
00:54Merci beaucoup d'être avec nous.
00:56Avant de revenir en détail sur le développement du groupe, j'ai l'impression que c'est surtout
01:02le développement international qui est l'axe stratégique principal pour se démarquer
01:09d'un secteur qui est assez concurrentiel.
01:12Est-ce que c'est ça la corvulone vertébrale de ce développement que vous visez ?
01:17Oui, en tout cas de ces dernières années c'était exactement ça, on ne s'éloigne
01:20pas du marché traditionnel et de l'activité traditionnelle des commissaires priseurs
01:24en France.
01:25Mais l'idée, et vous l'avez dit, c'est une concurrence toujours plus accrue donc
01:29on va chercher des nouveaux marchés et précisément à l'étranger en ce moment.
01:33Est-ce qu'en se développant à l'international, on a une plus grosse assise mais en même
01:40temps est-ce qu'on ne se met pas en concurrence avec les plus gros, par exemple les Etats-Unis ?
01:45Vous savez, à Paris, on est toujours en concurrence avec les petits, les gros, avec tout le monde.
01:49J'ai envie de dire qu'on a la peau dure, on est habitué.
01:52En allant à l'étranger, on se confronte déjà à des nouveaux marchés.
01:57Les gros anglo-saxons sont déjà partout, on va chercher même des marchés émergents
02:04comme le Vietnam, vous l'avez dit, mais dans tous les cas on sera en concurrence à nous
02:08d'innover et d'apporter de nouveaux formats, d'aller chercher de nouveaux clients pour
02:15faire sa place finalement dans ces marchés très très concurrentiels.
02:19Vous avez fait l'acquisition récente de Notamment Il Panté Casadast, prestigieuse
02:25maison de vente italienne.
02:27Est-ce que vous pouvez nous raconter comment a été réalisé ce choix ?
02:31Ce choix, c'est une opportunité déjà avec des amis communs, correspondants italiens
02:39qui avaient l'habitude de travailler avec cette maison de vente qui ressemble en beaucoup
02:43point à la nôtre, Millon Paris, une cinquantaine de personnes, une trentaine de départements,
02:49des ventes très classiques mais aussi largement contemporaines, des bijoux, des vins, très
02:55semblables finalement aux maisons de vente parisiennes, mais surtout avec une direction
03:04familiale qui ressemble aussi à la nôtre, qui nous a beaucoup séduit, on y était encore
03:08hier et ce week-end pour finaliser les rencontres et on s'est rendu compte qu'on avançait ensemble
03:14vraiment dans la même direction.
03:15C'est assez agréable de voir qu'au-delà des Alpes, et je pense dans d'autres pays
03:21aussi, des gens pensent comme nous et ont envie de se développer en même temps que
03:25nous ailleurs.
03:26L'important c'est de se consolider en tant qu'acteur européen et pas seulement peut-être
03:33à Paris ?
03:34Acteur européen, bien sûr, l'Italie, on a un bureau en Espagne, on est en Benelux
03:44historiquement en Belgique mais là on se redéploie vers le Luxembourg et les Pays-Bas
03:48en même temps.
03:49On a des liens forts avec la Suisse aussi, avec des correspondants très actifs.
03:56On va essayer de se concentrer sur l'Europe avant de parler du Vietnam qu'on a commencé
04:02déjà à ébaucher mais l'Europe est un marché important pour nous.
04:06Vous avez parlé du Vietnam, est-ce que vous pouvez nous raconter comment est venue cette
04:10idée, pourquoi ce marché du Vietnam ? C'est une maison de vente que vous avez installée
04:16là-bas ?
04:17Ce n'est pas une acquisition, on crée quelque chose de toutes pièces avec des conditions
04:23que vous imaginez, avec une culture très différente du marché.
04:26Pareil, c'est une histoire d'amitié aussi, on a rencontré nos correspondants vietnamiens
04:32à l'occasion de vente en France d'objets vietnamiens pour le coup, des objets importants
04:39qui ont été vendus là-bas et du coup on s'est dit pourquoi finalement beaucoup de
04:45ces choses-là acquises en France retournent au Vietnam, allons les chercher là-bas, allons
04:50les vendre là-bas, allons chercher les collectionneurs là-bas et on annonce déjà deux ventes.
04:55On en a une la semaine prochaine à Hanoï et on annonce déjà deux ventes pour 2025
05:00là-bas, ça prouve qu'il y a un marché à prendre et ils ont envie d'avoir nos méthodes
05:04européennes pour créer leur marché qui n'existe pas vraiment aux enchères en tout cas.
05:09Oui parce que le secteur des enchères là-bas, est-ce qu'il y a déjà des maisons de vente
05:12aux enchères vietnamiennes qui sont développées ?
05:15Oui mais ce sont surtout des marchands sur le mode des antiquaires européens.
05:20Ils aiment beaucoup les enchères, ils achètent beaucoup en France et ailleurs, les vietnamiens
05:26mais chez eux, l'activité des enchères n'est pas si développée que ça.
05:29On va essayer d'apporter ce qu'on sait à peu près faire à Paris chez eux.
05:34Oui parce que c'est intéressant stratégiquement de suivre l'objet, c'est-à-dire que peut-être
05:39qu'il y avait beaucoup d'objets vietnamiens en France liés à l'histoire etc. qui sont
05:45maintenant rachetés par différents acheteurs, ça peut être partout en Asie d'ailleurs,
05:50et qui maintenant se revendent beaucoup plus avec ce qui intéresse une culture locale,
05:57des acheteurs locaux.
05:58En fait les acheteurs locaux, les acheteurs du Vietnam achètent ce qui a été créé
06:03en France à l'époque dans l'entre-deux-guerres, surtout ce qu'on appelle l'école de Hanoï,
06:08des artistes qui sont devenus extrêmement importants, Mai Thu, Le Faux, pour les plus
06:15importants, et qui s'exportent très très bien là-bas.
06:18On s'est rendu compte qu'évidemment il y en avait beaucoup là-bas, mais on va essayer
06:24d'aller les chercher et de leur faire redécouvrir à eux, eux les vietnamiens ils le connaissent
06:29déjà mais il y a tout un pan de nouveaux collectionneurs qui cherchent ce genre d'oeuvres,
06:32on va essayer de les aider, de les accompagner dans leurs achats.
06:35Et culturellement c'est pas forcément encore un réflexe d'aller au ventre aux enchères
06:40ou c'est quelque chose qui est déjà installé ?
06:42Au Vietnam ça s'installe depuis une dizaine d'années on va dire, mais c'est finalement
06:46assez nouveau, nous on connait ça depuis la fin du XVIIIème siècle, eux c'est les
06:52années 80.
06:53Il n'y a pas vraiment cette culture des enchères, mais ça les amuse beaucoup.
06:56Et tout c'est ça que suivre comme ça, vous parlez de ça, ça fait plusieurs fois qu'on
07:02me dit c'était des rencontres comme ça qui nous a permis de développer...
07:05Je crois que c'est l'histoire de notre étude Milon, Alexandre Milon tient à cette ambiance
07:11très familiale et très amicale entre tous, et ça se vérifie sur les acquisitions ou
07:18en tout cas les partenariats à l'étranger, c'est toujours ça que l'on cherche, de toute
07:21façon dans l'amitié on y arrive toujours mieux.
07:24C'est sûr, mais ce qui vous permet de réaliser ça c'est votre indépendance financière ?
07:28C'est exactement ça, notre indépendance financière et puis notre indépendance...
07:31Oui, tout court, c'est ça, on n'a pas d'actionnaire, on n'a pas de fonds derrière nous, on travaille
07:38entre nous, ça nous laisse une vraie grande liberté et c'est ça qui fait que ce développement
07:43s'est un peu accru ces dernières années notamment.
07:45Et ça s'est manifesté de manière très positive, toutes ces prises de risques ?
07:49Pour l'instant oui, ça touche du poids, mais voilà, c'est surtout Alexandre Milon qui
07:58prend ces risques, toujours ce goût du risque mais qui s'avère la plupart du temps fructueux,
08:04il y a des erreurs, il y a des recadrages, mais pour l'instant la vision est bonne.
08:08Oui parce que aussi, je voyais que vous avez également fait des partenariats, donc ça
08:13c'est plus des enchères ponctuelles, d'après ce que j'ai compris, au Liban, au Maroc ?
08:18Oui, au Maroc beaucoup, mais les pays du Maghreb, d'ailleurs il n'y a pas que le Maroc, l'Algérie,
08:22voire la Tunisie, on y pense beaucoup parce que pareil, il y a un marché d'œuvres qui
08:27ont été créées en France ou en Europe et que les acteurs locaux rachètent, une
08:34création aussi contemporaine qu'on aimerait bien aller exploiter là-bas, ces nouveaux
08:44lieux là, ce qu'on appelle nos marchés émergents à nous, on essaye d'importer nos vieilles
08:51méthodes européennes qui finalement ont porté leurs fruits avec tout ce qu'on peut développer
08:56de digital et nos méthodes d'accompagnement des clients.
09:01Oui parce que, je lisais le communiqué de presse qui insistait sur le fait que vous
09:07souhaitiez lier tradition et innovation, comment est-ce que ça se manifeste dans ces nouveaux
09:14temps parce que vous instaurez un savoir-faire qui est centenaire mais avec toujours, j'imagine,
09:19des nouvelles méthodes, des nouvelles innovations ?
09:21L'enchaire est par définition une méthode ancienne mais on essaye de lui apporter, de
09:27l'accompagner avec des méthodes digitales, les réseaux sociaux, on essaye d'être très
09:32particulièrement actifs là-dessus, voilà, toutes sortes de ventes en ligne, on a 75%
09:39de nos ventes qui se passent en ligne, en volume de vente donc ça devient important.
09:44On garde l'enchaire mais on apporte des méthodes nouvelles.
09:48Surtout que sur ces nouveaux marchés, j'imagine que c'est quand même des collectionneurs
09:51qui doivent être plus jeunes peut-être ou intéressés par un retour vers leur culture ?
09:56Exactement, on essaye de chercher des jeunes collectionneurs, la cible, on va dire entre
10:0335 et 45 ans, je ne dis pas que c'est eux mais les traditionnels connaissent déjà
10:07les ventes aux enchères, on va dire les plus de 50-60 ans connaissent, on va dire les
10:14quarantenaires ne sont pas forcément familiaires, on va essayer de les chercher et puis on va
10:21aller les chercher avec les méthodes qu'ils utilisent au quotidien, c'est-à-dire les
10:23réseaux puis les plateformes digitales.
10:25Et là, donc là on est à la fin de l'année, comment s'est passé cette année 2024 ?
10:29Dans un contexte un peu morose pour le marché mondial, moins 36% quand même au premier
10:35semestre pour le marché mondial j'entends, nous le groupe Milan on est à plus 3-4% donc
10:42on s'en tire quand même pas si mal, on est très heureux finalement de nos méthodes
10:46qui ont l'air de fonctionner.
10:47Oui et puis vous avez des objectifs de croissance, vous disiez de 70% en 5 ans, ça se repose
10:52sur ce déploiement à l'international ?
10:55Développement à l'international et puis le développement de la digitalisation de
11:00notre métier assurément, c'est vraiment les deux piliers de développement.
11:05Ok et puis après centenaire du groupe Milan en 2028 et là aussi…
11:10Quelle fête !
11:11Quelle fête !
11:12Eh bien merci beaucoup.
11:13Eh bien merci à vous.
11:14Merci beaucoup Mayel Delahamed, je rappelle que vous êtes commissaire président associé
11:18au groupe Milan et merci à vous tous et toutes de nous avoir suivis, c'était Arrémarché.