Avec Isabelle Pinatel, présidente FCPE11 (Fédération des conseils de parents d'élèves)
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NewsTranscription
00:00Le Petit Matin Sud Radio, 5h-7h, Benjamin Gleize.
00:05Ben oui, c'est l'heure de se réveiller avec Sud Radio, 6h35.
00:09J'espère que vous êtes en pleine forme, en tout cas, la route à suivre.
00:12Dans quelques minutes à 7h, on retrouvera Jean-Jacques Bourdin, son invité politique à 8h30, 9h.
00:19Ce sera Manuel Bompard, député des Bouches-du-Rhône, coordinateur de la France Insoumise,
00:24qui a décliné la France Insoumise, l'invitation de François Bayrou en vue de construire son gouvernement.
00:31D'ailleurs, François Bayrou a dit qu'il le présentera, son gouvernement, d'ici la fin de la semaine.
00:36En tout cas, c'est son objectif. On va tout comprendre.
00:39Et on va poser les questions avec Jean-Jacques Bourdin et Manuel Bompard, donc à partir de 8h30.
00:45D'ici là, dans un instant, on prend la direction de Narbonne.
00:47Des parents ont été condamnés à de lourdes amendes. Pourquoi ?
00:50Parce que leurs enfants étaient trop souvent absents à l'école pour des raisons jugées injustifiées.
00:55Bonjour Isabelle Pinatel.
00:57Bonjour Benjamin Gleize.
00:59Merci d'être avec nous. Vous êtes la présidente de la fédération des conseils de parents d'élèves pour le département de l'Aude.
01:06Vous allez nous dire comment vous avez réagi en apprenant ces lourdes sanctions.
01:10Vous nous dites tout cela juste après. C'est quelques secondes de pub.
01:14Bon réveil. Le Petit Matin Sud Radio avec Benjamin Gleize revient dans un instant.
01:20Cette semaine, écoutez Sud Radio et à tout instant, ouvrez vos cadeaux en direct.
01:27Au pied du sapin, des séjours en pension complète à Port Aventura World.
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01:36Des enceintes et des montres connectées.
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01:56Joyeux Noël.
01:58Leclerc, bonjour.
01:59Bonjour, c'est Amélie, votre primeur Leclerc.
02:01Ah, bonjour Amélie. Vous tombez bien, les auditeurs me demandaient des suggestions pour finir les repas de fête.
02:06Eh bien justement, je viens de recevoir de beaux litchis bien sucrés, parfait pour un dessert festif et léger.
02:11Hum, super idée. Et en plus, ils sont à seulement 3,69 euros le kilo du 17 au 21 décembre.
02:17Eh oui, chez Leclerc, on s'y connaît en fête et en petit prix.
02:21Chez Leclerc, le goût du frais, ça se défend tous les jours.
02:24Origines Madagascar, catégorie 1, modalité et magasin participant sur www.e.leclerc.
02:36Sud Radio, 5h-7h, Benjamin Aiglaise.
02:39Sud Radio, il est à 6h38.
02:41L'avis en vrai, cette question, pour lutter contre l'absentéisme scolaire, faut-il sanctionner les parents ?
02:46A Narbonne, 57 parents d'élèves ont été condamnés à des amendes allant jusqu'à 750 euros par absence non justifiée.
02:54Isabelle Pinatel, vous êtes toujours avec nous, bonjour.
02:57Oui, bonjour.
02:58Merci d'être avec nous ce matin, présidente de la Fédération des parents d'élèves pour le département de l'Aude.
03:04Comment avez-vous réagi, déjà, à ces condamnations ?
03:09Assez mal, parce que, bon, est-ce qu'une sanction financière est la solution dans ce cas-là ?
03:18Personnellement, et je pense que beaucoup de parents trouvent que non.
03:23Même si, effectivement, en France, l'instruction est obligatoire de 3 à 16 ans.
03:28Ça, c'est un fait dont ce n'est pas négociable, l'école n'est pas négociable.
03:34Mais qui dit obligation, dit aussi une obligation de moyens d'accompagnement éducatif
03:41qui doivent être mis en place au plus près des absences et des carences éducatives
03:47qui peuvent être détectées auprès des familles.
03:51Et là, c'est un peu là où je pense qu'on est un peu, en France, dans un aveu d'échec global,
03:58puisqu'on en arrive aujourd'hui à sanctionner les parents financièrement par manque de moyens, tout simplement.
04:05Ce qui est la loi, Isabelle Pinatel, c'est la loi qui est appliquée.
04:09Vous avez dit que l'instruction est obligatoire jusqu'à 16 ans ?
04:13Oui, de 3 à 16 ans, oui, tout à fait.
04:16Aujourd'hui, c'est la loi.
04:18Là, on parle de familles plus dans le second degré, donc collège-lycée,
04:23où effectivement, les élèves auraient de nombreux jours d'absence injustifiés.
04:32Donc là aussi, on peut se poser la question, est-ce que si ces absences étaient justifiées,
04:37est-ce que le parquet aurait été saisi ?
04:39Moi, c'est la question que je pose et je pense que non.
04:44Donc certes, la loi est appliquée, mais encore une fois, moi, je vous dis,
04:48si tous les moyens étaient mis en place, que ce soit dans l'éducation nationale,
04:54mais aussi dans les politiques de la ville, dans les politiques rurales,
04:58pour aller chercher ces familles, parce que concrètement, ce sont quand même des familles qui sont très éloignées de l'école,
05:05on n'en serait peut-être pas là aujourd'hui.
05:07J'entendais le procureur et M. Eric Camus qui disaient que tout était mis à disposition de ces familles,
05:16mais bon, il faut quand même poser les choses.
05:19Ces familles, je viens de vous le dire, sont quand même très éloignées de l'école.
05:22Il a reconnu que c'était aussi des familles qui étaient dans une situation de très grande précarité,
05:28en très grande souffrance, et effectivement, je pense que ces familles-là,
05:32ce n'est pas la démarche pour toute famille normale de mettre leurs enfants à l'école.
05:37Pour ces familles-là, ce n'est pas forcément, je ne vais pas dire une priorité,
05:42parce que n'importe quel parent veut que ses enfants réussissent.
05:45Vous ne trouverez jamais aucun parent qui dit non, je ne veux pas que mes enfants réussissent dans la vie.
05:50Mais ces familles-là, ce n'est pas votre famille, ma famille,
05:53ce sont des familles qui ont des priorités autres,
05:57c'est-à-dire mettre un toit sur la tête de leurs enfants,
06:00mettre un repas trois fois par jour sur la table pour leurs enfants,
06:05et effectivement, entendre le procureur qui dit que tout est mis à disposition,
06:10peut-être qu'aller chercher ces familles, c'est aussi le rôle de l'État.
06:14– Et comment on fait pour aller les chercher ces familles,
06:17comme vous le dites Isabelle Pinatel, concrètement ?
06:20– Écoutez, je pense que nous avons en France un système d'assistante sociale,
06:29nous avons un système, par exemple, de protection judiciaire de la jeunesse,
06:36qui d'ailleurs a subi des coupes budgétaires dernièrement.
06:40On a tout un système en France, dans les quartiers défavorisés,
06:45on a aussi des associations au plus près des familles,
06:49c'est toutes ces structures-là qui doivent aussi aller chercher ces familles,
06:57avoir un dialogue avec elles pour leur expliquer.
07:01Être parent, ça s'apprend aussi, et pour ces familles-là,
07:05encore une fois, ce n'est pas nos familles,
07:07ce n'est pas des familles où tout va bien, où ils ont un travail,
07:10ce n'est pas forcément quelque chose d'inné.
07:14Être parent, ça s'apprend aussi,
07:16et là on est très concrètement dans ces situations-là,
07:19ce sont des familles très très précaires.
07:22– Mais pas que peut-être Isabelle Pinatel ?
07:24– Pas que, non.
07:25– Je lisais, parmi les raisons avoquées par certains des parents
07:28qui ont été condamnés à Narbonne,
07:30certains parlent de phobie scolaire, d'hyperactivité de leur enfant,
07:34on est sur autre chose là ?
07:36– Alors là on est sur autre chose,
07:38je pense qu'effectivement on est sur deux types de situations,
07:41donc celle dont je viens de vous parler et celle-ci,
07:43où effectivement, quand vous avez des enfants
07:47qui sont eux-mêmes en situation de handicap
07:51avec des troubles très importants,
07:53là les manques de moyens sont criants.
07:56Le procureur parlait effectivement de structures comme les IME,
07:59les ITEP, les CESAD, les ULIS,
08:02mais là les moyens ne sont pas à la hauteur du nombre d'enfants
08:09qui devraient en bénéficier en France.
08:11Vous savez, Monsieur Glaize,
08:13quel est le délai d'attente pour un IME ?
08:16C'est entre deux ans et deux ans et demi d'attente.
08:18On en fait quoi de nos enfants pendant ces deux ans, deux ans et demi ?
08:21En ULIS, on retrouve, il n'y a pas assez de place,
08:24donc les enfants qui sont censés être en IME
08:27vont être mis dans les dispositifs ULIS,
08:30et les dispositifs ULIS se sont remis en milieu ordinaire.
08:34On peut aussi imaginer un enfant avec de très grands troubles,
08:38se retrouver en classe ordinaire,
08:41avec aucune aide humaine, aucun moyen mis en place,
08:46malgré toute la bonne volonté des enseignants
08:49et du corps enseignant qui fait un travail extraordinaire,
08:52mais passer de 8h à 17h livré à lui-même,
08:55sans accompagnement adapté,
08:57bien sûr que ça déclenche des phobies scolaires,
08:59bien sûr que ça déclenche des troubles,
09:01et c'est comme ça qu'on retrouve des élèves en conseil de discipline.
09:04Selon vous, c'est la raison de l'augmentation de l'absentéisme à l'école ?
09:07Je voyais durant l'année 2022-2023,
09:09on est passé de moins de 4% à près de 11% d'absentéisme dans le second degré.
09:15On a aussi cette augmentation, comment on explique ça ?
09:18Mais ce n'est pas une raison, c'est plusieurs raisons.
09:22Aujourd'hui, les moyens pour les enfants,
09:28qui ont besoin de moyens adaptés ne sont pas à la hauteur.
09:33Il y a effectivement un manque de suivi.
09:36Vous avez quand même dans les établissements des infirmières,
09:40des assistantes sociales, là aussi vous écoutez les témoignages,
09:43elles ont en charge, je dis elles parce que c'est essentiellement des femmes,
09:46mais elles ont en charge entre 1000 et 1500 enfants.
09:49On fait comment pour s'occuper des enfants en très grande difficulté
09:53quand on a autant d'élèves à s'occuper ?
09:57Je veux bien qu'on poursuive des familles pour manquement à l'obligation scolaire,
10:04mais j'ai envie de demander à l'État,
10:06est-ce qu'il va s'auto-poursuivre pour manquement de moyens
10:09pour mettre en place cette obligation scolaire ?
10:12Responsabilité également de l'État, c'est ce que vous nous dites.
10:15Tout à fait, la responsabilité des parents, mais aussi de l'État.
10:18C'est tout un ensemble.
10:20Merci d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio, Isabelle Pinatel,
10:23président de la Fédération des parents d'élèves pour le département de l'Aude,
10:27avec ses 57 parents d'élèves condamnés à des amendes jusqu'à 750 euros
10:31par absence non justifiée de leur enfant.
10:34Merci à vous et très bonne journée.