Elisabeth Borne assume ne pas être "spécialiste" de l'Éducation nationale

Sud Radio

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Transcript

00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.

00:04Vous avez la parole, vous êtes sur Sud Radio, merci, 0826-300-300.

00:08Olivier, bonjour Olivier.

00:10Bonjour Jean-Jacques, comment allez-vous ?

00:12Ça va très bien, tous mes voeux mon cher Olivier.

00:14Tous mes voeux, merci de m'accueillir.

00:16Ça me fait plaisir de vous avoir à l'antenne, évidemment Olivier.

00:18Vous êtes à Bordeaux, vous êtes musicien, je le rappelle.

00:21Olivier, Elisabeth Borne a dit hier, c'était sur BFM TV,

00:26elle a dit « pas besoin d'être spécialiste pour être ministre ».

00:30Elle est ministre de l'Éducation Nationale,

00:33pas besoin d'être spécialiste de l'Éducation Nationale.

00:35Qu'en pensez-vous ?

00:37Je pense qu'on demande à tous les professeurs qu'elle va rencontrer,

00:42on leur demande un diplôme, on leur demande de passer des concours

00:46pour être compétent à leur poste.

00:48Moi je suis très très choqué de cette formule.

00:51Enfin c'est pas nouveau, c'est le signe du gouvernement Macron.

00:55Il était venu en disant « je suis pas à droite, je suis pas à gauche, j'ai pas de programme ».

00:58Donc ces gens viennent en nous disant que c'est pas grave d'être incompétent.

01:02Moi je trouve ça scandaleux.

01:03C'est une insulte à tous les gens qui travaillent

01:05et qui, eux, par exemple, on leur refuse un poste

01:08parce qu'ils n'ont pas la compétence voulue, etc.

01:10Pourquoi elle serait compétente ?

01:12Si elle dit elle-même qu'elle n'est pas compétente,

01:14qu'est-ce qu'elle fout là ?

01:15Excusez-moi, mais on a vu ce qu'elle a fait en tant que Premier ministre.

01:17Elle a gouverné à coups de 49-3.

01:19On l'a vu récemment à Mayotte, tourner le dos

01:22à deux professeurs qui venaient lui parler de leur désespoir.

01:25Ces gens sont déconnectés.

01:28Excusez-moi, mais ils ne peuvent plus nous représenter.

01:31Ils sont illégitimes, ils sont déconnectés.

01:33Ils ont l'arrogance de nous dire qu'ils n'ont pas besoin d'être compétents

01:37pour s'occuper d'un ministère, en plus,

01:40où il y a un travail énorme à faire.

01:42L'éducation nationale, c'est quand même la formation des futurs citoyens de France.

01:46Je tiens à le rappeler.

01:48On a tendance à négliger ce que c'est que l'école.

01:50Mais l'école, depuis la Troisième République,

01:53a un rôle qui est extrêmement important.

01:57– Olivier, mais on va prendre un exemple inverse.

02:00Jean-Michel Blanquer, lui, connaissait parfaitement l'éducation nationale.

02:03Il a fait toute sa carrière dans l'éducation nationale.

02:06Était-il compétent ?

02:07– Alors, c'est un très bon exemple.

02:09Vous voyez bien que déjà, en ayant été toute sa carrière à l'éducation nationale,

02:13il était déjà lui-même incompétent.

02:14Comme quoi, il faut des compétences pour être ministre.

02:16Mais non, mais c'est vrai, mais c'est sérieux.

02:18Il ne suffit pas d'enseigner les maths pour devenir ministre.

02:20Il ne suffit pas d'être à la Banque Rothschild pour devenir président.

02:23On voit bien l'échec de ce fonctionnement-là.

02:26On a affaire à une oligarchie déconnectée

02:28qui s'accroche à ses privilèges, qui est prête à justifier n'importe quoi pour rester ministre.

02:32Mais moi, j'aurais honte à sa place de dire un truc pareil.

02:35J'aurais honte.

02:36– Bien. Alors, on va prendre, Olivier, on va prendre Laurent,

02:38qui est amériniac en Géronde.

02:40Bonjour, Laurent.

02:41– Bonjour.

02:42– Laurent.

02:43– Bon, moi, écoutez, je me passe un bon moment de rigolade, là, en écoutant Olivier.

02:49Parce qu'on est dans la caricature absolue de l'ultra-gauche.

02:53Le gouvernement Macron a tous les torts.

02:56Et puis, on met en exerce un petit peu tous les petits points.

03:01Maintenant, sur la compétence.

03:04– Oui.

03:05– Ministre, c'est un métier, effectivement.

03:09Faut-il être expert ? Ça aide.

03:11La compétence première d'un ministre, c'est savoir bien s'entourer,

03:14pouvoir prendre des décisions.

03:16Donc, ça, c'est déjà le premier point.

03:19Maintenant, c'est effectivement préférable qu'on connaît bien son sujet.

03:23– Oui.

03:24– Il n'y a aucun doute là-dessus.

03:26Maintenant, de là à tirer à boulet rouge sur des gens,

03:30en leur faisant des procès d'intention,

03:33alors qu'ils n'ont pas encore passé l'action,

03:38moi, c'est la caricature de la société actuelle.

03:42On aime bien tirer sur les gens qui ont le pouvoir.

03:45C'est comme ça.

03:46Pour reparler de M. Blanquer, avec sa réforme du bac et tout ça,

03:50on a vu que quelqu'un de compétent

03:51pouvait aussi prendre de mauvaises décisions.

03:53– D'accord, ça, c'est sûr.

03:55– Donc, pour le coup, la compétence, pour moi,

03:59c'est un peu comme un ministre, c'est un peu comme un grand manager.

04:03S'il sait bien s'entourer des bons conseils,

04:05c'est la capacité à prendre des décisions et à les assumer.

04:08– Vous n'êtes pas d'accord avec ça, Olivier ?

04:10Capacité, si on s'entoure bien, capacité à prendre des décisions et à les assumer.

04:16Olivier ?

04:18Olivier ?

04:19– Oui, oui, je vous entends, moi.

04:21– Vous n'êtes pas d'accord avec ça ?

04:23– Il dit la même chose que moi en disant que je suis l'ultra-gauche, en gros.

04:27Mais c'est drôle.

04:28Alors, il faudra dire quand même à cet auditeur que l'ultra-gauche,

04:32c'est le NPA, l'Utourrière, etc.

04:35Moi, je suis plutôt France Insoumise, donc ça a été déclaré par le Conseil d'État

04:42comme étant la gauche.

04:43Donc, le côté extrême-gauche, c'est caricatural, en fait.

04:46Peu importe.

04:47Revenons à nos moutons.

04:49Bien sûr que c'est important de s'entourer,

04:52mais on a vu que Mme Borne ne savait pas s'entourer

04:54quand elle était Premier ministre.

04:56Pourquoi elle s'entourerait bien ?

04:57Moi, je ne suis pas d'accord avec seulement l'entourage.

04:59Je trouve que c'est un petit peu facile à un moment donné.

05:01Je crois qu'il faut mettre les mains dans le cambouis

05:03et avoir les conseillers magiques tout autour.

05:06On a vu ce que ça a donné avec McKinsey et compagnie.

05:08Moi, je suis désolé.

05:09Ce n'est pas une mode de tirer à boulets rouges.

05:11On est à 3 000 milliards de dettes.

05:13On a un problème dans l'éducation nationale qui est sérieux.

05:15On a un pays qui part en sucette.

05:18Passez-moi l'expression.

05:19Donc non, ce n'est pas de la caricature.

05:21On a un vrai problème politique aujourd'hui.

05:23On met des gens incompétents.

05:24On fait les chaises tournantes.

05:26On nous remplace l'un par l'autre.

05:28– Bien, bien, je suis obligé de vous couper Olivier

05:30parce que le temps presse.

05:31J'ai huit heures dépassées.

05:34Olivier Laurent, merci à tous les deux.

05:36Et tous mes mots pour tous les deux, Laurent et Olivier.

05:38Il est 8 heures, vous êtes sur Sud Radio.

05:40Merci d'être avec nous et tout de suite.

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