Avec Fabien Verdier, maire de Châteaudun et Me Antoine Régley, avocat en droit routier
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00:00— Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
00:05— Le maire de Châteaudun est avec nous. Fabien Verdier, bonjour. — Bonjour.
00:09— Merci d'être avec nous. 7h36, hier matin, un car scolaire se renverse dans un champ tout près de Châteaudun sur la route de Jalan.
00:17C'est près du centre de détention de Châteaudun, je crois. — Oui, oui, c'est ça, et de l'aérodrome de Châteaudun.
00:23— Et de l'aérodrome de Châteaudun. Dans ce cas, des élèves de 3 lycées, 2 collèges et un CFA de la région.
00:3324 blessés. Malheureusement, une jeune fille, une adolescente de 15 ans a trouvé la mort dans l'accident.
00:40D'abord, est-ce que vous avez des nouvelles des blessés ? Comment vont-ils ?
00:45— Ça va. En tout cas, physiquement, hier, à 18 h, je suis retourné à l'hôpital en tant que président du conseil de surveillance.
00:50Et il n'en restait plus qu'une. Mais moralement, c'est beaucoup plus dur. — Bah évidemment que moralement, c'est beaucoup plus dur.
00:57Elles ont vu en plus la mort de leurs camarades. — Un car Rémy. Rémy, c'est un car géré par la région, c'est ça ?
01:06— Oui. Oui, c'est ça. — C'est ça, oui. Géré par la région. C'est donc la région qui gère l'embauche des conducteurs.
01:14— C'est ça. Avec une société, il y a une sous-traitance avec une société derrière.
01:18— Sous-traitance avec une société derrière. Bien. Nous verrons en quête ouverte, en quête judiciaire ouverte pour homicide et blessures involontaires,
01:27nous verrons dans quelle mesure la responsabilité de la région peut-être, de l'entreprise. Et évidemment, la responsabilité individuelle
01:35du conducteur est engagée. Apparemment, il était sous drogue, sous stupéfiant.
01:47— C'est ce qu'on entend. Un test salivaire a été fait. Mais on dit aussi que quand on prend de la cortisone ou des médicaments
01:52quelques jours avant, les tests peuvent être également positifs. — Bien. 26 ans, le conducteur. — Oui, 26 ans, oui.
02:01— 26 ans. Ça paraît jeune, 26 ans. Et pourtant, il était confirmé ou pas ?
02:10— Oui, on dit qu'il était confirmé. C'était la ligne 32BL venant d'Orgère. Moi, je le dis souvent, on vient d'assez loin,
02:16dans nos campagnes, 30, 40 km à l'est de Châteaudun pour venir au lycée. On a 3 lycées à Châteaudun.
02:22Il y a 4 000 jeunes qui descendent chaque jour à la gare routière. Et c'est surtout ça que je veux dire.
02:27C'est qu'on a un poil de centralité. On est une ville sous préfecture. Et ça vient de loin, de l'est, de l'ouest, du sud, etc.,
02:34même du département voisin, parce que tu peux aller au collège à Pathé, dans le Noiré, et venir au lycée Émile Zola à Châteaudun
02:40quand tu es près d'Orgère-Rimbaud. — Oui. Routes dangereuses ou pas, Fabien Verdier ?
02:47— À cette portion-là, sur quelques centaines de mètres, la RD 927, oui, est dangereuse. Il avait beaucoup plu aussi
02:53ces derniers jours. Les chaussées étaient trempées, et surtout la terre à droite adjacent à la route l'était également.
03:00Donc cette question de la route dangereuse peut se poser également. En tout cas, il faut la solutionner.
03:05Comme à d'autres endroits à Châteaudun où on le dit, routes de bois au sud, près de deux autres lycées, Nermon et Paulsen,
03:10pour pas que notre drame survienne, il faut sécuriser cela. La ville de Châteaudun, nous le demandons depuis 2 mois.
03:16— Le ministre des Transports annonce saisir le BEA, qui analysera l'état du véhicule, la dangerosité de la zone, de la route, justement,
03:24et les conditions de prise de service du conducteur. Des contrôles de plus en plus importants allaient être menés.
03:31Contrôle sur les chauffeurs au niveau des stups effiants. Mais c'est bien difficile de contrôler tous les matins et tous les soirs
03:38les conducteurs de ces bus scolaires. — Oui, tout à fait. Oui, tout à fait. C'est un vrai sujet.
03:45Mais comment dire ? Nous, on est en deuil. Il faut penser aux familles. Il faut respecter le deuil de sa famille et ses jeunes.
03:52Moi, je les ai vus à Zola, ceux qui étaient dans la même classe que la jeune fille étaient immensément troublés hier.
03:57Et les parents, également. J'ai vu des parents en pleurs. — Non, non, j'imagine. Vous avez rencontré les parents, Fabien Verdier.
04:03— Oui, les parents un peu à l'hôpital et puis aussi au lycée. Mais Zola, certains qui venaient chercher vers 15 h, 16 h leurs enfants
04:09face à ce drame et à la suite de ce drame. — Merci, Fabien Verdier, maire de Châteaudun. Merci beaucoup.
04:15Maître Antoine Réglé est avocat en droit routier. Bonjour, maître. — Bonjour, Jean-Jacques.
04:20— Je regardais les chiffres de la prévention routière. Enfin les chiffres même pas de la prévention routière,
04:25les chiffres des morts sur les routes la saison. L'année dernière, 3 590 morts sur les routes de France.
04:33En 2024, France métropolitaine. Je précise 18 000 morts en 1972. Je voudrais toujours rappeler ce chiffre.
04:4018 000 morts en 1972, 3 190 en 2024. On a fait d'énormes progrès. Pourtant, ça stagne. 20% des accidents mortels
04:49dus à la présence de stupéfiants. Et ça, c'est en augmentation, maître Réglé. — Oui, c'est un fléau.
04:57On en entend parler, que ce soit la consommation de stupéfiants, la vente et la circulation de stupéfiants.
05:02C'est un fléau. Il faut évidemment multiplier les contrôles. Il faut faire de la prévention. Mais il faut, je crois,
05:07parce que l'actualité nous le montre, qu'on fasse un effort particulier sur les personnes qui conduisent nos enfants.
05:11Vous disiez à l'instant que c'est difficile de dépister tous les jours ces gens-là. Moi, je me fiche que ce soit difficile.
05:18On transige pas avec la vie de nos mômes. — Alors comment peut-on tous les jours, justement, dépister la prise de stupéfiants ?
05:26— Un dépistage de stupéfiants, ça, l'hiver, ça va extrêmement vite. Ça coûte pas très cher. Et donc l'employeur,
05:33comme c'est déjà fait dans ce cas-là toutes les semaines ou tous les mois, peut soumettre – et la loi lui autorise –
05:39son employé un dépistage. Là, le matin, il gratte dans sa joue. Il est positif. Il reste taqué. Il est négatif. Il peut rouler.
05:48C'est simple. Ça coûte un peu. Mais en même temps, la vie de nos enfants n'est pas négociable.
05:53— Comment sont embauchés et dans quelles conditions les conducteurs de bus scolaires ?
06:00— Bon, ça, il faut le demander aux collectivités, aux entreprises. Moi, ce que j'espère, c'est que d'abord,
06:06le casier judiciaire de ces gens-là est vérifié. C'est une proposition que je fais au-delà des dépistages systématiques.
06:11C'est que les personnes qui sont employées pour conduire nos mômes aient un casier judiciaire absolument vierge,
06:16et en tout cas vierge de tout délit routier ou de toute condamnation en relation avec l'alcool ou les stupéfiants.
06:21Et j'espère aussi que l'on va créer de manière pragmatique une peine complémentaire pour les délits routiers consistant à dire
06:29« Vous ne conduirez plus, ou en tout cas sur un nombre d'années important, d'enfants ou de mineurs ».
06:34Ça, c'est être extrêmement pragmatique. Ça fait des semaines qu'on nous parle de l'homicide routier qui est une loi
06:41qui ne crée rien et qui ne prévient rien. Là, on a des dépistages systématiques à faire.
06:46On a depuis hier le protoxyde d'azote qui est aussi interdit à la consommation et qui fait des dégâts très importants.
06:53C'est pragmatique. Il faut qu'on aille sur beaucoup plus de pragmatisme et qu'on lâche le dogmatisme
06:58de nos ministres de l'Intérieur et de la Justice qui parlent beaucoup mais qui font peu.
07:03— Bien. Maître Antoine Réglet, des contrôles systématiques évidents. Ça paraît évident. Ça paraît évident.
07:09J'interrogerai prochainement le ministre des Transports, Philippe Tabarro, et je lui poserai la question.