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00:00Générique
00:0520h, 21h, Les Informés, Agathe Lambret, Jean-Rémi Baudot.
00:10Bonsoir à tous, bienvenue dans Les Informés du soir.
00:12Retrouvons rendez-vous de décrétage et de débat autour de l'actualité.
00:16Rendez-vous à suivre évidemment tous les soirs sur France Info, la radio et le Canal 27.
00:20Bonsoir Agathe Lambret.
00:21Bonsoir.
00:22On parle de quoi ce soir ?
00:23François Bayrou contraint de s'expliquer sur sa présence hier à Pau,
00:26alors qu'à Paris se tenait une réunion de crise pour Mayotte.
00:29Est-ce la première faute politique du nouveau Premier ministre ?
00:33L'épisode laissera-t-il des traces ?
00:35Emmanuel Macron, lui, se rendra jeudi sur l'île dévastée, fait savoir l'Elysée ce soir.
00:41La gestion de crise de l'exécutif est-elle à la hauteur des enjeux ?
00:45Nous poserons la question à la députée de Mayotte, Estelle Youssoupha, qui vient d'arriver sur place.
00:50Enfin, c'est toujours un gouvernement démissionnaire qui gère cette crise,
00:55mais François Bayrou doit rencontrer ce soir, pour la deuxième fois de la journée,
01:00le président de la République, justement pour parler de la nouvelle équipe.
01:04L'annonce est-elle imminente ? A quoi ressemblera le nouveau gouvernement ?
01:08Alors, à quoi ressemble notre équipe du soir ?
01:10Pour en parler, les informés ce soir, Sylvie-Pierre Brossolette, éditorialiste au Point,
01:14Christophe-Jacques Hubisin, directeur de la rédaction à Des Echos,
01:17Laurent Mouloud, rédacteur en chef à l'Humanité,
01:19et Mickaël Darmon, éditorialiste à i24 News.
01:22Merci à tous d'être là.
01:23Les informés, c'est parti !
01:27En l'absence d'une nouvelle équipe gouvernementale,
01:30Agathe François Bayrou répondait seule à ses premières questions au gouvernement aujourd'hui.
01:34Oui, et une séance parasitée, alors que le nouveau Premier ministre
01:37est sous le feu des critiques après son déplacement à Pau,
01:40hier, en pleine crise mahoraise.
01:42Un déplacement en Falcon pour présider un conseil municipal de la ville
01:47dont il entend rester maire.
01:49Visite que lui reprochent les oppositions,
01:51mais pas seulement.
01:52Écoutez, la présidente macroniste de l'Assemblée nationale,
01:55Yael Broun-Pivet, c'était ce matin sur France Info.
01:58Face à une telle catastrophe qui n'est pas arrivée sur le territoire national
02:02depuis des décennies, il est important d'être aux côtés de ces populations
02:06et j'aurais effectivement préféré que le Premier ministre,
02:09au lieu de prendre un avion pour Pau, prenne un avion pour Mamoudzou.
02:12Je pense que dans ce type de circonstances,
02:14il faut être à 100% mobilisé sur la gestion de la crise.
02:18Pour ses premières questions au gouvernement,
02:21François Bayrou, critiqué, a donc dû s'expliquer.
02:25Dans l'hémicycle, écoutez la réponse.
02:28J'étais à la réunion de crise avec le président de la République.
02:32J'y ai participé de la première à la dernière minute.
02:36Simplement, j'y ai participé par visio,
02:39comme le ministre de l'Intérieur y a participé par visio
02:43depuis l'île de la Réunion.
02:46Parce que je suis obligé de vous dire que Pau, c'est en France.
02:51Si j'avais été dans une mairie du 7e arrondissement
02:56ou la mairie de Neuilly, vous auriez considéré, Madame,
03:00que c'était très bien.
03:02Pau, c'est la France, précieuse François Bayrou.
03:05Est-ce que c'est pertinent ? Est-ce que c'est la bonne défense ?
03:08Première faute politique du nouveau Premier ministre ou faux procès ?
03:13Est-ce que François Bayrou a raté ses débuts à Matignon ?
03:16Sylvie Père-Brossolette, je vous ai senti un tout petit peu perplexe
03:19en écoutant le Premier ministre.
03:21Est-ce que, selon vous, c'est une première faute politique ou un faux procès ?
03:25Je n'aime pas beaucoup les effets de meute.
03:27Et c'est vrai que tout le monde tombe sur Bayrou
03:29et lui reproche sans doute qu'il y ait quand même une erreur.
03:32Ça serait à refaire, je pense qu'il ne le referait pas,
03:35de ne pas décaler ce conseil municipal de Pau
03:38et d'y avoir été en plein drame de maillot.
03:42Ça correspond à la personnalité de Bayrou qui est un peu à l'ancienne.
03:46Donc on n'aime pas se laisser bousculer ni par les événements,
03:49ni par les médias, ni par la dictature de l'image.
03:53Et c'est vrai que d'être présent à la réunion en présentiel et pas en visio
04:00aurait pu lui permettre de mieux peut-être affirmer
04:03à quel point il était à la tâche pour essayer de soulager
04:08les malheureuses victimes du drame de maillot.
04:12Mais c'est du Bayrou pur et il a été déstabilisé par la situation
04:18parce qu'il est arrivé en pensant, comme il a dit,
04:21devoir gravir l'Himalaya et puis s'est retrouvé devant un tsunami.
04:24Alors complètement en porte à faux, il n'était pas préparé,
04:28il croyait pouvoir prendre un petit peu son temps
04:30et là il a été bousculé, il a fait sans doute une erreur, c'est dommage.
04:34Mais néanmoins, ce n'est pas le perdre de l'année.
04:36François Bayrou, il a de l'expérience, beaucoup d'expérience.
04:39Christophe Jacques Tubisin, encore une fois, on se demande pourquoi
04:42est-ce qu'il a fait ce qui semble être quand même une erreur assez basique.
04:45Au fond la question c'est est-ce qu'un Premier ministre peut être en télétravail ?
04:48C'est ça en fait la question qu'on pose ce soir.
04:50C'est la question aux échos.
04:51Non mais c'est vrai. Après il a répondu qu'il était en visio, il était en France.
04:54Non mais c'est vrai, je pense que ce que dit Sylvie est très exact,
04:57c'est la politique à l'ancienne.
04:58Effectivement aujourd'hui on est dans une société, société médiatique,
05:02on peut le critiquer ou pas, qui exige effectivement du spectacle,
05:06c'est-à-dire d'être tout de suite sur le lieu où se passe l'événement,
05:09de montrer de l'empathie, ce qui est sans doute très bien.
05:11Mais je pense qu'effectivement ça fait très longtemps
05:13qu'il n'a pas mis les mains dans le cambouis d'un gouvernement
05:17et je pense qu'il a un peu raté la marche.
05:20Il a raté la marche et en plus comme on l'a vu avec la présidente de l'Assemblée nationale,
05:24même le socle commun, même ceux qui devraient le soutenir
05:27et réparer ses erreurs l'enfoncent.
05:31C'est très compliqué.
05:32L'Himalaya, c'est avec un sac à dos de 40 kilos sur le dos qu'il va devoir le gravir.
05:37Laurent Molloud.
05:38J'ai trouvé la séquence un peu gaguesque, moi, du terme.
05:41Parce que pour un Premier ministre qui déplore la déconnexion des élus,
05:46je pense qu'il est apparu sacrément déconnecté lui, en tout cas, de son rôle tout simplement.
05:51Parce qu'il ne s'est pas seulement rendu à peau,
05:53il y a été aussi à peau pour faire des déclarations,
05:55pour affirmer la question sur la question,
05:58en essayant d'ouvrir ce débat à un moment totalement incongru,
06:01totalement inapproprié dans son rôle de Premier ministre.
06:06C'est vrai que vous disiez tout à l'heure, c'est un peu à l'ancienne,
06:10c'est un peu la politique à l'ancienne.
06:12C'est d'autant plus à l'ancienne que ça renforce encore le côté un petit peu choquant.
06:16C'est qu'on est face à un cyclone à Mayotte,
06:20où les raisons climatiques et la question climatique
06:23se posent en arrière-plan de cette catastrophe.
06:26Et lui se rend en jet privé à jet personnel,
06:29dont on sait toutes les polémiques qu'il y a autour...
06:31Un jet de l'État.
06:32Un jet de l'État, mais dont on sait...
06:33Qui appartient à l'armée.
06:34Voilà, qui appartient à l'armée, mais dont on sait toutes les polémiques
06:36qu'il y a autour de la consommation de kérosène
06:38et le coût carbone de ce genre de déplacement,
06:40quand ils ne sont pas indispensables.
06:42Et là, excusez-moi, mais présider un conseil municipal à peau,
06:46ça n'a rien d'indispensable dans la séquence.
06:48Je pense que c'est quand même une erreur assez redoutable pour lui.
06:51Mais Michel Darmandir, peau c'est en France, comme si c'était le sujet.
06:54Là, pour le coup, c'est totalement hors-sujet comme explication.
06:57Alors, c'est à la fois, évidemment, un argument de défense vis-à-vis de la polémique,
07:02mais je trouve que ça a aussi une forme de signification.
07:05François Bayrou est celui qui, c'était son métier jusqu'il y a quelques jours,
07:09passait son temps à lire toutes les analyses, toutes les études,
07:13sur l'état de la France, sur l'état des fractures françaises.
07:17Et de ce point de vue-là, il a en tête le fait qu'effectivement,
07:20et sa réponse n'est pas dénuée d'intérêt,
07:22en disant qu'il y a quand même un problème vis-à-vis de la déconnexion entre les territoires,
07:27entre la défiance avec la région capitale et les sphères sachantes,
07:32et les territoires qui se sentent totalement abandonnés,
07:34d'où la défiance qui n'arrête pas de monter.
07:36La dernière livraison de fractures françaises le démontre également.
07:39Donc, il a voulu montrer qu'il restait en connexion avec cette démarche-là,
07:43pour dire qu'on ne vous oublie pas,
07:45et parce que je suis arrivé à Matignon, personnellement, je ne vous oublie pas.
07:49C'est vrai que, je vous concède, je pense que pour le conseil municipal,
07:53il aurait pu le faire en visio depuis Paris,
07:56ce qui aurait donné effectivement un message en disant
07:58je reste mobilisé à Paris parce qu'il y a un énorme événement,
08:02mais je suis avec vous également par la technologie
08:05et par effectivement le télétravail qui est maintenant très très très répandu.
08:09Et concernant, on y reviendra, mais juste un dernier mot,
08:12concernant sa présence à Mayotte,
08:14toutes les personnes, tous les services de l'état,
08:17les services de police qui ont accueilli des hautes personnalités en plein événement,
08:22vous disent ça nous gêne plus qu'autre chose.
08:24Vous imaginez l'arrivée d'un Premier ministre, d'un Président de la République,
08:28dans ce genre de circonstances, il faut mobiliser encore plus de policiers,
08:31encore plus de services de sécurité, tout simplement parce qu'ils sont là.
08:34Et c'est autant de personnes qui sont moins à l'attache.
08:37Donc de ce point de vue-là, je pense que les têtes de l'exécutif
08:39n'ont rien à faire dans ces jours-ci, sur place,
08:43parce que l'enjeu c'est tous les services de l'état qui doivent fonctionner.
08:46En tout cas, c'est difficilement...
08:47Sur le...
08:48Non, je voulais vraiment dire ce que disait Laurent Mouloud,
08:51qui parlait de François Bayrou, qui n'avait pas venu venir à la crise,
08:54il s'attendait à un Everest et il se retrouverait confronté,
08:57ou c'était vous qui le disiez, pardon, Sylvie Vervancelette.
09:00Et bien justement, je rebondis là-dessus, c'est vrai que c'est d'autant plus étonnant
09:03que François Bayrou est un politique extrêmement madré, expérimenté,
09:06et il prétendait être l'homme de la situation,
09:09l'homme qui allait dans cette situation politique inextricable, impossible,
09:13résoudre la crise.
09:15Il prétendait quand même qu'il pouvait se placer à ce niveau-là.
09:19Et il est à peine arrivé qu'il n'a même pas le recul nécessaire
09:22pour comprendre que la crise que l'on vit est absolument majeure, énorme,
09:28et que ne serait-ce que par respect, par considération pour les Mahorais.
09:32Je rappelle qu'Emmanuel Macron a quand même décrété un deuil national.
09:36On est dans une période de deuil national.
09:38Il y a des centaines, voire des milliers de morts.
09:40Son petit conseil municipal à Pau, qui donne l'impression qu'il ne pense qu'à son avenir
09:45et qu'à l'après-matignon, en assurant son maintien à sa mairie de Pau,
09:49ne pouvait pas atteindre.
09:50Effectivement, je trouve que la polémique, dire qu'il aurait dû aller à Mayotte,
09:53ça je pense que non.
09:55Le ministre de l'Intérieur était le ministre des Outre-mer,
09:57on n'avait pas besoin de la présence du Premier ministre en plus sur place.
10:00En revanche, juste par respect peut-être, il aurait dû s'abstenir de se rendre à Pau
10:05et de donner le sentiment que sa situation personnelle et son cas à Pau
10:09étaient plus importants que les enjeux de la France, parce que Mayotte, c'est la France.
10:13Et je trouve, enfin, juste pour terminer, que quand il dit « Pau, c'est la France »,
10:17comme si c'était ça le sujet, alors que justement, ce qu'on lui reproche,
10:20c'est de ne pas avoir perçu, peut-être lui, que Mayotte, c'était la France.
10:24Et ce que disait François-Xavier Bellamy tout à l'heure à 18h30,
10:27qui était interrogé sur France Info, il n'a pas voulu l'accabler.
10:30Mais il a dit que, en fait, dans cette crise, ce que l'on voyait,
10:33c'était aussi que peut-être parce qu'elle se passait à Mayotte,
10:36que les responsabilités, les comportements en France
10:39n'étaient pas à la hauteur des enjeux, que tout le monde ne percevait pas
10:42que si Mayotte, c'était la France, il fallait peut-être se comporter autrement.
10:45Oui, comme François Bayrou.
10:47Et si vraiment François le têtue, il n'a pas voulu admettre qu'il avait tort.
10:50D'ailleurs, comme la plupart des hommes politiques,
10:52ils n'admettent jamais d'avoir fait une erreur.
10:54Mais alors, il a rajouté, effectivement, une erreur dans l'erreur
10:56en parlant de l'affaire du cumul.
10:58Parce qu'il a voulu justifier sa présence à Pau en disant, d'ailleurs,
11:02« Moi, je suis pour le retour du cumul.
11:04On a tous fait une erreur collective en pensant que c'était bien
11:08de voter le non-cumul.
11:10C'est une erreur, ça a éloigné les élus du terrain.
11:14Et il faut remettre ce sujet sur le tapis. »
11:16C'était un peu surréaliste.
11:18C'était déjà lunaire de le voir à Pau, mais parler du cumul
11:21et en disant que lui-même s'appliquerait le cumul,
11:23qui est légal, d'ailleurs, dans le cas d'un ministre ou d'un Premier ministre.
11:26Mais enfin, c'est vrai que c'est un peu surréaliste
11:29de penser qu'il cumulera ses deux fonctions.
11:31Et là, c'est décalé dans le temps, surtout qu'il le sait très bien,
11:35cette mesure est très impopulaire.
11:37La plupart des Français, 95% des Français,
11:40pensent que le cumul des fonctions, c'est le cumul des indemnités
11:43et pas du tout le fait que les élus se rapprochent d'eux sur le terrain.
11:46Donc, ils sont contre.
11:48Et c'est quelque chose qui va contre le peuple
11:52qu'il voudrait tellement rapprocher de lui.
11:55Donc, c'est un peu incompréhensible.
11:56– Bon, Sylvie-Pierre Brossolette, les informés.
11:58On se retrouve dans un instant.
11:59On va juste faire un tour de l'actualité.
12:00Il est 20h15, l'heure du fil info d'Emmanuel Langlois.
12:03– Les choses se précisent.
12:05Après une première entrevue ce matin,
12:07François Bayrou rencontrera à nouveau dans la soirée Emmanuel Macron
12:10en vue de former un gouvernement.
12:12Le nouveau Premier ministre qui poursuivra demain
12:15ses consultations des marières.
12:16Il recevra notamment Éric Ciotti, le président de l'Union des droites.
12:21Trois jours après le passage dévastateur et meurtrier du cyclone Chido,
12:25Emmanuel Macron lui se rendra après-demain jeudi à Mayotte
12:29où un couvre-feu a été instauré dès ce soir de 22h jusqu'à 4h du matin.
12:33Les autorités veulent ainsi éviter les pillages dans l'archipel meurtri.
12:37Un escadron de gendarmerie a été déployé
12:40pour renforcer la sécurisation sur place.
12:43Un nouveau bilan ce soir toujours provisoire
12:45fourni par le ministère de l'Intérieur
12:47fait état désormais de 22 morts et près de 1400 blessés.
12:52À l'étranger, le balai diplomatique se poursuit en Syrie.
12:55La France dont le drapeau flotte désormais sur l'ambassade fermée en 2012.
12:59Mais aussi l'Allemagne, le Royaume-Uni et l'ONU ont envoyé des émissaires
13:03afin de nouer des contacts avec les nouvelles autorités de transition
13:07dominées par des islamistes radicaux
13:09qui appellent ce soir à l'Occident
13:11à les retirer de la liste des organisations terroristes.
13:14Le groupe HTS qui a pris le pouvoir en Syrie
13:17annonce aussi qu'il va dissoudre sa branche armée.
13:22France Info.
13:2420h, 21h.
13:26Les informés.
13:28Agathe Lambret.
13:29Jean-Rémi Baudot.
13:30Retour sur le plateau des informés
13:32avec Christophe Jacubisin de la rédaction des Echos
13:35Laurent Mouleau de l'Humanité
13:37Mickaël Dermandy 24 News
13:38et Sylvie-Pierre Brossolette du Point.
13:40On parlait il y a quelques instants
13:42des questions qui sont liées à François Bayrou
13:46autour de la question de sa gestion de Mayotte
13:49mais Mayotte c'est avant tout une catastrophe humanitaire
13:52une catastrophe naturelle
13:54et en pleine polémique autour de ce Premier ministre
13:57qui s'est un petit peu pris les pieds dans le tapis
14:00le Président a annoncé qu'il allait se rendre à Mayotte.
14:03Emmanuel Macron sera sur place jeudi
14:05il y a une heure environ à l'Elysée
14:08le Président devait se rendre à Bruxelles
14:10pour un conseil européen
14:12il ira donc à Mayotte
14:14l'exécutif veut afficher sa mobilisation
14:17Bonsoir Estelle Youssoupha
14:23Estelle Youssoupha je ne sais pas si vous m'entendez
14:25si vous êtes bien avec nous
14:28Bonsoir, bonsoir les informés
14:30Vous êtes là
14:31aucun problème
14:32je précise que vous êtes en duplex de Mayotte
14:35vous venez d'arriver sur place
14:37et la liaison n'est pas forcément très simple
14:39vous êtes députée Lyotte de Mayotte
14:42je disais à l'instant que le Président serait sur place jeudi
14:45Qu'est-ce que vous attendez de la visite du chef de l'État ?
14:49Je pense que c'est une visite qui est importante
14:51pour venir se rendre compte par lui-même
14:54de la gravité de la situation
14:57venir à la rencontre des Mahoraises et des Mahorais
15:00pour incarner le soutien de la nation
15:03c'est important
15:05et pouvoir mieux appréhender la situation
15:07pour l'aide immédiate
15:08mais aussi et surtout pour la reconstruction
15:11puisque l'ampleur des destructions est à peine imaginable
15:1490% des bâtiments publics
15:19des bâtiments en dur, des maisons privées
15:21c'est les bidonvilles qui ont été rasées complètement
15:27et donc je pense que pour reconstruire Mayotte
15:31il faut être sur les terrains
15:34pour avoir conscience de l'ampleur du travail qui nous attend
15:38Estelle Youssoupha, je rappelle que vous êtes députée de Mayotte
15:41vous êtes arrivée sur l'île il y a quelques heures
15:43est-ce que ce que vous avez vu depuis quelques heures
15:46dans la gestion de la crise
15:48est-ce que c'est à la hauteur selon vous ?
15:51Je suis arrivée lundi soir après le ministre Retailleau
15:57et effectivement il faut comprendre que Mayotte est quasiment triplement isolée
16:06c'est-à-dire qu'il faut partir de Paris pour aller jusqu'à La Réunion
16:10et ensuite de La Réunion aller jusqu'à Mayotte
16:12qui prend environ 4 heures en avion militaire
16:15et ensuite arriver à Mayotte il faut partir de la Petite-Terre
16:19pour aller en Grande-Terre où se concentre la majorité de la population
16:22imaginez que c'est un cauchemar logistique
16:25très très très compliqué puisqu'il y a la double insularité
16:29et effectivement on voit les efforts des services de l'État
16:33le périple que ça a été pour moi de venir
16:36j'ai quasiment mis 24 heures
16:39ils habitent dans la capitale qui n'est pas très loin de la Petite-Terre
16:43donc pour le ministre Retailleau par exemple
16:47qui habite dans le sud de l'île
16:49il a mis encore plusieurs heures avant d'arriver chez lui
16:52les trois quarts de l'île sont encore coupés de toute communication
16:57c'est très compliqué
16:59ce soir je fais ce téléphone à la bougie
17:06mais j'ai une petite victoire
17:08on a un filet d'eau au robinet
17:11et donc on se réjouit
17:13on est vivant
17:15on a perdu notre toit
17:17mais on est vivant
17:19et le sujet c'est de ramener l'eau, l'électricité, la nourriture
17:23parce que les réserves qui ont été faites vendredi commencent à manquer
17:27ça c'est pour le court terme Estelle Youssoupha
17:31Effectivement, quelles sont les priorités à court terme selon vous
17:34mais aussi à moyen-long terme
17:37comment l'Etat devra reconstruire ?
17:40est-ce qu'il y a des choses qu'il faut faire différemment ?
17:43Je pense que cette tragédie est quand même pour Mayotte
17:47peut-être la tragique opportunité de pouvoir se construire
17:53un administré qui m'a dit
17:56Estelle, on ne va pas se reconstruire
17:58tout court puisqu'on est largement sous-doté
18:01avec des infrastructures qui étaient en sous-capacité
18:05par rapport aux besoins de la population
18:07on avait déjà, je le rappelle, des graves problèmes d'eau
18:10avant le cyclone
18:11on était déjà un désert sanitaire avant le cyclone
18:14il n'y avait qu'un seul hôpital pour un demi-million d'habitants
18:18avec une dizaine de médecins dans tout l'hôpital
18:23on est un territoire qui était totalement en crise
18:28multi-crise depuis de nombreuses années
18:31et nous on a l'espoir qu'on arrive à se reconstruire
18:34parce qu'on ne peut que se reconstruire
18:36mais mieux, de manière cohérente, durable, ambitieuse
18:42qu'il soit à la hauteur de nos besoins
18:44et là quand on est en train de voir que les bidonvilles
18:47commencent à être reconstruits
18:49avec les bandes qui pillent les maisons
18:52pour aller reconstruire les bidonvilles
18:54alors que ce sont des cimetières à ciel ouvert
18:56on est inquiet de l'inertie de l'Etat face à ça
19:00il faut comprendre quand même que le drame
19:02qui s'est joué dans les bidonvilles
19:04était largement prévisible
19:07moi j'ai alerté tant et plus
19:09et en fait de voir que là au lendemain de ce drame
19:12on laisse faire pour reconstruire les bidonvilles
19:15c'est une très très forte angoisse dans la population
19:20beaucoup de personnes m'ont interpellé à ce sujet
19:23les élus aussi ont interpellé le ministre de l'Intérieur
19:26donc nous on a besoin de reconstruire Mayotte
19:28une Mayotte qui soit résiliente aux changements climatiques
19:32puisqu'on comprend qu'on aura d'autres incidents
19:34qui soient résilientes aux séismes
19:38puisque vous savez qu'on a un volcan
19:40qui est en train de pousser dans notre lagon
19:42et puis une Mayotte qui puisse offrir un avenir à ses habitants
19:48parce que là les mois qui viennent ça va être quand même l'exode
19:51de beaucoup de fonctionnaires qui ont tout perdu
19:54et alors que ce sont eux qui doivent construire le département avec nous
19:57donc on va vivre une période de tous les dangers
19:59mais je pense qu'un plan Marshall
20:01mais qui soit vraiment cohérent et bien réfléchi
20:04à l'écoute des Mahoraises et des Mahorais
20:06nous permettra de sortir peut-être mieux de cette tragédie
20:10Estelle Youssoufa, députée de Mayotte
20:12vous restez avec nous quelques instants
20:14je vais juste me tourner vers Christophe Jacques-Cubizine
20:16Estelle Youssoufa parlait à l'instant
20:18de la nécessité en réalité d'un plan Marshall
20:21et c'est vrai que quand on connaît un peu le dossier de Mayotte
20:23on sait qu'il y a eu des investissements
20:25mais que la situation est tellement complexe
20:27notamment d'un point de vue migratoire
20:29d'un point de vue sanitaire
20:30notamment d'un point de vue géographique
20:32que cet argent il est aussi compliqué à mettre en place en réalité
20:36Je pense qu'on a un tournant pour Mayotte
20:38et pour la République en fait
20:39parce que c'est vrai qu'il faut rappeler l'histoire de Mayotte
20:41qui dans l'archival des Comores était la seule des quatre îles
20:44qui a souhaité le rattachement à la France en 1974
20:47alors que les Comores dans leur ensemble avaient voté pour l'indépendance
20:50d'ailleurs il y a encore un conflit juridique avec les Comores
20:53qui n'acceptent pas qu'on ait pris cette île séparément
20:55et qu'on ait pris les 63% de volonté de rester français
20:58comme un suffrage à part
21:00il faut rappeler cette histoire
21:01parce que c'est un territoire qui est très loin
21:03c'est devenu un département
21:04c'est un département qui effectivement
21:06c'est intéressant ce que disait la députée
21:08parce que outre les problèmes politiques, historiques
21:10le fait que la République doit s'engager
21:12aux côtés des Comoriens, de nos compatriotes
21:15pour reconstruire l'île
21:16des Mahorais
21:17des Mahorais pardon
21:18il y a aussi évidemment l'idée de ce réchauffement climatique
21:23qui va particulièrement frapper ces territoires
21:26et notamment effectivement Mayotte
21:28donc je pense que c'est un dossier politique
21:31républicain extrêmement important
21:33il faut reconstruire Mayotte
21:34il faut mettre des moyens
21:35il faut montrer que la République était à la hauteur
21:37de la volonté de nos compatriotes
21:40de rester français il y a maintenant 50 ans
21:43et c'est vraiment important
21:44et il y a aussi ce problème migratoire
21:46qu'il ne faut pas non plus négliger
21:47parce que 30% des résidents là-bas
21:50sont des immigrants
21:52souvent en situation
21:53toujours d'ailleurs en situation irrégulière
21:56parce que ce sont des Comoriens
21:57qui viennent sur l'île effectivement française
22:00qui s'est plus développée que les Comores
22:03donc on est au cœur de multiples sujets
22:06et évidemment dont l'aspect climatique
22:09qui sont passionnants
22:11et vraiment on ne doit pas faire les choses à moitié
22:13on doit reconstruire Mayotte
22:15et la République doit être à côté de nos compatriotes
22:17mais il faut qu'il y ait un volontarisme politique
22:19très très fort
22:20et c'est vrai que tant qu'on n'aura pas réglé
22:23le problème migratoire
22:25c'est un peu, chaque fois qu'on fait des investissements
22:28c'est un peu le tournoi d'Eden
22:29c'est horrible à dire
22:30mais il faut vraiment faire un effort pour Mayotte
22:33où il y a 80% des gens
22:36qui vivent en dessous du seuil de pauvreté
22:38c'est abominable
22:39mais Mayotte va quand même encore un peu mieux
22:42ou moins mal
22:43que les îles environnantes
22:45qui évidemment viennent dans l'espoir
22:47d'avoir un sort meilleur à Mayotte
22:49et du coup ça trombose tous les services publics
22:53et tous les progrès qu'on peut réaliser
22:54que ce soit à l'école, à l'hôpital
22:56il y a trop de monde
22:58et on n'arrive plus à suivre
22:59alors c'est sûr qu'il faut investir
23:01c'est sûr qu'il faut reconstruire Mayotte
23:02sur des meilleures bases
23:03ne pas laisser ces bidonvilles immondes
23:05abriter les gens
23:07mais il faut aussi régler un certain nombre de problèmes
23:09qui sont la cause du mal-être de cette île
23:12Estelle Youssoupha, Bruno Retailleau
23:14le ministre de l'Intérieur qui était sur place
23:16a suscité la polémique à gauche
23:18après avoir publié ce message sur X
23:21je vous en cite un extrait
23:23on ne pourra pas reconstruire Mayotte
23:24sans traiter avec la plus grande détermination
23:26la question migratoire
23:28Mayotte est le symbole de la dérive
23:31que les gouvernements ont laissé s'installer
23:33sur cette question
23:35il faudra légiférer pour qu'à Mayotte
23:37comme partout sur le territoire national
23:39la France reprenne le contrôle de son immigration
23:41est-ce que ces propos vous choquent ?
23:45Moi je voudrais juste remettre
23:47l'église et la mosquée au milieu du village
23:49Mayotte est française depuis 1841
23:53contrairement à ce qu'a expliqué monsieur
23:55nous n'avons pas demandé notre rattachement
23:57en 1974 nous avons voté massivement
23:59pour rester français
24:01et nous nous sommes battus
24:03pour devenir un département
24:05c'est-à-dire maintenir notre ancrage
24:07dans la république
24:09j'entends bien que nous sommes loin de Paris
24:11peu d'entre vous
24:13nos compatriotes sauraient nous situer
24:15sur une carte
24:17mais on s'est quand même battus
24:19on a versé notre sang pour rester français
24:21on paye nos impôts
24:23on n'a pas la sécurité sociale
24:25on n'a pas les trois quarts des prestations sociales
24:27on n'a pas l'eau courante
24:29avant même qu'il y ait un cyclone
24:31nos enfants allaient à l'école
24:33la matinée et pas le soir
24:35parce qu'il fallait laisser la place
24:37et plus de la moitié de la population à Mayotte
24:39était étrangère
24:41et en grande partie dans des bidonvilles
24:43dont le gouvernement a essayé d'entreprendre
24:45avec le ministre Darmanin
24:47la destruction
24:49et que la moitié de l'énigme
24:51de l'échiquier politique s'est élevée
24:53avec toute une bobosphère de gauche
24:55d'humanisme qui est
24:57aux abonnés absents maintenant
24:59on doit absolument protéger l'écosystème
25:01des bidonvilles et puis régulariser tout le monde
25:03mais régulariser tout le monde à Mayotte
25:05et surtout pas les emmener
25:07par exemple dans l'Hexagone
25:09ce que vous oubliez aussi de mentionner
25:11c'est quand même le chantage migratoire
25:13qui est exercé par l'écomort
25:15qui instrumentalise l'immigration
25:17dans le cadre de leurs revendications
25:19territoriales sur Mayotte
25:21puisque Mayotte est le seul territoire français
25:23habité qui est revendiqué par une puissance étrangère
25:25l'écomort
25:27j'aimerais que l'on comprenne que
25:29la question migratoire à Mayotte
25:31n'est pas une question comme une autre
25:33c'est l'objet
25:35dans un conflit
25:37que le pays veut ignorer
25:39avec un voisin qui revendique
25:41notre terre et qui est en train de la coloniser
25:43mais Bruno Retailleau a raison
25:45de poser la question selon vous
25:47non non parce que là
25:49ce qui a été dit
25:51c'est qu'il n'y a pas d'économie
25:53il n'y a pas d'économie
25:55non non parce que là
25:57ce qui a été expliqué dans le propos que vous m'avez lu
25:59c'est que ça va être dans un débat national
26:01et on voit très bien que la polémique
26:03elle va sur le débat national
26:05mais quand l'exécutif a proposé
26:07la fin du droit du sol
26:09c'est parce que 85% des nuissances
26:11à Mayotte sont le fait de maires étrangères
26:13qui utilisent le droit du sol
26:15pour se régulariser
26:17et obtenir la nationalité
26:19donc on n'est pas du tout dans un contexte migratoire
26:21qui est celui que connait le reste du pays
26:23ça je veux le rappeler
26:25parce qu'on utilise Mayotte
26:27comme gage texte pour aller
26:29se faire des frayeurs sur les périls
26:31migratoires tout en ne réglant
26:33jamais le sujet alors que
26:35évidemment que Mayotte a besoin de réponses
26:37spécifiques sur la question
26:39migratoire, l'abrogation du droit du sol
26:41est capitale pour Mayotte
26:43mais aussi
26:45avoir la fin du visa
26:47territorialisé que la population a demandé
26:49lors des mouvements sociaux
26:51que vous avez largement couverts
26:53c'était il y a seulement
26:55seulement en début
26:57d'année en fait puisque
26:59j'ai donné un Mayotte compte triple
27:01mais c'était en février 2024
27:03que l'île était paralysée
27:05pour un mouvement social à cause
27:07de la crise migratoire où on avait le stade
27:09de Cavani qui était
27:11occupé par
27:13des migrants
27:15donc il faut comprendre que la situation migratoire
27:17à Mayotte elle est très particulière
27:19mais là aujourd'hui
27:21on a vu que de
27:23fermer les yeux sur le
27:25scandale migratoire à Mayotte
27:27c'est condamner ces personnes à la mort
27:29parce qu'on les parque dans des bidonvilles
27:31dans des conditions
27:33indignes et dangereuses
27:35puisqu'elles sont mortes ensevelies, englouties
27:37par les coulées de boue et les
27:39tôles et que là aujourd'hui
27:41on est trois jours après
27:43le drame que
27:45on rapporte des fausses communes
27:47l'odeur des corps
27:49en putréfaction et que là le débat
27:51c'est de savoir ce que la gauche et la droite
27:53en pensent. Moi j'ai besoin que les uns
27:55et les autres comprennent que si on veut reconstruire Mayotte
27:57on ne peut pas laisser les bidonvilles
27:59repousser comme des champignons. On ne peut pas
28:01laisser penser que Mayotte sera l'Eldorado
28:03de toute la misère du continent
28:05et des comores et qu'on va laisser faire
28:07et isoler Mayotte comme on l'a laissé
28:09depuis plusieurs décennies
28:11gérer cette question. C'est pas possible.
28:13Merci beaucoup Estelle Youssoufa
28:15on va devoir s'arrêter parce que c'est l'heure du journal
28:17mais merci beaucoup d'être intervenue ce soir
28:19je rappelle que vous êtes députée Eliott de Mayotte
28:21et que vous étiez en direct de Mayotte
28:23avec nous. Les informés qui reviennent
28:25dans un instant. Il est 20h31
28:27l'heure d'un nouveau journal.
28:35A 20h31 c'est Sophie Eichen. Bonsoir Sophie.
28:37Bonsoir Emmanuel Macron
28:39sera à Mayotte ce jeudi là où le
28:41cyclone Chido a tout emporté le week-end
28:43dernier. Pour l'heure on sait qu'il y a une vingtaine
28:45de morts avérées mais il est toujours impossible
28:47d'établir un bilan à ce stade.
28:49Les ressources commencent à manquer sérieusement.
28:51La préfecture de Mayotte assure
28:53que les trois quarts de la population seront
28:55approvisionnées en eau d'ici
28:57la fin de la semaine. La situation
28:59à Mayotte au menu des questions au gouvernement
29:01cet après-midi à l'Assemblée. Premier
29:03grand oral de François Bayrou en tant que
29:05Premier ministre. Il a notamment dû se
29:07justifier sur son déplacement à Pau
29:09hier soir sous le feu des critiques. Il a
29:11promis de ne laisser aucun défi
29:13sans réponse. Paul Watson
29:15exprime son soulagement après sa libération
29:17aujourd'hui. Le fondateur de Sea Shepherd
29:19était enfermé au Groenland depuis 5
29:21mois dans l'attente de la décision de
29:23la justice danoise. Cette dernière a donc décidé
29:25de ne pas l'extrader au Japon.
29:27Selon Paul Watson, son arrestation a permis
29:29de mettre un coup de projecteur sur l'illégalité
29:31de la chasse à la baleine au Japon.
29:33Et puis la bataille fait rage
29:35au sein du trio de têtes du Vendée Globe.
29:37Sébastien Simon, skipper de la Roche
29:39Surion vient de reprendre la tête de la course
29:41ce soir selon le dernier pointage.
29:43Il devance deux autres Français, Charlie Dalin
29:45et Johan Richombe. Tous les trois sont
29:47dans un moussoir de poche. Ils se dirigent actuellement
29:49vers le point Nemo dans l'océan Pacifique.
29:51C'est le point le plus éloigné de toute
29:53Terre émergée.
29:55France Info
29:5720h, 21h
29:59Les informés, Agathe Lambret,
30:01Jean-Rémi Baudot. Retour dans
30:03les informés avec Sylvie Pierre-Broncelette
30:05du Point, Mickaël Darmondi 24 News
30:07Laurent Mouleau de l'Humanité
30:09et Christophe Jacuby, c'est une des échos.
30:11On parlait à l'instant de la situation délicate,
30:13difficile, évidemment dramatique sur l'île de
30:15Mayotte. On va revenir en métropole avec des
30:17questions beaucoup plus politiques
30:19avec les choses qui peut-être,
30:21Agathe, se précisent d'un point de vue politique
30:23puisqu'il y a des discussions qui devraient peut-être
30:25amener à un nouveau gouvernement.
30:27Oui, en tout cas, alors que François Bayrou avait
30:29expliqué hier que c'était l'agenda chargé
30:31d'Emmanuel Macron qui pourrait retarder
30:33les discussions sur le nouveau gouvernement,
30:35l'Elysée lui a répondu
30:37ce matin, faisant savoir que le Président
30:39attendait ses propositions.
30:41Coup de pression élyséen, donc,
30:43et résultat, deux rendez-vous
30:45au palais présidentiel pour François Bayrou
30:47dans la même journée. Un ce midi,
30:49un ce soir. François Bayrou qui
30:51dit vouloir aller vite, écoutez-le
30:53à l'Assemblée tout à l'heure.
30:55Il n'est pas d'usage que
30:57le Premier ministre et le Président
30:59de la République quittent en même temps
31:01le territoire national.
31:03Surtout que,
31:05disons-le humblement, j'ai la responsabilité
31:07de proposer au Président de la République
31:09un nouveau gouvernement
31:11et je le ferai
31:13dans les délais les plus rapides
31:15comme nous en sommes
31:17d'accord
31:19avec le Président de la République.
31:21Voilà, au passage, une nouvelle
31:23polémique déclenchée par
31:25François Bayrou qui évoque le territoire
31:27national alors que Mayotte
31:29est un territoire, fait partie du territoire
31:31national.
31:33Sur ce timing du gouvernement,
31:35pourrait-on avoir un nouveau
31:37gouvernement avant la fin
31:39de la semaine et quel gouvernement ?
31:41Laurent Mouloud, quel regard vous portez
31:43sur ces discussions en cours
31:45entre Matignon, l'Élysée,
31:47Emmanuel Macron,
31:49François Bayrou ?
31:51Je voulais juste dire quand même sur le nombre de bévus,
31:53il a eu raison d'ouvrir
31:55un débat sur la question du cumul, mais il ne faut pas le cumul
31:57des mandats, c'est le cumul des âneries qu'il faut
31:59à mon avis, ouvrir comme débat.
32:01Je referme la parenthèse.
32:03Non, ce n'est pas ça, mais ça m'évoquait ça.
32:05C'est assez exceptionnel alors qu'il n'a même pas encore
32:07fait le gouvernement d'en cumuler autant.
32:09Mais on va lui laisser faire son travail.
32:11Sur cette parenthèse,
32:13moi je dis, là il y a question du casting,
32:15effectivement, on sent quand même qu'il y a eu une tension
32:17entre le Président de la République
32:19et François Bayrou, le ton a changé
32:21entre eux, ce n'est pas un scoop
32:23que de le dire, mais là on sent qu'il y a quand même
32:25un jeu et une pression que lui met le Président
32:27qui n'est pas anodine sur lui.
32:29Moi, sur le fond de la question, je me dis,
32:31c'est surtout quelle politique va nous proposer
32:33François Bayrou à l'issue de ce casting-là ?
32:35Parce que là, il n'y a pas un petit débat
32:37qui va se poser, c'est le débat de la question
32:39de la censure ou pas, et
32:41vers quelle majorité il va pencher
32:43dans l'hémicycle à l'occasion
32:45de cette prise en fonction.
32:47Quel projet politique en fait ?
32:49Parce qu'ici, il veut se reconnecter avec
32:51les Français, ce n'est pas
32:53qu'une question de cumul des mandats,
32:55il veut savoir s'il peut être conseiller municipal
32:57en étant enquête-ministre, c'est aussi de répondre
32:59à leurs attentes, et parmi leurs attentes,
33:01je pense qu'il y en a certaines sur les questions
33:03de pouvoir d'achat, sur les questions de fiscalité,
33:05même si des fois il refuse de débattre de ce mot-là,
33:07sur la question des retraites,
33:09qui est un débat que le gouvernement voudrait refermer,
33:11mais qui malheureusement pour lui n'est pas
33:13refermé dans la tête des Français.
33:15Sur ces questions-là, il va devoir très rapidement
33:17donner des indications,
33:19des orientations. Ce n'est qu'à cette
33:21aune-là qu'on va pouvoir juger de quel type,
33:23de quel éventuel
33:25avenir pourrait avoir ce gouvernement.
33:27Parce que c'est vrai qu'aujourd'hui, devant l'Assemblée,
33:29ça n'était pas du tout un discours de politique générale,
33:31Michael Darman.
33:33Non, c'était plutôt un discours général sur la politique,
33:35mais l'idée que
33:37au fond, il faille
33:39maintenant un gouvernement rapidement, d'abord
33:41c'est effectivement assez baroque
33:43d'entendre de la part de l'Elysée,
33:45de Emmanuel Macron et de ses proches dire qu'il faut
33:47rapidement un gouvernement, compte tenu
33:49qu'il a battu des records quand même
33:51de longueur, de longévité
33:53pour pouvoir créer
33:55une équipe, mais les circonstances, effectivement,
33:57peuvent l'expliquer, d'autant plus qu'on a
33:59bien compris que ce couple a
34:01beaucoup de frictions, ce couple exécutif
34:03a beaucoup de frictions. C'est vrai qu'il faut
34:05aujourd'hui nommer rapidement une équipe
34:07gouvernementale, ne serait-ce que pour pouvoir répondre
34:09à la situation de Mayotte, parce que
34:11ça nécessite beaucoup de ministres opérationnels.
34:13Les affaires européennes,
34:15l'armée,
34:17bien évidemment l'intérieur, bien évidemment également
34:19l'outre-mer et tous
34:21les ministères et toutes les administrations qui
34:23doivent être en capacité de pouvoir fournir.
34:25Ça c'est très important.
34:27D'autant plus que ça permettra
34:29de montrer, effectivement,
34:31s'il y a un plan pour Mayotte. On a
34:33parlé de plan Marshall, je pense qu'il faudrait parler
34:35de plan Notre-Dame.
34:37On a reconstruit en 5 ans...
34:39C'est l'idée de Pierre Mosco ici, reconstruire Mayotte en 5 ans.
34:41Pourquoi pas,
34:43j'ai pas encore le plaisir de lire, mais
34:45on a reconstruit en 5 ans
34:47en bouleversant toutes les normes,
34:49en contournant l'administration, en pulvérisant
34:51parfois des corporatismes
34:53et des conservatismes. Est-ce que
34:55la capacité de l'État sera
34:57la même vis-à-vis de la
34:59reconstruction de Mayotte ?
35:01Lorsque le Président de la République a réouvert
35:03Notre-Dame, il a dit que la capacité
35:05des grandes nations, c'est de faire l'impossible.
35:07Peut-être que ce serait bien de le faire.
35:09Après, pour le gouvernement, on a
35:11l'impression que ça va être difficile
35:13d'élargir le socle, comme le voulait
35:15également François Bayrou,
35:17parce qu'à gauche, ça va être très compliqué.
35:19Pour le gouvernement, il y a plusieurs
35:21contraintes, et c'est pour ça que ça
35:23peut être difficile, malgré la pression
35:25de l'Élysée, qui est de bonne guerre, il se renvoie
35:27à la balle. François Bayrou
35:29dit d'un côté, je serai un Premier ministre de plein exercice,
35:31bon,
35:33il faut pas effectivement que
35:35le Président s'éloigne trop, parce que je vais
35:37lui soumettre à gouvernement, et l'autre lui dit
35:39dépêchez-vous alors. Mais
35:41sur le gouvernement lui-même, il y a plusieurs
35:43paramètres qui sont difficiles à respecter.
35:45D'abord, il veut un gouvernement resserré, ce qui est
35:47toujours louable, jamais réalisé,
35:49mais ça veut dire sacrifier pas mal de monde.
35:51C'est toujours compliqué comme opération.
35:53Ensuite, il veut, ce qui est une bonne chose,
35:55plutôt des ministres experts,
35:57connus, des poids lourds.
35:59Barnier avait pris un peu
36:01le pari inverse, il laissait
36:03les poids lourds hors du gouvernement,
36:05il avait mis des gens certes méritants,
36:07mais très peu connus des Français.
36:09Là, Bayrou pense plutôt
36:11qu'il faut mettre les ennemis à l'intérieur,
36:13plutôt que les laisser à l'extérieur,
36:15comme disait MacArthur, sinon les ennemis
36:17vous pissent dessus, il vaut mieux les avoir dans la tente
36:19qu'à l'extérieur. Mais une fois
36:21dit ça, il voudrait aussi y avoir
36:23quelques personnalités de gauche. Par exemple,
36:25il a demandé à Moscovici,
36:27le président de la Cour des comptes,
36:29qui n'est pas chaud du tout,
36:31ils sont encore à la pêche de poids lourds
36:33de gauche, et c'est pour ça aussi qu'il veut
36:35un gouvernement resserré, parce que dans la proportion
36:37de gens un peu de gauche,
36:39de centre, de droite, etc.,
36:41plus on fait un grand gouvernement, plus la gauche
36:43paraîtra microscopique. Donc, il ne faut pas
36:45que ce soit un gouvernement
36:47trop long. Mais alors,
36:49aussi, qui garder ? Parce que Mayotte,
36:51c'est vrai, a besoin de ministres, mais est-ce qu'on
36:53va virer le ministre ? Évidemment
36:55pas de l'intérieur, qui est en pleine action,
36:57mais tous les autres qui ont déjà tout leur dossier,
36:59la santé, les transports, l'écologiste,
37:01qui sont à pied d'œuvre en ce moment
37:03à Mayotte, c'est difficile.
37:05Mais c'est au moins une question
37:07qui se pose. Ça n'est pas facile.
37:09Donc, bon courage, messieurs.
37:11Continuer avec les mêmes, c'est une bonne idée, oui.
37:13Non, mais, je veux dire,
37:15c'est vrai, ils n'ont pas
37:17démérité.
37:19La ministre de la Santé, par exemple,
37:21c'est difficile.
37:23Moi, je suis chaque jour de plus en plus déprimé devant
37:25la déconnexion totale de la classe politique.
37:27Là, l'INSEE vient à 17h de publier
37:29les prévisions de croissance pour la France l'an prochain.
37:31On sera à 0,2% au premier
37:33trimestre, 0,2% au deuxième
37:35trimestre.
37:37L'environnement économique est juste
37:39apocalyptique. Je ne sais pas si les Français
37:41s'en rendent vraiment compte. Et là, on est en train
37:43de discuter de
37:45combinaisons entre les partis politiques,
37:47du poids du PS, du poids
37:49du cent, du poids de l'extrême cent...
37:51D'ailleurs,
37:53pour une fois, mon collègue
37:55en face, Laurent, sera d'accord avec...
37:57Enfin, j'imagine, vous avez vu tout à l'heure,
37:59tous les syndicats, des syndicats patronaux
38:01aux syndicats salariés, à l'exception de la CGT,
38:03mais avec FO, avec la CFDT, etc.,
38:05ont publié une tribune commune.
38:07C'est la première fois depuis le Covid
38:09que syndicats salariés et patronaux
38:11publient une tribune ensemble
38:13pour dire arrêtez.
38:15C'est absolument insupportable de voir
38:17l'état de déliquescence
38:19des partis politiques, de l'Assemblée,
38:21de nos élus, qui sont
38:23incapables de prendre conscience
38:25de la situation dramatique dans laquelle
38:27ils sont en train de nous mettre. C'est assez.
38:29Arrêtez. Il faut juste faire un budget.
38:31Il faut juste relancer la machine.
38:33Pourquoi pas un plan Marshall, comme vous disiez ?
38:35Pourquoi pas ?
38:37Notre-Dame, c'est quoi, Notre-Dame ? Effectivement,
38:39exactement ce que vous disiez, on a supprimé
38:41toutes les réglementations et on a confié
38:43aux privés le soin de retrouver.
38:45Et d'ailleurs, les fondateurs, les donateurs
38:47privés ont refusé que l'argent aille
38:49au ministère de la Culture. Ils ont exigé que ce soit
38:51la Fondation du Patrimoine, qui gère
38:53l'ensemble de l'argent. Résultat, il y a un excédent.
38:55On a des dizaines
38:57de millions d'euros encore, qui vont
38:59servir à d'autres choses, qui n'ont pas été dépensés.
39:01Si on l'avait donné à l'État, c'est sûr qu'on serait déjà
39:03en déficit. Donc, c'est juste que
39:05la gravité de la situation, je pense qu'il faut
39:07quand même en prendre conscience et arrêter
39:09de discuter de ces combinaisons politiques qui n'ont
39:11aucun sens et qui n'ont aucun intérêt.
39:13Si ce n'est celui, effectivement, on le voit,
39:15ce qu'on décrit depuis tout à l'heure,
39:17de mettre en situation la cohabitation
39:19entre Macron et Bayrou,
39:21ça ressemble tellement à ce qu'on a vécu à un moment donné
39:23entre Mitterrand et Chirac, où Mitterrand
39:25faisait la leçon à Jacques Chirac sur
39:27le détachement ou l'incapacité
39:29de comprendre les Français. C'est exactement
39:31ce qu'a fait Macron depuis 48 heures,
39:33en disant que ce pauvre Bayrou, décidément, n'a rien compris
39:35au pays. C'est Macron qui va aller
39:37à Mayotte, c'est Macron qui
39:39donnait les leçons, et vous le disiez, c'est Bayrou qui est le
39:41serial gaffeur.
39:43Serial gaffeur...
39:45Je suis d'accord avec vous pour partager
39:47effectivement l'émotion des syndicats, mais en revanche,
39:49confier aux grandes fortunes de France...
39:51Je n'ai pas dit ça !
39:53La responsabilité de...
39:55Non, mais de reconstruire la France,
39:57et en l'occurrence Mayotte...
39:59S'il en avait fait
40:01quelque chose, peut-être, oui, effectivement.
40:03Mais ça n'a pas été le cas, malheureusement.
40:05Mais en tout cas, confier aux privés,
40:07je trouve ça assez baroque.
40:09C'est assez efficace pour Notre-Dame,
40:11parce que je pense qu'il y a beaucoup de milliardaires qui ont un prisme
40:13catholique assez prononcé, je ne parle pas de M. Bolloré
40:15ou d'autres, et qui ont abondé...
40:17Oui, tout à fait, mais vous savez que les grandes fortunes
40:19comme Muliez ou M. Bolloré
40:21ont amené énormément d'argent aussi
40:23dans cette reconstruction.
40:25Et ce sont des gens qui refusent l'État, effectivement.
40:27On voit très bien sur quelles lignes politiques
40:29ils sont. Moi, j'ajoute juste quand même
40:31la question que vous dites, là,
40:33il y a de la bataille politique. Mais ce n'est pas que de la chicaillerie.
40:35De ça doit émerger
40:37une majorité politique. Une majorité politique
40:39qui a des choix budgétaires
40:41totalement différents. Vous parlez de plans Marshall
40:43pour Mayotte, mais vous imaginez
40:45l'investissement que c'est que de construire
40:47un hôpital de plus à Mayotte ?
40:49Il y a aujourd'hui 48 praticiens,
40:51je crois, pour 100 000 habitants à Mayotte.
40:53Ce qui est 4 fois moins qu'en métropole.
40:55Ça veut dire quoi ? Ce n'est pas qu'une question
40:57de migratoire. La question de migratoire, c'est le chiffon rouge
40:59qu'on agite pour éviter de traiter les autres problèmes
41:01de Mayotte. C'est un problème d'investissement dans les services
41:03publics. C'est pas la question migratoire qui va régler
41:05la question de l'école, là-bas. La députée
41:07le disait très bien, ça n'ouvre que le matin, pas l'après-midi.
41:09Non, mais parce que l'après-midi, il y a d'autres classes.
41:11Il y a d'autres classes, effectivement, mais c'est aussi une question
41:13de nombre d'enseignants, d'ouverture de classes,
41:15etc. Réduire tout à la question
41:17de l'immigration, comme je l'entends depuis tout à l'heure,
41:19je suis désolé, on va ressasser
41:21les mêmes discours qui ont été ressassés
41:23depuis des décennies sur la question de Mayotte
41:25en nous n'occultant à côté l'investissement
41:27extrêmement fort qu'il faut faire pour ce département.
41:29Il y a un problème migratoire à Mayotte.
41:31Non, mais je ne dis pas le contraire. Il peut y avoir des questions
41:33migratoires, effectivement, et d'ailleurs
41:35des questions de comment on régularise
41:37et y compris... Comment on régularise
41:39ou comment on protège le territoire. Ou comment on peut aussi dire
41:41non, effectivement, à certaines venues.
41:43Ça, c'est la question qui peut être posée sur la table.
41:45Mais réduire cette question-là à ça,
41:47moi, je n'aimerais pas être maorais
41:49à entendre ça. Laurent, vous parliez d'une majorité
41:51à trouver. Pour l'instant, moi, j'ai l'impression qu'on est revenu
41:53à la case départ et qu'on est
41:55exactement dans la situation de Michel Barnier qui a essayé
41:57de recruter des personnalités de gauche au gouvernement
41:59et qui n'y est pas parvenu.
42:01Mais c'est parce que...
42:03Mais pour l'instant, François Barreau
42:05est incapable d'envoyer le moindre signal
42:07et on va en parler auprès des autres.
42:09Et ce que constate la gauche aujourd'hui, un élu de gauche
42:11qui se disait totalement affligé,
42:13pour l'instant, François Barreau a enchaîné les bourdes
42:15depuis sa nomination et nous,
42:17on est dans le brouillard le plus total.
42:19Ils se disent, ces élus
42:21de gauche, qu'un débauchage
42:23par-ci, par-là, ça ne changera rien,
42:25ça ne fera pas bouger le groupe à l'Assemblée,
42:27donc ça n'apportera pas de voix en particulier
42:29à François Barreau.
42:31Et ils constatent que François Barreau
42:33ne sort pas du bois, ne leur dit pas
42:35vraiment ce qu'il a envie de faire,
42:37quel est son projet. Donc, ils ne veulent même pas
42:39s'engager, pour l'instant, sur un accord de non-censure
42:41parce qu'ils ne savent pas quel est le projet.
42:43Ils redoutent une déclaration de politique générale
42:45qui est prévue le 14 janvier et de redons,
42:47c'est ce qu'on me disait tout à l'heure, c'est-à-dire
42:49un filet d'eau tiède pour essayer de contenter
42:51tout le monde. Et la petite musique qui monte
42:53à gauche aussi, l'inquiétude, c'est que finalement,
42:55François Barreau se repose
42:57comme Michel Barnier sur Marine Le Pen.
42:59Il a vu que le rendez-vous avec Marine Le Pen
43:01s'était plutôt bien passé,
43:03et donc il pourrait être tenté, en tout cas,
43:05on redoute, je ne fais pas ce procès à François Barreau,
43:07mais de se dire, bon, tant que ça va
43:09avec le Rassemblement national,
43:11je n'ai pas besoin de déployer trop d'efforts
43:13avec la gauche. Donc, on verra si ça se
43:15concrétise dans les jours qui viennent,
43:17mais en tout cas, c'est une inquiétude à gauche.
43:19– Bon, les informés, on se retrouve dans un instant,
43:21vous parlez de chiffon rouge quand même, Laurent Mouloud,
43:23je ne sais pas si vous avez déjà eu l'occasion d'aller sur Mayotte,
43:25mais la question d'immigration, d'insécurité,
43:27et effectivement de services publics,
43:29est une question… – Je n'aurais pas laissé penser
43:31que je suis naïf de ces questions-là, pas du tout.
43:33Mais c'est juste se les mettre à leur juste place,
43:35tout traiter en même temps et ne pas occulter
43:37des points entiers de l'investissement qu'il y a à faire.
43:39– En tout cas, on a entendu tout à l'heure
43:41la représentante de Lille à travers, Estelle Youssoupha.
43:43On va faire un nouveau tour de l'actualité,
43:45il est bientôt 20h47, l'heure du fil info
43:47avec Emmanuel Langlois.
43:49François Barreau était seul devant les députés
43:51lors de la séance de questions au gouvernement tout à l'heure,
43:53le Premier ministre a promis de ne laisser
43:55aucun défi sans réponse.
43:57Ce sont ses mots, nouveau locataire de Matignon
43:59qui a par ailleurs annoncé la formation
44:01d'un gouvernement dans quelques jours.
44:03Emmanuel Macron lui se rendra
44:05après-demain jeudi à Mayotte
44:07au chevet des habitants de l'archipel
44:09dévasté par le passage meurtrier
44:11du cyclone Chido il y a un peu plus de 3 jours.
44:13Le bilan, toujours provisoire,
44:15atteint ce soir à 22 morts.
44:17Les nuages continuent de s'accumuler
44:19au-dessus de l'économie française.
44:21La croissance ne devrait pas dépasser
44:230,2% au premier et au deuxième trimestre
44:25de l'an prochain.
44:27Selon une note de l'INSEE,
44:29le statut prévoit par ailleurs une hausse
44:31du chômage. Il devrait lui monter
44:33de 7,4% actuellement
44:35à 7,6% d'ici
44:37à la mi-2025.
44:39L'enquête sur le meurtre d'un
44:41adolescent de 16 ans ce matin devant
44:43un lycée du 13ème arrondissement de Paris
44:45a été requalifiée en assassinat.
44:47Annonce du parquet de Paris tout à l'heure.
44:49L'agression a eu lieu dans
44:51un contexte de rixes. Entre bandes
44:53rivales, une personne a été arrêtée.
44:55Enfin, le chat s'est croisé,
44:57continue et la bataille fait rage au sein
44:59du trio de têtes du Vendée Globe.
45:01Sébastien Simon est ce soir le nouveau
45:03leader devant Charlie
45:05Dallin et Johan Richombe qui avaient
45:07repris la tête à Dallin ce
45:09mardi matin.
45:11France Info
45:1320h,
45:1521h, Les Informés
45:17Agathe Lambret, Jean-Rémi Baudot
45:19Allez, retour sur le plateau des Informés.
45:21On va continuer de parler des tractations
45:23autour de la nomination
45:25d'un nouveau gouvernement.
45:27Sylvie-Pierre Brossolette du Point,
45:29Laurent Mouloud de l'Humanité, Christophe Jacuisine
45:31de la rédaction des Echos.
45:33On parlait notamment de la question de la droite,
45:35de savoir comment la droite allait gérer
45:37cette situation. On sait que Laurent Wauquiez réclame
45:39une nouvelle réunion à Matignon
45:41alors qu'il a déjà vu François
45:43Bayrou hier. On comprend que de ce côté-là
45:45c'est en train de tirailler un petit peu.
45:47Ça tiraille parce qu'il y a effectivement Bruno Rotailleau
45:49qui veut rester, qui manifestement
45:51pour l'instant est fléché pour
45:53rester au gouvernement.
45:55Donc ça pose la question de
45:57est-ce qu'automatiquement d'autres LR vont
45:59venir ? Est-ce que la gauche
46:01va accepter, va pas faire effectivement
46:03de la présence de Bruno Rotailleau une ligne rouge
46:05vis-à-vis de ce pacte
46:07supposé de non-censure ? On a entendu Olivier
46:09Faure déjà faire un avertissement
46:11après les propos de Bruno
46:13Rotailleau sur
46:15les migrants. Et
46:17concernant certaines personnalités droites,
46:19par exemple vous avez Bertrand, il y a
46:21une réflexion. Ils ont été sollicités.
46:23Il a été sollicité lui par exemple
46:25en l'espèce par
46:27François Bayrou, mais il hésite.
46:29Pourquoi faire ?
46:31Quelle place ? Alors qu'à l'été
46:33il avait été le promoteur
46:35du sursaut national
46:37et d'un gouvernement qu'il fallait absolument
46:39faire pour pouvoir réunir toutes les forces.
46:41Donc on sent bien qu'il y a une
46:43difficulté effectivement de la part de François
46:45Bayrou à attirer du monde
46:47qui lui permettrait de montrer
46:49qu'il élargit ce sol, qu'il fait ce fameux
46:51gouvernement d'union ou d'intérêt général
46:53on va dire, qui
46:55semble assez difficile et peut-être
46:57va-t-il faire une équipe qui
46:59ressemblera, en tout cas dans sa composition,
47:01à celle de Michel Barnier. Juste un mot pour vous dire ce que vous disiez.
47:03La gauche a comme ligne rouge
47:05pas de nouvelle loi immigration
47:07et la droite a pour ligne rouge
47:0926 Bruno Rotailleau reste
47:11immigration. Donc ça semble assez
47:13insoluble. Je pense que la vraie ligne rouge
47:15c'est pas une seconde censure.
47:17C'est impossible que le pays
47:19subisse ça et je
47:21pense que ce qui a
47:23fondamentalement changé depuis la chute de
47:25Michel Barnier c'est qu'il y a déjà eu une censure.
47:27S'il y en avait une deuxième,
47:29vraiment ça mettrait Macron en grand
47:31danger et donc ça ouvrirait
47:33peut-être une présidentielle et ça
47:35les partis de gouvernement n'en veulent pas
47:37en ce moment. Ils ne sont pas prêts.
47:39Vous avez vu les derniers sondages sur la présidentielle.
47:41La gauche a
47:43des scores piteux, que ça soit Hollande
47:45à 7% ou Ford à 4%.
47:47C'est pour ça que je ne crois pas
47:49que le parti socialiste ait vraiment décidé
47:51à mettre une menace à exécution.
47:53C'est normal qu'ils fassent monter les enchères,
47:55c'est normal qu'ils essayent d'avoir un trophée politique
47:57mais à partir du...
47:59largement c'est du
48:01théâtre. Comment voulez-vous ?
48:03Même François Hollande qui avait voté la censure
48:05l'a dit à BFM dimanche dernier
48:07il faut au pays de la stabilité.
48:09Les syndicats et les entreprises
48:11le demandent. Jospin
48:13a même demandé à France Inter
48:15il y a un matin.
48:17Ça paraîtrait invraisemblable que dans les difficultés
48:19en plus maintenant avec le drame de Mayotte
48:21on s'amuse à faire tomber encore
48:23un gouvernement. Ce n'est pas très crédible
48:25et je pense que du coup le flou artistique
48:27qu'entretient Bayrou
48:29quand il reçoit la gauche
48:31c'est pour ne pas faire fuir la droite.
48:33En attendant on ne dit pas grand chose.
48:35Il fera faire effectivement une déclaration de politique générale.
48:37Ça sera encore un peu flou.
48:39Il n'aura promis rien à personne.
48:41Et le jour de vérité sonnera
48:43avec le budget.
48:45Et là on verra s'il y aura une censure ou pas.
48:47C'est ce que j'allais dire.
48:49La deuxième censure est crainte
48:51par certains partis politiques
48:53mais en revanche l'heure de vérité
48:55c'est celle du budget.
48:57Là on ne peut pas tricher. Là on vote des impôts.
48:59D'après ce que j'ai compris
49:01François Bayrou
49:03va essayer de faire un tour de passe-passe budgétaire
49:05c'est-à-dire de dire
49:07on reprend l'UG Barnier
49:09on enlève tout ce qui était un peu irritant
49:11tous les nouveaux impôts
49:13on garde la surtaxe sur l'IS
49:15on garde la flat tax
49:17on enlève tous les mini-impôts supplémentaires
49:19on assume d'avoir un déficit un peu plus important
49:21et on crée une grande conférence budgétaire
49:23au printemps
49:25pour réfléchir au budget 2026.
49:27Voilà.
49:29Pour sauter l'obstacle.
49:31Et donc on perd encore du temps dans le rétablissement des finances publiques.
49:33On perd beaucoup de temps et beaucoup d'argent.
49:35Ce qui est certain c'est que tout à l'heure
49:37vous disiez qu'en gros il n'y avait pas de raison
49:39que c'était trop dangereux de faire une censure.
49:41Je raccourcis un petit peu
49:43je résume votre pensée.
49:45Ce qui est certain c'est qu'il y en a qui ont peut-être intérêt
49:47à ce qu'on rentre dans une nouvelle incertitude
49:49dans une nouvelle...
49:51J'ai dit les partis de gouvernement.
49:53Mais LFI et le RN
49:55ils continuent.
49:57Et justement j'aurais mis...
49:59Pardon quand même.
50:01Non mais c'est intéressant
50:03ce soir dans le Parisien
50:05Marine Le Pen explique
50:07Emmanuel Macron
50:09c'est fini.
50:11Elle dit finie ou presque d'ailleurs
50:13elle dit se préparer à une présidentielle
50:15anticipée par précaution
50:17et on sent bien là pour rebondir
50:19sur ce que vous disiez Sylvie
50:21qu'effectivement il y en a qui néanmoins ont intérêt
50:23à ce que ce soit chaotique.
50:25Vous parliez de Jean-Luc Mélenchon.
50:27C'est aussi le cas.
50:29Elle a abandonné la stratégie de la cravate
50:31pour celle de la cravache.
50:33C'est parti et donc le 31 mars
50:35il y aura le jugement.
50:37Si les choses pouvaient se passer avant...
50:39C'est aussi la stratégie de la course contre la montre.
50:41Elle a aussi
50:43le tic-tac de la décision
50:45de justice. S'il y a une présidentielle
50:47assez vite
50:49peut-être cela
50:51enverra un signal aux juges qui sont en train
50:53de réfléchir en disant que ce n'est peut-être pas la justice
50:55de décider de l'offre politique
50:57et de l'offre présidentielle.
50:59Donc lui laisser peut-être une marge
51:01de manœuvre, quelle que soit celle qu'il décidera.
51:03Mais en tout cas pas l'exécution immédiate
51:05du fait d'être
51:07inéligible.
51:09On sent bien
51:11de toute façon, c'est ce qu'on dit tous
51:13et encore plus ce soir
51:15quand on écoute Estelle Youssoupha
51:17qui a très clairement expliqué
51:19moi j'ai rarement entendu une explication aussi claire
51:21des enjeux et aussi lucide
51:23de tous les enjeux
51:25de ce territoire.
51:27Au fond, toutes les polémiques autour
51:29d'aller à Pau ou ne pas aller à Pau
51:31elles sont assez au fond, je dirais, accessoires
51:33pour moi. Parce que
51:35l'énergie, l'investissement
51:37national c'est effectivement comment
51:39on peut être capable en créant
51:41en transgressant peut-être, en changeant
51:43les règles, évidemment même si ça ne
51:45ne plait pas à tout le monde,
51:47de pouvoir donner les moyens de
51:49reconstruire un territoire qui au fond
51:51à chaque fois, même cette mamie
51:53deux fois j'ai eu l'occasion d'aller à Mayotte
51:55et dans d'autres territoires outre-mer
51:57on rêve de se dire qu'on est
51:59en territoire français tellement
52:01ces territoires sont
52:03abandonnés par
52:05je dirais l'énergie
52:07et la chronique nationale.
52:08On avait bien réussi la reconstruction de Saint-Martin
52:10après le passage d'Irma quand même en Allemagne.
52:12Oui mais les infrastructures sur place étaient différentes.
52:14Oui c'est vrai mais quand même, il y avait un gros effort
52:16mais infrastructures qui étaient différentes
52:18et aussi revenus touristiques différents
52:20enfin aussi contexte
52:22amplement différent.
52:24Et ce que dit Marine Le Pen ce soir, Laurent Mouloud
52:26est-ce que l'État se resserre
52:28sur Emmanuel Macron ? Elle a changé de stratégie
52:30Marine Le Pen ?
52:32Je ne sais pas, je ne suis pas
52:34comme Sylvie Pierre-Bossette, je ne sais pas si elle est passée à la cravache
52:36après la cravate
52:38mais je dirais qu'elle
52:40son enjeu c'est de, effectivement
52:42il y a à la fois cette notion de tic-tac avec cette
52:44décision judiciaire et le fait qu'il y ait une campagne
52:46présidentielle qui se lance qui pourrait
52:48lui éviter et lui assurer une certaine immunité
52:50face à une décision de justice
52:52qui lui serait très défavorable.
52:54La deuxième chose, je pense qu'elle est
52:56toujours dans cet entre-deux vis-à-vis de son propre
52:58électorat où elle doit quand même garder
53:00cette crédibilité.
53:02Moi je l'ai trouvée, elle n'est pas non plus
53:04cinglante, elle a remercié
53:06François Bayrou d'avoir été reçu en premier
53:08elle a dit, même si ça ne donne
53:10aucun gage on va dire, mais en tout cas
53:12j'ai apprécié la démarche, pour résumer à peu près
53:14son propos, donc elle n'est pas non plus dans quelque chose
53:16très violent pour l'instant et surtout
53:18elle a dit je ne censurerai pas a priori
53:20tout ce qui va se passer. Donc elle n'est
53:22pas encore dans l'accravage, j'ai l'impression
53:24son enjeu à elle, à mon avis, c'est de garder
53:26la main, de montrer
53:28à son électorat que c'est elle qui
53:30dirige le jeu, quelque part.
53:32Quelque part c'est un peu dans l'inconscient de son électorat
53:34de montrer que cette femme a du pouvoir
53:36et c'est dire non, c'est dire oui
53:38et qu'elle tire les rênes. Et tant qu'elle arrive
53:40à insuffler ça dans l'esprit de son
53:42électorat, voire peut-être
53:44un petit peu au-delà, elle tire un peu
53:46les marrons du feu.
53:48La seule réplique qu'il pourrait y avoir à ça, c'est d'arrêter
53:50de jouer avec le RN, c'est-à-dire de mettre
53:52une barrière,
53:54j'allais dire budgétaire, mais une barrière
53:56politique en disant nous ne
53:58transigerons pas avec eux. Là ça la mettrait dans une autre
54:00situation, ça la renverrait à sa situation d'opposant
54:02pur. Sylvie-Pierre Boursolette, est-ce que
54:04sur le fond Marine Le Pen a raison
54:06d'insister sur cette idée
54:08dans l'atmosphère d'une démission, d'une
54:10présidentielle anticipée, est-ce que ça devient
54:12quand on voit les premiers pas de François
54:14Bayrou, est-ce que finalement cette idée
54:16commence à prendre forme, à se
54:18concrétiser, qui semblait complètement absurde
54:20il y a encore quelques semaines ? C'est sûr
54:22qu'elle essaye de faire
54:24pas du tout façon éléphie
54:26la même chose,
54:28elle sape la crédibilité
54:30d'Emmanuel Macron peu à peu
54:32avec le sourire, elle le tue avec le sourire,
54:34elle l'étouffe avec le sourire.
54:36Je ne lui ferai pas confiance pour
54:38qu'elle vote la confiance
54:40à François Bayrou,
54:42ça, malgré les sourires.
54:44Mais c'est vrai que pour l'instant
54:46c'est le PS et pas le Rassemblement
54:48National qui a la clé
54:50de la confiance dans le gouvernement, enfin de la
54:52non-censure, et que pour l'instant
54:54Marine Le Pen n'est plus dans le jeu, mais elle va
54:56essayer de grappiller la proportionnelle
54:58au passage, ça sera toujours ça de gagné pour elle
55:00pense-t-elle. Merci beaucoup à tous
55:02Sylvie-Pierre Brosselet, est-ce qu'on connaît déjà la Une du Point
55:04le mardi soir ? Ah non, ça c'est secret encore.
55:06Ah c'est secret, bon, secret. En tout cas, merci beaucoup d'avoir été là
55:08ce soir, merci à Mickaël Darmon,
55:101024 News, Laurent Mouloud, la Une de l'Humanité
55:12par contre. Demain on est sur un grand reportage
55:14en Syrie auprès des populations.
55:16Donc à lire demain dans l'Humanité
55:18et à lire demain dans les échos
55:20Christophe Jacubisin. Forcément la croissance en panne
55:22pour 2025 avec ces prévisions
55:24de l'INSEE qui sont tombées tout à l'heure, 0,2%
55:26au premier trimestre, 0,2% au deuxième trimestre,
55:28c'est pas beaucoup. Merci beaucoup à tous
55:30Agathe, on se retrouve demain ? A demain.
55:3218h-20h à la radio, 18h30 votre interview
55:34politique, les informés qui reviennent
55:36demain matin à 9h avec
55:38Sadia Brachlia et Renaud Delis.