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Mardi 12 novembre 2024, SMART BOURSE reçoit Guillaume Arditti (Fondateur, Belvedere Advisory et chercheur associé à l’Institut Jacques Delors) , Igor de Maack (Dirigeant - Associé, VitalEpargne) , Alexandre Hezez (Stratégiste, Groupe Richelieu) et Nicolas Goetzmann (Responsable de la stratégie Macroéconomique, Financière de la Cité)

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00:00Bonjour, bienvenue à tous, bienvenue dans Smart Bourses. Au sommaire de cette édition, une semaine tout rond après l'élection de Donald Trump, peut-on parler d'une nouvelle donne économique mondiale ?
00:19Quels vont être les gagnants et les perdants de cette nouvelle donne ? Quels impacts sur quels secteurs et puis quelles allocations vont choisir ?
00:27C'est ce qu'on va demander à nos experts dans un instant dans Planète Marché. Et puis dans Marché Inter, en fin d'émission, on va se poser aussi la question,
00:34quel impact pour l'Afrique et les pays émergents ? Cette élection Trump vraiment bouleverse complètement la planète finance. Voilà pour le sommaire, Smart Bourses, c'est parti !
00:43Générique
00:53Et on démarre tout de suite ce Smart Bourses comme d'habitude avec Pauline Grattel. Bonjour Pauline.
00:57Bonjour.
00:58Tendance, mon amie, qu'est-ce qui se passe sur la planète bourse ? C'est chahuté du côté européen notamment.
01:03Oui, les bourses européennes évoluent en repli. Aujourd'hui, le CAC 40 efface ses gains d'hier et s'enfonce dans le rouge sous les 7300 points et perd plus de 2%,
01:13alors que la séance d'hier était sa plus forte hausse depuis plus d'un mois. Mais une semaine après l'élection de Donald Trump, les marchés sont préoccupés concernant sa future administration.
01:22Alors faites-nous un petit peu l'état des lieux où on en est sur les actions européennes.
01:26Le stock 600 est en recul aujourd'hui. Presque tous les secteurs sont en baisse. En France, on voit bien que les actions exposées en Chine souffrent aujourd'hui à cause des promesses électorales de Donald Trump concernant les droits de douane notamment.
01:38Ainsi, les valeurs du luxe en pâtissent. LVMH cède plus de 4% et Kering plus de 6%. D'ailleurs, en Asie, les principaux indices reculent nettement.
01:46Donc c'est grise mine en Europe. Et sur l'Asie, qu'en est-il du marché américain ?
01:50Les grands indices américains ont ouvert proche de l'équilibre après les récents records. Hors indices, ce qu'il faut évidemment noter, c'est la remontée des cours du bitcoin qui s'est échangé ce matin pour la première fois de son histoire à 90 000 dollars. La monnaie numérique a signé un gain de 30% la semaine dernière.
02:06Et puis, ça c'était pour les actions. Pour le bitcoin, sur le marché obligataire, qu'est-ce qui se passe ?
02:12Du côté du marché obligataire, le rendement du 10 ans américain remonte autour de 4,40%. Le rendement de l'obligation allemande de même échéance tourne autour de 2,30%. A noter, l'euro-dollar est aujourd'hui autour de 1,06, son plus bas niveau depuis 7 mois.
02:27Pauline, dans le reste de l'actualité, une journée assez calme finalement.
02:30Oui, les investisseurs ont tout de même pris connaissance de l'indice des prix à la consommation en Allemagne pour le mois d'octobre. En données harmonisées, l'inflation augmente de 0,4% sur un mois. Sur un an, l'indice s'établit à 2,4%. C'est ce qui était attendu et après 1,8% le mois dernier.
02:46En Allemagne, toujours, on a pris connaissance de l'indice ZOO.
02:49Oui, l'indice ZOO qui mesure le sentiment des investisseurs pour le mois de novembre et qui ressort en fort recul plus que prévu et plus aussi que le mois précédent à 7,4%. L'indice ZOO pour l'ensemble de la zone euro se replie également bien plus fortement que prévu à 12,5 alors que le consensus attendait 20,5%.
03:07Demain, on se concentrera sur quoi Pauline ?
03:10Demain, la journée sera rythmée par la publication de l'indice Core PCE américain du mois d'octobre. Du côté des résultats, on attendra ceux de Cisco et de Alstom.
03:18Merci Pauline Grattel, voici pour Tendance. Mon ami, tout de suite, on passe à Planète Marché.
03:34Dans Planète Marché, on se pose la question. Quelle nouvelle donne économique mondiale après cette élection surprise, finalement pas tant que ça, de Donald Trump ? Les experts sont avec nous en plateau.
03:45Bonjour, Igor Demach. Vous êtes dirigeant associé de Vital Epargne, un cabinet de CGP. Vos spécialités, macroéconomie, géopolitique, marchés globaux et actions. Bienvenue à vous.
03:57On est en compagnie également d'Alexandre Aizey. Bonjour Alexandre.
03:59Bonjour.
04:00Stratégiste du groupe Richelieu, là aussi spécialiste de la macroéconomie, des marchés globaux et surtout stratégie d'investissement. Ça, ça nous intéresse. On verra justement quel type d'allocation il faut avoir en ce moment.
04:11Enfin, Nicolas Gottesman. Bonjour Nicolas.
04:13Bonjour.
04:14Bienvenue à vous, responsable de la stratégie macro à la financière de la Cité. Vous êtes un grand spécialiste de la Fed, de la BCE, des banques centrales en général.
04:22Vous parlez couramment politique monétaire, policy mix, marchés globaux. Et là aussi, on a besoin de vous.
04:28Alors messieurs, je le disais, 7 jours tout rond après l'élection de Donald Trump. Une petite commentaire déjà. Est-ce que c'est quelque chose qui vous a étonné, notamment la réaction sur les marchés ?
04:37Les marchés, en très résumé, très positifs aux États-Unis. Et puis on le voit encore aujourd'hui. C'est vraiment un petit peu la débandade ou grise mine sur les marchés européens.
04:46Igor Demach.
04:47La tendance avait été déjà initiée avant l'élection même de Donald Trump, puisque les marchés avaient fait séparer les fameux Trump trade.
04:55Donc là, c'est l'accélération. En plus, on a une communication qui est déjà très agressive, très entre guillemets volontariste de la part de l'administration américaine.
05:06Donc on est surpris non. Tous les flux se dirigent vers les États-Unis. Tous les flux se dirigent vers le dollar.
05:13Donc on empathie, puisque nous, on est toujours un marché entre guillemets de tourisme financier pour la plupart des investisseurs anglo-saxons.
05:23Aujourd'hui, avec la politique de Trump, c'est difficile de conseiller aux clients et aux investisseurs de ne pas être sur les États-Unis.
05:30On s'arrête un instant là-dessus. Je voudrais avoir vos réactions. On a l'impression que c'est vrai qu'il y a une polarisation là, vraiment, hors des États-Unis.
05:37Point de salut, Alexandre Eze.
05:39C'est-à-dire que Trump, en tout cas, a décidé que les États-Unis, non seulement seraient le centre du monde, mais quasiment tout seul.
05:47Et vous avez aux États-Unis une force sur les fonds de pension, sur cette liquidité qui, évidemment, peut se retirer pour se mettre sur une zone qui est un peu évidente, en tout cas pour l'Américain,
06:00avec un Donald Trump qui va baisser les impôts, avec un Donald Trump qui va favoriser le « reshoring », c'est-à-dire le rapatriement des forces de production aux États-Unis.
06:09Oui. Ça a bien commencé sous l'administration Biden.
06:12Ça a déjà commencé sous l'administration Biden, mais c'est vraiment un cheval de bataille pour Trump. Et donc, ça paraît évident pour de nombreux investisseurs.
06:20Et en plus, il y a cet arbitrage qui est fait, puisque de toute manière, ça va être négatif pour l'ensemble des autres zones géographiques.
06:26On parle de la Chine, on parle de l'Europe, de l'ensemble des pays, avec ces droits de douane, de toute manière, qui mettront à mal les stratégies commerciales de l'ensemble des pays.
06:34Pour l'instant, on est dans l'arbitrage et une accélération, on vient de le dire, sur la zone dollar.
06:40C'est ce qui est déjà anticipé, quand on voit des baisses considérables sur nos fleurons, en tout cas du luxe, mais on va en reparler.
06:50Nicolas Gozman, quelle est votre vision sur cette séquence ?
06:54Oui, pour les États-Unis. Mais en fait, c'est aussi le résultat de ce qui se passe ailleurs.
06:57Si on considère le monde avec les trois grandes zones économiques, la Chine, l'Europe et les États-Unis,
07:01en fait, la seule source de croissance pour l'économie mondiale, c'est les États-Unis depuis la période Covid.
07:05La Chine est en déflation. Ils ont bâti un plan de relance qui ne cherche pas à restaurer la demande intérieure chinoise.
07:13En Europe, on a l'impression qu'on fait à peu près tout ce qu'il faut pour ne pas avoir de croissance.
07:16Donc, évidemment, les investisseurs mondiaux vont naturellement se diriger vers les États-Unis, qui a une croissance forte depuis la période Covid, enfin accélérée.
07:23Et donc, c'est un mouvement naturel. Et finalement, quand on regarde la réaction des auto-autorités américaines, la volonté de mettre des tarifs,
07:28en fait, ça devient quasiment légitime de leur part. Ils sont la seule source de croissance mondiale.
07:33La Chine et l'Europe essayent de surfer sur la croissance américaine. Et à un moment, les Américains disent que ça suffit.
07:38Mais ça veut dire qu'il y a longtemps eu ce moteur chinois, aujourd'hui, qui est un petit peu en panne.
07:43On a l'impression que les États-Unis, à faveur de la crise énergétique, de la sortie de Covid, même la guerre en Russie, quelque part, ils en ont bénéficié.
07:50C'est aujourd'hui le moteur de croissance unique, finalement, sur l'ensemble du monde ?
07:55La stratégie chinoise consiste en gros à surfer sur la croissance américaine et à remplacer l'industrie européenne.
08:00Ça marche pour l'instant très bien. L'Europe n'a pas de demande intérieure et, effectivement, bâtit aussi ses excédents commerciaux,
08:07aujourd'hui, principalement sur les États-Unis. Donc oui, le consommateur américain est la source de croissance mondiale.
08:13Tout le monde veut se battre. Enfin, tous les producteurs de la planète veulent se battre pour le consommateur américain.
08:18Et aujourd'hui, les autorités américaines disent que ça suffit.
08:21Oui. Alors vous allez plus loin. Vous venez de nous dire qu'on fait tout en Europe pour être, finalement, les mauvais élèves de la classe.
08:27En fait, on n'a pas du tout une relance qui était du niveau de celle qu'on a eue aux États-Unis au niveau budgétaire.
08:32Ensuite, là, maintenant, on voit que, bizarrement, depuis une semaine, on a l'air d'avoir quelques mouvements qui commencent à s'opérer.
08:37Éventuellement, on pourrait avoir un peu plus de relance du côté allemand ou même du côté européen, notamment pour la défense.
08:42Et du côté monétaire, la réaction de la BCE, qui est identique en gros à peu près à celle de la Fed, alors qu'il n'y avait pas de choc de demande en Europe,
08:51me paraît effectivement très curieuse. Et le rythme de baisse des taux d'intérêt en Europe me paraît, effectivement,
08:55beaucoup trop lent par rapport à la situation économique européenne.
08:58Mais pardonnez-moi, parce qu'on est quand même sur un défi stabilisé, en tout cas en France.
09:01Quand on dit qu'il n'y a pas eu de relance, on se souvient quand même du « quoi qu'il en coûte », qui coûte quand même beaucoup, au final.
09:07Et on va tous, je pense, le sentir passer, notamment via des hausses d'impôts.
09:11Qu'est-ce qu'on peut faire de plus ? Parce qu'en plus, on n'arrête pas de dire qu'on n'a plus d'argent.
09:15Là, c'est la question de la coordination entre le budgétaire et le monétaire.
09:20Si vous faites une relance budgétaire, comme on l'a fait pendant la période Covid, que vous mettez sur plusieurs années,
09:25et que vous avez en face une BCE qui vient contrer toute forme de demande, vous avez une neutralisation des effets macroéconomiques
09:32qu'on pouvait avoir de cette relance budgétaire. Vous avez la neutralisation des effets, mais vous conservez la dette.
09:37En fait, on a fait la même erreur que 10 ans auparavant. En 2011, même chose.
09:40On avait eu les plans de relance budgétaire qui avaient été mis en place par les différents États.
09:44La BCE, à ce moment-là, avait commencé à relever ses taux en 2011.
09:47Ensuite, heureusement, on a eu l'arrivée de Mario Draghi, qui a commencé à rebaisser les taux, mais on avait neutralisé les effets aussi de cette relance.
09:53Donc, si on neutralisait les effets macroéconomiques de notre relance, tout en poignardant notre croissance dans le dos,
09:59on se retrouvait avec la dette, mais sans la croissance, sans les effets macroéconomiques.
10:02Vous dites, si je résume, si j'ai bien compris. D'un côté, certes, on a fait de la relance pour sortir du Covid.
10:08On a gommé ses effets, mais ça a été complètement stérilisé par la hausse des taux qu'on a eu juste après.
10:14Les autres ? Igor Demach, Réaction. Vous êtes d'accord avec ce constat ?
10:18L'Europe, on a l'impression, quand même souvent, que ce soit sur les normes, les réglementations, peut-être sur une certaine politique, c'est vrai,
10:27à contre-courant une politique monétaire, se tire un peu des balles dans le pied.
10:31Oui, et les balles dans le pied, on se les tire depuis tellement longtemps.
10:35Notamment, je prends l'exemple français, mais on a aussi un point mort d'efficacité économique qui est très élevé.
10:40On a une économie très rigide. Et là, ce qui pêche, en fait, dans la zone euro, c'est que c'est le moteur même, le couple franco-allemand, qui ne marche pas bien.
10:49Alors que les pays de la périphérie du Sud ont fait un travail assez conséquent.
10:54Les pays d'Europe du Nord, qui ne sont pas forcément dans la zone euro, mais qui sont accrochés à la zone européenne, fonctionnent bien.
10:59Mais ce sont des petits, entre guillemets, pays par rapport à l'importance du couple franco-allemand qui dysfonctionne de manière institutionnelle.
11:07C'est la dissolution qui aboutit à ce qu'on connaît aujourd'hui. Et on a une coalition qui s'est fracassée.
11:12Donc on mélange à peu près tous les problèmes en Europe, et notamment un problème de gouvernance,
11:18qui est ce qu'on a dit, le manque de cohérence entre, en fait, un pays qui contrôle la monnaie, l'Allemagne,
11:25et puis la France qui se relance toujours de la même façon, en faisant des chèques et en stimulant la demande purement domestique,
11:32sans améliorer sa compétitivité, sans industrialiser son industrie. Et finalement, ça débouche sur des dettes abyssales.
11:39Et avec des taux qui, je le partage complètement, étaient beaucoup trop élevés par rapport à l'environnement de consommation,
11:45à l'environnement du marché immobilier. Et on a gardé ça tellement longtemps. Mais on voulait être rigoureux.
11:51Résultat, on n'a pas de croissance. Et on a une épargne gigantesque. On voit le consommateur américain, c'est le consommateur qui a le moins d'épargne.
11:59Pourquoi ? Parce qu'il fait tourner la machine en permanence.
12:02Bien sûr. Mais c'est pour ça que ça marche.
12:05Alors que pourtant, ils ont quand même beaucoup moins de filets de protection, notamment social, c'est assez étonnant.
12:09Juste, on finit le tour de table avec vous, Alexandre Azez, sur ce petit moment Europe bashing.
12:14Alors, vous partagez le constat avec vos petits camarades ?
12:16Disons que le tour de l'Europe, c'est de vouloir s'ancrer sur les États-Unis, notamment en tant que politique monétaire.
12:22Je veux dire, l'Europe a une situation qui est complètement différente des États-Unis.
12:26On a parlé du choc sur l'inflation. Effectivement, le choc de demande n'a pas véritablement lieu en Europe.
12:31C'était un choc d'offres lié principalement à la guerre en Ukraine et aux problématiques énergétiques.
12:36Alors qu'aux États-Unis, on était en surchauffe. Les plans avaient tellement été excessifs qu'il fallait ralentir la machine.
12:43Sur l'épargne, il y a un vrai sujet. C'est-à-dire qu'on a trop d'épargne.
12:46Et même l'excédent de revenu réel que l'on avait, qui pouvait prêter à une certaine consommation en Europe, ne se fait pas.
12:54Elle se met dans l'épargne. Donc ça veut dire que le consommateur européen n'a pas confiance dans l'Europe.
12:59Alors que le consommateur américain, lui, son épargne Covid, il l'a consommée.
13:04Il commence à se rendre endetté. Mais en fait, il a acheté notamment de l'immobilier.
13:08Ce qui a permis à l'immobilier de très bien tenir aux États-Unis. On est au plus haut.
13:12L'immobilier n'a pas baissé alors qu'en Europe, ça n'a pas été le cas.
13:15Donc il y a un phénomène ciseau en Europe qui n'existe pas du tout aux États-Unis.
13:18Alors comment y remédier ? Effectivement, c'est une banque centrale qui serait plus laxiste.
13:22Mais ça, je me demande comment ça peut être possible, en tout cas dans l'état actuel.
13:28Il va falloir quand même qu'elle agisse, sachant que dans la plupart des pays,
13:32les politiques budgétaires, en tout cas France et Allemagne, vont être un peu plus rigoureuses.
13:38Donc la banque centrale a les mains libres pour agir les prochains mois.
13:43C'est ce qui peut un peu sauver, on va dire, le marché européen.
13:47La banque centrale a quand même agi avant les États-Unis. Christine Lagarde a lancé la baisse des taux.
13:52On ne va pas assez vite aujourd'hui ? Est-ce qu'on peut dire qu'on a terrassé l'inflation ?
13:57C'est fait, c'est derrière nous.
13:58En tout cas, toute la problématique, c'est d'être soit au jour J ou être pragmatique.
14:05Mais pas en réaction en tout cas.
14:08En réaction ou dans le futur.
14:10La banque centrale a démontré que quand on a eu l'inflation, à force de raisonner dans le futur,
14:16elle faisait des erreurs.
14:17Donc si elle n'arrête pas de dire que l'inflation baisse et que finalement elle ne baisse pas et qu'à un moment c'est trop tard,
14:21elle peut être dans l'erreur non plus.
14:23A l'époque de Jean-Claude Trichet, c'était « we never pre-commit ».
14:26On avait l'inflation aujourd'hui, on voyait si c'était trop haut, on baissait, on montait les taux,
14:30si c'était trop bas et on ne se contentait pas de regarder des prévisions qui étaient plus ou moins calculées, on va dire.
14:38Donc elle doit être quand même rigoureuse.
14:40Mais là, force à penser que l'économie européenne va rebaisser.
14:45Les tarifs douaniers vont avoir un impact important, en tout cas un impact sur la croissance européenne.
14:50Le marché de l'emploi qui était plutôt bon va dégrader.
14:54Et en plus, on en parlera, mais je pense que ça c'est une bonne nouvelle de Trump pour l'Europe,
14:59c'est sa stratégie sur l'énergie.
15:01Alors ce n'est pas bon pour l'environnement, mais en tout cas sa stratégie sur le pétrole,
15:05elle est clairement à faire baisser le pétrole puisque Donald Trump, ce qu'il veut lui,
15:08malgré tout, ce n'est pas une inflation qui remonte.
15:11Dans tous les sondages américains, ce qui a fait perdre Biden, c'est l'inflation.
15:16C'est le galon. Les réservoirs là-bas sont plus gros que les nôtres.
15:21Les trucks aussi américains, bien évidemment.
15:24Et donc, ils ont vu le prix à la pompe qui a doublé.
15:27C'est ce qui a, évidemment, surtout dans les Etats du Midwest, peut-être pesé également.
15:30C'est le pouvoir d'achat. C'est le pouvoir d'achat et l'immigration, ces grands thèmes à Donald Trump.
15:34Voilà, exactement. Et ce pouvoir d'achat, l'inflation, tout va être fait pour faire baisser l'inflation aux Etats-Unis.
15:39Alors qu'on dit tous que la politique de Trump va être inflationniste,
15:42mais justement, il doit contrer cela et ça passera par l'énergie.
15:46Et ça, ça sera plutôt bon pour l'Europe.
15:49Justement, ce Donald Trump, il a désormais les pleins pouvoirs, le Congrès.
15:54Quelle politique il va mener ou il peut mener ?
15:58Parce que c'est vrai qu'entre ce qu'il annonce, même ce qui s'était passé en 2016,
16:01et puis ce qu'il fait, on voit qu'il y a quand même un monde d'écart, heureusement.
16:05Là, on se dit que ça risque d'être... Voilà, peut-être qu'il va pouvoir actionner plus de leviers, Nicolas Guzman ?
16:13Ce qui est compliqué, c'est que... C'est pour ça que les nominations actuelles sont tellement importantes.
16:17C'est qu'il y a tellement de mouvances différentes autour de Trump aujourd'hui
16:20qui, chacune, revendique le pouvoir et sa politique à elle, qu'on ne sait pas encore exactement ce qui va se passer.
16:24Ce qu'on sait pour le moment, c'est les nominations qui ont déjà eu lieu.
16:27La première, je pense que la plus importante pour les Européens, c'est la nomination au commerce de Robert Lighthizer,
16:32qui était déjà son USTR lors de la mandature précédente, qui a écrit un livre l'année dernière,
16:38et qui, je pense, est absolument clair. Lui, il veut quasiment un découplage total avec la Chine.
16:43On n'ira pas jusque-là, mais il est, je pense, très ambitieux dans sa volonté de mettre des tarifs sur la Chine.
16:51Et il n'oublie pas l'Europe. C'est-à-dire qu'il a aussi la volonté de pouvoir corriger ce qui est fait du côté européen
16:56en considérant que les États-Unis sont les victimes de la stratégie économique européenne qui consiste à créer des excédents sur les États-Unis.
17:04Donc, pour pouvoir répondre à ça, il veut mettre des tarifs.
17:07Évidemment, je pense que, par contre, pour les Européens, il y a un moyen éventuellement de s'en sortir
17:11si les Européens font un effort en termes de dépenses et de relance de leur consommation.
17:15Mais comme on n'est pas partis exactement sur cette stratégie-là, ce qui correspondrait d'ailleurs au plan Draghi,
17:20si on applique le plan Draghi, je pense qu'on pourra éviter les tarifs.
17:23Encore une fois, on n'est pas partis dans ce sens-là.
17:25Donc, de ce côté-là, on sait qu'ils vont être assez agressifs sur les côtés commerciaux. C'est à peu près clair.
17:30Ensuite, je pense que le point le plus important...
17:32— Donc, pour la Chine et pour l'Europe, c'est-à-dire, en gros, le monde qui vient nous crocher, c'est terminé ?
17:36— Je pense que la seule restriction qu'on peut avoir du côté chinois par rapport aux personnes qui sont déjà nommées, c'est Elon Musk.
17:42Elon Musk a beaucoup d'intérêt en Chine. Je pense qu'il va essayer de, lui, de freiner tout ce qui peut...
17:46— Alors, il a quel poste, Elon Musk ?
17:48— Pour l'instant, c'est pas encore très précis. Mais il va essayer d'user son influence, en tout cas,
17:52pour essayer de freiner tout ce qui peut se passer vis-à-vis de la guerre commerciale avec la Chine.
17:57— Donc on rappelle Gigafactory, évidemment, dans le pays, des débouchés.
18:02Puis bon, c'est pas le seul. Finalement, les Américains, ils exportent très bien aussi en Chine des produits de technologie.
18:07On pense à l'iPhone, notamment, même s'il y a eu une guerre commerciale sur les téléphones.
18:12Mais c'est vrai qu'on peut se dire à un moment qu'ils peuvent pas non plus, en tout cas les grands industriels,
18:16se couper totalement de ce marché chinois.
18:18— Alors non, ils peuvent pas totalement. Mais ils peuvent le faire en partie.
18:22Et je pense qu'il y a vraiment une intention claire et nette de pouvoir, en tout cas sur les secteurs stratégiques,
18:27d'y aller assez franchement. Et je pense qu'ils vont pas mettre 60% de tarifs sur tous les biens en provenance de Chine.
18:34Je pense qu'ils vont cibler certains secteurs et par contre aller effectivement à des niveaux très élevés sur ces secteurs-là.
18:40Donc ça fera quand même des perturbations assez importantes de ce côté-là. Pour l'Europe, ça peut être à peu près la même chose.
18:45Mais encore une fois, je pense que ce qui est aujourd'hui le plus important, notamment ce qui a été révélé cette nuit
18:50et par le New York Times et le Wall Street Journal, c'est les personnes qui vont décider de la politique étrangère.
18:54Et là, on a vraiment deux camps qui s'affrontent. Pour l'instant, les personnes qui ont été citées, c'est Michael Waltz,
19:00donc à la sécurité, à la Maison-Blanche, et Marco Rubio, qui pourrait prendre des affaires étrangères.
19:06Donc là, ça serait plutôt une ligne traditionnelle et qui serait plutôt dure avec la Russie par rapport à ce qu'on avait pu entendre avant.
19:12Ce qui est plutôt une bonne nouvelle pour les Européens. Par contre, le camp du vice-président, Vence, eux veulent aller vraiment vers une position d'unilatéralisme.
19:20On ne sait pas encore vraiment qui vont être les personnes nommées, mais vous avez deux camps très différents qui s'opposent
19:24et qui sont déjà en train de se battre là maintenant pour essayer de récupérer les postes.
19:27Et en fonction de qui va être nommé, on aura une politique qui va être très différente.
19:30C'est le Président qui va trancher. On verra ça. L'équipe sera en place comme le Président au début de l'année prochaine.
19:34En tout cas, pour cette question-là, ce sera les prochaines heures.
19:37D'accord. Et puis ensuite, tout va se déployer, évidemment, à partir de janvier, l'investiture.
19:42On a l'impression même que c'est un peu comme les annonces de la politique monétaire ou des banques centrales,
19:48que l'annonce même va créer déjà un électrochoc, que les gens vont s'y préparer. Ils ne vont pas attendre, évidemment, l'investiture,
19:53à savoir si ce sera à 40, 50, 60, 80, 100 % au niveau des tarifs, c'est-à-dire des tarifs douaniers, des hausses.
19:59Je pense que le monde va réagir à tout ça, que ce soit la Chine ou, on l'espère, également l'Europe.
20:04Oui, réagir. Mais tant qu'on ne connaît pas la sauce à laquelle on va être mangé, c'est un peu la formule de notre Président carnivore, herbivore.
20:14Dans la savane africaine, l'éléphant, c'est un herbivore. Il fait peur aux lions.
20:19On a des atouts. On a des industries. On a une plus grande zone de consommation au monde en termes d'habitants et de capacités.
20:26Plus grosse épargne. Donc il faut jouer là-dessus. Mais je reviens d'ailleurs sur l'épargne.
20:30En maintenant les taux très élevés, la BCE a organisé ce cash sweep des épargnants vers la finance au détriment des actifs de production.
20:39Nous, on a surfinancé un secteur immobilier pendant des années et maintenant on le sous-finance.
20:44Donc il y a plein de mesures à prendre. Mais il faut juste un peu de courage politique et surtout d'union.
20:51Parce qu'en fait, c'est la désunion en Europe, à l'intérieur de l'Europe et à l'intérieur de chaque pays, et on l'a bien vu avec la fin de la coalition d'Alain,
21:00qui crée le fait qu'aujourd'hui, il y a beaucoup de doutes sur notre capacité à nous relever.
21:07Et peu importe qu'on soit pro ou contre Trump, ce qu'il a réussi à faire, c'est d'unir électoralement tout au moins son pays.
21:14Et c'est pour ça qu'on est tous tétanisés maintenant, parce qu'effectivement, les États-Unis, ils ont tout.
21:21Mais est-ce qu'ils ne donnent pas là aussi politiquement un certain populisme ?
21:26On a vu que sur le terreau, ça a quand même bien fonctionné.
21:29On rappelle donc les deux grands thèmes qu'on vient de les évoquer.
21:31Un pouvoir d'achat, défense du pouvoir d'achat, immigration.
21:34Ça ressemble quand même fort à des programmes qu'on voit un petit peu partout en Europe.
21:38Et surtout dans le monde, parce que si vous interrogez un hindou, il ne va pas vous dire qu'il a envie d'avoir des Pakistanais qui reviennent au Afghanistan.
21:46Donc je crois quand même que la notion d'enveloppe de pays, de nations, de cultures,
21:53après toutes ces années de globalisation, il y a un petit peu un retour de bâton.
21:59Si la Chine veut faire revenir Taïwan dans son giron, c'est à peu près pour les mêmes raisons.
22:04Le pouvoir d'achat, de toute façon, c'est maintenant la métrique de toute société de consommation libérale.
22:09Il n'y a plus d'autres projets, entre guillemets.
22:13La démocratie, dans la plupart des pays, les nôtres, entre guillemets, occidentaux, on l'a atteint.
22:18Même si elle est assez imparfaite.
22:20Donc oui, ce sont des revendications qui sont, à mon avis, partagées par même des pays en Afrique,
22:26même s'ils partent de plus loin, et pour des gens très gâtés comme nous.
22:30C'est vrai qu'on manque un peu d'utopie.
22:33Il y a eu le progrès technologique, on pourrait même s'enthousiasmer.
22:36Il n'y a pas de rupture technologique au sens du moteur-explosion, de l'électricité, du feu ou de la roue.
22:45C'est pour moi pas un moteur de rupture technologique.
22:49C'est une avancée, c'est une prolongation d'Internet, mais ce n'est pas une avancée.
22:55Quand on regarde les dépenses à Haïti, elles sont sur le même rythme de croissance qu'il y avait les dernières années.
23:01Donc c'est une évolution.
23:03Internet était une rupture, mais l'IA me semble moins une rupture.
23:08D'ailleurs, on a eu une bulle, mais pas aussi grande.
23:11Et nous, on est restés à côté, justement.
23:13Nos deux grandes erreurs, c'est la non-numérisation.
23:16Et puis le Covid, il y a eu une fracture, puisque les services non-marchands et marchands étaient beaucoup plus préparés aux États-Unis.
23:23Non-numérisation, pas tout à fait.
23:24Parce qu'aujourd'hui, on peut dire quand même qu'on a adopté massivement, dans les us et coutumes, le télétravail, la visio.
23:30Oui, mais ceux qui fournissent les outils, c'est les Américains.
23:33Même, effectivement, cette intelligence artificielle qui arrive.
23:37Tout le monde commence, peu ou prou, quand même, à regarder ce que c'est, à voir, à l'utiliser.
23:41J'espère qu'on continuera à faire des émissions entre nous, évidemment, avec des humains et non des avatars.
23:46Néanmoins, vous avez raison.
23:48C'est vrai qu'on est passés à côté, l'Europe est passée à côté de ces grands enjeux.
23:52Et c'est étonnant, dans la mesure où on a aussi des talents.
23:55On a des cerveaux, mais on n'arrive pas à passer le cap et à créer, comme ça, l'équivalent des GAFA.
24:00Je dirais que les deux secteurs où on est vraiment très en retard, c'est celui-là, la technologie et la santé.
24:06Sur les autres secteurs industriels, qu'on prenne l'Ironman, la France, on a à peu près tout.
24:10L'énergie, il y en a en Italie, il y a Total, il y a Eni.
24:13Mais vraiment, sur ces deux secteurs qui sont clés pour l'humanité, pour les pratiques de l'humanité,
24:18on n'est pas absent, mais on est très, très loin derrière.
24:21La technologie, c'est sûr, on n'a que des petites sociétés de semis.
24:25Mais sinon, on n'a aucun grand réseau.
24:27On n'a aucun grand fabricant de téléphones, de réseaux télécoms. Maintenant, c'est terminé.
24:31– On a raté le coche.
24:33– Oui, mais parce qu'on a raté le coche de l'industrie, en tout cas en France.
24:37Pas trop en Italie, encore en Allemagne.
24:39Mais bon, l'automobile, l'électrification, on l'a un peu raté.
24:43Mais reste à savoir si on ne va pas revenir aussi.
24:46Pour moi, le jeu n'est pas fini.
24:50– Alors, on peut se poser la question des secteurs qui vont être les plus impactés.
24:54On en a couvert quelques-uns, effectivement.
24:57Un des fleurons, en tout cas chez nous, c'est le luxe.
25:00Et le luxe souffre depuis quelques mois.
25:03Alexandre Azé, vous voulez réagir ?
25:05– Le luxe est cyclique.
25:06C'est vrai que dans un premier temps, le luxe, c'était bien maintenu.
25:10Parce que dans la dynamique d'inflation, les valeurs de luxe, dans leur ensemble,
25:15pouvaient finalement répercuter largement les prix sur les clients.
25:19C'était justement l'attrait du luxe.
25:21Et puis, vous avez à la fois un ralentissement en Chine qui s'est produit.
25:25On l'a dit tout à l'heure, ça ne se fait pas sur la consommation interne.
25:28Donc, évidemment, c'est toute une partie de la clientèle qui n'est pas revenue.
25:35Vous avez aussi eu la baisse du Yen,
25:39où le consommateur japonais n'était plus là.
25:42Donc, hop, deuxième salve.
25:45Et puis, voilà que les hausses de taxes vont prendre aussi le relais.
25:51Donc, vous avez vraiment des vents contraires.
25:53Alors, il y a le luxe et puis il y a tout ce qui tourne autour.
25:56Vraiment, le cas d'école, c'est les spiritueux, par exemple,
25:59où là, vous avez un effet ciseau à la fois en Chine et aux États-Unis
26:03qui vont impacter tout un secteur qui est quand même un secteur important,
26:07en tout cas en bourse en Europe.
26:10Et le luxe, pour l'instant, au vu des valorisations qu'on avait sur ces valeurs-là,
26:15ça ne peut pas se satisfaire d'un manque de croissance sur quelques années.
26:20Donc, comme c'était des valeurs très consensuelles dans tous les portefeuilles,
26:23évidemment, c'est celles qui vont souffrir de manière plus importante.
26:27Donc, ce n'est peut-être pas fini.
26:28Donc, un des secteurs les plus impactés et qui risque de continuer à être impacté, c'est le luxe.
26:33Le reste, qu'est-ce que vous voyez ? Qu'est-ce qui va souffrir ?
26:36Évidemment, là, on est dans un moment où il y a secteur et zone géographique.
26:41Évidemment, c'est vrai qu'on venait de parler de certains secteurs dans l'industrie.
26:47En tout cas, l'automobile, par exemple, c'est un secteur qui est encore une fois un vrai exemple
26:52d'un secteur où l'Europe était leader sur le marché mondial.
26:56Et puis, un peu comme on a vécu avec la téléphonie dans les années 2000,
27:02où vous aviez des grands leaders en Europe,
27:04eh bien, progressivement, ils se font prendre des parts de marché,
27:09à la fois au niveau du consommateur et à la fois au niveau des chaînes de production,
27:13qui sont beaucoup plus efficientes, avec les véhicules en Chine,
27:16avec ce qui se passe aux États-Unis.
27:19Les États-Unis ont vraiment fait une véritable révolution.
27:21Il y a Tesla, mais il n'y a pas qu'eux.
27:23Il y a General Motors, Ford, qui ont aussi fait leur révolution.
27:28Et donc, on se retrouve dans un secteur qui est encore une fois pris en étau,
27:32où un pays comme l'Allemagne, où l'industrie automobile était florissante,
27:36il y a une équessence qui est en train de se mettre en place.
27:39– Avec Volkswagen, qui pour la première fois est en train de licencier.
27:42– Exactement.
27:43Donc, il y a une société qui peut s'en tirer des sociétés un peu de luxe,
27:47mais jusqu'à quand, justement, Ferrari ?
27:50Mais jusqu'à quand ?
27:52Donc, les secteurs de premier rang en Europe,
27:55finalement, ça devient une faiblesse pour l'économie,
27:59en tout cas, l'image de l'Europe.
28:01– Ferrari, toi, de secteur à part, c'est un peu comme les montres de luxe,
28:04les supercars sont devenus le premier marché de Ferrari.
28:08– Oui, d'accord.
28:09– Bon, on voit bien ça aussi, même chez les dévaleurs comme ça.
28:13C'est sûr que là où il y a le plus d'argent maintenant,
28:16c'est les États-Unis, ça reste un quart du PIB mondial.
28:19– Oui, certaines sociétés françaises veulent se faire coter aux États-Unis,
28:22ce n'est pas pour rien non plus.
28:24– Et si Stellantis a des problèmes aux États-Unis,
28:26c'est qu'ils ont mis la main sur un actif américain aussi.
28:29– Sur un marché, d'ailleurs, on dit souvent,
28:31bon là, il y a le luxe et puis, finalement, tout ce qui est bon marché.
28:37Voilà, vous faites soit un fauchon, soit finalement les chaînes disquantes,
28:41et puis entre les deux, c'est compliqué.
28:42On a l'impression que dans la voiture, c'est un peu la même chose,
28:45sauf qu'on n'a pas vraiment la petite voiture qui va bien,
28:47qui plaît à tout le monde et qui se vend comme épipin.
28:49– Non, parce que la transition n'est pas encore faite complètement,
28:52l'électrification, l'hybride, enfin, en tout cas, ça s'est fait à marche forcée.
28:57Le Covid est passé par là, il y a eu des effets retards
29:00et pour l'instant, l'Europe n'est pas prête à concurrencer,
29:04notamment les véhicules chinois, à part par la réglementation.
29:07Et là, on a un sujet, c'est que ce n'est pas par l'innovation
29:10qu'on essaie de contrer, mais c'est par la réglementation.
29:13Or, c'est plutôt par le bas que par le haut.
29:16– La réglementation est très punitive pour l'utilisateur de la voiture.
29:19Si on regarde tout ce que rapporte une voiture à l'État,
29:23que ça soit au niveau de l'essence,
29:26que ce soit au niveau du parking, de la contre-invention,
29:30en fait, on a vraiment dissuadé les gens d'avoir des voitures.
29:34Et donc, on ne peut pas s'étonner aujourd'hui
29:36qu'un, les voitures coûtent de plus en plus cher à cause de l'électrification
29:39et deux, en fait, dans un budget d'un ménage, une voiture,
29:42c'est aujourd'hui très compliqué.
29:44– Et quand on en a une, on ne peut pas rouler.
29:46– Sauf qu'en province, on ne peut pas vivre sans voiture.
29:49Et aux États-Unis, on ne parle même pas de supprimer la voiture,
29:52même s'il y a Tesla, il y a aussi des grosses voitures polluantes.
29:55– Nicolas Guzman, vous êtes bien sage sur le secteur automobile.
30:01Vous avez un avis ?
30:03– Le secteur automobile, on peut parler peut-être du secteur énergétique.
30:06Je pense que ça peut être effectivement intéressant
30:08pour les prochaines semaines parce que…
30:10– Oui.
30:11– Alors Trump a nommé son nouveau responsable
30:13de l'Agence de protection de l'environnement
30:15et sa première déclaration était de dire
30:17qu'il fallait retrouver la domination énergétique des États-Unis
30:20et les emplois du secteur automobile,
30:22ce qui veut dire de terminer tout ce qui avait été fait par Biden,
30:25notamment sur l'électrification des véhicules.
30:28Donc c'est plutôt un retour en arrière de ce côté-là
30:30et avec une volonté claire de vouloir produire davantage de pétrole.
30:34Et il y a quelque chose d'assez paradoxal là-dedans,
30:36c'est qu'il y aura sans doute également des accords
30:38qui vont arriver avec l'Arabie saoudite
30:41en vue de pousser l'Arabie saoudite à produire davantage
30:45pour faire chuter les prix du pétrole assez rapidement.
30:48– Ce qui ne justifiait pas leur ligne de conduite,
30:51c'était plutôt justement d'essayer de maintenir un prix du baril assez long.
30:55– Alors il voulait ça mais là en fait ça fait quelque temps
30:57que l'OPEC sous pression saoudienne voulait commencer à réaugmenter la production.
31:01Je pense qu'ils en ont aussi un petit peu assez
31:03de voir que d'autres pays ne respectent pas leurs quotas
31:05et donc de pouvoir remporter le morceau
31:07parce que là ils perdent des parts de marché et de l'argent sur les prix du pétrole.
31:10Et l'avantage que si jamais les Saoudiens bougent
31:13de façon significative sur la production pétrolière,
31:15ça permettra aux Européens de bénéficier de prix moins élevés sur l'énergie,
31:19ça permettra de fragiliser Poutine également,
31:22donc ça c'est plutôt très favorable.
31:24Mais par contre si jamais on a des prix du pétrole
31:27beaucoup plus faibles en 2025 par rapport à 2024,
31:30on aura une désintensification très forte aux Etats-Unis
31:33d'investir dans davantage de forages aux Etats-Unis
31:36et donc la promesse de pouvoir produire davantage aux Etats-Unis
31:39me paraît caduque si jamais ils arrivent à négocier rapidement avec les Saoudiens.
31:43Et donc là c'est intéressant, mais par contre on pourrait avoir dans ce cas-là
31:47un secteur énergétique assez fragilisé par ces situations-là.
31:51D'accord, en tout cas le pétrole est loin d'être enterré, sans mauvais jeu de mots.
31:56Est-ce que justement, un petit aparté,
31:58la COP 29 à Bakou, c'est pas le signe justement d'un renversement un peu
32:02après le tout écolo, après peut-être des bons sentiments,
32:06on a beaucoup parlé de l'ESG, on revient aux fondamentaux,
32:09au pétrole, à la voiture qu'ils consomment,
32:13peut-être pour favoriser aussi un petit peu le Midwest américain
32:18avec ses gros 4x4, c'est un peu l'image d'Epinel, mais ça compte.
32:20Igor Demach ?
32:21Oui, je ne saurais pas répondre au futur de l'auto.
32:26Est-ce que ce n'est pas un signal ?
32:28Ah si, Bakou, l'Azerbaïdjan, c'est un producteur,
32:31c'est là où il y a un grand prix de Formule 1 aussi,
32:34donc il y a plein de symboles et puis c'est un pays avec qui
32:37on entretient des relations, en tout cas en Europe,
32:39où en France ça s'est tendu, donc oui, c'est un symbole,
32:43mais mon point de vue, c'est que l'électrification,
32:45elle a été faite comme souvent en Europe, d'ailleurs,
32:48par la norme, par la punition et sans prendre en compte le fait que
32:53pour changer un système de production à l'échelle mondiale,
32:58aussi technique qu'une chaîne automobile, en fait,
33:01il fallait beaucoup plus de temps, il fallait beaucoup plus de temps
33:04parce que là, on a créé un choc dans une industrie
33:06qui emploie énormément de personnes.
33:07Bon, là, on va avoir des licenciements un peu partout
33:09et puis on a aussi pensé que les gens pouvaient acheter des véhicules
33:12à 50, 60, 70 000 euros avec une durée de vie de batterie
33:17et une technologie qui n'est pas encore tout à fait stabilisée
33:21et ça, c'est aussi un pari technologique qui me semble être très risqué.
33:26Enfin, on voit aujourd'hui qu'il met à mal vraiment notre industrie.
33:29On n'a pas du tout eu les infrastructures électriques.
33:32Ça a été fait beaucoup mieux aux États-Unis.
33:35Ils ont d'abord maillé le territoire.
33:37Bon, il n'y avait peut-être qu'un constructeur aussi
33:39et puis, ils font cohabiter les deux modes de transport.
33:43Donc, le moteur à explosion, ça reste aujourd'hui
33:47la source d'énergie la plus efficiente pour le transport.
33:50C'est vrai. Est-ce que justement du côté de l'énergie
33:52où là, on vient de renouveler nos centres, en tout cas les réparer,
33:55on en a eu cruellement besoin il y a quelques temps avec la crise énergétique,
33:59on a vu qu'il était temps.
34:01C'est quand même un asset pour la France et même pour l'Europe.
34:04Parce que la France a deux grandes industries.
34:07C'est tout ce qui est lié à l'aéronautique et l'aérospatial, enfin l'aéronautique
34:12et tous les secteurs liés à l'énergie.
34:14Donc, on a encore ça.
34:15Est-ce qu'on peut tirer notre épingle du jeu sur ces secteurs ?
34:17Là, le secteur a pas mal d'irrêtés, pas mal baissé.
34:20Le pétrole est bas.
34:22Donc, même si Total n'a pas tant baissé que ça par rapport au prix du pétrole,
34:26mais ça reste pour moi des entreprises qui se sont bien gérées
34:29avec des cash flows assez visibles
34:32et qui se sont quand même aventurées dans l'aventure renouvelable.
34:36Je pense aussi de manière cosmétique pour plaire.
34:39Je crois que c'est un secteur qui est toujours regardé.
34:43Moi, ça fait 25 ans que je suis dans les marchés,
34:4525 ans qu'on me dit que le pétrole c'est fini,
34:47qu'il ne faut plus acheter des valeurs pétrolières.
34:49Et ça fait quand même des années que c'est bien d'en avoir portefeuille,
34:51ça paye du dividende.
34:53Et puis, vous avez parfois des phases de hausse avec le prix du pétrole.
34:57On a l'habitude de dire que Total ne montait jamais avec le prix du baril
35:00mais c'est vrai.
35:02Je pense que c'est un secteur intéressant à entourer
35:05avec ce qui s'y passe en ce moment.
35:08Je voulais faire un petit point également,
35:10parce qu'on a beaucoup parlé des valeurs, des actions.
35:13Côté obligataire dans la constitution d'un portefeuille,
35:16on a vu que finalement c'est tôt.
35:18Il y a deux salles, deux ambiances, on va dire.
35:20Du côté des Etats-Unis, ça reste très très haut.
35:22Sur l'Europe, c'est en train de baisser et ça risque de continuer.
35:26Enfin, il le faudrait, on a compris en creux.
35:29Qu'est-ce qu'on fait ? Est-ce qu'on continue à investir sur l'obligataire ?
35:34La phase de hausse que l'on a eue finalement,
35:37à la fois un peu en Europe, beaucoup aux Etats-Unis,
35:40c'est plutôt bien parce que ça permet de retrouver
35:43certaines rentabilités qu'on avait perdues.
35:47Du 4,40, 4,45 sur du 10 ans américain,
35:51finalement, dans une construction de portefeuille, c'est quand même pas mal.
35:55En Europe, le crédit se tient plutôt bien.
35:58Alors, on a eu une petite phase de correction, mais très faible.
36:01Et par rapport à ce que l'on vient de dire sur les anticipations de baisse de taux,
36:05finalement, avoir du 3,50, 4% sur l'obligataire à 5, 10 ans,
36:11c'est quand même cristalliser de la performance
36:14et un niveau de taux d'intérêt qu'on aura certainement plus l'année prochaine.
36:17Donc, on garde sa poche obligataire, on la renforce, on la continue ?
36:20On la renforce un peu.
36:21Aux Etats-Unis, c'est toujours le même problème.
36:23C'est-à-dire qu'à un moment, les taux étaient...
36:25Il y a un mois, on ne se rappelle pas, mais les taux étaient à 3,60,
36:28à 3,60 sur le 10 ans américain.
36:30Maintenant, ils sont à 4,40.
36:31Donc, c'est une montée assez importante.
36:33Et certains analystes pensent que les taux peuvent aller encore plus haut.
36:37C'est vrai que si Trump met en place tout sans faire baisser le pétrole,
36:41on pourrait avoir une inflation qui reprend.
36:45Cette fameuse...
36:47On n'en peut parler, mais cette fameuse nouvelle vague d'inflation qui revient,
36:50comme dans les années 70, finalement.
36:52On a eu différentes vagues.
36:53Et finalement, Trump peut peut-être créer une autre vague,
36:55ce qui empêchera, cette fois-ci, la Fed de faire quelque chose,
36:59voire même de potentiellement monter les trous.
37:01On peut tout évaluer.
37:02Et donc, on pourrait avoir des taux qui atteignent les 5,
37:05pourquoi pas encore plus à l'horizon de 2026.
37:09Ce n'est pas notre scénario, mais il faut le garder en tête,
37:11parce que c'est un scénario qui a une probabilité non nulle, largement non nulle.
37:15Donc, aux Etats-Unis, garder des munitions,
37:19si on avait encore une autre vague sur le taux d'intérêt.
37:23En Europe, on voit que les actions, c'est compliqué pour l'instant.
37:27Il faut des catalyseurs.
37:29Les catalyseurs viendront d'où ?
37:31La BCE, peut-être ?
37:32Ou d'un plan ?
37:33Enfin, on ne sait pas.
37:34Pour l'instant, je trouve que l'Europe est quand même globalement muette
37:38par rapport à ce qui est en train de se passer.
37:39Et d'autant plus muette que...
37:41Et là, je trouve que les propos de Powell, c'est un peu notre action.
37:45C'est-à-dire que, pour l'instant, on est dans des propositions,
37:48mais Trump n'est pas au pouvoir.
37:49Donc, l'Europe ne peut absolument...
37:51C'est une phase délicate pour l'Europe entre aujourd'hui et l'avenue de Trump,
37:56parce que, finalement, l'Europe ne peut pas dire,
37:58on met des sanctions.
37:59On met des sanctions sur quoi ?
38:00Trump ne peut rien faire pour l'instant.
38:04Donc, l'Europe ne peut pas dire, on va mettre en place ça, etc.
38:06Enfin, il peut tweeter ou ixer, je ne sais plus comment on dit.
38:08Oui, mais ce que je veux dire, c'est que les marchés...
38:10Finalement, c'est les marchés qui décident si...
38:12Mais l'Europe, politiquement, ne peut pas mettre en place une stratégie de défense
38:16alors que, jusqu'en janvier, rien ne sera fait.
38:18Donc, on va avoir une période très délicate
38:20où Trump peut à peu près dire ce qu'il veut sur l'Europe,
38:23et l'Europe ne pourra pas réagir.
38:26Donc, il y aura forcément, en tout cas, une volatilité très importante.
38:31Après, il y a quelque chose de bien avec Trump,
38:32c'est que, quand même, il a tendance à annoncer ce qu'il va faire,
38:35et puis à le faire.
38:36Enfin, en tout cas, à essayer de le faire.
38:38Oui, après...
38:39On peut commencer à réagir et à se préparer.
38:40Et puis, il a quand même une chance incroyable,
38:43mais, finalement, c'est la malchance qu'il avait eue à la dernière élection.
38:47C'est-à-dire qu'il arrive à un moment où il y a quand même des inflations
38:50qui sont en train de se mettre en place.
38:51L'inflation peut peut-être remonter,
38:53mais, en tout cas, le pari sur l'inflation à court terme
38:55est un peu gagné aux États-Unis.
38:56Et, d'une certaine manière, c'est ce qui lui avait porté préjudice
38:59à la dernière élection,
39:01puisque, sur le Covid, il avait tout fait pour avoir un vaccin.
39:04Finalement, il arrive...
39:05On le condamne sur le fait qu'il n'avait pas eu de vaccin.
39:07Dix jours après, il y a un vaccin,
39:09et c'est Biden qu'on a reçu les fleurs,
39:11et ce n'était pas lui.
39:12Et, de la même manière, sur la désinflation,
39:15c'est lui qui, finalement, aura les lauriers
39:18sur ses premiers mois de mandat,
39:20en disant, vous n'avez pas d'impression.
39:22Il voulait tellement ce vaccin qu'il était prêt à boire de l'eau de Javel.
39:25Tout, mais il n'empêche qu'à l'époque,
39:27il avait été très proactif sur les laboratoires américains
39:30pour se presser en vue de l'élection présidentielle,
39:32et c'est arrivé trop tard.
39:34Et puis, là, on avait réouvert grand la caisse
39:37pour trouver ça assez rapidement.
39:40Ça se comptait en milliards.
39:41C'est vrai qu'ils ont réussi au final.
39:44Nicolas Guzman, on termine sur cette question obligataire.
39:49On continue à en mettre dans les allocations.
39:52Comment on fait ?
39:53Là, je pense que ça devient intéressant.
39:55Pour le Trump trade, la montée des taux
39:57plus la montée du dollar arrivent,
40:00comme vous l'aviez dit au début,
40:02depuis que Trump arrive en tête des sondages.
40:05C'est toujours en cours.
40:06Ce qui est intéressant, c'est de voir que ce même phénomène
40:08s'était produit en 2016.
40:09Hausse du dollar, hausse des taux.
40:11La différence, c'est que l'élection 2016,
40:13il y a eu vraiment une surprise.
40:15Et donc, on a eu un mouvement très brutal en quelques jours.
40:17Alors que là, c'est assez brutal,
40:19mais ça s'est fait quand même sur un mois et demi pour le moment.
40:22Par contre, en 2016, ça s'était arrêté assez rapidement.
40:25En fait, ce qui est intéressant,
40:27c'est de voir que les arguments qui étaient développés en 2016
40:29pour justifier ça sont exactement les mêmes que ceux d'aujourd'hui.
40:31C'est-à-dire, en gros, le choc immigration
40:34et les déportations qui sont prévues par Trump,
40:36les tarifs, le fait de mettre la pression sur la Fed
40:40et les baisses d'impôts.
40:41Et que tout ça aurait un phénomène inflationniste.
40:43Alors, soit, mais quand on regarde ce qui a véritablement été fait
40:47par Trump à l'époque, c'était quand même plus light.
40:49Notamment, sur l'immigration,
40:51le niveau de déportation était deux fois inférieur
40:53à ce qui avait été fait sous la période Obama.
40:55Donc là, on peut se dire qu'il me paraît improbable
40:57qu'ils partent déporter 8 millions de personnes
41:00comme ce qui était évoqué.
41:03Je crois que la période Obama, c'était 4 millions sur un mandat.
41:07Et Trump, c'était seulement 1 million sur la période.
41:11Donc, c'était beaucoup moins important.
41:13Sur les tarifs, même chose.
41:15C'est-à-dire que ce qui était anticipé en 2016,
41:17ce qui est arrivé, en fait, était plus faible.
41:19Donc, moins de choc.
41:21La pression sur la Fed, je n'y crois pas beaucoup.
41:23Et je ne crois pas que la Fed soit spécialement vulnérable
41:27à ce type de choc.
41:29Et ensuite, sur la baisse d'impôts.
41:30Et là, effectivement, c'est le phénomène le plus important.
41:32Parce qu'en fait, on attend vraiment
41:34qui va être le prochain secrétaire au Trésor.
41:36Donc, l'équipe, une fois de plus, ça va être la clé.
41:38Parce qu'on peut avoir des gens qui peuvent être très expansionnistes
41:40et qui veulent vraiment y aller à fond.
41:42Et il y a des personnes, notamment Scott Besson,
41:44qui est apparemment celui qui devrait obtenir le poste,
41:46qui a plutôt une vision à vouloir réduire les déficits.
41:48Donc, si lui arrive au pouvoir,
41:50on peut avoir une réaction inverse du marché.
41:52Igor Demach chez Vital Epargne.
41:54Qu'est-ce qu'on dit aux clients en ce moment
41:56qui se posent la question,
41:58est-ce qu'il faut bouleverser complètement son allocation ?
42:00Bon, Kamala Harris, Donald Trump,
42:02ça ne change pas fondamentalement la donne
42:04avec ce qu'on s'est dit.
42:06Etats-Unis en tête, Europe plus compliquée.
42:08Malheureusement, je le disais avant,
42:10c'est les deux faces d'une même pièce.
42:12Les Américains pensent toujours à eux avant.
42:14Et peut-être même les Démocrates
42:16plus que les Républicains,
42:18même si les Républicains sont toujours plus vocaux.
42:20En tout cas, l'interventionnisme démocrate
42:22n'est pas toujours très bon pour l'Europe.
42:24Donc, de toute façon, nous, on a nos problèmes.
42:26Ça ne dépend pas uniquement des autres.
42:28On aime bien pointer les autres,
42:30mais on a nos problèmes.
42:32Après, l'épargnant européen,
42:34il a le choix, il est vraiment libre
42:36de faire ce qu'il veut.
42:38C'est clair qu'aujourd'hui,
42:40ne pas avoir d'actions américaines
42:42et d'actifs en dollars,
42:44c'est un peu risqué.
42:46Alors après, c'est la proportion.
42:48Mais nous, on leur conseille de mettre
42:50à ce moment-là des actions
42:52avec des thèmes un peu spécifiques.
42:54Par exemple, small limit cap américaine
42:56ou des choses qui ont déjà très bien marché,
42:58Nasdaq, S&P.
43:00Ou alors, si on veut faire de la tech,
43:02on peut prendre des ETF sur la cybersécurité.
43:04Essayer de travailler un portefeuille américain,
43:06je suis d'accord sur les taux.
43:08Puis les taux courts sont toujours très intéressants.
43:10D'ailleurs, c'est aussi pour ça
43:12que les flux du monde entier vont vers la zone dollar.
43:14C'est parce que, en tout cas,
43:16l'argent rapporte beaucoup.
43:18– Il y a de la rémunération, et sur les obligations,
43:20et sur les actions, ça ne se passe pas si mal.
43:22– Ce qui marche dans le capitalisme,
43:24c'est la seule zone où il y en a.
43:26En tant qu'épargnant, c'est difficile d'être dans une zone.
43:28On peut harguer de l'argument de valorisation,
43:30ce qu'on fait toujours en Europe, value,
43:32mais sans croissance,
43:34les entreprises ne peuvent pas créer de valeur ajoutée.
43:36Il n'y a pas de BPA,
43:38il n'y a pas de croissance du BPA.
43:40Malheureusement, aujourd'hui,
43:42il faut avoir des actions.
43:44– Il faut être exposé aux États-Unis.
43:46– Je me sens, même si c'est haut,
43:48même si ça paraît un peu difficile de leur dire…
43:50– Même après, plus 30% sur le Nasdaq,
43:52ils vont continuer à y aller.
43:54– Oui, mais picking, c'est-à-dire choisir des choses
43:56qui sont encore en retard.
43:58Les smalls sont encore en retard,
44:00les larges non liées à la tech sont encore en retard.
44:02Il faut essayer d'être capté là où il y a de la valeur.
44:04– Il nous reste peu de temps, Alexandre Eze,
44:06qu'est-ce qu'on fait en termes d'allocation ?
44:08– Je ne voudrais pas être trop consensuel non plus,
44:10mais c'est vrai que les actions américaines
44:12qui pouvaient prêter un risque,
44:14en tout cas, les investissements en dollars,
44:16pour moi, il y a un pari, le dollar…
44:18– Vers la parité.
44:20– Il y a encore quelques semaines,
44:22qui n'est pas si improbable que ça.
44:24Pour un investisseur européen, avoir des actifs dollars,
44:26actions ou obligations,
44:28c'est quand même une très bonne diversification.
44:30Et puis, l'obligataire sur l'euro,
44:32je pense qu'encore une fois,
44:34pour le coup, ce n'est pas encore dans le marché.
44:36Le fait que la Banque centrale
44:38va agir de manière
44:40beaucoup plus importante que prévue,
44:42et donc, on risque d'avoir des taux
44:44à l'horizon fin 2025, beaucoup plus bas,
44:46et il faut en profiter maintenant.
44:48Donc, obligataire fortement sur l'euro
44:50et des actions sur les Etats-Unis,
44:52avec de la diversification plutôt sur l'euro
44:54que les Etats-Unis.
44:56Il vaut mieux aussi les grands gagnants aux Etats-Unis,
44:58ils vont être aussi les grands gagnants d'hier,
45:00sont aussi les grands gagnants de demain,
45:02je pense, sur la tech.
45:04– Nicolas Griezmann, vous avez 30 secondes, je suis désolé.
45:06On fait quoi ?
45:08– Je pense que la question des devises
45:10va être vraiment importante,
45:12notamment si les tarifs sont mis en place.
45:14En fait, la période qu'on est en train de vivre
45:16avec éventuellement les baisses d'impôts
45:18qui vont faire plus les tarifs
45:20et la situation des excédents commerciaux
45:22chinois et européens,
45:24rappelle étrangement et même quasiment,
45:26c'est calqué exactement sur le début des années 80,
45:28avec la très forte hausse du dollar
45:30qu'on avait eu à cette période-là,
45:32qui avait mené aux accords du Plaza
45:34et qui avait fait chuter le dollar
45:36de façon vertigineuse à cette période-là.
45:38Donc, le développement politique qu'on peut avoir
45:40dans les prochains temps
45:42va être décisif pour les années à venir.
45:44– C'était Planète Marché,
45:46avec nos invités du jour,
45:48les gardes-macs Vital et Pan,
45:50Alexandre Aizé du groupe Richelieu
45:52et Nicolas Goetzmann, financière de La Cité.
45:54Merci messieurs,
45:56on se retrouve très prochainement,
45:58mais tout de suite, c'est l'heure de Marché Athènes.
46:00– Générique –
46:10– Et dans ce dernier quart d'heure de Smart Bourse,
46:12on va continuer à parler des effets Trump,
46:14mais cette fois sur les pays émergents et l'Afrique.
46:16Je vous propose d'écouter,
46:18ou plutôt de réécouter
46:20Guillaume Arditi,
46:22le fondateur de Belvedere Advisory.
46:24Il est chercheur associé à l'Institut Jacques Delors
46:26et il était en compagnie de Grégoire Favé
46:28c'était la semaine dernière.
46:30On l'écoute tout de suite, on se retrouve juste après.
46:36– Il faut remettre un petit peu du contexte
46:38sur la politique étrangère américaine
46:40qui est moins fragmentée
46:42que la politique intérieure.
46:44Donc, il y a quand même
46:46un accord bipartisan
46:48aux Etats-Unis
46:50sur deux points essentiels.
46:52Le premier, c'est sur le leadership américain.
46:54Donc, il y a une volonté
46:56qui traverse tout le spectre politique américain
46:58de maintenir le leadership américain
47:00dans les affaires du monde.
47:02Le deuxième,
47:04c'est également
47:06une animité sur le fait
47:08que depuis des années
47:10le centre névralgique
47:12pour les Etats-Unis
47:14s'est déplacé de l'Europe vers l'Asie.
47:16Donc finalement,
47:18en termes de politique étrangère
47:20et de conséquences
47:22sur les différentes régions,
47:24le changement d'administration
47:26ne va probablement pas marquer
47:28une fracture monumentale
47:30sur les pays émergents.
47:32Ce que ça va probablement plus impacter
47:34c'est la relation transatlantique
47:36mais en revanche,
47:38du point de vue des pays émergents,
47:40ce à quoi on peut s'attendre,
47:42c'est plutôt un renforcement de leur poids
47:44dans un contexte où
47:46l'ordre unipolaire post-guerre froide
47:48est de plus en plus remis en question.
47:50Là, il y a une fenêtre
47:52d'ouverture pour les émergents
47:54qui s'agrandit encore un petit peu plus
47:56avec le retour
47:58de Trump et d'une administration
48:00républicaine
48:02et potentiellement d'un congrès républicain.
48:04Je pense qu'en fait
48:06c'est l'environnement géopolitique global
48:08qui est en train de pousser
48:10les pays émergents à nouveau
48:12sur le devant de la scène.
48:14Quand on regarde la situation des Etats-Unis,
48:16actuellement, ils sont challengés
48:18sur toute leur zone
48:20d'influence historique
48:22et quasi vitale.
48:24C'est d'abord, évidemment,
48:26en Asie, forcément,
48:28avec les problématiques avec Taïwan.
48:30En Europe,
48:32la guerre russo-ukrainienne
48:34et avec un crantage qui vient de s'effectuer
48:36puisque maintenant, il y a des troupes nord-coréennes.
48:38Donc, on peut s'interroger
48:40si ça aurait pu être fait sans un accord au moins tacite
48:42de la Chine.
48:44C'est assez étonnant.
48:46Au Moyen-Orient,
48:48l'irrésolution du conflit
48:50israélo-palestinien qui dure depuis des décennies
48:52et qui s'ajoute
48:54à des catastrophes
48:56relativement récentes en Afghanistan
48:58et en Irak.
49:00Il y a aussi l'Amérique latine
49:02où, un des exemples assez criants,
49:04c'est la position du Brésil
49:06qui, avec le président actuel,
49:08s'affiche de plus en plus auprès de Poutine
49:10et chez Jinping à travers les BRICS
49:12qui, eux-mêmes, se présentent
49:14comme une alternative
49:16à l'ordre établi américain.
49:18Et donc, c'est le renforcement
49:20du Global South
49:22ce qu'il faut imaginer ?
49:24Là, ce qu'on peut imaginer,
49:26c'est qu'il y a une évolution
49:28structurelle
49:30qui les pousse vers l'avant
49:32parce que, maintenant,
49:34les enjeux fondamentaux
49:36dans la lutte d'influence,
49:38les vecteurs se retrouvent
49:40dans les pays émergents.
49:42Et on revient un petit peu sur les problématiques
49:44un peu classiques, influence, matière première, etc.
49:46Sauf que là, ça se précise
49:48d'une part, évidemment,
49:50sur l'énergie, comme toujours,
49:52mais c'est le retour.
49:54Deuxièmement, sur tout ce qui est météocritique
49:56dans le cadre de la transition énergétique.
49:58Et puis,
50:00troisièmement, et là, c'est quand même
50:02la nouveauté qu'il y a depuis quelques années,
50:04c'est l'autonomisation des chaînes de valeur
50:06par rapport à la Chine.
50:08Donc, cette autonomisation-là,
50:10qu'est-ce qu'elle a comme conséquence ?
50:12C'est qu'on ne va pas pouvoir réindustrialiser
50:14tous les secteurs
50:16dans des pays comme les Etats-Unis ou comme l'Europe
50:18pour des problématiques de coûts.
50:20Donc, la question,
50:22c'est plus le on-shoring, c'est le french-shoring.
50:24Et donc, dans le french-shoring,
50:26pour avoir des coûts qui soient encore...
50:28Ce qui compte, c'est la maîtrise des chaînes de valeur.
50:30C'est pas forcément la localisation
50:32des chaînes de valeur en tant que telle.
50:34Par exemple, tout le raffinage météocritique
50:36est quasiment géré par la Chine,
50:3870-80%, je crois, de mémoire.
50:40Donc, quand on considère
50:42sur même d'autres industries,
50:44sur les véhicules électriques, etc.,
50:46la question, c'est pouvoir
50:48rapatrier une partie des chaînes de valeur
50:50sur les territoires type Etats-Unis,
50:52Europe, et quand c'est pas le cas
50:54pour des problématiques de coûts,
50:56avoir des voisins bienveillants
50:58et amis avec lesquels le faire.
51:00Je sais pas si Trump s'est
51:02beaucoup étendu sur
51:04l'enjeu
51:06stratégique américain vis-à-vis de l'Afrique
51:08pendant sa campagne électorale,
51:10Guillaume, mais
51:12dans le logiciel républicain
51:14ou dans le logiciel
51:16du leadership trumpiste aujourd'hui
51:18aux Etats-Unis,
51:20que peut représenter ce continent africain ?
51:22Vous en êtes un spécialiste.
51:24C'est pour ça qu'on en parle avec vous.
51:26L'Afrique va avoir une spécificité,
51:28c'est que ça reste la seule zone
51:30où le jeu est encore ouvert.
51:32D'accord.
51:34Quand on parle de l'Asie ou de l'Amérique latine,
51:36on est vraiment sur du défensif.
51:38L'Amérique latine en particulier,
51:40même si, par exemple, les Chinois
51:42viennent de lancer un projet
51:44pour un port en eau profonde au Pérou,
51:46donc vraiment dans une zone
51:48actuellement d'une influence
51:50forte et très dominante américaine.
51:52Même si on voit ce type d'incursion,
51:54l'Amérique latine, ça reste une zone
51:56qui est très largement influencée
51:58par les Etats-Unis. En revanche, l'Afrique,
52:00on se retrouve avec
52:02un continent où il y a
52:04une multiplication des acteurs
52:06qui s'y présentent.
52:08Évidemment, la Chine, dont on parle
52:10depuis déjà longtemps. La Russie.
52:12La Russie, avec sa position
52:14toxique dans le Sahel
52:16à travers Wagner.
52:18L'Inde.
52:20La Turquie. Et puis là, très récemment,
52:22l'Arabie saoudite qui annonce
52:2440 milliards de dollars d'investissement
52:26sur l'Afrique.
52:28Donc là, il y a une vraie
52:30bataille géopolitique
52:32qui est beaucoup plus ouverte
52:34que les positions
52:36qui sont défendues
52:38par les uns en Asie
52:40ou en Amérique latine par les autres.
52:42Oui, parce que là, pour l'instant,
52:44ils ne sont pas figés.
52:46Il y a aussi, d'ailleurs,
52:48une forme de push-back
52:50par rapport à la présence chinoise en Afrique
52:52qui est, dans certains cas, décriée
52:54en particulier sur les problématiques d'endettement.
52:56Ce qui, d'ailleurs, joue
52:58très largement en faveur des pays africains
53:00qui, eux, voient leur position
53:02de négociation se renforcer.
53:04Et ils se retrouvent avec des problématiques
53:06qui répondent aux attentes fondamentales
53:08qui sont les métaux critiques
53:10et puis, là aussi,
53:12la proposition de la présidée
53:14de repositionner les Chinois.
53:16Et pour les Etats-Unis dans ce jeu-là ?
53:18Il y a un mouvement aussi
53:20des Etats-Unis
53:22sur ce territoire africain
53:24à travers des entreprises,
53:26ils jouent aussi ce jeu-là ?
53:28Absolument, je pense qu'il va se renforcer.
53:30Ça avait commencé, d'ailleurs,
53:32il y avait eu un peu un push
53:34sous l'administration Trump
53:36qui s'est prolongé
53:38sous l'administration Biden.
53:40Mais c'est aussi une continuité,
53:42d'une administration à l'autre.
53:44Et ce qu'on peut anticiper,
53:46c'est que ça ne va faire que se renforcer
53:48parce que l'intensification
53:50du conflit,
53:52mais en tout cas de l'opposition
53:54entre la Chine et les Etats-Unis
53:56elle-même est en train de s'intensifier.
53:58Donc là, on voit, d'ailleurs,
54:00il y a des exemples qui sont, je pense,
54:02parlants et symboliques.
54:04C'est que, par exemple, il y a au Ghana
54:06un projet de réacteur nucléaire modulaire
54:08de petite taille, c'est toute nouvelle technologie.
54:10Il y a le développement d'un corridor
54:12ferroviaire entre
54:14la République démocratique du Congo
54:16et l'Angola, qui est une sortie sur l'Atlantique.
54:18Donc là, c'est pour relier les bassins
54:20miniers avec les métaux critiques
54:22sur la côte atlantique, avec une sortie
54:24sur les Etats-Unis.
54:26Et troisième point, qui est très récent,
54:28troisième exemple, c'est
54:30l'annonce qui a été faite par JP Morgan
54:32et Jamie Dimon il y a quelques jours
54:34sur l'ouverture
54:36de
54:38JP Morgan Chase
54:40en Côte d'Ivoire et au Kenya
54:42avec un plan de développement. Et ça, ça marque
54:44vraiment une rupture par rapport à la crise
54:46de 2008 et au retrait.
54:48Qui avait vu le retrait, justement, des
54:50grandes banques. On avait parlé de ça
54:52pour l'Europe, mais des grandes banques américaines
54:54également. Bon.
54:56Et l'Europe, dans tout ça ?
54:58Enfin, je veux dire, sur ces
55:00enjeux africains ou ces opportunités
55:02africaines,
55:04on regarde le train passer ?
55:06Ou est-ce qu'on a vu
55:08quand même l'enjeu et les opportunités
55:10que ça pouvait représenter ?
55:12Alors l'Europe, ça va être une grande question parce que
55:14l'Europe fait face actuellement
55:16à des problématiques qui ne font que
55:18s'intensifier avec
55:20l'arrivée de Trump,
55:22qui sont des problématiques de souveraineté,
55:24qui sont des problématiques de souveraineté énergétique.
55:26Aujourd'hui, on a remplacé
55:28finalement le gaz russe par
55:30du gaz américain, qui soit dit en passant,
55:32et du gaz de schiste. Voilà.
55:34On pointillait sur les problèmes de transition énergétique.
55:36Deuxièmement,
55:38pareil sur les problèmes de transition
55:40climatique.
55:42Troisièmement, souveraineté industrielle
55:44également avec l'autonomisation des
55:46chaînes de valeur. Et ce qu'on peut
55:48ajouter, et là c'est un sujet qui va
55:50s'augmenter, la défense.
55:52Donc sur les trois premiers,
55:54on a
55:56le continent africain
55:58qui offre toutes les possibilités de partenariat
56:00possible.
56:02Il y a des réponses en Afrique pour les problèmes de l'Europe.
56:04Il y a des réponses en Afrique pour les problèmes de l'Europe.
56:06La question qui se pose aujourd'hui, c'est
56:08est-ce que l'Europe va continuer à garder
56:10l'Afrique selon...
56:12Il y a eu deux dimensions en fait.
56:14La première, c'était la dimension aide au développement.
56:16Ensuite, il y a une deuxième dimension, ça a été
56:18Afrique, potentiel,
56:20opportunité. L'opportunité, c'est une option
56:22qu'on exerce ou pas.
56:24Visiblement, en Europe,
56:26on a quand même décidé de ne pas trop
56:28exercer l'option.
56:30Maintenant, il y a peut-être la troisième dimension,
56:32qui est le bon sens. On a un continent
56:34de 1,5 milliard d'habitants demain
56:36qui est notre voisin.
56:38Je trouve que
56:40il y a... Je relisais
56:42le rapport de Raggy, il y a une phrase
56:44que j'ai trouvée particulièrement marquante et qui,
56:46à mon sens, résume bien la situation.
56:48En substance, ça disait quelque chose comme
56:50il faut abandonner l'illusion
56:52selon laquelle la procrastination
56:54permet de préserver
56:56le consensus.
57:00Voilà, c'est donc
57:02Guillaume Arditi, le fondateur de
57:04Belvédère Advisory, chercheur associé à l'Institut
57:06Jacques Delors, en compagnie de
57:08Grégoire Favé, dans Smart Bourse.
57:10C'était un plaisir de présenter
57:12cette émission. Demain,
57:14vous retrouverez Grégoire Favé aux commandes
57:16de Smart Bourse. Je vous dis à très bientôt
57:18sur Vivre Smart.