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00:00On marche sur la tête, 17h03 sur Europe 1. Merci de nous rejoindre. On marche sur la tête version
00:12Noël, évidemment. Cyril Hanouna sera de retour le lundi 6 janvier. Je suis en compagnie de Gautier
00:18Lebrecht, de Sarah Salman, de Nathan Devers est également avec nous. Et puis tout le monde
00:29se parle dessus dans cette émission. Tout le monde doit se respecter dans cette émission,
00:40je tiens à le préciser. Est-ce que tout le monde est dissipé lorsque Cyril est là ? Plus qu'avec
00:46vous ? Plus qu'avec moi. Si je réponds oui pour vous, c'est terrible. Merci en tous les cas d'être
00:52avec nous, merci de nous rejoindre cet après-midi. On parlait tout à l'heure de Bruno Retailleau,
00:58qui sort gagnant de cet épisode compliqué pour le gouvernement. Il y en a un qui ne sortira pas
01:08gagnant, il grandit d'ailleurs de son passage dans Taratata la semaine dernière, c'est FRA.
01:12Alors FRA c'est le leader du groupe ChakaPonk. Vendredi soir il s'en est pris aux électeurs du
01:17Rassemblement National en pleine émission et il s'en est pris en particulier aux jeunes électeurs
01:23du Rassemblement National. Tout ça sous le regard de Nagui, le présentateur qui n'a pas du tout
01:29cherché à modérer ses propos, au passage au contraire même. Je vous propose d'écouter la
01:34séquence, c'était vendredi soir sur France 2. Ça fait des années qu'on voit monter l'ORN dans
01:39les médias. Ça fait des années qu'on voit que le monsieur Macron est en train de mettre l'ORN au
01:43pouvoir. On le voit depuis longtemps. Mais si, parce que concrètement, concrètement, c'était
01:49avant. C'est un bon moyen de donner un autre point de vue. Ce que je veux dire, c'est que nous,
01:56influenceurs, nous artistes, on doit prévenir plutôt que guérir. Et depuis des années, on
02:02aurait dû dire sur nos réseaux, attention à ce récit, attention à ce qu'on essaye de vous
02:06faire croire par rapport à cet extrême. C'est un récit à la dédiabolisation. Et on ne le faisait
02:12pas. On faisait des vidéos rigolotes pour rigoler, on faisait des chansons et tout ça. Et à la fin,
02:16ils ont voté RN. Donc, ce que je suis en train de dire, ce n'est pas qu'on va tout arrêter. Mais
02:19c'est qu'il faut qu'on utilise une bonne partie de notre temps, en plus de la musique, à exprimer
02:25des choses, à prendre position politiquement contre ces abus. Tu reconnaîtrais que tu as pu
02:30le faire librement sur ce plateau. Mais bien sûr, mais grâce à toi. Les Asies. France 2 qui permet
02:37que ça existe aussi, il ne faut pas que les Asies. Voilà, donc c'était vendredi soir sur France 2
02:41dans l'émission Taratata. Je ne sais pas si vous l'avez vu à la télé et si ça vous a fait
02:45réagir. Quoi qu'il en soit, vous nous appelez pour en parler. 0 1 80 80 20 39 21 0 1 80 20 39 21.
02:53Avant de vous lire la réaction de Laurent Jacobelli, député RN de Moselle, j'aimerais vous entendre
02:59sur ça. Nathan Devers d'abord. Moi, écoutez, je ne connais pas, je ne regarde pas cette émission.
03:04Mais là, vous avez un artiste qui donne un avis politique. Chacun peut être d'accord ou ne pas
03:08être d'accord, mais un artiste a le droit parfaitement de s'engager sur le fond de ce
03:13qu'il dit. Il dit, si je l'ai bien compris, qu'à ses yeux, la dédiabolisation est une opération de
03:17communication. Pour ma part, je partage cet avis. Je pense que dans l'état dans lequel on est,
03:24où on pense immédiatement tout le temps dans une sorte de dictature du présent, de l'instant
03:28immédiat, etc. On a perdu le sens du temps long et qu'en effet, quand on prend le sens du temps
03:32long, on voit bien que cette opération de dédiabolisation qui a été pensée, qui a été
03:37pensée pour que le RN puisse accéder ou se rapprocher du pouvoir, c'est une opération
03:42essentiellement assez superficielle. Ça veut dire qu'il a consisté à remplacer certains éléments de
03:46langage qui étaient problématiques, de l'héritage de Jean-Marie Le Pen. Il a le droit de dire ça,
03:49je ne vois pas tellement où est le problème. Nathan, on est sur le service public. On a un
03:52présentateur qui non seulement ne modère pas les propos de cet artiste, mais en plus,
03:57les confirme en quelque sorte, puisque c'est ce qu'il dit. Mais quand un artiste s'exprime et
04:03fait part de son engagement, c'est lui qui a le droit de s'exprimer. Je ne vois pas où est le
04:07problème qu'un artiste s'exprime, quel que soit le support, quelle que soit la chaîne, ici,
04:10ailleurs, etc., qui donne son avis, qu'on le partage, qu'on ne le partage pas. S'il y a des
04:13gens qui sont en désaccord, qui expliquent pourquoi ils sont en désaccord, c'est très bien,
04:17c'est le débat public. Je pense que c'est la richesse du débat public. Il y a deux choses,
04:20moi je suis d'accord avec ce que vous dites, Michael, évidemment que Nagui acquiesce. Et je
04:24vais revenir sur Nagui dans un instant. La seule question, évidemment, chacun est libre de dire ce
04:29qu'il veut, où il veut, à quelques exceptions près. Moi, j'étais par exemple gêné quand
04:33Kylian Mbappé, avec le brassard de capitaine de l'équipe de France, quand il représente la France
04:38dans une compétition internationale, donne des consignes de vote, alors qu'il est censé
04:41représenter tous les Français, y compris les 11 millions qui ont fait le choix du bulletin
04:46Rassemblement National. Ceci étant dit, cet artiste dit absolument ce qu'il veut, mais c'est
04:51toujours les mêmes qu'on exclut, c'est toujours les mêmes électeurs. Je me demande si on peut
04:54tenir la même diatribe... Là, il ne parle pas des électeurs. Si je peux terminer, Philippe,
05:02je me demandais si on peut tenir la même diatribe face à Nagui sans que Nagui ne dise rien, sur la
05:07France insoumise par exemple. Si quelqu'un venait tenir la même diatribe sur LFI, est-ce qu'il
05:14serait interrompu ? C'est arrivé mille fois sur le service public. Chez Nagui, moi, je ne regarde
05:16pas son émission, mais mille fois ça arrive sur le service public. Comme sur le RN, tu trouves que
05:22le RN et la France insoumise sont traités de la même manière sur le service public ? Je trouve
05:26que la France insoumise, à mes yeux, à juste titre, est énormément critiquée dans énormément
05:30de médias et que sur le service public... Je peux te envoyer la liste d'un matin de toutes les
05:34émissions où j'ai pu voir des séquences où des gens critiquaient la France insoumise. Tu trouves
05:38que le RN est très peu invité sur le service public ? Objectivement, si vous prenez les...
05:43Il y a des règles de politique sur la France insoumise. C'est moins le cas. Philippe Gibert.
05:47Attendez, juste pour terminer, parce que Nagui, ça fait deux fois... Ah, vous n'êtes pas terminé ? Non,
05:50je n'ai pas terminé. Il y a un exemple très précis. Nagui, on le sent bien, il abonde complètement.
05:54C'est lui qui dit la stratégie de dédiabolisation. On voit bien qu'il est totalement en adéquation
05:58avec ce discours. Vous savez ce qui m'a le plus gêné sur Nagui, parce que ça fait deux fois
06:02qu'il se retrouve confronté à une micro polémique. François Bayrou est sur le service public l'autre
06:08jour, Premier ministre pour parler de Mayotte, et il a un mot sur l'immigration. Et tout de suite,
06:13Nagui lui dit que ce n'est pas le sujet. Comme s'il bondissait sur le Premier ministre. En fait,
06:18si, c'est complètement le sujet. C'est complètement le sujet parce que si ça a été un carnage dans les
06:22bidonvilles, c'est parce que dans les bidonvilles, c'est les gens qui viennent des Comores et qui
06:27se retrouvent dans ces bidonvilles. Donc, juste dire que ce n'est pas le sujet de l'immigration,
06:32c'est ne rien connaître de la situation. Il y a des mots tabous alors, pour certains présentateurs,
06:39pour certaines chaînes. Pour revenir à ce discours de cet artiste, moi c'est surtout qu'il m'a paru
06:44très vieux ce discours. Je veux dire, là je suis en désaccord avec Nathan, c'est-à-dire que le
06:49discours de dénonciation de ce qu'était le Front National et aujourd'hui le Rassemblement National,
06:54et qui consiste à dire que ce sont des fachos, etc. Quand il dit que la dédiabolisation est un
07:02leurre de communication, c'est un peu ce qu'il sous-entend. Je trouve que c'est un discours qui
07:07ne marche plus et qui n'a pas marché pendant longtemps et qui n'accroche pas, à mon avis,
07:12sur les réalités pour lesquelles les électeurs votent pour le RN. Et donc, je trouve surtout que
07:17c'est un discours très convenu et très moralisant. Il y a des dizaines d'artistes qui sont élevés
07:28contre, jadis, le Front National et même contre le RN, ça n'a jamais fait bouger un vote. Je veux
07:33dire, pourquoi finalement ces personnes qui sont artistes, contre une tribune, parce qu'artistes,
07:39ne se posent pas la question de savoir pourquoi leur discours n'a jamais fait diminuer, hier le
07:45Front National, aujourd'hui le RN ? C'est ça le vrai débat, le débat, c'est le mécaïdre.
07:50Et c'est là aussi où je ne suis pas totalement d'accord, même avec Nathan, sur le fait que
07:56finalement on a un artiste. Vous nous avez dit qu'effectivement il était en droit de dire ce
08:00qu'il pensait. Effectivement, il est en droit de dire ce qu'il pense politiquement, mais est-ce
08:05vraiment son rôle là ? C'est-à-dire on a un artiste ici qui vient clairement pointer du doigt son
08:11public, les personnes qui le suivent, en disant vous avez tort, vous avez tort de penser ce que
08:18vous pensez, vous avez tort de voter pour qui vous votez. Ils pointent du doigt, ils viennent
08:24un peu discriminer de jeunes fans de Chaka Pong, qui n'est pas sûr qu'il le soit toujours d'ailleurs
08:29après ce passage et après cette émission. Si on applique votre logique, on prend tous les
08:34artistes engagés de l'histoire de France qui se sont mêlés d'élections, qui ont dit qu'ils étaient
08:37contre telle ou telle partie dans le passé, qui ont pris des engagements tranchés et clivants,
08:40on supprime les trois cartes de la littérature française. Sauf que si vous écoutez le début de la
08:44séquence, ils parlent directement de leurs fans, c'est-à-dire ils disent les gens qui nous suivent
08:48sur les réseaux sociaux depuis tout ce temps, tous ces jeunes qui nous suivent, il y en a beaucoup
08:52qui ont voté pour le Rassemblement National. Dans ce cas-là, on ne lit plus Aragon par exemple,
08:57qui avait des mots extrêmement violents sur les gens qui étaient contre le communisme. On n'écoute
09:02plus Brassens, on regarde plus Yves Montand, enfin je veux dire on pourrait faire la liste de tous les
09:07artistes engagés dans un sens comme dans l'autre d'ailleurs. Au moment de la dissolution, il y a
09:11plusieurs influenceurs notamment, je ne sais pas si les auditeurs connaissent, mais comme Squeezie,
09:14Léna Situation, donc des influenceurs qui ont quand même beaucoup d'abonnés, plusieurs millions,
09:19qui ont invité leurs abonnés à ne pas voter Rassemblement National. Et je regardais Squeezie,
09:23ce qu'il disait, c'est le RN ne vous aidera pas. Donc c'est exactement la même chose que fait
09:27cet artiste, c'est ce que font les influenceurs, c'est qu'ils invitent leur communauté, leurs fans,
09:31à ne pas voter pour le Rassemblement National. Est-ce qu'ils ont le droit d'exprimer une opinion ?
09:35Oui, chacun peut le faire, mais c'est contre-productif parce qu'en fait ils vont dégoûter
09:39une partie de leur public, ils le disent d'ailleurs, on perd des abonnés à chaque fois, et ça ne va pas
09:43dissuader ceux qui votent Rassemblement National. Donc oui, ils peuvent le faire, est-ce que c'est
09:47productif ? Non. Alors on va regarder la réaction du député Rassemblement National de Moselle,
09:52Laurent Jacobelli, sur X. Bonjour, l'ARCOM, avec l'argent des contribuables, une émission de
09:58variété se transforme en tribune anti-Rassemblement National, sans aucune modération de l'animateur,
10:03le service public militant, ça suffit marre de payer pour se faire insulter, je saisis l'ARCOM.
10:08On a Jérémy qui nous appelle des territoires de Belfort, bonjour Jérémy.
10:14Oui, bonjour.
10:15Merci d'être en direct avec nous sur Europe 1 ce soir, Jérémy, merci d'être avec nous et de
10:21nous avoir appelés. Vous, vous comprenez la réaction de Laurent Jacobelli ?
10:25Oui, oui, je la comprends totalement, mais par contre je comprends moins parce que je pense que
10:32c'est le service public et qu'il doit être un partiel entre l'animateur et le chanteur aussi.
10:40Le chanteur, pas forcément.
10:42Le chanteur, il a le droit d'avoir son opinion.
10:44Oui, c'est sûr, mais vu que c'est une personne, on va dire, un peu publique, voilà.
10:49Vous, ça vous dérange ?
10:52Un petit peu parce que ce n'était pas l'émission pour aussi.
10:56Oui, mais ça c'était au présentateur de modérer justement, ce n'est pas au chanteur de censurer.
11:00Là-dessus, je suis d'accord avec vous aussi, mais je ne vois pas pourquoi on tapera à chaque fois sur l'ORN,
11:06à chaque fois qu'ils font un truc, on tape dessus.
11:08Au bout d'un moment, c'est un partiel politique comme un autre.
11:10Voilà, ils ont leurs idées et puis je ne vois pas pourquoi on tape à chaque fois sur eux.
11:15Vous faites quoi dans la vie, Jérémy ?
11:17Je suis dans la livraison.
11:18Dans la livraison.
11:19Vous l'avez vu, cette séquence à la télévision, vendredi ?
11:23J'en ai entendu parler, mais je ne l'ai pas vue.
11:26Vous en avez entendu parler, mais vous ne l'avez pas vue.
11:28Vous connaissiez ce groupe, Chaka Ponk ?
11:31J'adore ce groupe en plus.
11:32C'est intéressant, justement.
11:34C'est un groupe que vous suivez ?
11:37Oui, j'aime bien ce qu'ils font.
11:40Est-ce que ça vous a déçu de la part du chanteur du groupe ?
11:44Est-ce que vous allez y réfléchir peut-être à deux fois avant de les écouter,
11:49avant peut-être d'aller les voir en concert, ou vous faites justement la part des choses ?
11:54Je suis un peu partagé quand même, parce que j'aime bien le groupe,
11:57mais leur position, s'ils ont dit, je ne suis pas trop fan non plus.
12:01Donc je suis un peu partagé.
12:02Ça vous dérange quand même ?
12:04Oui, un petit peu.
12:05D'accord.
12:06On va accueillir Sylvain également, Sylvain en Charente-Maritime.
12:12Bonjour Sylvain, merci d'être avec nous en direct sur Europe 1.
12:16Bonjour et bonjour à toute l'équipe, et tout particulièrement à Gauthier,
12:20mon petit chouchou, un petit peu comme Cyril, que j'écoute des news.
12:23Et également aussi chez Cyril, le week-end est vivant, vivant, vivant l'année prochaine.
12:28C'est gentil.
12:28Et le retour de Cyril le lundi 6 janvier, Sylvain.
12:32Alors dites-nous, qu'est-ce que vous avez pensé d'abord, évidemment, de cette prestation,
12:37enfin de ces propos tenus par le chanteur du groupe Chaka Pong sur France 2,
12:41et puis de la réaction de Laurent Jacobelli sur le réseau social X ?
12:45Je pense que Chaka Pong, c'est de la musique, donc que Chaka Pong reste à la musique.
12:50Et que Laurent Jacobelli fait ce qu'il a à faire, surtout, moi je suis 100% derrière lui,
12:57d'appeler l'ARCOM, parce que quand on voit ce qu'il se passe par rapport à ses vides,
13:01qui est l'exemple type, bah oui, qu'il ne se prise pas.
13:04Mais bon, les propos de Chaka Pong qui restent à faire de la musique,
13:07si on peut appeler ça de la musique.
13:08Vous croyez vraiment que l'ARCOM fera quelque chose ?
13:10Non, rien du tout, mais non, par contre ça aurait été sur le plateau de Cyril ou chez vous,
13:16là par contre, l'ARCOM aurait déjà mis le dossier en route et c'est parti.
13:20Et les filles derrière auraient mis un petit peu de grain à moude pour continuer, mais bon.
13:24C'est intéressant ce que nous dit Sylvain,
13:27parce que c'est vrai qu'on a beaucoup parlé de l'ARCOM ces dernières semaines.
13:31L'ARCOM qui nous dit, d'une certaine façon,
13:34quelles chaînes de télévision regarder, puisqu'ils en ferment certaines.
13:37On comprend aussi qu'il y a des parties pour lesquelles les Français ne doivent pas voter aujourd'hui, Nathan.
13:42C'est intéressant, mais ce n'est pas vrai.
13:43Il n'a jamais été interdit qu'un artiste donne son point de vue sur un parti politique ou que ce soit.
13:48Non, non, non, mais ce n'est pas ce qu'on est en train de dire.
13:49Oui, mais c'est ce que disait tout à l'heure l'auditeur.
13:52Mais juste pour revenir là-dessus, il y a une distinction.
13:54Non, mais je vous l'ai reçu sur ce que dit Philippe.
13:56Quand il y a une certaine couleur, ça dérange plus, par exemple, le Conseil d'État qui voulait décompter les éditorialistes
14:01et au final l'ARCOM a dit qu'il en est hors de question.
14:03C'était certains éditorialistes qu'on voulait décompter sur certaines chaînes.
14:07Il n'a jamais été question de décompter les éditorialistes de France Inter et Colo.
14:11Là, ce n'est pas le même sujet dans la question de l'organisation.
14:13On est quand même en toile de fond, il y a toujours pareil, il y a un dépôt de mesure.
14:16Je voulais revenir sur ce que disait Philippe.
14:18Il y a une distinction qui est en effet centrale entre critique et imparti et insulter ses électeurs.
14:24Et en effet, aux États-Unis, on l'a vu lors des élections présidentielles de 2016 et les dernières,
14:29beaucoup d'artistes qui se sont engagés contre Donald Trump et ça a été en effet totalement contre-productif.
14:34Pourquoi ? Parce que ce sont souvent, surtout pour les artistes américains en question,
14:37des grands acteurs, etc., qui sont souvent multimillionnaires, extrêmement riches,
14:40qui ont des jets privés et qui viennent donner des leçons de morale,
14:44qui sur l'écologie, qui sur l'inclusion, qui sur la tolérance.
14:47Et évidemment que ça sonne complètement faux par rapport à des gens qui sont dans une souffrance.
14:50On peut critiquer, à mes yeux, c'est ce que je fais d'ailleurs, le Rassemblement National,
14:55mais il faut surtout commencer par comprendre pourquoi une grande partie de l'électorat français,
14:59sur la base de quelle souffrance, vote pour le Rassemblement National.
15:02Et il y a des artistes, et on peut les citer, qui ont fait ce travail.
15:04Quelqu'un comme Didier Ribond avait écrit un livre important qui s'appelait « Retour à Reims »,
15:07qui a précisément montré comment une partie de la France, sur la base de quelle souffrance sociale,
15:12de mépris, de sentiment d'être complètement rejeté par les élites, par les élites parisiennes, par le pouvoir,
15:17sur la base de quelle souffrance, ils ont pu être attirés à un certain moment de l'histoire de France,
15:21par le vote du RN.
15:22Ce travail-là, c'est un travail que doivent faire les artistes avant de donner leur leçon de morale.
15:25Ce qui n'empêche pas de donner ensuite des leçons de morale.
15:27On a envie de le faire.
15:28Mais Nathan, là, vous avez tout dit.
15:30Et c'est en ça, finalement, que Philippe Guibert, vous vous trompiez peut-être tout à l'heure, lorsque vous disiez...
15:34Ça m'étonne, arrête-moi.
15:35Lorsque vous disiez, Philippe, que c'était un vieux discours du Rassemblement National.
15:41Contre le Rassemblement National.
15:43Sauf qu'avant, on critiquait les parties.
15:45Et qu'aujourd'hui, on vient critiquer les électeurs de ces parties,
15:49et les gens qui votent pour ces parties.
15:50C'est ce que nous dit effectivement ce chanteur, FRA, qui est le chanteur du groupe Chacun pour nous.
15:58Mais dans l'extrait que vous m'avez passé, je n'ai pas entendu l'ensemble.
16:01Il ne critique pas les électeurs.
16:02Il critique les personnes qui le suivent.
16:04Moi, j'ai compris qu'il critiquait...
16:06Les personnes qui le suivent et qui votent Rassemblement National.
16:08Il critiquait les dirigeants du RN.
16:10Qui voulaient se dédiaboliser.
16:12Et qui, en fait, cette dédiabolisation était purement factice.
16:16C'est ce que j'ai compris de son propos.
16:18Il vise les personnes qui le suivent et qui votent RN.
16:22Sylvain, vous faites quoi dans la vie ?
16:25Oulah...
16:27Je suis ouvrier agricole.
16:29Pourquoi vous avez dit oulah ?
16:31Ben, disons que ça fait un petit moment qu'on ne parle plus de nous.
16:34J'ai l'impression qu'on est encore obligés.
16:36Bon, certes, il y a Mayotte, on rechange de gouvernement.
16:38Mais là, je pense que je ne sais...
16:40C'est vrai ce que vous dites.
16:42C'est vrai ce que vous dites.
16:44Malheureusement, c'est un petit peu toujours le même problème.
16:46C'est-à-dire qu'une actualité en chasse une autre.
16:48Et là, depuis quelques jours, on est sur Mayotte.
16:50Et qu'effectivement, on parle beaucoup moins des agriculteurs.
16:52Vous avez raison.
16:54On parle du gouvernement.
16:56Donc, qu'est-ce qu'on veut devenir l'année prochaine ?
16:58Je vais être très, très, très terre-à-terre à l'antenne.
17:00Mais pour certains d'entre nous,
17:02est-ce qu'on se met la corde au cou ?
17:04Ou est-ce qu'on continue à se battre ?
17:06Oui.
17:08Mais il a raison.
17:10Il faut évidemment continuer à se battre, Sylvain.
17:12Qu'est-ce que vous faites précisément ?
17:14Vous êtes ouvrier agricole dans quel domaine ?
17:16Dans le céréal.
17:18On n'a que du céréal.
17:20Et quand on voit les cours du céréal en ce moment,
17:22on ne va pas parler de ça à l'antenne, ce n'est pas le sujet.
17:24Profitez-en, vous êtes sur l'antenne,
17:26vous avez la parole.
17:28Si vous avez quelque chose à dire, Sylvain, il faut le faire.
17:30On est aussi là pour ça.
17:32Il y aura bientôt le salon d'agriculture
17:34qui va arriver, donc on sait quoi là-bas ?
17:36Est-ce qu'on...
17:38On ne fait pas de salon cette année.
17:40Tout le monde reste dans sa ferme, il n'y a pas de salon.
17:42Ou alors, est-ce qu'on continue à le faire ?
17:44Et puis, M. Macron va venir re-baisser le manche et dire
17:46« Attendez, ne bougez pas, j'ai des mesures, on va faire ça, on va faire ça ».
17:48Et pour en fin de compte faire quoi ?
17:50C'est-à-dire qu'il y a un gouvernement dans 5-6 mois
17:52et puis nous encore, on attend, on attend, on attend ?
17:54Philippe ?
17:56Juste un point, bonjour M.
17:58Peut-être qu'elle n'était pas suffisante,
18:00mais il y a un certain nombre d'aides aux agriculteurs
18:02qui étaient prévues dans le budget qui a été censuré.
18:04Enfin, ils ne veulent pas des aides,
18:06ils veulent vivre de leur travail.
18:08C'était très attendu par les agriculteurs.
18:10Il y a des aides d'urgence dont les agriculteurs ont besoin.
18:12Oui, mais c'est ponctuel.
18:14C'est ponctuel, mais c'est quand même des aides d'urgence.
18:16Quand M. nous dit « Est-ce qu'on continue
18:18ou est-ce qu'on met l'accord de coût ? »
18:20Je pense que la notion d'urgence est parfaitement...
18:22Oui, elle est caractérisée,
18:24mais c'est d'une courte terme.
18:26Donc, s'il n'y a pas ces aides d'urgence,
18:28c'est aussi parce qu'il y a un budget qui a été censuré,
18:30il faut le souligner.
18:32Et le budget, il n'a pas été censuré par tout le monde,
18:34il a été censuré aussi par des partis politiques.
18:36Je pense, M. que vous avez raison.
18:38Nathan Devers.
18:40Vous avez employé une image malheureusement terrible
18:42qui est celle de l'accord de coût.
18:44Ce n'est pas une image, ce n'est pas une métaphore,
18:46parce que dans le domaine de l'agriculture en général,
18:48le taux de suicide en France
18:50est anormalement élevé,
18:52terriblement élevé.
18:54Et qu'en effet, ça illustre ce qu'on disait tout à l'heure.
18:56Le gouffre qui existe
18:58entre la réalité terrible,
19:00difficile, critique
19:02de la société française
19:04aujourd'hui sur beaucoup de sujets,
19:06et notamment sur celui de l'agriculture,
19:08où ce sont toujours des questions de vie et de mort.
19:10Je citais tout à l'heure Didier Ribon,
19:12un autre écrivain engagé sur ces questions
19:14et Edouard Louis rappelait dans un de ses derniers livres
19:16que la politique, pour certains, c'est une question esthétique.
19:18Est-ce qu'on est d'accord avec telle ou telle idée ?
19:20Quel est le plus beau modèle de société pour nous ?
19:22C'est quelque chose d'assez bourgeois,
19:24des discussions de salon. Pour d'autres, c'est des questions
19:26de vie ou de mort qui se posent derrière.
19:28Et en effet, c'est là que la classe politique,
19:30toute force politique confondue,
19:32toute idéologie, tout parti politique confondu,
19:34n'est pas à la hauteur.
19:36J'ai entendu quasiment personne depuis quelques mois
19:38nous parler de l'intérêt général,
19:40nous parler de la volonté générale,
19:42nous parler de la nécessité de dépasser les petits intérêts
19:44boutiquiers de telle ou telle partie,
19:46pour répondre aux souffrances de monsieur
19:48qui nous a expliqué qu'en effet, dans son métier,
19:50la question de la corde au cou correspondait
19:52à un choix, à une réalité que les gens
19:54se posaient. Et c'est ça qui est malheureusement
19:56terrible et à mon avis, dans les prochains mois,
19:58si rien ne change d'ici là,
20:00c'est ce genre de réalité-là
20:02qu'on va se prendre en plein dans la figure collectivement.
20:04Sylvain, vous souhaitez répondre à Nathan ?
20:08Il y a quelqu'un sur TPMP,
20:10il y a Raymond Abbot, que Sarah adore,
20:12je pense.
20:18Non, il fait référence au verre,
20:20je crois. C'est ça, monsieur ?
20:22Il ne me l'a jamais offert, le verre.
20:24Quel vilain !
20:26Il disait, il n'y a pas très si longtemps,
20:28il n'y a pas longtemps,
20:30nous, à l'antenne, on est des privilégiés,
20:32tous ceux qui étaient sur le bateau, on est des privilégiés.
20:34Pensez à ceux qui sont tous en bas de l'échelle,
20:36qui travaillent pour nous, pour qu'on puisse manger tous les jours.
20:38Voilà, c'est la seule chose que j'ai à dire.
20:40Merci en tous les cas, Sylvain,
20:42de nous avoir appelé.
20:44Merci à vous, et merci de parler de nous, surtout.
20:46Merci de parler de nous,
20:48de ce qu'on fait en bas.
20:50Merci à toutes les équipes qui sont autour de vous,
20:52et à ceux qui sont derrière vous,
20:54qui nous appellent, qui pensent à nous.
20:56Merci beaucoup à vous.
20:58Merci Sylvain, et puis vous nous appelez quand vous voulez, surtout.
21:00N'hésitez pas, 0180 29 21,
21:02vous aussi, de l'autre côté de la radio,
21:04vous continuez à réagir, on marche sur la tête continue
21:06toutes les vacances de Noël.

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