• il y a 5 jours
Avec Wilfried Fonck, secrétaire national UFAP-UNSA Justice

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##DITES_LE_FRANCHEMENT-2024-12-27##

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News
Transcription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-10h, Frédéric Brindel.
00:04C'est un vrai plaisir d'être avec vous, vous avez vu, tout le monde s'installe, n'oubliez pas, 8h35, Stéphane Troussel,
00:10porte-parole du Parti Socialiste, sera notre invité, l'interview politique.
00:15Nous revenons sur cette actualité politique avec l'intervention de Gérald Darmanin, hier aux 20h de TF1, très rapide,
00:234-5 minutes, pas plus, mais déjà des éléments, notamment concernant la partie pénitentiaire.
00:29Nous sommes avec Wilfried Fonck, secrétaire national UFAP-UNSA Justice dans Dites-le Franchement.
00:37Merci d'être avec nous Wilfried Fonck, bonjour.
00:40Bonjour, bonjour à vous Frédéric.
00:43Bon, vous ne l'avez pas raté parce que ça a été vite, il fallait vraiment être au moment où il parlait le ministre.
00:48Il fallait être à l'heure devant sa télévision, ça c'est certain, et ça a été rapide, ça a été court, ça a été intense.
00:59On en parlait, vous écoutiez sans doute Arlette Chabot précédemment, on en parlait, c'est lui qui a un peu donné le ton et le rythme.
01:06Tout de suite, il enchaîne sur le téléphone portable.
01:08C'est un vrai fléau ce téléphone portable dans les prisons, Wilfried Fonck ?
01:13Oh, les téléphones portables, j'ai envie de vous dire, ça fait 25-30 ans que le phénomène dure,
01:19donc ce n'est pas quelque chose de nouveau pour les personnels.
01:22Malheureusement, avec l'évolution technologique, le phénomène a pris une ampleur aujourd'hui sans précédent.
01:29Et oui, en exagérant un peu le trait, on va dire qu'aujourd'hui, s'il y a plus de 80 000 détenus,
01:35il doit y avoir à peu près 160 000 téléphones qui fonctionnent et qui circulent dans les détentions.
01:40Après, c'est vrai que sa déclaration de vouloir nettoyer les prisons, on a un peu limité, lui aussi d'ailleurs,
01:47la portée de ses propos d'origine, puisqu'en fait, c'était nettoyer les prisons de l'ensemble des difficultés que vivent les personnels.
01:54Les difficultés, ce n'est pas exclusivement les téléphones portables ou la circulation de produits stupéfiants.
02:00Alors effectivement, ça en fait partie, il faut pas non plus minimiser les choses,
02:03mais c'est vrai qu'il y a beaucoup d'autres choses derrière les difficultés que vivent quotidiennement les personnels.
02:08Et nous allons y revenir, Wilfried Fonck, nous allons y revenir, mais quand même sur ce téléphone.
02:13Alors vous, vous allez nous éclairer, mais c'est vrai que ça paraît quand même un petit peu surréaliste.
02:19Aujourd'hui, avec le téléphone, on téléphone mais on se voit, on a accès à tout.
02:26Le téléphone, c'est devenu un mini ordinateur.
02:28Qu'est-ce qu'on fait si on enlève le téléphone ?
02:31J'entendais hier un ancien député socialiste, François Puponi, qui disait « ça va exploser ».
02:37C'est-à-dire qu'on n'a pas la main, on ne peut pas aujourd'hui dire « on interdit les téléphones portables en prison ».
02:43Alors déjà, il faut reprendre les choses dès le départ.
02:46C'est-à-dire qu'en fait, le téléphone portable est interdit en prison.
02:49Il ne devrait pas y avoir de téléphone portable qui circule à l'intérieur des établissements pénitentiaires.
02:54Généralement, la présence de téléphone, comme la présence de produits stupéfiants d'ailleurs, est interdite.
03:02C'est clair et net.
03:03La grosse difficulté à laquelle l'administration pénitentiaire et les personnels sont aujourd'hui confrontés,
03:08c'est surtout à l'entrée de ces téléphones portables.
03:11Parce que ça rentre par diverses moyens.
03:13Ça rentre par les parloirs, mais ça rentre aussi et surtout par les projections extérieures, les survols de drones, etc.
03:20Donc oui, les téléphones sont à la base interdits.
03:23En fait, vous nous confirmez, Wilfried Fong, ce matin sur Sud Radio, qu'il est impossible de faire appliquer cette interdiction.
03:31Alors, impossible, non.
03:33C'est une question de volonté et une question de moyens.
03:35C'est-à-dire vouloir faire des opérations prison net.
03:40Pourquoi pas, j'ai envie de vous dire.
03:42Mais si c'est pour limiter ce genre d'opérations à de simples quartiers dans les établissements,
03:47parce qu'aujourd'hui, quand les organisations syndicales réclament des fouilles générales d'établissements
03:52où vous oppose le coût financier que ce type d'opérations peut avoir,
03:57aujourd'hui, des opérations place net, pourquoi pas.
04:00Mais si c'est pour fouiller le petit quartier d'un grand bâtiment d'une détention,
04:05on va faire ce qu'on appelle des fouilles sectorielles, des choses qui existent déjà,
04:09et ça n'aura pas véritablement d'impact.
04:11Mais au-delà de les nettoyer, c'est surtout aujourd'hui de donner les moyens à l'administration pénitentiaire,
04:17et surtout aux agents de terrain, de pouvoir empêcher l'entrée de ces téléphones
04:22avant d'aller les rechercher ou de les empêcher de fonctionner avec des brouilleurs.
04:26Le problème de base, c'est l'entrée.
04:28Alors, les moyens, on entend évidemment, bien sûr, un budget qui va avec,
04:33mais les moyens d'agir aussi ?
04:35Parce que ce qu'on entend Wilfried Fonck, c'est que les gardiens de prison qui ont un travail,
04:41on l'imagine absolument impressionnant, qui aujourd'hui se dit on veut faire ça,
04:46heureusement qu'ils le font, mais ont-ils les moyens de le faire ?
04:49Et là, je pèse mon mot, sereinement.
04:54Alors, les moyens de le faire sereinement, non.
04:57A la fois parce que de manière purement législative, on leur interdit, par exemple,
05:02de fouiller les détenus de manière intégrale, c'est-à-dire une fouille à corps, une fouille à nu,
05:07dès lors qu'ils ont un contact avec une personne extérieure de l'établissement.
05:10Aujourd'hui, c'est interdit.
05:12Donc déjà, c'est comme si moi je vous demandais d'aller planter un clou en vous disant,
05:16écoutez, prenez le clou, mais je vous enlève le marteau.
05:19Donc ça va être un peu compliqué.
05:21Et puis après, derrière, c'est à moi de compliquer.
05:24Et puis derrière, c'est aussi de se dire qu'aujourd'hui, on a aussi une délinquance,
05:29une criminalité qui a évolué.
05:31On a affaire à des détenus qui aujourd'hui sont totalement sans foi ni loi
05:35et qui n'hésitent pas non plus à mettre la pression, à intimider,
05:39à menacer les personnes à une même exercice dans l'ordre.
05:42Et de les poursuivre jusque dans leur foyer.
05:44On a eu le cas, par exemple, sur le CP Marseille-les-Bomets très récemment.
05:48Donc effectivement, aujourd'hui, il va falloir que l'ensemble de ce contexte-là
05:51soit aussi pris en compte parce que les conditions d'exercice sont à améliorer,
05:58mais aussi les conditions de sécurité, tant dans l'exercice des missions,
06:01mais aussi dans leur vie personnelle.
06:03Parce que sinon, ça ne fonctionnera pas.
06:05Un point très important qui sera le dernier qu'on va traiter avec vous,
06:08Wilfried Fonck, secrétaire national UFA Punsa Justice,
06:11c'est en fait l'adaptation de la prison.
06:15Alors, à taille humaine, c'est-à-dire qu'on ne met pas n'importe quel prisonnier
06:19avec n'importe quel prisonnier.
06:21Et on essaye d'avoir des structures un peu plus petites
06:25plutôt que des grands barnum.
06:28Là, pour le coup, vous allez nous dire, oui, c'est bien,
06:31mais il faudra des moyens, cette fois-ci, budgétaires, c'est ça ?
06:35Alors, j'ai envie de vous dire déjà, c'est bien que le ministre
06:39prenne une partie de la revendication de l'UFAP qui remonte à 1992,
06:44où nous, on demande depuis 32 ans aujourd'hui,
06:47des établissements à taille humaine spécialisés et adaptés.
06:51C'est-à-dire que nous, on y adosse aussi deux adjectifs qualificatifs supplémentaires.
06:55Alors, taille humaine, oui, parce qu'aujourd'hui, avoir des mastodontes
06:58comme on a, on sait que c'est totalement ingérable.
07:01Et en même temps, les effectifs en personnel,
07:04eux ne vont pas augmenter en même temps qu'augmente la présence des détenus.
07:09Puisqu'avec la surpopulation pénale, vous allez vous retrouver
07:12sur un établissement qui a 600 places, vous allez vous retrouver avec 1200 détenus,
07:15mais vous avez toujours un même nombre de personnel.
07:17Donc ça, c'est une chose.
07:18Ensuite, la taille humaine, effectivement, ça permet aussi également
07:21de remettre du lien humain, de mieux connaître les détenus,
07:24de mieux les observer, de mieux pouvoir les profiler.
07:27Et donc, réinsertion, bien sûr, avec...
07:30Un impact sur la réinsertion, mais c'est surtout aussi de se dire
07:33que certains détenus vont avoir effectivement besoin d'une prise en charge
07:37plus sécuritaire, et où là, il faut des moyens sécuritaires,
07:41l'imposant si nécessaire, important si nécessaire,
07:44et puis d'autres ne vont pas forcément nécessiter ce type de moyens-là.
07:48Et oui, effectivement, des structures avec des sécurités un peu plus light,
07:51et où on sera peut-être plus axé vers la réinsertion,
07:54la réhabilitation sociale, etc.
07:56Ça s'appelle le bon sens.
07:57Merci beaucoup, Wilfried Fonck, secrétaire national UFAP, une sage justice,
08:00de nous avoir éclairé après cette intervention de Gérald Darmanin.
08:04Dans un instant, l'invité politique du jour, Stéphane Troussel,
08:07le porte-parole du PS et le patron du département de la Seine-Saint-Denis,
08:10il va revenir aussi là-dessus.
08:12Mais avant 8h30, le flash !

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