Avec Patrick Menais, réalisateur
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NewsTranscription
00:00Patrick Monnet, notre invité avec Gilles Gansman pour Sud Radio Média, Patrick Monnet merci
00:10d'être avec nous en direct pour évoquer ce soir votre Zapping France Télévisions
00:17en plutôt vue, ça s'appelle vue, ça va être la nuit de vue en quelque sorte, retour
00:22sur 2024, il y avait assez de matière pour pouvoir faire comme ça 6 heures d'images
00:28jusqu'à 5 heures du matin, jusqu'à télématin ? Ah oui j'aurais pu faire 8 heures, la difficulté
00:36c'est pas la matière, la difficulté c'est de trouver l'espace pour poser un récit
00:41sur cette matière.
00:42Oui c'est ça, il faut construire.
00:44Voilà exactement, pour essayer d'être en perspective, tous ces éléments quoi.
00:48Les autres années le format était autour de 4h, 4h30 et là j'ai demandé à la direction
00:54si je peux avoir un peu plus d'espace en le déclinant en 6 fois 1 heure comme une
00:57série sur le site france.tv et puis faire la nuit sur France 2 et je pense que c'était
01:03nécessaire parce que les événements s'enchaînent à une telle vitesse aujourd'hui, pour pouvoir
01:09mettre un peu les choses en perspective, pour que ce soit visible tout simplement, il fallait
01:14cet espace.
01:15On vient de quitter la pub, quand le Zapping existait sur Canal+, il y avait aussi des
01:20extraits de pubs, de pubs soit qui choquaient ou qui étaient très bizarres et du coup
01:26c'était aussi, quand vous mettiez un politique et une pub derrière ou devant, ça changeait
01:32le sens des images.
01:33Est-ce que là France 2, vous avez le droit de mettre des pubs qui ont marqué cette année
01:37ou pas du tout ?
01:38J'ai placé de mémoire 2 ou 3 pubs dans l'année, cette année.
01:42Je pense que la publicité fait un peu plus d'attention dans son éditorial aujourd'hui
01:47mais j'ai placé de mémoire une pub pour une marque de minéral, sachant tous les scandales
01:53sanitaires qui ont eu lieu cette année, certaines marques, même le contenant des oeufs en bouteille
01:59en plastique.
02:00On sait maintenant qu'on boit du plastique quand on boit de l'eau dans des bouteilles
02:04en plastique.
02:05Et puis j'ai placé aussi une pub pour Monopoly derrière la finance.
02:11C'est rigolo.
02:13La grande force du zapping au fond c'est de nous donner à voir avec le recul les cocasseries,
02:21les folies de la vie quand on met l'une à côté de l'autre, deux événements, deux
02:26images qui sont complètement contradictoires et qui pourtant sont notre quotidien.
02:29C'est ça la clé, on l'a vu avec le puits tout à l'heure dans ce village qu'on met
02:33à côté de la construction par exemple.
02:35C'est ça la clé même de votre sarcasme, de votre capacité à construire un récit ?
02:42Je crois qu'il faut donner à voir.
02:45Au départ le zapping, le vu et le zapping avant, l'idée c'était de donner à voir
02:52les images ou les déclarations dont certaines personnes parlaient et que les autres n'avaient
02:59pas vu.
03:00Donc là, évidemment c'est un peu chiant aujourd'hui parce qu'on voit tout et on
03:03entend tout.
03:04Donc c'est un peu un autre travail.
03:06Mais l'idée c'est de redonner quand même la matière qui fait discussion ou polémique
03:12ou réflexion sur les 24 dernières heures et autour de ça essayer de créer des contradictions,
03:21des mises à distance, essayer de dévoiler parfois derrière un mot ou une phrase une
03:28contradiction.
03:29En tout cas essayer de donner la matière à réfléchir.
03:32Après c'est un récit qui est subjectif mais à l'intérieur il y a quand même je
03:36pense la cohérence de l'année et de ce qu'on a vécu.
03:41Le factuel qui s'est déroulé sur les yeux.
03:45Alors Patrick Thierry, c'est un peu notre Castafiorano, notre Falbala 2.0, Ariel Domballe.
03:52Vous savez qu'elle a l'habitude de nous livrer des vidéos pour célébrer un événement.
03:58Il y a l'arrivée du printemps, elle fait une vidéo.
04:00Il y a l'arrivée du Tour de France, elle fait une vidéo.
04:04Les Jeux Olympiques, on a vu faire une chanson.
04:07Alors là évidemment elle ne pouvait pas passer à côté de la bonne année 2025.
04:11Mesdames, Messieurs, voici les voeux de notre évanescente.
04:14Ariel Domballe.
04:28Joy, Emotions, 2025.
04:33C'est presque une caricature d'elle-même.
04:37Ah oui, elle est dans une grande robe, elle est dans les champs.
04:40Et alors elle dit « a snake year » parce que c'est l'année du serpent.
04:44Vous savez, en février, au nouvel an chinois, on fêtera le serpent.
04:48Donc voilà pourquoi elle fait « it's a snake year ». Incroyable.
04:52Et puis le 31, au-delà d'embrasser son voisin, qu'on ne connaît pas,
04:56c'est une horrible tradition je trouve,
04:58il y a désormais le traditionnel feu d'artifice à minuit qui suit le décompte.
05:03Alors pour concurrencer celui de la Tour Eiffel,
05:05l'année dernière TF1 a décidé de créer son propre événement pyrotechnique à Chantilly.
05:10Bon, ils se sont dit « France 2, ils ont les moyens avec la mairie de Paris
05:15de faire un feu d'artifice, on va plutôt aller sur la réalisation
05:18vu que la réalisation de France 2 est quand même terrible.
05:21C'est le même réalisateur qui nous assassine.
05:24Ce n'est pas Patrick Meunier en tout cas.
05:25En tout cas dans le journal, c'est François Godebeur, il nous assassine tous les feux.
05:29Mais il est adulé par le service public
05:31parce qu'il réalise des clips de stars de la chanson.
05:34Alors il est bankable.
05:37Mais TF1 s'est dit que là, il y avait un talon d'alchimie.
05:43Du coup, vous savez quoi ?
05:44Ils ont mis des drones dans les feux d'artifice.
05:47Les images étaient incroyables, époustouflantes, hypnotiques.
05:51Et là-dessus, il y avait un direct.
05:53Et ce direct-là, c'était Soprano qui a chanté « En feu ».
06:10Alors en règle générale, Valéry déteste tous mes choix musicaux
06:13parce que je suis Neil Zapping en musique.
06:15Vous ?
06:17Ça vous va, Soprano ?
06:18Je ne vais pas dire du mal de Soprano.
06:19Mais moi, je m'intéresse à nouveau à notre invité, Patrick Meunier, à vue ce soir.
06:25Patrick, est-ce que vous avez une idée de l'audience ?
06:28C'est-à-dire, est-ce qu'on la mesure ?
06:30Est-ce qu'au fond, cette nuit de retour sur l'année précédente,
06:34ça paye pour France Télévisions, pardon d'être trivial,
06:37mais je m'intéresse à l'audience ?
06:40Écoutez, moi, ce n'est pas mon souci premier.
06:43Mon souci, c'est que l'objet existe parce que je pense que...
06:47Oui, c'est une référence.
06:48Non, je pense que c'est très rare de...
06:53Le flux, comme je disais tout à l'heure,
06:55on a une telle vitesse aujourd'hui d'informations à digérer
06:58que de créer un objet comme ça, cadré sur un temps donné,
07:03avec ces milliers d'extraits qui peuvent disparaître finalement dans notre imaginaire,
07:09mais là, ils sont dans la boîte.
07:11C'est ça, on en a pris acte, on peut le revoir, c'est une référence,
07:15c'est les archives.
07:17Exactement.
07:19J'espère que si on prenait cette année 2024 et qu'on la relisait dans dix ans,
07:25on pourrait essayer de comprendre l'année qu'on vient de passer.
07:28Eh bien, Patrick Meunet, c'est exactement ce que j'ai fait.
07:32J'ai passé mon après-midi d'hier, super, ma première journée,
07:36à aller revoir tous vos appuis, enfin pas tous, évidemment,
07:40mais d'aller voir les zappings de l'époque.
07:43Et j'ai été frappé à la fois parce que notre époque se répète
07:47et à la fois parce qu'il y avait des mêmes événements.
07:50Je vous propose d'écouter un des premiers zappings,
07:52nous sommes dans les années 80, nous sommes en 1989.
07:57Et vous allez voir par quoi il va se finir ce zapping.
07:59Écoutez bien.
08:01Et finalement, les choses ne changent pas.
08:03Et en effet, amusez-vous pour nos éditeurs, après l'émission,
08:09non, pas après l'émission, c'est vous, plus tard,
08:12allez voir le zapping, vous tapez un zapping une année,
08:16et là, c'est assez fort.
08:18On peut les revoir, en effet, en tapant sur Internet, le zapping.
08:21Écoutons les zappings de 1989.
08:23Restez avec nous.
08:23C'est quelqu'un qui prend l'argent et qui ne le rentre pas.
08:27Fellini !
08:29Voilà, tel qu'en lui-même, un sketch improvisé,
08:31une exclusivité de la 5.
08:32C'est pas improvisé, c'est Fellini qui me doit de redonner l'argent.
08:36Qui entend bien régler ses comptes
08:37avant d'aller grimper tout à l'heure les marches du festival
08:40pour la voix de Cheddi Lalonne.
08:43Attention, on va régler ça.
08:44J'ai fait l'interview à un centre de l'argent.
08:46On va régler ça tout à l'heure ensemble.
08:48Je vais vous poser une question toute bête.
08:49Est-ce que pendant des années, ça a été ou pas chiant d'être beau ?
08:53C'est une question à laquelle je suis très emmerdé de répondre
08:56parce que ce n'est pas un problème qui s'est posé à moi.
08:58C'est-à-dire que tout le monde le dit,
09:00tout le monde dit Delon, il est superbe,
09:02et ça fait 50 ans qu'il l'a été.
09:04Disons qu'il est toujours superbe, ça fait 50 ans que ça dure.
09:06Est-ce que c'est un problème ?
09:08Ça n'a pas été un problème.
09:09Quand on se moque dans la rue, c'est un problème.
09:10Non, c'est un problème si on est beau et con, ce qui n'est pas mon cas.
09:13C'est un problème aussi si on est beau et mauvais acteur,
09:16si je ne crois pas être mon cas.
09:17Mais vous pouvez à la fois être beau,
09:18effectivement, bon acteur et pas trop con.
09:20Là, effectivement, ce n'est pas un problème pour moi,
09:22c'est un problème pour les autres parce que ça dérange.
09:24Voilà.
09:25Scène pénible provoquée par de virulentes insultes
09:29proférées à l'encontre d'Israël.
09:31Provocation suprême, ces deux Saoudiens auraient insulté le drapeau israélien.
09:36C'est la rue de Choukadima !
09:39Qu'est-ce que vous avez dit ?
09:40Quand vous êtes passés, vous avez dit quelque chose.
09:42Qu'est-ce que vous avez dit ?
09:43They hit me, they hit me.
09:44With the flag.
09:45Qu'est-ce que c'est, ça ?
09:47Décidé à frapper dès que la respectabilité ou intérêts juifs sont menacés,
09:51à quelques exceptions près,
09:53tous ces jeunes Juifs français seront bientôt citoyens israéliens.
09:56On aurait pu imaginer le même zapping avec eux.
10:00Peut-être que vous les avez mis,
10:01les images des Israéliens attaqués à Amsterdam.
10:04C'était les mêmes images, à part que là, c'était en 89 et en France.
10:07Et puis il y avait Guillaume Durand, on vient de le voir,
10:09on vient de l'entendre, la 5, donc Guillaume Durand avec Alain Delon.
10:13Grand moment de télévision qui a revenu beaucoup depuis la disparition d'Alain Delon.
10:17Le son est parti un peu en retard, mais juste avant l'argent,
10:23il y avait un extrait de Jean-Pierre Foucault qui offrait beaucoup d'argent sur TF1.
10:29Et c'est pour ça que derrière, il y avait un extrait de...
10:34Je vais retrouver le nom de cet acteur italien qui disait
10:37« Filippi me doit de l'argent » et tout ça.
10:39J'ai fait cette interview gratuitement.
10:41Il était assez drôle, Benigni, assez truculent, bien sûr.
10:44Mais Delon, cette image Delon-Guillaume Durand, la 5,
10:47en fait, elle est revenue énormément et vous ne l'aviez pas ratée à l'époque,
10:49évidemment, Delon qui dit « bah oui, c'est un problème pour les autres si on est beau et con ».
10:55Bon, mais pour moi, ce n'est pas mon truc.
10:57Il y a tout le Delon là-dedans qu'on a adoré, détesté en quelque sorte.
11:01Évidemment, comment vous faisiez à l'époque ?
11:03Je parle du zapping, donc Patrick Meunet, maintenant c'est vu sur France Télévisions,
11:07pour pouvoir avoir un œil à peu près sur tout,
11:09parce qu'il y avait moins de sources d'images, d'accord.
11:12Mais enfin, il fallait quand même mettre en place un système
11:14qui permettait quand même d'avoir cette exhaustivité.
11:17Peut-être réagir sur Israël en se disant que finalement,
11:20on n'a rien réglé de 89 à nos jours ?
11:24Oui, ça c'est certain, tout s'aggrave.
11:26Même le dialogue avec Alain Delon, la représentation de soi,
11:30tout s'est aggravé, c'est vraiment…
11:34Comme vous disiez, on peut prendre les 30 dernières années,
11:38finalement, on raconte un peu la même chose, sauf que tout s'aggrave.
11:42Oui, alors revenons à la…
11:46Laissez-moi démarrer cette année en la joie.
11:49Oui, on y contribue, c'est un peu de notre faute.
11:53Il faut bien vous dire qu'évidemment, avec ces extraits qu'on cite et les sujets qu'on traite…
11:58Non, je reviens à la question que je vous posais sur la méthode.
12:02Comment vous aviez mis au point un système qui vous permettait quand même
12:06d'être sur l'essentiel des images qu'il ne fallait pas rater ?
12:10Non, je pense qu'il n'y a pas vraiment de méthodologie.
12:12Il fallait une équipe compétente qui puisse réagir sur n'importe quel univers et sujet.
12:19C'est-à-dire qu'il fallait s'intéresser à la people, à la peoplery, à la géopolitique, aux jeux…
12:25Vous aviez une grosse équipe ?
12:27Au départ, nous étions trois.
12:30Donc, c'est un programme qui ne coûte pas cher.
12:34La télévision faisait peut-être le programme le moins cher de la télé.
12:37Aujourd'hui, on est entre 15 et 17.
12:42Il y a beaucoup plus d'éléments, on enregistre à peu près 120-130 heures d'images par jour.
12:48Parce qu'on ne s'en souvient pas, mais en fait, le zapping avait posé polémique à l'époque
12:52pour des histoires de droits d'auteur où on n'était pas habitués,
12:55les chaînes n'étaient pas habituées, qu'on reprenne leur programme sur une autre chaîne.
13:00TF1 et M6, à l'époque, vous avez fait un procès et vous avez tout gagné.
13:04Je ne me souviens pas de ce procès, je n'étais pas dans les arcanes juridiques de l'entreprise,
13:09mais je sais que ça a aidé en tout cas aux droits de citation.
13:12C'est-à-dire que si vous pouvez peut-être aujourd'hui reprendre des éléments le lendemain ou la semaine,
13:20vous pouvez utiliser ces éléments sans payer un droit d'auteur.
13:23On va retrouver en tout cas tous ces archives 2024 dans ce VU pendant six heures d'antenne,
13:27cette nuit sur France Télévisions, sur France 2,
13:31avec cette réalisation de Patrick Meunet qui était notre invité ce matin avec Gilles Gansman.
13:35On va se retrouver tout de suite.
13:37Eh bien, en tout cas, là, on est au moment de la publicité.
13:40C'est parti, vous êtes sur Sud Radio.