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Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00:00Chers amis, bonsoir à tous, très heureux de vous retrouver exceptionnellement pour
00:00:04votre rendez-vous du soir face à l'info, Christine Kelly que nous saluons sera de
00:00:09retour dès lundi, alors dans un instant le sommaire de l'émission mais avant un
00:00:12point sur les dernières actualités avec vous Maureen Vidal, bonsoir Maureen.
00:00:16Bonsoir Olivier, bonsoir à tous, à la une de l'actualité, l'assaillant de
00:00:19l'attentat à la Nouvelle Orléans aurait agi seul, c'est ce qu'a affirmé le FBI
00:00:23dans une conférence de presse, l'homme vétéran de l'armée américaine a
00:00:27rejoint l'état islamique cet été, il avait rédigé un testament que les
00:00:31enquêteurs ont retrouvé concernant les deux bombes artisanales retrouvées sur
00:00:34place, elles ont été posées par le suspect en question. Les deux
00:00:38cambrioleurs sous OQTF qui avaient été relâchés après avoir commis un vol dans
00:00:43une pharmacie à Ivry-sur-Seine dans la nuit du 24 au 25 décembre ont
00:00:46récidivés, ils ont été interpellés cette nuit alors qu'ils tentaient de
00:00:50commettre un vol à la roulotte à Thiers dans le Val-de-Marne,
00:00:52ils passent en comparution immédiate demain concernant l'ensemble des faits.
00:00:56La loi d'urgence pour Mayotte sera présentée la semaine prochaine en
00:01:00conseil des ministres, finalement elle devait être présentée ce vendredi mais
00:01:04ce report n'aura pas d'incidence sur son examen au parlement qui reprend son
00:01:07activité le 13 janvier, il s'agit de prendre le temps de continuer la
00:01:11concertation avec les élus de l'archipel à préciser matinée.
00:01:15Merci beaucoup chère Maureen, nous vous retrouvons dans une heure pour un nouveau
00:01:18point complet sur l'actualité, au sommaire de Face à l'info ce soir,
00:01:21quelle année 2025 pour Emmanuel Macron ? Alors si certains acteurs politiques
00:01:26souhaitent le pousser à la démission, pas question pour le chef de l'état, mais
00:01:30peut-il reprendre la main ? Peut-il se relancer, pourquoi pas, via des
00:01:33référendums et est-ce suffisant dans un pays où le système politique est
00:01:38fragilisé ? Pas si sûr à suivre l'analyse de Mathieu Boccoté.
00:01:42Après 13 ans d'attente, la Roumanie et la Bulgarie ont intégré hier l'espace
00:01:46Schengen, une information peut-être passée sous les radars mais pourtant
00:01:50cruciale, la Bulgarie a en effet une politique solide contre l'immigration
00:01:54illégale, à rebours de l'esprit européen, tout comme l'Italie d'ailleurs et avec
00:01:58des résultats concrets. Alors l'Italie, la Bulgarie, le salut de l'Europe,
00:02:02on va analyser tout cela avec Eric Tegner ce soir. Une actualité là encore trop
00:02:08peu relayée et pourtant si dramatique, la guerre acharnée contre les femmes en
00:02:12Afghanistan, une surenchère démentielle à laquelle se livre le régime taliban,
00:02:16il est désormais interdit de construire des fenêtres dans les pièces des maisons
00:02:20où vivent les femmes, une énième restriction révoltante mais la
00:02:24communauté internationale peut-elle agir ? Ces femmes invisibles, ces femmes réduites
00:02:29au silence, on en parle avec Julie de Vintraume.
00:02:32La France malade de sa justice pour preuve des individus sous OQTF relâchés
00:02:38après le braquage d'une pharmacie arrêtée pour un nouveau vol, l'heure n'est
00:02:42donc plus aux promesses mais à l'action et au bon sens.
00:02:45Gérald Darmanin, nouveau ministre de la justice, a fait montre de fermeté ce
00:02:50matin à Marseille avec comme mi-dôme Bruno Retailleau à l'intérieur. Les
00:02:54Français espèrent enfin du concret. Faut-il encore sortir définitivement des
00:02:58poncifs ? C'est ce que nous décryptera Gabriel Cusel. Et puis l'actualité
00:03:03bien évidemment marquée par l'attentat à la Nouvelle Orléans, les Etats-Unis
00:03:08qui se redécouvrent la cible du terrorisme islamiste.
00:03:12Nous reviendrons sur le contexte ambiant avant cette attaque terroriste planifiée
00:03:16où la menace islamiste a semble-t-il été sous-estimée contrairement à la menace
00:03:21de l'extrême droite régulièrement pointée du doigt sous l'air Biden.
00:03:25Nous verrons tout cela avec Mathieu Boccotté. Une heure donc pour prendre de
00:03:29la hauteur sur l'actualité. C'est tout de suite face à l'info, c'est parti.
00:03:38Et pour vous éclairer ce soir autour de ce plateau, Judith Vintraud, ma chère
00:03:50Judith, bonsoir. Gabriel Cusel est également avec nous ce soir. Eric
00:03:55Tegner nous accompagne. Bonsoir Eric. Et le grand retour de Mathieu Boccotté, mon
00:04:00cher Mathieu, bonsoir. Vous revenez tout juste du Québec, vous devez être
00:04:03absolument épuisé. En tout cas cela ne se voit pas. En tout cas nous allons
00:04:06démarrer avec vous. Vous étiez au Québec mais vous avez suivi de près la
00:04:10situation politique en France. Alors l'année qui commence et qui pourrait bien
00:04:14être la dernière de la présidence d'Emmanuel Macron.
00:04:16Ce n'est pas moi qui le dis, ce sont plusieurs acteurs politiques qui y croient,
00:04:20qui voudraient bien le pousser à la démission. Mais ce n'est évidemment pas
00:04:24l'avis du chef de l'État qui a profité de ses voeux de nouvelle année pour
00:04:27chercher à reprendre de l'initiative politique. Mathieu, comment se présente
00:04:31cette année 2025 pour Emmanuel Macron ? Alors j'aimerais d'abord, avant d'arriver
00:04:35à tout cela, rappeler simplement le caractère exotique pour un non-français
00:04:39probablement, de cette tradition du nouvel an qui consiste à tout brûler, à
00:04:43tout attaquer, à tirer au mortier, à s'en prendre aux policiers, à brûler des
00:04:47voitures. Il y a quelque chose, ensuite c'est une tradition qui s'étend
00:04:50aujourd'hui. Donc en Allemagne aussi, en Belgique, il n'en demeure pas moins qu'il y a
00:04:54une façon, je suis fasciné de dire cela et j'arrive tout de suite à Emmanuel
00:04:57Macron, il y aura un lien, avec cette naturalisation, ce fatalisme devant la
00:05:02violence. C'est-à-dire, il va de soi désormais qu'on s'attend à ce que tout brûle
00:05:06dans la nuit du premier de l'an et on considère que c'est une bonne soirée si
00:05:11ça n'a pas trop brûlé. Donc l'idée que ça ne puisse pas brûler du tout n'appartient
00:05:15pas à l'univers des possibles et ça demeure pour moi, c'est un révélateur
00:05:18d'une intériorisation, d'une situation absolument impensable en d'autres
00:05:23temps dans ce pays et en d'autres coins du monde aujourd'hui.
00:05:26Une fois cela dit, Emmanuel Macron. Alors oui, il en a profité en fait avec ses
00:05:31voeux pour chercher à envoyer un signal. C'est presque un je-vous-ai-compris qu'il
00:05:37envoie aux français mais on sait normalement que le je-vous-ai-compris donne des
00:05:39résultats qui ne correspondent pas à ceux qui sont attendus par une partie de la
00:05:43population. Alors son je-vous-ai-compris commence en disant
00:05:46effectivement c'était une erreur que la dissolution. Une erreur de son point de
00:05:51vue. Certains répondraient peut-être que l'erreur était peut-être moins dans la
00:05:54dissolution que dans le tripatouillage du front républicain qui avait explicitement
00:05:59pour fonction de détourner le système électoral pour l'empêcher de traduire
00:06:03les préférences électorales des français. Mais quoi qu'il en soit il dit
00:06:06néanmoins je-vous-ai-compris à sa manière la dissolution a apporté
00:06:09davantage de divisions à l'assemblée que de solutions pour les français.
00:06:14Disant cela, il envoie un signal qui consiste à dire je ne suis pas
00:06:19complètement imperméable à ce qui se passe dans le pays.
00:06:21J'entends ce qui se passe, j'agirai en conséquence et certains y verraient,
00:06:26d'ailleurs j'ai utilisé le terme, une forme de mea culpa, mais on pourrait plutôt y
00:06:30voir si on prend soin d'écouter l'ensemble du discours.
00:06:33C'est plutôt une accusation qu'il lance aux français. Il dit pourquoi ça se passe
00:06:37mal? À cause de moi? Non, à cause de vous. Et pourquoi à cause de vous?
00:06:42Deuxième élément, il invite les français au ressaisissement.
00:06:45Il les appelle au redressement. Il leur dit bon la
00:06:49situation se décompose mais nous sommes capables d'accomplir de grandes choses.
00:06:54Notre-Dame, les Jeux olympiques, la preuve en est donnée.
00:06:56Ce à quoi on pourrait répondre qu'effectivement le peuple français est capable d'accomplir de
00:07:00très grandes choses pour peu que sa classe politique ne l'en empêche pas.
00:07:03Il y a quelque chose d'assez étonnant dans ce discours qui consiste à dire finalement
00:07:09que du point de vue d'Emmanuel Macron, les français sont un peu avachis.
00:07:13Les français aujourd'hui ne sont pas à la hauteur de l'idée qu'il se fait de la France.
00:07:18Les français, autrement dit, devraient se reprendre en main.
00:07:21Mais se reprendre en main, qu'est-ce que ça veut dire?
00:07:24Ça veut dire surtout se mettre à voter pour les personnes indiquées et ne plus se comporter
00:07:28de manière anti-républicaine en votant pour des partis légaux, certes,
00:07:33mais qui n'ont pas l'onction médiatique.
00:07:35Donc ça, c'est un élément qui compte dans tout cela.
00:07:37Alors je pense que la part manquante pour l'instant de cet appel au redressement,
00:07:44c'est la critique possible des élites politiques.
00:07:46Mais ça ne faisait pas partie du discours, notons-le.
00:07:49Troisième élément, et vous avez eu raison de le mentionner dès le début,
00:07:52c'est l'appel au référendum.
00:07:53Sans le nommer.
00:07:53C'est-à-dire nous consulterons directement ou nous en appellerons directement aux français
00:07:58pour trancher certaines questions importantes.
00:08:00Alors je note que le mot référendum n'est pas utilisé et ce n'est pas un détail
00:08:05parce que plusieurs dans l'univers intellectuel de la Macronie et dans les derniers héréties
00:08:10de ce qu'on appelait la deuxième gauche autrefois, dans l'extrême centre,
00:08:13le référendum s'est vu comme la méthode populiste et quasiment barbare par excellence.
00:08:18Ça consiste à confier à la foule le soin de trancher des questions importantes
00:08:22qui lui échappent dans leur esprit.
00:08:24Donc on préfère normalement, dans cette partie du spectre politique,
00:08:28les fameuses conventions citoyennes où on rassemble des experts autoproclamés
00:08:32ou à tout le moins qui se désignent entre eux.
00:08:34On rassemble des gens aussi par hasard et on dit vous serez finalement la voie éclairée du peuple
00:08:39plutôt que de la masse qui, elle, s'entête à mal voter.
00:08:42Est-ce que la consultation directe du peuple, c'est un retour aux consultations citoyennes?
00:08:47Prenons la peine de poser la question tout en sachant que l'appel au référendum,
00:08:52chez Emmanuel Macron, est étonnant.
00:08:53C'est-à-dire, il faut de temps en temps, il présente ça comme une concession,
00:08:55de temps en temps, il faut en revenir au peuple.
00:08:57Ah oui, en démocratie, on pourrait penser que ça va de soi.
00:08:59Mais il y a quelque chose, donc il nous dit, la peine au peuple,
00:09:02c'est nécessaire parce que tout est bloqué,
00:09:04donc on va trouver le moyen de le consulter sur des questions importantes.
00:09:08Mais ce que l'on sait au même moment, c'est que depuis quelques années déjà,
00:09:11le travail de verrouillage intellectuel autour du référendum institutionnel, juridique,
00:09:17c'est vraiment développé, c'est incroyable.
00:09:19C'est-à-dire, à quel point le référendum, on a tout fait pour qu'il ne se tienne pas,
00:09:23et s'il se tient, qu'il ne puisse pas porter sur les questions qui importent aux Français,
00:09:27et s'il se tenait de cette manière, qu'il soit décrété illégal ou illégitime.
00:09:31Et donc, on est devant une entreprise, en fait,
00:09:33on veut cadenasser juridiquement la possibilité du référendum,
00:09:36et là, on nous dit, ah oui, on pourrait peut-être le faire.
00:09:38Donc là, il y a différentes options qui sont avancées.
00:09:40Bon, il y a le fameux référendum consensuel, c'est-à-dire sur la fin de vie globalement.
00:09:46Évidemment, il y a une minorité de Français qui s'y opposent,
00:09:47mais globalement, il est vrai que la majorité des Français sur les questions sociétales
00:09:51sont plus « progressistes » que « conservateurs ».
00:09:53Notons-le, qu'on s'en réjouisse ou qu'on s'en désole.
00:09:55Donc, ça peut être une forme de référendum pour obtenir un score de 70 %,
00:09:59et là, ça dirait, ben voilà, les Français ont tranché sur cette question,
00:10:02nous sommes tous heureux, très d'accord.
00:10:04Deuxième référendum qui n'aura pas lieu, probablement,
00:10:07c'est le référendum majoritaire, où la population est clairement d'un côté,
00:10:10mais contre les élites.
00:10:11Donc ça, c'est le référendum sur l'immigration,
00:10:13où on décide de faire le référendum sur l'immigration s'il se fait.
00:10:16D'ailleurs, on nous a expliqué que ce n'était pas possible,
00:10:18je reviendrai dans un instant.
00:10:19Mais s'il se fait, c'est un référendum insurrectionnel.
00:10:21Je serais étonné de voir Emmanuel Macron se convertir en anti-migrationniste,
00:10:24mais à miser sur le référendum populaire, le référendum, dis-je,
00:10:27pour contester les élites avec lesquelles il était d'accord jusqu'à tout récemment.
00:10:31Et le référendum sur les institutions, je serais très étonné de le voir,
00:10:34sauf sur la proportionnelle, peut-être.
00:10:36Et là, on est dans un moment de renversement sur la proportionnelle.
00:10:39Longtemps, la droite nationale appelait la proportionnelle
00:10:41pour avoir une place désormais assurée à l'Assemblée,
00:10:45et longtemps, l'extrême-centre refusait la proportionnelle
00:10:47en disant que ça permettrait aux RN et compagnies d'entrer à l'Assemblée.
00:10:51Et aujourd'hui, c'est un peu un retour, une espèce d'inversion, de renversement.
00:10:55L'extrême-centre dit qu'il faut la proportionnelle
00:10:58pour empêcher le RN d'un jour être majoritaire.
00:11:01Et le RN ne semble pas croire que le mode de scrutin actuel
00:11:05pourrait un jour le favoriser.
00:11:06Donc, étrange renversement.
00:11:08Dernier élément du discours d'Emmanuel Macron,
00:11:10du discours de l'appel, son appel à l'Europe.
00:11:12Et soudainement, sur cela, il était très convaincu.
00:11:15Je ne sais pas s'il était convaincant.
00:11:17Mais là, ce sont des convictions profondes parce que l'idéologie européiste
00:11:20est ce qui tient aujourd'hui le bloc central, en fait.
00:11:23Et sur cela, il invitait les Français à être plus européens
00:11:25qu'ils ne l'ont jamais été.
00:11:27Je ne suis pas certain, cela correspond à l'état d'esprit
00:11:30de la majorité de la population.
00:11:31Toujours est-il, mon cher Mathieu, que plusieurs, effectivement,
00:11:34parlent de la faiblesse du président de la République.
00:11:36Mais est-ce qu'au fond, ce n'est pas tout le système politique qui est fragilisé ?
00:11:40Je pense, Gabriel en sera témoin,
00:11:42j'embête les gens sur ce plateau depuis un bon moment
00:11:44sur la notion de crise de régime.
00:11:46Je considère qu'on est dans une forme de 1958 bis,
00:11:50mais sans général en réserve, ce qui peut causer un problème.
00:11:54Donc, qu'est-ce qu'on voit ? C'est une crise de régime.
00:11:56Nous sommes devant un régime qui n'est plus capable de produire de majorité
00:11:59parce qu'il est déconnecté des aspirations populaires profondes.
00:12:03On est devant un régime qui fragmente la société davantage,
00:12:05qui nous permet de trouver des nouveaux clivages
00:12:07qui soient politiquement féconds.
00:12:09On est aussi devant un régime qui a tout fait pour verrouiller la souveraineté populaire.
00:12:13Et dans une période de crise, dans une période de crise de régime,
00:12:16on pourrait dire que la légalité devient un argument parmi d'autres.
00:12:19Dans une période comme celle-là, il y a une prime au plus radical.
00:12:22Souvent, l'histoire le confirme, dans les temps de paix, les modérés l'emportent.
00:12:25Dans les temps conflictuels, les radicaux ont une prime.
00:12:28Et de ce point de vue, c'est le point de vue de M. Mélenchon, évidemment,
00:12:32qui, dans la séquence présente,
00:12:34espère que le chaos advienne pour avoir enfin sa chance.
00:12:38Si on prend au sérieux ce que dit M. Mélenchon,
00:12:41il est vraiment dans une logique révolutionnaire.
00:12:42Il espère que les choses échappent complètement au cadre légal attendu
00:12:46pour pouvoir foncer et avoir enfin sa chance,
00:12:48parce qu'il n'y croit pas vraiment par les moyens électoraux traditionnels.
00:12:52Mais le conflit de régime, la crise de régime, dis-je,
00:12:58est surtout visible sur un autre scénario.
00:13:00Imaginons, on bascule en 2027.
00:13:03Imaginons que le RN l'emporte.
00:13:05Vous allez voir, la suite me semble nécessaire.
00:13:07Le RN l'emporte et M. Le Pen décide de faire son fameux référendum
00:13:10sur l'immigration et sur les institutions à la rigueur.
00:13:13Qu'est-ce qui se passe?
00:13:14Qu'est-ce qu'on voit?
00:13:15On sait depuis des années, M. Fabius et compagnie ont dit,
00:13:18ça n'aura pas lieu.
00:13:19On ne permettra pas la tenue de ce référendum.
00:13:21Il est illégal, en quelque sorte.
00:13:24La Constitution ne le permet pas.
00:13:25C'est à peu près faux.
00:13:26À tout le moins, c'est en contradiction avec l'esprit qu'en avait le général de Gaulle.
00:13:29Mais qu'importe, c'est ce qu'il dit.
00:13:31Imaginons alors, dans ce scénario, parce qu'on est en crise de régime,
00:13:34que Mme Le Pen décide de tenir néanmoins son référendum,
00:13:37malgré l'interdiction d'une partie des institutions qui disent que vous n'avez pas le droit.
00:13:40Là, on est devant une crise de légitimité parfaite, en quelque sorte,
00:13:43où deux légitimités s'opposent.
00:13:45D'un côté, les gardiennes d'autoproclamés états de droit,
00:13:47et de l'autre, ceux qui décident d'en appeler au peuple,
00:13:49même si on veut leur interdire d'en appeler au peuple.
00:13:52Ça, c'est la figure de la crise de régime qui se dessine, possiblement,
00:13:56la tenue d'un référendum que d'autres parties du régime veulent interdire.
00:13:59Gardons ça à l'esprit.
00:14:01Mais tout ça pourrait bien ne pas se passer. Pourquoi?
00:14:04Parce que dans moins de 100 jours, à peu près,
00:14:06on saura si Mme Le Pen peut être candidate à la présidentielle de 2027.
00:14:10On est dans une situation, une tentative de décapitation juridique de l'opposition nationale.
00:14:17Alors, vous me direz, vouloir se débarrasser d'un candidat par le droit
00:14:20plutôt que en battant aux élections, c'est un peu neuf.
00:14:24Il est vrai que c'est neuf, mais cela dit, c'est nouveau.
00:14:26Mais ça se passe un peu partout en Occident aujourd'hui.
00:14:29En Roumanie, donc là, ça évolue en Roumanie,
00:14:31mais on a vu l'élection qui a été annulée parce que les résultats ne plaisaient pas,
00:14:34globalement, à l'oligarchie européenne.
00:14:38On l'a vu en Allemagne, où certains parlent de l'interdiction possible de l'AFD
00:14:41parce que le parti monte trop rapidement.
00:14:43On le voit en d'autres lieux.
00:14:45On l'a vu, je pense aussi, en Grande-Bretagne,
00:14:49où la crise est très visible avec l'effondrement dans les appuis du régime Starmer,
00:14:52mais qui ne sait pas exactement comment s'en tirer.
00:14:54Donc, voyons, je reviendrai dans un instant, voyons tout cela.
00:14:57Eh bien, si Mme Le Pen ne peut pas être candidate,
00:15:00eh bien, là, ça redéfinit complètement le jeu politique.
00:15:02Donc, c'est la crise de l'ensemble d'un système.
00:15:04Et quant aux formes politiques plus traditionnelles,
00:15:07eh bien, toutes les formes qui se voulaient de gouvernement,
00:15:11c'est la fédération des rescapés.
00:15:13C'est le grand rassemblement des vaincus qui décident de se tenir ensemble
00:15:17pour conserver poste et privilèges et défense d'une certaine idéologie.
00:15:21Ajouter à cela, ce n'est pas un détail, quand je dis crise de régime,
00:15:24c'est la référence au gaullisme, c'est-à-dire la référence sacralisée au gaullisme.
00:15:27Mais je pense que si la Ve République ne portait pas la marque symbolique du général de Gaulle,
00:15:30tous jugeraient qu'elle est morte aujourd'hui.
00:15:32Mais puisque le gaullisme est un des derniers sacrés de la vie politique française,
00:15:36eh bien, sauf la gauche qui veut la changer,
00:15:38on a d'un côté l'extrême-centre qui dit
00:15:40« oui, la Ve République, telle qu'elle est devenue, sous le signe de l'état de droit européiste, c'est très bien »,
00:15:44et de l'autre côté, quand la droite nationale dit
00:15:46« revenons aux origines de la Ve République pour lui être fidèle »,
00:15:48on l'accuse de trahir la démocratie.
00:15:50Comme quoi, crise de régime.
00:15:51Vous venez d'évoquer, arrêtons-nous un instant, l'Allemagne,
00:15:54vous venez d'évoquer la Roumanie également, n'est-ce pas ?
00:15:57Le monde occidental, finalement, dans son ensemble, qui est en crise.
00:16:01Même les pays les plus stables.
00:16:02C'est ça qui est fascinant.
00:16:03C'est-à-dire l'Allemagne,
00:16:04l'Allemagne était la démocratie consensuelle par excellence depuis plusieurs décennies.
00:16:11Ce n'est plus le cas.
00:16:11On le verra avec les élections dans quelques semaines.
00:16:13On ne sait plus exactement ce que deviendra le sort de l'Allemagne,
00:16:16qui est en plus un pays qui se braque aujourd'hui contre une bonne partie de sa population,
00:16:19je l'évoquais, qui pense voter AFD, à tort ou à raison.
00:16:22Le Canada, je ne suis pas d'habitude d'en parler si souvent,
00:16:25mais c'est le pays qui, normalement, c'était le pays où il ne se passe rien.
00:16:27C'est la tranquillité existentielle.
00:16:30C'est ce monde sur Terre où il ne se passe jamais rien.
00:16:32Eh bien, le régime Trudeau pourrait s'effondrer dans les prochaines semaines.
00:16:35Le parti libéral qui domine depuis 2015 pourrait seulement au moins de 10 députés
00:16:40et avoir un petit Trump canadien qui s'appelle Pierre Poilièvre
00:16:43qui pourrait l'emporter possiblement au Canada.
00:16:45Donc, un bouleversement de la vie politique canadienne.
00:16:47Le Royaume-Uni, je l'ai dit,
00:16:48le gouvernement Starmer a vu son score s'effondrer en l'espace de quelques semaines
00:16:53et le parti de la réforme de Nigel Farage monte à grande vitesse
00:16:56et a aujourd'hui plus de membres que le Parti conservateur.
00:16:59Donc, tous les pays les plus traditionnellement installés dans une certaine habitude,
00:17:03je ne dirais pas démocratique parce que c'est la démocratie qui parle là,
00:17:05mais c'est une forme de tranquillité, d'habitude institutionnelle,
00:17:09tous ces pays sont décomposés aujourd'hui,
00:17:11ne savent plus comment réagir devant la contestation populaire.
00:17:14Il y a deux choses qui sont en jeu, enfin, à travers cela.
00:17:17Les intérêts d'une caste dans l'oligarchie européenne,
00:17:19l'oligarchie centriste, l'extrême-centre,
00:17:21on peut utiliser les termes qu'on veut pour en parler, mais on les reconnaît,
00:17:24et une idéologie officielle, globalement mondialiste, multiculturaliste,
00:17:28technocratique, qui est remise en question aujourd'hui.
00:17:30Et elle n'est plus seulement remise en question,
00:17:32et c'est important de le dire, par des partis d'opposition,
00:17:35mais par des expérimentations politiques qu'on voit un peu partout.
00:17:38En Italie, le national-conservatisme de Giorgia Meloni est au pouvoir
00:17:41et pour l'instant donne des résultats.
00:17:44Ça se pourrait que ça ne dure pas.
00:17:45Mais pour l'instant, on a vu que cette idéologie pouvait gouverner
00:17:48et donner des résultats sans susciter la révolution.
00:17:51En Argentine, il y a une expérience libertarienne en ce moment.
00:17:54On ne sait pas ce que ça va donner,
00:17:55mais pour l'instant, il semble que la situation d'Argentine s'améliore.
00:17:59Donc le libertarianisme au pouvoir peut donner des résultats qui se tiennent.
00:18:02Et dans quelques semaines, on verra ce qui se passe aux États-Unis
00:18:05avec Donald Trump qui prendra le pouvoir.
00:18:07Dernière réflexion avant de céder la parole à mon collègue.
00:18:12Je note une chose.
00:18:14Le monde qui vient est aussi un monde qui bascule comme jamais.
00:18:17Avec le fameux monde multipolaire dont on nous parle,
00:18:20là, il s'incarne, même avec Trump.
00:18:22Je ne sais pas si vous avez vu ces derniers jours, ces dernières semaines.
00:18:24C'est le retour d'une forme d'impérialisme non-universaliste américain
00:18:29où Trump, globalement, a remis en question la souveraineté du Greenland
00:18:32en disant « ce serait bien que ce soit à nous »,
00:18:33a voulu penser à récupérer le canal de Panama
00:18:36et réanime la logique annexionniste par rapport au Canada
00:18:39pour en faire le 51e État américain.
00:18:41Tout ça peut sembler étrange, mais qu'est-ce qu'on voit à travers cela ?
00:18:43C'est que les règles que nous connaissions,
00:18:45tant au niveau de la démocratie intérieure
00:18:47que les règles de l'ordre international,
00:18:49aujourd'hui, plus aucune ne tient.
00:18:50Il y a un privilège aux acteurs aujourd'hui
00:18:53qui osent penser à l'extérieur de la boîte, comme on dit.
00:18:56Et la situation aux États-Unis, justement.
00:18:58Nous y reviendrons avec vous après cet attentat terroriste
00:19:02qui a eu lieu, vous le savez, à la Nouvelle-Orléans.
00:19:04Vous évoquiez l'Italie, justement.
00:19:05L'Italie qui a des résultats.
00:19:06Eh bien, on va continuer à en parler avec vous, Éric Tegner,
00:19:09puisque nous allons évoquer le bilan migratoire de 2024.
00:19:13Alors, de ce qui a fonctionné, bien évidemment,
00:19:15mais également des défis à venir.
00:19:16Et hier, nous étions donc le 1er juillet 2025,
00:19:20une actualité européenne qui est peut-être passée sous les radars,
00:19:24l'intégration définitive de la Bulgarie dans l'espace Schengen, Éric.
00:19:27Oui, en effet, hier, la Bulgarie a intégré définitivement l'espace Schengen.
00:19:32Et c'est très intéressant à double titre.
00:19:33D'abord parce que ce pays, qui est un ancien satellite de l'ex-URSS,
00:19:38il est vraiment situé aux confins de l'Union européenne.
00:19:41Il est juste à la frontière turque, où on le sait,
00:19:43il y a des millions de migrants, notamment syriens aujourd'hui,
00:19:46qui sont tenus par le gouvernement d'Erdogan,
00:19:49notamment depuis un accord entre l'Union européenne et la Turquie en 2016,
00:19:53lors duquel nous avons déjà dépensé près de 10 milliards.
00:19:56Donc, ils sont à la frontière de l'Union européenne.
00:19:58Le 2e élément, c'est que le gouvernement au pouvoir en Bulgarie,
00:20:02eh bien, même s'il passe un petit peu sous les radars
00:20:04de ses associations de gauche et humanitaires,
00:20:07il a une politique plutôt dure vis-à-vis de l'immigration illégale.
00:20:10Il est assez comparable finalement à ce qu'on a pu vivre avec Viktor Orban en Hongrie.
00:20:15Alors, pour pouvoir justement être accepté au sein de l'espace Schengen,
00:20:19l'année dernière, la Bulgarie a mis les bouchées doubles
00:20:22justement pour contrôler les frontières de l'Union européenne,
00:20:25ce qui a provoqué une chute des entrées irrégulières
00:20:28dans la route des Balkans de près de 80%.
00:20:31C'est là où il y a eu le plus, justement, de baisses et le plus de résultats.
00:20:35En revanche, ce qui est intéressant, c'est que ce n'est absolument pas dû
00:20:38ni à Frontex, ni à l'aide d'Ursula von der Leyen.
00:20:42Moi-même, je m'étais rendu au mois de décembre pour un reportage sur place
00:20:44et c'est ce que j'ai pu constater, c'est que la police bulgare, là-bas,
00:20:49elle procède à ce que, justement, certaines ONG appellent les push-back.
00:20:53Alors, il faut expliquer cela.
00:20:55Dans les règles, en fait, de l'Union européenne,
00:20:57dans les règles un petit peu de tous ceux qui sont chez Frontex aujourd'hui,
00:21:00vous savez, ces défenseurs de droit,
00:21:02finalement, tout ce qui est un peu insimilé à un contrôle des frontières aujourd'hui
00:21:06peut être appelé un push-back.
00:21:08Par exemple, ils vont considérer que les policiers français
00:21:11à la frontière de Menton et de Vintimille,
00:21:13eh bien, ils procèdent à des push-back,
00:21:15tout comme les Hongrois, justement, à la frontière serbe.
00:21:18Et donc, c'est ce qu'ils font aujourd'hui
00:21:20et c'est ce qui permet véritablement d'avoir des résultats.
00:21:23Alors, comment ça fonctionne très concrètement, là-bas ?
00:21:25Les policiers bulgares, ils ont deux outils à leur disposition.
00:21:28D'abord, lorsqu'il y a des franchissements de migrants,
00:21:31il y a beaucoup également de Marocains.
00:21:33Il faut savoir qu'ils viennent par là.
00:21:34Ça semble assez étonnant, mais souvent,
00:21:36ce sont les délinquants ou ceux qui ont été condamnés au Maroc
00:21:39qui choisissent de faire le tour parce que c'est beaucoup plus facile pour eux.
00:21:41Sans visa, ils arrivent à Istanbul
00:21:43et ensuite, ils n'ont plus qu'à passer, justement, par la Bulgarie.
00:21:47Ce qui explique que les policiers bulgares, ils sont armés
00:21:49et donc, ils utilisent des armes non létales.
00:21:52C'est important de le souligner parce que certaines associations disent
00:21:54que ce sont des armes létales,
00:21:56que du coup, ça peut aller contre, justement, la vie de ces migrants.
00:22:00Mais ils ont des armes non létales aujourd'hui
00:22:02et donc, ils protègent tout simplement les frontières.
00:22:04Le deuxième élément à la disposition des policiers bulgares,
00:22:08c'est qu'ils font des refoulements.
00:22:09Je m'explique, le soir, lorsqu'ils vont arrêter, par exemple,
00:22:12des migrants qui vont traverser cette frontière,
00:22:13ce qui est déjà compliqué parce que ce sont des zones avec de larges forêts,
00:22:17ils vont les ramener au petit matin, à l'aube, dans des camions bâchés
00:22:21et ils vont les envoyer de l'autre côté, du côté de la frontière turque
00:22:24pendant les changements de garde.
00:22:25Les Turcs, il faut le dire, sont assez complices de la situation
00:22:29parce qu'ils savent que c'est l'unique façon, finalement,
00:22:31de véritablement contrôler parce qu'on le sait, le droit européen.
00:22:33Le problème, c'est que dès que vous mettez le pied, justement,
00:22:36sur le sol européen, c'est impossible ensuite d'être envoyé.
00:22:40Et donc, qu'est-ce qui se passe ?
00:22:41Ce qui est intéressant, c'est que Frontex,
00:22:43on dit qu'ils sont très présents, de plus en plus présents en Bulgarie,
00:22:47mais ils ne voient jamais d'interception des migrants.
00:22:49Pourquoi ? Parce que les policiers bulgares,
00:22:51lorsque le matin, ils sont au courant qu'il va y avoir
00:22:53des traversées de migrants à tel endroit,
00:22:56eh bien, ils vont dire aux policiers de Frontex d'aller à tel autre.
00:22:58Parce qu'ils ont compris une chose, c'est que Frontex, aujourd'hui,
00:23:01c'est bien plus là pour être une sorte de garde d'accueil
00:23:04un petit peu des migrants.
00:23:05Ils sont là pour contrôler que les droits humains sont vérifiés,
00:23:09alors que les Bulgares, finalement, n'ont absolument pas besoin d'eux.
00:23:12Donc, c'est intéressant parce que l'intégration de ce type de pays
00:23:14dans Schengen, si ça peut poser des problèmes économiques ou sociaux,
00:23:17en revanche, c'est intéressant pour le contrôle des frontières.
00:23:20Et ça montre aussi une certaine hypocrisie des dirigeants européens
00:23:24qui savent très bien que notre droit n'est pas adapté pour contrôler les frontières.
00:23:26Alors, cette information qui vient de nous parvenir,
00:23:28vous allez voir, et qui fait écho à votre édito,
00:23:30un nombre record de 46 843 migrants irréguliers
00:23:33sont arrivés aux îles Canaries en 2024.
00:23:36Voilà ce qu'on vient d'apprendre.
00:23:37Et justement, malgré quelques critiques à son arrivée,
00:23:39Giorgia Meloni a l'air d'avoir, finalement,
00:23:42endigué une grande partie de l'immigration illégale,
00:23:44à la différence des îles Canaries, justement,
00:23:46qui sont sous contrôle, rappelons-le, des socialistes espagnols.
00:23:49Oui, c'est passionnant de comparer les deux éléments.
00:23:51Alors, c'est simple, en 2024, Giorgia Meloni,
00:23:53les chiffres ont été publiés, effectivement, très récemment,
00:23:56elle a réduit de 60% l'immigration illégale sur son territoire
00:24:00par rapport à l'année précédente.
00:24:02Et dans le même temps, elle a augmenté le nombre d'expulsions de 16%.
00:24:06Et pourquoi elle a réussi à obtenir des résultats ?
00:24:08Parce que, justement, c'est suite à une période de négociations
00:24:12avec des pays comme la Tunisie ou encore comme la Libye.
00:24:16Alors, on le sait, en 2023, il y avait plutôt eu des ratés
00:24:19parce qu'à ce moment-là, il y avait eu 113 000 clandestins
00:24:22qui étaient rentrés, justement, en Italie,
00:24:24alors qu'il n'y en avait, entre guillemets, que 55 000 en 2022.
00:24:27Mais cette fois-ci, il y a véritablement des résultats au rendez-vous.
00:24:30Je vais vous donner quelques exemples.
00:24:32Par exemple, dans le cadre des négociations avec l'Algérie.
00:24:35C'est intéressant parce qu'on voit à quel point la France,
00:24:37qui a pourtant essayé pendant sept ans de négocier avec les Algériens,
00:24:40n'a obtenu aucun résultat.
00:24:41Giorgia Meloni, elle en a eu.
00:24:43Par exemple, elle a fait construire une immense usine fiat en Algérie.
00:24:47Et en trop contrepartie, justement, elle leur a fait signer un accord
00:24:51qui renforce la coopération sécuritaire
00:24:54avec une lutte contre le trafic de stupéfiants,
00:24:56contre la migration clandestine
00:24:57ou encore contre la traite des êtres humains.
00:25:00Et donc ça, c'est un aspect important.
00:25:01Le deuxième, du côté de Giorgia Meloni,
00:25:03c'est qu'elle a lutté contre les ONG.
00:25:05Et là-dessus, c'était intéressant.
00:25:06C'était le 13 décembre dernier.
00:25:08Il y a justement l'association MSF, Médecins Sans Frontières,
00:25:13qui a annoncé que son bateau, Géobarens,
00:25:15c'est un peu l'équivalent de Ocean Viking pour SOS Méditerranée.
00:25:19C'est Géobarens qui est justement dans la mer Méditerranée depuis 2021,
00:25:24qu'ils arrêtaient de l'utiliser
00:25:27parce que le gouvernement Meloni, en fait,
00:25:29ne leur permet pas de faire le travail.
00:25:31Donc, c'est intéressant de reprendre un petit peu l'argumentaire
00:25:33de cette association contre Meloni.
00:25:35Ça permet de voir un petit peu quels étaient ses bons résultats.
00:25:39Ils disent qu'ils ont fait l'objet de quatre sanctions
00:25:41de la part des autorités italiennes,
00:25:43imposant un total de 160 jours d'immobilisation au port de leur bateau.
00:25:48Ce sont des sanctions.
00:25:49Ils disent que ça vient du décret, justement, Piantedossi,
00:25:52qui a été mis en place par le gouvernement italien en 2023
00:25:54et qui a été renforcé, encore une fois, au mois de décembre dernier.
00:25:58Et donc, c'est simple, ce décret, il permettait justement
00:26:01de faciliter et d'accélérer la confiscation de ces fameux navires.
00:26:06Il y a un autre élément aussi, c'est que Giorgia Meloni,
00:26:09elle a mis en place le fait, par exemple, d'interdire à un bateau d'ONG
00:26:13d'aller faire plus d'un secours en mer.
00:26:15Lorsqu'ils vont secourir des migrants,
00:26:17ils vont devoir tout de suite rentrer dans un port italien.
00:26:20Et cette fois-ci, c'est le gouvernement italien qui leur assigne justement un port.
00:26:24Alors, je vais vous prendre un cas concret qui s'était passé en juin 2023.
00:26:28Les autorités italiennes, à ce moment-là, avaient demandé au Girobarreni,
00:26:31ce qui peut accueillir quand même 600 personnes à son bord,
00:26:33de rentrer à la Specia.
00:26:35C'est un port au nord de l'Italie,
00:26:37alors qu'ils avaient fait un premier secours de 13 migrants.
00:26:40Donc, ça a justement prolongé ce trajet de près de 1000 kilomètres.
00:26:45Ça leur coûte bien plus cher.
00:26:46Et donc, ça empêche ces ONG de faire le travail.
00:26:49De l'autre côté, vous le disiez, les Canaries.
00:26:50Les Canaries, c'est une augmentation exponentielle
00:26:53avec un gouvernement socialiste espagnol
00:26:55qui, en plus, a fait passer une loi en novembre dernier
00:26:58qui permet des régularisations massives.
00:27:00Parce que, pour le coup, eux, ils considèrent que face au vieillissement du continent européen,
00:27:04ils ont besoin d'une certaine immigration.
00:27:05Alors, on a baisse des entrées irrégulières sur certains axes migratoires.
00:27:09Vous venez de le démontrer.
00:27:10Explosion de l'autre.
00:27:12Alors, quels sont les défis à venir ?
00:27:14Je vous propose de marquer une très courte pause.
00:27:17Et puis, vous nous expliquerez tout cela dans un instant.
00:27:19Mon cher Eric, restez avec nous,
00:27:21puisque nous allons également nous intéresser au sort des femmes afghanes.
00:27:25Là encore, on en parle assez peu.
00:27:27Et leur quotidien est absolument atroce.
00:27:29Restez avec nous.
00:27:30Face à l'info, ça se poursuit.
00:27:31A tout de suite sur CNews.
00:27:36Et de retour sur le plateau de Face à l'info,
00:27:38nous prenons la hauteur sur l'actualité.
00:27:40Pour vous accompagner ce soir,
00:27:41Judith Vintraub, Gabriel Cluzel,
00:27:44Mathieu Beaucote et Eric Tegner.
00:27:45Alors, si vous nous rejoignez,
00:27:47nous parlions du bilan migratoire 2024 avec vous, mon cher Eric.
00:27:51Et dans votre démonstration,
00:27:53nous avons vu qu'il y avait la baisse des entrées irrégulières
00:27:55sur certains axes migratoires.
00:27:57Explosion de l'autre.
00:27:59Alors, pour 2025, quels sont les défis à venir finalement ?
00:28:02Alors, les défis, ils sont nombreux.
00:28:03D'abord, il y a un défi du droit européen.
00:28:05On l'a vu, par exemple, avec l'échec du projet italien d'externalisation
00:28:10et de demande de droit d'asile.
00:28:11Qu'est-ce qu'ils avaient fait l'année dernière ?
00:28:12Ils ont négocié un accord avec l'Albanie
00:28:15pour pouvoir construire justement des centres d'accueil des migrants
00:28:19parce que, du coup, lorsqu'ils vont aller sauver des migrants en mer,
00:28:22ils vont prendre les majeurs et ils vont les amener dans ce centre.
00:28:26Ça permettait justement deux choses.
00:28:27D'abord, de désengorger les centres d'accueil italiens,
00:28:30ce qui d'ailleurs, étonnamment, était demandé de la part des ONG pro-migrants.
00:28:34Et deuxièmement, de traiter jusqu'à 28 000 demandes de droit d'asile.
00:28:39Mais évidemment, les juges italiens ont saisi le droit européen
00:28:42et donc ce projet, aujourd'hui, il est bloqué.
00:28:44Moi, j'étais au port de Djenjin au mois de décembre.
00:28:46Je peux vous assurer, il est complètement vide, justement, ce centre.
00:28:50Et tout le monde est rentré en Italie.
00:28:52Donc, c'est la problématique aujourd'hui de ces solutions innovantes.
00:28:55On sait que le droit européen peut les empêcher.
00:28:58Le deuxième élément, c'est que si d'un côté,
00:29:00une partie de la solution semble d'être la négociation avec les pays tiers,
00:29:03on le voit avec Giorgia Meloni ou on le voit encore avec la Turquie d'Erdogan,
00:29:07il faut faire attention parce que ça risque de nous mettre dans la main, justement, de ces pays.
00:29:12Par exemple, on avait tenté les négociations avec la Mauritanie et le Sénégal pour les Canaries.
00:29:16Et pourtant, ça ne fonctionne pas parce qu'il y a des problématiques de corruption
00:29:20et parce que c'est devenu un outil géopolitique, on l'a vu avec Erdogan.
00:29:24Et donc, si de l'autre côté, on n'est pas capable de construire aussi une Europe forteresse,
00:29:28justement, pour être capable de bloquer ces arrivées de migrants,
00:29:31si à un moment, ces alliés d'aujourd'hui deviennent les adversaires ou les ennemis de demain,
00:29:35eh bien, on risque une nouvelle submersion.
00:29:37Encore une fois, il y a des millions de migrants, notamment syriens en Turquie,
00:29:40qui attendent dans des camps ou dans certaines banlieues.
00:29:43Le troisième élément, ce sont les ONG qui sont encore très présentes.
00:29:46On le sait, aux Canaries, ils font une partie de ces missions régaliennes
00:29:49qui leur ont été données par l'État.
00:29:51Et surtout, on le voit aussi de plus en plus.
00:29:53Chaque année, il y a un problème d'expulsion et de renvoi.
00:29:57On le connaît avec les OQTF en France.
00:29:59Je vais vous donner un chiffre.
00:30:00Si en 2023, il y avait 385 000 migrants qui étaient rentrés illégalement dans l'Union européenne,
00:30:07il n'y avait eu que 145 000 expulsions effectives.
00:30:11Donc, c'est extrêmement faible aujourd'hui.
00:30:13Et le dernier point, pour conclure, pour un petit peu aussi modérer ce qui a été dit sur Giorgia Meloni,
00:30:18c'est qu'il ne faudrait pas qu'une certaine baisse de l'immigration irrégulière en Europe,
00:30:22ces 40 % cette année, selon Frontex, deviennent finalement,
00:30:27soit compensée de l'autre côté par une augmentation de l'immigration légale.
00:30:30On a vu avec Giorgia Meloni qui a ouvert la voie justement à ce qu'il y ait 450 000 nouveaux titres de visa
00:30:37sur les métiers en tension en Italie.
00:30:39Merci beaucoup, mon chéri, qu'on leur a compris la question de l'immigration illégale.
00:30:44Un défi majeur pour l'année à venir.
00:30:46Je vous propose à présent d'aborder un sujet, vous allez le voir, qui arrache littéralement le cœur,
00:30:51la condition des femmes en Afghanistan.
00:30:54Avec vous, Judith Vintraube.
00:30:56Les médias français ont répercuté, c'était il y a quelques jours,
00:30:58la dernière brimade imposée aux Afghanes par les talibans,
00:31:02l'interdiction de construire des fenêtres dans les pièces de la maison où elles vivent.
00:31:06C'est absolument hallucinant. En quoi consiste, Judith, exactement cette mesure ?
00:31:10Alors, d'après le communiqué publié samedi dernier par le pouvoir afghan,
00:31:15dans les constructions nouvelles, les espaces habituellement utilisés par les femmes,
00:31:20définis par eux-mêmes, c'est-à-dire la cuisine, la cour où se trouve le puits pour puiser l'eau,
00:31:25ne devront pas être pourvues de fenêtres.
00:31:28Dans les maisons déjà construites, les fenêtres devront être obstruées.
00:31:31Je vous lis le communiqué.
00:31:33Le fait de voir des femmes travaillant dans des cuisines, dans des cours,
00:31:36ou collectant de l'eau dans des puits peut engendrer des actes obscènes, dit-il.
00:31:41C'est absolument sidérant, Judith, mais c'est une mesure, malheureusement,
00:31:44qui s'ajoute déjà à une très longue liste.
00:31:47En effet, depuis août 2021, date à laquelle les talibans ont pris le pouvoir à Kaboul,
00:31:53ils appliquent méthodiquement un projet qui vise à emmurer les femmes vivantes.
00:31:58Ce fénéicide, au sens strict du terme,
00:32:01elles ne sont pas tuées ou maltraitées par des conjoints ou des agresseurs sexuels,
00:32:07mais bien parce qu'elles sont nées femmes,
00:32:09se déroule au vu et au su d'une communauté internationale passive quand elle n'est pas complice.
00:32:15Dès décembre 2021, les talibans ont interdit aux afghanes d'apparaître seules en public.
00:32:20S'il faut absolument qu'elles sortent, elles doivent être accompagnées d'un chaperon, un maram.
00:32:25Depuis mars 2022, elles ne peuvent plus étudier au-delà de l'école primaire.
00:32:30Mais ce qui a provoqué une indignation internationale.
00:32:33Oui, mais les talibans ont continué à assouvir leurs obsessions.
00:32:37Aujourd'hui, les afghanes ne peuvent pas prendre l'avion,
00:32:40ni voyager d'ailleurs par quelques moyens que ce soit.
00:32:43Les parcs, les salles de sport, les salons de beauté, les bains publics leur sont interdits.
00:32:47Elles ne doivent pas regarder directement des hommes qui ne sont pas de leur famille.
00:32:52Elles ne peuvent plus se maquiller, ni se parfumer.
00:32:55Parler entre elles, en dehors de chez elles, ou même chez elles, leur est interdit.
00:33:00En avril dernier, les talibans ont annoncé le retour des lapidations à mort pour les femmes adultères.
00:33:06Lapidation, bien sûr, publique.
00:33:08Depuis cet été, un décret leur interdit de chanter ou de réciter de la poésie en public.
00:33:17Tout ça leur vaut un châtiment immédiat.
00:33:20Et lorsqu'elles parlent, elles doivent voiler leur voix.
00:33:23Ne me demandez pas ce que ça veut dire.
00:33:25Absolument horrible.
00:33:26Mais cette situation, c'est la même dans tout l'Afghanistan ?
00:33:29Alors non, il y a des provinces où c'est pire.
00:33:31Par exemple, à Herat, elles ne peuvent pas passer le permis de conduire,
00:33:34ni prendre le volant si elles l'ont déjà.
00:33:37Les restaurants leur sont également interdits.
00:33:39Début décembre, dans tout le pays, elles ont été expulsées des écoles de santé
00:33:43où elles se formaient pour devenir sages-femmes ou infirmières.
00:33:47On rappelle qu'en Afghanistan, les femmes ne peuvent être soignées que par des femmes.
00:33:52Et samedi, il y a eu ce communiqué qui oblige à confiner les Afghanes entre des murs aveugles.
00:33:57Alors est-ce qu'on sait que ce sont des conséquences de ces interdictions ?
00:34:02Est-ce que nous avons des éléments ?
00:34:03C'est très difficile d'obtenir des données précises, vous l'imaginez bien.
00:34:08Il y a eu une explosion de suicides.
00:34:11L'Afghanistan serait le seul pays au monde
00:34:14où les femmes se suicident davantage que les hommes.
00:34:18Des fillettes sont vendues, les grossesses précoces se sont multipliées
00:34:23et la mortalité maternelle a fait, elle aussi, un bond.
00:34:27Ce que je vous dis là provient d'organisations humanitaires.
00:34:30Elles ont énormément de mal à travailler et elles vont en avoir encore plus
00:34:34puisqu'avant-hier, les talibans ont annoncé qu'ils chasseraient du pays les ONG
00:34:38qui emploient des femmes afghanes.
00:34:39Et l'ONU n'a rien dit ?
00:34:41Ah si si, le haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk,
00:34:45s'est déclaré profondément alarmé.
00:34:48Quand les talibans sont revenus au pouvoir,
00:34:50ils ont été visés par une série de sanctions internationales.
00:34:53L'ONU leur a imposé un gel des avoirs, des interdictions de voyage
00:34:57et un embargo sur les armes.
00:34:59Les Etats-Unis ont bloqué leurs actifs et interdit toute transaction.
00:35:03L'Union Européenne a fait la même chose.
00:35:06Mais en fait, ces digues sont en train de céder.
00:35:09Les Etats-Unis avaient gelé 7 milliards d'avoirs de la banque centrale afghane.
00:35:15Ils en ont versé finalement la moitié sur un fonds afghan qu'ils ont créé à Genève.
00:35:20Ils disent que c'est juste pour permettre à la population afghane
00:35:24d'acheter la nourriture et l'énergie nécessaire à sa survie.
00:35:29Et qu'ils ne versent pas directement l'argent à l'émirat islamique d'Afghanistan
00:35:34puisque c'est le vrai nom du régime taliban.
00:35:39L'Allemagne est sur la même ligne,
00:35:40de même que les Pays-Bas et la plupart des ONG internationales.
00:35:43En fait, la France est la seule à vouloir se cantonner à une aide humanitaire.
00:35:48Mais ces aides, qu'elles soient françaises ou internationales, sont évidemment détournées.
00:35:52Alors détournées, mais de quelle façon ?
00:35:54Alors soit directement, soit indirectement.
00:35:56Il y a la création de taxes, par exemple en ce qui concerne l'aide à l'éducation.
00:36:00Il y a des nouvelles taxes qui ont été créées sur les salaires des enseignants.
00:36:05Les ONG, elles, sont contraintes de s'approvisionner auprès de commerçants agréés par les talibans,
00:36:10ce qui contribue aussi à financer les molas.
00:36:13Alors qu'aucune contrepartie n'a jamais été obtenue en matière de droits des femmes,
00:36:18les talibans commencent même à faire leur retour sur la scène internationale.
00:36:22En juillet, ils ont été invités au troisième cycle de Pourparler de l'ONU sur l'Afghanistan à Doha, au Qatar.
00:36:30Ils avaient refusé de venir au deuxième il y a quelques mois.
00:36:34Cette fois-ci, en échange de leur participation, ils ont obtenu qu'il n'y ait pas de femmes et pas d'ONG afghanes.
00:36:41Et j'en reviens encore à l'ONU. L'ONU n'a rien pu faire.
00:36:43Elle s'est contentée d'une protestation symbolique.
00:36:46Son secrétaire général, António Guterres, ne s'est pas rendu en personne à Doha.
00:36:50Vous savez, Guterres, c'est celui qui ne trouve jamais de mots assez durs pour condamner Israël en général et Netanyahou en particulier.
00:36:58Eh bien, c'est un chaud partisan de la reprise du dialogue avec les talibans.
00:37:02Il fait valoir que sinon, l'Afghanistan va devenir un centre de terrorisme, pour reprendre sa formule.
00:37:08Alors là, je dis qu'il n'a peut-être pas tort.
00:37:10C'est ce que disent les talibans, oui.
00:37:12L'argument est très efficace vis-à-vis de la Russie, qui craint évidemment, comme la peste,
00:37:17le terrorisme des ex-républiques soviétiques d'Asie centrale, voisines de l'Afghanistan.
00:37:22D'ailleurs, le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, a appelé l'Occident à lever les sanctions contre les talibans.
00:37:28C'était en octobre.
00:37:30Quant à la Chine, elle est en train de passer des accords miniers avec eux.
00:37:34Et la plupart des occidentaux, nous compris, collaborent discrètement avec le régime au niveau du renseignement.
00:37:42Au risque d'ailleurs de lui fournir un levier supplémentaire contre nous.
00:37:46Les talibans ne peuvent en aucun cas être considérés comme des alliés fiables.
00:37:51Ils disent qu'ils continueront à lutter contre le terrorisme et aussi contre la drogue, si on leur fiche la paix.
00:37:57Mais en réalité, en ce qui concerne la drogue, ils sont déjà revenus sur leur parole.
00:38:03L'interdiction de la culture du pavot qu'ils ont édictée en 2022 n'est plus du tout respectée.
00:38:10Elle a repris et les talibans laissent faire de peur de perdre le soutien de la population rurale.
00:38:16D'où ma conclusion. Continuer à aider la population afghane, c'est malheureusement aider les talibans à se maintenir au pouvoir
00:38:26et contribuer au féminicide de près de 20 millions d'Afghanes.
00:38:30En tout cas, Judith, merci d'avoir mis en lumière ces femmes afghanes.
00:38:34Alors nous allons revenir avec vous en France, Gabrielle Cluzel, mais peut-être une réaction.
00:38:38C'est absolument terrible tout ce que nous venons d'apprendre ce soir sur le sort de ces femmes.
00:38:43Et ce qui est terrible aussi, c'est le silence, le silence de la communauté internationale.
00:38:48Oui, moi, je suis assez frappée de voir que nos féministes qui poussent des cris d'orfraie quand on fait un compliment sur une députée qui a une robe à fleurs,
00:38:56parce que ça, c'est éminemment sexiste, sont finalement assez silencieuses, sont d'une discrétion de violette sur ces sujets.
00:39:04Mais parce que c'est toujours le même état d'esprit, c'est-à-dire que cela stigmatiserait toute une population.
00:39:11Donc c'est absolument impossible.
00:39:13Ce que je remarque, c'est que la seule solution que certains avancent, qui est en fait une anti-solution,
00:39:18c'est d'accueillir toutes ces femmes afghanes.
00:39:23Mais il faut bien se rendre compte que par le biais du regroupement familial et de tout ce que propose aujourd'hui notre pays en matière d'accueil,
00:39:33leurs bourreaux suivraient de la même façon, les suivraient immédiatement.
00:39:38Donc tout cela, c'est des fausses solutions, c'est de l'hyrénisme.
00:39:42En revanche...
00:39:43Sans compter qu'il y a des femmes parmi les bourreaux.
00:39:46Et sans compter qu'il y a évidemment des femmes parmi les bourreaux.
00:39:48Vous avez raison de le dire, parce qu'on considère toujours que les femmes sont de pures innocentes,
00:39:52mais évidemment, parfois, les gardiennes de cet ordre-là, les pires, sont des femmes.
00:39:58Et nous suivrons bien évidemment l'évolution de la situation absolument terrible de ces femmes afghanes.
00:40:03Merci beaucoup, ma chère Judith.
00:40:05Retour en France avec vous, Gabrielle.
00:40:08Après un cambriolage d'une pharmacie la nuit de Noël à Ivry-sur-Seine,
00:40:12deux individus ont été arrêtés et confondus.
00:40:15Il s'agit de deux Algériens sous OQTF, alors déjà connus de la police.
00:40:20Ils ont été relâchés, relaxés par la justice, relâchés ensuite par la préfecture.
00:40:25Sauf qu'ils viennent de récidiver, commettant un vol à la roulotte.
00:40:29C'était dans la commune de Thiers.
00:40:30Alors après les contes de Noël, il y a maintenant finalement les farces de Noël, Gabrielle.
00:40:34Oui, les farces grinçantes, comme les pièces.
00:40:37Vous connaissez les pièces grinçantes d'Hannouï, mais c'est exactement du même registre.
00:40:40Donc rappelons les faits rapidement.
00:40:42La police, par une alarme, a été alertée.
00:40:48Elle a vu qu'une pharmacie avait été cambriolée.
00:40:51Les deux individus de telles-là les a pris en flagrant délit.
00:40:53La porte avait été fracturée, des médicaments des attelles volés.
00:40:56Ils ont aussi pris 1000 euros en liquide.
00:41:00Il y a aussi sans doute des bijoux qui n'étaient pas sur eux.
00:41:02Et comme il y a eu des allers-retours sur les vidéos de surveillance, ils ont sans doute mis un butin à l'abri.
00:41:09Alors je rappelle que c'est notre ami Amaury Bucot qui était en pointe sur ce sujet.
00:41:12C'est lui qui avait donné cette information-là.
00:41:14Et donc ils ont été arrêtés et mieux, ils ont reconnu.
00:41:18Donc vous voyez, on a tous les éléments qui s'emboîtent bien.
00:41:21Donc il se trouve que ce sont deux Algériens sous OQTF d'une trentaine d'années
00:41:25qui étaient déjà connus des services de police pour des vols.
00:41:29Donc tout semblait aller pour le mieux, sauf que non, le parquet décide de classer l'affaire sans suite.
00:41:38Donc la seule condamnation, la seule obligation qui leur est faite, c'est de ne pas revenir à Ivry-sur-Seine.
00:41:45Et parallèlement, la préfecture, elle, les a libérés également, les a laissés en Gambadé en liberté
00:41:51puisqu'elle a hargué du fait qu'il n'y avait plus de place en centre de rétention administrative.
00:41:57Donc voilà, tout le monde est d'accord pour les laisser partir.
00:42:00Et évidemment, le plus fou, le plus dingue, c'est qu'ils ont attendu à peine quelques jours pour récidiver,
00:42:06donc par un vol à la roulotte, dans un taxi.
00:42:09Alors cette fois, c'est quand même un peu fort de café.
00:42:11En plus, l'affaire ayant été médiatisée, ça a provoqué quelques suites.
00:42:15Et donc ils vont avoir droit à une comparaison immédiate vendredi.
00:42:22Mais cette histoire serait drôle si elle n'était pas éminemment tragique.
00:42:28Et je crois que David Lina a relevé un point extrêmement important,
00:42:32c'est qu'il a mis en perspective l'arrestation de Boalem Sansal,
00:42:36qui a pour seul crime d'avoir écrit des livres, qui est dans une jaule algérienne,
00:42:40tandis que c'est un Français, rappelons-le, il est Algérien, mais Français également.
00:42:44Et nous autres, nous sommes incapables de mettre, là où il devait être,
00:42:50c'est-à-dire sous les verrous, des délinquants algériens.
00:42:54Donc c'est une réalité éminemment symbolique.
00:42:57Une réalité totalement hallucinante.
00:42:59Mais il y a de l'espoir chez certains Français,
00:43:01notamment avec le duo Bruno Retailleau-Gérald Darmanin.
00:43:04Effectivement, on peut espérer que ce binôme agisse de manière assez concrète.
00:43:10Alors c'est ce qu'on nous dit.
00:43:11Disons le tout de gauche, je pense que l'état de grâce va être quand même assez rapide.
00:43:15C'est vrai qu'on nous répète depuis des jours, ça va être formidable ce duo, ça va être incroyable.
00:43:20Donc, on va voir.
00:43:22Pourquoi ça va être rapide ?
00:43:24Eh bien parce que jusqu'à présent, ils avaient quand même une excuse,
00:43:27c'était de dire « moi je voudrais bien, mais l'autre ne veut pas ».
00:43:31Il y avait cet attelage à Euh et à Dia,
00:43:33entre le ministre de l'Intérieur, supposé de droite,
00:43:37ça a été d'abord Darmanin et Dupond-Moretti,
00:43:39et le garde des Sceaux, donc de gauche, Dupond-Moretti.
00:43:43Et même chose pour Bruno Retailleau, de droite,
00:43:46et le garde des Sceaux, Duniamiguel, de gauche.
00:43:48Vous vous souvenez de cette chanson que m'aimait bien ma grand-mère,
00:43:52d'Annie Cordy, la botte du curé,
00:43:54qui disait « je voudrais bien, mais je ne peux point ».
00:43:56Et donc ils disaient ça, et ça permettait de leur donner une excuse.
00:43:59Sauf qu'elle disait, Annie Cordy, que ce n'était pas commode d'être la botte du curé,
00:44:03là c'est assez commode d'avoir cet attelage,
00:44:05qui était finalement un prétexte à l'immobilisme.
00:44:10Sauf que là, ils sont tous les deux,
00:44:12ils sont censés être de droite, ils sont censés être d'accord,
00:44:14ils ont dit « on va voir ce qu'on va voir »,
00:44:17et donc il faut qu'ils se retroussent les manches.
00:44:19Et c'est vrai que ce sujet des OQTF,
00:44:22alors qu'il est en fait un IQTF,
00:44:24une invitation à quitter le territoire français,
00:44:26et même une MIQTF,
00:44:28une molle invitation à quitter le territoire français,
00:44:31eh bien c'est vraiment le serpent de mer.
00:44:34C'est un serpent de mer,
00:44:36et ça devrait être la mer des batailles s'agissant de l'immigration,
00:44:39ce n'est pas du tout la seule, soyons très clairs.
00:44:41Mais c'est vraiment un échec patant, qui est très choquant,
00:44:44parce que déjà, il fait de nombreuses victimes sur le plan sécuritaire,
00:44:48rappelons Philippines, Lola, ou même Berthe,
00:44:51Nona Jenner, j'aime bien rappeler, les dames âgées que l'on oublie,
00:44:54qui a été assassinée par un Pakistanais sous OQTF.
00:44:57On nous bassine, pour revenir au sujet précédent,
00:45:00avec les violences faites aux femmes,
00:45:02qui seraient la grande cause nationale,
00:45:04mais visiblement, ces sujets-là ne sont pas près d'être résolus,
00:45:06et puis surtout, ces OQTF sont très humiliants pour la France,
00:45:09même sur un plan international,
00:45:11c'est-à-dire que la France n'arrive à rien,
00:45:13absolument à rien,
00:45:15et même peut-être à moins que rien,
00:45:17parce que François Bayrou a lâché une bombe il y a quelques jours,
00:45:19je ne sais pas si vous l'avez noté,
00:45:21il a dit que 7%,
00:45:23donc il y a 7% des OQTF qui sont exécutés,
00:45:25déjà, ça ne fait pas beaucoup,
00:45:27mais il a dit que la moitié
00:45:29était exécutée à Mayotte ou en Guyane,
00:45:31donc ça veut dire qu'il en reste 3,5%
00:45:33en métropole.
00:45:35Ce qui n'est quand même pas lourd.
00:45:37Et évidemment,
00:45:39si Bruno Retailleau et Gérald Darmanin
00:45:41nous servent
00:45:43les mêmes poncifs, ça ne va pas fonctionner.
00:45:45Alors quels sont ces poncifs ?
00:45:47Je crois qu'il faut rapidement parcourir,
00:45:49peut-être pour les aider, les poncifs que les Français
00:45:51ne supportent plus.
00:45:53On leur dit
00:45:55que les centres de rétention administrative
00:45:57sont pleins, il faut en construire
00:45:59d'autres,
00:46:01il faut mille places,
00:46:03c'est ce que prévoyait Gérald Darmanin
00:46:05dans sa loi Immigration,
00:46:07et on accuse un peu les Français,
00:46:09mais les Français ne veulent pas qu'on construise
00:46:11de centres de rétention administrative à côté
00:46:13de chez eux. Pardon, on les comprend les Français.
00:46:15On nous dit qu'on met là-bas
00:46:17les OQTF les plus dangereux,
00:46:19parce qu'on n'a pas de place pour les moins dangereux.
00:46:21Personne n'a envie d'habiter à côté.
00:46:23Et il faut savoir
00:46:25que le coût en 2022,
00:46:27ça a peut-être augmenté, c'était 690 euros
00:46:29par jour et par migrant.
00:46:31Donc eux, les Français, ils ne veulent pas
00:46:33qu'on construise des centres de rétention administrative,
00:46:35ils veulent qu'on expulse
00:46:37immédiatement les OQTF.
00:46:39Parce que ça perd l'hypothète, quand vos voisins,
00:46:41les enfants de vos voisins
00:46:43qui sont chez vous mettent le bazar,
00:46:45eh bien, vous ne dites pas
00:46:47tiens, je vais construire une chambre supplémentaire
00:46:49pour les mettre à l'écart. Vous les renvoyez
00:46:51chez eux, évidemment. Et vous savez,
00:46:53le pays, c'est la famille des familles. Donc comme
00:46:55les Français, ils fonctionnent comme ça dans leur famille,
00:46:57ils ne comprennent pas pourquoi la famille
00:46:59des familles ne
00:47:01ne fonctionne pas de la même façon.
00:47:03Et puis, il y a l'exemple de Georgia Meloni, on en a parlé.
00:47:05Vous savez que Gérald Darmanin, pendant longtemps,
00:47:07il était un petit peu content que Georgia Meloni
00:47:09n'y arrive pas. Et il l'avait même
00:47:11expliqué, c'était un peu son
00:47:13son argument
00:47:15pour contrer Marine Le Pen,
00:47:17que Georgia Meloni était incapable
00:47:19de régler les problèmes migratoires. Vous savez que ça avait créé
00:47:21un incident diplomatique.
00:47:23Je ne sais plus qui.
00:47:25La chef de la diplomatie à Rome avait annulé
00:47:27sa visite en France. Eh bien,
00:47:29il ne peut plus dire ça.
00:47:31Donc ça, cet argument-là, ne portera plus
00:47:33avec les Français.
00:47:35Alors, on leur dit aussi que
00:47:37les pays, ce n'est pas notre faute, les pays
00:47:39ne veulent pas donner de laissez-passer
00:47:41consulaire. Mais bon sang de bonsoir
00:47:43là aussi. Comment voulez-vous que ça fonctionne
00:47:45encore longtemps, cet argument ?
00:47:47On donne de l'argent via
00:47:49l'aide publique au développement
00:47:51et puis
00:47:53dans une sorte de
00:47:55triple peine, puisque les impôts,
00:47:57les Français, par leurs impôts,
00:47:59financent cette aide publique au développement,
00:48:01mais financent aussi
00:48:03ces OQTF qui ne reviennent pas chez eux.
00:48:05Et en plus,
00:48:07je dis triple peine, parce qu'ils
00:48:09souffrent dans leur sécurité.
00:48:11Et puis, si cela ne suffit pas,
00:48:13et là aussi, les Français,
00:48:15les élites poussent des cris d'orfraie, mais les Français
00:48:17le comprennent infiniment bien, eh bien, on pourrait
00:48:19bloquer les transferts d'argent
00:48:21comme ceux de Western Union.
00:48:23Ça a été proposé par plusieurs politiques,
00:48:25d'Éric Zemmour à Arnaud Bonnebourg,
00:48:27en passant par Marine Le Pen,
00:48:29puisque c'est de l'argent qui est gagné en France
00:48:31et qui est dépensé ailleurs
00:48:33et qui est extrêmement important pour ces pays-là.
00:48:35Donc, ce seraient évidemment des
00:48:37moyens de levier. Et puis, s'agissant
00:48:39évidemment de l'Algérie, on pourrait
00:48:41revenir sur ces accords
00:48:43de 68.
00:48:45Et tout cela,
00:48:47s'ils ne le font pas, eh bien, je vous garantis
00:48:49qu'ils sont en sursis.
00:48:51On entend dire, et c'est le dernier point, parce que ça fait partie
00:48:53des poncifs
00:48:55en matière de terrorisme et de narcotrafiquants,
00:48:57que si on fâche ces pays-là,
00:48:59vous voyez, si on fâche ces pays-là,
00:49:01eh bien, ils ne nous aideront plus en matière
00:49:03de terrorisme, de coopération, en matière de terrorisme
00:49:05et de narcotrafic. Mais on peut se dire
00:49:07aussi que si on maîtrise mieux nos frontières
00:49:09et qu'on vire nos délinquants,
00:49:11on aura un peu moins besoin de leur aide
00:49:13en matière de terrorisme et de narcotrafique
00:49:15puisqu'il y en aura moins.
00:49:17On voit bien que cet argument est
00:49:19parfaitement fallacieux.
00:49:21Et puis, il y a évidemment
00:49:23la question des associations.
00:49:25C'est la question des associations.
00:49:27Puisque Nathalie Goulet
00:49:29avait expliqué que,
00:49:31la sénatrice Nathalie Goulet,
00:49:33que les associations bénéficiaient d'argent public,
00:49:35alors je ne veux pas dire
00:49:37n'importe quoi,
00:49:39un milliard d'euros
00:49:41est versé par l'État aux associations
00:49:43d'aide aux migrants. Et la CIMAD,
00:49:45en particulier, selon l'IFRAP,
00:49:47a touché 6,5 millions
00:49:49d'euros de fonds publics en 2022.
00:49:51Il faut savoir qu'une grosse partie
00:49:53est donnée par le ministère de l'Intérieur lui-même.
00:49:55Donc, on aide les gens
00:49:57qui vont bloquer l'action que souhaite
00:49:59mettre en œuvre le ministre de l'Intérieur
00:50:01et le ministre de la Justice
00:50:03en l'occurrence, puisqu'on considère
00:50:05qu'ils devraient marcher d'un même pas.
00:50:07Donc, tout cela, évidemment, serait
00:50:09une coupe salutaire
00:50:11pour le budget. Et les Français
00:50:13ne comprendraient pas si Bruno Retailleau
00:50:15et Gérald Damanin
00:50:17ne se payaient que deux mots
00:50:19et ne s'attaquaient pas
00:50:21à tous ces dossiers.
00:50:23Donc, le conseil est lancé par Gabriel Cluzel
00:50:25ce soir au couple Bruno Retailleau-Gérald Damanin.
00:50:27Arrêtons-nous, d'ailleurs, sur ce
00:50:29duo. C'est vrai qu'un duo
00:50:31qui suscite beaucoup d'attente chez les Français.
00:50:33Mais il y aurait un maillon
00:50:35faible entre les deux.
00:50:37Ce serait Gérald Damanin. Pourquoi ?
00:50:39C'est ce qui se dit, en tout cas.
00:50:41À droite, Gérald Damanin, pour l'électorat de droite,
00:50:43fait figure de maillon faible.
00:50:45Parce que si Bruno Retailleau est resté
00:50:47assez constant
00:50:49dans ses prises
00:50:51de position, dans ses opinions,
00:50:53dans ce qu'il a développé,
00:50:55il n'en est pas d'eux-mêmes
00:50:57pour Gérald Damanin. Gérald Damanin, c'est un peu
00:50:59un épigone
00:51:01d'Emmanuel Macron. C'est un peu le « en même temps ».
00:51:03Vous savez, Gérald Damanin, c'est aussi les supporters
00:51:05anglais. Kevin et Matteo,
00:51:07c'est la complainte du « si je m'étais
00:51:09appelé Moussa,
00:51:11je ne serais pas arrivé là ».
00:51:13C'est la gerbe sur le monument
00:51:15à la gloire du FLN.
00:51:17C'est le ministre qui a fait
00:51:19montre d'un zèle sans faille pour
00:51:21dissoudre les associations d'extrême-droite,
00:51:23mais d'une procrastination assez remarquable pour
00:51:25les associations d'extrême-gauche.
00:51:27C'est un député qui a été élu
00:51:29avec les voix du Nouveau Front Populaire.
00:51:31Aujourd'hui, il joue de la place Marseille-Place Net
00:51:33XXL, mais on peut rajouter
00:51:35Hyper, Ultra, Super Place Net.
00:51:37Combien de fois Emmanuel Macron s'est déplacé
00:51:39à Marseille, mais ça n'a servi à rien.
00:51:41L'autre, après Tartarin de Tarascan,
00:51:43il y a un peu Darmanin de Marseille.
00:51:45Dernier point,
00:51:47il s'est revendiqué de bas d'inter.
00:51:49Personne ne l'a relevé.
00:51:51Il a dit que bas d'inter était son modèle.
00:51:53Je rappelle que bas d'inter, c'était lui
00:51:55qui a détricoté une justice
00:51:57qu'il jugeait trop dure
00:51:59et pas assez humaine
00:52:01pour les coupables.
00:52:03Est-ce que c'est aujourd'hui
00:52:05d'un bas d'inter nous avons besoin ?
00:52:07Je ne suis pas absolument certaine.
00:52:09À ton nom de voire,
00:52:11nous suivrons de très près les actes.
00:52:13Les mesures concrètes prises
00:52:15par le ministre de l'Intérieur
00:52:17et le ministre de la Justice.
00:52:19Si vous le voulez bien,
00:52:21nous allons prendre la direction des Etats-Unis
00:52:23puisque l'actualité est marquée
00:52:25par ce nouvel attentat islamiste
00:52:27à la Nouvelle Orléans qui a secoué
00:52:29les Américains.
00:52:31Les Américains se redécouvrent la cible
00:52:33du terrorisme islamiste
00:52:35et ils s'accompagnent du stupeur, d'une vraie surprise.
00:52:37Mathieu, ce sera le sujet
00:52:39de votre second édito.
00:52:41Comment expliquer tout cela finalement ?
00:52:43Il y a quelque chose de tout à fait fascinant.
00:52:45Je ne prétends pas de ne révéler
00:52:47les méthodes particulières du FBI
00:52:49dans la gestion du terrorisme.
00:52:51Ce n'est pas mon domaine.
00:52:53Mais ce qui m'intéresse,
00:52:55c'est le discours public aux Etats-Unis
00:52:57sur la menace terroriste ces dernières années.
00:52:59Qu'est-ce qu'on a entendu dans un pays
00:53:01qui est pourtant marqué par le 11 septembre,
00:53:03qui a été marqué par l'attentat d'Orlando
00:53:05il y a quelques années.
00:53:07On pourrait multiplier les références.
00:53:09Il y a des références très dominantes
00:53:11qui venaient à la fois des élites politiques,
00:53:13le président Biden par exemple,
00:53:15et aussi, et c'est là que c'est important,
00:53:17du FBI. On disait que le véritable danger
00:53:19n'est pas l'islamisme.
00:53:21Le véritable danger, c'est l'extrême-droite
00:53:23ou l'ultra-droite ou les milices d'ultra-droite.
00:53:25Dès lors, nous ne devons pas
00:53:27nous tromper de cible.
00:53:29Le danger en matière de terrorisme intérieur,
00:53:31c'est cette droite radicale, radicalisée.
00:53:33On ne doit pas la quitter des yeux.
00:53:35Le reste, c'est une menace exagérée
00:53:37justement par la droite et les conservateurs
00:53:39pour légitimer
00:53:41une pulsion xénophobe, autoritaire,
00:53:43islamophobe aux États-Unis.
00:53:45Qu'on s'entende, il y a
00:53:47effectivement aux États-Unis une ultra-droite
00:53:49à tentation terroriste. On l'a vu dans les années 90.
00:53:51C'est la figure de Timothy McVie.
00:53:53C'est une figure atroce, sans le moindre doute.
00:53:55Mais, comme dirait Alain Finkielkraut,
00:53:57l'essentiel est de ne pas se tromper dehors.
00:53:59Or, nous ne sommes plus au début des années 90
00:54:01où les milices armées
00:54:03et anti-gouvernementales,
00:54:05comme on dit, pouvaient poser des attentats
00:54:07que l'on sait. On n'est plus du tout
00:54:09dans ce monde. Mais le discours
00:54:11public américain, ces dernières années,
00:54:13a laissé croire qu'on vivait
00:54:15dans un environnement, je l'ai dit,
00:54:17et c'est le FBI que j'insiste.
00:54:19Le FBI, qui est une fille qui, théoriquement,
00:54:21est censée être au-delà des préférences partisanes,
00:54:23disait le vrai danger. Le vrai danger, c'est l'extrême droite.
00:54:25Le reste, plutôt secondaire.
00:54:27J'ajoute, soit dit en passant, que le FBI,
00:54:29c'est cette agence gouvernementale
00:54:31qui, en 2020, a collaboré
00:54:33avec Twitter, près Elon Musk,
00:54:35pour créer, rappelons-vous,
00:54:37autour de la question de l'ordinateur du fils de Joe Biden,
00:54:39c'est une vraie histoire,
00:54:41et le FBI et le Twitter
00:54:43de l'époque ont laissé croire que c'était
00:54:45une opération d'intoxication russe
00:54:47pour que cette histoire
00:54:49ne soit pas relayée dans la campagne
00:54:51électorale américaine.
00:54:53Donc, le FBI est une agence beaucoup plus politisée
00:54:55et idéologisée qu'on ne le dit.
00:54:57D'ailleurs, ça, je donne quelques exemples.
00:54:59Le grand sujet, ces dernières années,
00:55:01c'est de trouver les déviants
00:55:03d'extrême droite potentiels.
00:55:05Parmi ceux-là, 2023,
00:55:07c'était l'objet d'un débat
00:55:09dans les instances politiques américaines,
00:55:11les catholiques traditionnalistes.
00:55:13Les catholiques traditionnalistes ne seraient-ils pas,
00:55:15à bien des égards, des éléments dangereux
00:55:17pour la démocratie américaine?
00:55:19Donc, on les classait parmi les éléments
00:55:21potentiellement sédicieux.
00:55:23Ensuite, remis en question par
00:55:25un sénateur républicain,
00:55:27le FBI a dit que ce n'était pas exactement
00:55:29ce qu'il voulait dire. On parlait d'une branche particulière,
00:55:31mais inquiétez-vous pas, on ne met pas en question
00:55:33le droit des gens d'aimer la messe en latin.
00:55:35Mais ils étaient identifiés comme tels.
00:55:37Je note, soit dit en passant,
00:55:39que ce n'est pas exclusif aux États-Unis.
00:55:41Pensez, en Grande-Bretagne, en 2023,
00:55:43c'est une chose qui m'avait amusé.
00:55:45Parmi les indices pour être capable de noter
00:55:47la radicalisation potentielle de quelqu'un,
00:55:49si c'est un lecteur de 1984
00:55:51ou plus encore du Seigneur des Anneaux...
00:55:53Donc là, lecteur du Seigneur des Anneaux
00:55:55égale potentiel de radicalisation.
00:55:57C'est ce qu'on appelle
00:55:59la « weaponization of justice » aux États-Unis,
00:56:01c'est-à-dire l'instrumentalisation de la justice
00:56:03pour persécuter juridiquement
00:56:05et politiquement des opposants politiques.
00:56:07Je note, soit dit en passant,
00:56:09que ce discours sur l'ultra-droite est bien plus dangereux
00:56:11que les islamistes. On le connaît aussi en Europe occidentale.
00:56:13Combien de fois la presse de gauche
00:56:15ne nous a-t-elle pas dit le véritable danger,
00:56:17que ce soient les milices d'ultra-droite et ainsi de suite.
00:56:19Un ministre de l'Intérieur,
00:56:21dont on vient de parler tout récemment,
00:56:23avait considéré que la chose la plus urgente à faire,
00:56:25c'est d'étoudre les associations, encore une fois,
00:56:27marquées d'identitaires, en quelque sorte,
00:56:29de générations identitaires et bien d'autres.
00:56:31On les traitait comme le véritable danger.
00:56:33Alors, en Allemagne,
00:56:35je l'ai évoqué en premier édito,
00:56:37la question de l'islamisme
00:56:39est généralement
00:56:41neutralisée dans le débat public
00:56:43parce qu'on laisse croire que la vraie menace,
00:56:45c'est l'émergence de la FD qu'on présente de manière fallacieuse,
00:56:47comme le retour du troisième Reich,
00:56:49qui est quand même un peu délirant, mais bon, quoi qu'il en soit.
00:56:51Alors, pourquoi je prends la peine de rappeler tout ça?
00:56:53Il y a un discours public en Occident
00:56:55depuis plusieurs années qui a cherché à nous dire
00:56:57que le véritable danger n'était pas là où on le croyait,
00:56:59que l'islamisme ne posait pas
00:57:01de véritable problème, ou alors il était contrôlé.
00:57:03À tout le moins, il était secondaire
00:57:05par rapport au vrai danger qu'on avait devant nous.
00:57:07Qu'est-ce qui se passe quand on décide de négliger,
00:57:09d'occulter un danger,
00:57:11de ne pas consacrer les ressources nécessaires pour le combattre
00:57:13parce qu'on préfère combattre l'ennemi imaginaire,
00:57:15des grands-mamans qui aiment
00:57:17agiter des drapeaux américains?
00:57:19Le résultat, c'est qu'on ne voit pas ce qui se passe
00:57:21et on ne voit pas cette menace islamiste frappée.
00:57:23Je note, soit du temps passant,
00:57:25que chez nos collègues d'une autre chaîne,
00:57:27ce que j'appelle la chaîne pro-gouvernementale,
00:57:29qui n'est pas le service public,
00:57:31eh bien, on nous a... J'ai entendu ça,
00:57:33c'est une experte américaine, je sais pas où ils prennent leurs experts,
00:57:35qui disait... Alors, faites attention,
00:57:37c'est peut-être un attentat islamiste
00:57:39parce qu'effectivement, le type avait déclaré
00:57:41son allégeance à l'État islamique.
00:57:43Ça commence à être dur de nier que c'est un islamiste.
00:57:45Mais dans les faits, nous disait cette experte,
00:57:47il est probablement manipulé
00:57:49par les suprémacistes blancs,
00:57:51qui sont les véritables responsables
00:57:53de cet attentat.
00:57:55L'extrême droite, encore coupable,
00:57:57même quand ce n'est pas elle qui frappe, c'est très fort.
00:57:59Autrement dit, à vous entendre,
00:58:01quand le coupable n'est pas le bon,
00:58:03eh bien, il n'est pas digne d'intérêt médiatique.
00:58:05C'est exactement ça. Vous le noterez.
00:58:07Quand vous avez, parce que ça arrive quelquefois,
00:58:09des groupes qu'on dit d'ultra-droite commettent des violences,
00:58:11là, vous avez une visibilité maximale médiatique.
00:58:13On en parle, on en parle, on en parle
00:58:15pour alimenter le fantasme
00:58:17qui marche rhombus.
00:58:19De l'autre côté, quand les violences sont le fait,
00:58:21on pourrait appeler ça poliment,
00:58:23d'un échec de la diversité,
00:58:25on traite ça comme des faits divers
00:58:27qu'on ne doit jamais coaguler dans un même récit médiatique.
00:58:29Et de ce point de vue,
00:58:31quitte à parler des pays anglo-saxons,
00:58:33passons un instant en Grande-Bretagne,
00:58:35où une histoire, pas de même nature,
00:58:37mais une histoire qui révèle
00:58:39les mêmes biais idéologiques
00:58:41est au coeur de l'actualité.
00:58:43On a beaucoup parlé en France ces derniers mois,
00:58:45à l'occasion de l'affaire Pélico,
00:58:47qui nous a tous bouleversés,
00:58:49qui est une histoire absolument atroce,
00:58:51mais c'est une histoire qui nous dit
00:58:53qu'il y a un souci pour la sécurité des femmes,
00:58:55pour la culture du viol,
00:58:57sur la formule souvent utilisée.
00:58:59Théoriquement, ça devrait nous intéresser
00:59:01en toutes circonstances,
00:59:03mais peut-être pas finalement.
00:59:05Quand on regarde en Grande-Bretagne,
00:59:07c'est une affaire qui remonte à la surface aujourd'hui,
00:59:09c'est la question des gangs pakistanais
00:59:11qui avaient organisé depuis longtemps
00:59:13— c'est le vocabulaire qui est utilisé outre-branche —
00:59:15des gangs pakistanais
00:59:17qui alimentaient certains fantasmes
00:59:19dans une partie de leur communauté,
00:59:21qui consistait à organiser
00:59:23l'esclavage sexuel
00:59:25des jeunes blanches en certaines villes,
00:59:27notamment à Rotterdam
00:59:29et à Telford.
00:59:31On en avait parlé il y a quelques années,
00:59:33surtout quand Telford était en réponse en 2017.
00:59:35On en a parlé beaucoup à ce moment-là.
00:59:37Pourquoi? Parce qu'on a dit
00:59:39que c'était quand même grave,
00:59:41les services sociaux, la police,
00:59:43les gens étaient globalement au courant
00:59:45de ce qui se passait
00:59:47dans ce système d'esclavage sexuel,
00:59:49mais on n'en parlait pas parce qu'on ne voulait pas
00:59:51risquer l'accusation de racisme.
00:59:53Surprise!
00:59:55Qu'est-ce qu'on voit aujourd'hui?
00:59:57Remonte à la surface les affaires de Rotterdam.
00:59:59Là, c'est encore pire à bien des égards.
01:00:01D'ailleurs, je note qu'Elon Musk
01:00:03et J.K. Rowling s'en mêlent aussi.
01:00:05Pourquoi? Parce qu'on apprend que les services policiers
01:00:07eux-mêmes étaient à ce point
01:00:09compliqués dans la volonté
01:00:11de couvrir les événements, que lorsqu'un type
01:00:13était accusé, il était mis au courant
01:00:15par les autorités qu'il était accusé
01:00:17pour que l'enquête
01:00:19se rapprochait de lui,
01:00:21pour qu'il soit capable de mieux se défendre.
01:00:23Donc, on était au nom
01:00:25de la volonté de ne pas faire d'amalgame,
01:00:27de ne pas alimenter des discours racistes,
01:00:29de ne pas alimenter les préjugés
01:00:31contre certaines communautés.
01:00:33Qu'est-ce qu'on a vu en Grande-Bretagne?
01:00:35On a vu un système qui
01:00:37sacrifiait, en fait, les jeunes femmes.
01:00:39On considérait que leur sacrifice
01:00:41était nécessaire pour conserver
01:00:43le mythe de la diversité heureuse.
01:00:45En passant, j'en ai déjà parlé ici une fois,
01:00:47mais je le redis, il y a une figure britannique
01:00:49qui a cherché à documenter ça pendant quelques années.
01:00:51Il s'appelle Tommy Robinson.
01:00:53Alors, on peut penser que ce n'est pas un enfant de cœur,
01:00:55et effectivement, ce n'est pas un enfant de cœur.
01:00:57Je ne referai pas sur la biographie ici.
01:00:59Je devine qu'une mère ne souhaiterait pas que sa fille le marie.
01:01:01Mais une fois que c'est dit, pourquoi s'est-il fait coffré?
01:01:03Pourquoi est-il en prison aujourd'hui?
01:01:05Parce qu'il a cherché à dévoiler, globalement,
01:01:07cette histoire. Et parce qu'il voulait dévoiler
01:01:09une histoire qu'on ne devait pas dévoiler,
01:01:11qu'on devait traiter au pire,
01:01:13comme une succession de faits divers,
01:01:15qui n'avaient pas de cohérence politique et culturelle
01:01:17et sociologique, eh bien, il a été
01:01:19en prison. Donc, il est encore
01:01:21aujourd'hui, d'ailleurs. Donc, c'est un des prisonniers
01:01:23politiques d'Occident,
01:01:25car il y en a, je considère,
01:01:27aujourd'hui. De la même manière,
01:01:29souvent, on entend en France, quand on parle de...
01:01:31Pensez au cas de Philippines.
01:01:33Il y avait des affiches un peu partout
01:01:35dans Paris pour dénoncer son sort.
01:01:37Rappelez-vous la réaction de Mme Hidalgo,
01:01:39qui était davantage choquée par ses affiches, à bien des égards,
01:01:41que par le sort réservé à Philippines.
01:01:43C'est ainsi qu'elle s'exprimait publiquement.
01:01:45Et quand on entend, de la même manière,
01:01:47lorsqu'on veut parler de la question de la surreprésentation
01:01:49de certaines communautés, entre guillemets,
01:01:51dans les violences sexuelles, tout en sachant que c'est pour
01:01:53tous les membres de ces communautés, évidemment,
01:01:55eh bien, on nous dit, et il y a la contre-attaque
01:01:57médiatique depuis ces derniers temps,
01:01:59les vraies violences sexuelles sont surtout intrafamiliales
01:02:01et concernent chaque famille française,
01:02:03potentiellement, de l'autre côté,
01:02:05de l'affaire Pélico, qui dit parfait de l'affaire,
01:02:07Pélico serait le véritable révélateur
01:02:09de ce qui se passe en France aujourd'hui.
01:02:11Tous les hommes en seraient complices,
01:02:13mais de l'autre côté, quand on tombe sur des violences
01:02:15faites aux femmes régulièrement, mais qui mettent en question
01:02:17le mythe de la diversité heureuse,
01:02:19on préfère soudainement se faire très,
01:02:21très discret et accuser
01:02:23ceux qui révèlent ces faits dans l'espace public.
01:02:25De ce point de vue, ce qui s'est passé aux États-Unis,
01:02:27ce qui s'est passé en Grande-Bretagne,
01:02:29ce qui se passe en France, il y a une cohérence à tout cela,
01:02:31c'est l'effondrement de la logique diversitaire.
01:02:33Un grand merci à tous les quatre.
01:02:35Nous arrivons au terme de cette émission,
01:02:37des éclairages toujours passionnants.
01:02:39J'ai eu la chance, pour une fois, de ne pas vous regarder,
01:02:41mais d'être à vos côtés, c'est encore plus passionnant.
01:02:43Vous retrouverez, bien évidemment, Christine Kelly
01:02:45dès lundi, d'en face à l'Info.
01:02:47Merci à France Gold Fab d'avoir aidé
01:02:49à préparer cette émission. Un grand merci
01:02:51à tous les quatre. Émission à revoir
01:02:53sur notre site cnews.fr.
01:02:55L'actualité qui continue,
01:02:57c'est tout de suite l'heure des pros avec Pascal Praud.
01:02:59A très vite sur CNews.

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