• il y a 11 mois
Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00:00 Bonsoir à tous, il y a une très belle ambiance, je vous l'annonce d'ores et déjà sur le plateau de Facial Info
00:00:06 ce soir très heureux de vous retrouver comme toute cette semaine de rentrée jusqu'à 20h comme chaque soir pour votre rendez-vous avec les 4 chroniqueurs, les 4 fantastiques, les 4 mousquetaires, mon carédas...
00:00:17 Vous avez compris comment vous pouvez être amis !
00:00:19 Oui mais vous savez comment vous parlez, je sais comment vous parlez, on va faire un point d'abord sur l'actualité comme chaque soir à la même heure avec Simon Guilain
00:00:25 puis on va se retrouver, je vous présenterai le sommet et puis on saluera de nouveau nos chroniqueurs.
00:00:29 Bonsoir Julien et bonsoir à tous.
00:00:31 L'Ayatollah Khamenei promet une réponse sévère après l'attentat qui a fait 103 morts et 140 blessés.
00:00:37 Près de la tombe de Qasem Soleimani, architecte des opérations militaires iraniennes au Moyen-Orient, une double explosion s'est produite près d'une mosquée où se trouve sa tombe, l'Iran célèbre aujourd'hui le 4ème anniversaire de sa mort.
00:00:50 Nous avons appris aujourd'hui la mort de Michel Chérié, résistant et grande figure du monde combattant. Il a notamment participé au débarquement de Provence en 1944, chevalier de la Légion d'honneur.
00:01:01 Michel Chérié nous a donc quitté aujourd'hui à l'âge de 102 ans.
00:01:04 Et puis une situation toujours très critique dans le Pas-de-Calais, l'eau envahit à nouveau les maisons et plus de 10 000 foyers sont toujours privés d'électricité ce soir.
00:01:12 Le département est toujours en vigilance rouge pour risque de crues. La protection civile du Pas-de-Calais a mis en place une cellule d'appel pour aider les habitants touchés par les inondations.
00:01:22 Merci beaucoup cher Simon pour toutes ces actualités.
00:01:26 Au sommaire de Face à l'Info ce soir, Marine Le Pen présente ses voeux de fin d'année dans la langue de Tolstoy.
00:01:33 Ou quand le porte-parole du parti macroniste utilise l'intelligence artificielle pour dénoncer une supposée proximité entre le RN et la Russie.
00:01:42 Une manipulation qui interpelle Mathieu Boquecote ce soir.
00:01:45 Faut-il y voir le point de départ d'un nouvel affrontement entre le RN et Renaissance avant les européennes cette année ?
00:01:51 Et puis à quel point l'intelligence artificielle pourrait s'inviter en politique ? Pour quels dangers ?
00:01:56 Édito à suivre.
00:01:57 Israël mène depuis le 7 octobre une guerre totale, sans merci, contre son agresseur le Hamas dans la bande de Gaza.
00:02:03 La riposte de Tsaïl est sanglante, touche des milliers de civils.
00:02:06 La prolongation de la guerre a toutes les chances d'accroître la popularité de l'organisation terroriste au sein de la population palestinienne et de toutes les nations musulmanes.
00:02:15 Israël est-il en train d'éradiquer le Hamas ou de motiver les terroristes de demain ?
00:02:19 Question soulevée par Guillaume Bigot ce soir.
00:02:22 Marc Menand est en pleine régression les amis.
00:02:25 Et oui, notre cher Marc nous parlera de Mickey Mouse ce soir.
00:02:28 La petite souris emblématique créée par Walt Disney il y a 95 ans n'est plus une espèce protégée.
00:02:34 Depuis le 1er janvier, son image est tombée dans le domaine public.
00:02:37 Avec des conséquences immédiates, Mickey est sur le point de devenir un tueur en série dans un prochain film d'horreur.
00:02:43 Qu'en aurait dit son créateur génial ? Marc, lui, en fait déjà des cauchemars.
00:02:47 Et puis Gérald Darmanin aussi sur le terrain.
00:02:49 Le ministre de l'Intérieur est en déplacement à Marseille aujourd'hui et demain afin d'aborder la thématique de la sécurité.
00:02:54 La cité phocéenne est toujours enquistée dans le trafic de drogue.
00:02:57 Le ministre de l'Intérieur va tenter de faire oublier l'année 2023, année noire concernant les règlements de comptes, notamment dans la deuxième ville de France.
00:03:04 Y parviendra-t-il ? Charlotte Bernela a son avis sur la question.
00:03:08 Enfin, la présidente de la très prestigieuse université de Harvard, Claudine Gay, a démissionné hier sur fond de critique après ses propos jugés ambigus,
00:03:17 notamment sur des questions liées à l'antisémitisme sur son campus.
00:03:21 L'annonce de cette démission est perçue par certains observateurs comme une victoire idéologique sur le mouvement woke.
00:03:25 Pourtant, le climat intellectuel à l'université a toujours de quoi inquiéter, comme nous le rappellera Mathieu Boccote dans son deuxième édito.
00:03:33 Voilà pour le sommaire. Les mousquetaires sont là. Marc Menand, comment ça va ?
00:03:37 En régression, je le disais, mais ça arrive déjà très bien.
00:03:41 Charlotte Bernela, bonsoir à vous. On attend votre édito avec impatience, tout comme celui de Guillaume Bigot.
00:03:46 Bonsoir. Mathieu Boccote, vers qui je me tourne en premier.
00:03:51 Faut-il voir les prémices de ce duel à venir entre Renaissance et le RN ?
00:03:56 La première moitié de l'année 2024 sera celle des élections européennes, qui mettent déjà en scène un affrontement entre Renaissance et le RN,
00:04:04 dont les conceptions de l'Europe sont plus que jamais divergentes.
00:04:08 Et sur cet affrontement que vous vouliez revenir sur ce premier édito, cher Mathieu ?
00:04:12 D'abord sur le contenu idéologique, mais d'abord sur les méthodes de l'affrontement qui témoignent de l'entrée à pleine vitesse dans la politique à l'heure de l'intelligence artificielle.
00:04:22 Vous l'avez évoqué dans votre présentation, le porte-parole de Renaissance a détourné, falsifié, je pense que les deux termes sont les bons dans les circonstances,
00:04:31 les vœux de nouvelle année de Marine Le Pen, qui commencent en... les vœux, il y a une vraie vidéo qui existe,
00:04:38 et les gens de Renaissance reprennent la vidéo et elle recommence en français, mais ensuite ça passe en russe, tout simplement.
00:04:44 Avec la voix de Marine Le Pen.
00:04:46 Bien sûr, comme autrefois ça aurait passé à l'allemand, c'est ce qu'on comprend.
00:04:48 Donc ça passe au russe, et là qu'est-ce qu'on voit ? On présente Marine Le Pen comme Marine Poutine.
00:04:53 C'est une subtilité déconcertante pour nous expliquer que le RN c'est le parti de l'étranger.
00:05:01 Une insulte qui remonte à Jacques Chirac à certains égards et qui pourrait relever de la xénophobie, mais quoi qu'il en soit je la laisse de côté.
00:05:06 Donc qu'est-ce qu'on nous dit ? Marine Le Pen, Marine Poutine, partie de l'étranger, et derrière ça qu'est-ce qu'il y a ?
00:05:12 C'est là le deepfake, c'est-à-dire qu'on modifie sa voix, c'est Marine Le Pen, c'est sa voix, mais le texte est recréé en russe,
00:05:18 réinventé en russe, pour nous montrer qu'elle serait au service du Kremlin.
00:05:22 Qu'est-ce qui se cache derrière cela, parce que c'est assez important ?
00:05:25 C'est un article récent du Washington Post qui prétend établir les preuves définitives de la collusion apparemment,
00:05:33 ou à tout le moins de la complicité, ou à tout le moins de l'instrumentalisation, ou à tout le moins de la manipulation,
00:05:38 on verra bientôt à travers ça, du lien entre le RN et les partis nationaux en Europe, et aux souverainistes, et la Russie de Vladimir Poutine.
00:05:48 Le problème de cet article, je prends la peine de le dire tout de suite, et moi, histoire de le rappeler, je fais partie de ceux qui étaient,
00:05:54 et qui demeurent sévères de la position d'une partie des souverainistes par rapport à la Russie,
00:05:58 la fascination pour la Russie de Poutine m'a toujours semblé inquiétante.
00:06:02 Mais une fois que c'est dit, lisant l'article du Washington Post, les preuves qui sont censées y être établies, documentées, sont loin de l'être.
00:06:10 Nous sommes devant un article qui cherche, qui fait en fait, qui tire des liens de manière un peu rapide.
00:06:16 Oui, mais franchement, qui prétend établir, c'est comme si je disais, j'ai une preuve absolument exceptionnelle à vous montrer.
00:06:22 Vous allez dire, oui, une preuve exceptionnelle, montrez-moi ça.
00:06:24 Là, je vous montre quelque chose qui n'est pas vraiment une preuve, qui est une idée, qui est une suggestion,
00:06:27 mais vous me répétez sans cesse, c'est une preuve, c'est une preuve, c'est une preuve.
00:06:30 Donc quoi qu'il en soit, c'est un article qui circule beaucoup en Macronie en ce moment, pour chercher à prouver, donc à poutiniser Marine Le Pen.
00:06:37 Je note, soit dit en passant, on nous dit que c'est important, parce que c'est une forme d'ingérence étrangère de la Russie dans la politique européenne,
00:06:44 ou la politique française, et on ne s'inquiète jamais, sur un autre giste, de l'ingérence, soit américaine,
00:06:49 soit l'ingérence des GAFAM dans la politique nationale, quand les GAFAM décident, par exemple,
00:06:54 qu'on l'avait avec Twitter à la dernière élection présidentielle américaine, d'orienter clairement le résultat
00:06:59 en privant le débat public de certaines informations, notamment sur le fils de Joe Biden,
00:07:03 parce qu'on craignait que cette information ne vienne orienter de mauvaise manière le vote des électeurs.
00:07:08 Ça, c'est quand même de la vraie ingérence, mais apparemment, elle ne dérange pas, parce qu'elle est là pour la pédagogie démocratique.
00:07:14 Alors, qu'est-ce qu'il y a d'important là-dedans, j'y reviens, c'est que Renaissance, le parti d'Emmanuel Macron,
00:07:19 décide clairement de falsifier la voix de Marine Le Pen. On avoue le crime, c'est de regarder...
00:07:24 Oui, c'est ce que j'allais dire.
00:07:25 On n'est pas encore, mais la prochaine étape viendra, on n'est pas encore dans le "on vient de créer une fausse vidéo intégralement,
00:07:31 et là, qui viendrait complètement saboter le processus démocratique".
00:07:34 On avoue le crime en disant "regardez ce qu'elle est", voilà, et on parle au jeu de l'intelligence artificielle,
00:07:38 on crée le double Marine Le Pen.
00:07:39 Même de la parodie.
00:07:40 Voilà, si vous voulez. Mais ce n'est pas que de la parodie, cela dit, parce que qu'est-ce qu'on voit?
00:07:43 Ça nous manque justement le basculement, une véritable révolution technologique dans la manière de faire de la politique,
00:07:49 qui va frapper l'Europe et le monde occidental dans les prochaines années.
00:07:52 Rappelez-vous, il y a à peu près un an, un an et demi environ, c'était un an,
00:07:57 les machines d'intelligence artificielle avaient recréé l'appel du 18 juin du général de Gaulle.
00:08:03 Alors, on s'en souvient, l'appel du 18 juin a été prononcé dans l'histoire, mais il n'a jamais été enregistré.
00:08:08 Alors, qu'est-ce qu'on faisait?
00:08:09 On recréait artificiellement, à partir des enregistrements de la voix du général,
00:08:13 l'appel du 18 juin, et on le fait ressortir du fond de l'histoire.
00:08:17 C'est comme si finalement on l'entendait.
00:08:19 Mais non, c'était pure falsification à l'époque, il ne faut jamais l'oublier.
00:08:22 De la main, on s'inquiétait déjà à ce moment-là, en disant à quel moment des partis vont décider de falsifier le propos des uns des autres,
00:08:30 à quel moment on va créer de manière absolument artificielle le discours d'un adversaire, le discours d'un ennemi, pour le discréditer.
00:08:37 Dans quelle mesure les démocraties occidentales peuvent-elles survivre à cette révolution technologique?
00:08:42 Je note que si, si le RN avait fait quelque chose de semblable à la Renaissance, Emmanuel Macron,
00:08:47 on nous aurait expliqué que la démocratie libérale est en danger,
00:08:50 on nous aurait expliqué que ce sont des méthodes autoritaires absolument inavouables, absolument inqualifiables, absolument indéfendables.
00:08:55 Or, puisque c'est fait aujourd'hui pour sauver officiellement ceux qui réclament un monopole sur la démocratie libérale,
00:09:01 contre ceux qui auraient le monopole du mal, on nous invite à ne pas trop nous inquiéter.
00:09:06 Mais ce qui me semble absolument certain, c'est que là, il y a un point tournant qui a eu lieu il y a quelques jours avec cette vidéo,
00:09:11 c'est qu'on peut s'attendre à ce que dans les prochaines années, les fakes se multiplient, les deepfakes se multiplient,
00:09:16 et que nous vivions dans un univers où il sera tout simplement impossible de distinguer le vrai du faux.
00:09:21 Le rêve de tous les totalitaires, le rêve de tous les propagandistes, le rêve de tous les manipulateurs d'opinion
00:09:26 se concrétise aujourd'hui avec les techniques de manipulation de l'opinion rendues possibles par l'intelligence artificielle.
00:09:32 Et vous parlez de deux conceptions de l'Europe à travers cette affaire, pourriez-vous nous les distinguer précisément ?
00:09:38 Oui, au-delà de la méthode, vous avez raison de m'y ramener, on est devant deux parties qui se vivent sur le mode de l'affrontement final, en quelque sorte.
00:09:46 D'un côté, on a la République en Renaissance qui est prête, qui envoie tous les signaux de sa disponibilité,
00:09:54 du fait qu'elle est prête pour le grand saut fédéral.
00:09:57 En fait, on pourrait dire que la seule conviction véritable de la Macronie, c'est véritablement cette idée qu'il faut faire de l'Europe l'horizon indépassable de la nation française.
00:10:06 Sans l'Europe, la France serait condamnée au recroquevillement provincial.
00:10:10 Et pour ça, il faut revenir sur les voeux d'Emmanuel Macron pour la nouvelle année.
00:10:14 On sait qu'Emmanuel Macron est passionné par la symbolique, il sait l'importance des symboles, il guette minutieusement la portée des symboles.
00:10:21 On vous voit venir.
00:10:22 Justement, on a vu dans cette vidéo un peu étrange, où il y a des drapeaux au loin, on peut les distinguer,
00:10:28 tous les pays ont aussi du drapeau, il y a le drapeau européen, à l'extrême droite, il y a le drapeau français, je ne sais pas si c'est un symbole, mais tout le monde s'inquiète.
00:10:35 Il est très à droite, le drapeau français.
00:10:37 Je vois bien, et puisqu'on nous explique que tous les symboles veulent dire quelque chose, jouons à Umberto Eco et inquiétons-nous.
00:10:43 Mais cela dit, qu'est-ce qu'on voit?
00:10:45 Donc, le symbole est envoyé, dans l'année qui vient, la France n'est qu'une nuance parmi d'autres du paysage européen.
00:10:52 La France n'est plus le cadre référentiel de l'action du président de la République.
00:10:56 Le cadre référentiel du président de la République, c'est cette projection vers une Europe où les nations sont tout autant désormais de provinces qui ont chacune leur singularité.
00:11:05 La France devient un peu comme l'Oklahoma là-dedans, ou le Maine, ou la Louisiane, ou l'Arkansas,
00:11:10 c'est-à-dire un état un peu oublié avec une densité minimale qui participe au grand coup à l'Amérique.
00:11:14 Une province européenne.
00:11:15 Une province européenne. Hollander, on aurait dit aujourd'hui ou demain.
00:11:19 Ce qui est inquiétant à travers cela, c'est qu'on le voit inquiétant, pour ceux qui ont l'attachement à la souveraineté nationale,
00:11:24 c'est qu'il y a véritablement deux méthodes européistes pour faire progresser l'idéal européiste.
00:11:29 Il y a vraiment la tentation du coup de force européiste, et je pense qu'on y est en ce moment.
00:11:33 Les députés de la Macronie à Bruxelles plaident justement pour la constitutionnalisation des traités, pour la constitution d'un état européen.
00:11:41 Donc il y a cette idée qu'il y a un saut qualitatif, probablement semblable à la création de l'euro,
00:11:46 qui est nécessaire aujourd'hui pour permettre à l'Europe d'aller plus loin.
00:11:50 Mais il y a l'autre méthode qui n'a jamais changé, c'est la méthode à la Jean Monnet,
00:11:53 qui consiste à faire des avancées techniques qui chaque fois semblent mineures,
00:11:59 chaque fois semblent, ce n'est pas vraiment important, c'est une mode de coopération accélérée
00:12:03 pour permettre à des peuples de mieux fonctionner ensemble,
00:12:05 mais chaque fois c'est une avancée irréversible. Il n'est pas possible de revenir en arrière.
00:12:10 Ce qu'avait dit, soit dit en passant, on en a parlé ces dernières semaines, ces derniers jours, en fait, Jacques Delors.
00:12:15 Jacques Delors disait de l'Europe qu'elle devait se faire étape par étape, mais chaque étape devait être irréversible.
00:12:20 C'est ce qu'il disait aussi sur un autre juge, Jacques Attali, on doit le garder à l'esprit,
00:12:24 au moment du Brexit, lorsqu'il disait « c'est tellement important le sens de l'histoire portée par l'Europe,
00:12:28 qu'il ne faut pas permettre au peuple dans leur frivolité de détricoter ce sens de l'histoire ».
00:12:33 Donc Attali disait, si on veut véritablement, par exemple, sortir de l'Europe,
00:12:37 il faudrait trois référendums dans une même année, chacun d'entre eux plus de 60% pour la sortie de l'Europe,
00:12:42 pour éviter que la frivolité d'une génération présente n'entraîne une sortie de l'Europe
00:12:46 qui serait vue comme une sortie de route historique.
00:12:49 Alors ça, c'est la logique, on peut dire, dans les prochains mois,
00:12:52 on va avoir une radicalisation de renaissance dans sa logique européiste,
00:12:56 d'autant que je le dis, c'est son seul noyau de conviction.
00:12:58 Et une autre vision, c'est celle du Rassemblement national.
00:13:00 Ah ben oui, et là, le contraste est marqué, c'est le moins qu'on puisse dire.
00:13:03 Alors, l'ORN, certains disent qu'il est dans la logique du Frexit. C'est objectivement faux.
00:13:07 Le Frexit, ça consiste à vouloir sortir explicitement de l'Union européenne.
00:13:11 Ce que ne propose pas l'ORN, qu'il a déjà proposé, soit dit en passant,
00:13:14 mais qui propose plutôt de redéployer les institutions européennes avec un primat du national.
00:13:20 Donc primat des constitutions nationales sur les textes européens.
00:13:23 Primat des tribunaux nationaux sur les tribunaux européens.
00:13:27 Primat, s'il le faut, des frontières nationales sur les antifrontières européennes.
00:13:31 Et on pourrait multiplier les exemples.
00:13:33 Et ça implique aussi une revision du rôle de la Commission,
00:13:35 qui pour l'instant est une commission très politique, très ambitieuse, très réformiste, quasi révolutionnaire.
00:13:41 Et de l'autre côté, ramener la Commission, dis-je, à une dimension plus technique.
00:13:45 Il ne s'agit pas ici de savoir qui a raison, qui a tort.
00:13:48 Il s'agit simplement de noter qu'il y a deux projets qui n'auront jamais été aussi clairs dans leur contraste
00:13:54 entre le projet européiste et le projet souverainiste, appelons-le comme ça.
00:13:57 Je note une dernière chose dans cette idée.
00:13:59 Pour les européistes, le refus de pousser plus loin l'Union européenne
00:14:04 est assimilé à un refus de la démocratie libérale.
00:14:06 Tout le procès mené contre les Polonais ces dernières années, contre Viktor Orban,
00:14:09 au-delà des désaccords idéologiques réels qu'on peut avoir avec eux,
00:14:12 c'est qu'on considérait qu'ils étaient autoritaires parce qu'ils ne voulaient pas s'immoler pour Bruxelles.
00:14:16 Gardons-le à l'esprit.
00:14:17 Sauf que là, vous nous présentez, Mathieu, un choc entre deux forces.
00:14:20 Mais que je sache, il y a d'autres partis qui vont chercher à jouer leur carte lors de ces élections européennes.
00:14:25 Vous avez raison de me le rappeler.
00:14:26 Effectivement, c'est la tentation non seulement des partis de dire que c'est un duel entre lui et moi.
00:14:31 C'est le western, c'est le duel à chaos choral.
00:14:33 C'est-à-dire, c'est vous, c'est moi et on dégaine.
00:14:36 C'est quelquefois l'erreur des commentateurs de reprendre la perspective militante des partis.
00:14:41 Je pense qu'on doit se dégager de ça et se rappeler qu'il y a, ne serait-ce à droite,
00:14:45 on a parlé du cas du RN, il y a d'autres options qui se mènent plutôt bien en ce moment.
00:14:49 Ça vaut la peine de le noter.
00:14:50 On a vu depuis, qu'est-ce qui s'est passé en fait depuis les dernières européennes à droite chez les LR?
00:14:54 C'était l'émergence indéniable de François-Xavier Bélamy.
00:14:57 Je pense qu'à peu près tout le monde, qu'on soit de gauche, de centre, de droite,
00:15:00 peu importe la position qu'il a à vôtre, tous conviennent du fait qu'il a contribué
00:15:04 de manière assez exemplaire à la vie parlementaire.
00:15:07 Et de ce point de vue, il faut se rappeler qu'il incarne une tradition,
00:15:10 un point de vue, une manière de voir, qui a droit de citer dans le débat public.
00:15:13 Il serait malvenu d'écraser ce point de vue en faisant comme s'il n'y avait que le RN ou Renaissance.
00:15:18 Bélamy, Kéchel, LR.
00:15:19 Bien sûr, évidemment.
00:15:20 Ou Marion Maréchal, qui mène sa campagne en ce moment,
00:15:22 qui franchement, d'un point de vue, a une assez bonne campagne pour reconquête,
00:15:26 où elle met de l'avant l'enjeu identitaire,
00:15:28 où elle rappelle la dimension charnelle, identitaire, civilisationnelle des élections européennes.
00:15:33 Et c'est aussi une voix qui fait entendre une, on pourrait dire,
00:15:36 une perspective importante dans le débat public.
00:15:38 Alors la question n'est pas de savoir qui on préfère, RN, reconquête,
00:15:41 pour jouer un drap sur la gauche, ensuite, tout ça.
00:15:43 Il faut simplement dire que ces options sont présentes,
00:15:46 elles sont suffisamment distinctes pour chacun, à chacune avoir une voix.
00:15:49 Mais au moment du résultat final, ne nous trompons pas,
00:15:51 ce sont des voix qui s'additionnent et qui nous diront qui est le leader du camp national des LR,
00:15:55 des Républicains ou de reconquête,
00:15:57 et qui sont par ailleurs les autres voix qui peuvent s'y faire entendre.
00:15:59 Mais, mais, je termine là-dessus.
00:16:02 De l'autre côté, RN, sa position plus compliquée,
00:16:07 c'est que là, ils sont seuls sur leur créneau.
00:16:09 Ils n'ont pas tant d'alliés que ça, les alliés ont été digérés et intégrés.
00:16:12 Et à gauche, alors là, le grand éclatement arrive.
00:16:15 Rappelez-vous, c'était la grande querelle depuis six mois,
00:16:17 il y a retenu une liste commune de la NUPES.
00:16:19 - Ce n'est toujours pas, d'ailleurs.
00:16:20 - Mais le problème, c'est qu'entre les Verts,
00:16:22 qui sont des écolos mondialistes enthousiastes,
00:16:24 qui rêvent de déconstruire une fois pour toutes la souveraineté nationale
00:16:27 en même temps que le corps européen,
00:16:29 et de l'autre côté, vous avez les Insoumis,
00:16:33 qui sont des souverainistes de gauche,
00:16:35 je ne sais pas si on peut appeler ça encore comme ça aujourd'hui,
00:16:36 mais du moins qui se veulent très critiques de l'Europe telle qu'elle est,
00:16:39 sur l'enjeu spécifique de l'Europe, il n'y a pas d'union,
00:16:42 ni à la base, ni dans le détail possible,
00:16:45 entre différentes listes qui sont fondamentalement en contradiction.
00:16:48 Cela dit, point final de cette réflexion,
00:16:50 ces élections seront déterminantes. Pourquoi ?
00:16:52 Parce qu'elles précisent de plus en plus, au-delà des partis,
00:16:55 les deux visions qui s'affrontent pour le destin de l'Europe,
00:16:57 et annoncent aussi un basculement, je le disais d'abord,
00:17:00 dans la révolution technologique qui risque à terme
00:17:02 de rendre impossible la démocratie.
00:17:04 Ce sont des questions très intéressantes à suivre, ces élections européennes,
00:17:06 parce que pour une fois, c'est vrai qu'on a l'habitude
00:17:08 de se désintéresser de ce scrutin,
00:17:10 mais c'est vrai que les Français ont de plus en plus une opinion
00:17:12 sur ce qu'ils pensent de l'Europe,
00:17:14 et ce sera très intéressant lors du scrutin
00:17:16 de comprendre où ils veulent aller.
00:17:18 Merci beaucoup, cher Mathieu Bockcôté,
00:17:20 pour ce premier édito. Guillaume, c'est à vous.
00:17:22 Guillaume Bigot, Israël, question internationale avec vous ce soir.
00:17:26 Israël est-il en train de gagner la guerre ?
00:17:28 Le ministre de la Sécurité, qu'on a entendu ces dernières heures,
00:17:31 Yves-François de Gennevir, vient d'aborder dans le même sens
00:17:33 que le ministre des Finances, d'ailleurs, Spontrich,
00:17:35 qui avait déjà appelé les Gazaouis à émigrer,
00:17:38 et s'était prononcé pour une bande de Gaza
00:17:40 où il n'y aurait plus que 100 000 ou 200 000 Arabes.
00:17:43 Est-ce que le plan d'Israël, aujourd'hui,
00:17:45 est de vider Gaza de sa population ?
00:17:47 Je trouve que c'est important d'aborder cette question,
00:17:49 parce qu'on entend de plus en plus cette petite musique.
00:17:52 A mon avis, il faut le dire tout de suite,
00:17:54 c'est un fantasme. C'est un fantasme des ennemis d'Israël,
00:17:57 c'est même un fantasme antisémite,
00:17:59 mais malheureusement, beaucoup croient
00:18:01 qu'Israël a utilisé, a pris prétexte de l'horreur
00:18:04 des attentats du 7 octobre, finalement,
00:18:06 pour vider la bande de Gaza et la remplir avec des Israéliens.
00:18:10 Dans une version, d'ailleurs, encore plus délirante,
00:18:12 encore plus complotiste, il y a "Israël aurait fomenté les attaques",
00:18:17 un peu comme la CIA a attaqué les Tours jumelles,
00:18:20 avec le 11 septembre, et en plus, on parle de "génocide".
00:18:24 Rhétorique, on entend dans les manifestations
00:18:26 à Paris, à Londres, un peu partout,
00:18:28 un "génocide", ils sont en train de liquider
00:18:30 les gens de la bande de Gaza.
00:18:32 Ce qui est intéressant, les enfants ont souvent raison,
00:18:35 c'est celui qui dit qu'il y est.
00:18:37 C'est une expression intéressante parce que,
00:18:39 finalement, les gens qui parlent de "génocide",
00:18:41 on peut mais être certains à 101%
00:18:44 que la première chose qu'ils feraient
00:18:46 s'ils l'emportaient militairement, c'est précisément
00:18:48 génocider les citoyens d'Israël, ou en tout cas,
00:18:50 ils ne se contenteraient probablement pas de les expulser.
00:18:52 Alors évidemment, ce qui peut apporter de l'eau
00:18:54 au moulin de cette vision délirante, qu'est-ce que c'est ?
00:18:56 C'est d'abord les bombardements massifs
00:18:59 et une riposte qu'on peut considérer à bon droit,
00:19:01 à mon avis, comme disproportionnée.
00:19:03 Des bombardements massifs, oui, c'est vrai,
00:19:05 plus encore, puisque Israël n'est pas dans une optique génocidaire.
00:19:08 Israël a annoncé ces bombardements,
00:19:11 notamment dans le nord de Gaza,
00:19:13 puisque pour une raison absolument vitale,
00:19:15 il est nécessaire de détruire les tunnels.
00:19:17 S'il n'y a pas de destruction des tunnels,
00:19:19 il n'y aura pas de protection des populations israéliennes.
00:19:22 Donc, ils sont rentrés dans Gaza,
00:19:25 au nord notamment, où il y a des tunnels,
00:19:27 et ils ont dit à la population en Gaza, oui,
00:19:29 aller vers le sud, parce que le choix tactique
00:19:32 fait par Tsahal, c'est quoi ?
00:19:35 C'est d'éviter un Stalingrad, disons, version orientale.
00:19:38 C'est-à-dire d'éviter que les soldats de Tsahal
00:19:40 soient totalement enlisés dans des combats urbains
00:19:42 qui seraient titanesques et ultra sanglants.
00:19:45 Donc, ils ont pris une option qui est
00:19:47 de réduire à l'état de parking le nord de Gaza.
00:19:49 Voilà ce qu'ils ont fait.
00:19:51 Alors évidemment, ça a l'air de laisser penser
00:19:53 qu'ils vont s'emparer de la bande de Gaza,
00:19:55 mais ce n'est pas exactement le but.
00:19:57 D'ailleurs, s'ils voulaient génocider les gens du nord de Gaza,
00:19:59 ils n'auraient pas dit de bouger.
00:20:01 La deuxième chose, c'est qu'il y a déjà eu
00:20:03 une colonisation aussi à Gaza.
00:20:05 C'est Ariel Sharon qui avait mis fin à cette colonisation.
00:20:07 Donc, on peut dire que les Israéliens, finalement,
00:20:09 ils veulent recommencer.
00:20:10 Mais surtout, ce qui apporte de l'eau au moulin
00:20:12 de cette propagande anti-israélienne,
00:20:15 c'est ces deux imbéciles de ministres israéliens
00:20:18 et leurs déclarations complètement siphonnées.
00:20:21 Alors, ça laisse à penser, puisqu'ils sont ministres,
00:20:23 et en plus, ce n'est pas des petits portefeuilles,
00:20:25 les finances, la sécurité, que c'est la voie d'Israël.
00:20:28 Alors, moi, je veux bien, mais revenons sur terre quand même.
00:20:30 Ben-Khvir, donc ça existe,
00:20:32 il y a bien des gens qui pensent ça en Israël.
00:20:34 Ben-Khvir, c'est force juive. Force juive, c'est 6 députés.
00:20:36 Smotrich, c'est sionisme religieux.
00:20:39 Sionisme religieux, c'est 7 députés.
00:20:41 6 + 7, ça fait 13. Il y a 120 députés à l'AK-7.
00:20:43 Ces gens-là, ils ne sont pas zéro en Israël,
00:20:46 mais ils sont un peu plus de 10%.
00:20:48 Benjamin Netanyahou les a choisis pour constituer son gouvernement.
00:20:51 Oui, mais c'est un système électoral très particulier,
00:20:54 il est proportionnel, où comme exactement pendant la 4ème République,
00:20:57 vous avez en permanence à composer avec des tout petits partis,
00:21:00 parfois extrêmement folkloriques,
00:21:02 parfois extrêmement, et parfois extrémistes, tout court.
00:21:05 Alors, moi, là, je pense que c'est vraiment fondamental,
00:21:07 c'est que les sondages indiquent en Israël
00:21:09 qu'il n'y a aucune majorité pour avaler la bande de Gaza
00:21:12 ou pour annexer la bande de Gaza.
00:21:14 Il y a à peine une majorité pour retourner au combat,
00:21:17 puisqu'il y a beaucoup d'Israéliens qui voulaient qu'on privilégie la libération des otages.
00:21:21 Et là où ça devient complètement absurde,
00:21:23 je ne fais même pas état de l'éthique du judaïsme,
00:21:26 de l'histoire d'Israël, l'idée qu'il y aura des enfants battus,
00:21:29 battent à leur tour, parce que vu ce qu'a vécu le peuple juif,
00:21:32 ça m'étonnerait qu'ils se lancent dans un génocide.
00:21:34 Mais enfin, là où ça devient complètement ridicule et absurde,
00:21:37 c'est que c'est en plus irréaliste.
00:21:39 C'est irréaliste parce que déjà, l'Égypte a fermé ses frontières,
00:21:42 donc c'est impossible.
00:21:43 Et ensuite, aucun État arabe ne veut des Palestiniens sur son sol,
00:21:47 il faut le rappeler quand même.
00:21:48 Et non seulement ils n'en veulent pas,
00:21:49 mais un gouvernement arabe qui accepterait une migration massive de Gaza,
00:21:53 il s'en trait rapidement.
00:21:54 Ensuite, les États-Unis, sans lesquels l'aide américaine militaire Israël
00:21:59 ne peut pas continuer,
00:22:01 les États-Unis, évidemment, il n'en est pas question qu'ils autorisent quelque chose comme ça.
00:22:05 Donc même si ça arrivait dans la tête de certains dirigeants israéliens,
00:22:07 c'est irréaliste.
00:22:08 Mais est-ce qu'Israël, Guillaume, est en train, oui ou non,
00:22:11 de gagner sa guerre contre le terrorisme ?
00:22:14 Il faut préciser les termes.
00:22:17 Parce que la guerre contre le terrorisme, c'est une expression bouchiste quasiment.
00:22:21 Le terrorisme, c'est une technique,
00:22:23 ce n'est pas un ennemi, ce n'est pas un adversaire à proprement parler.
00:22:26 Donc c'est beaucoup trop large comme objectif et irréaliste.
00:22:29 En fait, le Premier ministre israélien, le 25 décembre dernier,
00:22:34 dans le Wall Street Journal, je crois, a précisé les buts de guerre d'Israël.
00:22:37 Il a dit qu'Israël a trois buts de guerre,
00:22:39 et ce sont des buts qui sont plus circonscrits et plus clairs que vaincre le terrorisme.
00:22:42 C'est 1) éradiquer le Hamas, organisation terroriste, effectivement.
00:22:46 2) sécuriser, démilitariser la bande de Gaza, donc la sécuriser.
00:22:51 Et 3) déradicaliser la population.
00:22:54 Voilà les trois objectifs.
00:22:55 Et en fait, les événements récents semblent valider en quelque sorte les objectifs de guerre.
00:23:00 D'abord, la Turquie, Erdogan a dit qu'il y a des tueurs du Mossad sur notre territoire,
00:23:05 parce qu'il y a aussi des gens du Hamas en Turquie.
00:23:07 Donc ça montre que la déradicalisation, je dirais la décapitation des dirigeants du Hamas est en cours.
00:23:14 Et puis surtout, hier, il y a eu une frappe extrêmement spectaculaire.
00:23:17 Avec la mort du numéro 2.
00:23:18 Exactement, extrêmement réussie, qui a tué le numéro 2,
00:23:21 un missile absolument qui est arrivé juste dans un appartement où il y avait une...
00:23:24 Et en plus, dans le fief du Hezbollah à Beyrouth,
00:23:27 qui a tué le numéro 2 et qui a tué des dirigeants du Hamas.
00:23:31 Donc ça semble valider.
00:23:32 Deuxième chose, il y a le témoignage de cette Israélienne,
00:23:35 Mia Shem, qui est sortie de la bande de Gaza.
00:23:38 Elle a dit qu'elle a été détenue par des civils.
00:23:40 Et elle a dit, c'est une expression très forte,
00:23:42 "là-bas, ils sont tous terroristes".
00:23:44 C'est probablement très excessif, mais en tout cas, ce qui est sûr,
00:23:46 c'est que ça montre la nécessité d'ouvrir les yeux de la population gazaouie
00:23:51 sur la nature profonde du Hamas.
00:23:53 Parce qu'on a quand même vu le Hamas tirer sur sa propre population.
00:23:56 Ensuite, bien sûr qu'il y a toujours des requêtes.
00:23:58 Bien sûr qu'il y a encore du temps avant de militairement l'emporter.
00:24:03 Le Premier ministre d'Israël a dit, il y a au moins encore un an de combat.
00:24:06 Mais il y a un retrait partiel des troupes,
00:24:08 ce qui montre que cet objectif de démilitarisation
00:24:10 qui semble le plus difficile à atteindre,
00:24:12 probablement sera le seul qui sera atteint.
00:24:14 C'est une analyse livrée par Renaud Girard dans les colonnes du Figaro.
00:24:17 Il parle de stratégie suicidaire d'Israël.
00:24:19 C'est très excessif sans doute,
00:24:21 mais il dit en tout cas que parmi ces trois objectifs,
00:24:23 seule la démilitarisation est à portée d'Israël.
00:24:26 Même si ce n'est pas demain matin.
00:24:27 Pourquoi ?
00:24:28 Parce qu'en fait, l'efficacité de la démilitarisation de la bande de Gaza
00:24:31 rend l'objectif de la déradicalisation d'un côté
00:24:34 et rend l'objectif de la décapitation,
00:24:36 de l'élimination du Hamas d'autant plus improbable.
00:24:40 Plus il y a de destruction, 80% de destruction au nord,
00:24:44 et plus ça fait évidemment la publicité du Hamas.
00:24:48 Et moins la déradicalisation est probable.
00:24:52 En fait, après la destruction militaire,
00:24:55 il y aura une phase d'occupation.
00:24:56 Même chose, l'occupation, ça va à mon avis faire le jeu du Hamas
00:24:59 et ça ne va pas plaider en faveur de la déradicalisation.
00:25:01 Ensuite, décapiter une organisation,
00:25:03 ce n'est pas nécessairement vaincre et détruire son idéologie.
00:25:06 Loin de là.
00:25:07 Le Hamas, qu'est-ce que c'est finalement ?
00:25:09 C'est une organisation en tant que telle,
00:25:11 effectivement terroriste avec les méthodes qu'on lui connaît,
00:25:13 mais c'est l'alliance de la cause nationale palestinienne avec l'islamisme.
00:25:17 Et si vous éradiquez le Hamas comme réceptacle de cette idée,
00:25:21 vous trouverez demain un avatar.
00:25:23 Après Al Qaïda, il y a eu Daesh,
00:25:25 et il y aura d'autres avatars.
00:25:27 Donc je pense que l'idée qu'on va éradiquer,
00:25:31 qu'on serait comme en 1945, etc.
00:25:33 est délirante.
00:25:34 D'abord, les valeurs occidentales n'ont plus le vent en poupe.
00:25:36 Et en plus, même en Israël, je dirais,
00:25:39 il y a la montée de partis ultra conservateurs et ultra nationalistes.
00:25:43 Donc je pense que ces objectifs de guerre,
00:25:45 effectivement, en dehors de désarmer la bande de Gaza,
00:25:49 ces objectifs paraissent absolument hors de portée.
00:25:51 Mais à vous entendre, Guillaume,
00:25:52 on se demande s'il peut y avoir une issue,
00:25:54 même à plus long terme, à ce conflit entre Israël et le Hamas.
00:26:00 Et le Hamas, c'est même Israël-Palestine tout court, finalement.
00:26:03 Au-delà de la bande de Gaza et au-delà du Hamas.
00:26:05 C'est la question.
00:26:06 C'est une question évidemment angoissante.
00:26:08 Alors, il y a les critiques d'Israël,
00:26:10 dont Renaud Girard qui fustige l'aveuglement suicidaire, dit-il,
00:26:15 en tout cas parce qu'il n'y a pas de stratégie,
00:26:16 il n'y a pas de solution politique,
00:26:17 il n'y a pas de solution diplomatique,
00:26:18 il n'y a qu'une solution militaire.
00:26:20 Et donc Israël a l'air de croire à la force et uniquement à la force.
00:26:23 Et cette critique peut s'entendre.
00:26:25 Mais peut-on se mettre aussi à la place d'Israël ?
00:26:27 C'est-à-dire que négocier, bien sûr négocier.
00:26:30 Et il faut toujours négocier avec ses ennemis.
00:26:31 Mais là, négocier avec qui en l'occurrence ?
00:26:33 Négocier avec le Hamas ?
00:26:34 D'abord, le Hamas ne veut pas nécessairement négocier,
00:26:36 c'est purement tactique.
00:26:38 Et même si d'aventure Israël négocie avec le Hamas,
00:26:40 moi je pense que Netanyahou et d'autres
00:26:42 ont été beaucoup trop loin avec le Hamas.
00:26:44 Et que voilà ce que et les Gazaouis et Israël récoltent maintenant.
00:26:47 Mais même pour toute la région, je ne suis pas certain que ce soit l'idée du siècle
00:26:50 de mettre sur un piédestal cette version très islamiste de la cause palestinienne.
00:26:54 Ensuite, négocier avec qui ?
00:26:56 Avec les autorités palestiniennes ?
00:26:58 Avec Mahmoud Abbas ?
00:26:59 Ils sont complètement démonétisés.
00:27:01 Qu'est-ce que propose la communauté internationale ?
00:27:03 De prendre un Palestinien et de le hisser sur le pavois,
00:27:06 un peu comme on avait fait Karzaï en Afghanistan ?
00:27:08 Mais c'est le meilleur moyen que ce personnage n'ait aucune créabilité
00:27:11 auprès de son propre peuple.
00:27:12 Et négocier quoi d'ailleurs ?
00:27:13 C'est une question qu'on aborde rarement.
00:27:15 La solution à deux États, elle fait très joli sur le papier.
00:27:18 La solution à deux États, on a tous envie d'une solution à deux États.
00:27:21 Sauf que quoi ?
00:27:22 Sauf qu'en fait, d'abord ça voudrait dire, de manière réaliste,
00:27:25 qu'il faut un homme fort en Israël, capable de démanteler les colonies,
00:27:29 un peu finalement comme Togol avait démantelé les colonies en Algérie.
00:27:33 Il démantèlerait les colonies en Cisjordanie,
00:27:35 il reviendrait aux frontières d'origine.
00:27:37 Déjà vu le tableau politique en Israël et le système électoral,
00:27:41 ça m'étonnerait qu'on en soit là.
00:27:43 Imaginons que ça arrive, même si Israël revient dans les frontières de 48.
00:27:46 Est-ce que ça veut dire que les Palestiniens aujourd'hui accepteraient de négocier ?
00:27:49 Moi je ne suis pas du tout sûr de ça, je suis même presque sûr du contraire.
00:27:52 Pourquoi ? D'abord parce que le conflit a passé d'une nature nationale
00:27:55 à une nature religieuse.
00:27:57 Et pas seulement du côté palestinien, du côté israélien aussi.
00:27:59 Ce qui rend les choses beaucoup plus irréductibles.
00:28:01 Et enfin, il y a un aspect qu'on n'aborde jamais, jamais sur cette question,
00:28:05 c'est que le partage de 48 d'origine,
00:28:07 il fait furieusement penser au corridor de Danzig.
00:28:09 C'est-à-dire qu'il n'y a pas de continuité territoriale
00:28:12 entre les deux morceaux de la Palestine arabe qui sont découpés.
00:28:15 Donc c'est vraiment quelque chose dans lequel il n'y a quasiment pas d'issue.
00:28:18 Moi je pense que le plus probable, le plus prévisible aujourd'hui,
00:28:20 quand on regarde le rapport de force,
00:28:22 c'est bien qu'il y a des rotomontades du Hezbollah là,
00:28:25 puisque le chef Nasrallah a menacé Israël des foudres de l'enfer.
00:28:28 Je me permets de rappeler, et l'information nous parie il y a quelques minutes seulement,
00:28:33 le chef du Hezbollah met en garde ce soir Israël
00:28:36 contre une guerre avec le Liban.
00:28:37 Voilà où nous en sommes ce soir dans cette...
00:28:40 Alors merci pour cette information, j'y réagis quasi en temps réel
00:28:43 puisque je n'avais pas assez d'infos,
00:28:44 mais en fait moi ça m'indique quelque chose,
00:28:46 c'est que la dernière fois qu'il s'est énervé
00:28:48 et qu'il a joué au Dark Vador de l'Islam Sheet en Liban,
00:28:52 il a dit "si vous frappez au Liban, ça sera déjà les feux de l'enfer".
00:28:56 Là il n'en est plus à frapper au Liban,
00:28:58 puisque ça fait déjà dix fois qu'Israël frappe au Liban, il ne se passe rien.
00:29:00 Donc il a reculé sa ligne rouge.
00:29:02 Donc la ligne rouge c'est si Israël attaque le Liban.
00:29:04 Mais bon, ok, Israël ne va pas attaquer le Liban,
00:29:06 donc il ne va rien se passer.
00:29:07 Donc moi je pense que le plus probable c'est qu'il y ait une victoire militaire d'Israël,
00:29:11 il faut rester prudent, tout est possible, tous les engrenages sont possibles.
00:29:14 Une victoire militaire d'Israël, mais probablement un enlisement politique,
00:29:18 une défaite stratégique. Pourquoi ?
00:29:20 Je passe même sur l'isolement diplomatique et international d'Israël.
00:29:23 Le plus inquiétant pour Israël, c'est la perspective démographique.
00:29:27 D'après l'INSEE israélien, il y a 9 700 000 Israéliens aujourd'hui,
00:29:31 dont 74% de juifs.
00:29:33 Pour arriver à 74% de juifs, ils comptent les Israéliens qui sont installés dans les colonies de Cisjordanie.
00:29:40 Maintenant si on intègre la population arabe de Gaza,
00:29:43 si on intègre la population arabe de Cisjordanie,
00:29:45 les juifs aujourd'hui en 2024 sont déjà 50% seulement.
00:29:52 En 2050, ils seront moins de 40%.
00:29:55 Et en plus, les juifs qui resteront en Israël à ce moment-là,
00:29:58 en 2050, la moitié d'entre eux sont des ultra-orthodoxes,
00:30:01 dont beaucoup ne veulent pas entendre parler du service militaire.
00:30:03 Donc je pense que le pire ennemi d'Israël, c'est Israël.
00:30:06 Merci beaucoup Guillaume Bigot.
00:30:08 C'est complexe et heureusement que...
00:30:11 Pardon si je vous ai bombardé.
00:30:12 Non, non, non, mais au contraire.
00:30:13 Au contraire, ça nous permet de nous rendre compte
00:30:15 à quel point la situation est fragile et complexe, comme je le disais.
00:30:19 On va bien avoir besoin d'une toute petite pause pour se remettre de cet édito.
00:30:24 Appelez vos enfants, parce que Marc Menand est sorti dans la deuxième partie.
00:30:27 Il va nous parler de Mickey.
00:30:28 Oui, vous avez les belles oreilles, Marc. À tout de suite.
00:30:31 La suite de Face à l'Info, ce 3 janvier, toujours en compagnie de Charlotte Dornel,
00:30:39 Mathieu Bocoté, Guillaume Bigot, Marc Menand. C'est à vous, cher Marc.
00:30:43 Avec vous ce soir, Marc, on va évoquer, aussi étonnant que cela puisse paraître,
00:30:48 un personnage mythique, né il y a 95 ans, des mains de Walt Disney.
00:30:53 J'ai nommé Mickey Mouse, la célèbre petite souris qui vous a tant fait rêver, Marc.
00:30:57 Depuis le 1er janvier, née plus d'une espèce protégée. Qu'est-ce que c'est que cette affaire ?
00:31:03 Vous êtes fier, vous êtes fier de votre travail.
00:31:05 Ça fait deux fois que je la fais, c'est vrai que je ne suis pas très fier.
00:31:08 Non, non, vous êtes très bien animé.
00:31:10 Oh, là, allez-y, continuons.
00:31:13 Mais, mais, alors, nous allons voir plutôt le père que le fils.
00:31:19 Parlons de Walt Disney, le créateur. C'est à Chicago qu'il naît en 1901.
00:31:26 C'est le quatrième d'un personnage qui n'est pas spécialement sympathique, déjà, avec les aînés.
00:31:33 Chez ces gens-là, monsieur, il faut savoir se tenir, sinon c'est la taloche.
00:31:37 Pour autant, il a une situation qui semble le distinguer du commun.
00:31:41 Il a une petite entreprise de bâtiments spécialisée dans les toits.
00:31:46 Mais l'Amérique, en plein développement, connaît déjà des aléas.
00:31:52 Il lui faudra rapidement, eh bien, changer de profession et oublier Chicago, où il vivait, pour se rendre à Kansas City.
00:32:03 Là, il achète quoi ? Il achète une ferme.
00:32:05 19 hectares. Imaginez le petit maraud.
00:32:08 Il est là, petit bonhomme, lui qui était dans les rues, voyez les grouillements, les premières vêtures, les tofs-tofs, le potin.
00:32:15 Et soudain, la joie de la nature.
00:32:18 Les animaux qui vont, qui viennent, les petites souris, forcément.
00:32:21 Mais les petits chiens, les petits chats, tout ça, ça l'imprègne.
00:32:24 On a l'impression de retrouver Léonard de Vinci, qui allait avec son grand-père.
00:32:29 Et Léonard, qui était là, qui regardait, qui regardait le grand-père, il lui disait surtout "fais bien attention".
00:32:34 Et il notait, il notait.
00:32:35 Eh bien, c'est la même démarche de la part de ce jeune Walt, avec, de temps en temps, à ses côtés, Roy.
00:32:43 - Pas question d'aller à l'école. - Bah non. L'école, elle est trop loin.
00:32:47 Et le père n'a pas le temps de s'occuper de ça.
00:32:49 Le père, sa seule fonction, c'est de saisir le martinet pour rappeler les gamins à l'ordre.
00:32:55 Et le petit distrait, celui qui traîne un peu trop en déambulation dans la campagne, de temps en temps, hop, c'est la fouettée.
00:33:04 Et puis, il y a une petite sœur qui est née un an après lui.
00:33:07 Et elle, je sais pas pourquoi, le père décide qu'elle doit aller à l'école.
00:33:12 Alors ça en fera deux qui seront conduits le matin et repris le soir.
00:33:17 Et c'est ainsi qu'à huit ans seulement, il a la chance de découvrir les bancs de l'école
00:33:23 et de picorer les premiers éléments de l'instruction.
00:33:28 Il est fasciné par tout ça.
00:33:31 Mais n'oublions pas, la situation des parents, elle n'est pas très brillante.
00:33:36 Il est obligé de fermer la ferme et les voilà maintenant à vendre des journaux dans,
00:33:42 comme ça se situe, une sorte de petite entreprise de distribution.
00:33:45 Allez, boum ! Il est quatre heures du matin, on a 4h30, vous allez aller me distribuer les journaux.
00:33:50 Et voilà comment... - Il veut pas.
00:33:52 - Oui, papa, il n'est pas question de discuter.
00:33:56 Et dans cette enfance de misère, il y a toujours chez lui un enthousiasme, une volonté.
00:34:04 Même quand il est victime d'une dérouillée, il sort de là presque provoquant en redressant la tête
00:34:11 et en pensant qu'un jour, il aura de l'avenir.
00:34:13 Et de l'avenir, il le trouvera un tout petit peu plus tard,
00:34:16 quand à 14 ans, enfin, il découvre qu'il y a une école de dessin.
00:34:21 C'est le samedi matin, il obtient ça du père.
00:34:24 Bah oui, de temps en temps, comme il est un peu dans la rébellion, le père tente de céder.
00:34:31 Et les voilà à faire des dessins.
00:34:33 Alors là, ça ne le quitte plus.
00:34:34 Les dessins, les dessins, les dessins.
00:34:37 Et la guerre va le saisir, la grande guerre.
00:34:40 Il a 15 ans.
00:34:43 Que se passe-t-il ?
00:34:44 Lui, quand il est concerné, il a 16 ans,
00:34:49 puisque c'est en 1917 que les États-Unis entrent dans cette grande boucherie internationale.
00:34:56 Son frère, eh bien, le voilà dans la Névis.
00:34:59 Et lui, il voudrait, il voudrait, il a le sens patriotique.
00:35:03 Alors, Charlotte pourrait me glisser à l'oreille.
00:35:06 Pour autant, il ne sera pas aussi brillant et aussi magnifique en héroïsme au moment de la guerre de 40.
00:35:12 Eh oui, ce n'est pas très beau ce qu'il a fait à ce temps-là,
00:35:15 mais on s'arrêtera avant, ce qui nous permettra de garder la meilleure image du petit Walde.
00:35:20 Qui fait tout, il falsifie ses papiers et il finit par entrer à la Croix-Rouge comme pilote d'ambulance,
00:35:28 chauffeur d'ambulance.
00:35:29 Et hop, on prend le bateau, la grande traversée.
00:35:32 Il arrive le 12 novembre 1918 au Havre.
00:35:38 12 novembre 1918, tout est terminé, le Tintamarre, c'est fini.
00:35:42 Mais en revanche, malheureusement, les éclopés, ils sont nombreux.
00:35:45 Et pendant un an, il sera là avec l'ambulance à conduire les pauvres bougres
00:35:51 qui sont complètement désarticulés, les conduire dans les hôpitaux à Paris.
00:35:57 Et la distraction, je vous l'ai dit, le dessin, il a remarqué quoi ?
00:36:01 - Les souris ? - Dans ce qui reste, oui.
00:36:03 Il a remarqué des petits rats.
00:36:05 - Ah, des petits rats, des surmulots ? - Des petits rats, des surmulots.
00:36:08 Ben oui, ça grouille, ça grouille quand il aperçoit les tranchées.
00:36:11 Alors sur son cahier d'écoliers, il fait les petits rats.
00:36:14 Et au bout d'un an, le voilà qui revient aux États-Unis avec son frère.
00:36:19 Il décide de se lancer.
00:36:21 - Vous êtes en train de dire que c'est en France qu'est née l'idée de Mickey, chez Walt Disney ?
00:36:23 - Non, c'est... Il taquine. - D'accord.
00:36:26 Il est là, il fait en sorte de développer son imaginaire.
00:36:32 Et quand il revient aux États-Unis, ce qui est extraordinaire,
00:36:35 c'est qu'on est au début du temps de la publicité.
00:36:38 Et la publicité, elle est multiple.
00:36:40 Dans chaque village, vous avez l'agence locale où on essaie de faire des petits dessins.
00:36:46 Et il y aura les premiers dessins animés.
00:36:48 Et c'est comme ça qu'au fur et à mesure, avec son frère, ils vont en arriver à créer un studio.
00:36:54 Et il y a un héros de dessin animé qui s'est vite imposé.
00:37:01 C'est le fameux Félix le chat.
00:37:04 Alors eux, là, pas question d'imagination, ils le copient.
00:37:09 Ça devient Julius, mais il y a quand même l'originalité qui les taquine.
00:37:14 Alors que peuvent-ils inventer ?
00:37:16 Ils vont inventer Oswald, le lapin chanceux.
00:37:20 "Oh, Oswald, les grandes oreilles, elles sont toutes fières."
00:37:24 Et alors là, ça marche tellement bien, ça marche tellement bien
00:37:29 que leur petite société, elle est absorbée par un grand consortium à New York
00:37:34 et ils s'aperçoivent qu'ils sont en train de tout perdre.
00:37:36 Alors il dit à son frère, "moi je vais régler le problème, on quitte Los Angeles."
00:37:40 Il prend le train et le voilà à New York.
00:37:45 Où là, on lui dit, "mais non, Oswald, ça appartient à l'entreprise."
00:37:49 "Mais ça n'existe pas, l'idée de création."
00:37:52 "Ça, il s'en souviendra, après il déposera ses petits dessins."
00:37:55 Et quand il revient, forcément, il est plus qu'affligé,
00:37:59 il est dans la rage, la colère.
00:38:02 Mais je vous l'ai dit, c'est un enthousiaste,
00:38:05 un garçon qui ne peut jamais baisser la tête.
00:38:07 Il a eu à faire front devant le père, il fera front devant le destin.
00:38:11 Et là, dans le train, il se laisse aller, sur son petit cahier d'écoliers.
00:38:16 Il revient à Oswald, et à Oswald, il lui enlève les oreilles.
00:38:21 Il lui fait des grands ronds sur le côté.
00:38:23 Et c'est comme ça que naît Mickey, qui s'appellera Mortimer.
00:38:28 Et il s'est affiné avec un garçon qu'il a rencontré,
00:38:31 qui s'appelle Hub Iverx.
00:38:34 Et là, nous sommes donc il y a 95 ans, quasiment jour pour jour.
00:38:38 Walt Disney dépose ce personnage, puisqu'il a compris les erreurs du passé.
00:38:43 Et aujourd'hui, en 2024...
00:38:46 - Oui mais attendez, parce que... - Ah oui, parce que c'est comme ça, la curiosité du jour.
00:38:49 Le fait que Mickey Mouse n'est plus une espèce protégée.
00:38:52 - Oui mais sauf que c'est au point...
00:38:54 Mais non, mais c'est à cette époque-là qu'ils vont créer, il y a 95 ans,
00:38:57 ils créent le premier dessin animé avec Mickey.
00:39:01 Et regardez ce que j'ai comme petit cadeau pour vous.
00:39:04 Eh bien voilà, voilà le tout premier Mickey.
00:39:08 Et ça s'appelle...
00:39:10 "Plan Crazy".
00:39:13 Qui deviendra, quelques semaines plus tard, "Steamboot".
00:39:17 - Ah oui, le bateau à vapeur. - Le bateau à vapeur.
00:39:20 Parce que le bateau à vapeur, là vous avez la version muette.
00:39:24 Car la version muette, elle est tombée dans le domaine public.
00:39:28 95 ans, c'est le domaine public et toujours,
00:39:31 aujourd'hui, tout un chacun peut s'accaparer Mickey.
00:39:34 D'où le drame que vous venez de soulever.
00:39:37 - Ah moi je n'en dors plus. - Et lui, quelques semaines après,
00:39:39 il fait en sorte de sonoriser le personnage.
00:39:44 Et c'est pour ça que ça devient un "Steamboot".
00:39:46 Il est obligé de vendre sa voiture, de tout laisser tomber,
00:39:49 pour tenter cette aventure. Mais il est joueur.
00:39:52 Et toute sa vie, il sera comme ça, dans l'audace.
00:39:55 Alors aujourd'hui, vous demain, vous pouvez effectivement
00:39:58 récupérer les premières façons de dessiner Mickey.
00:40:02 Et que se passe-t-il ?
00:40:03 "Il y a des salopards, on peut pas dire autre chose."
00:40:06 "Ils font de ce personnage de rêve."
00:40:09 D'autant plus de rêve que dès les années 1930,
00:40:12 les ligues de vertu, si on donnait un petit trait de caractère
00:40:16 un peu déplaisant à Mickey, elles écrivaient,
00:40:19 disaient "Non, non, non, Mickey, c'est le petit bonhomme
00:40:22 qui est trop sympathique, il représente Amérique."
00:40:25 Et là, on revenait au coup de crayon dans la douceur.
00:40:29 Et aujourd'hui donc, on sort un Mickey tueur.
00:40:32 Un Mickey tueur de série, on est dans le film d'horreur.
00:40:35 Le film d'horreur le plus abominable,
00:40:38 tout ça, je dirais, c'est la façon d'avoir des picsous
00:40:42 qui vont pouvoir faire fortune en exploitant
00:40:46 de façon scandaleuse cette créativité de cet homme.
00:40:51 Qu'en aurait dit le maître ?
00:40:52 Ça, c'est une question à laquelle personne n'a la réponse.
00:40:55 Pardon, finition !
00:40:57 Mais c'est vrai que c'est assez surprenant de voir
00:40:59 que la première utilisation qu'on fait de Mickey,
00:41:01 alors qu'il est libre de droit depuis trois jours,
00:41:03 c'est de le mettre dans des films d'horreur
00:41:04 où il est un tueur en série.
00:41:05 Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
00:41:06 Eh oui, c'est le monde de l'inversion,
00:41:08 tel qu'on le constate au quotidien.
00:41:10 Merci mon cher Marc, en tout cas,
00:41:11 de nous avoir replongé en enfance pour chacun d'entre nous.
00:41:14 J'y resterai.
00:41:16 On va sortir de l'enfance directement.
00:41:18 On va complètement sortir de l'enfance
00:41:20 pour reprendre un sérieux sur des questions
00:41:23 beaucoup plus terre-à-terre et dramatiques.
00:41:25 Gérald Darmanin est, depuis aujourd'hui,
00:41:27 et pour deux jours, en déplacement à Marseille,
00:41:29 ville qui a battu un triste record domicile,
00:41:32 lié au trafic de drogue l'année dernière.
00:41:34 Quel est exactement le bilan, d'abord, dans un premier temps, Charlotte ?
00:41:36 Le bilan officiel, on nous a dit 49 morts,
00:41:39 vous savez, à la veille du 1er de l'an,
00:41:41 puisque depuis quelques semaines, on avait une accalmie,
00:41:43 tout le monde se félicitait de l'accalmie.
00:41:45 Puis dans la nuit de Noël, il y a un trafiquant qui est mort,
00:41:48 et puis quelques jours après, un autre.
00:41:50 On nous dit 49 morts officiels,
00:41:52 je dis "officiellement" parce qu'il y a différents policiers de Marseille
00:41:55 qui m'ont dit aujourd'hui que c'est probablement plus,
00:41:58 parce qu'en fait, il y en a qui sont grièvement blessés,
00:42:00 et puis en fait, qui finissent par en mourir,
00:42:02 et bon, la comptabilité n'est pas évidente.
00:42:04 Il y a 118 blessés, de toute façon, sur une seule année,
00:42:07 c'est de toute façon beaucoup plus,
00:42:09 le chiffre a doublé en trois ans, au moins dans les grandes lignes.
00:42:14 Il y a par ailleurs un très fort rajeunissement des victimes
00:42:16 et des auteurs de ces assassinats,
00:42:19 et une augmentation de la densité de la violence
00:42:22 dans ces assassinats aussi.
00:42:24 Il y a de plus en plus de mineurs impliqués,
00:42:27 et alors, côté victime, on a six mineurs, par exemple,
00:42:30 dans les mises en examen, on a 56 personnes mises en examen l'année dernière,
00:42:33 six mineurs et 51% qui ont entre 18 et 21 ans,
00:42:37 donc c'est des très jeunes, majeurs,
00:42:39 quand même, sachant que quand vous êtes mis en examen,
00:42:41 vous pouvez avoir frappé plus tôt,
00:42:43 donc vous pouvez avoir été mineur au moment de frapper.
00:42:46 Côté victime, le procureur, qui a fait une longue conférence de presse
00:42:49 avant la fin de l'année, enfin au moment de la fin de l'année,
00:42:51 a adressé quatre catégories de victimes de ces assassinats.
00:42:55 Un, les narcotrafiquants qui sont liés à un groupe criminel,
00:42:58 c'est objectivement les règlements de comptes entre bandes rivales.
00:43:02 Vous avez ensuite les jeunes guetteurs et vendeurs
00:43:04 qui sont mitraillés sur les points de deal,
00:43:06 alors là, c'est parce qu'ils sont utilisés comme chair à canon,
00:43:08 ils le sont dans un sens comme dans l'autre.
00:43:10 Vous avez les résidents qui sont directement visés,
00:43:13 le procureur parlait de narcoterrorisme,
00:43:15 vous terrorisez absolument une population
00:43:17 qui penserait à se rebeller ou à se plaindre.
00:43:19 Et ensuite, vous avez les victimes collatérales,
00:43:21 évidemment, le visage de ces victimes collatérales,
00:43:24 avec Sokaïna qui avait défrayé la chronique cette année
00:43:27 en prenant une balle à travers la fenêtre.
00:43:29 Je crois que le procureur de Marseille a même créé un néologisme
00:43:31 en parlant de narcomicides.
00:43:33 Il a parlé de narcomicides pour regrouper tout ça,
00:43:35 c'est-à-dire les homicides qui sont liés évidemment au trafic,
00:43:38 mais le procureur et de manière générale
00:43:40 toutes les autorités marseillaises utilisent de plus en plus
00:43:43 le vocabulaire d'un pays gangréné,
00:43:45 c'est-à-dire d'une narco-ville, en l'occurrence, d'un narco-État.
00:43:50 Vous avez raison de parler du narcomicide,
00:43:52 le narco-terrorisme, donc c'est vraiment des mots qui augmentent.
00:43:55 Et alors, il y a quelques points saillants, on va dire, dans l'année.
00:43:58 C'est d'abord l'augmentation de ce nombre de règlements de comptes
00:44:01 qui est notamment dû, on va y revenir,
00:44:03 mais à cette méthode du harcèlement, c'est un changement de stratégie,
00:44:06 on va y revenir, parce que ça a des avantages,
00:44:08 mais aussi quelques inconvénients.
00:44:10 Donc le harcèlement sur les points de deal,
00:44:13 c'est-à-dire que comme il y a beaucoup d'interpellations,
00:44:16 il y a notamment des interpellations avec de l'argent,
00:44:18 et donc de la saisie d'argent.
00:44:20 Et souvent, le règlement de compte a aussi pour but de punir
00:44:23 celui qui a perdu l'argent qu'il devait au réseau.
00:44:26 Évidemment, le modèle absolu, alors je n'ai pas fait l'enquête,
00:44:29 et d'ailleurs elle n'est pas terminée,
00:44:31 mais le modèle qui est cité par beaucoup de gens à Marseille,
00:44:33 c'est le fameux Nono, qui est mort la nuit de Noël.
00:44:36 Lui, il avait été interpellé il y a quelques années,
00:44:38 vous vous souvenez où, il a passé du temps en prison.
00:44:40 Il avait été interpellé en jetant par la fenêtre 1,3 million d'euros.
00:44:44 Par la fenêtre, probablement, c'est ce qui ne lui a pas été pardonné
00:44:47 à sa sortie de prison.
00:44:49 Il s'est pris 25 balles dans la tête quand même.
00:44:52 Donc ça, c'est l'augmentation des règlements de compte et de leur violence.
00:44:56 L'augmentation de ce qu'ils appellent les "jobbers".
00:44:59 Les jobbers, ce sont des jeunes qui sont recrutés via les réseaux sociaux,
00:45:02 par les réseaux de trafiquants, pour une mission temporaire.
00:45:06 Les qualités recherchées, on va dire, il faut qu'ils soient jeunes,
00:45:09 si possible mineurs et nomades,
00:45:11 et pourquoi pas étrangers en situation irrégulière.
00:45:15 Le but, c'est d'échapper le plus possible au radar de la police.
00:45:18 - Ça crée une confusion totale.
00:45:20 - C'est ça. Parce que quand vous faites venir un gamin,
00:45:22 alors il y en a qui viennent de Paris, notamment de la région parisienne,
00:45:25 ils viennent pour trois jours à Marseille, ils prennent leurs chèques
00:45:27 pour faire leur mission.
00:45:29 Évidemment, la police marseillaise, là, ils sont perdus en trois jours,
00:45:32 ils n'ont pas le temps de connaître tous les trafiquants.
00:45:35 Évidemment, quand vous êtes mineur, la justice a plus de mal à passer.
00:45:38 Quand vous êtes étranger en situation irrégulière, là, vous passez sous tous les radars.
00:45:41 C'est formidable. L'exemple typique, c'est le 13 novembre dernier.
00:45:44 Un adolescent qui était venu de Savoie, 16 ans,
00:45:47 récupéré à la gare par le réseau lui-même,
00:45:49 tué quatre heures après sur un point de deal.
00:45:51 Il venait faire sa mission depuis la Savoie.
00:45:53 Et alors, là, c'est la bonne nouvelle pour les progressistes obsessionnels,
00:45:58 mais on a une augmentation des femmes mises en cause dans ces trafics.
00:46:01 Il y a quand même quatre mises en examen,
00:46:03 c'était inimaginable il y a encore quelques années,
00:46:05 quatre mises en examen pour associations de malfaiteurs
00:46:08 en vue de commettre des crimes cette année.
00:46:09 Et le procureur disait, aujourd'hui, on constate qu'elles semblent
00:46:12 prendre un rôle plus actif dans la gestion des points de deal.
00:46:14 L'organisation la commandite d'assassinats.
00:46:17 Et alors, dans ce genre de réseau criminel,
00:46:19 les femmes, quand elles s'y mettent, ce n'est pas les plus douces.
00:46:22 Évidemment que derrière tout cela, on trouve essentiellement l'argent
00:46:25 pour raison à tout, absolument tout.
00:46:28 Qui mène cette guerre à Marseille et pour combien exactement ?
00:46:31 C'est évidemment difficile par la force des choses de quantifier tout ça,
00:46:36 mais on a par exemple une indication.
00:46:37 Vous savez que la guerre, le plus gros de la guerre,
00:46:41 on va dire à Marseille, c'est entre deux mafias qui s'appellent la DZ mafia.
00:46:44 DZ étant le symbole pour Algérie et Yoda, la mafia Yoda.
00:46:49 Alors à eux deux, le procureur nous dit que c'est 73% de responsabilité
00:46:53 sur les assassinats de l'année dernière, entre ces deux gangs.
00:46:56 Et eux, ils gèrent des principaux points de vente
00:46:59 qui peuvent se démultiplier sur le terrain.
00:47:02 Ils se disputent un monopole.
00:47:03 Ils se disputent un monopole, mais alors les cinq principaux points de vente
00:47:06 dont on parle, c'est un chiffre d'affaires quotidien
00:47:09 qui est entre 50 et 80 000 euros.
00:47:11 Si vous prenez une moyenne basse, c'est-à-dire 60 000 euros,
00:47:14 ça fait plus de 21 millions d'euros par an à se distribuer.
00:47:18 Il y a beaucoup plus de points de deal que ça, évidemment, dans la région.
00:47:21 Et vous avez par ailleurs une dispersion des activités
00:47:25 dans toute la région et dans tout le département.
00:47:27 Donc c'est des sommes absolument colossales qu'ils se disputent.
00:47:31 Et la difficulté, notamment de la guerre en elle-même,
00:47:34 elle vient de plusieurs points qui sont évoqués là encore une fois.
00:47:37 Un, les têtes de réseau, les vraies têtes de réseau,
00:47:39 parce qu'on dit Nono, par exemple, le fameux Nono qui est mort à Noël,
00:47:42 qui s'appelle Nordin Achouri en vrai,
00:47:43 le fameux, mais qui est très très connu parce qu'il était tête de réseau.
00:47:46 On dit tête de réseau à la Castellane, il n'était pas tête de réseau.
00:47:49 Les têtes de réseau, elles sont à Dubaï ou au Maroc,
00:47:51 ou beaucoup à l'étranger ou alors en prison.
00:47:53 Quand on les a attrapées il y a quelques années.
00:47:55 - Des sortes de managers de points de deal.
00:47:57 - C'est ça, exactement.
00:47:58 C'est des têtes de réseau locaux ou sur le terrain.
00:48:01 Mais il y en a beaucoup en prison, beaucoup à l'étranger.
00:48:04 Et le procureur a là aussi abordé ce sujet-là,
00:48:07 et d'ailleurs Gérald Darmanin aussi.
00:48:09 Ils ont parlé de la création d'un poste de magistrat de liaison directement à Dubaï,
00:48:13 justement parce qu'il y en a beaucoup qui vont se réfugier,
00:48:15 c'est le refuge doré de Dubaï,
00:48:17 et un autre dans les Caraïbes,
00:48:19 puisque c'est par là-bas que transite toute la cocaïne,
00:48:21 notamment qui arrive sur le territoire français,
00:48:23 européen, mais français en particulier.
00:48:25 Et par ailleurs, il a annoncé la mise en place de dispositifs
00:48:28 en collaboration avec l'administration pénitentiaire,
00:48:31 cette fois-ci pour viser ceux qui sont en prison,
00:48:33 pour empêcher de continuer de gérer un trafic
00:48:35 ou d'orchestrer des assassinats depuis la prison.
00:48:37 Vous avez honnêtement des témoignages stupéfiants,
00:48:40 de gars qui sont en prison,
00:48:42 stupéfiants pardon, jeu de mots, j'ai même pas fait exprès.
00:48:44 - Bah oui, vous venez pas l'inventer.
00:48:46 - Ils sont en prison avec leur portable,
00:48:48 non seulement ils commanditent l'assassinat,
00:48:51 mais surtout ils le gèrent directement en vidéo,
00:48:54 en disant "tu vas là, dans telle rue il doit être là", etc.
00:48:56 depuis le fin fond de la prison.
00:48:58 Alors évidemment on pourrait faire une autre chronique
00:49:00 sur les droits de la défense en prison,
00:49:02 et les téléphones portables,
00:49:04 puisque oui, ils sont interdits,
00:49:06 mais tout est géré avec des téléphones portables depuis la prison.
00:49:08 Donc voilà, il y a une réflexion, on va dire,
00:49:10 qui se fait sur ce point-là.
00:49:12 Et par ailleurs, évidemment, il y a cette question
00:49:14 de l'argent invraisemblable qui est généré,
00:49:16 et même en bas de l'échelle,
00:49:18 pour des gamins de 13, 14, 15 ans,
00:49:20 vous prenez des billets comme vous n'en prendrez jamais,
00:49:22 avec un travail régulier, évidemment.
00:49:24 Et ça génère quand même un trafic
00:49:26 qui est de plus en plus violent,
00:49:28 parce que le monopole étant,
00:49:30 plus en plus d'argent, évidemment, la violence augmente avec.
00:49:32 Et là vous avez des gamins entendus par la police.
00:49:34 Alors la police,
00:49:36 le disait les derniers mois notamment,
00:49:38 comme ils ont fait beaucoup d'interpellations,
00:49:40 ils ont des gamins de plus en plus jeunes qui racontent tout.
00:49:42 Alors ça les étonnait au début, ils racontent absolument tout.
00:49:44 Alors ils racontent par exemple
00:49:46 qu'ils sont chargés pendant deux heures,
00:49:48 ils vont prendre 10 000 euros à se partager,
00:49:50 celui qui conduit la voiture pourra les tuer,
00:49:52 ou quand ils tuent eux-mêmes,
00:49:54 alors c'est 10 000 euros, la moitié si ça ne devient
00:49:56 qu'une tentative d'homicide, si vous ratez l'homicide,
00:49:58 vous ne prenez que 5 000 euros,
00:50:00 5 000 euros à 14 ans, vous êtes quand même content.
00:50:02 Et puis cet engrenage génère une peur complètement dingue,
00:50:04 et là vous entrez dans le domaine de la mafia totale.
00:50:06 Je vous donne deux exemples
00:50:08 qui se sont retrouvés en correctionnel,
00:50:10 donc au tribunal cette année à Marseille.
00:50:12 Un, on avait quatre hommes jugés
00:50:14 pour avoir enlevé un gamin de 14 ans,
00:50:16 contraint à vendre de la drogue,
00:50:18 qui a été séquestré toute une nuit dans une cave,
00:50:20 sous la menace de couteau.
00:50:22 Alors quelques mois plus tôt, avant le procès,
00:50:24 il avait appelé les policiers qui étaient en pratouille.
00:50:26 Il était sur le point de deal
00:50:28 en train de faire son oeuvre.
00:50:30 Il a appelé lui-même les policiers en patrouille,
00:50:32 les suppliant de le menotter pour que ça ait l'air vrai,
00:50:34 pour sortir du point de deal
00:50:36 et échapper aux griffes des gens qu'il avait lui-même rejoints.
00:50:38 Le procureur d'ailleurs de Marseille
00:50:40 avait lui-même dit,
00:50:42 enfin c'est une femme, je crois que c'était le procureur,
00:50:44 avait dit qu'il y avait
00:50:46 de plus en plus de trafiquants jeunes
00:50:48 qui appelaient la police au secours
00:50:50 pour se tirer des griffes de ces trafiquants.
00:50:52 Autre histoire devant le tribunal,
00:50:54 un ado tétanisé par la peur.
00:50:56 Lui il avait 16 ans au moment où il avait vendu
00:50:59 quelques grammes de cannabis
00:51:01 sans l'autorisation des trafiquants à Marseille.
00:51:03 C'est son seul méfait.
00:51:05 Il était en face de 4 accusés dans le tribunal,
00:51:07 accusés de l'avoir frappé, molesté, enlevé,
00:51:09 brûlé à l'aide de cigarettes et d'un chalumeau.
00:51:11 La torture totale pour avoir vendu
00:51:13 quelques grammes sans autorisation.
00:51:15 Et en face de tout ça, des policiers,
00:51:17 un ministre de l'Intérieur qui se montre ultra déterminé.
00:51:19 C'est vrai, on ne peut pas le renlever
00:51:21 à se battre contre ce trafic,
00:51:23 est-ce qu'il faut vraiment y voir un espoir, Charlotte ?
00:51:25 Gérald Darmanin est arrivé aujourd'hui à Marseille
00:51:27 pour la 30ème fois, il en a beaucoup rappelé.
00:51:29 C'est son 30ème déplacement à Marseille.
00:51:31 Il a parlé notamment beaucoup des chiffres.
00:51:33 Vous avez des saisies en hausse,
00:51:35 des interpellations en hausse,
00:51:37 il a parlé de la diminution des points de deal.
00:51:39 C'est difficile à calculer,
00:51:41 parce qu'un point de deal, ça peut être quelqu'un
00:51:43 interpellé avec un peu de cam sur lui,
00:51:45 ça peut être un véritable point de deal,
00:51:47 mais s'il est recréé ailleurs, c'est un autre point de deal
00:51:49 qui est comptabilisé. C'est compliqué de s'en tirer là-dedans.
00:51:51 Ce qui est vrai, c'est qu'il y a un harcèlement
00:51:53 qui est mis en place et qui est réellement fait.
00:51:55 Mais il y a deux sujets qui sont compliqués,
00:51:57 parce que d'accord, il y a moins de points de deal,
00:51:59 mais il y a plus de gens qui meurent,
00:52:01 de plus en plus jeunes, et avec de plus en plus de violence.
00:52:03 Par ailleurs, la drogue est bien vendue,
00:52:05 rassurez-vous, tout va bien.
00:52:07 Donc, un, la première chose difficile
00:52:09 de la vie des policiers sur place,
00:52:11 c'est le travail d'enquête.
00:52:13 Il y a eu un changement de stratégie.
00:52:15 Vous avez trois strates de travail dans la police.
00:52:17 La police judiciaire, qui fait les réseaux internationales,
00:52:19 la Sûreté départementale,
00:52:21 qui est l'enquête pour faire tomber les réseaux locaux,
00:52:23 et les fameuses USES,
00:52:25 qui sont les unités de lutte contre les stupéfiants
00:52:27 et l'économie souterraine,
00:52:29 créées par Darmanin, notamment à Marseille,
00:52:31 il y a quatre ans, dans les quartiers nord,
00:52:33 et au mois de novembre dernier, dans les quartiers sud.
00:52:35 Et alors eux, leur métier, c'est de pilonner sans cesse,
00:52:37 de harceler les points de deal.
00:52:39 Alors évidemment, ça a un avantage.
00:52:41 Vous avez des saisies, vous avez des chiffres,
00:52:43 accessoirement, vous avez des interpellations,
00:52:45 mais si vous n'avez plus d'enquêteurs derrière
00:52:47 pour traiter ces interpellations, c'est compliqué aussi.
00:52:49 Vous avez des riverains qui respirent,
00:52:51 et je pense que c'est le plus gros avantage, évidemment.
00:52:55 Mais ça a un inconvénient de taille,
00:52:57 c'est que quand vous harcelez des points de deal,
00:52:59 vous empêchez aussi l'enquête de fond
00:53:01 qui permet de faire tomber tout un réseau.
00:53:03 Donc c'est la fameuse guerre, on va dire,
00:53:05 entre le terrain et les réseaux d'enquêteurs
00:53:07 qui, eux...
00:53:09 - Qui cherchent les gros poissons,
00:53:11 et ont besoin que le trafic se fasse pour avoir des indices.
00:53:13 - Et ont besoin d'énormément de temps
00:53:15 pour filer, pour écouter, pour surveiller un point de deal.
00:53:17 Et voilà, il y en a qui racontent,
00:53:19 qui disent "Vous allez surveiller un point de deal,
00:53:21 et vous avez des interpellations tous les jours,
00:53:23 vous ne surveillez plus rien, vous ne savez plus qui c'est,
00:53:25 et ils s'adaptent évidemment différemment."
00:53:27 Le deuxième, justement, le gros sujet,
00:53:29 on va dire, pour les services d'enquête,
00:53:31 et d'ailleurs même sur le terrain,
00:53:33 c'est l'adaptabilité permanente des trafiquants
00:53:35 et du trafic, qui, eux,
00:53:37 n'ont pas la lourdeur de notre état de droit,
00:53:39 la lourdeur de nos procédures,
00:53:41 la lourdeur de nos mini-révolutions.
00:53:43 Et, bon, c'était l'exemple
00:53:45 de ces jeunes inconnus, migrants si possible,
00:53:47 et l'expansion dans toute la région.
00:53:49 On a désormais des règlements de comptes
00:53:51 gérés depuis Marseille, à Arles,
00:53:53 Toulon, Cavaillon, Martigues,
00:53:55 et je vais citer la préfète pour terminer, elle dit
00:53:57 "Ces villes sont tombées sous la coupe des réseaux marseillais,
00:53:59 qui cherchaient à étendre leur réseau d'influence.
00:54:01 On est dans une sorte de logique de cartel
00:54:03 qui ouvre des franchises partout
00:54:05 où cela est possible."
00:54:07 Vous voyez que pour une situation qui va bien,
00:54:09 on a encore de quoi être un peu inquiets.
00:54:11 - Et on parle de Marseille
00:54:13 et d'un département en particulier ce soir,
00:54:15 mais on pourrait évoquer ça à l'échelle
00:54:17 de plusieurs villes de France, qui est assez terrible,
00:54:19 et qui peut nous faire peur
00:54:21 pour les années qui viennent.
00:54:23 Oui, rapidement, Marc ?
00:54:25 - Oui, simplement, ça pose la question
00:54:27 de la responsabilité des consommateurs.
00:54:29 - Ah, mais, et des régions de Vermont,
00:54:31 on en a parlé aujourd'hui,
00:54:33 ils sont les principales fautifs.
00:54:35 - Voilà, il y a un moment de se dire
00:54:37 "Bon, je me snouffe, etc., mais quelles sont les conséquences ?
00:54:39 - Le dernier édito de la soirée,
00:54:41 je me tourne de nouveau vers Mathieu Bockcôté.
00:54:43 Mathieu, vous avez été interpellé
00:54:45 par une démission d'importance.
00:54:47 La présidente de l'université de Harvard,
00:54:49 Claudine Gay,
00:54:51 éminente, prestigieuse université américaine,
00:54:53 a démissionné de l'institution.
00:54:55 Au cœur de cette histoire,
00:54:57 la guerre, la guerre entre les "woke"
00:54:59 et les "anti-woke" au cœur de la société américaine.
00:55:01 D'abord, mettez-nous un petit peu le contexte,
00:55:03 s'il vous plaît, sur les événements,
00:55:05 pour que nous comprenions tous de quoi il s'agit.
00:55:07 - Alors, point de départ,
00:55:09 ça fait plusieurs années que nous savons
00:55:11 que les grandes universités américaines sont devenues
00:55:13 tout autant d'asile à ciel ouvert.
00:55:15 - D'asile !
00:55:17 - Pour simplement savoir, ayant les bons termes pour parler de cette réalité,
00:55:19 des termes sobres mais nécessaires.
00:55:21 - Bien sûr.
00:55:23 - Ensuite, il y a quelques semaines,
00:55:25 on se souvient, interpellé plusieurs dirigeants
00:55:27 de l'Ivy League.
00:55:29 L'Ivy League, c'est des universités d'élite américaine,
00:55:31 dont notamment Harvard,
00:55:33 qui sont devant une représentante républicaine au Congrès
00:55:35 à propos, justement, de l'antisémitisme fiévreux
00:55:37 sur certains campus américains.
00:55:39 Et dans cette querelle-là...
00:55:41 - Depuis, bien sûr, le 7 octobre.
00:55:43 - Bien sûr.
00:55:45 Et dans cette séquence très particulière,
00:55:47 eh bien, dans cette phrase,
00:55:49 assez particulière de la phrase de Mme Claudine Gay,
00:55:51 qui va démissionner ensuite, mais pour d'autres raisons,
00:55:53 si on lui demande est-ce que l'appel au génocide des Juifs
00:55:55 est un propos haineux
00:55:57 qui ne devrait pas être autorisé sur le campus.
00:55:59 Puis à l'époque,
00:56:01 une subtilité étonnante, ça dépend du contexte.
00:56:03 Je ne savais pas que l'appel au génocide
00:56:05 dépendait du contexte dans lequel on le lançait,
00:56:07 mais quoi qu'il en soit,
00:56:09 ça fait scandale, évidemment,
00:56:11 et ça fait scandale à un point tel
00:56:13 où une autre présidente d'université qui était là,
00:56:15 de l'Université de Pennsylvanie,
00:56:17 a dû démissionner quelques jours après.
00:56:19 Qu'est-ce qui se passe ensuite?
00:56:21 Pourquoi Claudine Gay nous intéresse aujourd'hui?
00:56:23 Parce que certains se disent,
00:56:25 mais là, on voit la faiblesse effrayante
00:56:27 de la nomenclatura universitaire,
00:56:29 donc de cadres universitaires qui ont davantage en commun,
00:56:31 le bureaucrate de carrière idéologique,
00:56:33 davantage qu'avec le grand universitaire
00:56:35 qui prendrait les responsabilités
00:56:37 d'un universitaire classique.
00:56:39 Donc on se tourne vers Claudine Gay,
00:56:41 et là apparaît un personnage dont on a parlé ici
00:56:43 en cette émission de temps en temps,
00:56:45 Christopher Ruffo.
00:56:47 C'est un activiste brillant, anti-Woke,
00:56:49 en effet carrière, et qui cherche à faire tomber
00:56:51 l'idéologie Woke, et notamment son approche
00:56:53 équité, diversité, inclusion,
00:56:55 qui est en fait le Wokeisme appliqué au monde de l'entreprise.
00:56:57 Qu'est-ce qu'il découvre sur Claudine Gay?
00:56:59 Eh bien que dans sa thèse de doctorat,
00:57:01 il y avait de nombreux plagiats,
00:57:03 et de graves plagiats, pas des petits plagiats
00:57:05 du genre "je me suis trompé, j'ai oublié de mettre
00:57:07 une note de bas de page", non, des plagiats
00:57:09 tout à fait significatifs. Et plus encore,
00:57:11 on découvre que dans les travaux
00:57:13 qui ont suivi, cette dame était elle-même
00:57:15 une spécialiste de la politique des minorités
00:57:17 et des logiques discriminatoires. On fait carrière
00:57:19 dans l'idéologie dominante, c'est la meilleure manière
00:57:21 d'atteindre le sommet. Parenthèse, c'est vraiment
00:57:23 comme ça qu'on fait carrière à l'université aujourd'hui,
00:57:25 pas par l'excellence de ses recherches,
00:57:27 subventionnées, attendues, en fonction
00:57:29 de l'idéologie dominante. Madame Gay avait
00:57:31 compris ça, mais elle avait oublié qu'on ne devait pas
00:57:33 plagier. Tout le monde voit qu'on doit effacer
00:57:35 ses traces si on plagie, mais elle n'avait pas réussi son coup.
00:57:37 Donc quoi qu'il en soit, on découvre ça.
00:57:39 Et là, Christopher Ruffo
00:57:41 réussit à mettre ça dans le débat public.
00:57:43 Là on pourrait se dire "c'est évident,
00:57:45 elle va démissionner, elle a plagié quand on est une universitaire
00:57:47 qui préside Harvard, on démissionne quand on
00:57:49 plagie". Ah ah, je vois bien ici
00:57:51 votre naïveté, en fait je vous l'apprête.
00:57:53 Pourquoi? - Que Léni!
00:57:55 - Que Léni, tout à fait! Parce que qu'est-ce qui se passe
00:57:57 à ce moment-là? Elle dit "c'est pas vraiment du plagiat,
00:57:59 en fait, vous surinterprétez,
00:58:01 c'est pas du plagiat, c'est de l'emprunt". Et plusieurs
00:58:03 universitaires de la gauche, wow, radicales,
00:58:05 vont dire aussi "non, mais c'est pas du
00:58:07 vrai plagiat, en fait, ce qui s'opère ici, c'est que
00:58:09 vous êtes exagérément plus sévère à son endroit
00:58:11 que vous seriez à l'endroit d'une universitaire
00:58:13 non racisée, non noire, blanche".
00:58:15 Donc là, la question qui s'impose
00:58:17 partout, c'est celle du plagiat.
00:58:19 Et non seulement cette question s'impose
00:58:21 dans les milieux conservateurs, mais elle rejoint même
00:58:23 le centre-gauche libéral, qui commence à dire
00:58:25 "c'est un peu gênant, quand même, d'avoir
00:58:27 une universitaire de premier rang qui dirige Harvard,
00:58:29 dans tout l'univers du monde depuis à peu près 50 ans,
00:58:31 grande université = Harvard".
00:58:33 Et là, on se dit "là,
00:58:35 c'est la plagiaire en chef".
00:58:37 Donc elle dit que c'est pas le cas. Et finalement,
00:58:39 finalement, elle démissionne.
00:58:41 Elle démissionne au nom
00:58:43 de son... à cause de son plagiat,
00:58:45 partout se dénoncer, au que non.
00:58:47 Elle démissionne en disant "c'est parce que
00:58:49 j'étais victime d'attaque raciste,
00:58:51 c'est parce que j'étais la cible de commentaires
00:58:53 haineux et racistes, et c'est pour cela
00:58:55 que je quitte aujourd'hui".
00:58:57 Victime un jour, victime toujours. Autrement dit,
00:58:59 les progressistes relativisent
00:59:01 les accusations avérées de plagiat et
00:59:03 continuent de voir dans cette démission
00:59:05 la victoire de la suprématie blanche.
00:59:07 C'est exactement ça.
00:59:09 Alors on en a pu le dire même dans la presse française aujourd'hui,
00:59:11 dans Le Monde, si je ne me trompe pas,
00:59:13 surprisant, dans Le Monde,
00:59:15 où on nous dit "en fait,
00:59:17 les conservateurs instrumentalisent
00:59:19 de plus en plus les cas de plagiat pour faire
00:59:21 tomber les grandes figures progressistes".
00:59:23 Est-ce qu'on se rend compte de l'argument?
00:59:25 C'est génial! Si il n'y avait pas plagiat,
00:59:27 l'origine n'est pas en histoire.
00:59:29 Ils sont éboustouflants, mais ils sont remarquables,
00:59:31 ces gens-là. Donc comprenez que
00:59:33 désormais, derrière la critique du plagiat,
00:59:35 il y a en fait une logique
00:59:37 de suprématie blanche qui se
00:59:39 dissimule. Comme dirait l'autre, "ça va de soi".
00:59:41 Mais quoi qu'il en soit,
00:59:43 il y a cette idée, donc là, on se porte
00:59:45 à sa défense en disant "elle ne quitte pas
00:59:47 parce qu'elle est simplement en dessous
00:59:49 de tous les niveaux éthiques attendus de la part
00:59:51 de quelqu'un qui met un jour un pied à l'école primaire,
00:59:53 non, elle quitte parce qu'elle est
00:59:55 la cible". Et qu'est-ce qu'on nous dit là?
00:59:57 Une antiraciste s'était emparée d'une
00:59:59 grande institution universitaire, dès lors,
01:00:01 les racistes cherchent à se
01:00:03 réemparer de cette institution en la faisant
01:00:05 tomber. Dans cet état d'esprit,
01:00:07 il faut voir que Mme Gay était elle-même
01:00:09 une figure assez importante de,
01:00:11 j'en parlais plus tôt, l'équité, diversité, inclusion
01:00:13 en université américaine. Qu'est-ce qu'elle faisait
01:00:15 notamment? Elle s'assurait que l'idéologie,
01:00:17 donc woke, soit appliquée non seulement,
01:00:19 on avait l'habitude, vous savez, dans les sciences sociales,
01:00:21 on avait l'habitude en droit, on avait l'habitude
01:00:23 un peu dans tout ce qui relevait autrefois des humanités,
01:00:25 mais ça devait s'appliquer à tous
01:00:27 les domaines de la vie universitaire
01:00:29 contemporaine. Donc, c'était,
01:00:31 on était véritablement devant la bureaucrate
01:00:33 de carrière qui avait été
01:00:35 nommée, je prends la peine de le dire
01:00:37 à travers les critères de la discrimination positive,
01:00:39 de dire que Claudine Gay n'a pas passé
01:00:41 à l'histoire comme une des grandes
01:00:43 sociétés universitaires dont la contribution était si essentielle
01:00:45 qu'elle devait guider Harvard. - On l'a bien compris.
01:00:47 - Elle était là parce qu'elle cochait les cases requises
01:00:49 pour la promotion dans une société
01:00:51 diversitaire. Parce qu'il ne faut jamais oublier
01:00:53 que dans la société diversitaire, la couleur
01:00:55 de peau est une compétence.
01:00:57 Si vous avez de la couleur de peau blanche,
01:00:59 c'est mal parce qu'il y a déjà trop de blanc un peu partout
01:01:01 dans les postes de pouvoir. Si vous êtes ce qu'ils appellent
01:01:03 un racisé, eh bien là, la couleur de peau
01:01:05 est une compétence parce que vous devez être représenté
01:01:07 en tant que porteur de cette couleur de peau
01:01:09 dans les institutions de pouvoir.
01:01:11 Ce en quoi on voit que les États-Unis
01:01:13 ne se sont jamais échappés
01:01:15 de la logique raciale. Simplement
01:01:17 que le racialisme est aujourd'hui porté
01:01:19 à gauche comme un marqueur de progrès.
01:01:21 Le communautarisme est porté
01:01:23 comme un facteur de progrès.
01:01:25 J'y reviens. C'est une spécialiste
01:01:27 de l'EDI. Sa fonction, c'est de
01:01:29 s'assurer que l'université se soumette à cette logique
01:01:31 soviétique qui finalement fonctionne
01:01:33 sur les codes du racisme anti-blanc.
01:01:35 Ce n'est pas une exception. Harvard
01:01:37 était à l'avance dans ce mouvement,
01:01:39 et vous pouvez regarder toutes les grandes universités
01:01:41 américaines. Aucune ne se dérobe
01:01:43 à cela aujourd'hui.
01:01:45 Alors, ayons cela à l'esprit et revenons sur le traitement
01:01:47 réservé à la chose dans la presse internationale
01:01:49 et la presse française. Je vous parlais du monde
01:01:51 qui a dit que c'est l'instrumentalisation du plagiat
01:01:53 pour faire tomber les progressistes. J'aime leur dire,
01:01:55 c'est quand même génial. Mais, l'Associated Press,
01:01:57 donc une forme de grande...
01:01:59 Vous savez, les services de presse sont un peu l'équivalent
01:02:01 de l'AFP. - Oui, de l'AFP en France. - Eh bien, surprise,
01:02:03 on pourrait dire qu'ils ont les mêmes biais.
01:02:05 L'Associated Press insiste aussi sur le fait
01:02:07 que nous sommes devant une instrumentalisation des cas de plagiat.
01:02:09 Donc là, qu'est-ce qu'ils sont en train d'inventer comme formule
01:02:11 dans le traitement médiatique? Ce sera intéressant de voir
01:02:13 dans quelques jours ce que ce sera. On nous dit
01:02:15 que le plagiarisme, c'est le nouveau terme,
01:02:17 est le terme utilisé
01:02:19 pour être capable de débouter les progressistes.
01:02:21 Mais gardez à l'esprit que quand Robin DiAngelo,
01:02:23 la grande papesse du wokeisme
01:02:25 en entreprise aux États-Unis, nous avait dit
01:02:27 que... Quels sont les exemples
01:02:29 de la suprématie blanche aujourd'hui?
01:02:31 Le culte de la science, le souci de la ponctualité,
01:02:33 l'attachement à la famille nucléaire,
01:02:35 le culte de la rationalité,
01:02:37 pour elle, c'était les marques de la suprématie blanche.
01:02:39 Ça, c'est la papesse du wokeisme.
01:02:41 Je me permets de dire que cette dame a probablement
01:02:43 les propos les plus racistes que j'ai jamais entendus
01:02:45 dans ma vie. Parce que réserver
01:02:47 au blanc, comme elle le fait,
01:02:49 la ponctualité, la rationalité scientifique,
01:02:51 le souci des équilibres,
01:02:53 la famille nucléaire, et dans les circonstances,
01:02:55 le fait de ne pas plagier, le fait de réserver
01:02:57 ça au blanc, c'est probablement les propos
01:02:59 les plus racistes qu'il soit, bien évidemment
01:03:01 tenus au nom de l'antiracisme.
01:03:03 Tout ça à Harvard. Chers amis, si vous voulez envoyer vos enfants
01:03:05 à l'université, si vous hésitez entre Nanterre
01:03:07 ou Tolbiac ou Harvard, prenez Tolbiac.
01:03:09 Oui, on va y penser.
01:03:11 J'ai l'impression que le wokeisme a encore de beaux jours devant lui.
01:03:13 De tout de même, cher Mathieu Bockcôté.
01:03:15 Merci beaucoup. Merci Guillaume, Charlotte,
01:03:17 Marc. C'était un plaisir de faire cette
01:03:19 troisième émission de l'année en votre compagnie.
01:03:21 Je vous accompagne jusqu'à demain avec grand plaisir
01:03:23 avant de retrouver, bien sûr, Christine Kelly
01:03:25 à partir de lundi. C'est donc la fin
01:03:27 de ce Face à l'Info. Je vous retrouve à
01:03:29 22h pour Soir Info. En attendant,
01:03:31 c'est Pascal Prot qui prend la suite, bien sûr,
01:03:33 comme chaque soir, lors des pros de tout de suite.
01:03:35 ♪ ♪ ♪