Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo
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00:0019h, c'est le ravi de vous retrouver ce soir, Maureen nous attend pour les infos du soir, bonsoir ma belle.
00:08Bonsoir Christine, bonsoir à tous, à l'aime de l'actualité, deux personnes blessées par balle par des agents de la sécurité ferroviaire à gare d'Austerlitz à Paris.
00:16Lors d'un contrôle, un homme qui taguait une croix gammée aurait brandi une arme factice. Un équipage a alors ouvert le feu à plusieurs reprises.
00:22Un voyageur a également été blessé par ricochet. Deux enquêtes ont été ouvertes, confiées à la police judiciaire de la préfecture de police.
00:28Le réalisateur Christophe Ruggia, condamné à deux ans de prison ferme sous bracelet électronique, va faire appel de cette décision en justice.
00:35Il est jugé pour avoir agressé sexuellement l'actrice Adèle Haenel quand elle avait entre 12 et 14 ans.
00:40Une condamnation injustifiée est dangereuse selon ses avocates. Le réalisateur affirme ne jamais avoir touché l'actrice.
00:47Et dès le 3 mars, une voie consacrée au covoiturage et transport en commun, héritage des JO, verra le jour sur le périphérique parisien et une partie de l'A1 et de l'A13.
00:55Seuls les véhicules avec au moins deux passagers, les transports collectifs, taxis, véhicules de secours et personne à mobilité réduite pourront circuler sur cette voie.
01:03Du lundi au vendredi, de 7h à 10h30 et de 16h à 20h.
01:07Ouh là là, cette dernière info, je pense qu'elle irrite quelques-uns autour de la table.
01:15Au sommaire ce soir, le NFP est réduit d'un parti.
01:20Propos de Jean-Luc Mélenchon après la déclaration d'UPS qui ne votera pas la censure contre le Premier ministre sur le budget malgré son 49.3.
01:29En quoi est-ce une surprise ? Le NFP, comme la nupes, n'ont-ils pas l'habitude de se séparer d'UPS entre deux élections et de se reconstituer comme un seul homme au moment de voter ?
01:39Tour de table avec nos mousquetaires ce soir.
01:41Tour de table également sur le nombre d'églises incendies en France.
01:45Un chiffre en augmentation de 30% en 2024 par rapport à 2023.
01:49Que comprendre ?
01:51Jean-Luc Mélenchon qui reconnaît le grand remplacement de la population française.
01:57Le leader de la France insoumise l'acclame et l'appelle de ses voeux.
02:01Passe-t-on d'une expression interdite à une expression revendiquée ?
02:05Passe-t-on d'un cap où le peuple historique français n'est plus le bienvenu chez lui ?
02:10L'édito de Mathieu Bocoté.
02:12A l'heure où le budget de la France s'étale à une et où des économies sont réclamées par les Français.
02:18Zoom ce soir sur l'une de ces agences dont beaucoup de Français s'interrogent sur leur utilité.
02:24L'ADEME par exemple.
02:26L'agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie qui a publié une note pour apprendre aux Français à porter leur jean.
02:3415 à 30 fois, tenez-vous bien avant de les laver.
02:38Mais pourquoi cette note a-t-elle fait bondir sur les réseaux sociaux ?
02:43Pourquoi ces organismes si coûteux ne sont-ils pas supprimés ?
02:48L'analyse de Gabriel Cluzel.
02:50Ne nous habituons pas, ne nous habituons pas lorsqu'on voit une femme de 26 ans à Nantais
02:57prise en otage dans sa propre voiture par un homme qui l'agresse sexuellement.
03:01Ne nous habituons pas à ce policier frappé par un Afghan récidiviste qu'il interpellait
03:07alors qu'il lançait des pierres contre un bâtiment militaire à Chaumont ce week-end.
03:11Ne nous habituons pas à cet homme qui taguait des croix gammées dans la gare d'Austerlitz à Paris,
03:17qui a sorti une arme et qui s'est révélée factice.
03:20Les femmes, les policiers, les gendarmes, sans cesse en péril.
03:24Le regard de Marc Menand.
03:27La France est ciblée, la culture française est attaquée.
03:30La ville de Rennes a décidé d'ouvrir un musée des beaux-arts
03:34en plein cœur d'un quartier gangréné par la drogue.
03:37La gauche critique le pass culture, enfin ouvert au puits du fou.
03:41Le théâtre de la gaieté lyrique occupé par des migrants depuis mi-décembre
03:46a préféré fermer ses portes, arrêter la culture pour laisser la place aux occupants.
03:52De quoi ce rapport à la culture d'une certaine partie de la France est-elle le nom ?
03:56Le décryptage de Charlotte Dornelas.
03:59Et puis, les audiences des chaînes démocrates, c'est-à-dire des chaînes de gauche,
04:03seraient en chute libre aux États-Unis depuis l'arrivée de Donald Trump au pouvoir.
04:08Des médias, qui d'ailleurs auparavant étaient présentés comme neutres,
04:14se revendiquent d'un coup démocrates.
04:17Pourquoi cette reconnaissance tardive de leur biais idéologique,
04:20pourtant si bien masqué au départ ?
04:22L'édito de Mathieu Bocoté.
04:24Une heure avec nos mousquetaires pour tout se dire et sans aucun tabou.
04:29C'est parti !
04:31...
04:43Et puis au fil de l'émission, au compte de l'émission, nous rejoindrons en direct
04:47le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, qui en visite en Italie, à Rome précisément,
04:54dans un centre pénitentiaire où il visite, il a visité une prison de haute sécurité.
05:00On lui demandera comment il compte appliquer peut-être ses exemples et des conseils
05:06qu'il a peut-être obtenus en Italie et appliquer tout cela en France.
05:10Ça sera dans un instant à 19h30, quelques minutes en duplex depuis Rome.
05:15Vous avez passé un bon week-end ?
05:17Absolument !
05:19Il est nouveau le costume ?
05:21Non, il n'y a rien de nouveau cette semaine, mais pas aujourd'hui.
05:23Mais vous achetez combien de costumes par an ?
05:25La question ne se pose pas comme ça, c'est combien je n'en achète pas !
05:29Ça lui évite de le laver et par conséquent de perdre de l'économie.
05:33C'est la conique de Gabrielle Clizet !
05:36Pardon, vous achetez combien de costumes par an ?
05:39Moi, j'en ai deux depuis dix ans.
05:42Et je les lave tous les six mois.
05:45On avait remarqué que Charlotte a des boucles d'oreilles, n'en parlons pas.
05:51Combien chez vous ?
05:53Je ne les ai pas comptées, mais il y en a quelques-unes.
05:55C'est pas des trucs de rideaux ?
05:58Moi aussi, j'aime beaucoup les boucles d'oreilles.
06:01Ça tient moins de place que les chaussures.
06:03En tout cas, vous m'avez appris à en porter.
06:06J'en porte de temps en temps, pas aujourd'hui, mais grâce à vous, j'en porte.
06:10Jean-Luc Mélenchon, vendredi, devant des étudiants, a décidé de parler franchement,
06:19en célébrant, je cite, le grand remplacement.
06:23Mathieu Bocoté, est-ce une provocation ?
06:26Oui, ça en est une inévitablement, mais c'est surtout, je crois, une décomplexion.
06:31C'est-à-dire cette idée qu'on ne parlera plus de son point de vue avec de fausses nuances
06:36et que nous allons célébrer ce que d'autres redoutent en s'emparant du vocabulaire qui le nomment.
06:41Alors, je cite exactement, M. Mélenchon.
06:44Oui, M. Zemmour, il y a un grand remplacement.
06:47Oui, M. Bérou, il y a un grand remplacement.
06:50Alors, la formule est claire, il ne laisse pas de place à leur ambiguïté.
06:53Je note qu'il a fait quelques petites nuances ensuite pour dire qu'il n'a pas exactement dit ce qu'il a dit,
06:57mais le cœur du propos est là.
06:59Oui, il y a un grand remplacement.
07:00Je note, soit dit en passant, parce qu'il faut voir la vidéo au complet,
07:03que les gens qui sont présents dans la salle applaudissent à tout rompre lorsqu'il dit cela.
07:07Donc, on pourrait dire que les conquérants et les conquis applaudissent ensemble une formule
07:13qu'ils revendiquent pour eux-mêmes.
07:15Alors, on le sait, grand remplacement dans le discours médiatique.
07:17On nous dit théorie conspirationniste et raciste d'extrême droite, blablabla.
07:21Là, finalement, on revient à une chose toute simple.
07:23La composition de la population change.
07:26Le peuple historique devient minoritaire chez lui.
07:30C'est un phénomène de basculement assez rapide sur le plan démographique.
07:34Et Jean-Luc Mélenchon s'en revendique.
07:36Entre Jean-Luc Mélenchon et Renaud Camus, il y a un désaccord d'appréciation,
07:41mais non pas un désaccord de diagnostic.
07:43Ça, c'est la première chose à dire.
07:45Je vais parler des applaudissements.
07:48J'ajouterais que Jean-Luc Mélenchon n'en est pas à sa première célébration
07:51de ce qu'il nomme désormais lui-même le grand remplacement.
07:54En 2024, il nous avait dit, nous sommes désormais dans la région parisienne,
07:59en gros, 13 millions.
08:01Et sur ces 13 millions, 8 millions d'immigrés.
08:03Ou du genre d'origine immigrée.
08:05Donc, lui-même constatait le basculement démographique dans une partie du territoire.
08:11Il le constate et il s'en réjouit.
08:13Ne l'oublions pas.
08:14Il trouve que c'est une bonne nouvelle.
08:16Il ajoute, parce que le grand remplacement chez lui, c'est conséquent,
08:19qu'il faut rompre avec une partie du passé français.
08:22Il faut se délivrer de ce passé français.
08:25Je vais le citer encore une fois, il est intéressant.
08:27Il nous dit, il y en a assez de passer son temps à faire l'apologie de la tradition.
08:33J'ai même entendu des gens dire, nous sommes les dépositaires d'une tradition
08:37et nous devons la défendre.
08:39Et là, il nous dit, non merci pour la tradition immobile, la tradition figée.
08:44Au moins, c'est clair.
08:45Ça joue, on pourrait dire, à visières levées.
08:48Il nous dit, cette tradition, cette idée que vous avez d'être les héritiers d'un leg,
08:52d'un trésor, d'une identité, d'une culture, nous n'en voulons plus.
08:56Nous voulons nous y arracher.
08:58Nous devons rompre avec cela et cette rupture, ce peuple nouveau qui arrivera,
09:03nous l'appellerons Nouvelle France.
09:05Ce qui est un peu insultant sur le plan historique.
09:07Et on ajoute, parce que c'est important, il nous dit des populations nouvelles
09:12qui s'installent en France sans en avoir le droit, souvent.
09:15Il dit, elles viennent nous régénérer, elles viennent nous transformer.
09:18Donc, c'est une logique, finalement, où le peuple historique devient minoritaire,
09:21où de nouvelles populations arrivent, composent de nouveaux peuples
09:25et ce nouveau peuple qui se... une inversion démographique,
09:29il appelle ça la créolisation.
09:31Qu'on se comprenne bien, quand un pays change de population,
09:35il change de culture et d'identité.
09:37Et pour Jean-Luc Mélenchon, il est conscient que ce n'est pas seulement en France.
09:39On l'a vu ailleurs dans l'histoire.
09:412022, pendant la présidentielle, il citait à propos des États-Unis.
09:44« Les États-Unis que vous avez sous les yeux, pas sûr que dans 100 ans,
09:48ils soient encore là. Parce que la moitié du territoire a déjà été pris de force au Mexique,
09:52que la population hispanophone va devenir majoritaire
09:56et que si elle est majoritaire, elle amènera avec elle une culture,
10:00une grammaire, une science, une technique, la poésie, des lettres,
10:04une langue porte plus qu'un échange. »
10:06Donc ce que nous dit Jean-Luc Mélenchon, c'est que si vous changez de population,
10:09vous changez de culture, vous changez d'identité.
10:12Je note cela dit qu'à propos de la France, on ne pourrait pas dire
10:15parce que la moitié du territoire a été pris de force à l'Algérie.
10:18Peut-être, non, je ne pense pas.
10:19Donc on pourrait dire que de ce point de vue, ce sont les Français
10:21qui se font prendre peut-être de force aujourd'hui leur territoire.
10:25Mais pour Jean-Luc Mélenchon, c'est une bonne nouvelle.
10:27Les Français de souche, comme on les appelle souvent,
10:29ne seront plus, et il applaudit.
10:32Revenons d'ailleurs à cette formule français de souche.
10:35Jean-Luc Mélenchon n'y avait-il pas fait référence il y a quelques mois ?
10:41C'est une historique encore une fois.
10:43Alors il y a chez Jean-Luc Mélenchon une déclaration d'aversion physique
10:46pour sa représentation du Français de souche.
10:48Je cite 2013, tout classique.
10:50« Je ne peux pas survivre quand il n'y a que des blonds aux yeux bleus.
10:55C'est au-delà de mes forces. »
10:57C'est quand même pas mal.
10:58Il rappelle d'ailleurs quand il arrive en France, parce qu'il tenait ailleurs.
11:01Donc quand on est arrivé en France, c'était l'horreur pour nous.
11:05Parce qu'on avait idéalisé la France,
11:07et on a découvert un coin perdu de la Normandie
11:10où les gens n'avaient jamais vu personne.
11:12Imaginons si j'avais dit,
11:14« Je ne peux pas survivre quand il n'y a que des noirs aux yeux,
11:18je ne dis pas les couleurs de fixés, aux cheveux crépus par exemple,
11:21c'est au-delà de mes forces. »
11:23Je serais poursuivi à l'instant.
11:25Je trouverais ça scandaleux comme propos.
11:27Mais dire qu'on n'en peut plus des blonds aux yeux bleus, ça s'est permis.
11:30Ce n'est pas du racisme probablement,
11:32mais je cherche alors le bon terme pour qualifier un tel propos.
11:35Donc le dégoût physique exprimé pour un peuple,
11:39franchement, à l'échelle de l'histoire, ça veut dire quelque chose.
11:42Maintenant, que nous dit-il ?
11:44Il dit, « Lorsque je suis né, c'est en 2024,
11:47un Français sur dix avait un grand-parent étranger.
11:50Maintenant, c'est un sur quatre.
11:52Par conséquent, ceux qui s'appellent Français de souche
11:56posent un problème sérieux à la société. »
11:582024.
11:59Qu'est-ce que ça veut dire ?
12:01« Posent un problème sérieux à la société. »
12:03L'obstacle sur le chemin de l'inclusion et de la diversité,
12:06c'est ce peuple historique qui n'accepte pas
12:09d'être une communauté parmi d'autres dans la France plurielle.
12:12C'est ce peuple historique qui a historiquement
12:14accueilli des gens venant de partout,
12:16mais qui les a accueillis à une culture,
12:18une identité qui a su les transformer en Français.
12:20Parce qu'on peut devenir, quoi qu'on en pense,
12:22Français de souche.
12:23On appelle ça s'acculturer au fil des générations.
12:25On rejoint ce peuple et nos ancêtres,
12:27on s'approprie l'histoire de ce peuple.
12:29À bien des égards...
12:30C'est bien de le rappeler, effectivement.
12:32On est obligé de le rappeler.
12:33C'est ça qui est faux aujourd'hui.
12:34On n'a pas dit Français de race, on a dit Français de souche.
12:36Ce qu'on entend par là, c'est qu'il y a une mémoire.
12:38S'approprier l'histoire d'un peuple,
12:40c'est apprendre à dire « nous » avec lui.
12:42C'est comme ça qu'on prend le pli identitaire.
12:44Qu'est-ce qu'il nous dit ?
12:45Il nous dit que le Français de souche cause problème.
12:47Et à bien des égards, c'est vrai que c'est la logique
12:50de l'esprit qui domine aujourd'hui.
12:53Pourriez-vous dégager ?
12:54Vous êtes un obstacle à l'inclusion.
12:56Pourriez-vous dégager ?
12:57Tant que vous considérez que vous avez un droit particulier
12:59sur l'histoire de ce pays,
13:01nous ne pourrons pas en faire,
13:03le soumettre au vivre-ensemble diversitaire
13:05auquel nous rêvons.
13:07Nous ne pourrons pas accomplir cette submersion
13:10qui permet de transformer une population
13:12en une toute autre population.
13:14Et vous noterez que quand le peuple historique d'un pays
13:17dit « s'il vous plaît, je ne préférerais pas disparaître,
13:19franchement, on est ici depuis plusieurs générations,
13:21nos ancêtres sont ici, notre territoire est ici,
13:24nos morts sont enterrées ici. »
13:26D'ailleurs, de temps en temps, on détruit à la masse
13:28la tombe des morts.
13:29En ce temps passant, vous avez vu ce qui s'est passé
13:30il y a quelques jours.
13:31« Mais nos ancêtres sont ici. »
13:32Ils vont dire que vous êtes de trop.
13:33Vous êtes de trop.
13:34L'enraciné est de trop.
13:35Celui qui a un pays est de trop.
13:36Le peuple de son pays est de trop.
13:38Imaginons si on avait dit aux Vietnamiens
13:40ou aux Algériens,
13:41« Désolé, mais ce n'est pas votre terre,
13:42ce n'est pas votre pays.
13:43Pourriez-vous, s'il vous plaît, dégager ?
13:45Vous êtes de trop dans la recomposition
13:47du vivre ensemble aujourd'hui. »
13:48Je crois qu'ils le prendraient mal.
13:50Mais aux Français, on peut dire qu'ils sont
13:52de trop chez eux aujourd'hui.
13:56Dans un autre discours, samedi,
13:58Jean-Luc Mélenchon en a aussi appelé
14:00à conquérir les campagnes.
14:03Faut-il le prendre au pied de la lettre ?
14:05Moi, je le prends toujours au pied de la lettre,
14:06M. Mélenchon.
14:07Il nous dit « La nouvelle France, c'est la nôtre. »
14:10Cesser d'imaginer une France du passé
14:12qui n'existe plus.
14:13Si elle n'existe plus, c'est au moins qu'elle existait.
14:15Convenons-en.
14:16Il n'arrête pas de nous expliquer que la France
14:18idéalisée par certains n'existait pas.
14:20Elle existait.
14:21Mais il dit qu'elle n'existe plus.
14:22C'est une bonne chose.
14:23Accepter celle qui est là, c'est notre patrie.
14:26C'est là que naîtront vos enfants et vos petits-enfants.
14:29Là, c'est un appel à la conquête de la ruralité.
14:32Il nous dit « On comprend qu'aucun territoire
14:34ne sera épargné. »
14:36Mais j'aimerais poser une question
14:37un peu méchante, peut-être.
14:39Quelle est la différence entre cet appel
14:40à la conquête de la ruralité,
14:42qui a un côté tonitruant, militant,
14:44et l'appel à la répartition des migrants
14:46sur l'ensemble du territoire,
14:47porté avec un discours pseudo-centriste
14:49par le présent gouvernement?
14:51Entre la célébration, d'un côté,
14:53d'une répartition des populations forcées,
14:55et quand les gens disent « S'il vous plaît,
14:57pas de cras chez nous »,
14:58on est traite de raciste, de xénophobe,
15:00d'extrême-droite, comme d'habitude.
15:01C'est quoi la différence fondamentale entre les deux?
15:04Pardonnez-moi.
15:05De ce point de vue, je me permettrais de citer,
15:07pour marquer la proximité
15:09entre l'extrême-gauche et l'extrême-centre,
15:11ou la gauche radicale et l'extrême-centre,
15:13Roland Lescure,
15:14qui a failli devenir premier ministre il y a quelques semaines,
15:16ne l'oublions pas.
15:17Roland Lescure, qui était de passage
15:19sur le service public, inévitablement.
15:21Je cite.
15:22« C'est un fait, l'immigration.
15:24Aujourd'hui, on n'est pas dans la submersion.
15:26Est-ce qu'on sait combien il y a d'immigrés en France?
15:2810,5 %.
15:29On abolit par définition la question
15:31des naturalisés non intégrés culturellement. »
15:34Je poursuis.
15:35« Quand j'ai grandi, à Montreuil,
15:37il y avait des gens de toutes les nationalités,
15:39il n'y avait pas un voile.
15:40J'y suis retourné récemment,
15:42il y avait beaucoup de femmes voilées.
15:44Et moi, arrivant là-dedans,
15:45j'étais un peu mal à l'aise.
15:47Mais quand vous parlez d'une femme voilée,
15:48au bout de 30 secondes,
15:49c'est la femme que vous voyez, et moins le voile.
15:51Que ça puisse insécuriser culturellement,
15:54que ça puisse rendre mal à l'aise, d'accord,
15:57mais vous savez que toutes ces femmes-là,
15:59elles sont françaises, comme vous et moi.
16:01Elles ne sont pas immigrées.
16:02C'est souvent des deuxième et troisième générations. »
16:04Quelques remarques.
16:06Ça veut dire une chose...
16:07Roland Lescure.
16:08Roland Lescure, qui a failli devenir premier ministre.
16:10C'est pas un nobody, comme on dit aujourd'hui
16:12dans la langue de l'Empire.
16:13Premier élément, effectivement, une femme voilée,
16:16on voit très rapidement,
16:17on peut voir au-delà du voile.
16:19Quand il y en a 100, 1000, 100 000, tout ça,
16:22ça devient un phénomène culturel
16:23où le voile devient une norme culturelle.
16:25Et on se voile justement pour marquer
16:27ce phénomène d'identification à la masse voilée
16:29plus largement. Premier élément.
16:31Deuxième élément, il a raison de dire
16:33qu'ils sont français au bout de 2-3 générations.
16:35Ça veut donc dire qu'au bout de 2-3 générations,
16:38l'intégration culturelle n'a toujours pas eu lieu.
16:41Au bout de 2-3 générations,
16:43l'intégration identitaire à la France
16:45n'a toujours pas eu lieu.
16:46À moins qu'on considère qu'une France voilée
16:48est encore la France.
16:49Ce n'est pas sans lien avec ce que nous disait
16:52récemment Aurore Berger sur ce plateau,
16:54qui était très intéressante.
16:55Quand je lui demande, rappelez-vous,
16:56une France majoritairement musulmane,
16:58serait-elle encore la France?
16:59Elle refuse de répondre. Pourquoi?
17:01Parce qu'elle sait que si elle s'engage là-dessus,
17:03elle est obligée de poser la question de la culture.
17:04Donc elle dit que ça n'arrivera pas,
17:05que c'est pas sérieux, posons pas la question.
17:07Donc c'est intéressant, c'est la question du peuple.
17:09Et je termine sur cela.
17:10Entre la France de l'extrême-centre
17:13et la France de la gauche radicale,
17:15il y a un point commun.
17:16On définit la nation seulement par des valeurs.
17:18La république, la laïcité, le vivre ensemble,
17:20la démocratie.
17:21Le... très bizarrement interprété.
17:24Le peuple historique français, lui,
17:26le peuple historique français
17:27disparaît dans toutes ses conceptions
17:28parce qu'il est de trop,
17:29parce qu'on ne veut plus entendre parler de lui.
17:31Et lorsqu'il se manifeste néanmoins,
17:33on lui dit raciste, tais-toi!
17:36Merci beaucoup pour votre regard.
17:38Mathieu Bocoutier, dans un instant,
17:39pour votre deuxième édito,
17:40on regardera comment l'audience des chaînes de gauche
17:43aux Etats-Unis est en chute libre
17:46depuis l'arrivée de Donald Trump.
17:48Très intéressant, Gabrielle Cluzel,
17:51cette note de l'ADEME
17:52qui a beaucoup fait parler ce week-end.
17:53L'ADEME, l'Agence de l'Environnement
17:55et de la Maîtrise de l'Énergie.
17:57Alors cette agence,
17:58elle fait des recommandations
17:59pour l'entretien de votre garde-robe.
18:02Alors par exemple,
18:03elle vous enjoint à porter votre jean 15 à 30 fois
18:07avant de le laver,
18:08les pyjamas, les soutiens-ganges 7 fois,
18:10les robes 4 à 6 fois avant de les laver,
18:13les sous-vêtements, etc.
18:15Quelle mensuitude, Gabrielle Cluzel.
18:18Pourquoi cette note a-t-elle fait bondir
18:21sur les réseaux sociaux ?
18:23Alors oui, vous avez remarqué que le slip,
18:26je ne sais pas comment appeler ça,
18:27le caleçon, on a le droit de le changer tous les jours.
18:30Quand même, monsieur est trop bon.
18:33Ça, c'est quand même appréciable.
18:36C'est moi qui en plus dis.
18:37Voilà, c'est beau.
18:39Alors pourquoi ?
18:40Parce que cette note,
18:41elle est à la fois dérisoire et monstrueuse.
18:44Alors c'est vrai que le premier point,
18:46c'est dans cela qu'elle est dérisoire,
18:48c'est qu'elle émane de ces fameuses agences de l'État
18:52qui fleurissent comme pâquerettes au printemps
18:55depuis ces dernières années
18:56et on en voit le caractère ridicule dans la production.
19:00On se dit mais tout cela pour ça.
19:02On nous dit qu'il faut nous serrer la ceinture.
19:04Vous savez, on monte les actifs contre les retraités.
19:10Encore il y a quelques jours,
19:11on a dit que les retraités devraient être taxés.
19:15Quand ils étaient isés, 2500 euros, on notera.
19:18Moi, je comprends à la fois le point de vue
19:20des retraités et des actifs en réalité.
19:23Les deux ont raison.
19:24On peut les comprendre tous les deux.
19:26Mais ce n'est pas là qu'il faut aller chercher des économies.
19:29Il faut commencer à les chercher là où elles sont véritablement.
19:33Pendant ce temps, on continue à entretenir à prix d'or
19:36ces agences aux acronymes
19:38et surtout à l'utilité parfaitement obscure.
19:41Récemment, deux ministres,
19:43je vous le dis tout de suite,
19:44je vous raconte la fin avant, pardon,
19:46deux ministres, le ministre de l'Économie,
19:48Eric Lombard et le ministre des Comptes publics,
19:51Amélie de Montchalin,
19:52ont dit qu'ils n'y toucheraient pas.
19:54En tout cas, elles ne seraient pas supprimées.
19:55On va leur demander peut-être un effort de 5%.
19:57On va voir.
19:58Mais en tout cas, elles resteront.
20:01Mais si elles n'étaient qu'inutiles, ces agences.
20:05Mais en plus, elles emmerdent les Français
20:07pour reprendre une expression de Pompidou.
20:10Elles descendent quand même dans le fin fond de leur vie privée.
20:13Elles s'immiscent dans leur quotidien
20:16pour leur expliquer ce qu'il faut faire et ne pas faire.
20:18Alors bien sûr, on sait tous qu'il ne faut pas multiplier les agences,
20:21les machines inutiles.
20:26Ça abîme la fibre, ça use de l'eau, de l'électricité,
20:29mais on n'a pas besoin de l'État.
20:30En fait, c'est à la fois Big Brother qui est dans votre dos,
20:32c'est Big Mother, parce que c'est votre maman
20:34qui vous explique comment on fait les machines.
20:35Et en plus, c'est Big Loser, parce qu'aux États-Unis,
20:38pendant ce temps, ils sont en train d'investir
20:40dans l'intelligence artificielle,
20:42d'envoyer des fusées sur Mars.
20:44Et nous, on s'occupe du sac de linge sale de Madame Michu.
20:46Voilà la réalité.
20:49Alors, vous savez, en plus, il faut quand même se méfier.
20:51Pour le moment, c'est de l'ordre du Conseil.
20:52Mais vous savez aujourd'hui qu'en France,
20:54on passe vite de la recommandation à la coercition.
20:57Moi, j'ai vu, surtout avec l'éclair vert,
21:00j'ai vu un octogénaire que je connais très bien,
21:03qui a été rabroué.
21:04On est venu le voir chez lui,
21:05puisqu'il s'était trompé de poubelle dans le tri sélectif.
21:08Donc, il a eu le droit à une séance de rééducation sur son sujet.
21:13Alors, il y a d'autres agences très connues,
21:15par exemple, l'Office français de biodiversité.
21:18Il y a aussi les Ars.
21:20Vous savez, on en avait beaucoup parlé au moment du Covid,
21:22quand tout le monde disait que c'était scandaleux,
21:23qu'il fallait faire quelque chose,
21:24que c'était des usines à gaz qui ne servaient à pas grand-chose finalement.
21:27Eh bien, elles sont toujours là.
21:29Plus personne n'en parle, plus elles ne sont pas remises en cause.
21:32Alors, vous allez me dire,
21:36qu'attend-on, si elles coûtent si cher,
21:39pour les rayer d'un trait de plume ?
21:41Eh bien, je vais vous expliquer.
21:42C'est parce que ces agences sont un objet écolo en soi.
21:46Elles permettent de recycler les copains.
21:48C'est l'économie circulaire version politique.
21:50Vous voyez, c'est la loi de Lavoisier.
21:52Rien ne se perd, tout se transforme.
21:54Donc, Sylvain Wasserman, par exemple, le président de l'ADEME,
21:58c'est un ancien député du Barin,
22:00qui a été battu en 2022.
22:03Et le président Emmanuel Macron l'a proposé
22:06pour être président de l'ADEME.
22:08Donc, quand vous avez un parti qui est en perte de vitesse
22:11et que vous ne savez pas quoi trop faire des gens,
22:13vous les recyclez.
22:14Ce n'est pas beau ça ?
22:15C'est écolo.
22:16Très intéressant.
22:17On marque une pause.
22:18On revient dans un instant.
22:20On ira voir Gérald Darmanin en Italie.
22:22J'ai encore peut-être des questions à vous poser là-dessus.
22:24A tout de suite.
22:28Pourquoi est-il impossible de remettre en cause ces agences
22:31comme l'ADEME, on vient de le voir,
22:33qui donne des conseils pour laver sa culotte, son string,
22:36son soutien-gorge, ou bien sa robe ou son jean ?
22:39Parce que ces agences, tout d'abord, sont un simulacre d'action.
22:43Vous savez, quand vous distribuez l'argent public
22:45et que vous prodiguez des conseils,
22:47c'est extrêmement grisant.
22:49Vous savez, par exemple, quand on parlait d'IA,
22:52la France vient de créer un institut public
22:54de surveillance de l'IA.
22:55On a l'impression d'avoir commencé à bosser le problème.
22:58Ça, c'est très intéressant.
22:59On pourrait faire un observatoire des attaques au couteau.
23:01Ce serait extrêmement utile.
23:03Et comme on ne peut plus agir contre le gros gibier,
23:06on prend le menu fretin, les gens dociles,
23:08qui sont solvables, qui ont d'équipés des impôts,
23:13qui ont une adresse.
23:14On l'a vu, par exemple, pour les voitures.
23:16Vous savez, les voitures polluantes récemment,
23:18les ZFE.
23:20C'est le syndrome poil de carotte.
23:21On s'attaque aux gens dociles parce qu'on n'arrive pas
23:24à s'attaquer aux trafiquants de drogue,
23:27à la grosse délinquance.
23:28Donc, on se concentre là-dessus.
23:32Et vous savez, je voulais quand même m'arrêter,
23:34parce que ça va être le salon de l'agriculture,
23:35sur l'office de la biodiversité pour les paysans,
23:38parce que c'est un réel sujet.
23:41Certains me disent que l'office de la biodiversité,
23:44ils s'homment de ne pas tailler tel haie
23:46ou de ne pas curer tel fossé.
23:47Les paysans vont crever la bouche ouverte,
23:50mais ils auront un pyjama pas du tout usé
23:52qu'ils pourront transmettre à leurs enfants.
23:53Ce sera la seule chose qu'ils pourront transmettre.
23:55Mais voilà, ainsi que cela se passera.
23:57Alors, le problème aussi, c'est qu'il y a une incapacité
23:59idéologique pour certains qui nous gouvernent
24:02de se remettre en cause.
24:04Vous voyez, Agnès Pannier-Runacher,
24:06elle trouve absolument scandaleux
24:07qu'on puisse critiquer ces agences,
24:10et notamment l'ADEME.
24:12Elle dit que c'est populiste, démagogique
24:14et même simpliste.
24:16Elle dit qu'il y a un prétendu gaspillage d'argent public
24:19et un supposé symbole de bureaucratie.
24:21Vous voyez, là aussi, on a un sentiment de gabegie.
24:23C'est comme l'insécurité et la submersion migratoire.
24:28Et puis, évidemment, dans tout cela,
24:30s'agissant de la transition écologique, répétons-le,
24:32la France représente 1% des émissions de CO2
24:35contre 29% pour la Chine et 14% pour les États-Unis.
24:39Eux, ils ont l'air de s'en cogner absolument.
24:42Ils vont nous écraser, nous laisser en caleçon
24:45au bord de l'économie mondiale,
24:47mais ce sera un caleçon très peu usé.
24:49Voilà.
24:50Merci pour cet humour et ce regard
24:53bien sarcastique, on va dire, sur ce sujet.
24:57Merci beaucoup, Gabrielle.
24:58On attend Gérald Darmanin,
25:00qui est en train de se poser un micro.
25:03On a envie de savoir ce qu'il pense de l'Italie
25:06et est-ce qu'il pense calquer ce qui se passe en Italie.
25:09On l'aura d'un instant à l'autre.
25:11Avant tout, j'aimerais qu'on parle d'un sujet, de deux sujets.
25:14D'abord, le NFP, qui est réduit d'un parti,
25:18ce sont les propos de Jean-Luc Mélenchon
25:20après la déclaration du PS qui ne votera pas la censure.
25:23Mathieu Bocoté, est-ce que c'est une surprise ?
25:25Et est-ce que, finalement, François Hollande, ça y est,
25:28il a réussi, bravo, à scinder le PS
25:32et les filles au sein du NFP ?
25:34Je reste à voir si ce n'est pas plutôt un désamour temporaire.
25:37C'est-à-dire, là, pour regagner un peu de respectabilité
25:39au point de vue du Bloc central,
25:41dans la stratégie de François Hollande, il y avait cela.
25:43Mais sur le fond des choses,
25:45imaginons qu'il y ait les législatives demain,
25:46le Parti socialiste meurt s'il n'y a pas d'alliance à gauche
25:49sur le mode NFP.
25:50Donc, je ne doute pas de leur capacité à se remélenchoniser
25:53lorsque les circonstances l'exigeront
25:55et la classe médiatique, évidemment,
25:56perdra la mémoire à ce moment.
25:58Gérald Darmanin, là, on l'a vu, effectivement,
26:00il y avait la NUPES, il y a le NFP.
26:02La faculté rapide, justement, à se reconstituer au moment du vote
26:05et puis on oublie tout entre deux votes.
26:07Oui, puis il y avait eu la NUPES précédemment
26:09et, en effet, entre les deux,
26:10on avait l'impression de redécouvrir l'autre chose.
26:12Les partis de gauche réagissent différemment
26:14en fonction des circonstances.
26:16C'est plutôt à mettre à leur crédit, en réalité.
26:18C'est-à-dire qu'ils défendent des idées.
26:19À un moment donné, en effet, ils ne sont pas d'accord
26:21sur la stratégie adoptée vis-à-vis du gouvernement,
26:23dans la participation au gouvernement.
26:25Si demain, ils identifient un danger électoral plus grand
26:30parce que les circonstances auront changé,
26:32ils se réallieront.
26:33Très naturellement, c'est ce qu'ils avaient fait
26:35au moment des législatives.
26:37Marc Menand, votre regard sur le sujet ?
26:41Ce qui est extraordinaire, c'est qu'on est véritablement
26:44dans un monde de boutiquiers.
26:46Il n'y a plus de politique dans tout ça.
26:48C'est de savoir, à l'instant T,
26:50comment on peut racoler, comment on peut arriver
26:54à amener à soi les électeurs
26:57qui ne sont plus mobilisés et mobilisables.
27:00Regardez à Villeneuve-Saint-Georges,
27:02quand on voit le taux de participation
27:04à l'élection municipale.
27:06C'est catastrophique.
27:08Et pour autant, certains disent
27:10« oui, c'est terrifiant, on a perdu,
27:12on a été trahi par nos amis ».
27:14On a vu que LR a gagné, d'ailleurs, à Villeneuve-Saint-Georges.
27:17Nous allons, avant de continuer notre tour de table,
27:20parce que j'ai envie de parler aussi d'un autre sujet,
27:22la hausse des églises incendies en un an.
27:26Beaucoup de sujets encore.
27:28On va directement à Rome.
27:30M. le ministre Gérald Darmanin, bonsoir.
27:32Vous êtes en Italie aujourd'hui pour visiter
27:34un centre pénitentiaire romain,
27:36une prison de haute sécurité,
27:38où une cinquantaine de détenus appartenant
27:40aux crimes organisés sont soumis
27:42à un régime d'isolement et de surveillance extrême.
27:45Comment fonctionnent, M. le ministre,
27:47ces prisons de haute sécurité ?
27:49Qu'est-ce que vous avez appris concrètement sur place ?
27:53Bonsoir, merci de votre invitation.
27:55Vous savez, l'Italie, c'est le procureur antimafia
27:58qui me l'a dit ce matin, a inventé la mafia,
28:01mais a aussi inventé l'antimafia.
28:03Et depuis les années 80-90,
28:05où il y a eu beaucoup d'assassinats du fait de la mafia,
28:07de la criminalité organisée,
28:09ils ont changé leur régime de détention
28:12et créé un parquet spécialisé.
28:14Le parquet spécialisé, nous le créons en ce moment
28:16au Parlement, des dizaines d'années,
28:18malheureusement, après eux.
28:20Et puis le régime de détention
28:22spécifique pour les 700 plus grands chefs
28:25de la mafia italienne,
28:27souvent en lien avec le trafic de drogue,
28:29c'est un régime de détention très particulier
28:31où tout se fait en visio.
28:33Par exemple, on ne sort plus de sa prison,
28:35jamais, pour pouvoir répondre aux questions
28:37du juge ou des enquêteurs.
28:39C'est un lieu où on est derrière une vitre
28:41absolument tout le temps pour parler,
28:43y compris à son avocat ou à sa famille.
28:45C'est un endroit où on est fouillé jusqu'à 10 fois par jour
28:48avec des moyens technologiques tellement concentrés
28:50qu'on ne peut jamais pouvoir téléphoner.
28:52...
28:54...
28:56...
28:58...
29:00...
29:02Très intéressant, il a été validé par la Cour européenne
29:04des droits de l'homme et que nous devons copier en France.
29:06Alors, il y a quelques petits mots
29:08qui ont sauté, mais on a bien compris quand même
29:10de façon générale.
29:12Est-ce que vous allez appliquer justement
29:14cette méthode,
29:16ce système, ce que vous avez découvert
29:18sur place en France,
29:20puisque vous visez à créer
29:22une prison de haute sécurité en France fin juillet ?
29:24...
29:26Oui, oui, l'idée
29:28c'est effectivement de pouvoir copier ce système
29:30italien. Alors, je comprends bien
29:32que les Français peuvent se poser la question
29:34de savoir, on a 17 000 détenus
29:36en France pour stupéfiants,
29:38pour drogue, est-ce qu'on le fait pour les 17 000 ?
29:40La réponse est non, c'est comme en Italie,
29:42on le fait pour quelques centaines de personnes.
29:44Les personnes les plus dangereuses,
29:46pour l'extérieur, c'est-à-dire que quand on est en prison,
29:48aucun Français ne comprend, et je suis
29:50comme eux, je ne comprends pas, qu'on puisse
29:52avoir un téléphone portable, qu'on puisse
29:54corrompre quelqu'un pour récupérer
29:56des informations, commander des points
29:58de deal alors qu'on est en prison,
30:00commander des assassinats alors qu'on est en prison,
30:02menacer des magistrats, des policiers,
30:04des journalistes, des avocats pendant
30:06qu'on est en prison. Donc, nous devons
30:08copier ce système italien,
30:10qui a fait ses preuves, de prendre les quelques
30:12centaines de détenus
30:14les plus violents, les plus
30:16menaçants, ceux qui continuent
30:18leur trafic depuis leur lieu de détention,
30:20et se concentrer sur eux pour les
30:22couper de leur organisation criminelle.
30:24Donc, ça marche en Italie,
30:26il faut que ça marche en France.
30:28Autre question, monsieur le ministre, avant de
30:30vous libérer, qu'est-ce que ça
30:32implique en termes de personnel
30:34ou en termes de budget ?
30:38Alors, vous savez, dès mon arrivée au
30:40ministère de la Justice, il y a un mois à peine,
30:42j'ai annoncé la prison de
30:44haute sécurité en France,
30:46et j'ai eu l'occasion de dire que
30:48ce serait avant le 31 juillet de cette année,
30:50la première des prisons. Je vais prendre
30:52les 100 premiers, les plus dangereux
30:54narcotrafiquants, que vont désigner les magistrats,
30:56les services de police et de gendarmerie,
30:58et nous les mettrons dans cette prison
31:00qui existe déjà. Il faut faire effectivement des
31:02rénovations, des améliorations de sécurité
31:04et de technologie. 4 millions d'euros
31:06que j'ai obtenus dans le budget que vont,
31:08j'espère, voter les parlementaires
31:10dans les prochaines heures. Et dès le premier,
31:12dès le 31 juillet, pardon, nous pourrons mettre
31:14en place cette prison. Ensuite, si nous voulons
31:16augmenter le nombre de ces prisons,
31:18il en faudrait au moins 4 supplémentaires,
31:20grosso modo à 5 millions d'euros
31:22chacune. Il nous faudrait 20 millions d'euros
31:24pour qu'on ait 5 prisons de haute
31:26sécurité pour mettre à l'isolement
31:28total l'ensemble des personnes les plus
31:30dangereuses, qui commandent les points de deal aujourd'hui de
31:32Marseille par exemple, ou qui commandent des assassins.
31:34Je pense qu'une grande démocratie comme
31:36la France est capable de mettre 20 millions
31:38d'euros pour totalement isoler
31:40les plus grands narcotrafiquants du reste
31:42du trafic de rue.
31:44Merci monsieur le ministre. C'est intéressant
31:46de voir comment la France, voilà,
31:48copie en quelque sorte
31:50dans ses problématiques l'Italie et
31:52prend l'Italie comme exemple.
31:54Pourquoi est-ce que la France n'y a pas pensé
31:56avant ? Alors c'est tout à votre honneur d'y penser maintenant.
31:58Mais pourquoi n'y a-t-on pas pensé
32:00avant alors que les Etats-Unis, le Salvador,
32:02d'autres pays, et comme l'Italie, ont
32:04détruit ce système ?
32:06Alors peut-être
32:08si je prends la parole
32:10de la défense, que la drogue
32:12jusqu'à présent a été vue dans notre société
32:14comme un problème de santé publique,
32:16voire un problème de tranquillité
32:18publique, mais n'a pas été vue comme un problème de
32:20menace de sécurité intérieure
32:22qui déstabilise nos démocraties,
32:24qui déstabilise l'autorité de l'Etat.
32:26Et je crois que ce qui s'est passé le 14 mai
32:28dernier au péage à Carville,
32:30où deux agents pénitentiaires ont été dû
32:32assassinés à bout portant par
32:34M. Hamra, un trafiquant de drogue
32:36notoire, a réveillé des consciences.
32:38Deuxièmement, je pense que
32:40le parallèle entre le terrorisme
32:42et le narcotrafic,
32:44désormais, est fait depuis plusieurs mois,
32:46et que ce parallèle nous amène à prendre
32:48des armes aussi importantes que nous l'avons prise
32:50contre le terrorisme et qui a montré notre efficacité.
32:52Et puis troisièmement, comme j'ai été
32:54ministre de l'Intérieur pendant plus de 4 ans, je me suis
32:56longtemps dit qu'il fallait faire un certain nombre de
32:58changements au ministère de la Justice, et c'est pour ça que j'ai accepté
33:00ce poste au ministère
33:02de la Justice, pour pouvoir appliquer
33:04ce que les policiers et les gendarmes
33:06me disaient quand j'étais auprès d'eux.
33:08Merci beaucoup M. le Ministre,
33:10et si vous permettez, rappelons quand même que
33:12Mohamed Hamra court toujours,
33:14M. le Ministre. On l'attend effectivement
33:16que les choses avancent sur le terrain.
33:18Mais je sais que
33:20les policiers, les gendarmes,
33:22font un travail très
33:24important pour pouvoir retrouver, non seulement M.
33:26Hamra, mais l'ensemble de ceux qui
33:28ont lâchement assassiné ces deux agents
33:30pénitentiaires, pères de famille, auxquels
33:32je pense particulièrement aujourd'hui.
33:34Merci Gérald Darmanin, invité
33:36depuis Rome
33:38de Face à l'Info sur
33:40cette prison haute sécurité
33:42qui doit avoir lieu
33:44en France fin juillet. Merci
33:46infiniment. On continue notre émission
33:48avec vous
33:50Marc Menand,
33:52puisque, je disais en titre,
33:54ne nous habituons pas. On parlait
33:56de Mohamed Hamra qui court encore
33:58au niveau de l'insécurité.
34:00Il y a encore
34:02un quotidien très
34:04difficile et beaucoup de choses à faire.
34:06Je disais, ne nous habituons pas
34:08par rapport à cette femme de 26 ans,
34:10ce week-end, qui a été prise en otage
34:12dans sa propre voiture, obligée
34:14à faire plusieurs kilomètres, agressée
34:16sexuellement. Ne nous habituons
34:18pas lorsque ce policier a été
34:20battu, agressé
34:22à Chaumont ce week-end.
34:24Ne nous habituons pas, lorsqu'on a vu aussi
34:26aujourd'hui à la gare d'Austerlitz,
34:28cet homme qui taguait,
34:30qui décroît un gammé,
34:32qui a sorti une arme factice et qui s'est fait
34:34blesser par les policiers.
34:36Et cette chronique, ne nous habituons pas,
34:38elle est capitale pour nous ce soir.
34:40Oui, alors, vous l'avez fort bien
34:42résumée. Il y a ce cas
34:44à la gare d'Austerlitz. Là, ce ne sont pas
34:46des forces de l'ordre,
34:48disons, gendarmes ou policiers,
34:50mais les forces de l'ordre
34:52de la SNCF,
34:54les équipes de sûreté serroviaire.
34:56Bon, ils réagissent
34:58en voyant un individu qui se comporte
35:00de façon incivique.
35:02Il sort une arme et ensuite
35:04ils réagissent. Il est
35:06blessé et aujourd'hui apparemment
35:08gravement blessé à Chaumont.
35:10C'était hier.
35:12On a un homme qui est
35:14en train de caillasser
35:16un bâtiment qui abrite
35:18des instances militaires.
35:20Alors on l'interpelle puisqu'il y a
35:22un groupe de policiers qui passe
35:24et aussitôt
35:26il réagit en
35:28blessant l'un de ces
35:30policiers
35:32qui intervient, qui essaie de
35:34le museler et hop,
35:36il fracasse littéralement le visage
35:38de cet homme.
35:40On a eu également le 8 janvier.
35:42On a pratiquement tous les jours
35:44ce type de situation.
35:46Le 8 janvier, là, ce sont
35:48des survivalistes, un couple
35:50qui détenait dans sa voiture
35:52je ne sais trop combien. Alors il y avait des grenades,
35:54il y avait des explosifs
35:56qu'ils avaient fabriqués
35:58eux-mêmes, il y avait
36:00des carabines et autres
36:02et ils refusent d'obtempérer.
36:04On les arrête, les survivalistes,
36:06ils se multiplient, ce sont ces gens
36:08qui se mettent en rupture de la société.
36:10Ils estiment que
36:12notre monde est gouverné par
36:14une élite qui cherche à détruire
36:16le peuple, alors ils sont en rupture.
36:18Ils refusent l'ordre en tant que tel.
36:20Et cette menace de l'ordre, ça se retrouve
36:22au quotidien, c'est-à-dire quand on fait
36:24le bilan sur 2024,
36:26on s'aperçoit que 10 000
36:28gendarmes ont été
36:30victimes dans leur métier
36:32d'un fait
36:34où ils étaient menacés.
36:36Il y en a, et sur
36:38l'effectice total, c'est 130 000
36:40gendarmes, dont 30 000
36:42qui sont des personnes
36:44qui reviennent en service,
36:46qui sont en complément. Donc il y a
36:48l'effectif de gendarmes, c'est uniquement
36:50100 000. 63
36:52gendarmes ont été
36:54victimes de tirs directs par
36:56armes à feu, et
36:58cela se multiplie également
37:00chez les policiers.
37:02Imaginons ce qui
37:04se passe dans la tête de ces personnes
37:06quand elles se lèvent le matin,
37:08qu'elles partent pour travailler.
37:10Quand je dis le matin, ça peut être aussi le soir,
37:12puisque c'est 24 heures sur 24
37:14qu'ils sont chargés de
37:16notre sécurité. Et aujourd'hui,
37:18ils sont dans un tel péril
37:20psychologique qu'il n'y a
37:22pas que les armes
37:24qui se dressent devant eux
37:26qui les menacent, mais ils
37:28se délitent eux-mêmes
37:30psychologiquement, tant et si bien
37:32que l'année dernière, on a eu
37:3426 gendarmes qui
37:36se sont suicidés.
37:3826 ! 5 de plus
37:40que l'année précédente. Il y a eu
37:4227 policiers qui se
37:44sont suicidés. Alors là,
37:46contrairement aux gendarmes, il y en a
37:48eu moins qu'en 2019,
37:50puisqu'il y en a eu 59
37:52en 2019. Mais ça montre
37:54quoi ? Qu'au-delà des situations
37:56qu'ils vivent sur le terrain,
37:58il y a également, quand vous arrivez
38:00à un endroit où vous allez
38:02regarder des images
38:04de pédocriminalité, avec
38:06des scènes qui sont d'une
38:08manière terrible, que vous êtes
38:10confrontés à des scènes de crime.
38:12Tout cela vous détruit
38:14intérieurement. Et comment arriver
38:16à tenir avec
38:18des
38:20situations où, quand vous
38:22quittez votre travail,
38:24vous êtes éventuellement repéré.
38:26Vous avez sur les réseaux sociaux
38:28des menaces qui circulent,
38:30éventuellement des photos, pour
38:32que vous soyez une cible.
38:34Voilà où nous en sommes aujourd'hui.
38:36Et apparemment, ça ne
38:38fusque pas véritablement les
38:40autorités, car
38:42toutes ces forces de l'ordre,
38:44il n'y a pas grand-chose pour changer
38:46leur statut et leur permettre
38:48d'exercer avec plus de sécurité
38:50leur profession,
38:52qui est théoriquement celle
38:54de défendre notre sécurité.
38:56Merci
38:58Marc pour votre regard.
39:00On fait un tour de table sur les
39:02églises incendielles régulièrement.
39:04On en parle ici de ces églises
39:06qui sont abîmées,
39:08incendiées, et
39:10souvent les auteurs restent inconnus.
39:12On a eu un chiffre aujourd'hui,
39:14Info Europe 1,
39:16avec cette hausse
39:18d'incendies criminelles, une hausse de 30%
39:20par rapport à l'année dernière.
39:22Qu'est-ce que ça vous évoque
39:24Charlotte Dornelas ? On a maintenant un chiffre
39:26sur ces incendies.
39:28Au-delà de l'augmentation de 30%, c'est 50
39:30tentatives d'incendies
39:32dans des églises.
39:34C'est un chiffre, quasiment un par
39:36semaine, rapporté au nombre de semaines dans l'année.
39:38Ce qui étonne, c'est
39:40la disproportion entre ce
39:42nombre et le bruit médiatique au sujet
39:44de ces incendies, quelle que
39:46soit la raison. D'ailleurs, il pourrait très bien y avoir
39:48des enquêtes médiatiques
39:50pour donner la réponse,
39:52qu'est-ce qui se passe. On sait par exemple
39:54qu'il y en a eu beaucoup cette année en Nouvelle-Calédonie
39:56quand il y avait eu les émeutes des églises
39:58qui avaient été brûlées.
40:00Il peut y avoir des réponses qui puissent être apportées.
40:02Ce n'est pas plus acceptable en Nouvelle-Calédonie
40:04qu'ailleurs sur le territoire.
40:06Il peut y avoir des explications. Simplement, ça passe
40:08par pertes et profits. Ça n'intéresse pas grand monde
40:10en réalité. Et souvent, ce sont
40:12des bâtiments classés,
40:14historiques.
40:16Oui, vous avez raison. C'est un bien culturel
40:18commun aussi. Dans un village,
40:20l'église, c'est souvent
40:22l'élément par excellence,
40:24l'élément touristique d'ailleurs,
40:26que l'on vient voir, et puis l'élément
40:28commun. Au-delà du fait, Charlotte a raison,
40:30que pour les chrétiens, c'est
40:32une grande souffrance de voir que tout le monde
40:34s'en fiche. On va le dire franchement, disons-le comme ça.
40:36Et puis moi, j'aimerais savoir
40:38qui sont les auteurs, de façon
40:40précise. Je trouve que le ministère de l'Intérieur nous le doit un petit peu.
40:42C'est-à-dire, il s'agit de quoi ?
40:44Moi, je sais que quand je vois que les antifas
40:46vendent des t-shirts sur leur site
40:48avec marqué « La seule église qui illumine
40:50c'est celle qui brûle »,
40:52vous savez, c'est un anarchiste espagnol qui avait dit ça.
40:54Ce n'est peut-être pas le cas. Ce ne sont peut-être pas des antifas
40:56responsables. Mais j'aimerais savoir de qui il s'agit.
41:00Des islamistes, des fous,
41:02je n'en sais rien, mais j'aimerais savoir.
41:04Ça serait juif, on dirait
41:06antisémite.
41:08Sur une mosquée, on dirait islamophobe.
41:10Et le mot christianophobe,
41:12on ne l'entend pas.
41:14En fait, c'est le point d'interrogation autour de ça. Il n'y a que des points
41:16d'interrogation autour de ça. On a un chiffre,
41:18on a des faits. On n'a pas les enquêtes qui nous permettent
41:20d'en savoir davantage. Et c'est cette absence
41:22d'enquête et cette absence d'intérêt
41:24médiatique qui nous en dit beaucoup, finalement,
41:26sur la signification de ces événements.
41:28Oui, mais ça montre aussi que
41:30les forces de l'ordre sont tellement
41:32harcelées en d'autres domaines.
41:34Elles sont tellement mobilisées
41:36pour tenter de récupérer
41:38cette société qui est en délitement
41:40que c'est un dossier de plus.
41:42Et c'est un dossier qui
41:44n'interroge pas
41:46l'ensemble de la population. Vous l'avez dit,
41:48oui, si c'est une synagogue,
41:50si c'est une mosquée, ah bah oui, là,
41:52on touche des populations qui sont
41:54considérées comme des victimes.
41:56Là, à la limite, c'est notre culture,
41:58mais on s'en fout un peu parce que
42:00on a d'autres choses à faire.
42:02Voilà. Non, mais
42:04c'est complètement fou. C'est-à-dire que
42:06ce qui concerne, alors moi
42:08je dis ça alors qu'au départ,
42:10ma philosophie
42:12personnelle, c'est que
42:14une église est une église, elle doit être
42:16respectée, mais à partir
42:18de là, on n'a pas à faire plus attention
42:20à cela. C'est-à-dire que l'église
42:22est un endroit qui doit être
42:24protégée, mais
42:26de façon morale, et tout un chacun
42:28doit se placer
42:30en situation de ne pas
42:32aller briser ce qui, en dehors
42:34de tout, au-delà de la foi, est aussi
42:36une trace architecturale,
42:38une trace de créativité
42:40de l'être humain.
42:42Merci beaucoup. En tout cas, on avait ce sentiment
42:44d'augmentation d'intimité, pour reprendre
42:46le mot sentiment, on a un chiffre
42:48qui confirme ce sentiment.
42:50Charlotte Dornelas,
42:52très intéressant,
42:54la culture y a un vrai sujet.
42:56La ville de Rennes a une idée
42:58étonnante, ouvrir
43:00un musée en plein coeur
43:02d'un quartier gangréné
43:04par le deal, de quoi s'agit-il
43:06concrètement ? Alors c'est le quartier
43:08de Morpa, qui est un quartier difficile,
43:10comme on dit gentiment, à côté de
43:12Rennes, un quartier que peut-être
43:14les gens qui nous écoutent
43:16connaissent, ou ont entendu parler, puisqu'il y a des fusillades
43:18extrêmement régulièrement. C'est non
43:20seulement un quartier gangréné par le deal,
43:22mais c'est un quartier qui est connu à l'échelle
43:24nationale pour le nombre de gens
43:26qui y meurent, ou en tout cas qui sont
43:28visés par des tirs. Ce qu'on réalise
43:30moins quand on entend parler de tel ou tel
43:32quartier avec une nouvelle fusillade, ce week-end
43:34il y en a eu à peu près dans
43:36quatre villes de France, tout ça est très normal,
43:38là on s'y habitue, mais alors clairement,
43:40les gens s'entretuent dans nos rues et on n'y fait plus
43:42attention. Ce qu'on réalise moins,
43:44c'est qu'avant d'arriver à des fusillades régulières
43:46dans un quartier, c'est évidemment un quotidien
43:48abominable pour toute la population,
43:50puisque quand vous en arrivez à sortir
43:52les armes pour régler vos comptes avec
43:54le concurrent d'en face, c'est qu'évidemment
43:56les habitants, eux, font profil bas
43:58depuis longtemps. Et pourtant,
44:00depuis 2016, il y a 200 millions
44:02d'euros d'argent public qui ont été
44:04investis dans le quartier, notamment pour
44:06un renouvellement urbain,
44:08donc pour transformer le cadre
44:10de vie. Simplement, évidemment,
44:12c'est pas juste une question d'architecture,
44:14c'est aussi une question
44:16des gens qui habitent et des gens qui
44:18continuent à faire leur loi,
44:20quelle que soit la couleur du mur, si je puis dire.
44:22Alors,
44:24les dealers,
44:26je le disais, se livrent une guerre sans merci,
44:28et la bibliothèque, par exemple, dans ce quartier,
44:30a fermé le 29 octobre
44:32dernier. Elle est toujours fermée
44:34à l'heure où on parle. C'était après une
44:36énième fusillade, où la bibliothèque a fermé
44:38pour des raisons de sécurité,
44:40après qu'un enfant de 5 ans
44:42a été visé à la tête
44:44pendant une fusillade.
44:46Alors, les pouvoirs publics insistent,
44:48par le biais de la mairie. Vous savez, les mairies
44:50souvent renvoient la question de la sécurité à l'État,
44:52qui explique que certaines
44:54mesures de sécurité
44:56peuvent être prises par les villes. C'est le jeu
44:58du chat et de la souris en permanence. Là, en l'occurrence,
45:00la mairie ouvre un musée,
45:02le musée des Beaux-Arts, dans le quartier,
45:04dans d'anciens logements
45:06sociaux qui sont en cours de réhabilitation,
45:08et remettent 2,5 millions d'euros
45:10pour ce projet en particulier, pour,
45:12je cite la mairie, « permettre un égal accès
45:14à la culture pour tous »,
45:16ce qui était, me semble-t-il, également
45:18une vocation de la bibliothèque qui est fermée
45:20depuis quelques mois
45:22maintenant. Et vous avez le premier
45:24adjoint à la mairie de Rennes
45:26qui explique, qui dit « les enfants ne mordent pas,
45:28doivent avoir les mêmes chances que les autres ».
45:30Alors, simplement, j'aimerais m'arrêter sur cette
45:32phrase deux secondes. C'est très bien d'ouvrir un musée
45:34des Beaux-Arts n'importe où en France,
45:36pour que les enfants du quartier,
45:38en plus l'accès est gratuit,
45:40puissent aller voir le musée, que ce soit dans ce quartier-là
45:42comme ailleurs en France. Simplement passer
45:44son temps à ouvrir une bibliothèque,
45:46un musée dans ces quartiers-là, en expliquant
45:48à chaque fois que c'est quand même pas normal que ce soient
45:50les seuls enfants qui n'aient pas accès, c'est un
45:52mensonge. Il y a beaucoup
45:54d'enfants en France qui n'ont pas accès à un musée,
45:56à même 10 kilomètres de chez eux.
45:58Donc, faire croire, vous savez,
46:00ce discours, il est,
46:02il entretient une posture
46:04victimaire qui n'aide pas à s'en sortir dans la vie.
46:06On va dire, au moment où on ouvre
46:08un musée, vous avez beaucoup de chance,
46:10on est en train d'ouvrir un musée, en plus
46:12dans votre quartier, c'est exceptionnel et vous avez beaucoup
46:14de chance, plutôt que de leur faire croire que tous les petits
46:16Français ont déjà un musée en bas de chez eux, et qu'ils
46:18étaient les seuls à ne pas l'avoir. C'est
46:20assez pénible, en fait, d'entendre ça
46:22en permanence, puisque, en l'occurrence,
46:24c'est une chance pour ces enfants-là que n'ont pas
46:26beaucoup d'autres Français.
46:28Par ailleurs, la
46:30mairie précise quand même qu'elle n'imagine
46:32pas, avec l'ouverture de ce musée-là,
46:34lutter contre le trafic de drogue.
46:36Alors, il y a une conseillère municipale qui est chargée des
46:38musées qui dit, ce serait quand même naïf de notre
46:40part de le penser. Ça va mieux en le disant
46:42quand même, mais simplement,
46:44dans une vie quotidienne
46:46et dans ce quartier-là, quand la bibliothèque,
46:48encore une fois, a déjà fermé, c'est
46:50peut-être par là qu'il faudrait commencer,
46:52puisque avoir le musée des Beaux-Arts gratuit
46:54dans le quartier, c'est génial.
46:56Pouvoir aller faire ses courses sans avoir
46:58peur de se prendre une balle perdue, c'est encore
47:00mieux, je pense.
47:02Un autre maire, Charlotte Dornelas,
47:04a eu l'idée de s'accommoder
47:06de la vie avec
47:08le deal, et c'est celui de
47:10Grenoble. Faut-il vraiment
47:12en arriver là ?
47:14Lui, il a dit les choses très clairement.
47:16Il a expliqué, en déclenchant une polémique,
47:18quand même, il y a quelques jours,
47:20il dit, je le cite en texto,
47:22il faut trouver un modus vivendi avec les dealers.
47:24C'est-à-dire, un modus vivendi, c'est un
47:26arrangement où chacun,
47:28on se parle et on voit comment on peut
47:30gérer notre vie ensemble.
47:32Évidemment que la phrase est complètement
47:34dingue, on ne s'arrange pas
47:36quand on est représentant des pouvoirs publics,
47:38avec des trafiquants capables de semer la mort
47:40sans l'ombre d'une hésitation, puisque c'est ça
47:42dont nous parlons désormais, et à Grenoble,
47:44il connaît bien les fusillades aussi, malheureusement,
47:46ses habitants également.
47:48Mais tous ceux qui ont hurlé au moment où
47:50il a dit ça, auraient dû entendre la fin de l'explication,
47:52parce qu'elle est encore plus inquiétante
47:54sur la situation.
47:56C'était quelques jours après, il se reprenait
47:58sur cette phrase, il expliquait
48:00pourquoi il disait cette phrase, et il dit
48:02« C'est ce qui se passe déjà partout en France sur les points de deal,
48:04les agents des services publics et des bailleurs
48:06sociaux, pour bosser, sont
48:08obligés de trouver une façon de faire avec les dealers.
48:10Ils disent qu'ils sont là pour travailler
48:12et pas pour prendre la drogue. »
48:14Fermez les guillemets.
48:16Et le problème, c'est qu'il a raison, qui n'a pas
48:18entendu ces histoires, pour faire un tournage
48:20dans certains quartiers, il faut donner de l'argent
48:22aux gens qui gèrent le quartier, qui ne sont pas la mairie,
48:24qui sont des gens
48:26qu'on vous désigne et à qui vous donnez une somme d'argent
48:28pour être tranquille pendant deux jours.
48:30Vous voyez que
48:32certains médias,
48:34qui dans le même temps nous expliquent qu'il n'y a aucun problème
48:36jusqu'aux services publics, font
48:38depuis des années des
48:40recommandations à leurs journalistes pour, par exemple,
48:42dans certains quartiers de France, prendre un fixeur.
48:44Je ne sais pas si on se rend compte, un fixeur c'est en zone de guerre.
48:46Donc vous prenez quelqu'un qui va vous guider
48:48dans le quartier, pour que vous puissiez rentrer
48:50sans avoir de problème. Donc c'est évidemment
48:52ce qui ne se passe déjà,
48:54il a raison de le dire, simplement ce n'est pas ce qu'on appelle
48:56un modus vivendi.
48:58C'est une adaptation
49:00des plans de survie que font
49:02certaines personnes, ils nous expliquent, les bailleurs sociaux,
49:04les agents des services publics,
49:06mais surtout les habitants qui, tous les jours,
49:08adaptent leur comportement, ne sortent pas à telle heure,
49:10sortent par l'autre porte, vont faire leur course
49:12plus tôt, ne sortent pas pendant la nuit,
49:14tout simplement pour des questions de survie.
49:16Parce que l'habitant tout seul, ou les quelques
49:18habitants par dizaine, ils ne peuvent pas
49:20faire face à cette mafia organisée
49:22qui est capable de sortir des armes pour tuer.
49:24En l'occurrence, il ne faut pas l'encourager
49:26quand on est maire d'une ville, il faut expliquer
49:28par quel biais on veut
49:30mettre un terme, évidemment, à cette situation.
49:32Alors ils nous expliquent, comme d'habitude,
49:34là on n'est pas très étonnés, Eric Piolle
49:36fait du Eric Piolle, ou sa famille politique,
49:38il nous dit qu'il faudrait dépénaliser le cannabis,
49:40parce que ça ferait perdre beaucoup d'argent au trafic.
49:42Alors bon, la question de la dépénalisation du cannabis,
49:44on pourra avoir une discussion
49:46en termes de santé publique,
49:48sur le terrain de la sécurité, ce qui est vraiment un argument
49:50abscond. Pourquoi ?
49:52Parce qu'il nous dit que ça ferait perdre beaucoup d'argent au trafic,
49:54mais il n'a pas remarqué qu'à chaque fois qu'on prend une décision,
49:56le trafic met à peu près 3 minutes à s'en remettre,
49:583 minutes à s'adapter,
50:00et qu'on a désormais, par exemple,
50:02ces dernières années, on a vu beaucoup de drogues de synthèse,
50:04il y en a des centaines désormais
50:06en circulation en Europe, des centaines
50:08différentes, donc
50:10je ne sais pas où est-ce qu'il s'arrête dans la
50:12légalisation pour des questions de sécurité,
50:14mais ça va être compliqué.
50:16Et il nous dit évidemment cette phrase
50:18qu'on adore, on a tout essayé en termes
50:20de répression, et pourquoi ?
50:22Parce que nous sommes le pays le plus répressif
50:24en la matière, vous savez c'est toujours vrai,
50:26sur le papier, nous sommes en effet un des
50:28pays avec le code pénal le plus répressif
50:30en la matière, c'est vrai aussi
50:32pour certaines personnes dans le haut du spectre,
50:34mais ce dont vient de nous parler Gérald Darmanin nous éclaire.
50:36Sur le haut du spectre,
50:38vous avez des gens qui en effet prennent des années
50:40de prison, et ils continuent à gérer le deal
50:42depuis leur cellule de prison,
50:44inutile de hurler donc quand on s'appelle
50:46Éric Piolle, quand on veut fermer
50:48enfin ces prisons.
50:50Parce que j'aimerais poser, et j'aurais aimé
50:52que les journalistes posent la question à Éric Piolle,
50:54qu'est-ce que ça veut dire exactement un modus vivendi
50:56avec des gens capables
50:58de lancer l'assassinat d'un gamin de 15 ans
51:00qui les dérange dans leur trafic ?
51:02C'est quoi le modus vivendi, on commence par où la conversation ?
51:04C'est quand même une question assez concrète et j'aurais aimé
51:06qu'il puisse y répondre.
51:08Par ailleurs je pense aux parents
51:10de la jeune fille de 15 ans
51:12qui est morte dans ce bus
51:14scolaire, conduit par
51:16un chauffard qui avait pris
51:18du cannabis. Charlotte,
51:20dernière question pour revenir à la culture, sans évoquer
51:22le trafic de drogue, cette fois-ci nous avions
51:24évoqué le théâtre de la gaieté
51:26lyrique, fermé à raison de la présence
51:28de migrants dans les locaux,
51:30on en est où ce soir ?
51:32Autre sujet, en effet on n'est plus sur le trafic
51:34de drogue, mais on pourrait évoquer l'égal
51:36accès de la culture,
51:38enfin l'égal accès de tous
51:40à la culture, encore que le débat sur la culture
51:42à la gaieté lyrique pourrait être une chronique
51:44à pas entière de notre ami Mathieu,
51:46mais là en l'occurrence l'égal accès de tous
51:48à la culture s'est fracassé sur l'immigrationnisme
51:50parce que parfois il faut choisir dans la vie
51:52et là c'était un peu compliqué, on avait évoqué
51:54cette question-là, le théâtre avait lui-même
51:56préféré fermer ses portes, reprenant
51:58l'argumentaire du collectif,
52:00et tout le monde dans la presse, et c'est encore
52:02vrai aujourd'hui, explique que
52:04le théâtre a été investi par des
52:06mineurs isolés. Je rappelle que la préfecture
52:08avait précisé que ces personnes avaient été
52:10déboutées de leur minorité par les services
52:12du département, ils ont fait un recours
52:14devant le tribunal pour enfants, mais jusqu'à aujourd'hui
52:16les pouvoirs publics ne les considèrent pas
52:18comme des mineurs isolés. Vous allez me dire que ça ne change
52:20rien sur l'hébergement d'urgence, bah
52:22précisons-le quand même, parce qu'évidemment nous n'avons
52:24pas les mêmes obligations, même dans
52:26l'état actuel du droit. Alors jeudi dernier
52:28les employés de la gaieté lyrique se sont
52:30inquiétés de la situation,
52:32la programmation est totalement stoppée
52:34depuis le 17 décembre dernier, et
52:36forcément ça traîne, puisque les services
52:38d'hébergement d'urgence
52:40sont absolument saturés,
52:42notamment dans la ville de Paris. Alors eux
52:44ils exigent la mise à l'abri des jeunes,
52:46comme ils les appellent, et tout le monde se renvoie
52:48à la balle pour une raison simple, ces places
52:50n'existent plus. Et il y a
52:52quelques jours à Paris, dans la même ville,
52:54c'était cette fois-ci dans le 16ème arrondissement de Paris,
52:56vous avez des élèves qui étaient en cours
52:58de sport dans un gymnase, et qu'est-ce
53:00qui s'est passé ? On a stoppé le cours de sport,
53:02on les a demandé de se rhabiller, ils sont sortis du
53:04gymnase, parce qu'il y avait 200 migrants
53:06qui avaient besoin d'un hébergement tout de suite.
53:08Le cours de sport s'est arrêté,
53:10ils sont sortis, et la mairie,
53:12comme les habitants,
53:14ont dit la même chose. Nous comprenons la nécessité
53:16de répondre à des situations d'urgence humanitaire,
53:18mais pas comme ça, pas dans le gymnase
53:20où sont nos enfants, pas dans le gymnase
53:22qui est en bas de chez moi, pas dans le gymnase dans lequel
53:24je vais, mais la question c'est comment ?
53:26La mairie a répondu en disant
53:28on essaie de répartir en fonction des arrondissements
53:30et des capacités des uns ou des autres,
53:32mais quand tout est saturé
53:34et qu'on en vient à réquisitionner un théâtre ici
53:36ou un gymnase dans lequel des lycéens
53:38font leurs cours de sport là-bas, peut-être
53:40quelqu'un pourrait-il avoir le courage
53:42de se demander si nous avons tout simplement les moyens
53:44de le faire ?
53:46Je vous garde bien votre timing,
53:48votre durée de chronique,
53:50on a commencé très en tard, mais vous aurez bien votre
53:52chronique, je veux juste que Gabrielle Cluzel
53:54puisse réagir peut-être à cette
53:56chronique de Charlotte Donne et là sur la culture.
53:58Moi je suis
54:00très impressionnée par l'hyrénisme
54:02qui règne dans ce domaine,
54:04vous savez c'est presque des
54:06contes de fées, alors on va en installant
54:08un musée, réussir à
54:10régler les problèmes d'un quartier,
54:12c'est l'accession à la culture, on sait
54:14que tout cela est faux, archi faux,
54:16on a mis un argent incroyable dans des infrastructures
54:18qui ont fini par être détruites,
54:20et moi j'en pense aux petits gars de la campagne,
54:22dans ces zones rurales, là encore c'est
54:24bientôt l'ouverture du
54:26salon de l'agriculture, qui n'ont pas
54:28accès à la culture,
54:30et eux on y pense
54:32rarement.
54:34Faisons de la poésie au quotidien,
54:36ça commence par là, la culture.
54:38Et apprenons à lire aux enfants à l'école aussi,
54:40c'est pas mal.
54:42Mathieu Bocquete,
54:44les chaînes de gauche
54:46sont en déroute
54:48aux Etats-Unis.
54:50Surprise, surprise pourquoi ?
54:52Alors ça nous était rapporté d'ailleurs,
54:54c'est intéressant, par Quotidien,
54:56l'office de médias de gauche
54:58aussi en ce pays,
55:00donc qu'est-ce qu'on nous explique ?
55:02Que les chaînes qui étaient traditionnellement démocrates,
55:04et prennent la peine de le dire, on parle de CNN
55:06notamment, on parle de différents
55:08médias qui se disaient jusqu'à présent
55:10neutres et objectifs.
55:12Des médias qu'on disait en France neutres
55:14et objectifs, en CNN c'était neutres et objectifs,
55:16Fox News c'était militants et méchants.
55:18Et là qu'est-ce qu'on découvre ?
55:20Eh bien on est bien obligés de nommer la réalité,
55:22leur bien idéologique ne pouvait plus
55:24être caché, ne pouvait plus
55:26être dissimulé.
55:28Alors c'est pas un service public là-bas, on le comprend bien,
55:30mais c'est comme si un jour on finissait par avouer que
55:32France Inter était un média très clairement orienté,
55:34en fait j'ai pas à le faire, celle qui est la patronne,
55:36Madame, je perds son nom,
55:38je vais le dire, la patronne sur France Inter
55:40a dit nous sommes un média progressiste.
55:42Bon, c'est clair au moins.
55:44Quoi qu'il en soit, aux Etats-Unis ça commence
55:46à tomber, Adèle Van Riet,
55:48pardonnez-moi, donc ça commence à tomber
55:50et on le voit, et là dans le reportage
55:52des proposites quotidiens, on nous présente
55:54des journalistes qui sont censés être l'incarnation de la
55:56recherche de la vérité pour
55:58par exemple CNN. Mais qu'est-ce qu'on voit ?
56:00Surtout des journalistes discourstois
56:02et hostiles, très militants,
56:04qui étaient en conflit ouvert
56:06avec par exemple l'administration Trump.
56:08Alors ils ont tout à fait le droit d'être hostiles à l'administration
56:10Trump, il y a d'excellentes raisons de l'être,
56:12mais il s'agit d'avoir un minimum de respect
56:14des formes. Et ce qu'on voit c'est que plus les journaux
56:16étaient militants à gauche, plus les chaînes
56:18étaient militantes à gauche, plus ils
56:20étaient sermonneuses, plus ils faisaient la leçon
56:22aux Américains, plus ils expliquaient aux Américains
56:24bon, pas bon, gentil,
56:26pas gentil, gauche,
56:28droite, et bien le commun des mortels a fini
56:30par s'en détacher.
56:32Je note aussi, c'est assez intéressant, que quand
56:34on parle du rapport autoritaire de
56:36Trump aux États-Unis, aux médias,
56:38quel est l'exemple qui est donné ? C'est lorsque le pouvoir
56:40se permet de corriger les médias lorsqu'ils considèrent
56:42que les médias ont menti.
56:44Pourtant c'est un simple travail de fact-checking,
56:46c'est-à-dire quand le pouvoir,
56:48quand le parti d'opposition, quel qu'il soit,
56:50constate que le journalisme est militant,
56:52n'est-ce pas son devoir de corriger
56:54les faits qui sont quelquefois déformés
56:56par certains médias ? Ce qui est certain,
56:58c'est qu'aux États-Unis, on voit une révolution
57:00médiatique majeure, où la presse
57:02traditionnelle, la pravda américaine,
57:04réussit de moins en moins
57:06à orienter les comportements
57:08électoraux des Américains,
57:10la presse officielle est déroutée,
57:12la presse officielle ne rencontre jamais
57:14le pays qu'elle veut orienter,
57:16et dès lors, qu'est-ce qui se passe ?
57:18On voit ces audiences chuter
57:20dans un contexte d'économie de marché,
57:22ça a des conséquences.
57:24D'ailleurs, la Maison-Blanche a décidé d'accréditer
57:26des Youtubers, podcasteurs et influenceurs
57:28à la salle de presse,
57:30plusieurs y voient une révolution,
57:32est-ce que c'est votre avis ?
57:34Un peu quand même, c'est intéressant.
57:36Ce que la Maison-Blanche a dit, bon,
57:38manifestement les médias traditionnels
57:40ne sont plus les seuls aujourd'hui.
57:42Il y a une révolution de la scène médiatique
57:44et il y a des influenceurs,
57:46comme on dit, j'aime pas le terme,
57:48mais qui ont une influence telle,
57:50ils structurent le discours médiatique aujourd'hui,
57:52la réalité des médias,
57:54qu'on doit les intégrer à la salle de presse.
57:56Et là, ça révolte les journalistes traditionnels
57:58qui se disent, mais que font-ils là, ces gueux ?
58:00Et là, il y a deux arguments,
58:02on dit qu'ils ne sont pas professionnels,
58:04c'est vrai, mais il y a une forme de professionnalisation
58:06du podcasting aujourd'hui,
58:08et on dit qu'ils sont orientés idéologiquement,
58:10ce qui nous ramène au point 1 de notre échange,
58:12c'est que CNN n'était pas orienté idéologiquement,
58:14donc qu'est-ce qu'on voit ?
58:16Le pouvoir s'adapte aujourd'hui,
58:18la politique s'adapte aujourd'hui,
58:20à la révolution médiatique.
58:22Il y a des gens qui, effectivement, sont sur des podcasts,
58:24ont une audience dix fois plus grande
58:26que tous les médias ordinaires qu'on peut connaître,
58:28donc c'est une révolution.
58:30Et je terminerai avec une réflexion
58:32sur l'Europe par rapport aux États-Unis.
58:34On a beaucoup parlé du DSA, rappelez-vous,
58:36l'encadrement des réseaux sociaux,
58:38l'encadrement des réseaux sociaux
58:40et on en parle beaucoup aujourd'hui.
58:42Et une intuition m'est venue.
58:44Il y a peut-être la tentation chez les élites européistes
58:46aujourd'hui de faire ce que j'appelle
58:48un mur de Berlin médiatique et communicationnel.
58:50Donc on veut éviter que les Européens ne puissent
58:52s'informer sur ce qui se passe aux États-Unis
58:54ou ailleurs dans le monde,
58:56autrement que par les sources officielles
58:58qui dominent souvent la vie publique
59:00et médiatique européenne,
59:02parce qu'on se dit que s'ils apprennent
59:04des choses qui ne sont pas filtrées par nous,
59:06ils pourraient décider de se révolter contre nous.
59:08Merci d'être avec nous tout de suite,
59:10Pascale Pro, excellente suite de programme
59:12L'heure des pro 2.