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Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00Il est 19h, bonsoir à tous et ravie de vous retrouver. On est ensemble jusqu'à 20h, on va commencer par les titres de l'actualité, le journal Maureen Vidal. Bonsoir Maureen.
00:10Bonsoir Clélie, bonsoir à tous. A l'œil de l'actualité, l'Assemblée nationale secouée.
00:15Michel Barnier engage la responsabilité du gouvernement après son recours à l'article 49.3 de la Constitution pour faire adopter le budget de la sécurité sociale.
00:23LFIRN ont déposé chacun une motion de censure. Marine Le Pen l'a confirmée. Le Rassemblement national votera l'ensemble des motions, y compris celle de la gauche.
00:32Le procureur de la République de Saint-Brieuc a donné une conférence de presse cet après-midi.
00:37Toutes les pistes sont envisagées concernant la disparition de la jeune Morgane.
00:40110 auditions ont eu lieu. Un appel national a été lancé par la gendarmerie en vue de récolter le plus de témoignages possible.
00:48À l'adresse suivante, une information judiciaire a été ouverte.
00:55Et enfin, la violente opération des djihadistes se poursuit en Syrie.
00:59Après Alep, c'est au tour de la ville de Hama d'être bombardée.
01:02Six morts ont été recensées ce lundi. Le nord du pays fait face à cette attaque djihadiste depuis le 27 novembre.
01:08Le chef de l'ONU, alarmé, appelle à la cessation immédiate des hostilités.
01:13Merci beaucoup Maureen, à tout à l'heure.
01:15Au sommaire, aujourd'hui de Face à l'Info, beaucoup de politiques.
01:18Forcément, vous l'aurez compris aujourd'hui, la crise du budget qui vire à la crise politique.
01:23Ce sera le premier édito de Mathieu Bobcote.
01:25Bonsoir Mathieu.
01:26Bonsoir.
01:27Gabriel Cluzel, bonsoir.
01:29Vous nous parlerez d'une alerte au calendrier de l'Avent.
01:33Vous nous en direz un petit peu plus.
01:35Nous sommes le 2 décembre.
01:37C'est une date napoléonienne par excellence.
01:41Ce sera avec Marc Menand, évidemment.
01:43Bonsoir Marc.
01:44Bonsoir ma chère Lili.
01:45Et vous avez certainement entendu parler du programme Evars,
01:48l'éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle au sein du cursus scolaire.
01:52Vive polémique, mais qu'en est-il exactement ?
01:55Que contient ce texte ? On fera le point avec Charlotte Dornelas.
01:58Bonsoir Charlotte.
01:59Bonsoir.
02:00Et enfin, la politique encore.
02:02De quoi Michel Barnier est-il le nom ou le symbole ?
02:06Ce sera le deuxième édito de Mathieu Bobcote.
02:11Générique
02:23Cette question donc ce soir.
02:24La France aura-t-elle encore un gouvernement à la fin de la semaine ?
02:27La question n'est pas banale quand on sait qu'elle ne semble pas en avoir un autre en réserve
02:32et qu'il a fallu quand même un certain temps pour en trouver un déjà.
02:35D'autant que Michel Barnier a donc décidé, vous le savez,
02:37d'utiliser le 49.3 aujourd'hui.
02:40Que LFI, ADEC et la gauche même en général aient déposé une motion de censure.
02:44Que le RN l'avôtera.
02:46Et une formule, Mathieu, refait surface.
02:48La France est-elle au seuil d'une crise de régime ?
02:52Alors c'est une question qu'on se pose en boucle depuis quelques années.
02:56Mais on se la pose parce qu'elle s'impose.
02:59Parce que cette crise de régime depuis longtemps annoncée,
03:02je dirais que depuis quelques années déjà, nous y sommes.
03:05Nous y étions à bas bruit.
03:07Nous y étions dans une crise de régime plutôt inconsciente de l'être.
03:11Et là, en ce moment, il faut être aveugle pour ne pas comprendre
03:14que nous ne sommes pas au seuil de la crise.
03:16Nous sommes entrés dans la crise.
03:18Nous sommes peut-être au cœur de la crise.
03:20À tout le moins, nous y sommes entrés.
03:22Et en douter, ça relève d'une obstination exceptionnelle
03:26à croire que nous vivons des temps ordinaires.
03:28Or ce ne sont pas des temps ordinaires.
03:30Alors, qu'est-ce qu'on voit ?
03:32Qu'est-ce qu'on voit ?
03:34La gauche voulait la peau de Michel Barnier.
03:36Et le RN a décidé de lui offrir.
03:38De ce point de vue, c'est une alliance non pas des populistes, comme on dit,
03:41mais c'est l'expression politique d'une France politiquement irréconciliable.
03:46Alors, je ne reviens pas sur tous les détails,
03:49les fameuses lignes rouges du RN,
03:51les taxes sur l'électricité, les médicaments, la désindexation des retraites.
03:55Parce qu'on le sait.
03:57Mais j'ai presque l'impression que ce sont davantage des motifs techniques
04:00qui dévoilent une crise plus profonde.
04:02Et allons-y tout de suite avec la conclusion.
04:04Qu'est-ce qu'on voit en ce moment ?
04:06Le gouvernement tombe. Il tombe mercredi.
04:08Est-ce qu'il y a un gouvernement de rechange ?
04:10Pas vraiment.
04:11Est-ce qu'on peut faire une nouvelle dissolution ?
04:13Non plus.
04:14Alors, on est dans un paradoxe,
04:16on présente le paradoxe de la Ve République,
04:18qui était censé offrir à la France
04:20des institutions d'une stabilité remarquable
04:22pour lui éviter à jamais une crise ministérielle
04:26comme celle qu'ont fait tomber la IVe République.
04:29Donc la Ve était censée stabiliser à ce point la vie politique française
04:33qu'il n'y aurait nul besoin un jour d'une VIe République.
04:37Or, qu'est-ce qu'on voit aujourd'hui,
04:39sans parler de cette hypothèse,
04:41qu'est-ce qu'on voit ?
04:42Ces institutions stables sont en fait des institutions prison.
04:45Des institutions prison où on a rassemblé des parlementaires
04:48incapables de s'entendre, incapables de former véritablement un gouvernement
04:51ou à tout le moins un prochain,
04:53condamnés à se chamailler,
04:55condamnés à révéler un pays cœur et l'heure
04:58sans être capable de s'entendre minimalement.
05:00Donc un parlement qui aujourd'hui donne un théâtre d'agités malheureux.
05:04Et de l'autre côté, il y aurait une forme de jeu de bascule
05:07vers une représidentialisation de la France,
05:09donc un retour à Emmanuel Macron.
05:11Mais c'est un président,
05:12on pourrait dire, je ne pense pas insulter personne en disant,
05:14qu'il est plus désaimé que jamais.
05:17Disons ça comme ça.
05:18Moins aimé que jamais,
05:19un président qui ne dispose encore de la légalité,
05:22mais qui n'a probablement plus la légitimité populaire avec lui.
05:26Ce qui crée un véritable problème, on s'en doute.
05:29C'est un président, il ne faut pas l'oublier,
05:31qui a été élu grâce à une majorité négative.
05:34Tout comme la chambre qui a suivi et l'autre chambre qui a suivi.
05:37Quand vous n'avez comme argument de vente
05:40que de ne pas être la personne qui est devant vous,
05:43tout au tard, quand les grandes décisions s'imposent,
05:45vous êtes peu de choses.
05:47Donc, on pourrait dire à la rigueur crise ministérielle,
05:49mais ce n'est pas que crise ministérielle,
05:51c'est crise de régime quand il n'y a pas de solution institutionnelle possible,
05:54quand l'impuissance est institutionnalisée.
05:57Alors, décomposons les éléments.
05:59Une crise de régime ne serait pas qu'une crise de régime
06:01s'il y avait ce que je viens de décrire.
06:03Évoquons les autres éléments qui la composent.
06:05Premier élément, il faut y revenir et revenir toujours,
06:07une dissidence populaire de plus en plus marquée.
06:10Nous sommes devant une république
06:12qui en est venue à se méfier de plus en plus de son peuple,
06:15accusé, suspecté d'être populiste, d'être antidémocratique,
06:19d'être traversé par tous les travers d'extrémisme, et ainsi de suite.
06:23Donc, qu'est-ce qu'on a vu ?
06:25D'abord, avec le pôle RN, évidemment, du FN au RN,
06:29qu'est-ce qu'on a vu ?
06:31C'est l'exclusion d'une part de plus en plus significative
06:34du corps électoral, du corps politique légitime de la nation.
06:37Donc, il y a de plus des millions de Français
06:40qui étaient rejetés à l'extérieur de la France légitime.
06:43Peut-être reste cela une république,
06:45il est tout à fait possible que ce le soit,
06:47mais de ce point de vue, il n'est pas certain que ce soit une démocratie.
06:49Deuxième élément de cette exclusion du peuple,
06:52l'Europe en deux temps, la dépossession de la souveraineté.
06:55Ça vient ensemble, il faut avoir tous ces éléments en tête.
06:57Donc, Maestric, bien sûr, mais plus encore 2005.
07:00Donc, qu'est-ce qu'on voit ?
07:01Un transfert de souveraineté à l'extérieur des institutions nationales
07:05contre la volonté de la nation qui avait explicitement marqué
07:08son attachement au cadre national.
07:10Troisième élément de cette fracture avec le peuple, LFI.
07:14Je n'ai pas une tendresse infinie pour LFI,
07:17mais il se trouve qu'il y a une partie importante de la population
07:20qui est renoue avec LFI avec l'idée d'une gauche révolutionnaire.
07:23De 1980 ou même de 1990 jusqu'aux années présentes,
07:28la gauche révolutionnaire, c'était finalement des images en noir et blanc
07:31datant d'un autre temps.
07:33Qu'est-ce qu'on voit aujourd'hui ?
07:34Un retour d'une gauche révolutionnaire qui désire le chaos,
07:37qui souhaite le chaos, qui souhaite précipiter une situation telle
07:41qu'elle serait capable de la récupérer à son avantage.
07:43Du moins, c'est ce qu'elle croit.
07:45Donc, qu'est-ce qui reste-t-il du régime en ce moment ?
07:47Je dis crise de régime, mais un pilier populaire très étroit.
07:51Je parlais d'une république antipopulaire.
07:53Le pilier populaire que ce sont les classes sociales, dominantes,
07:56privilégiées, qui continuent d'adhérer à ce système plus largement,
08:00mais elle ne tient plus par le peuple, la république, le régime.
08:04Il tient par le haut.
08:05Il tient par le haut, par le contrôle des institutions,
08:08de la Cour des comptes, le Conseil constitutionnel,
08:11l'ensemble de ces institutions, mais qui sont peuplées généralement
08:14des derniers restes du socialisme mitterrandien.
08:18Donc, des gens qui ne représentent plus rien dans la population,
08:21mais qui contrôlent encore les institutions du pays.
08:24Donc, j'ajouterais une chose qui n'est pas un détail.
08:27C'est un pays incapable de former un régime,
08:30incapable de former une majorité, sur les questions régaliennes,
08:33notamment les plus importantes, alors que cette majorité existe
08:36dans la population. Il ne faut pas l'oublier.
08:38C'est la majorité sur l'immigration, sur la sécurité.
08:40Il y a une très nette majorité de Français qui sont d'accord,
08:42mais leurs élites ne le sont pas.
08:44C'est pas pour rien que Bruno Retailleau est à peu près
08:46le seul ministre populaire de ce gouvernement.
08:48Alors, annoncez que les autres éléments qui composent
08:52cette crise de régime, l'impuissance publique.
08:55La France, c'est un pays, si on regarde des autres pays occidentaux,
08:57un des pays qui croient le plus dans l'État, dans la politique.
09:00On dit une nation très politique, on croit en la politique,
09:02on dit que la politique peut changer la vie, peut transformer la vie
09:05ou à tout le moins la paralyser.
09:07Et c'est un peu de ça dont on parle aujourd'hui,
09:09c'est-à-dire un État plus puissant que jamais théoriquement
09:11par les moyens dont il se dote.
09:13Un État qui taxe, un État qui impose, un État qui légifère,
09:16un État qui censure et qui est par ailleurs incapable
09:19de répondre aux problèmes de fond de la nation.
09:21Immigration, insécurité, services sociaux de base, effondrement culturel.
09:25On pourrait dire d'un État que c'est un obèse impuissant,
09:28ce qui n'est pas nécessairement le portrait le plus désirable
09:30qui soit sur cette terre.
09:32Autre élément, l'effondrement de la classe politique.
09:35Je pense qu'on doit bien le dire.
09:37Résumons ça en un mot.
09:39Le jour où une dame comme Anne Jeuneté devient la ministre
09:43de l'Éducation nationale, la femme la plus qualifiée
09:47pour occuper une des fonctions les plus importantes
09:50du gouvernement et qui est manifestement incompétente
09:53et incapable de comprendre les termes élémentaires de son mandat,
09:55alors qu'est-ce qu'on voit?
09:57C'est un symbole, un signe d'effondrement de la classe politique.
09:59Heureusement, elle est secondée par un jeune ministre
10:01qui la contredit sans cesse et elle le contredit ensuite.
10:03Mais des ministres qui se contredisent tout le temps entre eux,
10:05c'est pas nécessairement le signe d'un gouvernement qui va bien.
10:08J'ajoute que la classe dirigeante n'est plus en politique.
10:10Elle est dans toutes les autres institutions
10:12et nous avons les résidus d'apprentis dirigeants
10:14qui ne parviennent pas à se caser ailleurs
10:16qui se retrouvent au gouvernement.
10:18Et finalement, je dirais dans cette crise,
10:20il y a la censure reconduite du diagnostic,
10:22l'incapacité de nommer les choses et les problèmes,
10:24de peur toujours de faire le jeu des extrêmes
10:26ou de l'extrême droite comme on dit souvent.
10:28Rassemblez tout ça, vous n'avez pas une crise ministérielle,
10:30vous avez 1958 bis dans des circonstances différentes.
10:35Bien différentes quand même.
10:38Justement, le gouvernement éclate autour de la question du budget,
10:40on est bien d'accord là-dessus.
10:42Pourtant c'est autour de l'immigration qu'on a annoncé cet effondrement
10:44et ce depuis des années.
10:46Qu'est-ce qu'on doit comprendre ?
10:48Expliquez-nous un petit peu Mathieu.
10:50Les deux questions s'emboîtent.
10:52On ne comprendra jamais la crise des finances publiques
10:54si on ne comprend pas qu'elle est directement connectée
10:56à la crise de l'immigration.
10:58Si on ne comprend pas que la hausse des dépenses en sécurité par exemple,
11:01la nécessité de construire toujours de nouvelles places de prison,
11:04la nécessité de l'ensemble des services sociaux
11:07qui sont en fait les allocations sociales,
11:09tout ce qui est donné de l'État social
11:11pour des populations nouvelles
11:13et qui ont en effet de pompes aspirantes
11:15pour une bonne partie d'entre elles.
11:17Tout ça, c'est le lien jamais théorisé.
11:19La question de l'immigration sur les finances publiques,
11:21on l'a réduit à la question de l'AME,
11:23l'aide médicale d'urgence.
11:25Ce n'est pas sérieux, ça dépasse largement ça,
11:27la question du poids de l'immigration sur les finances publiques.
11:29Mais puisqu'on détache les deux questions,
11:31on s'interdit de poser et la première et la seconde.
11:35Cela dit, distinguons les questions,
11:37la crise des finances publiques en elle-même en Occident.
11:39Elle est partout, il n'y a aucune exception.
11:42Elle est peut-être plus poussée ici,
11:44mais encore là, encore là.
11:46On savait qu'un jour ça allait craquer.
11:48Je pense qu'on savait un jour qu'un État
11:50qui dépense à ce point de l'argent qu'il n'a pas
11:52pour financer des catégories sociales
11:54qui menacent de faire la révolution,
11:56à tout le moins par leur lobby,
11:57si on ne satisfait pas leurs demandes,
11:58on crée des conditions,
12:00si ce n'est pas d'une révolte,
12:01à tout le moins d'une crise profonde
12:03ou d'un effondrement fiscal, budgétaire, politique.
12:05Nous y sommes.
12:06Et que nos élites,
12:08leur seule réponse par rapport à cela,
12:10soit de dire de nouvelles taxes, de nouveaux impôts,
12:12il y a quelque chose d'un peu délirant.
12:14Je note que Marine Le Pen aujourd'hui
12:16a fait un tweet assez amusant,
12:18en disant qu'elle critique la droite
12:19qui l'accuse d'irresponsabilité.
12:21Et qu'est-ce qu'elle dit?
12:22Elle dit globalement,
12:23si la gauche avait proposé le même budget
12:26que celui proposé aujourd'hui par Michel Barnier,
12:28la droite dirait que c'est l'URSS qui est de retour.
12:30Mais puisque c'est proposé désormais
12:32par les centristes grisonnants
12:34rassemblés sous l'étendard Barnier,
12:37on nous présente ça comme un budget de responsabilité.
12:39Donc de ce point de vue,
12:40Marine Le Pen nomme un problème qui est bien réel.
12:43Ensuite, évoquons l'autre question
12:45qui est peut-être la plus importante en ce moment.
12:47On dit que les oppositions sont irresponsables.
12:50Les oppositions sont irresponsables
12:52d'envisager la motion de censure.
12:54Il n'appartient pas de dire qu'il est irresponsable
12:56et qu'il ne l'est pas.
12:57Mais sur le fond des choses,
12:58on dirait une chose assez simple,
13:00les irresponsables sont ceux
13:02qui ont créé une telle situation budgétaire,
13:05une situation financière telle
13:07que le pays soit à un bris de fonctionnement politique
13:10au seuil de l'effondrement avec cela.
13:13Donc, on nous dit d'ailleurs,
13:15les oppositions devraient s'unir.
13:17Elles doivent s'unir à tout prix.
13:19Mais est-ce qu'on se rappelle que ces oppositions,
13:20il y a quelques mois,
13:21une partie d'entre elles, le RN et compagnie,
13:23étaient présentées comme une collection de fascistes
13:25et peut-être de nazis.
13:27Dois-je comprendre qu'on nous explique aujourd'hui
13:29que la France ne peut survivre
13:31que si elle s'unit avec sa part fasciste
13:33et sa part nazie?
13:35Il y a de la rhétorique politique
13:36qui aujourd'hui s'effondre devant nous.
13:38Le discours sur le Front républicain,
13:39regardez le paradoxe.
13:40Le Front républicain dit
13:42qu'il faut à tout prix chasser ces gens-là
13:44et on va arriver au pouvoir en s'alliant
13:46avec Français soumises et compagnie.
13:48Mais une fois qu'on est au pouvoir,
13:49ils veulent à tout prix, la gauche radicale,
13:51nous chasser du pouvoir et se mêler KO
13:53et on doit donc s'allier avec les gens
13:55qu'hier encore on maudissait.
13:57Il y a quelque chose qui tient plus ou moins là-dedans.
13:59Alors, on comprend la position du RN là-dedans
14:02qui dit, hier, vous nous crachiez au visage,
14:04hier, vous nous traitiez comme des moins que rien,
14:06hier, vous nous traitiez comme des déchets
14:08et aujourd'hui, vous en appelez notre sens des responsabilités.
14:11Donc, il y a deux positions pour le RN là-dedans.
14:13Il y a ces revendications qu'on peut entendre
14:15qui sont chacune d'entre elles avec une portée technique
14:17qui a des effets sur la vie des gens.
14:19Mais au final, on peut y voir aussi un parti qui dit,
14:22vous avez tout fait pour nous empêcher
14:24de participer à l'exercice démocratique.
14:27Vous avez tout fait pour nous empêcher de faire.
14:29Le seul pouvoir qu'il nous reste,
14:31c'est le pouvoir de vous défaire.
14:33Et de ce point de vue, nous participerons nous aussi,
14:35se disent-ils, à la crise en créant la situation
14:38qui est la nôtre aujourd'hui.
14:39Oui, on l'a vu ce soir.
14:40Alors, quels sont les scénarios possibles
14:42à partir de maintenant?
14:43Alors, il n'y en a pas tant que ça.
14:44Qu'est-ce qui va se passer?
14:45Alors, n'étant pas de vain, on peut voir quand même
14:47ce qui se passe à court et moyen terme.
14:49D'abord, la recherche d'un autre gouvernement,
14:51mais il est un peu introuvable, convenons-en,
14:53à moins qu'on nous fasse le coup du...
14:55C'est le retour de M. Cazeneuve, figure attendue.
14:58M. Hollande, premier ministre inattendu.
15:00On va avoir quelques jus de spéculation,
15:02mais on sent que l'humeur populaire,
15:04l'humeur politique n'est pas là.
15:06Il y a le recours à l'article 16 qui est évoqué par certains,
15:09c'est-à-dire les pleins pouvoirs pour le président de la République.
15:12Je note que l'appel aux pleins pouvoirs d'un homme,
15:15peut-être qu'on va nous dire que c'est aussi ça l'État de droit.
15:18Il est possible qu'on va nous dire que l'État de droit,
15:20c'est les pleins pouvoirs d'un homme désavoué par son peuple.
15:23Je suis persuadé que sur le service public,
15:25il serait capable de nous le dire.
15:27Et le monde nous expliquera que pour sauver la démocratie,
15:29il faut en finir avec le peuple qui empêche la démocratie de fonctionner.
15:31Bon, laissons ça de côté.
15:33Mais c'est une hypothèse qu'on doit considérer, l'article 16.
15:36La question de la démission d'Emmanuel Macron,
15:39dont on parle tant, est-ce que ça va arriver ou non?
15:41En ce moment, vous noterez que chaque fois qu'on parle de cette question,
15:43on le fait sur le mode de la spéculation psychologique.
15:45Il est trop orgueilleux pour démissionner.
15:47Ou alors on va dire, il en a marre, il veut faire un coup d'éclat,
15:50il va démissionner parce qu'il en a assez.
15:52Donc, on spécule sur la psychologie du président.
15:55Je note, quant à moi, et je terminerai sur ça,
15:58que ce que l'on sent, que ce que l'on voit,
16:00c'est ce que Roger Caillois appelait le vertige.
16:03Roger Caillois, le grand philosophe, il dit,
16:05il arrive des moments dans une société
16:07où on n'a plus envie de trouver des solutions raisonnables.
16:09On n'a plus envie de s'entendre.
16:11On n'a plus envie de faire des compromis.
16:13La situation est à ce point dégradée,
16:16elle est à ce point d'une situation de pourrissement
16:18qu'on veut des solutions « fermes ».
16:20Il y a une forme d'ivresse du chaos,
16:22de la tentation du chaos,
16:24de la tentation de tout jeter par terre
16:26pour voir ce que ça va donner.
16:28J'ai l'impression que si on cherchait à capter l'état d'esprit
16:30d'une bonne partie, non seulement de la population,
16:32mais même des forces politiques frappées du signe du maudit,
16:37la gauche d'un côté, la droite nationale de l'autre,
16:39j'ai l'impression que cette ivresse du chaos,
16:41cette tentation de tout jeter par terre,
16:44est très vive et de l'autre côté,
16:46on a un pouvoir qui s'accroche à tout prix
16:48à ses privilèges oligarchiques en disant
16:50qu'il défend encore une fois l'état de droit.
16:52Tous les éléments sont rassemblés pour que ça aille encore plus mal
16:54dans quelques jours, quelques semaines.
16:56C'est ce que je voulais dire. Et la France dans tout cela?
16:58On peut se récolter.
17:00J'ai toujours ma part d'espérance là-dedans.
17:02Si on a décidé de faire sauter les interdits administratifs,
17:04si on décide de faire appel à la tradition,
17:06si on décide de faire appel à l'identité,
17:08si on décide de se délivrer des fâcheux,
17:10en cinq ans on peut reconstruire Notre-Dame,
17:12je devine qu'en dix on peut reconstruire la France.
17:14Mais c'est autre chose.
17:16Et pareil, ils sont lancés, c'est ça?
17:18Non, mais c'est simplement le retour du septennat.
17:20Mais bon, peu importe.
17:22Est-ce que c'était une bonne idée de le faire sauter déjà, ce septennat?
17:24Ah, ça c'est une autre question.
17:26Absolument pas, mais c'est une toute autre question.
17:28Non, mais ça rejoint les problèmes de constitution
17:30et tout est lié, vous le savez bien.
17:32Je voudrais vous donner la parole quand même
17:34sur ce qui s'est passé aujourd'hui,
17:36on a esquissé quelques scénarios.
17:38Gabrielle Clizel, Charlotte Dornelas, Marc Menand,
17:40si vous avez peut-être un commentaire sur l'actualité,
17:42encore une fois sur ce qu'a dit
17:44Mathieu Bocoté dans son édito.
17:46Est-ce qu'on est passé
17:48effectivement d'une crise du budget
17:50à une crise de régime?
17:52Quels sont, vous, vos paris, vos options là,
17:54pour ce qui va se passer dans les prochains jours?
17:56Non, mais ce qui est certain, c'est qu'on ne peut rien prédire.
17:58Ça c'est la seule certitude.
18:00Néanmoins,
18:02difficile de dire qu'on ne l'a pas vu venir.
18:04Il a paru assez évident
18:06dès le début que Marine Le Pen
18:08demandait qu'on ne méprise pas
18:10le Rassemblement national.
18:12C'est un mot très fort,
18:14c'est un mot de respect.
18:16Et on sent bien qu'assez vite, une fois que Michel Barnier
18:18a été en place, tout le monde s'est dit
18:20on sait très bien cela, on va les laisser de côté
18:22et on ne s'en est plus occupé.
18:24Et il y a forcément
18:26un fil rouge
18:28qui a été tiré
18:30qui est celui du mépris
18:32et à un moment, il a lâché.
18:34Je crois qu'on en est là.
18:36Je me souviens, sans faire de l'archéologie,
18:38mais en 2002, quand Jean-Marie Le Pen
18:40a été élue,
18:42son discours,
18:44qu'il a accédé
18:46au second tour,
18:50il a dit
18:52nous les petits,
18:54les sans grades,
18:56ceux qui marchent sans espoir de dostation,
18:58etc. Et c'était vraiment
19:00cette idée que ceux qui étaient méprisés
19:02avaient leur revanche. Et je crois que cette idée
19:04est encore très présente au Rassemblement National.
19:06Et Marine Le Pen, là, a dit
19:08vous nous avez méprisés, il va falloir payer.
19:10C'est ainsi que je le vois.
19:12C'était vrai
19:14depuis le premier quinquennat d'Emmanuel Macron.
19:16Emmanuel Macron parlait, à l'époque,
19:18en 2017, beaucoup de dépasser les clivages
19:20pour avoir des réponses raisonnables. C'est un mot
19:22qu'on entendait déjà en 2017.
19:24A savoir, on a fait droite-gauche
19:26pendant des années et des années, on s'est engueulé
19:28après tous les sujets. Place
19:30à autre chose, au dépassement de ces clivages
19:32politiques, pour arriver à des solutions
19:34raisonnables. Ce qui voulait dire...
19:36Techniques, il y en a, oui.
19:38Ce qui revenait au même dans l'esprit, c'est-à-dire on va dépasser
19:40la question politique et donc quiconque ne sera pas
19:42d'accord avec une solution technique
19:44et donc nécessaire, sera évidemment
19:46un extrémiste. Cette tentation, elle est présente
19:48depuis 2017. Simplement
19:50là, pendant les élections, et à plusieurs reprises,
19:52en effet, Mathieu l'a évoqué, déjà aux élections
19:54présidentielles, Emmanuel Macron a été
19:56un choix pour éviter quelqu'un
19:58d'autre, beaucoup plus que pour lui-même, en tout cas la deuxième
20:00fois. Et là, aux élections législatives,
20:02on a immédiatement vu
20:04ces trois blocs se
20:06dessiner
20:08de manière absolument
20:10évidente à l'Assemblée.
20:12Donc, sans majorité,
20:14et avec chaque bloc qui accuse les deux
20:16autres de s'allier et d'avoir
20:18des alliances contre nature. Pendant la législative,
20:20l'alliance contre nature était entre le NFP
20:22et le Bloc central. Ensuite, maintenant,
20:24le NFP, passé journée, a expliqué que
20:26ceux avec qui ils étaient alliés hier sont maintenant alliés avec des
20:28fascistes, et les autres expliquent que finalement
20:30la gauche court après Emmanuel Macron
20:32lui-même, ou Emmanuel Macron court après la gauche.
20:34Donc, vous voyez bien qu'il n'y a pas de...
20:36C'est impossible de sortir de là,
20:38autrement que... En tout cas, c'est impossible
20:40de ne pas voir la crise politique qui dépasse de loin le budget.
20:42Je veux dire,
20:44les passions ne se déchaînent pas sur
20:46des questions budgétaires. D'ailleurs,
20:48l'Assemblée a toujours
20:50exprimé des désaccords sur la question budgétaire
20:52sans qu'on en arrive à ce point
20:54où nous sommes aujourd'hui. Donc, c'est évidemment une question
20:56politique bien plus que budgétaire.
20:58— Vous n'êtes pas inquiets pour les finances de la France ?
21:00— Non, mais bien sûr qu'il y a cette question. Mais, en fait,
21:02l'inquiétude sur les finances de la France,
21:04derrière la question
21:06de combien on a et combien
21:08on a besoin pour demain, c'est pourquoi faire ?
21:10Qu'est-ce qu'on a fait pendant 40 ans ?
21:12Et qu'est-ce qu'on va faire sur les prochaines années avec
21:14le budget qu'on s'accorde ? Donc, la question de fonds,
21:16elle est évidemment, éminemment, politique.
21:18— Marc ? — Alors, déjà, si on regarde notre
21:20histoire, malheureusement,
21:22on est constamment confrontés à cela.
21:24La grande déchirure. Je veux pas
21:26vous faire toutes les grandes césures,
21:28mais vous avez le directeur. Tout à l'heure, on va parler
21:30quand le consul devient
21:32empereur. C'est pas un hasard.
21:34Et puis après, il y a la restauration,
21:36il y a Charles X qui tombe,
21:38il y a Louis-Philippe, et puis
21:40ensuite Napoléon qui fait à nouveau son coup
21:42d'État. Et puis on a
21:44la Troisième République et puis on a la Quatrième.
21:46Et à chaque fois, on se retrouve dans un marasme.
21:48Mais à ces époques-là,
21:50je trouve que ça pouvait se justifier.
21:52Parce qu'il y avait d'un côté
21:54des courants utopistes,
21:56il y avait aussi une mutation
21:58de la société. Il y avait un souffle
22:00qui emportait les uns et les autres.
22:02La modernisation
22:04et l'espoir
22:06qui pouvaient germer dans toutes
22:08les théories quelles
22:10qu'elles aient été. Aujourd'hui, le grand
22:12drame, c'est qu'il n'y a plus d'espoir.
22:14Aujourd'hui, c'est la faillite d'un système
22:16politique. Mais parce que
22:18ce système politique est incapable
22:20de proposer quoi que ce soit.
22:22Quand vous êtes aujourd'hui dans le peuple,
22:24combien de gens ne peuvent pas payer
22:26le loyer parce que le loyer est trop cher ?
22:28Combien de gens sont
22:30menacés de
22:32chômage ? On voit là les unes et les
22:34autres des entreprises qui tombent.
22:36C'est le fameux jeu de
22:38domino. Et que dit-on à tous ces
22:40gens ? Quelles sont les réponses
22:42qu'on leur propose ? Aucune.
22:44Rapport à l'immigration, oui.
22:46Que peut-on leur dire ?
22:48Rien. Taisez-vous. Et puis chacun
22:50est là. Quand on parle de la crise,
22:52de la crise culturelle,
22:54avec d'un côté
22:56ce que l'on vit aujourd'hui en Algérie,
22:58avec cet écrivain qui est enfermé,
23:00qui depuis des années,
23:02avec le Goncourt, nous disent, mais voilà,
23:04regardez ce dont on souffre.
23:06Un pays qui
23:08est dans la brisure
23:10la plus totale à cause
23:12de la pression de la religion.
23:14Et chez nous, on laisse cette religion
23:16s'imposer. Voilà tous les
23:18paramètres
23:20qu'aucun politique aujourd'hui
23:22n'essaie d'inclure dans son discours
23:24et dans ce qu'il propose aux uns et aux autres.
23:26Donc le peuple est désespéré.
23:28Alors, si je peux me permettre un petit
23:30désaccord avec mon ami Marc,
23:32je dirais que ce n'est pas qu'il n'y a pas d'espoir,
23:34qu'il n'y a plus d'espoir utopique. Mais ça, je dirais
23:36heureusement, l'utopie conduit au charnier.
23:38Toute utopie qui s'ignore est grosse d'une
23:40tyrannie, ça, ça m'apparaît évident.
23:42Cela dit, il y a encore des espoirs, des espoirs
23:44assez forts, mais qui sont depuis
23:46une quarantaine d'années, et plus encore une trentaine
23:48et plus encore une vingtaine, systématiquement diabolisés.
23:50L'espoir de redevenir maître
23:52chez soi, c'est-à-dire que la nation française
23:54ne soit pas mise en minorité chez elle
23:56et redevienne la norme culturelle et démographique
23:58pour être capable ensuite d'intégrer, d'assimiler.
24:00C'est un espoir tout à fait légitime.
24:02L'espoir de sortir du gouvernement
24:04des juges. C'est un espoir démocratique.
24:06L'espoir de se délivrer
24:08de la tutelle du politburo de Bruxelles,
24:10pardon, de la commission européenne, c'est un espoir légitime.
24:12Ces espoirs existent
24:14mais ils ont été systématiquement diabolisés
24:16et fascisés et nazifiés depuis 40 ans
24:18et nommés extrême droite. Alors, l'espoir
24:20populaire était toujours présenté comme l'autre
24:22nom de la France moisie, mais cet espoir
24:24existe. Est-ce qu'il a trouvé son traducteur ?
24:26C'est autre chose, mais cet espoir existe, je crois.
24:28C'est ce que je disais, il n'a pas trouvé son
24:30traducteur. Moi, tout de moins, le système
24:32ne permet pas ce traducteur d'émerger.
24:34J'en sais rien, mais quoi qu'il arrive,
24:36dans les expressions
24:38des uns et des autres, il y a une incapacité
24:40à donner véritablement
24:42ce sens
24:44d'une action
24:46définitive, mais également,
24:48il ne suffit pas de dire qu'on supprime la
24:50bureaucratie. Que fera-t-on de tous les fonctionnaires
24:52que l'on va vider ? Ça fera combien
24:54de chômeurs ? Comment arrive-t-on
24:56véritablement à lutter
24:58contre l'immigration ? Peut-être contre ceux
25:00qui sont à venir,
25:02mais ceux qui sont en place aujourd'hui,
25:04qu'en fait-on, etc.
25:06Il y a une sorte d'impuissance totale
25:08pour pouvoir repartir
25:10et se dire, oui, demain,
25:12ça ira mieux. – Je vous rassure, on continuera
25:14de parler politique, évidemment.
25:16Juste avant, on fait une petite parenthèse
25:18calendrier de l'avant avec vous, Gabriel.
25:20Je vous explique ce qui s'est passé.
25:22Dans l'aile, l'inspection de l'éducation nationale
25:24a écrit au directeur d'école, pourquoi ?
25:26Pour leur interdire de confronter les élèves
25:28au calendrier de l'avant.
25:30Oui, vive polémique ce week-end,
25:32ça a peut-être vu passer.
25:34Xavier Bertrand s'en est indigné.
25:36Un sénateur de l'Aisne, Pierre-Jean Verzolaine,
25:38a pris la tête de la gronde.
25:40Il a écrit au ministre de l'éducation nationale.
25:42La ministre qui a mis un peu de temps à répondre,
25:44mais elle a fini par répondre.
25:46Elle a choisi la voie de l'apaisement pour elle.
25:48Cette interdiction n'a pas lieu d'être,
25:50Noël étant un jour férié
25:52et une fête largement sécularisée.
25:54Bon, mais de quoi, Gabriel,
25:56cette passe d'armes
25:58est-elle révélatrice ?
26:00C'est quand même Noël, je rappelle,
26:02pour mettre un peu d'espérance
26:04dans cette actualité.
26:06Dans l'Aisne,
26:08il s'est passé quelque chose de grave,
26:10qui a justifié un courrier
26:12de l'inspection de l'éducation nationale.
26:14L'inspecteur de l'éducation nationale
26:16a dit qu'il a été alerté.
26:18C'est le mot qu'il utilise.
26:20Ça méritait vraiment une alerte.
26:22La définition du mot « alerte »
26:24dans le dictionnaire, c'est un danger imminent
26:26et grave, une menace soudaine.
26:28C'est un signal
26:30qui prévient d'un danger imminent et grave
26:32et d'une menace soudaine.
26:34Quel est ce grave danger,
26:36cette menace soudaine,
26:38qui a justifié
26:40ce courrier combinatoire ?
26:42C'est qu'il a appris que des professeurs
26:44pouvaient avoir été tentés
26:46d'utiliser des calendriers
26:48de l'avant, durant cette période
26:50du mois de décembre.
26:52Il a dit au directeur qu'il ne faut qu'aucun élève
26:54ne soit confronté.
26:56Un calendrier de l'avant
26:58dans le cadre scolaire.
27:00C'est terrible,
27:02c'est un énorme traumatisme
27:04de devoir confronter
27:06un calendrier de l'avant.
27:08Il faudrait peut-être
27:10demander aux parents ce qu'ils trouvent
27:12le plus difficile d'affronter
27:14à l'école, entre les menaces, les insultes,
27:16le harcèlement,
27:18l'islamisme, la drogue.
27:20Est-ce que vraiment le calendrier de l'avant,
27:22c'est ce qu'ils redoutent le plus ?
27:24C'est vraiment à deux doigts
27:26de faire intervenir les brigades volantes
27:28valeurs de la République.
27:30Pas l'ORED encore, mais presque.
27:32Le calendrier de l'avant
27:34a bien une connotation chrétienne.
27:36Vous avez raison, le mot avant
27:38avec un E,
27:40même si c'est avant Noël, ce n'est pas avec un A.
27:44C'était la minute orthographe.
27:46Ça vient du latin adventus
27:48qui signifie l'action d'arriver.
27:50D'où le mot advenir, avènement.
27:52Et puis l'avènement du Messie,
27:54le divin enfant que l'on retrouve
27:56dans les quantiques chrétiennes.
27:58On tourne en boucle.
28:00La tradition vient de l'Allemagne,
28:02elle est plutôt protestante.
28:04On a inventé un calendrier avec des petites cases
28:06comme des petites fenêtres à ouvrir.
28:08A l'origine, on y trouvait des petites images
28:10ou des scènes bibliques
28:12ou des efforts à faire.
28:14C'est là que l'on voit que le calendrier de l'avant
28:16est complètement sécularisé.
28:18Il ne faut vraiment pas en avoir peur
28:20de l'éducation nationale.
28:22Ce que l'on voit dans le commerce,
28:24il y a des petits chocolats, des petits parfums.
28:26C'est tout à fait contraire
28:28à l'esprit initial
28:30qui demandait, à l'inverse,
28:32de faire des efforts.
28:34Mais ce que je voulais dire,
28:36c'est que si l'on veut bannir tout ce qui est chrétien
28:38à l'école, vous savez que ça va être très compliqué.
28:40Il va falloir avoir des brigades
28:42volantes,
28:44valeurs de la République.
28:46En nombre très important.
28:48On commence à écrire la date
28:50sur le tableau. Nous sommes aujourd'hui
28:52le lundi 2 décembre 2024
28:54de notre ère, c'est-à-dire
28:56après Jésus-Christ.
28:58Déjà, il y a eu
29:00une atteinte à la laïcité. Les micro-atteintes
29:02de la laïcité sont évidemment
29:04extrêmement nombreuses. Les professeurs en font,
29:06mais nous tous, comme M. Jourdain,
29:08fait de la prose. Je vais vous donner
29:10une mise en situation
29:12à l'école. Pourquoi pleures-tu comme
29:14une Madeleine ? Marie-Madeleine,
29:16c'est quelque chose de ta mauvaise note.
29:18Aux parents, le jour de la réunion de classe,
29:20on dit « je ne vous jette pas la pierre »
29:22dans l'Évangile.
29:24Je sais que vous la faites travailler,