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Revendre ses vêtements sur les plateformes spécialisées peut parfois être contraignant et demande du temps. Pour aider celles qui ont la volonté de participer à l'industrie de la seconde main, REUSSES, cofondé par Céleste Coez, a créé un réseau de revente simple partout en France. Objectif : ne pas laisser ses vêtements inutilisés dans son placard.

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Transcription
00:00Smart Ideas, notre rubrique consacrée aux start-up éco-responsables avec Céleste Cohez.
00:11Bonjour.
00:11Bonjour.
00:12Bienvenue, vous êtes la co-fondatrice de Russe, créée en 2021 avec Victoire Zviagjaké et Tara Dabinovic.
00:19C'était quoi votre idée de départ ? Pourquoi vous avez créé Russe ?
00:23Alors au départ, Russe, c'est un besoin personnel.
00:26J'ai été une surconsommatrice de vêtements.
00:28J'achetais beaucoup trop de vêtements à une époque.
00:30Je me suis soignée depuis, ça va beaucoup mieux.
00:32Mais tu es passée par là, je pense, plus ou moins.
00:35Et donc j'avais des placards qui débordaient.
00:37Je ne savais jamais quoi faire de ces vêtements, les donner.
00:40Certes, je les ai donnés un petit peu au relais, mais je savais que ce n'était pas forcément un moyen parfait parce que ça partait en Afrique, etc.
00:51Et puis j'avais aussi des pièces qui étaient assez qualitatives.
00:54La petite jupe Kenzo violette que je n'avais mise qu'une fois, que je n'avais pas non plus envie.
00:58Soit qu'elle parte en Afrique, soit qu'elle parte en isolant phonique et thermique.
01:00Donc au bout d'un moment, je me dis, bon, qu'est-ce qu'on fait de ces vêtements ?
01:04Revendre, revendre sur Vinted à l'époque, vestiaire collective, etc.
01:07Ça existait, mais bon, peu de...
01:11Pas forcément le temps, pas forcément l'envie, la flemme, clairement.
01:16Et donc je rencontre une copine qui me dit qu'elle vend sur Vinted depuis quelques temps, qu'elle adore ça.
01:23Et elle me dit très bien, moi, je prends tes vêtements et je les revends pour toi.
01:27Donc l'idée de créer un réseau de revendeuses, en quelque sorte, c'est ça ?
01:30Exactement. Au début, c'était ma copine Jade qui revendait pour moi.
01:33Et puis quand j'en parle à mes copines, à ma famille, elles me disent toutes,
01:35mais attends, mais Jade, elle ne veut pas prendre mes affaires aussi ?
01:37Parce que moi aussi, j'en ai trop et je veux vider mes placards.
01:39Et voilà. Et donc l'idée a commencé comme ça avec Jade.
01:41Et puis Jade est devenue... Aujourd'hui, on a plus de 1000 revendeuses en France
01:45qui viennent chez vous à domicile, récupèrent les pièces et les vendent pour vous.
01:48Comment vous les choisissez ?
01:50J'imagine qu'il y a des critères de recrutement, parce que ce n'est pas si évident de confier ces vêtements à quelqu'un.
01:57Alors aujourd'hui, on prend à peu près 15% des candidatures qui nous sont proposées,
02:01uniquement, principalement sur leurs critères de vente sur Vinted.
02:06Donc en gros, on va analyser leur Vinted, voir le nombre de notes qu'elles ont, etc., d'évaluation.
02:11Et en fonction de ça, on les accepte ou on ne les accepte pas.
02:14C'est quoi le modèle économique de Ross ?
02:16On a un format de dépôt-vente.
02:18Alors pour le coup, c'est vous nous confiez les vêtements.
02:20Tout ce qui est vendu, il y a un pourcentage qui est reversé à chaque partie.
02:23Et ce qui n'est pas vendu, soit vous le récupérez, soit on le donne à des associations.
02:27Votre réseau, vous avez réussi à mailler déjà le territoire français.
02:30Vous êtes en train de le mailler le plus possible ?
02:33Dans la Creuse, par exemple, il nous manque quelques Rust.
02:37Mais sinon, on a des revendeuses Rust partout en France, oui.
02:40Je vois qu'on parle de l'impact carbone de l'industrie textile.
02:444 milliards de tonnes de CO2 par an, soit 10% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
02:51Quel regard vous portez sur ce secteur d'activité auquel vous participez aujourd'hui ?
02:57Il y a des grandes marques qui font des efforts.
02:59Il y a des startups qui réinventent le modèle.
03:02Mais malgré tout, qu'est-ce qu'on voit ?
03:03On voit une surproduction qui continue.
03:05Comment vous l'analysez, ça ?
03:06Il y a beaucoup trop de vêtements, ça c'est sûr.
03:08Il y a assez de vêtements sur la planète aujourd'hui pour habiller cette génération.
03:14Donc des vêtements, on en a beaucoup trop.
03:17Les manières dont c'est traité aujourd'hui, elles sont assez différentes.
03:21Moi, je suis un peu alarmée par les jeunes qui vont toujours vers des marques très chinoises
03:27et qui ont un impact très négatif sur la planète.
03:33De l'autre côté, on voit aussi des entreprises qui font beaucoup d'efforts.
03:38Il y a un peu de tout.
03:39Je trouve qu'on va dans le bon sens.
03:42J'aimerais que beaucoup plus de gens aillent dans le bon sens.
03:46Pour le coup, ça m'alarme un petit peu.
03:49Après, le reste...
03:51C'est quoi les clientes de Reis ?
03:54Le levier du prix, c'est le premier argument.
03:57Qu'est-ce qui rentre en ligne de compte ?
03:59On prend tous les vêtements qui valent plus de 20 euros.
04:02Donc ça veut dire qu'en effet, c'est du milieu de gamme.
04:06On commence au milieu de gamme.
04:07On prend un petit peu ce qu'on appelle la fast fashion, du Zara ou autre, mais des belles pièces.
04:13Et après, ce sera plutôt du milieu de gamme.
04:15Oui, en effet, des clients et des clientes vont avoir des pièces plutôt milieu de gamme ou haut de gamme.
04:21Mais qui viennent vers vous pour faire des économies ?
04:23Parce qu'elles vont trouver des pièces en bon état, moins chères qu'ailleurs ?
04:27Ça, c'est l'acheteur final.
04:29Notre cliente principale, c'est celle qui va nous confier les vêtements.
04:33Après, l'acheteur final, il est sur Vinted, sur Vestiaire Collective, etc.
04:36Finalement, nous, on n'a pas vraiment d'impact avec lui.
04:38Je vous pose cette question parce qu'il faut aller très vite dans la réponse.
04:41On est aussi dans une critique qui consiste à dire qu'on alimente, on se donne bonne conscience,
04:46on va continuer d'acheter des vêtements parce qu'on sait qu'on va pouvoir les revendre après.
04:48Vous voyez ce que je veux dire ?
04:49Il y a un avantage avec la circularité.
04:54Et en effet, il y a ce biais qui peut être vu comme très négatif.
04:58Pour le coup, aujourd'hui, il y a quand même peu de gens qui vont aller acheter.
05:01Et s'ils achètent, tant mieux.
05:02Ils achètent plutôt des belles pièces qui vont y rester plus longtemps.
05:05On préfère que les gens aillent acheter des belles pièces qui durent plus longtemps,
05:08quitte à les revendre après et qu'ils aient une troisième, une quatrième vie,
05:12que du chien ou du boue qui ne va avoir qu'une seule vie parce que la qualité du vêtement fera que ce sera le cas.
05:18Merci beaucoup Céleste Cohez et bon vent à Russ.
05:21Voilà, c'est la fin de ce numéro de Smart Impact.
05:23Merci à toutes et à tous de votre fidélité et à demain.

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