Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo
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00:0019h, c'est l'heure, installez-vous confortablement.
00:05Je vous vois, vous n'êtes pas tout à fait installés, moi non plus d'ailleurs.
00:08Je note bien 5 blessés, 5 blessés, on en parle dans un instant.
00:12D'abord, bonsoir Audrey Bertrand, l'information du soir.
00:16Bonsoir Christiane, bonsoir à tous.
00:18Un homme en effet s'est attaqué à des policiers devant la préfecture de police de Paris peu avant 13h.
00:245 fonctionnaires ont été légèrement blessés selon le préfet de police de Paris.
00:28Laurent Nunez a ajouté que selon des témoins, l'individu avait crié à plusieurs reprises à la Hague Bar.
00:34L'agresseur a été interpellé, il était sous OQTF.
00:38Le patron de Renault promet un emploi à chaque salarié en cas de fermeture.
00:42La fonderie de Bretagne est menacée.
00:44Si malheureusement, malgré les montants engagés par Renault, aucun plan de reprise ne se dessine,
00:48on prendra nos responsabilités à Thierdy et à ses salariés.
00:52Et enfin en Suède, une dizaine de personnes ont été tuées dans une fusillade.
00:56Les faits ont eu lieu dans un centre d'enseignement pour adultes.
00:59Le tueur est également décédé.
01:01L'auteur n'est pas connu de la police.
01:03Il n'a aucun lien avec un quelconque gang.
01:05A préciser la police suédoise.
01:07Merci beaucoup Audrey.
01:09Au sommaire ce soir, avait été spécial de Face à l'info dans un instant Florence Bergeau-Blacklair,
01:15chargée de recherche au CNRS, docteur en anthropologie,
01:18notamment nous a bien abordé dans Face à l'info l'article de l'opinion
01:22qui expliquait que la Grande Mosquée de Paris avait mis la main sur monopole de délivrance des certificats halal
01:27pour l'ensemble des produits de l'Union Européenne exportés vers l'Algérie.
01:32Et ce soir, nous allons essayer de bien comprendre en quoi cette tradition inventée du halal
01:37impacte-t-elle un certain marché, mais également la société.
01:41En quoi a-t-elle un rôle dans l'élaboration d'une société, je cite, charia-compatible ?
01:47Florence Bergeau-Blacklair a notamment publié une tribune dans Le Figaro aujourd'hui,
01:51le marché halal instrument d'un djihad économique.
01:56Point d'interrogation, explication dans Face à l'info ce soir.
01:59Le scandale de France Travail, Ex-Pôle Emploi, la députée européenne Sarah Knafo a mené sa propre enquête
02:05et lance une charge contre l'agence en mettant en doute son efficacité.
02:1054 000 salariés, seuls 13% des chômeurs inscrits retrouvent un emploi.
02:15Elle échoue donc dans 87% des cas, alors que 4% du salaire des Français vont tous les mois à cette agence.
02:23Pourquoi les mauvais résultats pointés par l'accord des comptes n'ont-ils pas été stoppés ?
02:27N'ont-ils pas stoppés par le rythme des dépenses de France Travail ?
02:31L'édito de Mathieu Boccoté ce soir.
02:35À l'heure des impôts au nouveau Charles Prats, lui, ancien magistrat à la lutte contre la fraude fiscale et sociale, s'interroge.
02:43Pourquoi la Sécu a remboursé des soins à 68,7 millions de personnes en 2022 alors qu'il y avait seulement 67,8 millions d'habitants ?
02:54On se pose les bonnes questions avec Gabrielle Cluzel.
02:58La ville de Paris suspend ses concessions à deux restaurateurs.
03:02Ces derniers emploient pourtant des personnes en réinsertion sociale.
03:07La ville de Paris les sanctionne en raison de liens supposés avec un milliardaire.
03:12Un des bénéficiaires de la concession serait un restaurateur solidaire employant des réfugiés.
03:19Pédagogie, vous allez tout comprendre.
03:21Décryptage avec Charlotte Dornenas de l'idéologie dans la restauration.
03:26Et puis alors que Donald Trump a annoncé suspendre un mois la hausse de 25% des droits de douane au Canada et au Mexique,
03:33une pause en forme de stratégie.
03:35Mais au-delà même de la méthode Trump, sommes-nous au seuil d'une guerre commerciale entre les États-Unis
03:40et une bonne partie du monde, notamment l'Union Européenne.
03:43L'édito de Mathieu Boccuti.
03:46Une heure pour tout se dire et sans tabou avec nos mousquetaires. C'est parti.
04:03D'abord, on fera un tour de table sur cette information.
04:07L'homme qui a blessé cinq personnes aujourd'hui, peu avant 13h.
04:13Ce sont des policiers de la brigade des réseaux ferrés qui étaient en surveillance de la rue de la cité.
04:18Ils ont été pris à partie par un individu qui a essayé de s'emparer de l'arme de poing à la ceinture de l'un d'entre eux.
04:25Je disais que l'assaillant aurait crié à la Ouagbar et on a appris ce soir que l'homme était sous au QTF depuis 2023.
04:35Mathieu Boccuti.
04:36Trois de neuf. C'est-à-dire que c'est une histoire qui aujourd'hui, qui en elle-même n'est pas banale,
04:42mais si tout ce qu'on nous dit est exact, c'est une histoire devenue banale aujourd'hui.
04:46C'est en train de devenir un fait divers, c'est-à-dire agresser des policiers, agresser des individus dans l'espoir de les tuer en criant à la Ouagbar.
04:53C'est devenu une nouvelle à laquelle nous sommes habitués aujourd'hui.
04:56On espère simplement l'éviter au quotidien, mais nous savons que ça fait partie du quotidien des Français aujourd'hui.
05:01Charlotte.
05:03L'homme est déjà interpellé en plus de l'eau QTF il n'y a pas si longtemps que ça.
05:07Il y a un an à peine pour tentative de vol de l'arme d'un policier.
05:10Il n'a pas volé une pomme sur un marché, il a tenté de dérober l'arme d'un policier en exercice.
05:15Ce qui est quand même vaguement inquiétant comme tentative à la base.
05:19Et même sur des profils comme ça, on n'y arrive pas.
05:22Il faut être, Gabrielle Cluzel, suffisamment tranquille quand même pour être sous le QTF.
05:27Donc, obligation de quitter le territoire français et de s'attaquer à ceux qui, justement, sont supposés, entre autres, vous faire quitter le pays.
05:35Oui, je suis d'accord avec vous.
05:36C'est en disant sur l'impunité ressentie, sur la crainte que n'inspire pas l'État français.
05:42Parce que, évidemment, quand vous êtes sous le QTF, vous êtes censé vous cacher dans un petit coin et surtout ne pas vous faire remarquer.
05:48Parce que sinon, vous craignez, enfin en théorie, vous craignez d'être expulsé.
05:53En ce sens-là, ce n'est pas du tout le cas.
05:54Non seulement ils sont sous le QTF, mais ils se permettent, j'allais dire, parce que finalement on peut le dire au pluriel, d'attaquer des individus,
06:01en l'occurrence des personnes dans la rue, en l'occurrence des policiers.
06:04Moi, je suis très frappée.
06:05C'est que nous continuons à regarder ces faits qui se divertent, qu'on est forcés d'appeler faits de société, comme des vaches qui regardent passer le train.
06:13C'est proprement insupportable.
06:15Et on se demande jusqu'à quand ça va durer.
06:18Ce qui est incroyable, c'est qu'on ne cherche pas une méthode pour qu'il n'y ait pas ces récidives.
06:24Hier, on parlait d'un afghan qui avait déjà été arrêté, remis en liberté et de nouveau, il agresse.
06:34Alors, qu'est-ce qui se passe durant ces périodes-là ?
06:37C'est-à-dire qu'on dit à ces gens-là, vous allez être gentil la première fois, la prochaine fois, mais la deuxième fois, on devrait à nouveau.
06:46Pensez qu'il y a obligatoirement des mesures à prendre.
06:50Et ces mesures, il faudrait maintenant les écrire en tant que telles.
06:54Il faut créer des centres.
06:55Il faut faire en sorte que l'on ne puisse pas rester en liberté quand on est objectivement une menace pour l'ordre établi.
07:04Enfin, mal établi.
07:06Rappelons qu'il a blessé légèrement cinq policiers.
07:12Mathieu Bocoté, on va commencer avec vous.
07:15Dans un instant, on recevra Florence Bergeau-Blaquer.
07:17Vous vous rappelez, Charlotte, on avait parlé de ce sujet, de l'opinion.
07:20On va creuser un petit peu ce soir avec elle dans un instant.
07:23D'abord, Mathieu, c'est une enquête menée par Sarah Knafo et publiée sur Twitter qui fait grand bruit.
07:33Elle porte sur l'agence France Travail.
07:36Plusieurs y voient une série de révélations fracassantes.
07:40D'autres y voient une charge à fond de train contre cet organisme.
07:45De quoi s'agit-il concrètement ?
07:47Vous savez, une charge à fond de train peut entraîner des révélations fracassantes.
07:51Je pense qu'on a les deux en ce moment.
07:53Point de départ, il faut simplement situer ça politiquement.
07:56Sarah Knafo, qui est l'eurodéputée reconquête, appartient à cette mouvance de la droite qui cherche à se repositionner
08:04depuis quelques années, quelques mois, quelques années, sur un créneau un peu libertarien.
08:08Par libertarien, j'entends une critique fondamentale de l'étatisme, une critique de l'État bureaucratique,
08:14une critique du fiscalisme, inspirée de ce qui se passe en Argentine,
08:18inspirée maintenant de ce qui se passe aux États-Unis.
08:20Alors que le RN a décidé d'occuper l'espace de la défense de l'État social un peu à la Scandinave,
08:27Knafo et d'autres se disent qu'on va plutôt occuper le terrain de la critique de l'étatisme qui nous écrase tous.
08:34Et, de ce point de vue, on peut la mettre en lien aussi avec ce que fait Elon Musk aux États-Unis.
08:39Donc, ayons à l'esprit cette idée qu'il s'agit d'un repositionnement politique d'une partie des droites sur un créneau clairement libéral.
08:46Une fois que c'est dit, elle nous dit que nous sommes devant un problème depuis longtemps avec un État qui s'occupe de tout,
08:52qui s'empare de tout, qui gaspille tout, qui confisque tout, qui étouffe tout.
08:57Mais une fois qu'on a dit ça, est-il possible d'en dire davantage en particulier,
09:01de prendre un exemple de cette confiscation de l'argent du commun des mortels, du commun des Français,
09:07pour alimenter cette bureaucratie qui vampirise tout?
09:11Et c'est l'exemple qu'elle se donne en disant qu'on va s'en prendre à France Travail pour voir ce qui se cache derrière ça.
09:18Ce n'est pas le premier exemple qu'elle prend, mais c'est vrai qu'on manque d'exemples en général sur ces sujets-là.
09:22Alors, il y a beaucoup d'exemples, je dirais, mais qui sont rarement politisés.
09:26Le travail, par exemple, je pense à Benoît Perrin, je crois que j'ai en tête « Ligue des Contribuables », mais ce n'est pas ça.
09:32« Contribuables Associés ».
09:33« Contribuables Associés », qui fait un vrai travail de documentation de tout cela.
09:37Mais là, elle décide de s'en emparer politiquement.
09:39Et que dit-elle?
09:40Mais d'abord et avant tout, voilà une agence, une agence qui coûte très cher, une agence qui finance tous les Français,
09:46une agence qui vampirise des ressources et qui, d'abord et avant tout, sert, dit-elle, à recaser les amis du pouvoir.
09:53Vous avez une carrière politique plus ou moins réussie, peut-être un peu avortée.
09:56Vous voulez quand même continuer d'avoir des responsabilités.
09:59Vous voulez être installé dans une position confortable qui vous met à l'abri du marché du travail réel.
10:04Eh bien, on peut vous caser là avec des conditions matérielles très avantageuses.
10:08C'est la machine à recycler les amis du pouvoir, dit-elle à sa manière.
10:12Et France Travail, elle nous dit le problème.
10:14L'objectif de France Travail, c'est censé remettre les Français au travail.
10:18Vous êtes en situation de chômage, vous n'avez pas de boulot.
10:21Vous tournez vers France Travail, on va vous diriger vers l'employeur le plus adéquat.
10:25Et hop, vous retrouvez le boulot.
10:27Résultat, elle nous dit 87 % d'échecs.
10:30C'est le principal chiffre. Elle nous donne d'autres chiffres dans son enquêtant.
10:33Mais c'est le plus intéressant, je crois, 87 % d'échecs.
10:37Donc, fondamentalement, voilà une boîte qui a pour fonction de dire ça va mal,
10:41mais on va vous rediriger très efficacement, vous allez retrouver du boulot.
10:45Elle dit ça ne fonctionne pas, tout simplement.
10:4887 % d'échecs, c'est 13 % de réussite.
10:50N'importe où ailleurs dans le domaine privé, on s'entraînerait soit à la fermeture de la boîte,
10:55soit le licenciement de ses dirigeants.
10:57Mais ce n'est pas exactement de cela dont on parle ici.
11:00Elle nous dit d'ailleurs qu'il faut placer le contraste entre France Travail qui échoue
11:04à recaser les gens, à les rediriger vers le marché du travail,
11:07et des agences privées comme LinkedIn, dont elle parle aussi.
11:11Elle dit ça, ça fonctionne parfaitement.
11:13Il n'y a pas un sous-public qui est engagé là-dedans.
11:15Et LinkedIn permet effectivement de...
11:18Vous cherchez un travail, vous regardez,
11:20donc c'est une plateforme infiniment plus efficace pour trouver du travail
11:24que les agences de la technostructure gouvernementale et bureaucratique.
11:28On répondra peut-être, j'entends l'argument,
11:30LinkedIn c'est pour un type d'emploi très particulier,
11:33ça ne concerne pas tous les types d'emplois, j'entends l'argument.
11:36Mais ce qui est certain, c'est que ça fonctionne.
11:38Alors que France Travail, selon ce qu'elle nous dit,
11:40il n'y a pas de raison de douter de ce qu'elle nous donne dans son enquête,
11:43ça échoue structurellement.
11:45Elle ajoute, ce n'est pas un détail,
11:47mais elle a même donné aux gens l'impression qu'on les occupe.
11:49Donc, que fait France Travail notamment?
11:51C'est une machine à imposer, vous savez, ça s'appelle formation.
11:55Les formations en répétition.
11:57Vous allez voir, France Travail, ça ne fonctionne pas,
11:59mais on vous donne une formation pour vous apprendre
12:01ce que vous connaissez déjà, c'est ce qu'on appelle en français québécois,
12:04de l'occupationnel.
12:05Donc, on vous occupe pendant qu'on vous donne l'impression
12:07que vous faites quelque chose, quand dans les faits,
12:09vous ne faites rien parce qu'on est incapable de vous recaser,
12:12et ainsi de suite.
12:13Donc, nous connaissons ces formations,
12:15et elle nous dit, ce n'est pas un détail à la fin,
12:17elle nous dit, plusieurs des emplois annoncés sur France Travail
12:21sont en fait des emplois qui ont été récupérés sur LinkedIn
12:23et d'autres plateformes qui vous redirigent
12:25quand vous cherchez un emploi.
12:27Donc, globalement, ça sert de babillard électronique,
12:30comme on aurait dit autrefois,
12:32un babillard électronique pour d'autres agences,
12:34et c'est une forme d'immense poster qui n'est pas efficace,
12:38je le redis.
12:39Oui, et puis elle dit que 4 % de chaque salaire
12:42va justement à cet agent.
12:44Ça, c'est son enquête à elle.
12:46Quelle est la réaction des responsables de France Travail?
12:49Alors, réaction, le premier temps,
12:51au moment où elle a dit 54 000 employés,
12:53là, tout de suite, la réaction a été vive,
12:55c'est terrible, c'est scandaleux.
12:57Et là, deuxième vague, deuxième salve de critiques,
13:00dit-je, qui est intéressante,
13:02on lui dit, bon, mais on a des bonnes intentions.
13:05Nous avons des bonnes intentions.
13:07Mais la morale de l'intention, personne ne la conteste.
13:10Nul ne doute que les gens de France Travail
13:12sont très certainement animés
13:14par la volonté de bien servir les leurs.
13:16Mais elle dit, la morale de l'intention ne suffit pas.
13:19Si vous échouez avec l'argent des Français,
13:23alors déguerpissez, ça, c'est moi qui ajoute.
13:26Mais si vous n'êtes plus utile,
13:28si finalement vous alimentez une technostructure
13:30qui s'auto-alimente, qui se croit utile
13:32et qui ne cesse de justifier sa propre présence
13:34sans être capable de livrer les résultats,
13:36décampez, vous n'avez pas votre place là.
13:39Donc, premier argument, c'est nos intentions sont bonnes.
13:42Deuxième argument qui est assez intéressant
13:44dans ce que notre CNAFO, elle dit,
13:46les gens de France Travail disent,
13:48mais on met d'énormes moyens
13:50pour être capable de recaser les gens.
13:52Et là, elle répond, oui, exactement,
13:54c'est un peu le problème.
13:56C'est-à-dire que quand on met autant de moyens
13:58pour recaser les gens et que ça ne fonctionne pas,
14:00c'est que vous dépensez très mal
14:02les moyens qui sont les vôtres.
14:04Il y a un désaccord, il y a une disproportion
14:06entre d'un côté les moyens investis
14:08pour recaser les gens
14:10et le résultat final, 13%.
14:12Donc, la morale de l'intention ne fonctionne pas.
14:14Prétexté, mais je n'arrête pas de faire des efforts,
14:16des efforts, des efforts,
14:18et des efforts, et des efforts encore,
14:20et ça ne fonctionne pas,
14:22il faut peut-être changer de méthode.
14:24Donc, encore une fois, c'est intéressant de voir
14:26comment la critique de l'étatisme
14:28ne se contente plus de viser l'inefficacité
14:30de ses structures, mais plus largement
14:32le fait qu'elle contribue à l'engourdissement général.
14:34Que retenir de cette enquête,
14:36que tu es sur le plan politique?
14:38Justement, je pense qu'il faut revenir sur le plan politique
14:40avec tout ça. On a beaucoup parlé depuis 2021-2022
14:42de la question du pouvoir d'achat.
14:44Le pouvoir d'achat, dans le débat public,
14:46c'était globalement donner des chèques.
14:48C'était fascinant, c'est la politique du chèque distribué.
14:50Peut-être est-ce qu'on est en train de constater
14:52un peu partout les limites
14:54d'une approche strictement étatiste,
14:56technocratique, bureaucratique, et ainsi de suite.
14:58Peut-être sommes-nous en train de constater
15:00que nos sociétés, quelquefois, ont besoin
15:02d'une thérapie de choc de liberté.
15:04Peut-être prenons-nous conscience
15:06qu'il y a une caste, en fait,
15:08qui ne vit plus dans le même monde que nous.
15:10C'est-à-dire, c'est une caste qui n'est plus consciente
15:12des mécanismes producteurs de richesse,
15:14qui n'est plus consciente de la pesanteur des règles
15:16qui pèsent sur les entrepreneurs,
15:18petits comme grands, soit dit en passant,
15:20qui n'est pas consciente, justement,
15:22de ce destin mi-Wallon, mi-yougoslave
15:24qui nous est réservé, cette espèce de médiocrité
15:26promise dans une société trop bureaucratisée.
15:28Donc, c'est la question de la dépendance à l'État.
15:30C'est la question de l'assistanat général.
15:32C'est la question de l'assistanat généralisé.
15:34Et de ce point de vue,
15:36et je terminerai avec cela,
15:38la critique de l'État
15:40devient peut-être un élément central
15:42dans le renouvellement des droits en Occident.
15:44C'est vrai un peu partout.
15:46Ce n'est pas encore le cas en France.
15:48Peut-être sera-t-ce le cas en France dans quelque temps.
15:50Merci pour votre regard.
15:52Et peut-être qu'il faut aussi écouter la Cour des comptes
15:54qui aurait aussi alerté là-dessus.
15:56Une question, Gabriel Cluzel.
15:58Avant d'aborder votre chronique,
16:00une émission religieuse produite par France Télévisions
16:02qui sera diffusée demain soir
16:04et elle fait polémique. Pourquoi ?
16:06Je vais vous dire pourquoi elle fait polémique.
16:08Parce que je pense qu'il y a beaucoup de gens
16:10qui sont comme moi.
16:12Ils n'aiment pas qu'on les prenne pour des abrutis.
16:14Surtout avec leur argent, en fait.
16:16Il y a une émission de France 5
16:18qui a quand même été assez révélatrice
16:20il y a quelques jours.
16:22Elle a reçu à la fois un humoriste
16:24extrêmement controversé
16:26qui est arrivé avec une panoplie de salafistes.
16:28Un homme qui avait quand même un passif
16:30sur son compte Twitter où il expliquait que les femmes
16:32devaient rester à la maison, que ceux qui regardaient
16:34Miss France étaient des porcs,
16:36qu'il était pour la charia, etc.
16:38D'ailleurs, il ne parlait pas aux femmes.
16:40Celui-là, il a fait rire à gorge déployée.
16:42Tout le plateau.
16:44Quelques secondes avant,
16:46je crois que c'était avant et pas après,
16:48changement de décor. Là, on voit arriver une actrice
16:50vraiment de téléfilm, l'air grave,
16:52et qui dit, moi, vraiment, je suis très inquiète
16:54de l'extrémisme religieux.
16:56Je suis très contente d'avoir joué dans un film
16:58qui parle de l'extrémisme catholique.
17:00Les catholiques
17:02radicalisés.
17:04C'est quand même
17:06assez particulier.
17:08C'est vraiment ce qui inquiète.
17:10C'est eux qui font évidemment
17:12les mariages forcés,
17:14les crimes d'honneur
17:16qui obligent les femmes à sortir voilées,
17:18la polygamie qui se
17:20jette sur des passants
17:22au nom de Dieu.
17:24Tout cela est quand même une vaste farce.
17:26Je veux juste terminer
17:28là-dessus par honnêteté.
17:30On nous dit que c'est une histoire vraie.
17:32Pourquoi pas ? Je pense qu'il y a des sales types partout.
17:34Mais je suis quand même étonnée qu'entre toutes les histoires
17:36vraies, c'est ce script-là qu'on ait
17:38retenu et pas un autre. C'est par idéologie
17:40ou par lâcheté, ou peut-être les deux.
17:42Merci pour votre regard.
17:44Charles Pratt, délégué
17:46national de l'UDRx, magistrat spécialisé
17:48dans la lutte contre la faute fiscale
17:50et sociale, a tweeté
17:52dans le débat sur le budget
17:54en jetant plusieurs chiffres sur la table.
17:56Vous savez quoi ? On marque une pause
17:58et on en reparle. Ça vaut le détour.
18:00On s'installe là-dessus. A tout de suite.
18:04Je vous le disais, on va
18:06s'installer pour parler un peu
18:08de Charles Pratt, délégué national
18:10de l'UDR, ex-magistrat spécialisé
18:12dans la lutte contre la faute fiscale
18:14et sociale. Il a tweeté
18:16dans le débat sur le budget
18:18en jetant sur la table
18:20trois chiffres. Sachant que pour
18:222022, la Sécurité sociale a remboursé
18:24des soins à 68,7
18:26millions de personnes et qu'il y a seulement
18:2867,8 millions d'habitants
18:30et que 20% d'entre eux
18:32ne sont pas les consulteurs médecins,
18:34combien reste-t-il
18:36d'individus non
18:38identifiés auxquels la
18:40Sécurité a remboursé des soins ?
18:42Réponse
18:4414,5 millions, Gabriel Cluzel.
18:46Avant de demander aux Français, qu'ils soient
18:48particuliers ou entreprises, de payer plus d'impôts,
18:50pourquoi on ne s'attaque
18:52pas à ce problème qu'on a
18:54déjà abordé ici, de la fraude sociale ?
18:56Oui, vous avez raison,
18:58parce que c'est vrai que le débat sur le
19:00budget fait rage, avec en spectre à l'arrière
19:02la dette, et donc
19:04on explique à tout le monde que, braves dames,
19:06il faut serrer la ceinture, il n'y a pas le choix,
19:08c'est comme ça, il n'y a pas
19:10d'autre solution. Alors pourquoi sont-ils
19:12si rétifs ? Peut-être parce qu'ils en auront le bol de jouer
19:14les vaches à l'aise, alors on a parlé hier des agences
19:16et aujourd'hui,
19:18il y a évidemment l'affaire de la
19:20fraude sociale. Charles Prats revient
19:22et lance ce pavé dans la main.
19:24On sait que c'est son cheval de bataille,
19:26il a écrit deux livres sur le sujet,
19:28cartel des fraudes 1, cartel des fraudes 2,
19:30chez Ring.
19:32Mais alors, parlez, la fraude
19:34fiscale, ça s'est très bien vu par la gauche,
19:36mais la fraude sociale, cette gros rouge qui tâche,
19:38on n'aime pas, c'est populiste, c'est démago,
19:40interdit d'en parler. C'est pour ça que ça fait
19:42hurler la gauche,
19:44et pourtant elle tourne, disait Galilée, Prats
19:46pourrait dire, et pourtant elle existe, cette fraude sociale,
19:48c'est ainsi.
19:50Voilà.
19:52Pardon, alors c'est son cheval de bataille, effectivement,
19:54vous l'avez dit, Gabrielle, mais c'est aussi
19:56un pan de mer. Pourquoi est-ce qu'on ne peut
19:58pas en venir à bout de ce sujet ?
20:00Parce que ça demanderait
20:02trop de courage. Alors, avant de
20:04parler de son tweet, je voudrais évoquer
20:06avec vous la brasse coulée, mais ça m'avait
20:08vraiment frappé, de
20:10Checknews, vous savez, c'est l'organe
20:12de fact-checking, de libération, donc il n'y a pas
20:14le moral en ce moment à cause des déclarations de Mark
20:16Zuckerberg, qui risque de lui couper
20:18les vivres. Mais alors, il y a eu
20:20des articles consacrés à Charles Prats
20:22en 2021, et ce sont
20:24des morceaux d'anthologie en matière
20:26de diversion. Alors, vous savez, c'est
20:28Martine Aubry qui disait, quand c'est flou,
20:30c'est qu'il y a un loup. Alors là, c'est une meute,
20:32vous voyez, tellement c'est peu clair.
20:34Alors, l'idée, c'était de contester
20:36le chiffre de 8 millions d'assurés
20:38sociaux indus, avancés par
20:40Charles Prats. Alors,
20:42c'est des articles de Libé, très loin, avec
20:44plein de chiffres et plein d'acronymes.
20:46Et alors, j'ai relevé les adjectifs, ils expliquent que
20:48les articles de Charles Prats sont caricaturaux.
20:50Alors, vous voyez, moi, je connais
20:52des dessins, des caricatures,
20:54je connais des propos caricaturaux, mais je ne sais
20:56pas à quoi ressemble un chiffre caricatural.
20:58Je ne sais pas comment Plantu ferait un chiffre caricatural
21:00avec un gros nez, des gros sourcils, je ne sais pas.
21:02Donc, on nous explique qu'il faut
21:04contextualiser. Non, parce que,
21:06pour finir mon propos,
21:08un chiffre, ça peut être vrai, faux,
21:10gonflé, sous-évalué, mais
21:12ça reste quand même objectif. Donc,
21:14contextualiser ce chiffre.
21:16On nous a expliqué que même la Cour des Comptes
21:18s'était appuyée sur des sources
21:20peu pertinentes, que le débat
21:22était mal posé, que rien ne
21:24justifiait de se focaliser sur ce
21:26nombre, qu'il y avait des doublons. Vous voyez,
21:28à l'heure d'Excel et de l'intelligence artificielle, il y a des doublons.
21:30Et que c'était une
21:32erreur de pensée. Alors ça, c'est le plus beau.
21:34Que le surnombre d'assurés
21:36sociaux traduit forcément de la
21:38fraude. Vous voyez, ça c'était pour montrer
21:40que les chiffres étaient faux. Pas forcément.
21:42Et on voit surtout,
21:44beaucoup, beaucoup de gêne.
21:46Et aujourd'hui, Charles Pratt, il a
21:48donné en fait un énoncé de problème
21:50de CM2 ou de sixième éventuellement.
21:52Sachant que la Sécu a remboursé
21:54des soins à 68,7
21:56millions de personnes. Unique,
21:58c'est-à-dire que vous pouvez venir dix fois, vous n'êtes compté qu'une fois.
22:00C'est dans l'année. Qu'il y a
22:02seulement 67,8 millions d'habitants
22:04et que peu ou prou 20% ne sont pas
22:06les consultés. Il cite les
22:08consultations de 2023
22:10avec des chiffres de 2022, mais c'est peu ou prou à chaque fois
22:12le même résultat. Combien reste-t-il
22:14d'individus non identifiés
22:16auxquels la Sécurité
22:18sociale a remboursé des soins ?
22:2014,5 millions.
22:22Alors, qui sont-ils ? C'est vrai que
22:24peut-être qu'on compte
22:26parmi des Français à l'étranger qui ne se sont
22:28pas désaffiliés, qui n'ont pas voulu
22:30s'affilier à la Caisse des Français à l'étranger.
22:32Mais on se doute bien que ce n'est pas 14 millions.
22:34Donc, difficile
22:36en plus de prétendre que ce chiffre est une caricature,
22:38qu'il est le fruit d'une confusion
22:40ou d'une source peu pertinente, parce qu'il
22:42provient de l'Open Data d'Amélie. C'est complètement
22:44ouvert. Donc, le site de la Sécurité sociale.
22:46Mais alors, s'il y a une explication
22:48objective, qu'on nous la donne, et puis ça
22:50arrêtera les supputations, c'est tout. C'est aussi
22:52simple que ça.
22:54Charles Pratt n'apporte pas que des chiffres.
22:56Il a aussi des solutions. Vous en avez une, par exemple.
22:58Donnez-nous une solution. Oui, voilà. Alors, avec
23:00Ali Goulet, vous savez, la sénatrice qui est à ses côtés
23:02dans son combat contre la fraude, il a
23:04proposé, de façon extrêmement simple,
23:06de croiser les fichiers de
23:08titres de séjour et d'assurer
23:10à la Sécurité sociale, pour vérifier la validité
23:12de ces jours.
23:14Donc, voir si
23:16ces gens-là peuvent être
23:18affiliés. Et ça, c'est permis. Il n'y a pas besoin
23:20de voter une loi. C'est permis par le Code de la Sécurité
23:22sociale. Et il
23:24explique, selon Charles Pratt, que
23:26immédiatement, on aurait sorti un demi-million d'étrangers
23:28sans titre de séjour du système.
23:30Alors, Nathalie Goulet, elle a interpellé
23:32plusieurs fois le gouvernement Attal, sans succès.
23:34Quant à Charles Pratt, alors,
23:36il a rencontré Michel Barnier.
23:38Il me l'a raconté. En octobre dernier,
23:40il avait l'air très demandeur, Michel Barnier.
23:42Il avait l'air très volontaire. Mais
23:44ensuite, il a parlé à sa collaboratrice.
23:46Et ça, ça n'a pas du tout été la même limonade.
23:48Et il ne s'est rien
23:50passé. Et tout cela, évidemment,
23:52ne serait pas si grave si ça se limitait
23:54à une proportion de population
23:56congrue. Mais on voit
23:58bien qu'avec les chiffres d'immigration
24:00qu'on vient d'avoir, mécaniquement,
24:02ces fraudes
24:04vont augmenter sans qu'on ne puisse
24:06en dessiner le périmètre.
24:08Et vous savez, on ne pourra rien demander
24:10de plus aux Français tant qu'on n'aura pas
24:12réglé tout ça. Parce qu'ils ont le sentiment
24:14d'être pris pour des imbéciles. Et comme
24:16tous les sentiments, actuellement,
24:18c'est plutôt une réalité.
24:20Et en parlant de chiffres d'immigration,
24:22ils sont en hausse de 1,8%,
24:24337 000.
24:26Le bilan de l'immigration pour l'année écoulée
24:28dépasse toutes les prévisions. Et les visas
24:30ont donc augmenté de 16,8%
24:32pour atteindre 2,8 millions en 2024.
24:34Donc je disais
24:36337 000 premiers titres de
24:38ces jours. Voilà, tous les chiffres
24:40en hausse. Dans un instant, je vais vous faire écouter
24:42Jean-Luc Mélenchon qui tacle
24:44Éric Zemmour alors qu'il est
24:46à Nantes pour
24:48l'anniversaire de l'abolition de l'esclavage.
24:50Je vous fais écouter dans un instant.
24:52On reçoit également Florence Bergeau-Blacler.
24:54D'abord, la chronique
24:56de Charlotte Dornelas. Ces derniers
24:58jours, Charlotte, la ville de Paris,
25:00a reporté
25:02l'attribution de locaux à des restaurants
25:04solidaires pour
25:06des raisons idéologiques. Et c'est là que ça
25:08nous intéresse. Qu'est-ce qui s'est passé
25:10exactement ? Oui, puis il faut s'accrocher puisque
25:12c'est pour raisons idéologiques contagieuses. Vous allez voir
25:14que les gens visés ne sont pas ceux à qui on reproche
25:16les idées que l'on reproche dans cette affaire.
25:18Alors, à l'origine, on a une
25:20femme qui est gérante d'un restaurant
25:22qui a une concession avec la mairie de Paris
25:24depuis 7 ans. La mairie
25:26de Paris lui reproche, entre autres, de faire
25:28des repas trop chers et de
25:30ne pas reverser suffisamment
25:32de bénéfices à des œuvres
25:34solidaires, pour faire simple et
25:36rapide. Donc, sa concession n'est pas
25:38renouvelée, la mairie exigeant
25:40un restaurant solidaire
25:42à la place. C'est donc un autre
25:44restaurant, qui s'appelle Bonne Table,
25:46qui va la remplacer. C'est un restaurant
25:48de réinsertion par le travail, que ce soit
25:50des étrangers ou des personnes
25:52au chômage,
25:54avec une offre de circuit court,
25:56vous savez, dans les produits qui sont proposés,
25:58des produits uniquement de saison,
26:00et même des offres végétariennes
26:02combo absolument parfait pour le restaurant
26:04solidaire que cherche la mairie de Paris.
26:06Et, petit détail,
26:08mais vous allez voir qu'il y a peut-être de l'importance,
26:10le directeur du restaurant de la
26:12première jeune femme, donc très énervé d'être
26:14remplacé en l'occurrence,
26:16et extrêmement critique sur le management
26:18de cette femme et de son associé,
26:20est donc en conflit ouvert et
26:22a postulé au restaurant La Bonne Table
26:24qui donc va la remplacer.
26:26Voilà pour le décor dans lequel se situe
26:28cette femme. Or, cette femme, il y a quelques jours,
26:30elle poste une vidéo sur les réseaux sociaux
26:32et elle explique que l'un des actionnaires
26:34minoritaires, à 10%,
26:36vraiment minoritaire,
26:38de Bonne Table,
26:40c'est le Fonds du Bien Commun,
26:42qui a été initié par Pierre-Edouard Steyrin,
26:44décrit comme milliardaire d'extrême droite,
26:46fermé le banc. C'est donc bien
26:48qu'elle est remplacée par quelqu'un qui ne devrait
26:50pas prendre sa place,
26:52surtout pas avec l'aval de la mairie de Paris.
26:54Pire, insiste
26:56certains journalistes, qu'il y a des papiers qui valent quasiment
26:58encore plus que l'histoire elle-même.
27:00Pire, explique
27:02certains journalistes, le restaurant est lié
27:04avec un réseau de traiteurs
27:06d'insertion professionnelle, donc lié pour des raisons professionnelles,
27:08assez évidente,
27:10qui a été créé en 1985,
27:12qui a
27:14une association nationale
27:16de ce réseau de traiteurs,
27:18et vous avez des branches, il y en a à peu près
27:20une vingtaine. Il y a une branche qui a
27:22une concession avec la ville de Paris depuis 20 ans.
27:24Depuis 20 ans, ils sont donc
27:26traiteurs solidaires, ils embauchent aussi des gens
27:28en réinsertion professionnelle, et ils les font
27:30travailler. Or, depuis 2020, pas depuis
27:3220 ans, depuis 2020,
27:34et jusqu'à il y a quelques mois, puisqu'il est
27:36en l'occurrence démissionnaire depuis,
27:38s'était présidé, l'association nationale
27:40était présidée par un entrepreneur
27:42ouvré les guillemets, réputé
27:44proche des milieux traditionnels. Je ne sais
27:46pas ce que ça veut dire, mais réputé proche des milieux
27:48traditionnels, qui a par ailleurs
27:50déjà dit son opposition à l'avortement,
27:52et au mariage pour tous, qui le transforme dans la presse
27:54en homophobe notoire.
27:56C'est bien comme...
27:58Vraiment, dans le titre,
28:00il y avait homophobe notoire, et ce qu'on lui reprochait,
28:02c'était de s'être opposé à la légalisation
28:04du mariage pour tous. Alors, grosso modo,
28:06on a affaire à un catholique,
28:08grosso modo, mais
28:10vous avouerez que l'appréhension est un peu plus inquiétante que ça.
28:12Cet homme est donc démissionnaire
28:14aujourd'hui de la présidence à l'échelle
28:16nationale de cette association,
28:18et c'est une franchise, une des vingt franchises,
28:20qui n'a donc pas de lien avec lui, encore moins avec
28:22Pierre-Edouard Steyrin, en l'occurrence, qui
28:24risque de perdre sa concession, en tout cas,
28:26l'examen de cette concession a été
28:28reporté. Alors, panique à la mairie de Paris
28:30avec ces révélations, et Audrey Pulvar,
28:32qui est aujourd'hui adjointe en charge
28:34de l'alimentation durable,
28:36reconnaît un projet hyper solidaire,
28:38c'est pour ça que l'attribution avait été faite,
28:40mais, s'excuse-t-elle, le détail
28:42des actionnaires n'apparaissait pas
28:44dans le projet, puisque ça n'apparaît nulle part,
28:46évidemment, et elle annonce
28:48donc que l'étude de l'attribution de ces concessions
28:50est repoussée, alors même
28:52que le projet, sonnant
28:54et trébuchant, correspond exactement
28:56à ce que recherchait la mairie
28:58de Paris. Mais comment est-ce que
29:00les restaurants visés ont réagi
29:02à cette nouvelle ? Alors, on a le restaurant
29:04Bonne Table, donc celui qui remplacerait
29:06la jeune femme
29:08qui a fait cette vidéo, répond
29:10que son projet est apolitique,
29:12en l'occurrence, je rappelle, ils prennent des personnes
29:14qui ont besoin d'une réinsertion par le travail,
29:16ils les font travailler, et c'est un restaurant,
29:18qu'ils ne reçoivent pas de consignes de leurs actionnaires, encore moins
29:20quand ils sont minoritaires, ni des partenaires
29:22dans le secteur social et solidaire,
29:24que le fonds possède donc 10%
29:26du capital, et que le fonds
29:28du bien commun est également investisseur
29:30dans Oh My Cream, The Fork,
29:32ou encore Fort Boyard Aventure,
29:34et que, jusqu'à maintenant, personne
29:36n'a vu le rapport avec Marine Le Pen,
29:38parce qu'évidemment, elle apparaît aussi, il y a forcément
29:40un lien avec Marine Le Pen à un moment.
29:42Et l'antenne de la table de Cana,
29:44c'est le nom de l'autre association,
29:46explique que
29:48ses propres valeurs
29:50à elle sont même éloignées
29:52de l'association nationale gérée
29:54par cet homme, qui donc est démissionnaire pendant 4 ans,
29:56alors que l'association existe depuis 20 ans.
29:58C'est vu que c'est relativement anecdotique, au moment
30:00de faire un sandwich aux carottes,
30:02puisqu'en l'occurrence, c'est ça dont on parle.
30:04Mais qu'importe, la dénonciation
30:06par contagion a fait son oeuvre,
30:08peu importe la réalité du projet,
30:10l'absurdité, voire
30:12l'intérêt évident, c'est pour ça que j'ai
30:14pris le temps de vous planter le décor,
30:16l'intérêt évident qu'a cette femme
30:18à agréger un peu
30:20toutes ses accusations, il a suffi
30:22qu'un homme soit accusé d'extrême droite
30:24pour que tout le monde panique, et que cette
30:26panique l'emporte, évidemment, sur la réflexion.
30:28Comment est-ce que
30:30la mairie de Paris défend sa position
30:32aujourd'hui, alors que l'implication
30:34des idées de tel actionnaire ou
30:36président à démissionnaire ont l'air
30:38assez, comme vous l'avez bien expliqué, éloigné
30:40même de la réalité du projet ?
30:42Alors, je vais faire un propos introductif,
30:44quand bien même les personnes qui préparaient
30:46ces sandwichs et les vendraient, partageraient
30:48les idées de Pierre-Edouard Steyrin
30:50ou du président démissionnaire de
30:52l'autre association, elles ne sont pas illégales, ces idées.
30:54On n'est pas obligé d'être d'accord en tout point
30:56avec la mairie de Paris, pour avoir le
30:58droit d'exister dans ce pays.
31:00Evidemment, à moins qu'une
31:02loi désormais interdise de penser
31:04différemment de tel ou tel, mais alors il faut
31:06le dire très exactement, et comme ça.
31:08Et pour en venir à la réaction de la mairie
31:10de Paris, parce que moi je ne sonde pas les reins et les cœurs,
31:12je ne sais pas ce que pensent, encore une fois, les gens
31:14qui font ce restaurant.
31:16Mais la réaction de la mairie de Paris, alors là, c'est
31:18le discours orwellien, plus,
31:20plus, plus, on est parti très très loin dans les étoiles.
31:22Audrey Pulvar, donc je vous le disais,
31:24elle nous dit, je la cite,
31:26les lois contre les discriminations
31:28interdisent de faire une sélection sur la
31:30base des opinions politiques des actionnaires.
31:32Mais la situation
31:34n'est pas satisfaisante, et nous réfléchissons
31:36à la façon de nous protéger
31:38d'autres cas de ce type.
31:40Et vous avez la conseillère de Paris
31:42Europe Ecologie Les Verts, Raphaël Rémy Leleu,
31:44qui développe l'idée, ouvrez les guillemets
31:46toujours, il ne faut pas que l'administratif
31:48comprendre les lois contre la discrimination,
31:50il ne faut pas que l'administratif
31:52prenne le pas sur le politique,
31:54on s'en souviendra, hein, dans d'autres temps.
31:56Sinon, on n'est plus en démocratie.
31:58Et elle craint, en effet, que
32:00d'autres projets soient, ouvrez les guillemets encore,
32:02financés par deux mauvaises personnes,
32:04fermez les guillemets. Alors, résultat,
32:06si on résume, pardon,
32:08on ne peut pas, en raison de lois
32:10contre les discriminations, prendre en compte
32:12les orientations politiques d'un actionnaire,
32:14mais on va le faire quand même,
32:16parce que l'interdiction de toute trace d'opposition
32:18politique, qui n'a rien à voir avec
32:20le projet, très concrètement,
32:22est une nécessité démocratique.
32:24Il faut la penser, la phrase, quand même.
32:26C'est une nécessité démocratique, parce qu'il y a,
32:28en démocratie, donc, les bonnes et les
32:30mauvaises personnes, qui doivent être triées
32:32sur leurs idées, sans même prendre en compte
32:34les actes qu'elles posent. Parce que la lutte
32:36contre la discrimination, qui est, et je ne pense
32:38pas les trahir, au cœur de l'engagement politique
32:40de ces deux femmes, en l'occurrence,
32:42ne relève finalement que du sujet administratif,
32:44quand le mot « extrême droite » est sorti du chapeau.
32:46Merci pour votre regard.
32:50Étiquette extrême droite, et on peut aller
32:52au-delà des lois. Je voulais vous
32:54faire écouter, avant de recevoir Florence
32:56Bergeau-Blacler,
32:58Jean-Luc Mélenchon, qui tacle,
33:00si vous permettez l'expression, Éric Zemmour.
33:02Il était à Nantes, lors de l'anniversaire
33:04de l'abolition de l'esclavage.
33:06On l'écoute.
33:08Tant mieux, oui,
33:10que la jeune génération
33:12fasse le grand
33:14remplacement
33:16de l'ancienne génération.
33:18Alors, elle n'a pas de mal ?
33:20Ouais, bah, criez pas
33:22comme ça, vous n'avez pas de mérite, hein.
33:24C'est naturel, hein. Non, mais je dis ça
33:26pour Zemmour, qui a toujours des...
33:28Chaque fois qu'il est... Oh, le mec, il retarde
33:30deux trains à chaque fois. Bah oui.
33:32Chaque génération remplace la précédente.
33:34Chaque génération est un peuple nouveau.
33:36Mais vous, vous avez cette tâche
33:38à accomplir. Guérir ce pays
33:40des plaies du racisme
33:42et du différentialisme
33:44et de l'indifférence.
33:46C'est exactement ce qu'il fait.
33:48Mathieu Bocoté, vous avez parlé
33:50du grand remplacement de Jean-Luc Mélenchon
33:52hier et...
33:54Je comprends qu'il propose
33:56plusieurs définitions du grand remplacement,
33:58mais sur le fond... En fait, c'était pas très clair
34:00ce qu'il a dit. On fait toujours passer
34:02Mélenchon pour une espèce de grand esprit cultivé et érudit.
34:04En effet, il n'est pas toujours clair.
34:06Une forme de gaxisme politique à apprivoiser.
34:08Cela dit, cela dit, c'est désormais
34:10revendiquer le grand remplacement à gauche.
34:12C'est-à-dire, pour eux, c'est une bonne chose
34:14cette substitution d'un peuple
34:16par un autre, par la voie de l'immigration
34:18et cette conquête qu'on nomme créolisation.
34:20Elle est revendiquée. Au moins, les choses sont claires.
34:22Oui, mais là, au début, il dit que chaque génération
34:24remplace la précédente. Oui, évidemment,
34:26c'est absolument vrai. Il a raison
34:28de dire, par ailleurs, c'est naturel, vous n'avez pas en tiré profit.
34:30Avant-hier, il nous expliquait qu'en revanche,
34:32la génération nouvelle se définissait
34:34par le fait d'être née à l'étranger.
34:36C'est pas exactement une question d'âge, me semble-t-il.
34:38Il manque un peu de clarté dans ses explications.
34:40Non, mais il mélange tout.
34:42C'est-à-dire la créolisation, le mélange
34:44de couleurs de peau. Personne ne se raconte.
34:46Alors que l'on en soit
34:48à être dans la défense
34:50d'une nouvelle culture qui vient
34:52remplacer l'ancienne.
34:54Et là, ce sont les propos de Madame.
34:56On va aller voir dans quelques instants.
34:58Mais c'est invraisemblable
35:00que cet homme puisse ainsi
35:02s'ériger en porte-drapeau
35:04d'un courant qui est celui
35:06de la mise en place
35:08de l'islamisme radicaliste.
35:10Non, mais je crois que
35:12maintenant, Jean-Luc Mélenchon a décidé
35:14d'avancer à visage découvert.
35:16Il veut se retrouver
35:18face
35:20à Éric Zemmour dans le discours.
35:22Et je crois que
35:24c'est intéressant. C'est une bascule.
35:26Il n'y a plus de faux semblants. Il est dans la réalité.
35:28Il dit ce qu'il pense.
35:30Et en ça,
35:32ces quelques jours seront
35:34à marquer
35:36d'une pierre blanche.
35:38Il va falloir ajuster la notice
35:40grand emplacement sur Wikipédia
35:42pour intégrer la définition de Jean-Luc Mélenchon.
35:44Maintenant que c'est validé par la gauche,
35:46on peut le dire ?
35:48Si ça devient vrai, je devine, s'il le dit.
35:50Ça aurait pris tout ce temps. Il aurait pu commencer par là.
35:52L'écolisation, ça n'a aucun sens.
35:54D'autant qu'il ne cachait pas son dégoût pour les jeunes
35:56blonds aux yeux bleus. Si ça commençait comme ça,
35:58il pourrait terminer ici.
36:00Beaucoup de sujets.
36:02France Bergeau-Blackler, c'est un plaisir de vous recevoir.
36:04Ravi.
36:06Vous êtes chargé de recherche au CNRS.
36:08Vous êtes docteur en anthropologie
36:10et présidente du CERIF,
36:12le centre européen de recherche et d'information
36:14sur le frérisme. Vous avez notamment
36:16publié le marché halal
36:18ou l'invention d'une tradition au Seuil
36:20en 2017.
36:22Votre dernier livre parut
36:24Le frérisme et ses réseaux. L'enquête
36:26Odile Jacob, 2023.
36:28Votre tribune dans le Figaro
36:30aujourd'hui s'intitule
36:32Le marché halal
36:34Instrument d'un djihad
36:36économique. Nous en avions parlé
36:38ici, nous avons commencé à aborder
36:40le sujet ici avec Charlotte Dernelas
36:42on fera un tour de table dans un instant avec les
36:44chroniqueurs. Qu'est-ce que vous entendez
36:46par ça ?
36:48Alors, bon
36:50pour être
36:52pour résumer les choses,
36:54je travaille en ce moment sur la subversion.
36:56Pour moi, le frérisme
36:58agit de façon un peu différente du djihadisme
37:00il agit par subversion
37:02c'est-à-dire
37:04il va essayer d'affaiblir
37:06progressivement un système politique et social
37:08en exploitant ses failles
37:10internes mais aussi en exploitant ses forces
37:12et dans ce
37:14papier du Figaro
37:16je voulais montrer que
37:18le marché halal
37:20global,
37:22pas seulement celui de la viande
37:24fait partie, est en réalité
37:26un
37:28promoteur de djihad
37:30économique. Alors je vais essayer
37:32de vous le démontrer. On s'installe
37:34on vous écoute. Alors en 2017
37:36j'ai publié un livre qui s'appelait
37:38le marché halal ou l'invention
37:40d'une tradition. Et ce qui m'avait
37:42conduit à l'écrire était une question
37:44assez simple. On trouve
37:46de la viande, des yaourts, des cosmétiques
37:48des hôtels
37:50des médias halal sur le marché
37:52et sur tous les continents. Et donc
37:54la question que je me suis posée naturellement
37:56c'est sur quoi se basent
37:58ces labels halal ?
38:00Certainement pas sur des textes
38:02du 7ème siècle évidemment.
38:04Donc j'ai travaillé de longues
38:06années comme anthropologue
38:08à étudier donc ce marché
38:10et je voulais vous faire
38:12part des trois principales
38:14découvertes que j'ai faites.
38:16D'abord
38:18la norme halal est une coproduction
38:20normative. C'est à dire
38:22une norme dont le contenu
38:24est négocié entre trois acteurs.
38:26Les acteurs religieux bien
38:28entendu mais aussi les acteurs
38:30économiques et les acteurs de
38:32la régulation, donc l'état.
38:34Par exemple les viandes qui sont
38:36labellisées halal sont issues d'un abattage
38:38industriel selon un procédé
38:40qui inclut une combinaison
38:42d'instructions vétérinaires
38:44sanitaires, religieuses
38:46et des questions de productivité.
38:48Deuxièmement
38:50le périmètre de la norme halal
38:52s'étend pourrait-on dire
38:54à l'infini car personne
38:56ne décide où se trouve
38:58sa limite laissant
39:00libre cours à l'innovation
39:02et à la compétition. Donc
39:04au départ dans les années 1980
39:06le moment où le marché
39:08s'invente
39:10le label halal ne concernait
39:12que les viandes puis il s'est
39:14appliqué à tous les produits alimentaires
39:16puis aux produits cosmétiques
39:18aux détergents, aux
39:20médicaments,
39:22aux hôtels, aux vêtements, à la finance
39:24etc. Donc si
39:26l'on veut être un pieu musulman
39:28d'après le marketing islamique
39:30on mange halal, on se soigne halal
39:32on s'habille en halal, on se marie
39:34halal, on part en voyage
39:36halal et on paie tout cela
39:38avec de l'argent licite.
39:40Halal veut dire licite. Selon
39:42un rapport de Thomson Reuters
39:44le marché mondial du halal
39:46est évalué en 2018
39:48à 2300 milliards de dollars
39:50avec un taux de croissance annuel
39:52de 6,3%. Donc c'est considérable.
39:54Donc au final
39:56ce ne sont plus seulement
39:58les produits qui sont halal mais les comportements.
40:00C'est l'individu
40:02qui vit dans l'espace normatif
40:04du halal, il vit dans ce que le marketing
40:06islamique appelle le halal way of
40:08life, le mode de vie halal.
40:10L'individu est d'une certaine
40:12manière sous contrôle de cet espace
40:14consumériste et normatif.
40:16Troisième
40:18élément, le marché halal doit rester
40:20une fiction religieuse. Cela veut dire que
40:22son caractère hybride
40:24ne doit jamais se voir.
40:26Le commerce n'existerait pas sans
40:28un dispositif capable
40:30de maintenir en permanence
40:32la croyance que ce marché est
40:34religieux. Personne
40:36ne lève le voile de l'hybridité
40:38de ces produits halal, ni les
40:40acteurs économiques pour qui la croyance est le moteur
40:42de l'achat, ni les acteurs
40:44religieux pour qui le halal
40:46incarne la pratique, et
40:48ni les états qui exportent et en tirent
40:50des bénéfices fiscaux notamment.
40:52Vous êtes en train d'expliquer
40:54que l'étiquette religieuse
40:56empêche de s'intéresser
40:58au sujet concrètement.
41:00C'est-à-dire qu'on fait en sorte
41:02qu'on considère
41:04comme étant un marché religieux.
41:06Tous les aspects vétérinaires,
41:08techniques, etc. sont effacés.
41:10On fait comme si ces produits étaient
41:12simplement religieux.
41:14Le résultat, c'est que peu de gens
41:16et peu de nos élus et responsables
41:18savent que les produits halal sont pour la majorité
41:20fabriqués par des entreprises
41:22et industries conventionnelles
41:24qui n'ont aucun caractère religieux.
41:26Et donc, pour qu'ils portent
41:28ce label halal, ces entreprises de viande,
41:30de plats cuisinés ou autres
41:32adaptent des recettes
41:34et font certifier ces produits
41:36ou ces plats par des agences
41:38spécialisées
41:40qu'on appelle les agences de certification halal.
41:42Et c'est à ce niveau-là qu'on va trouver
41:44des agents musulmans
41:46qui décident eux-mêmes des contrôles
41:48à mener et de l'étendue
41:50de ces contrôles. Par exemple,
41:52un producteur de charcuterie
41:54remplace le porc par de la dinde,
41:56un producteur de fromage inclut
41:58une présure halal
42:00et tout cela,
42:02ensuite, on le fait certifier
42:04par des agences spécialisées.
42:06Et ces agences-là,
42:08elles sont en compétition
42:10sur un marché concurrentiel
42:12de la certification halal
42:14et chaque entreprise peut choisir
42:16son agence de certification.
42:18Mais le pays importateur
42:20peut aussi choisir cela.
42:22Il peut imposer à ses entreprises
42:24là où les agences de son choix.
42:26L'Algérie, dont on a parlé,
42:28ne laisse entrer sur son territoire
42:30que les produits importés de France
42:32ou d'Europe s'ils sont certifiés
42:34par une entreprise
42:36adossée à la Grande Mosquée de Paris.
42:38Mais la Malaisie importe
42:40des produits français uniquement
42:42s'ils sont certifiés par l'association
42:44rituelle de la Grande Mosquée de Lyon.
42:46L'Arabie Saoudite a aussi
42:48ces exigences, etc.
42:50Quand récemment
42:52le député européen François-Xavier Bellamy
42:54déplorait devant la Commission européenne
42:56que le monopole de la certification
42:58de la Mosquée de Paris était totalement
43:00injustifiable, qu'il parlait
43:02d'une distorsion manifeste de la concurrence
43:04quand il disait qu'il n'y avait
43:06finalement aucun acte
43:08réel de certification, en fait
43:10le député européen ignorait
43:12le fonctionnement de ce marché
43:14qui échappe en réalité à toute régulation
43:16publique et sur
43:18lequel nous n'avons aucun contrôle.
43:20Tout cela pour dire
43:22que le marché non régulé du halal
43:24est un éléphant dans la pièce,
43:26un rêve pré-califal
43:28de l'organisation de la coopération islamique
43:30qui ne fait pas
43:32que du commerce, mais
43:34ambitionne de normer les comportements
43:36des 1,4 milliard
43:38de musulmans que compte la planète.
43:40Aujourd'hui, on parle de
43:42structurer l'islam de France, de
43:44financer des mosquées, etc, comme si
43:46l'islam n'était qu'un culte.
43:48Sauf qu'avec l'hégémonie, frérot salafiste
43:50sur l'islam de France,
43:52l'islam est devenu l'instrument d'un
43:54djihad économique, c'est-à-dire
43:56une guerre économique déployée
43:58dans le but de constituer
44:00et renforcer la communauté musulmane
44:02et de promouvoir ses valeurs
44:04en conformité avec les principes
44:06de la charia. Alors concrètement,
44:08qu'est-ce que ça signifie ?
44:10Eh bien, ça signifie que ce marché peut être
44:12utilisé à son profit par des pays
44:14importateurs qui ont
44:16une diaspora importante. Prenons par exemple
44:18l'Algérie, qui agit
44:20donc en toute légalité,
44:22ce qui, effectivement, n'avait pas été
44:24rapporté par l'article de l'opinion,
44:26parce qu'en réalité, c'est comme ça que ça marche
44:28et il n'y avait rien d'illégal.
44:30Et dans un système qui est
44:32bien connu du bureau des cultes,
44:34aussi bien que du ministre de l'agriculture
44:36ou du commerce extérieur.
44:38Donc, je donne trois exemples.
44:40Un pays musulman importateur comme l'Algérie
44:42peut financer certaines
44:44tendances peu recommandables de l'islam
44:46en France. Rappelons
44:48qu'il y a 30 ans, Charles Pasqua, ministre
44:50de l'Intérieur chargé des cultes, avait tenté
44:52sans y parvenir, d'attribuer
44:54le monopole de cette certification
44:56à la grande mosquée de Paris,
44:58symbole à ses yeux de l'islam tranquille,
45:00pensant de cette manière
45:02endiguer l'influence du fils,
45:04des islamistes du fils en France.
45:06Le problème du financement
45:08aujourd'hui par le halal est d'autant plus
45:10préoccupant que le périmètre du halal
45:12s'est élargi. L'offre aussi,
45:14la demande aussi, et les générations
45:16d'aujourd'hui sont persuadées
45:18que le halal du marché n'est pas une option
45:20mais que c'est une obligation religieuse.
45:22Deuxièmement,
45:24le halal peut permettre de contrôler
45:26le vote de la diaspora.
45:28Par exemple, il n'est pas exclu
45:30que le pouvoir algérien ait promis
45:32au recteur de la grande mosquée de Paris
45:34une exclusivité sur la certification
45:36des produits importés d'Europe
45:38en Algérie en échange
45:40d'un soutien actif au régime de monsieur
45:42Teboun, auprès des 3 millions
45:44d'algériens qui vivent en France.
45:46Enfin, le marché halal est une
45:48publicité pour un prosélytisme
45:50islamiste normalisé.
45:52Il limite la commensalité,
45:54on ne mange plus ensemble,
45:56et donc la convivialité, on ne vit
45:58plus ensemble. Il normalise
46:00la non-mixité, on lui doit
46:02les hijab running et autres burkini
46:04naïk. Il favorise
46:06les écosystèmes halal
46:08séparés qui ont vocation à s'étendre,
46:10c'est pas seulement du séparatisme,
46:12c'est de l'expansionnisme.
46:14Et les agences de certification
46:16sont prises dans une espèce de
46:18surenchère fondamentaliste.
46:20La Grande Mosquée de Paris,
46:22comme la Mosquée de Lyon et d'autres acteurs
46:24de la certification, se doivent de tenir
46:26un discours reflétant
46:28un attachement sans compromis
46:30à la charia, s'ils veulent
46:32être crédibles sur le marché halal.
46:34Et rentrer donc
46:36dans le business du halal, c'est être
46:38entraîné toujours plus vers
46:40les franges fondamentalistes
46:42et intégristes du spectre
46:44religieux. Alors que faire ?
46:46Il faut évidemment
46:48ne pas favoriser
46:50ce marché et cesser
46:52évidemment de prôner le financement du culte
46:54par le halal, un, parce que c'est déjà
46:56un peu le cas, et d'autre
46:58parce que l'ADN du halal
47:00c'est précisément le séparatisme
47:02en expansion.
47:04Vous êtes en train de nous
47:06expliquer que derrière
47:08tout ce marché et ce
47:10business économique, il y a
47:12l'influence du vote
47:14des musulmans, l'influence
47:16de la transformation de la société,
47:18en clair, une société
47:20aussi qui est en train de
47:22s'installer pour être, pour reprendre
47:24une expression que vous utilisez assez régulièrement,
47:26charia compatible. C'est bien ça.
47:28Marc Menand commence par vos questions
47:30ou si c'est sur ce sujet, ou bien Charlotte
47:32qui a travaillé sur la question. Marc ?
47:34Ce qui était
47:36étonnant, c'est que
47:38vous veniez juste après le rappel
47:40des propos de Mélenchon. Parce qu'on voit
47:42bien là que Mélenchon a pris
47:44le relais des fréristes. Dans vos livres
47:46vous insissez beaucoup sur l'influence
47:48des fréristes
47:50et des islamistes. Mais est-ce qu'aujourd'hui
47:52en réalité, ils peuvent déléguer
47:54à de nombreux politiques,
47:56en particulier à El-Essi, aux écologistes,
47:58mais également au
48:00niveau européen. Dans le
48:02JD News qui sort,
48:04il y a un monsieur qui vient de rendre un rapport,
48:06il s'appelle Andras Kadar.
48:08Il dit mais il y a nombre de
48:10lois qui existent en France
48:12qu'il faut revisiter.
48:14Elles ne sont pas compatibles avec
48:16l'esprit de notre démocratie.
48:18Il veut remettre en cause
48:20la loi de 2004 sur
48:22le voile à l'école,
48:242010 sur le fait
48:26de ne pas pouvoir se promener dans la rue voilée,
48:28etc. Et nombre d'autres points.
48:30Alors on s'aperçoit que ces gens
48:32en plus sont financés par des associations
48:34wokistes
48:36et qui sont pro-islamique.
48:38Est-ce que c'est clair de répondre ?
48:40C'est un phénomène général.
48:42Quand on lit
48:44les influenceurs
48:46fréristes, et le premier
48:48d'entre eux c'est le cher
48:50Youssef El Kardaoui, il est tout à fait
48:52clair que le projet
48:54c'est d'établir une société islamique
48:56dans le monde, et pour
48:58y arriver de subvertir
49:00les sociétés les plus intéressantes,
49:02c'est-à-dire les plus riches, celles qui sont les plus
49:04développées. D'où l'intérêt particulier
49:06pour l'Europe ou les Etats-Unis
49:08chez les frères musulmans.
49:10Après, l'approche est sectorielle,
49:12c'est-à-dire qu'il y a
49:14le politique, l'économie qu'on a vu avec le
49:16halal, la culture,
49:18les médias, etc. Et tout ça
49:20fait partie d'une stratégie
49:22qui est assez bien pensée. D'ailleurs,
49:24la première chose que demande Youssef El Kardaoui
49:26au mouvement islamique,
49:28c'est comme ça qu'il l'appelle, c'est de bien
49:30étudier la société dans laquelle
49:32les musulmans vivent. Et il dit
49:34étudier, devenir des élites,
49:36regarder comment ça fonctionne
49:38et islamiser l'ensemble.
49:40Mais ça marche tellement bien, c'est que les
49:4224-35 ans
49:44sont ceux qui sont les plus attentionnés
49:46à se nourrir halal,
49:48ce sont ceux qui souhaitent que
49:50demain, la charia est la prééminence
49:52sur les lois, et
49:54c'est là aussi que l'on trouve le plus de jeunes
49:56femmes voilées. En effet,
49:58et parce que c'est cette génération halal
50:00qui est née dans les années 2000,
50:02on ne sait pas que ce marché
50:04est arrivé en fait dans les
50:06années 1980. C'est ce que
50:08je rapporte dans mon livre, le marché halal
50:10ou l'invention d'une tradition.
50:12J'ai l'impression que ça a toujours existé.
50:14Mathieu, si vous permettez, on a beaucoup de questions,
50:16on n'a pas encore fait un tour de table, si vous me donnez l'autorisation,
50:18on ne fait pas votre dernière chronique.
50:20Charlotte Dornelas, vous étiez penchée
50:22sur la question. Alors, je vous laisse poser des questions
50:24à Florence Berger-Blaquer, parce qu'on avait
50:26étudié cet article
50:28de l'opinion, si vous permettez
50:30l'expression business juteux entre la
50:32grande mosquée, le marché halal,
50:34etc. Charlotte.
50:36Mais en effet, et d'ailleurs dans l'article, il précisait
50:38que d'autres pays le faisaient, mais pas sur
50:40l'extension des produits. Vous nous dites que c'est en réalité
50:42que ça a déjà depuis très longtemps dépassé
50:44la viande ou la question de l'alcool.
50:46Moi, ma question c'est, est-ce que vous avez identifié
50:48en travaillant dessus des anticorps
50:50notamment à mettre en place par les hommes politiques
50:52ou par des responsables politiques,
50:54des anticorps possiblement
50:56possible à mettre en place
50:58aujourd'hui ?
51:00Les anticorps, c'est déjà de connaître le système.
51:02Ce qui est frappant, c'est que quand
51:04François-Xavier Bellamy, par exemple,
51:06se plaint de l'attitude de l'Algérie, en réalité
51:08il ne connaît pas les structures.
51:10Le bureau des cultes le connaît.
51:12J'ai fait beaucoup de rapports pour
51:14le bureau des cultes.
51:16Mais voilà, c'est quelque chose
51:18qui doit être mieux compris, cette histoire
51:20de halal. On continue d'ailleurs à vouloir
51:22financer les mosquées
51:24françaises ou la formation des imams
51:26avec l'argent du halal, alors que c'est vraiment
51:28ce qu'on ne peut pas faire
51:30pire que ça.
51:32Puisqu'on voit bien que cette religion n'est pas
51:34une religion comme les autres,
51:36qu'elle passe par les autres secteurs
51:38c'est-à-dire aussi bien l'économie, la culture,
51:40le social, qu'elle a
51:42complètement débordé
51:44les mosquées.
51:46Est-ce que vous voyez justement une
51:48prise en compte de ces sujets ou un intérêt
51:50plus grand
51:52aujourd'hui qu'il y a quelques années
51:54quand vous avez commencé à
51:56avancer médiatiquement, on va dire, vos conclusions ?
51:58Oui.
52:00C'est vrai que la sortie du livre m'a
52:02aidée, puis je l'ai présentée un petit peu partout
52:04en France. On voit qu'il y a
52:06un intérêt maintenant.
52:08Ça avance
52:10très doucement
52:12parce que malheureusement on n'est pas encore suffisamment
52:14nombreux à l'université
52:16ou parmi les gens qui étudient ce problème-là
52:18pour arriver à convaincre.
52:20Mais ça avance.
52:22En tout cas, moi j'ai le sentiment que les Français
52:24même sans
52:26avoir lu ni rien
52:28sont plus en phase avec ce que
52:30je raconte que
52:32leurs représentants.
52:34Dans un instant, pour terminer, je vous demanderais peut-être
52:36de nous donner 3-4 points
52:38clairs pour terminer
52:40qui nous montrent à quel point la société française
52:42devient charia-compatible.
52:44Mathieu Boccotti.
52:46Vous vous inquiétez avec raison de l'analysation
52:48de nos sociétés, mais est-ce que la condition
52:50première pour que le halal se déploie
52:52c'est pas qu'il y a une mutation démographique
52:54qui fait qu'il y a de plus en plus
52:56de communautés musulmanes dans nos pays ?
52:58Est-ce qu'on peut véritablement imaginer un monde
53:00où les musulmans s'installent par
53:02milliers, si c'est pas par millions en Occident
53:04mais que le halal ne suive pas ?
53:06J'ai toujours dit que l'immigration c'est un facteur
53:08aggravant, mais même si l'immigration
53:10s'arrêtait tout de suite, on aurait de toute façon
53:12ce problème-là.
53:14C'est-à-dire que le halal ne se serait jamais installé dans une France ?
53:16Oui, d'accord. Mais aujourd'hui, si on
53:18fermait les frontières, on aurait de toute façon
53:20ce problème-là.
53:22Et puis, il faut bien
53:24comprendre que le mouvement fréris
53:26c'est un mouvement élitiste, c'est un mouvement
53:28mondialisé. En fait, c'est plus un problème de
53:30mondialisation que d'immigration.
53:32Je peux forcément insister,
53:34c'est plus de mondialisation que d'immigration
53:36mais le fait est que si vous avez
53:38100 personnes, ou vous en avez 100 000
53:40vous en avez 10 millions, c'est pas
53:42exactement la même chose. Les fréris peuvent être très
53:44enthousiastes, mais sur 100 personnes,
53:46leur influence est limitée.
53:48Oui, bien sûr, mais il y a déjà 7 millions de musulmans.
53:50Le grand drame,
53:52c'est quand même le fait que les politiques
53:54aujourd'hui, soit les complices,
53:56soient dans la servitude par rapport à cela.
53:58Depuis des années,
54:00il n'y a pas la moindre prise
54:02de conscience. Et même, je dirais,
54:04parmi les chercheurs, il y a toute une élite
54:06intellectuelle qui refuse de voir cela.
54:08Vous êtes tout de suite raciste si vous
54:10mettez cela en évidence. Vous en êtes la première
54:12victime. C'est vrai, c'est juste.
54:16Quel constat
54:18implacable de voir effectivement
54:20que les politiques ne prennent pas
54:22conscience sur ce sujet.
54:24Je voulais vous poser
54:26une question. Est-ce vrai que
54:28nous consommons tous à l'âle, sans le savoir,
54:30notamment en matière
54:32de viande. Je ne sais pas si c'est vrai dans d'autres secteurs,
54:34pour des raisons de
54:36commodité de chaîne de production.
54:38Et donc finalement,
54:40nous participons tous à cette économie.
54:42Oui, alors quand on parle de l'abattage rituel,
54:44effectivement, l'abattage rituel
54:46en mode à l'âle est plus large,
54:48enfin, produit une quantité
54:50plus large de viande que celle qui est consommée
54:52sur le territoire. Mais il y a aussi l'exportation.
54:54Donc l'idée, c'est d'en produire un maximum
54:56pour pouvoir servir ceux qui
54:58exigent effectivement un label.
55:00Et puis le restant, on le distribue
55:02dans les
55:04supermarchés ou dans les boucheries.
55:06Donc nous finançons le système sans le savoir.
55:08On mange de la viande à l'âle
55:10qui n'est pas étiquetée.
55:12Vous parlez d'une conquête.
55:14Si je comprends bien.
55:16Est-ce que cette conquête peut être renversée ?
55:18Si vous me pardonnerez, je suis un peu têtu.
55:20Si l'expansion démographique
55:22qui est à l'origine de cela
55:24n'est pas stoppée ?
55:26C'est ça
55:28qui m'ennuie un peu.
55:30Bien sûr, ça va aggraver considérablement
55:32les choses avec l'augmentation
55:34de l'arrivée des populations musulmanes.
55:36Mais je dirais que le verre est déjà dans le fruit.
55:38Et que là,
55:40ce que visent les frères, c'est les conversions
55:42internes. Je veux dire, cette publicité
55:44autour du halal, autour
55:46du hijab running, etc., ça vise
55:48quand même à convertir.
55:50Donc l'accroissement peut se faire aussi par là.
55:52Et que faire alors ?
55:54C'est-à-dire que vous avez raison.
55:56Aujourd'hui, ils sont des millions
55:58à avoir
56:00cette conversion. Et en particulier
56:02les jeunes. Comment peut-on les récupérer ?
56:04Qu'est-ce que l'on peut faire ?
56:06Il n'y a pas des millions convertis, mais
56:08il y a un certain
56:10degré d'influence. Que faire ?
56:12Déjà comprendre comment ça fonctionne
56:14et ne pas refaire toujours les mêmes
56:16erreurs. C'est-à-dire essayer de contrôler
56:18la formation des imams,
56:20essayer de structurer
56:22l'islam de France. Tout ça n'a aucun sens.
56:24Absolument aucun sens.
56:26Parce que l'essentiel se passe en dehors
56:28des lieux de culte.
56:30Et les politiques, vous ne pouvez pas les former
56:32déjà ? Les sensibiliser ?
56:34Ils deviennent les premiers prosélites.
56:36Oui, bien sûr.
56:38Il faut qu'ils acceptent d'être formés
56:40et de remettre en question un certain nombre
56:42de leurs croyances. C'est ce que fait la France insoumise.
56:44Elle accepte d'être formée par cette influence.
56:46Ce que je comprends dans votre portrait,
56:48c'est qu'il y a une intégration
56:50par la société française de cet islamisme
56:52et on accepte de s'y plier
56:54plutôt que de le combattre.
56:56La France insoumise est pour moi un parti
56:58coucou. C'est un parti qui couvre les oeufs
57:00de l'islamisme et qui deviendra
57:02demain un parti islamiste. C'est sa vocation
57:04naturelle. Je voulais juste vous poser
57:06une question pratique parce que je n'ai pas bien compris. Autant je comprends
57:08pour l'abattage rituel en quoi
57:10consiste le label halal,
57:12autant pour d'autres produits, je ne vois pas bien.
57:14Oui.
57:16Qu'est-ce qui est le facteur déterminant
57:18qui fait qu'un produit est halal ?
57:20Par exemple, pour la nourriture, c'est qu'il ne contient
57:22pas un microgramme
57:24d'alcool ou de porc.
57:26Et vous avez beaucoup dans les
57:28exhausteurs de goût, dans les colorants, etc.,
57:30des éléments de porc.
57:32Donc à partir du moment où vous dites
57:34que c'est suspect d'être haram,
57:36le contraire de halal,
57:38vous créez une nouvelle gamme halal.
57:40Vous haramisez, vous halalisez.
57:42Une minute et ma
57:44dernière question.
57:46En quoi
57:48la France devient
57:50charia-compatible ?
57:52Le plus frappant de la
57:54charia-compatibilité, c'est la liberté
57:56d'expression qui est aujourd'hui
57:58très nettement
58:00qui nous a été enlevée.
58:02Il y a des choses dont on ne parle plus.
58:04Il y a
58:06un homme
58:08qui a été tué, assassiné parce qu'il a
58:10brûlé un Coran. Alors on peut ne pas apprécier
58:12le geste. Pour autant,
58:14cette information-là
58:16n'a fait réagir strictement personne.
58:18Et ça, c'est quelque chose qui est
58:20très grave. Et pour moi, ça fait partie
58:22de notre habituation, notre acclimatation
58:24au pouvoir de l'islamisme.
58:26Et on se tait et on s'auto-censure.
58:28Deuxième exemple, peut-être, d'une société
58:30charia-compatible. Qui devient charia-compatible ?
58:32Une société
58:34qui, peu à peu,
58:36modifie
58:38ses lois pour accommoder.
58:40C'est une forme d'accommodement raisonnable
58:42à l'islamisme, on peut dire.
58:44Merci beaucoup. On aurait beaucoup de
58:46questions encore à vous poser. Merci infiniment
58:48Florence Bergeau-Blaquer. Je rappelle
58:50les livres que vous avez sortis,
58:52notamment celui sur lequel on s'est basé
58:54ce soir, sur le
58:56halal et l'invention
58:58ou l'invention d'une tradition.
59:00Merci infiniment. L'heure dépend
59:02de Hecq-Pascal. Promercie à tous pour cette émission.
59:04Excellente suite d'opéra.